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Faut- il envisager sérieusement le risque de la déglobalisation économique et financière?

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par Weissou Fadiga
Université Bordeaux 4 Montesquieu - Master économie banque et finance internationales 2010
  

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3. Le basculement de la richesse mondiale vers le monde €mergent

On assiste depuis un certain nombre d'années a un basculement progressif du centre de gravité de l'économie mondiale vers le monde emergent. La crise financière ayant affecté davantage les pays développés, a accéléré le transfert du pouvoir economique en faveur des pays emergents et en développement.

Cette situation peut être appréhendée ici sous deux angles: d'une part l'afflux massif
des capitaux vers des economies emergentes et en développement et d'autre part, la

faiblesse de la croissance enregistree dans les economies avancees et elevee dans les economies en developpement et qui conforterait ainsi dans un horizon proche le leadership du monde emergent.

3.1 Les flux de capitaux et leur destination

L'un des atouts de la globalisation financière, c'est la mobilite des capitaux sous forme des investissements directs etrangers (IDE). Ces derniers, categorie d'investissement exterieur, traduisent la volonte d'une entite residente d'une economie d'acquerir une participation durable dans une entreprise residente d'une autre economie.

Cette participation suppose que l'investisseur entretient une relation durable avec l'entreprise et exerce une grande influence sur sa gestion. L'interêt durable est suppose exister si l'investisseur acquiert au moins 10 % des capitaux propres de l'entreprise.

3.1.1 L'évolution des IDE

La plupart des regions ont enregistre des mouvements soutenus de flux de capitaux jusqu'en 2007. En effet, 2007, a ete l'annee << d'or des IDE >> car les flux de capitaux a l'echelle mondiale ont atteint de niveaux historiques depuis l'avènement de la globalisation financière : 54 milliards en 1980 et 2100 milliards en 2007, soit un peu plus de 3700%.

Le ralentissement economique occasionne par a la recente crise economique et financière a entraine un important recul de ces investissements au niveau international : 16% en 2008 et 37% en 2009 tandis que les sorties diminuaient de 43 %, a 1 101 milliards de dollars. (cf. tableau 12).

Mais selon le Rapport sur l'investissement dans le monde 2010, les perspectives seraient encourageantes pour l'annee en cours et les deux prochaines annees. L`investissement direct etranger aurait connu de nouveau une modeste et inegale reprise dans le 1er semestre 2010. Cette hausse moderee de flux de capitaux s'explique par l'optimisme que nourrissent les investisseurs internationaux en tenant compte de la reprise progressive de l'activite economique mondiale. Selon les previsions de la CNUCED, les flux de capitaux mondiaux atteindraient 1200

32

milliards de dollars américain cette année et 1300 a 1500 milliards en 2011 puis 1 600
a 2 000 milliards de dollars en 2012. Mais il pese sur ces perspectives des risques et
des incertitudes notamment du fait de la fragilite de la reprise economique mondiale

(4).

(4 ) World Investissement Report 2010, page xiii

Tableau n°12 : Flux de capitaux par region et par groupe d'économie(en Mds $ US)

Region

IDE entrant

IDE sortant

2007

2008

2009

2007

2008

2009

Monde

2100

1771

1114

2268

1929

1101

Economies développées

1444

1018

566

1924

1572

821

Economies en

développement

565

630

478

292

296

229

Afrique

63

72

59

11

10

5

Amerique Latine et

CaraIbes

164

183

117

56

82

47

Asie Occidentale

78

90

68

47

38

23

Asie du Sud, de l'Est et du Sud-est

259

282

233

178

166

153

Economie en transition (Europe du Sud-est et CEI)

91

123

70

52

61

51

Part en pourcentage des flux mondiaux d'IDE

Economies développées

68,8

57,5

50,8

84,8

81,5

74,5

Economies en

développement

26,9

35,6

42,9

12,9

15,4

20,8

Afrique

3,0

4,1

5,3

0,5

0,5

0,5

Amerique Latine et

CaraIbes

7,8

10,3

10,5

2,5

4,3

4,3

Asie Occidentale

3,7

5,1

6,1

2,1

2,0

2,1

Asie du Sud, de l'Est et du Sud-est

12,3

15,9

20,9

7,9

8,6

13,9

Economie en transition (Europe du Sud-est et CEI)

4,3

6,9

6,3

2,3

3,1

4,6

Source :www.unctad.org/fdistatistics

34

Graphique N° 10:

Evolution des IDE par groupe de régions(en milliards $US)

Economies dévelloppées Economies en développement

Economie en transition

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

2000

1500

1000

500

0

Source : http://unctadstat.unctad.org/TableViewer/tableView.aspx Graphique : Auteurs

3.1.1.1 Les economies en développement

Les économies en développement sont les destinations de choix des investisseurs. Les entrées de capitaux a destination des pays en développement ont diminué de 24% passant de 630 milliards de dollars en 2008 a 478 milliards de dollars américains en 2009, apres six années de croissance ininterrompue.

Le rapport mondial de l'investissement 2010 indique que les économies en développement et en transition attiraient presque la moitié des entrées et représenteraient le quart des sorties globales d'IDE. Elles entrainent l'essentiel du redressement de ces derniers et demeureront les principales destinations de ces investissements.

Dans la majorité des régions, les flux d'IDE vont rebondir en 2010. Mais d'importantes modifications vont s'opérer quand a la nature et le role de ces flux selon les régions: En Afrique, on voit se développer de nouvelles sources d'IDE. En Asie, la modernisation industrielle grace a l'IDE s'étend a de nouveaux pays et a de nouvelles industries. En Amérique latine, les sociétés transnationales (STN) deviennent des acteurs mondiaux. Et dans l'Europe du Sud-est, les banques

36

étrangeres jouent un role stabilisateur, mais leur forte présence suscite aussi des préoccupations potentielles5.

a. L'Afrique

En Afrique, l'IDE est passé de 63 milliards de dollars en 2007 a 72 milliards de dollars et atteint ainsi son niveau record en 2008. Cela tient a l'accélération de la croissance observée depuis une dizaine d'années sur l'ensemble du continent, du fait que les autorités ont cherché a créer un climat plus propice a l'initiative privée. Les investissements des multinationales en Afrique ne représentent encore que 4,1 % des flux mondiaux d'IDE et 11,4 % de l'IDE dans l'ensemble des pays en développement durant cette même année.

En Afrique, ce sont les pays qui regorgent d'importantes ressources naturelles notamment le pétrole et a fort potentiel économique qui demeurent les destinations de choix et privilégiées des investisseurs internationaux.

La crise financière mondiale n'a épargné guere l'Afrique en entrainant pour le continent un repli de 18% des IDE en 2009 : 72 milliards de dollars en 2008 contre 59 milliards de dollars en 2009(tableau 12), dü essentiellement a l'effondrement de la demande mondiale.

Les producteurs de produits de base en Afrique de l'Ouest et de l'Est ont été touchés. Les investissements étrangers en Afrique du Nord ont mieux résisté du fait de la diversification plus grande de l'IDE dans cette région et de la poursuite des programmes de privatisation. Le repli des investissements dans le secteur des services en Afrique a été moins prononcé que dans les autres secteurs. Tiré par le développement de l'activité, le secteur des télécommunications est devenu le premier bénéficiaire des apports d'IDE. Le redressement des prix des produits de base et l'intérêt soutenu des pays émergents d'Asie, en occurrence les investissements chinois, de la Malaisie et de l'Inde (il s'agit ici des IDE réalisés par des STN évoquées ci-dessus), devraient permettre une lente reprise des flux d'IDE vers l'Afrique en 2010.

5 Rapport mondial sur l'investissement 2010 page xii

Par contre, les sorties d'IDE de ce continent sont faibles et beaucoup d'efforts restent a faire dans ce sens.

b. Les pays d'Asie du Sud, de l'Est et du Sud-est

Les bonnes perspectives d'investissement du fait de la qualite des determinants economiques favorables et des efforts de liberalisation intervenus dans la precedente decennie font de ces regions les principales destinations des investissements directs etrangers.

Selon le Rapport mondial de l'Investissement 2010, l'annee 2009 a ete marquee par un fort repli des flux d'IDE en direction de l'Asie du Sud, de l'Est et du Sud-est depuis 2001, mais ils ont ete les premiers a se redresser apres la crise. Les investissements etrangers dans la region ont chute de 17 % en 2009, a 233 milliards de dollars (tableau 12), essentiellement a cause de la diminution des fusions-acquisitions internationales, particulièrement presentes dans le secteur des services (-51 %).

Les sorties totales d'IDE de la region ont diminue de 8 %, a 153 milliards de dollars, avec une chute de 44 % des operations de fusions-acquisitions internationales.

A l'inverse, les investissements a l'etranger de la Chine dans le secteur non financier ont continue a croItre, tires par la demande soutenue de ressources minerales et par la recherche d'opportunites de fusions-acquisitions creees par la restructuration industrielle mondiale.

L'IDE en Asie du Sud, de l'Est et du Sud-est a dejà commence a rebondir et devrait s'accelerer, puisque la region joue un important role dans la reprise economique mondiale. En particulier, les investissements etrangers en Chine et en Inde ont commence a se redresser des le milieu de 2009, et les investissements a l'etranger soutenus de ces deux pays devraient faire renouer l'IED de la region avec la croissance en 2010, indique le rapport.

c. Amerique Latine et CaraIbes

A l'instar de régions de l'Asie, les conditions économiques favorables, les politiques gouvernementales ont contribué a l'afflux des IDE dans ces régions durant plusieurs décennies.

La crise économique et financière mondiale a ramené l'IDE dans l'Amérique latine et les CaraIbes a 117 milliards de dollars - en régression de 36 % par rapport au niveau de 2008 (tableau 12) apres plus de six ans de croissance continue.

Bien que le Brésil, avec une contraction de 42 % des entrées d'IDE, ait été plus touché que la région dans son ensemble, il demeurait le principal destinataire de l'IDE. Les opérations de fusions-acquisitions internationales dans la région se sont effondrées et leur solde est même devenu négatif en 2009 a cause des ventes de filiales étrangeres a des entreprises nationales, particulièrement au Brésil. Les apports d'IDE devraient repartir en 2010 et continuer a croItre dans le moyen terme, puisque le Brésil et le Mexique restent des destinations d'investissement recherchées, selon les enquetes aupres des investisseurs, conclut le rapport.

3.1.1.2 les Economies en transition : Europe du Sud-est et CEI

Après avoir augmenté pendant huit ans, l'IDE dans l'Europe du Sud-est et la Communauté d'Etats indépendants (CEI) est tombé a 69,9 milliards de dollars, en recul de 43 % par rapport a 2008 (tableau 12). Les investissements étrangers dans les deux sous-régions ont diminué en 2009, même si le repli a été moindre dans l'Europe du Sud-est que dans la CEI. Les investissements étrangers dans la Fédération de Russie ont chuté de pres de moitié, a cause de la demande locale inerte, de la moindre rentabilité attendue des projets liés aux ressources naturelles, et du tarissement des opérations d'investissement dites <<de carrousel>>. Néanmoins, la Fédération de Russie occupait la sixième place dans le classement mondial des pays d'implantation en 2009. Les opérations de fusions-acquisitions internationales se sont effondrées a cause du peu d'acquisitions effectuées par les entreprises de l'UE, les principaux investisseurs dans la région, indique le rapport.

38

La contraction des sorties d'IDE de la region (-16 %) n'etait pas aussi forte que le repli des entrees d'IDE. En 2009, la Federation de Russie - de loin la premiere source des investissements de la region a l'etranger - est devenue un investisseur a l'etranger net. Des prix plus robustes pour les produits de base, un nouveau cycle de privatisations et le redressement economique dans de grands pays exportateurs de produits de base (Federation de Russie, Kazakhstan et Ukraine) devraient permettre une reprise modeste de l'IED dans la region en 2010 (6), conclut le rapport.

3.1.1.3 Les economies développées

Les economies developpees sont les grandes pourvoyeuses de capitaux dans le monde. Elles representent 74,5% des sorties d'IDE globales avec 1101 milliards de dollars.

Les entrees d'IDE dans les pays developpes sont celles qui ont le plus diminue par rapport aux autres regions, chutant de 44 % pour s'etablir a 566 milliards de dollars (tableau 12). Mais le repli n'a pas ete aussi prononce que lors de la precedente recession economique en 2000-2003, même si la crise economique et financière actuelle est bien plus grave. L'Amerique du Nord a ete la plus touchee, mais les 27 pays membres de l'UE ont mieux resiste et l'Allemagne a même enregistre des investissements en hausse de 46 % grace essentiellement a l'essor des prêts intragroupe. En revanche, les investissements etrangers au Royaume-Uni, autre grand pays d'accueil dans la region, ont flechi de 50 % par rapport a l'annee precedente. Les fusions-acquisitions internationales ont diminue des deux tiers dans les pays developpes, mais dans le secteur manufacturier le recul de ces operations a ete de 80 % environ.

Le rapport mondial de l'investissement 2010 souligne qu' << un leger redressement economique a stabilise l'investissement etranger dans la premiere moitie de 2010 et devrait porter l'IDE dans les pays developpes a des niveaux superieurs a ceux de 2009 >>. L'effort de liberalisation qui se poursuit dans des secteurs comme celui de l'electricite, le renforcement de l'integration regionale et l'interêt soutenu des STN de

6 Rapport mondial de l'investissement, page 13

pays en développement et de pays en transition devraient contribuer a améliorer les perspectives a moyen terme pour l'IDE dans les pays développés.

Les investissements a l'etranger, apres avoir chute de 48 % en 2009, devraient eux aussi se reprendre en 2010 et s'accélérer a moyen terme, grace a de meilleures perspectives economiques mondiales, particulièrement dans les pays en développement. Mais la crainte d'un risque accru de défaut de la dette souveraine dans certains pays europeens (la Grèce, l'Irlande et probablement le Portugal) et de sa propagation possible dans la zone euro pourrait remettre en cause cette hausse tendancielle (7).

Graphique N°11 : Evolution des flux de capitaux dans les economies avancées

2500
2000
1500
1000
500
0

 
 
 
 

ENTREE IDE SORTIE IDE

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

A la lumière de ce qui précède, nous pouvons affirmer que les flux de capitaux ont atteint de proportions considérables depuis la fin du système de Brettons Wood et l'avènement de la globalisation financière qui a accéléré leur mobilité a l'échelle planétaire.

Cependant, l'intégration des marches des capitaux et l'essor rapide de l'IDE dont elle s'est accompagnee ont suscité une surveillance accrue des activités des multinationales. Une de ses mesures consiste a l'instauration de la taxe Tobin, du nom de son concepteur James Tobin dans les années 70.

(7) Rapport mondial de l'investissement, page 14

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci