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Aspects physionomico-structurauyx de la végétation ligneuse forestière dans les monts de Dhaya et de Tlemcen (Algérie occidentale )

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par Khéloufi BENABDELI
Université Djilali liabes de Sidi Bel Abbes Algérie - Doctorat d'état en sciences 1996
  

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7-5. LES TRAVAUX FORESTIERS

Presque tous les travaux réalisés ne sont pas en harmonie avec les conditions du milieu et le type de formations végétales. Souvent ils sont ordonnés au vu d'un projet d'exécution très sommaire fait à partir du bureau et de données dépassées. Une analyse bilan des travaux entrepris dans la région laisse apparaître un constat d'échec qu'on ne peut plus cacher, les dégâts occasionnés sont importants et les résultats obtenus souvent totalement absents.

C'est ce qui nous a permis d'assimiler un fort pourcentage des travaux forestiers (rootage, débroussaillement,,démaquisation, dépressage etc..) à des actions de dégradation, de perturbation et de déstabilisation d'un équilibre dégât largement entamé. Les travaux pouvant être classés dans comme facteur dégradant selon le lieu, la technique et l'objectif d'utilisation sont les suivants:

- travaux préparatoire du sol,

- le reboisement et le repeuplement,

- les coupes sylvicoles,

- les travaux de conservation des sols,

- l'infrastructure temporaire.

7-5.1. Le reboisement

Un listing de toutes les opérations entreprises basé sur l'importance en volume fait ressortir que c'est le reboisement qui se taille la part du lion. BENABDELI (1976) soulignait à ce sujet: " C'est l'unique moyen sur lequel tout est misé pour accroître notre surface forestière. Est-ce une bonne solution? Surtout vu la cadence avec laquelle il est entrepris". Faute d'application de mesures efficaces contre les différents délits qui dégradent en permanence les forêts à un rythme alarmant n'a t-on pas le plus souvent entendu répondre: " Peu importe, on réparera le tout en reboisant". Mais un reboisement quelque soit sa rigueur et son taux de réussite ne peut remplacer dans toutes ses composantes écologiques une formation végétale naturelle aussi dégradée soit-elle. En plus, la surface reboisée est toujours inférieure à celle détruite et le déséquilibre prend de l'ampleur avec le temps. Sur les 2.000 ha perdus en moyenne annuellement (calcul fait sur 100 ans), le reboisement ne restaure (également sur une moyenne d'un siècle) que 1500 ha avec un taux de réussite ne dépassant pas 40% soit un manque à gagner annuel de 1200 ha. Le reboisement a été à l'ordre du jour de toutes les préoccupations du secteur depuis 1850, la loi du 7 avril 1902 l'officialisa au même titre que la mise en valeur des forêts. On accorda ainsi beaucoup d'importance à cette nouvelle opération de sauvegarde de la végétation en ignorant une autre forme de préservation des peuplements végétaux par la régénération naturelle moins coûteuse et plus sure. Le reboisement n'était en fait qu'un moyen pour réparer temporairement les dégâts causés et le plus souvent autorisés dans la plupart des formations végétales. Dans ce contexte BENABDELI (1976) notait: " Pour beaucoup le reboisement est la véritable clé de tous les problèmes forestiers et il apportera le remède à la déforestation dont on commence à mesurer et sentir l'ampleur et les conséquences... Il ne faut point dissimuler que la faveur dont jouit ainsi le reboisement n'est pas innocente, c'est un mot magique qui est arrivé à entretenir fortement dans l'esprit même des forestiers un miracle pour la forêt et son extension".

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« Aspects physionomico- structuraux de la végétation forestière ligneuse face à la pression anthropozoogène dans les

monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie occidentale)

 

1996

 
 

En réalité le reboisement dans la forme où il s'effectue n'est que leurre car il a été de tout temps sujet aux critiques et aux réformes ce qui justifie son inefficacité (BENABDELI, 1976). Il y a eu certes un désir de réhabiliter techniquement cette action pour en faire le cheval de bataille de la reforestation, les travaux de PUDOD (1948), SACCARDY (1950), MONJAUZE (1960), GRECO (1966), BENABDELI (1976), STEWART (1976), BENABDELI (1983), LEUTREUCH-BELAROUCI (1992) le confirment mais ne le réhabilite pas totalement. Les travaux du dernier auteur cité posent les véritables problèmes que rencontre le reboisement en Algérie. Il note: " Il apparaît difficile de mesurer et d'interpréter aujourd'hui les succès et les erreurs des tentatives de reboisement du passé...Les premières tentatives de restauration forestière entreprise de 1810 à 1910 furent surtout et très peu scientifiques. Parés cette période, le reboisement se poursuivit avec plus d'activité, mais tous les forestiers de l'époque étaient d'accord pour dire que la sylviculture algérienne manquait de connaissances dans les techniques et l'acclimatation des essences exotiques".

Malgré qu'il soit une nécessité le reboisement n'obéissait pas toujours aux règles élémentaires lui permettant d'atteindre les objectifs et les espoirs qui lui étaient assignés. Toute la reforestation, au regard des conditions climatiques, édaphiques et des facteurs anthropiques; du pays reposait sur cette action où on ne maîtriser convenablement aucun élément permettant de faire face avec le maximum de chances de réussite. Les procédés très simples de réintroduction d'une végétation disparue d'une région étaient dépassés car les échecs enregistrés inquiétaient les spécialistes. Le plus souvent le reboisement se soldait à une action de défrichement partielle, parés la destruction de la végétation en place par les travaux mécaniques de préparation du sol, le taux de réussite n'est que de 10 à 30% au maximum. Une multitude de carences font que le reboisement même quand il est réussit à un taux acceptable ne pourra jamais remplacer la formation détruite par l'installation d'un écosystème. Dans la région l'artificiel n'a jamais pu remplacer ou suppléer le naturel et c'est pour cela qu'il est considéré comme un délit.

La mécanisation a été la principale source de dépréciation du reboisement et du boisement; doté de moyens puissants et rapides le forestier les a utilisés sans discernement. Que de maquis et de matorrals ont été totalement rasés pour installer une plantation à base de résineux dont la réussite était tributaire d'une série de facteurs et de paramètres aussi inconnus les uns que les autres. Avec cette technique qui a pris de l'ampleur dans les décennies 1960-1990, nos évaluations arrivent à une surface de 45.000 hectares déboisés et remplacés par une plantation dont le taux de chance de réussite est très faible et dont la durée d'échapper aux incendies n'est que de 20 ans. Les formations végétales détruites pour installer un reboisement se répartissaient en 7.200 ha de forêts claires et dégradées, 14.700 ha de maquis et 16.600 ha de matorral. Le rootage malgré son prix de revient élevé est devenu monnaie courante, généralisé avant toute action de reboisement, il causait pourtant des dégâts considérables car il détruisait une végétation ligneuse en place souvent en équilibre avec les conditions du milieu. Il perturbait également l'évolution du sol et bouleversait les horizons rendant ainsi difficile la reprise des jeunes plants installés.

Le suivi de quelques reboisements parés la destruction de la végétation en place suivie d'un rootage, sur une période de 10 ans aboutit aux résultats suivants:

- le taux de réussite varie entre 23 et 61%,

- l'accroissement annuel ne présente aucune particularité et se situe dans la norme admise dans la région, 45 cm par an,

- la végétation détruite est présente et fidèle à son état initial à 75%,

- la densité moyenne de l'espèce introduite est de 550 plants à l'hectare alors que la densité de plantation était de l'ordre de 1600.

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