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Aspects physionomico-structurauyx de la végétation ligneuse forestière dans les monts de Dhaya et de Tlemcen (Algérie occidentale )

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par Khéloufi BENABDELI
Université Djilali liabes de Sidi Bel Abbes Algérie - Doctorat d'état en sciences 1996
  

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9- LA STRUCTURE.

La notion de structure d'un écosystème est une propriété qui reste stable et hors d'atteinte car elle n'est que difficilement perturbable complètement. Pour apprécier la notion de structure utilisant ce paragraphe à MARGALEF (1963): " Les écosystèmes ont une structure, en ce sens qu'ils sont composés de différents éléments ou parties, ceux ci arrangés en une configuration déterminée. Les interrelations entre les éléments constituants sont la base de la structure. Dans le même sens DUVIGNEAUD (1980) note: "La communauté a aussi une structure définie; les organismes sont distribués dans l'espace de manière à utiliser au mieux les conditions offertes par le milieu abiotique...Au sein de strates s'établit une division du travail où chaque espèce remplit une fonction déterminée." PIGNATI (1980) quand a lui formule deux énoncés sur l'uniformité floristique et structurale:"- les communautés sont identifiables grâce à des combinaisons d'espèces-une combinaison définie d'espèces dépend des conditions écologiques actuelles et de l'évolution floristique à long terme".

Les structures floristiques sur l'ensemble du pourtour méditerranéen des forêts, des matorrals, des maquis et des garrigues sont très diversifiées même si elles obéissent à un schéma relativement identique. L'hétérogénéité des facteurs climatiques sur des surfaces relativement restreintes comme pour les facteurs édaphiques commandent des structures très mobiles et donc peu stables. C'est des formations essentiellement sempervirentes issues de stades de dégradation de forêts, elles sont pauvres en diversité d'où une dominance de l'uniformité caractérisée par la présence d'espèces résistantes aux pressions anthropiques et aux aléas climatiques. Ces espèces stables que nous aurons à identifier constituent des stades régressifs qu'il faut maîtriser.

Selon THIEBAUT (1976) l'observation des plants le long d'une ligne montre que la structure horizontale est d'autant plus accentuée que la répartition des espèces et des individus est irrégulière ou hétérogène. En calculant la quantité d'information liée à cette hétérogénéité la structure horizontale peut être estimée et chiffrée. Le même auteur précise en 1884:" Quand on arrive à établir un parallèle entre le climat et le comportement de la végétation, il ne faut pas conclure trop hâtivement à une relation de cause à effet. D'autres facteurs du milieu peuvent intervenir dans le même sens que le climat et avoir un rôle important (histoire, action humaine ...)".

La structure floristique sur l'ensemble du pourtour méditerranéen est concentrée essentiellement sur des formations sempervirentes issues de stades de dégradation de forêts jadis en équilibre. Pauvres en diversité d'où une dominance de l'uniformité caractérisée par la présence d'espèces résistantes aux pressions anthropiques et aux aléas climatiques.

La structure d'une formation végétale, au même titre que la physionomie, permet de comprendre son comportement dynamique et surtout d'apprécier l'agencement de toutes les espèces et les strates la composent. Quelque soit les paramètres et les qualificatifs utilisés pour décrire une formation végétale, la disposition des espèces les unes par rapport aux autres est

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monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie occidentale)

 

1996

 
 

ignorée. Souvent l'utilisation d'indice de description de la végétation tel que le taux de recouvrement, le coefficient d'abondance-dominance et sociabilité, la vitalité, la périodicité ne permet pas de donner des informations précises en matière de structure, de physionomie et d'arrangements spatiaux et la prépondérance de certaines espèces. Pour faire face à cette carence dans le domaine architectural de la végétation ligneuse certains paramètres permettent de quantifier la structure, les plus déterminants à notre sens sont : la densité et l'espacement, la hauteur et le diamètre, la surface terrière, l'âge et ses relations avec la biomasse et le volume.

DEVAUX et al (1976) pour étudier la structure comparée de peuplements de pin d'Alep dans l'île de Port-Cros a fait appel aux paramètres suivants: densité des sujets selon leur forme, la surface de la placette, nombre d'arbres par hectare, surface terrière à l'hectare, surface terrière de la placette et la circonférence moyenne. En analysant les indices dendrométriques, il a retenu l'âge, la densité, la hauteur, la circonférence et le volume. GODRON (1976) note dans son ouvrage relatif à l'échantillonnage phytoécologique l'importance de la stratification dans la structure de la végétation et qui se base sur les éléments suivants: type physionomique de la végétation, la première espèce dominante, la deuxième et la troisième.

9-1. LA DENSITE.

C'est un paramètre en liaison directe avec la structure, la densité est en étroite relation avec les conditions du milieu. Elle agit directement sur la hauteur et le diamètre des sujets et contribue à la fluctuation du volume de bois comme l'ont démontré plusieurs chercheurs spécialisés en dendrométrie (PARDE, 1988).

La densité est dépendante de la qualité du sol, de la pluviométrie, des opérations sylvicoles entreprises, du type de formation végétale et de la composition floristique (type d'espèces principales). C'est une notion fondamentale qui permet de comprendre l'action d'une espèce dans une phytocénose, son agencement et sa distribution dans l'espace.

Selon l'âge et les autres facteurs déterminants énumérés précédemment agissant sur la densité, des mesures ont été effectuées sur les placettes d'observations représentant les divers types de formations nous a permis d'avoir des données essentiellement pour la strate arborescente (Tableax annexe n°72 et 73).

Tableau 44 : Densité maximale et minimale des principales espèces

 

Etage semi-aride

Etage subhumide

Genre et espèce

Densité min.

Densité max.

Densité min.

Densité max.

Pinus halepensis

118

7.100

281

5.100

Tetraclinis articulata

54

217

28

295

Juniperus oxycedrus

17

109

56

113

Quercus rotondifolia

18

221

63

471

Quercus coccifera

2

34

7

89

Quercus faginea

=

=

217

1.226

Quercus suber

=

=

66

375

C'est les espèces qui atteignent facilement la hauteur de 4 m et un tronc individualisé de plus de 1,50 m qui présentent les densités les plus élevées. Ces densités confirment l'hétérogénéité des formations où la strate arborescente joue un rôle déterminant sur la structure et sur la physionomie. En fonction de la densité moyenne la plus fréquente par espèce le classement suivant a été fait et priorise leur impact sur la structure (détail dans le Tableau 73):

Tableau 45 : Densité moyenne des principales espèces

Espèces

Densité

Espèces

Densité

 

SEMI-ARIDE

 

SUBHUMIDE

114

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1996

 
 

Pinus halepensis

349

Quercus faginea

545

Tetraclinis articulata

89

Pinus halepensis

394

Juniperus oxycedrus

55

Quercus suber

175

Quercus rotondifolia

54

Quercus rotondifolia

90

Quercus coccifera

50

Juniperus oxycedrus

71

 
 

Tetraclinis articulata

45

 
 

Quercus coccifera

30

Selon le type de végétation, la densité varie dans l'étage semi-aride de 320 à 665 et dans le subhumide de 445 à 870 sujets par hectare en moyenne toutes espèces arborescente confondues. La densité est un facteur déterminant pour la structure, dés qu'une espèce a la plus forte densité (si elle présente des capacités morphologiques pour atteindre les dimensions requises de la strate arborescente) elle arrive à façonner d'abord la physionomie en agissant sur la hauteur, sur la stratification, la stabilité et le taux d'occupation du sol. La densité agit directement sur la structure car elle imprime à la formation végétale un agencement particulier et guide la répartition des espèces dans l'espace et influe sur le volume.

9-1.1. La strate arbustive.

Elle a un impact certain sur la structure et la physionomie au regard de sa diversité et de son taux élevé d'occupation de l'espace. Elle est constituée à plus de 60% d'espèces de la strate arborescente qui transitent par cette strate obligatoirement et souvent elles séjournent pendant un temps assez long, induit par des conditions écologiques et anthropiques souvent rudes, entravant un passage normal d'une strate à une autre.

L'importance de cette strate est déterminante car elle constitue une ossature permanente jouant un rôle clef dans la physionomie, la structure et la composition des écosystèmes forestiers. Toutes les espèces qui constituent cette strate sont dotées d'une faculté de rejeter et de résister aux changements de conditions édaphoclimatiques et aux multitudes pressions qui s'y exercent induisant des perturbations.

La densité moyenne par hectare qu'occupe chaque espèce dans les différentes formations étudiées permet de faire la hiérarchisation suivante:

Tableau 46 : Densité moyenne par hectare

Etage semi-aride

Etage subhumide

Genre et espèce

Densité

Genre et espèce

Densité

Quercus rotondifolia

3.483

Quercus rotondifolia

6.914

Phillyrea angustifolia

2.500

Phillyrea angustifolia

2.000

Pistacia lentiscus

1.800

Pistacia lentiscus

1.100

Pinus halepensis

968

Quercus faginea

1.050

Quercus coccifera

810

Quercus coccifera

966

Tetraclinis articulata

215

Pinus halepensis

850

Arbutus unedo

150

Arbutus unedo

378

Cytisus triflorus

146

Tetraclinis articulata

300

Juniperus oxycedrus

137

Juniperus oxycedrus

181

 
 

Cytisus triflorus

173

 
 

Erica arborea

24

En dehors des espèces qui évoluent naturellement vers la strate arborescente et qui sont en prééquilibre avec les conditions du milieu à savoir: Quercus rotundifolia, Quercus faginea et Pinus halepensis dans l'étage subhumide et Pinus halepensis, Tetraclinis articulata et Quercus rotundifolia dans le semi-aride, la densité des autres espèces arbustives diffère sensiblement d'un

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1996

 
 

étage à l'autre. Ces valeurs expliquent l'évolution comparée et similaire de toutes les espèces quelque soit les conditions écologiques puisque les pressions qu'elles subissent sont sensiblement identiques.

Dans la structure de la végétation analysée, hormis la densité de la strate arborescente, les paramètres de la strate arbustive ne peuvent être déterminants à cause de leur ressemblance tant numérique que physionomique. Les mêmes espèces caractéristiques des types de végétation rencontrés reviennent dans une constance presque permanente (Quercus rotundifolia, Pinus halepensis, Arbutus unedo, Phillyrea angustifolia et Pistacia lentiscus) et ne peuvent être retenus comme éléments significatifs.

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