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Essai d'analyse écogéographique de la végétation sectorielle du Fiherenana

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par Nourddine MIRHANI
Université de Toliara Madagascar - Maà®trise en géographie 2007
  

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Conclusion partielle :

La déforestation favorise les invasions biologiques. Une espèce a été inventoriée dans un milieu dégradé (Site 2 : Atsondroky) et n'a pu être identifiée ni par les paysans ni par les systématiciens de la botanique et ne figure plus dans les archives du PBZT. Des ACANTHACEES mal connues prolifèrent. Nous sommes loin de savoir leurs caractéristiques et leur impact dans les années ultérieures. Le développement d'un grand nombre d'espèces envahissantes est favorisé par les perturbations naturelles accentuées par les effets anthropiques.

VII.2 - Les effets anthropiques

La pauvreté, la croissance démographique, les motifs psychosociologiques, les besoins économiques sont les causes de la dégradation floristique. La déforestation, les défrichements, les feux de brousse et l'élevage extensif sont des menaces directes qui pèsent sur les milieux naturels de Madagascar.

VII.2.1- LA DéFoResTATion

« Dans la plupart des cas, nous utilisons le terme de déforestation pour décrire des situations de suppressions complètes et à long terme de couvert forestier » (KAÏMOWITZ et ANGELSEN, 1998 in BERTRAND et al., 2003). Entre 1990 et 2000, la déforestation a affectée 2.552 Km2 du fourré du Sud-Ouest de Madagascar (Source : WWF).

VII.2.1.1- Défrichement ou « hatsake » (photos 11, 12, 13, 14, 15)

Au terme de la législation en vigueur, « un défrichement est la suite des opérations destinées à permettre la mise en culture d'un terrain préalablement recouvert d'une végétation ligneuse et qui consiste à l'abattage de tout ou d'une partie de cette végétation, suivi ou non

d'incinération, dans le but de procéder à des plantations ou semis d'ordre agricole » (in NOURDDINE et ONINTSOA NIRINA, 2003). « Dès son arrivée, l'homme possédait la hache et le feu, outils redoutables quand ils sont employés pour défricher une végétation fragile en équilibre précaire » (MORAT, 1973).

Ces défrichements ont commencé à la périphérie des points d'eau et du Fiherenana. Ensuite, les peuplements situés à proximité des villages sont élimés et enfin, la phase actuelle consiste à s'attaquer aux milieux naturels isolés des villages.

Dans la vallée du Fiherenana, les forêts galeries sont dégradées constamment pour les cultures. Sur le plateau calcaire, le défrichement a favorisé la présence de plusieurs clairières. Au niveau de la plaine, depuis Miary jusqu'au pont de Belalanda, la partie Sud du fleuve est entièrement défrichée. Derrière le paysage botanique du Nord du Fiherenana, de nombreux camps de défrichement émergent. La culture itinérante sur brûlis pour le maïs est montrée du doigt.

Une étude réalisée en 2005 a démontré que la production de maïs destinée à l'exportation et à l'autoconsommation met en péril les forêts épineuses dans le Sud-Ouest de Madagascar. « En l'espace de dix ans, entre 1990 et 2000, la culture du maïs a détruit directement 500 Km2 des forêts épineuses » (Source : WWF). Dans la province de Toliara, le taux de défrichement s'élève à 11380 ha/an pendant cette même période.

En 1973, MORAT a estimé que ces cultures traditionnelles n'étaient pas un grand facteur de déséquilibre de la végétation. KOECHLIN et al. (1974) ont ajouté qu'elles sont établies sur les sols sableux et dans les alluvions et que la végétation sur les sols....calcaires ou autres étant pratiquement respectée. Désormais, les choses ont changé, la flore sur sol calcaire subit une élimination liée aux cultures de maïs (photos 12, 13, 14, 15). Culture vivrière à l'origine, le maïs est devenu une culture principalement commerciale. La forte demande du produit sur le marché national et celui de l'île de la Réunion pousse les paysans à élargir leur exploitation. Par contre, la chute de la production après la troisième année (moins de 500 kg par hectare après cinq à six années de culture) les incite à partir à la recherche d'une terre vierge. Le terrain restera en jachère (« Monka ») durant 8 à 10 ans. Sa reprise interrompt le retour au plésioclimax, le bush à Euphorbes « ne se reconstitue qu'au bout d'une vingtaine d'années » (BATTISTINI, 1964).

La destruction de la flore suit les étapes suivantes :

La coupe et l'abattage se portent sur les fourrés, les forêts ripicoles, les forêts

denses,...

Le brûlage : les arbres non abattus meurent sous l'effet de la chaleur. Les branches sont ramassées et mises en tas pour être brûlées.

Le semis s'effectue sur les nouveaux défrichements.

En résumé, cette pratique culturale diminue le patrimoine naturel et certaines espèces botaniques endémiques disparaissent. Elle mène inéluctablement la région, voire même le pays vers la ruine définitive, car elle a réussi à désertifier plusieurs hectares du sol (photo 15). RABOTOARISON in Armee.Com (2006) a estimé que la survie des trois quarts des plantes médicinales venant des zones arides du Sud-Ouest de Madagascar est menacée par la désertification de la région. L'attachement à la tradition encourage les défricheurs : « selon les règles ancestrales, la terre appartient à celui qui la défriche ».

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