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Essai d'analyse écogéographique de la végétation sectorielle du Fiherenana

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par Nourddine MIRHANI
Université de Toliara Madagascar - Maà®trise en géographie 2007
  

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V111.3.3- LES SUGGESTIONS

Dans le projet MAG (1990), FRIPPIAT a rappelé à la fin de son discours : « on tient les petits agriculteurs pour responsables de destruction de l'environnement, comme s'ils pouvaient choisir entre plusieurs ressources pour assurer leur existence. Le fait est qu'ils n'ont pas le choix. Quant il s'agit de survivre, on a tendance à se soucier plus des besoins immédiats que de l'avenir de l'environnement. C'est la pauvreté et non les pauvres qui est responsable de la destruction des ressources naturelles » (extrait du rapport de la Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement). L'usage de la nature pour survivre est une cause juste. Cependant, sa surexploitation dans le but de s'enrichir est un massacre qu'il faut à tout prix

dénoncer. En ce sens, la corruption, le favoritisme et l'enrichissement illicite doivent être éradiqués pour combattre la pauvreté.

VIII.3.3.1- Lutte contre la pauvreté

La pauvreté et la dégradation de l'environnement sont un cercle vicieux. L'exploitation abusive de la nature s'accompagne d'un spiral de pauvreté car l'aggravation de sa destruction est suivie d'une chute de l'amélioration de la vie quotidienne.

- Reformes agraires

Pour lutter contre la pauvreté afin de réduire les pressions sur la flore, les paysans doivent bénéficier d'un fond d'appui pour l'agriculture. Procéder à l'aménagement du bassin-versant et de fortes pentes par la restauration de la couverture végétale est obligatoire. L'intérêt est de maintenir une bonne fertilité des sols et protéger les terres agricoles. Dans la plaine, il faut envisager la construction des digues pour protéger les exploitations exposées aux inondations, en particulier à Maromiandra. Puisque l'agriculture de la plaine est basée sur l'irrigation, il est utile d'envisager une construction de bassin hydroagricole en amont du Fiherenana pour alimenter les cultures en période de sécheresse. Des études peuvent être menées sur les possibilités de construire des barrages souterrains. Ces barrages peuvent servir à surélever le niveau de la nappe aquifère s'écoulant sous le lit du fleuve. La surélévation de la nappe peut apporter l'humidité nécessaire à la couche végétale et procurer l'eau nécessaire aux cultures. Pour rationaliser l'agriculture, il est nécessaire d'encourager les paysans à augmenter la durée de la jachère et à utiliser les composts tout en leur montrant les avantages. Il sera aussi souhaitable de leur apprendre les cultures qui peuvent être associées pour limiter les pertes dues aux maladies et aux parasites.

Ces propositions auront comme avantage l'augmentation des rendements agricoles sur des espaces restreints et la diminution du taux de défrichement.

- Accès à l'eau potable

L'eau est un bien économique (agriculture, élevage,...) et social (aliment et hygiène). Pour pérenniser son cycle, il faut passer par la préservation et la conservation de la flore. Pour cela, il est important d'augmenter le nombre de puits (à l'intérieur des villages et ses environs), d'aménager et de gérer les points d'eau. L'objectif est de sécuriser l'approvisionnement en eau potable des villageois et assurer l'abreuvoir. Cela contribuera à réduire les pressions sur la végétation environnante des points d'eau. La facilité à l'accès à l'eau potable permettra à un habitant de conserver son énergie et de consacrer son temps pour d'autres activités productives.

- Réduire la pression démographique

Trois points sont à prendre en considération pour résoudre le problème de la démographie. Les autorités locales doivent convaincre les populations que l'explosion démographique sans croissance économique est synonyme de pauvreté. Elles doivent être plus informées sur les méthodes contraceptives. Il est aussi nécessaire de créer un système de contrôle des migrations dans chaque « fokontany » afin d'empêcher les installations illicites. Ainsi, nous pouvons réduire les agressions contre la nature.

- Accès à la santé

Dans un discours tenu en 2006, le président malgache a insisté : << la santé est toute, tout est rien sans la santé et seul un peuple en bonne santé peut travailler ». Pour qu'il y ait développement, les autorités doivent faire en sorte que les paysans aient facilement accès à la santé suivant leur moyen. La meilleure idée est d'intégrer dans chaque commune des pharmacies communautaires. Les plantes pharmaceutiques doivent être valorisées par la mise en place des pépinières pour les espèces réputées en matière thérapeutique. Ce travail demande une coopération entre guérisseurs et médecins spécialistes. A travers cette voie, plusieurs plantes d'importance scientifique menacées par la surexploitation peuvent être préservées.

- Accès à l'énergie électrique

L'administration coloniale avait introduit à Beantsy (Behompy) une centrale hydroélectrique qui mérite d'être réhabilité. L'intervention du Fonds National de l'Electricité en partenariat avec l'ADER et réalisation de la promesse présidentielle de fournir de l'énergie électrique en milieu rural (10 % d'ici 2008) par des sources d'énergies renouvelables exploitables localement sont vivement souhaitées dans ce milieu. L'aboutissement de ce projet permettra d'électrifier les communes périphériques et la ville de Toliara. Le coût sera moins élevé par rapport à celui d'une centrale thermique. Il favorisera l'éducation par le prolongement des heures des cours et des révisions. L'avantage écologique sera la réduction de l'usage de bois de chauffe et la multiplication d'autres activités bénéfiques pour les villageois.

- Renforcer l'éducation

Sous l'angle écologique, nous considérons l'éducation environnementale comme le poumon du développement durable. Elle doit viser le plus large public possible : les parents, la communauté paysanne, mais surtout l'individu dès son plus jeune âge. Le principe est de former des écocitoyens. Elle doit inciter les élèves à connaître leur environnement, savoir le préserver et le gérer rationnellement. Nous suggérons de favoriser la connaissance des milieux par la mise en place des réserves scolaires en milieu naturel. L'exploitation du magazine << VINTSY » est un outil pédagogique indispensable pour la formation assistée des enseignants. De telles initiatives peuvent se réaliser avec l'appui du BPEE. L'éducation peut donner la chance aux villageois de se former à des activités génératrices de revenus tout en se souciant de la flore. Les autorités doivent augmenter le nombre d'enseignants et donner la chance et les possibilités aux enfants de poursuivre leurs études.

- Promouvoir le développement de l'écotourisme

Jusqu' ici, notre secteur est en grande partie mal connue par les visiteurs et pourtant, elle dispose des potentialités (résurgence d'Andranofotsy et ses lacs, les lémuriens, les crocodiles, les traditions de la population, les sites sacrés...) à valoriser. Mais il faut d'abord une grande volonté de la part des autorités locales pour lancer des programmes d'aménagements de sites d'accueil et de camping,...Les constructions seront à base de matériaux locaux. Il faut développer l'artisanat et lancer les publications à travers les panneaux publicitaires, les médias, les ONGs, les agences de voyages...Faire des prêts bancaires pour le projet sera un pas vers l'avant. L'objectif final de ce tourisme écologique est de monnayer la nature pour la conserver. Les bénéfices ainsi tirés iront au service de la population riveraine. C'est de cette manière qu'elle sera convaincue de l'intérêt de la préservation de l'environnement. Mais pour qu'il y ait réussite, il faut une bonne organisation sociale, d'où la nécessité des groupements paysans.

- Création des groupements paysans

Ces groupements vont renforcer la cohésion sociale. Les villageois s'uniront pour trouver ensemble ce qu'il faut faire pour développer leurs localités. Quand il s'agit par exemple d'un système de production, le groupement sera créé pour << produire plus pour d'abord mieux se nourrir et vendre le surplus afin de satisfaire les besoins des membres et contribuer parfois aux activités communautaires avec l'argent gagné >> (CFA.,1990). Il faut alors avoir un bon gestionnaire, il doit savoir : comment organiser un groupement paysan de production ? Comment faire la gestion des stocks et des équipements ? Comment faire la comptabilité des groupements ? Comment faire la commercialisation d'un produit ? (Pour toute réponse à ces questions veuillez consulter << La gestion des groupements paysans de production >> écrit par le CFA. sous la direction de GESTION NORDSUD, 1990). Plusieurs cellules peuvent voir le jour : bureau chargé de tourisme, d'élevage, de construction des puits, de reboisement....

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld