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L'appui budgétaire dans le financement du développement local

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par Ousmane SOW
Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal - Diplôme d'études approfondies 2009
  

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INTRODUCTION :

La réussite de toute politique nécessite des moyens de toute nature. Ces moyens peuvent être humains, matériels, techniques ou financiers. Si l'ensemble de ces moyens ont été mis à la disposition des collectivités locales, certains ne sont pas effectifs. C'est pourquoi le développement est un combat quotidien pour ces dernières. Au Sénégal, le dispositif juridique est aménagé tel qu'il peut permettre un développement local. En effet, les textes sur la décentralisation donnent aux Collectivités locales la possibilité de contacter des partenaires au développement, en sus des concours financiers provenant de l'Etat. Cette possibilité est posée par l'article 3 de la loi 96-06 du 22 mars 1996 portant Code des Collectivités locales : « ... Les collectivités locales ont pour mission la conception, la programmation et la mise en oeuvre des actions de développement économique, éducatif, social et culturel d'intérêt régional, communal ou rural.

Elles associent en partenariat, le cas échéant, à la réalisation des projets de développement économique, éducatif, social et culturel, les mouvements associatifs et les groupements à caractère communautaire... »1(*)

Malgré cette possibilité qui est ainsi donnée aux collectivités locales, nous notons que le monde rural est caractérisé par une pauvreté sans précédent. Ceci n'est pas dû à un manque de financement du développement local. Une politique de financement du développement local a longtemps existé au Sénégal. Depuis la réforme intervenue en 1996, l'administration centrale intervient au niveau local par des appuis financiers pour booster le développement des entités locales. De plus, les partenaires au développement ont de tout temps essayé d'apporter leur soutien à cette construction du développement.

Mais jusque-là il se pose un problème relatif au financement du développement local. Ainsi, le thème relatif au financement du développement local est d'actualité dans la mesure où le développement local est une question qui fait couler beaucoup d'encre et de « salive ». Dés lors la question fondamentale qui se pose est de savoir comment mettre en place un système de financement du développement local efficace, voire efficient même.

De par le passé, nous avons constaté que l'Etat intervenait le plus souvent par les dotations et subventions de fonctionnement et d'équipement pour financer le développement des collectivités locales. Les partenaires au développement, quant à eux intervenaient de façon dispersée et non coordonnée. Ce qui a entrainé un dysfonctionnement du système. Face à cette situation, une nouvelle politique de financement du développement local qui intègre des aspects nouveaux tant du côté de l'Etat que celui des bailleurs de fonds est plus que nécessaire.

En ce qui concerne l'Etat, un nouvel instrument est mis sur place. C'est notamment la décentralisation du Budget consolidé d'investissement. Pour les bailleurs de fonds, il s'agit de l'adoption d'un mode uniforme de financement à savoir la méthode de l'appui budgétaire.

C'est cette nouveauté dans le financement du développement local qui a frappé notre attention et qui nous a poussés à travailler sur le sujet qui s'intitule l'appui budgétaire dans le financement du développement local. D'abord, une clarification conceptuelle s'impose à nous.

Il nous faut d'abord cerner les notions les notions d'appui budgétaire et de développement local.

Pour la première notion à savoir l'appui budgétaire, de façon globale il peut être défini comme étant le transfert de ressources financières d'une agence de financement externe vers le Trésor public d'un pays partenaire. Ces ressources financières font dès lors partie des ressources globales du pays partenaire et sont donc utilisées conformément à son système de gestion des finances publiques.2(*)

Au plan local, l'appui budgétaire est un mécanisme de financement des infrastructures et des services sociaux expérimenté par la plupart des projets d'appui à la décentralisation et au développement local. Tout en tenant compte des exigences du partenaire financier, ces expériences se sont progressivement rapprochées des procédures nationales à l'aide de différents outils fixant le cadre juridique et réglementaire.

Quant à la notion de développement local, elle reste plus complexe à cerner. En effet, c'est une notion polysémique à la fois convoitée par les juristes, les géographes, les sociologues, les économistes. De nombreuses approches sont possibles et dépendent du sens dans lequel le poil va être caressé !

Le développement local revêt ainsi un caractère polysémique et fait appel à l'intervention de plusieurs acteurs. Nous verrons tour à tour ces différentes approches.

D'abord, pour les sociologues, l'idée de développement consiste à appréhender le territoire dans sa globalité et à engager un processus de transformation de l'ensemble des éléments qui composent ce territoire.

D'un point de vue sociologique, le développement local met donc en cause certains acteurs (Etat, collectivités locales, élus locaux, ONG, etc.) et le système qu'il entend construire. En effet, les politiques de développement local s'appuient sur une mutation du système social local. C'est dans cette transformation du système social local, qui est seule capable d'apporter une réponse conjoncturelle à la crise et de porter un projet de développement, dont la réalisation met en cause l'aptitude de la société locale à s'intégrer à un environnement en mutation rapide et à puiser dans son environnement les ressources indispensables à sa réussite. Il existe donc une corrélation entre la transformation du système social local et la probabilité d'un développement durable sur un territoire.

Ensuite, selon les géographes, la gestion des terroirs peut être regardée comme une approche de développement local. La gestion des terroirs repose d'abord sur le principe de la participation des populations aux affaires qui les concernent. Les populations, selon eux, doivent être les premières responsables des activités de développement au niveau local. Les populations rurales ou locales sont les mieux à même de définir leurs besoins et de connaitre les ressources dont ils disposent.

Et avant de terminer par l'approche des juristes, faisons état de celle des économistes.

Les économistes ont une conception particulière du développement local. Ils ont ainsi leur conception du local, de l'espace qui est le fondement de leur démarche. Longtemps négligé par les économistes qui l'avaient abandonné aux géographes pour des études qu'ils voyaient essentiellement descriptives, l'espace fait l'objet aujourd'hui de recherches approfondies en économie. Cela a entrainé le passage de la simple description des structures et des liaisons spatiales à l'élaboration de normes destinées à orienter leurs évolutions en fonction de certaines fins économiques et sociales. Dans la conception des économistes, l'espace n'est pas économiquement neutre. Il est le milieu de déploiement d'une action, un milieu déjà structuré mais qui va voir ses structures profondément modifiées par une politique volontariste d'organisation de l'occupation du sol, d'amélioration des communications et de mise en valeur des ressources naturelles. Ce souci d'une meilleure adaptation de l'espace à la satisfaction des besoins humains est à l'origine des efforts d'analyses théoriques qui ont assuré le progrès de l'économie spatiale.

Pour les juristes, juristes le développement local fait appel à un espace et une organisation permettant de coordonner les différentes interventions des acteurs en mettant en place une certaine réglementation.

Pour eux, le développement local fait d'abord appel à la notion d'espace, de territoire, d'une circonscription où s'exerce l'activité administrative, où s'appliquent des règles juridiques et où s'implantent des communautés humaines.

Dans la tradition administrative sénégalaise, le local s'applique aux communes, aux communautés rurales et aux régions.

Mais il se pose pour le juriste la détermination de l'échelon le plus efficace d'administration économique .Est-ce la région, la commune ou la communauté rural, ou faut-il réduire ou augmenter la taille des régions.

Le législateur dans le code des collectivités locales semble accepter les différents échelons comme base du développement des collectivités locales en son article trois (3) précité.

Le développement local fait aussi appel à une certaine organisation et réglementation de l'activité des acteurs .Il convient de créer un cadre de coordination et d'harmonisation des différentes interventions des acteurs à savoir l'Etat, les collectivités locales, les ONG et les bailleurs de fonds.

C'est dans cette perspective qu'a été créé l'Agence régionale de développement, une structure qui englobe les trois catégories de collectivités locales pour aider à l'harmonisation des activités sur le terrain en conformité avec les objectifs fixés par les collectivités dans leur programme de développement.

La définition de ces termes est d'une importance capitale pour la compréhension du sujet qui est également riche en enseignements. En effet, l'étude d'un sujet pareil nous permet de découvrir ce qui constitue la nouveauté dans le financement du développement local. Le mécanisme de l'appui budgétaire constitue de nos jours le mécanisme en vogue pour le financement du développement local par les partenaires au développement. En effet, avant l'avènement de l'appui budgétaire, les financements sur ressources extérieures étaient logés dans des comptes spéciaux de projet. Dans ce cas, les bailleurs de fonds effectuaient directement les paiements tandis que les chefs de projets/programmes tenaient la comptabilité. 3(*)L'innovation apportée est que les fonds sont mis à la disposition des collectivités locales à travers leur budget mais la structure des projets/programmes demeure le cadre de l'appui budgétaire qui intéresse les trois ordres de collectivités locales.

En outre, l'appui budgétaire permet de constater la traçabilité des dépenses d'investissement des projets/programmes tout au long du processus, de la planification à l'exécution en passant par la prévision budgétaire. Cette présente étude, au-delà de la nouveauté de l'appui budgétaire, présente d'autres aspects importants. En effet, elle permet de revisiter tous les aspects du financement du développement local par l'Etat et les bailleurs de fonds tout en présentant les éléments à la fois positifs et négatifs. Elle sera en même temps une occasion pour nous de voir comment l'utilisation de ces ressources agit sur le quotidien des populations locales.

Pour toutes ces considérations concernant notre thème, nous avons pu observer que beaucoup d'interrogations peuvent être formulées. Ainsi, pouvons-nous demander quels sont ces appuis budgétaires ? Comment sont-ils appréhendés par le droit de la décentralisation ? Permettent-ils de conduire une politique de développement local efficace ? Etc.

Une tentative de recoupement de l'ensemble de ces interrogations nous permet de retenir une question d'ensemble : quels sont ces appuis budgétaires et quel est leur impact sur le développement local ?

En d'autres termes, il s'agit pour nous d'identifier ces appuis budgétaires et de mesurer leur impact sur le développement des collectivités locales. Une esquisse de réponse nous autorise à dire que ces appuis budgétaires concernent à la fois les appuis de l'Etat et ceux des partenaires au développement. Mais vu que les appuis budgétaires de l'Etat sont nombreux et qu'il existe une pléthore de partenaires au développement, nous avons procédé à un tri. Ainsi, dans ce travail, nous avons décidé de parler des appuis budgétaires de l'Etat les plus importants à savoir les dotations et subventions aussi bien de fonctionnement et d'investissement. Et pour les appuis budgétaires des partenaires au développement, nous avons retenu deux notamment le pionnier dans cette matière (PADMIR) et le PADDEL/PNDL qui est un programme qui intervient dans ma région (Louga).

Et concernant leur impact, nous avons constaté que malgré les avancées notées ça et là, le dispositif peut être amélioré par des mesures de correction.

C'est pour cela que nous avons décidé de procéder d'abord à l' identification des différents appuis budgétaires de l'Etat et des partenaires au développement ( TITRE PREMIER) avant de mesurer leur impact sur le développement des collectivités locales dans une éventuelle perspective de leur correction (TITRE DEUXIEME).

TITRE PREMIER : Typologie des appuis budgétaires de l'Etat aux collectivités locales.

Le développement est une question cruciale qui préoccupe tous les Etats. C'est pourquoi la quête du développement est un combat quotidien auquel se livrent les gouvernants. Cette recherche du développement est plus marquée dans nos Etats où la pauvreté est plus accentuée. Elle l'est davantage dans le monde rural où les ressources financières sont très minimes. En effet, les Collectivités locales sont marquées par un manque criard de moyens financiers pour faire face à leurs nombreuses charges et pour financer leur développement. Face à ce problème majeur, l'Etat a prévu des palliatifs pour booster le développement des collectivités locales. C'est ainsi que les entités locales peuvent bénéficier de nombreux appuis budgétaires. Ceux-ci peuvent provenir de l'Etat (Chap. 1) ou des partenaires au développement (Chap. 2).

Chapitre 1 : Les différents mécanismes d'appuis budgétaires de l'Etat aux Collectivités locales.

Les appuis financiers provenant de l'Etat pour le compte des collectivités locales sont nombreux et variés. Mais nous pouvons les classer en deux catégories fondamentales : nous avons les appuis classiques (Section I) et le nouveau mode (Section II) qui vient s'y ajouter.

Section 1 : Les formes classiques d'appuis budgétaires de l'Etat aux Collectivités locales

Les formes classiques d'intervention financière de l'Etat sont constituées à la fois par les dotations et subventions de fonctionnement (Paragraphe 1) et par les dotations et subventions d'équipement (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Les dotations et subventions de fonctionnement

Cette notion recouvre à la fois le fonds de dotation de la décentralisation (A) et les concours se rapportant à la prise en charge des salaires des agents de la police municipale et de l'éclairage public (B).

A-Le fonds de dotation de la décentralisation (FDD)

Le FDD constitue l'une des principales mesures d'accompagnement du transfert des 9 domaines de compétence que l'État a transférés aux collectivités locales en ce qu'il permet la compensation des charges qui en résultent.

La loi n° 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales précise en son article 54 que « les charges financières résultant pour chaque région, commune ou communauté rurale des transferts de compétences font l'objet d'une attribution par l'État de ressources d'un montant au moins équivalent aux dites charges »

« Ce fonds, d'après la loi4(*), reçoit chaque année une dotation équivalente à un pourcentage de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) perçue au profit de l'État. Ce pourcentage est fixé chaque année par la loi de finances compte tenu, en principe, de l'évolution des transferts de compétences. Les critères de répartition de ce fonds sont arrêtés chaque année par voie réglementaire après avis du CNDCL, organisme de suivi de la décentralisation regroupant autour du Président de la République et du Gouvernement, des représentants des services territoriaux de l'Etat et des collectivités locales. Depuis la création de ce fonds, deux critères sont utilisés pour sa répartition :

- un critère de compensation : sur la base de ce critère, au moins 82% du montant global du fonds est réparti entre les régions, communes et communautés rurales en fonction du coût des charges résultant des compétences qui leur sont transférées. En outre, une allocation qui ne peut excéder 10% de la dotation globale, est versée aux régions pour couvrir les charges de fonctionnement (qu'il finance à hauteur de 75% au moins) de leurs organes que sont le conseil régional, l'agence régionale de développement, le comité économique et social.

- Un critère relatif à l'appui aux services déconcentrés ou territoriaux de l'État pour leur permettre de faire face correctement aux sollicitations des collectivités locales. Il comprend un montant forfaitaire et un montant proportionnel qui est fonction de la dimension et de la démographie de la circonscription administrative régionale. »

Le FDD fonctionne de la manière suivante :

- réunion du CNDCL pour donner son avis sur les critères de répartition ;

- décret fixant critères de répartition du fonds de dotation de la décentralisation ;

- arrêté conjoint du ministère de l'Économie et des Finances et du ministère en charge des

Collectivités locales (répartition par ordre de collectivités locales (régions, communes, communautés rurales), répartition par collectivités locales, répartition par domaine ; - engagement de la dépense ;

- liquidation et ordonnancement ;

- paierie générale assure les transferts au niveau régional (pour toutes les collectivités locales de la région et les services déconcentrés de l'État) ;

- liaison comptable et du trésorier-payeur-receveur (TPR) pour transférer la part des collectivités locales (CL) qui doit être exécutée par les comptables subordonnés, notification aux collectivités locales, réunion de la CL pour budgétiser les fonds si ce n'était pas fait dans le budget primitif, exécution des dépenses conformément à l'état de répartition et conformément aux procédures de la comptabilité publique.

Par ailleurs, la dotation de fonctionnement comprend aussi les dépenses afférentes à l'éclairage public et aux salaires des agents de police municipale.

B-La prise en charge des salaires de la police municipale et de l'éclairage public

Aujourd'hui, l'Etat prend en charge les dépenses relatives aux salaires des policiers mis à la disposition des communes. Il faut rappeler que ces policiers sont récupérés par les Collectivités locales après avoir été radiés. En effet, des policiers ont été définitivement radiés au Sénégal. Cela s'est passé le 28 Avril 1987 suite à des manifestations des forces de Police du Sénégal les 13 et 14 avril 1987 ; manifestations sanctionnées par les autorités Socialistes d'alors par une mesure de suspension de l'ensemble des Policiers du Sénégal suivant un décret lu dans le journal télévisé de 20h de ce 14-04-1987. Quelques-uns seulement de ces policiers ont été recasés dans la police municipale.5(*) En plus de la prise en charge des salaires de la police municipale, l'Etat appuie également les Collectivités locales dans le secteur de l'éclairage public.

Depuis 2002, l'Etat dégage sur son budget un Fonds destiné à appuyer les communes dans la prise en charge des factures d'éclairage public en partant du principe suivant : « l'éclairage public participe de la sécurité publique laquelle relève encore de sa compétence ». Ainsi, chaque année 1,5 milliard de francs CFA sont transférés par l'Etat aux Communes. En 2004, ce montant a représenté 54% des dettes des communes vis-à-vis de la SENELEC.

En outre, les appuis de l'Etat se manifestent aussi par les dotations et subventions d'équipement.

Paragraphe 2 : Les dotations et subventions d'équipement

Elles sont constituées par le fonds d'équipement des collectivités locales (FECL) que nous allons essayer de définir (A) avant de parler de son mode de répartition (B).

A-La définition du fonds d'équipement des collectivités locales (FECL)

Le FECL est un package comportant plusieurs types d'allocations de l'État. Crée en 1977 comme un fonds d'affectation spéciale, le FECL est désormais inscrit dans le budget du Ministère chargé des collectivités locales. Il est administré par le CNDCL. Le Fonds avait pour missions, entre autres, d'accorder des prêts aux collectivités locales pour le financement de projets d'investissement. Deux décennies après sa création, aucune collectivité n'a bénéficié de cette prestation.

Jusqu'à l'adoption de la loi 2007-07 du 12 février 2007 modifiant les articles 58, 60 et 63 de la loi 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales, le F.E.C.L. recevait, en principe, un pourcentage de la TVA qui ne pouvait être inférieur à un pourcentage des recettes totales de l'Etat hors emprunts et aides extérieures. Il faut signaler que, jusqu'ici, ces dispositions n'ont pas fait l'objet d'une application effective. En effet, le montant du FECL est déterminé chaque année selon les possibilités de l'Etat, sans que soient prises en compte l'augmentation croissante des besoins des collectivités locales et l'évolution positive des recettes fiscales de l'Etat en général et de la TVA en particulier.

Le fonds d'équipement des Collectivités locales a été crée par l'article 5 de la loi n° 77-67 du 4 juin 1977 portant loi de finances pour l'année financière 1977/1978. Ce fonds avait pour mission d'accorder aux collectivités locales :

- des prêts sans intérêt pour la réalisation de leur investissement ;

- des fonds de concours dont les bénéficiaires sont les régions, les communes et les communautés rurales6(*).

- il serait alimenté par des prélèvements sur le chiffre d'affaires (taxe principale et centimes additionnels institués par la loi n° 79 - 60 du 25 juin 1979 instituant un prélèvement de taxes sur le chiffre d'affaires au profit du Fonds d'Equipement des Collectivités Locales).

Les contraintes budgétaires et les décisions prises dans le cadre de l'application des Plans d'Ajustement Structurel ont conduit à :

- alimenter le F.E.C.L sur les recettes générales de l'Etat sans mécanisme d'indexation.

- supprimer le compte d'affectation spéciale (loi de finances de 1991) dans lequel était logée, initialement, la dotation du F.E.C.L7(*).

Au Sénégal, c'est l'article 63 de la loi n° 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, communes et communautés rurales qui aborde la question : « le fonds d'équipement des collectivités locales reçoit un pourcentage de la Taxe sur la Valeur Ajoutée dans les mêmes conditions qu'à l'alinéa 2 de l'article 58 de la présente loi. 8(*)

Il est réparti sur la base du principe de la solidarité nationale, chaque année, par arrêté conjoint du Ministre chargé des Finances et du Ministre chargé des collectivités locales, entre les régions administratives.

Les modalités de répartition de ces dotations sont fixées après avis du conseil national de développement des collectivités locales ».

B- La répartition proprement dite du FECL

Le fonds d'équipement des collectivités locales est géré par le conseil national de développement des Collectivités locales9(*) (CNDCL) qui se charge de sa répartition. Au Sénégal c'est l'article 63 de la loi 96-07 du 22 mars 1996 qui le prévoit en ces termes : « ...il est réparti sur la base du principe de la solidarité nationale, chaque année, par arrêté conjoint du ministre chargé des finances et du ministre chargé des Collectivités locales, entre les régions administratives.

Les modalités de répartition de ces fonds sont fixées après avis du CNDCL10(*) ».

Le FECL attribue deux fonds : un fonds de concours ordinaire et un fonds de concours spécial.

Le fonds de concours ordinaire (FCO) correspond à une dotation d'équipement attribuée aux collectivités locales sans attribution précise de projet. Sa répartition entre les collectivités locales répond à des critères de bonne gestion dans le but de les inciter à faire des efforts pour améliorer le rendement de leurs recettes et de rationaliser leurs dépenses. Une fois attribuée, le fonds de concours ordinaire est utilisé librement par la collectivité locale avec la seule obligation de servir au financement d'investissement.

Le fonds de concours spécial(FCS) est octroyé aux collectivités locales pour leur permettre de financer soit la contrepartie demandée par les projets et programmes d'appui à la décentralisation, soit de prendre en charge des dépenses d'équipements initiés par l'État lui-même. Le fonds de concours spécial est également utilisé pour encourager les communautés rurales à réaliser de bons de recouvrements de la taxe rurale. Ainsi, la communauté rurale qui assure le recouvrement de la taxe rurale à 100% bénéficie d'un fonds de concours spécial de 3 millions de francs.

Plus concrètement, la répartition du FECL se fait de la manière suivante. La répartition du F.E.C.L s'opère, dans un premier temps, en 3 grandes masses :

- collectivités locales de la région de Dakar;

- communes autres que celles de Dakar;

- communautés rurales.

Dans un second temps, une autre répartition est effectuée à l'intérieur de chacune de ces 3 grandes masses par le comité de gestion du F.E.CL prévu par l'article 2 de l'arrêté interministériel n° 12488 du 15 octobre 1988 fixant les règles d'organisation et de fonctionnement de ce fonds.

En somme l'Etat, par ses différents concours financiers cherche à participer au financement du développement des collectivités locales. Les dotations et subventions à la fois, de fonctionnement et d'équipement ne suffisent pas pour autant à asseoir un développement local digne de ce nom. C'est pourquoi l'Etat, de nos jours, recourt à une nouvelle forme d'intervention financière au niveau des collectivités locales. C'est l'avènement du budget consolidé d'investissement appliqué au niveau local.

Section II : La nouvelle forme d'appui de l'Etat aux Collectivités locales

Pour aider les collectivités locales à mener des actions de développement, l'Etat a mis à leur disposition une nouvelle forme d'appui qui se traduit à travers le BCI dont nous déterminerons d'abord le contenu (Paragraphe I) avant de parler des raisons de sa création (Paragraphe II).

Paragraphe 1 : Le Budget Consolidé d'Investissement (BCI)

Le budget consolidé d'investissement, en tant que tel, n'est pas une expression nouvelle. C'est sa décentralisation qui constitue la nouveauté.

Ainsi, pour permettre un meilleur aperçu de la notion, nous parlerons du BCI au cadre général (A) avant de le spécifier au cadre local (B).

A- Un aperçu général sur le budget consolidé d'investissement

Le BCI constitue le cadre annuel de programmation et de suivi de l'exécution des dépenses d'investissement financées sur ressources budgétaires. A ce titre, il se veut la traduction, en termes de projets et programmes, sur une base annuelle, des orientations du Gouvernement visant à promouvoir les conditions favorables pour une croissance durable, à même d'accroitre le nombre d'emplois créés, de réduire la pauvreté et d'améliorer les conditions de vie des populations. Le Budget Consolidé d'Investissement (BCI) couvre l'ensemble des programmes et projets d'investissements retenus par le Gouvernement, et pour lesquels les financements sont acquis ou dont les actions sont déjà en cours de mise en oeuvre. Il englobe ainsi l'ensemble des dépenses en capital de l'Etat et des Etablissements publics. L'inscription des projets d'investissement au Budget Consolidé d'Investissement (BCI) est subordonnée au respect des critères suivants :

- Contribution à la réalisation des objectifs économiques et sociaux ;

- Existence d'études appropriées démontrant la faisabilité et la viabilité des opérations prévues ;

- Existence d'un financement acquis au titre d'une convention de financement dûment signée ou d'une provision budgétaire suffisante.11(*)

Les investissements prévus dans le BCI traduisent les orientations du Gouvernement visant à placer l'économie sur un sentier de croissance durable et plus rapide, en vue d'accroître le nombre d'emplois créés, de réduire la pauvreté et d'améliorer les conditions de vie des populations, conformément aux objectifs du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) dont la première année de mise en oeuvre fait apparaître un bilan globalement satisfaisant.

Le Budget Consolidé d'Investissements (BCI) constitue la tranche annuelle du Programme d'Investissements Publics (PIP) et sert d'outil de planification et de programmation des projets et programmes de développement qui sous-tendent la politique économique et sociale du Gouvernement.

Ainsi globalement présenté, le BCI nous intéresse surtout au plan local.

B- La décentralisation du budget consolidé d'investissement

Le Budget Consolidé d'Investissement traduit une volonté de l'Etat sénégalais d'approfondir la politique de la décentralisation financière. L'Etat s'est engagé à décentraliser la gestion des ressources du budget consolidé d'investissement en transférant aux collectivités locales, à compter de l'année financière 2004, la responsabilité de la gestion des dépenses d'investissement à exécuter sur leurs territoires respectifs. L'objectif visé est d'associer davantage les collectivités locales dans l'exécution financière et technique des dépenses en capital inscrites dans la loi de finances et qui relèvent des missions traditionnelles des ministères sectoriels. Ce faisant, les collectivités locales sont mises en contribution pour l'accélération de l'absorption des crédits à travers la réalisation d'opérations d'investissement simples. Par le transfert de responsabilité financière aux Cl, l'Etat consolide aussi les acquis de la politique de décentralisation par le renforcement des moyens budgétaires mis à la disposition.

Ainsi, signalons que cette décentralisation du Bci ne concerne que quelques secteurs jugés prioritaires par le gouvernement du Sénégal. Il s'agit notamment des secteurs de l'éducation et de la santé.

Paragraphe II : Les raisons de la politique de la décentralisation du budget consolidé d'investissement

La décentralisation du BCI a été rendue nécessaire par l'insuffisance des dotations jusque là octroyées par l'Etat aux Collectivités locales. En effet, celles-ci se limitent le plus souvent au financement des dépenses de fonctionnement (A), le BCI permettra surtout la réalisation d'équipements publics (B).

A- L'insuffisance des dotations classiques de l'Etat aux collectivités locales

L'octroi aux collectivités locales la possibilité de financer leurs programmes et équipements publics s'explique d'une part par l'insuffisance des différents fonds alloués par l'Etat. Ces fonds ne permettent pas aux collectivités locales d'entamer une politique de développement local. Ils sont le plus souvent utilisés pour le financement des dépenses de fonctionnement des collectivités locales. Pour corroborer cet état de fait, nous nous proposons de présenter l'état de financement des transferts de compétences.

En principe, les domaines transférés par l'Etat aux collectivités locales sont compensés par un transfert financier tel que prévu par l'article 6 de la loi 96.07 du 22 mars 1996. De l'analyse des dispositions du texte précité il résulte que les charges nées du transfert de compétences sont couvertes par des ressources financières allouées par l'Etat aux collectivités locales.

Cependant, il ne faut pas perdre de vue que ce principe souffre de tempéraments. En effet, dans la pratique, il y a un fossé entre les dispositions législatives ou réglementaires et la réalité du terrain ; fossé qui serait explicable par l'inadéquation entre le coût des charges des compétences transférées et les ressources financières dégagées. C'est pourquoi bon nombre d'élus locaux se plaignent de la modicité des montants du F.D.D. La part allouée à chacune des collectivités décentralisées ne leur permet pas de couvrir toutes les charges nées du transfert de compétences.12(*) L'insuffisance du F.D.D est l'une des difficultés majeures dont souffrent les collectivités locales. C'est ce qui fait dire au professeur Demba SY : « C'est le problème le plus important. L'analyse des textes et les leçons de l'expérience font craindre dans la dotation des ressources financières insuffisantes aux collectivités locales par l'Etat ».13(*)

En réalité, les facteurs qui sont à l'origine du non couverture intégrale des domaines transférés par les ressources allouées par l'Etat aux collectivités locales sont nombreux et variées. Mais, nous essayerons d'en répertorier trois qui nous semblent les plus importants.

La première cause du décalage entre l'affirmation théorique du principe de compensation intégrale et la réalité vécue est à rechercher dans l'inexactitude de l'évaluation des charges transférées, car l'article 54 de la loi 96.07 du 22 mars 1996 dispose que « les ressources attribuées sont au moins équivalentes aux dépenses effectuées par l'Etat, pendant l'année précédant la date du transfert des compétences ». Malgré ces dispositions, l'évaluation du coût des charges transférées a été faite sur la base des budgets des années 1993, 1994 et 1995 au lieu de celui de 1996. Or, en vertu de l'article 54 précité, la loi 96.07, entrée en vigueur en 1997, devrait constituer l'année de référence sur laquelle reposent les estimations financières des domaines transférés.

La deuxième raison de l'inadéquation entre le coût des charges transférées et les ressources financières dégagées réside dans la non prise en compte des dépenses d'investissement. Autrement dit, seules les charges de fonctionnement ont été retenues pour les estimations financières des ressources destinées à la compensation des compétences transférées.

Eu égard à toutes ces considérations, on pourrait alors dire que l'évaluation du coût des domaines transférés n'a pas pris en compte tous les paramètres qui seraient susceptibles de la rendre juste. Toutefois, ce caractère incomplet de la compensation n'est pas une situation propre au Sénégal. En effet, certains auteurs français14(*) ont rappelé la non couverture des charges transférées par les ressources financières dégagées. Pour eux, cet état de fait est dû à l'inexactitude des modalités sur lesquelles les domaines transférés ont été évalués. Pire, selon certains élus locaux « au lieu de transférer des ressources financières suffisantes, l'Etat a transféré des difficultés aux collectivités locales.15(*)

Cette explication que nous venons de donner est fondamentale mais elle n'est pas la seule valable. En effet, le Bci permet une appropriation des financements locaux par les collectivités locales.

B- Le BCI, un moyen d'appropriation par les collectivités locales des équipements locaux

Comme nous l'avions souligné plus haut, le budget consolidé d'investissement n'est pas un phénomène nouveau mais c'est sa décentralisation qui en constitue la nouveauté. Désormais, toutes les dépenses d'investissement à caractère locales qui étaient logées dans la loi de finances sont mises à la disposition des Collectivités locales qui les gèrent directement. Ce qui va en parfaite cohésion avec les principes de libre administration et de participation, principes de base de la décentralisation. Dorénavant, le Bci va être logé dans les budgets des communes et communautés rurales bénéficiaires, lesquelles collectivités ont pris l'engagement auprès de l'Etat, des partenaires et de l'Agetip pour la réalisation des infrastructures sanitaires et scolaires.

Par ailleurs, la décentralisation du BCI va permettre aux collectivités locales de bien surveiller les chantiers grâce au pouvoir qui leur est désormais reconnu dans ce domaine.

Au total, ces mécanismes de financement du développement local par l'Etat ne permettent pas de prendre en charge tous les besoins de Collectivités locales. Même si nous pouvons noter quelques évolutions avec l'avènement du BCI qui a permis de financer quelques établissements scolaires et sanitaires, de nombreux efforts restent à faire. C'est pourquoi le dispositif législatif en place a prévu l'intervention d'autres acteurs de développement. En effet, de nombreux autres partenaires aident les CL à booster leur développement. C'est le cas précis des bailleurs de fonds qui interviennent à travers des programmes de développement local. Même à ce niveau, nous notons une pléthore d'intervenants, mais nous retiendrons quelques uns d'entre eux seulement, pour des raisons à la fois personnelles et pédagogiques.

Chap2 : Les appuis budgétaires des partenaires au développement

De nombreux partenaires au développement interviennent dans la vie des collectivités locales. Le financement du développement local est un défi majeur au Sénégal. Ce dernier a de nombreux acteurs dans ce domaine. Nous allons en étudier deux parmi eux à travers des institutions nationales chargées d'appliquer leur politique. C'est le Programme d'Appui au Développement Economique Local en encrage au Programme National de Développement Local (PADEL/PNDL) d'abord (Section 1) et le Programme d'Appui à la Décentralisation en Milieu Rural (PADMIR), ensuite (Section II).

Section 1 : L'appui budgétaire dans le cadre du Programme d'Appui au Développement Economique Local en encrage au Programme National de Développement Local

Nous commencerons d'abord par la présentation du programme (Paragraphe I) avant de montrer son mode et ses domaines d'intervention (Paragraphe II).

Paragraphe I : La présentation du PADEL/PNDL

Nous allons d'abord procéder à une présentation générale du programme (A) avant de parler de ses objectifs et activités ( B ).

A- Présentation structurelle du PADEL/PNDL

Le PADEL/PNDL est une initiative du gouvernement du Sénégal appuyée par le Fonds d'Equipement des Nations Unies (FENU), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et la Coopération du Grand Duché de Luxembourg (COOPLUX) sur la période de 2008 à 2011. L'agence de coordination du projet est le Ministère de l'Economie et des Finances. Le Secrétariat Exécutif du PNDL (SE/PNDL) assure la supervision de l'exécution du projet sous la tutelle du Ministre d'Etat, Ministre de la Décentralisation et des Collectivités Locales, président du Comité National de Pilotage du PNDL. L'Expert National mis à disposition par le FENU a en charge la coordination des activités du projet.

La stratégie d'intervention du PADEL/PNDL s'articule autour de deux axes stratégiques : le premier correspondant à la nécessité pour le processus de décentralisation de s'engager résolument dans une voie plus économique et le deuxième à celle de donner aux collectivités et aux populations locales les outils d'action et de financement nécessaires pour dynamiser leur économie et participer de manière significative à la stratégie de croissance accélérée et de réduction de la pauvreté.

A niveau national, le PADEL/PNDL est exécuté au sein du Secrétariat Exécutif du PNDL dans une perspective de faire participer davantage les collectivités locales dans la mise en oeuvre des stratégies de réduction de la pauvreté en les responsabilisant de façon plus effective dans la définition et la mise en oeuvre des politiques de développement régional et local.

Au niveau régional et sous la direction de l'Agence Régionale de Développement de Louga, une «expérimentation de terrain» est conduite dans les trois départements de la Région de Louga (Kébémer, Linguère et Louga) et implique les trois niveaux de collectivités locales : La Région, les Communes, les Communautés Rurales.

Le but de l'expérience est de démontrer qu'une dévolution réelle aux collectivités locales de la responsabilité du développement économique local, accompagnée par un effort parallèle de dévolution de ressources et de renforcement des capacités, se traduit par des actions de développement mieux adaptées à la demande réelle des populations et plus efficaces dans la stratégie de réduction de la pauvreté, du développement des initiatives privées et de création de richesses au plan local.

Créé par l'arrêté n° 06037 du 10 juillet 2008 du Ministre d'Etat, Ministre de la Décentralisation et des Collectivités Locales, la première réunion16(*) du Comité de Pilotage a consacré le démarrage officiel des activités du PADEL/PNDL.

En outre, la présentation du PADEL/PNDL concerne également ses objectifs et activités à mener.

B- Les objectifs et activités à mener dans le cadre du PADEL/PNDL

Lors de sa formulation, le projet était initialement construit sur cinq (5) composantes : i) le pilotage et coordination du projet au sein du PNDL ; ii) l'appui à la réforme du cadre juridique, administratif et organisationnel de la décentralisation dans une perspective de développement économique ; iii) le financement du développement économique local dans un cadre régional (Louga) ; iv) le renforcement des capacités locales pour le développement économique ; v) le renforcement du pilotage stratégique du Programme National de Développement Local (PNDL).17(*)

L'atelier de planification organisé du 21 au 24 novembre 2008 a débouché sur la formulation du cadre logique par les partenaires du projet. Ainsi, le nombre de composantes a été ramené à quatre (4) dans un souci de se conformer davantage à la structuration du cadre d'intervention du PNDL. Les composantes actuelles du projet se déclinent comme suit :

- l'appui à la formulation et la mise en oeuvre de la stratégie de DEL ;

- le financement du développement économique local de Louga ;

- le renforcement des capacités des acteurs territoriaux pour le DEL ;

- le renforcement du pilotage stratégique du SE/PNDL et des ARD.

L'objectif de développement poursuivi demeure la promotion du développement économique local dans le processus de décentralisation en vue de l'amélioration des conditions de vie des populations. Le PADEL/PNDL appuiera la mise en oeuvre du PNDL dans ses différentes composantes. Ces appuis seront structurés conformément à son cadre de résultats et de ressources.

Après cette description du projet, il reste à parler de ses domaines et modes d'intervention.

Paragraphe II : Les modes et domaines d'intervention du PADEL/PNDL

Ici, nous étudierons principalement les niveaux d'intervention du PADEL/PNDL (A) ainsi que le principal moyen d'intervention (B).

A- Les niveaux d'intervention du PADEL/PNDL

Le projet PADEL/PNDL n'entend pas travailler seul. En effet, il mène une stratégie de coproduction efficiente du développement économique entre les acteurs institutionnels, le secteur privé, les mouvements associatifs. Pour y arriver, il y a lieu d'agir à deux niveaux :

Au niveau stratégique il s'agira :

- d'appuyer les structures centrales de l'État pour le renforcement de la dimension économique de la politique de décentralisation et de développement local,

- d'accompagner la mise en oeuvre du PNDL qui constitue le cadre fédérateur voulu par le Gouvernement du Sénégal pour tous les projets et programmes de développement local,

- d'appuyer les collectivités locales pour qu'elles se dotent d'une vision du développement économique local, et promouvoir les initiatives privées et la création de richesses notamment à travers les documents révisés de planification et de programmation des investissements locaux,

- de renforcer le cadre régional pour faciliter la coordination et la mise en cohérence des initiatives locales de développement économique et les projets/programmes des partenaires ;

Au niveau opérationnel il faudra :

- développer la connaissance du tissu économique local afin d'identifier les pistes d'investissement et de promotion ainsi que les dysfonctionnements du développement économique local,

- mettre en place des instruments d'investissements adaptés au tissu économique local,

- mettre en oeuvre des mécanismes et approches pouvant contribuer à la promotion du développement économique local et de l'appui conseil,

- développer une collaboration entre les collectivités locales et les IMF pour la promotion du développement local et en particulier celle des initiatives privées,

- renforcer les capacités des élus locaux à promouvoir un développement participatif fondé sur une vision durable du développement économique régional et local,

- former les acteurs locaux au développement d'une culture citoyenne locale, et renforcer leurs capacités d'innovation au travers de projets mobilisateurs au plan économique, notamment les femmes et les jeunes, afin de renforcer de façon significative leurs capacités à contribuer et à jouer un rôle actif dans le développement régional et local,

- favoriser une dynamique de mise en réseau et de partenariats entre acteurs concernés par les préoccupations de développement économique local,

- expérimenter des méthodologies nouvelles d'animation et de promotion des dispositifs en vue de pérenniser les espaces de concertation et de dialogue, et de créer les conditions de l'appropriation de la démarche,

- impulser une dynamique d'échanges avec les territoires limitrophes de la région (exemple Ranérou),

- améliorer la fourniture d'infrastructures socioéconomiques de base.18(*)

Le PADEL, à l'image de tous les autres programmes, a son moyen d'action qui lui permet de financer le développement des collectivités concernées.

B- Le fonds de développement économique local, principal moyen financier du PADEL/PNDL

En ce qui concerne les modes d'intervention, le principal moyen financier reste le fonds de développement économique local (FDEL). L'instrument financier (FDEL) que le PADEL/PNDL propose d'introduire et de tester dans la région de LOUGA a pour vocation explicite d'assurer la promotion de l'économie régionale et des économies locales à travers un soutien aux collectivités locales et aux acteurs de développement économique. Cette vocation est en adéquation avec la sous composante 2 du PNDL intitulée « développement des activités économiques locales » et dont les activités portent sur la construction d'équipements marchands, les activités génératrices de revenus, la promotion des PME, le soutien aux IMF. Cette orientation économique présume que l'État, à travers le PNDL, compte orienter son financement sur les équipements de base dans le cadre de la réalisation d'une plateforme minimale de base dans toutes les collectivités locales : santé, éducation, hydraulique. Il convient de signaler d'ailleurs que la masse globale des conventions de financement en cours d'exécution entre le PNDL et les collectivités locales de la région de Louga est d'un montant d'environ 168 millions de Francs CFA.

Le niveau de capitalisation du FDÉL doit satisfaire deux conditions essentielles. D'un côté, il doit permettre de transférer annuellement aux collectivités locales des ressources adéquates aux besoins d'investissements économiques structurants et au renforcement des acteurs institutionnels et sociaux. De l'autre côté, il doit être compatible avec une perspective réaliste à court terme, de cofinancement avec les ressources de l'État, par le biais du Fonds d'Équipement des Collectivités Locales et du Budget consolidé d'investissement dont il faudra évaluer les retombées économiques régionales.19(*)

Les hypothèses retenues pour dégager l'ordre de grandeur du FDÉL et basées sur une allocation par tête d'habitant suivant différents scénarios montrent que même à 3$ par habitant, les montants alloués aux différentes collectivités risquent d'être faibles et très peu structurants pour leur propre développement économique.

Ainsi, en retenant l'hypothèse basse d'une allocation de 3 $ US/tête/an appliquée à la population totale estimée en 2008 des collectivités locales de la région de Louga (780 648 habitants1) sur une période de 4 ans, l'enveloppe financière nécessaire pour dimensionner le coût du projet serait de plus de 10 000 000 $ US sur la durée du projet. Les engagements actuels du gouvernement, du PNUD, du FENU et de la Coopération du Grand Duché de Luxembourg sont de 6 400 000 $ US. Les négociations en cours pourraient permettre la mobilisation du reliquat de financement. Tout en restant optimistes, nous attendons la mobilisation dudit reliquat.

En somme, la région de Louga peut compter sur ce projet pour booster le développement économique local de ses différentes collectivités locales caractérisées par un manque de moyens financiers criard. Tout de même, ce projet n'est pas le seul présent dans la région de Louga, un autre intervient aussi dans le financement du développement local en milieu rural.

Section II : Le Programme d'Appui à la Décentralisation en Milieu Rural (PADMIR)

Nous allons suivre la même démarche qu'avec le projet étudié plus haut. Avant de parler des modes et domaines d'action ou d'intervention du programme (PARAGRAPHE II), nous nous consacrons d'abord à sa présentation (PARAGRAPHE I).

Paragraphe I : La présentation du Le Programme d'Appui à la Décentralisation en Milieu Rural

Cette présentation sera axée aussi bien sur les objectifs principaux du PADMIR (A) que sur son approche (B).

A- Les principaux objectifs du Programme d'Appui à la Décentralisation en Milieu Rural (PADMIR)

Le PADMIR, fruit d'un partenariat entre le PNUD/FENU et le Gouvernement du Sénégal, a été mis en oeuvre pour contribuer à la satisfaction des besoins essentiels des populations rurales à travers un renforcement du processus de décentralisation et de bonne gouvernance.

Mis en oeuvre, à partir de 2000, au lendemain de la promulgation des lois relatives au transfert de compétences aux Collectivités locales et à la régionalisation, le PADMIR vise essentiellement deux objectifs immédiats correspondant aux composantes du programme :

- réaliser et documenter une amélioration sensible dans la livraison d'infrastructures et de services pour le développement des Communautés Rurales ciblées par son appui ;

- permettre au gouvernement du Sénégal de prendre des mesures concrètes, d'ordre législatif et réglementaire pour institutionnaliser et renforcer la planification et le financement décentralisés du développement rural ;

La mise en oeuvre de la première composante - composante opérationnelle - passe par les résultats ci-après :

- la conception, l'expérimentation (en zone pilote) et la diffusion (en zone d'extension) d'un processus de planification participative locale à travers un appui à l'élaboration de PLD, de PIL et de PIA au niveau des communautés rurales ;

- la conception et l'introduction d'un mécanisme de transferts fiscaux à travers la mise en place dans le circuit du trésor public d'un Fonds de Développement Local (FDL) constitué par une dotation du FENU et une contrepartie locale de la CR ;

- le renforcement des capacités de gestion des acteurs locaux en particulier les conseillers ruraux, la société civile et les Organisations Communautaires de Base et Comités de Gestion des infrastructures et équipements de base ;

- l'appui à la réalisation d'infrastructures et d'équipements de base et à la promotion d'activités économiques susceptibles de réduire la pauvreté à travers un meilleur accès aux services sociaux de base et l'augmentation des revenus des ménages ;

- la mise en place d'un système de suivi-évaluation participatif impliquant les acteurs du programme, des structures déconcentrées (CERP, Trésor, services techniques), les élus locaux et la société civile locale.

La deuxième composante ou composante politique est axée sur un appui conseil aux autorités de l'Etat, à la formulation d'une politique nationale de développement rural décentralisé qui concerne plusieurs domaines dont :

- la réalisation d'une étude sur la mise en place d'un Secrétariat Technique au sein du Conseil National de Développement des Collectivités Locales ;

- la réalisation d'une étude sur les mécanismes de transferts fiscaux de l'Etat vers les collectivités locales ;

- la capitalisation des démarches de planification participative locale en vue de doter les collectivités locales rurales d'une démarche harmonisée de planification.

Pour parvenir à la réalisation de ses objectifs, le PADMIR adopte une démarche originale.

B- L'instauration par le PADMIR d'une démarche participative

Le PADMIR privilégie une approche de responsabilisation des acteurs locaux et nationaux, de durabilité institutionnelle, notamment à travers la mise en place de cadres de concertation, et de renforcement des capacités des décideurs nationaux, des CR et des structures existantes d'appui conseil au niveau local. La mobilisation des ressources propres des CR constitue l'axe majeur de la pérennité des projets engagés. Une attention particulière est en outre portée à la création d'un cadre institutionnel au niveau national, permettant la capitalisation et la diffusion des enseignements dégagés des projets pilotes.

Ce programme-pilote concerne directement 32 communautés rurales de ces deux départements (Kaffrine et Kébémer) qui sont chacun doté d'une Unité d'Assistance Technique (UAT) jouant le rôle d'appui-conseil auprès des collectivités locales. La zone d'intervention du PADMIR concerne une population-cible de plus de 600.000 habitants.

Le point d'entrée du programme est la communauté rurale. Celle-ci se caractérise par un degré très faible d'organisation administrative, un déficit important de ressources humaines et financières ainsi qu'un manque d'accès aux services sociaux de base et à l'information.20(*)

Après cette présentation du programme, nous allons parler de ses modes et domaines d'intervention.

Paragraphe II : Les modes et domaines d'intervention du PADMIR

L'étude portera sur le principal moyen financier d'intervention du PADMIR (A) et sur les procédures de transfert de ressources et d'exécution des travaux (B).

A- Le fonds de développement local (FDL), principal moyen financier du PADMIR

Le FDL mis en oeuvre par le PADMIR dans le cadre du partenariat entre le PNUD/FENU et le gouvernement du Sénégal constitue un de ces mécanismes qui a été testé au niveau de 32 CR domiciliées dans les départements de Kaffrine et Kébémer.

L'objectif de la présente étude est de partager l'expérience du PADMIR dans le financement décentralisé du développement local à travers une revue des procédures de mise en oeuvre du FDL, des résultats et impacts enregistrés sur les performances financières des CR partenaires.

Les FDL sont des dispositifs de proximité dans les programmes d'appui au développement local dont ils constituent l'outil d'investissement et visent en général les objectifs suivants :

- mobiliser plus efficacement les ressources financières locales en associant ces ressources à celles des partenaires au développement ;

- réaliser au meilleur coût des investissements de proximité ;

- transférer à des décideurs locaux socialement reconnus l'ensemble des responsabilités liées à la fonction de financement du développement.

Plus précisément, les FDL mis en oeuvre par le FENU se présentent comme des mécanismes d'acheminement de l'assistance financière et technique aux CL pour leur permettre d'assumer la responsabilité première des programmes de développement local et d'associer une grande partie de la société civile locale à la planification, au financement et à la gestion de ces programmes.

En mettant en oeuvre le concept de FDL au niveau de la zone d'intervention du PADMIR, les pouvoirs publics et le PNUD/FENU ont voulu introduire et expérimenter un instrument financier pour l'allocation transparente et le déboursement rapide, au profit des CR ciblées, de ressources budgétaires qui serviraient à financer des investissements communautaires d'intérêt local.

Dans le cadre de cette approche, le FDL devrait permettre aux CR de faire face aux responsabilités d'investissement qui leur incombent dans le domaine des compétences transférées, principalement dans la provision d'infrastructures et de services publics locaux, la promotion du développement économique local et de la gestion durable des ressources naturelles.

En fait, la vocation explicite du FDL est de piloter une restructuration du FECL dans le cadre du processus plus général de réforme de la fiscalité locale, l'objectif visé à terme étant le transfert annuel aux CR des ressources adéquates à leurs besoins en investissements avec une perspective à court terme, de leur refinancement avec des ressources de l'Etat, à travers un FECL reformé.

Cet objectif de mobilisation du FDL à travers le circuit du trésor, recoupe avec les nouvelles orientations du FENU en matière d'institutionnalisation et de pérennisation des procédures de développement local sur la base des principes directeurs suivants :

- les systèmes, pratiques et procédures pour le développement local sont conçus pour

être financièrement viables et évoluent en systèmes nationaux de transfert de ressources aux autorités locales ;

- des ressources importantes sont affectées à la réforme des politiques et au renforcement des institutions locales afin d'appliquer et de reproduire les principes de planification et de financement décentralisés du développement local ;

- le FDL oriente le financement vers le renforcement des capacités des administrations locales et l'amélioration des infrastructures de base tout en mettant l'accent sur la viabilité financière des administrations locales et tout particulièrement sur leur capacité à accroître les recettes locales.

En application de ces principes, le FDL prend en charge dans le cadre du budget de la CR les projets sélectionnés lors du processus de planification participative locale et inscrits dans les PIL. Ce fonds est principalement constitué d'une subvention du FENU et d'une contrepartie locale provenant des ressources budgétaires de la CR.

En outre, la mise en oeuvre de ce fonds nécessite des procédures de transfert de ressources permettant ainsi l'exécution des travaux.

B- Les procédures de transfert des ressources et d'exécution des travaux financés par le FDL

Les opérations décrites dans le « Manuel de gestion du PADMIR, Procédures d'exécution du FDL » traitent des différentes opérations relatives au transfert des fonds du siège du FENU à New York au compte de la CR (via le compte spécial FDL ouvert à la BCEAO au profit de la Direction du Trésor et le compte Local de la Perception Départementale du Trésor), des acteurs responsables, des périodes et des modalités de réalisation des opérations.

Base principale du protocole entre le PNUD/FENU et le Ministère de l'Economie des Finances, le protocole ne prend cependant pas en charge les aspects relatifs au fonctionnement du compte car ne décrivant pas dans les détails et sur la base des règles de la comptabilité publique, les modalités de décaissement au profit de tiers tels que les mutuelles et les Groupement de Maîtrise d'Ouvrage (GMO).

En ce qui concerne les procédures d'exécution, le document élaboré à l'interne passe en revue les différentes étapes liées à l'exécution des travaux de l'identification du projet et son inscription au PIL à la réception définitive des travaux en passant par les opérations liées au budget, à la passation des marchés et aux décomptes.

Comme dans le précédent document, l'absence de référence par rapport aux normes de la comptabilité publique et aux pièces et actions requises pour le paiement des prestataires semblent constituer les difficultés rencontrées durant la phase pilote en dehors du traitement différencié des opérations au niveau des deux départements.

En définitive, nous constatons que face à la faiblesse des ressources financières des collectivités locales, de nombreuses tentatives de solution ont été menées ça et là pour y remédier. C'est ainsi que l'Etat, à travers ses appuis budgétaires, a concouru au financement du développement des collectivités décentralisées. Parmi les appuis de l'Etat, nous avons étudié les deux qui permettent de financer les investissements locaux notamment le fonds d'équipement des Collectivités locales et le budget consolidé d'investissement décentralisé.

Le développement local est par ailleurs financé par les partenaires au développement ; là aussi nous avons pris deux exemples à savoir le PADEL/PNDL et le PADMIR .

Au total, malgré les efforts consentis aussi bien par l'Etat que par les partenaires au développement, les collectivités locales restent toujours caractérisées par une pauvreté absolue et un manque d'équipements sociaux de base. Une nouvelle politique de coordination des actions de développement local est entamée par l'Etat et elle est également suivie par les partenaires au développement.

TITRE II : Impact des appuis budgétaires sur le développement local

La politique de l'Etat concernant les appuis budgétaire n'aura de sens que lorsqu'elle a un impact positif sur la vie des collectivités locales. En d'autres termes, les appuis budgétaires de l'Etat et des partenaires au développement doivent permettre aux entités locales de sortir de leur pauvreté en leur octroyant un cadre de vie meilleur avec le développement économique local. Dans le cas contraire, les appuis budgétaires n'ont pas leur raison d'être.

Dans cette partie de notre étude c'est ce que nous allons vérifier. Nous allons voir si la politique étatique en ce qui concerne l'appui budgétaire a un rôle à jouer dans le développement local (chapitre I), pour essayer de proposer des correctifs dans le cas contraire (chapitre II).

Chap. I : Impact des appuis budgétaires de l'Etat et des partenaires

L'Etat, ainsi que les partenaires au développement interviennent par différentes méthodes pour apporter un soutien financier au Collectivités locales. Mais la question qui se pose est celle de leur impact positif sur le développement local. Ainsi, nous allons nous interroger sur l'impact des subventions et dotations sur le développement local des collectivités locales (Section I) et de celui du budget consolidé d'investissement sur le développement local (Section II).

Section I : L'impact des subventions et dotations sur le développement local des collectivités locales

De nombreuses études menées au Sénégal ainsi l'expérience quotidienne montrent que les ces subventions sont loin d'être à la hauteur des attentes des collectivités locales pour plusieurs failles (Paragraphe I) qui doivent être corrigées (Paragraphe II).

Paragraphe 1 : Un financement jugé insatisfaisant pour plusieurs raisons

Dans leur ensemble, ces subventions et dotations présentent des insuffisances, ces dernières freinent le développement des collectivités locales. Ces limites concernent à la fois les dotations et subventions de fonctionnement (A) que les subventions d'équipement (B).

A- Les insuffisances des dotations et subventions de fonctionnement des collectivités locales

De nombreuses lacunes sont notées, mais nous en donnerons simplement quelques unes.

L'affectation des dotations se déduit de deux (2) considérations relatives d'une part à leur fondement, c'est leur raison d'être qu'elles tiennent du principe de la compensation et d'autre part leurs modalités qui traduisent leur destination effective à des charges déterminées. Ainsi, les objectifs initiaux du F.D.D se résumaient à :

- assurer la compensation des charges transférées ;

- servir d'allocation de fonctionnement aux régions ;

- Prendre en charges les dépenses de fonctionnement des services déconcentrés de l'Etat mis à la disposition des Collectivités Locales21(*).

Mais par la suite, des vocations nouvelles sont venues s'ajouter aux orientations de départ du F.D.D. Ces dotations étrangères faites dans le cadre de la répartition du FDD sont notamment :

- la dotation faite pour alimenter le budget des agences régionales de développement (ARD).

- La prise en charge des salaires des assistants communautaires.

Si l'on a concédé à l'Etat d'avoir établi les dotations allouées aux CL sur la base des crédits qu'il prévoyait dans son propre budget, il faut aussi reconnaître qu'il a cherché, à tort ou à raison, à promouvoir l'utilisation par ces CL, des « services déconcentrés de l'Etat ».

Cela se justifie, peut être, par le fait que certaines CL, qui sont certes des entités ayant leur statut juridique propre et leur autonomie financière, ont eu un comportement déviant vis-à-vis de l'utilisation des transferts du FDD. Ainsi, des détournements d'objectifs ont souvent été dénoncés dans divers rapports relatifs aux dotations concernant les domaines de compétences transférées.

En effet, dans le document de synthèse sur le «  PDIS et la Décentralisation » relatif à la compétence « Santé », il a également été constaté  qu' « On assiste à certains endroits à une réaffectation de fonds de dotation alloués à la santé à des activités qui ne correspondent pas aux priorités et besoins des services de santé et d'action sociale ». « Le montant des crédits alloués au secteur de la santé et de l'action sociale par les différentes instances locales fait apparaître des ponctions importantes sur les inscriptions initiales de nos structures. » Cette dernière situation pourrait sûrement être évitée si les fonds bénéficiaient d'un système de suivi effectif.

Les contraintes liées au FDD sont nombreuses. Certaines portent sur les mécanismes alors que d'autres ont trait au mode d'allocation. Voici de manière synthétique les différentes contraintes répertoriées :

- Montant alloué en fonction d'autres critères que ceux fixés par la loi;

- Retard dans le traitement administratif du transfert (réunion du CNDCL, retard dans la prise du décret fixant les critères de répartition et de l'arrêté interministériel répartissant le FDD, procédure administrative d'exécution de la dépense de transfert) ;

- Pas d'indexation sur la taxe sur la valeur ajoutée;

- Masse globale à transférer non connue avant la réunion du CNDCL ;

- Affectation discrétionnaire du FDD sur la base de critères d'utilisation. Les fonds ne peuvent être utilisés que pour certaines dépenses ;

- Lourdeur dans la procédure de transfert du FDD ;

- Retard dans la décision au niveau local (délibération du conseil) ;

- Faiblesse du montant transféré ;

- Déséquilibre dans la répartition entre niveaux de collectivités locales ;

- Les ressources du FDD ne concernent que certaines compétences transférées (éducation, santé, sport, jeunesse) ;

Des compétences sont exercées et ne sont pas transférées ni dotées financièrement (état civil par exemple) ;

- Pas d'application de la loi pour ce qui concerne l'évaluation périodique des compétences transférées.

Il ne s'agit là que de quelques exemples des problèmes liés au mécanisme, au montant et à l'affectation du fonds de dotation de la décentralisation.

Par ailleurs, le FECL aussi connaît les mêmes problèmes.

B- Les limites des dotations et subventions d'équipement

Même s'ils ont évolué de manière significative depuis plusieurs années, les fonds alloués demeurent bien en dessous des besoins des collectivités locales en matière d'investissements. Selon l'étude réalisée par le Programme national d'infrastructures rurales (PNIR) « le FECL est alimenté sur les mêmes bases, c'est-à-dire une reconduction à l'identique pour une année donnée du montant alloué l'année précédente. Le FECL n'a donc pas tenu compte de l'augmentation du nombre de collectivités éligibles, de l'érection de nouvelles collectivités et de la création de nouvelles catégories de collectivités locales dans le cadre de la réforme de la décentralisation de mars 1996. Le montant actuel du fonds s'avère ainsi largement insuffisant pour couvrir les besoins de financement des investissements des collectivités locales. »

Le FECL connaît ainsi de nombreuses limites tantôt relatives à sa répartition, tantôt à la procédure de gestion.

La répartition du fonds connaît de nombreuses failles dans ses deux composantes (FCS et FCO).

Pour le premier, à savoir le fonds de concours spécial, outre le fait qu'il est attribué discrétionnairement à l'ensemble des collectivités locales, son affectation à ces dernières sous forme de dotation spéciale est déplorable. Dans la mesure où, au lieu d'être répartie à toutes les collectivités locales sous forme de dotation spéciale, sans aucune base légale, ce fonds de concours spécial ne devrait être alloué à celles-ci que sur la base des requêtes de financement mais en tenant compte de la pertinence et de l'intérêt du projet présenté.

Pour le second, les critères de performances retenus pour son attribution sont difficilement réalisables. A titre d'exemple, l'on peut citer l'exigence d'un taux de recouvrement à hauteur de 75% de la taxe rurale pour les communautés rurales. Sinon elles ne seront pas bénéficiaires du fonds de concours ordinaire. La bonne maîtrise des charges du personnel est également une condition subordonnée à l'attribution de ce fonds.

Ces exigences ne font que creuser davantage l'écart financier entre les collectivités. En effet, dans les zones rurales les populations n'ont pas la culture de faire face à leurs obligations fiscales. C'est dire donc que bon nombre de communautés rurales ne sont pas attributaires du fonds de concours ordinaire à cause de l'inefficacité du recouvrement de la taxe rurale.22(*)

Quant à la mise en disposition du fonds, là aussi il y a des imperfections. En effet, la mise en oeuvre des procédures d'attribution, de mobilisation et de mise à disposition du FECL se fait dans une période de temps particulièrement longue. La durée moyenne est de 7 à 9 mois. Ajoutée à la période nécessaire à la préparation et au vote de la délibération d'autorisation spéciale et à l'exécution des travaux. Cette lenteur a comme conséquence pour les collectivités bénéficiaires, le report fréquent à l'année suivante des investissements prévus. Or, il n'est pas toujours évident que l'on soit en présence des mêmes contingences financières pour deux exercices budgétaires différentes données.

En outre, la gestion du FECL est particulièrement déficiente pour plusieurs raisons :

- Les réunions du comité de gestion ne se tiennent pas de façon régulière comme le prévoit la loi ou interviennent tardivement23(*) ; ce qui allonge les délais de mobilisation et de mise à disposition des fonds ;

- Aucun système de vérification n'existe quant à l'utilisation du FECL par les collectivités locales bénéficiaires ; ce qui prive les autorités chargées du suivi et de l'évaluation (s'il en existe)24(*) de toute garantie concernant l'effectivité de la réalisation des investissements escomptés et l'utilisation des fonds précédemment alloués à leur juste destination.

- L'absence de mesures coercitives à l'encontre des collectivités défaillantes fait que le FECL est utilisé, de manière récurrente pour financer des investissements à peine visibles parce que non innovants tels que les grosses réparations, les réaménagements, les réfections d'équipements et de matériels déjà existants.

Le FECL a tout de même connu une progression en valeur absolue, celui-ci étant passé de 500 millions de Fcfa entre 1997 et 2004 avec un pic important en 2003. L'augmentation de 2003 est un épiphénomène dû principalement à une plus grande participation du gouvernement aux divers projets d'investissement mis en oeuvre dans le pays. Ce montant est venu combler les contreparties des communes aux investissements consentis dans le cadre des projets d'appui à la décentralisation. On observe également que les ressources mises à la disposition du FECL continuent de croître de manière intéressante en 2005 et 2006. Il faudra voir si cette tendance se maintiendra mais une chose est sûre, c'est que les ressources du FECL sont insuffisantes pour permettre aux collectivités de combler les écarts en matière de services sociaux de base.

L'analyse relative à l'indexation du FECL par rapport à la TVA permet quant à elle de constater une chute constante des fonds consentis à l'investissement pour les collectivités. Ainsi depuis 2001 il stagne aux alentours de 1.6%, à l'exception de l'épiphénomène de 2003. Cette non-indexation combinée à l'augmentation du nombre de communes ne fait qu'accroître les écarts entre les fonds mis dans le FECL et les besoins de financement des communes. A titre d'exemple on est passé de 37 communes en 1987 à 441 collectivités locales en 2004. Le fonds à connu une hausse de 14% entre 1997 et 2004 mais en terme absolu les fonds alloués indexés à la TVA et aux recettes de l'État ont connu une baisse de près de 1%.

En somme, l'enveloppe du FECL a connu une évolution successive mais toujours est-il que les besoins de financement des CL restent un véritable problème. Face à cette situation, nous devons rechercher les voies et moyens aptes à redresser le système. Pour ce faire, il est indispensable de revoir le FECL.

Paragraphe 2 : Des propositions pour relancer les dotations et subventions de l'Etat

Face aux nombreuses lacunes rencontrées dans les deux types de dotations, il s'avère nécessaire de faire des propositions pour essayer de corriger le dispositif en place. Ces solutions concernent à la fois le FDD (A) et le FECL (B).

A- Des propositions pour corriger le fonds de dotation de la décentralisation

Ces propositions concernent tous les aspects du FDD.

Les insuffisances notées dans les textes qui régissent les fonds auront permis de les revisiter. En effet, le taux d'indexation qui était posé par les articles 58, 60 et 63 de la loi 96-07 du 22 mars 1996 était considéré comme faible (moins de 2% en moyenne).

Ce qui a, par ailleurs, poussé le législateur sénégalais à modifier les dispositions des articles précédents par la loi 2007-07 du 12 février 200725(*). En effet, le législateur précise d'abord dans l'article unique de cette dernière loi que « Le fonds de dotation de la décentralisation créé par la loi de finances reçoit une dotation équivalant à 3,5 % de la taxe sur la valeur ajoutée perçue au profit du budget de l'Etat de la dernière gestion connue. Ce pourcentage est modifié à chaque fois que de besoin, compte tenu de l'évolution des transferts de compétences ».

D'autres solutions peuvent être envisagées. C'est notamment :

- Procéder à une évaluation du coût des compétences transférées ;

- Faire une répartition équitable entre niveau de collectivités locales en prenant compte certains critères tel que les capacités financières des collectivités et le niveau de services de base offert par la collectivité;

- Appliquer les dispositions de la loi concernant la détermination de l'assiette du FDD (indexation à la TVA)

- Affecter globalement le FDD de manière discrétionnaire à charge ensuite à la collectivité locale de décider de son affectation ;

- Mettre en place le FDD dès les premiers mois de l'année.

Ces quelques pistes ne sauraient évidemment compenser la faiblesse financière des collectivités locales. Pour que ces solutions soient efficaces, il faudrait également introduire les notions de péréquation et d'équilibre fiscal dans l'allocation des ressources aux collectivités locales. Un tel mécanisme devrait par ailleurs être assorti de critères de performance de la collectivité afin de maintenir la volonté d'améliorer leurs propres performances financières sur leurs ressources propres.

B- Les dispositions à prendre pour corriger le fonds d'équipement des Collectivités locales

Afin d'améliorer le fonds d'équipement des collectivités locales, ces propositions doivent être appliquées :

- respecter la loi pour la prise en charge des coûts des compétences transférées ;

- appliquer l'indexation à la TVA avec un montant plancher;

- définir les priorités pour assurer un nivellement d'une zone à l'autre ;

- définir une plateforme minimale d'infrastructures pour une CR ;

- mobiliser les fonds de concours dès le mois de janvier ;

- augmenter le fonds pour permettre aux collectivités locales de faire des investissements

visibles.26(*)

Les corrections qu'il faut apporter portent à la fois sur le domaine législatif et réglementaire et sur la mise en oeuvre du fonds.

Les insuffisances notées dans les textes qui régissent les fonds auront permis de les revisiter. En effet, le taux d'indexation qui était posé par les articles 58, 60 et 63 de la loi 96-07 du 22 mars 1996 était considéré comme faible (moins de 2% en moyenne). Au Sénégal, nous notons certes un effort de codification et les textes de loi en la matière ne manquent pas ; seulement, c'est leur effectivité qu'il faut plutôt déplorer. La non effectivité des textes peut être le fait des acteurs en charge de les faire exécuter ou du manque de coordination. En effet, de nombreuses institutions interviennent dans l'attribution et l'exécution du fonds. Ce sont les institutions centrales comme le ministère des finances qui fixe l'enveloppe, le ministère de l'intérieur qui a en charge l'inscription du montant de l'enveloppe au budget et du ministre des collectivités locales qui signe l'arrêté conjoint de répartition de l'enveloppe. Toutes ces procédures causent un blocage au niveau des ministères et la conséquence qui en résulte c'est le retard noté dans l'affectation des fonds aux collectivités locales concernées.

Le législateur aura pris conscience de cet état de fait car il souligne dans l'exposé des motifs de la loi n° 2007-07 du 12 février que « Pour remédier à cette situation qui ne cadre pas avec la volonté politique affichée de faire des collectivités locales les principaux leviers du développement économique de notre pays tout en les plaçant au coeur du dispositif de réduction de la pauvreté, il est proposé de réformer les modalités d'alimentation et de répartition du fonds de dotation de la décentralisation et du fonds d'équipement des collectivités locales ».

Toujours, dans le sillage des solutions, il serait nécessaire de revoir également les critères d'attribution du fonds.

En ce qui concerne le fonds de concours spécial, au lieu d'être réparti entre les collectivités locales sous forme de « dotation spéciale » sans aucune base légale, il ne devrait désormais être alloué à ces dernières que sur la base des requêtes de financement en tenant en compte de la pertinence et de l'intérêt du projet présenté.

Par ailleurs, dans le cadre de l'attribution du fonds de concours spécial, devront être privilégiées les collectivités locales qui :

- disposent d'un document de planification élaboré et adopté dans les conditions prévues par la réglementation en vigueur ;

- présentent un compte administratif au titre de l'année précédent celle au cours de laquelle la requête de financement a été soumise ;

- rendent compte au comité de gestion de l'utilisation des fonds précédemment reçus par elles.

Aussi, afin de corriger les disparités entre collectivités locales, d'autres critères peuvent être retenus, à savoir :

- la population ;

- l'étendue du territoire ;

- l'indice de pauvreté.

En outre, les délais d'octroi du fonds, qui sont particulièrement longs, doivent être raccourcis afin de permettre à celles-ci d'en disposer à temps. Il ne s'agira pas de supprimer des étapes de la procédure prévue par la réglementation, mais seulement d'assigner des délais limites aux structures intervenant dans le processus.27(*)

Globalement, le FECL ne permet pas aux CL de mener des investissements. Mais la situation n'est pas uniforme car on note une inégalité de développement entre les entités locales. La correction de ces disparités pourrait constituer une autre solution. Pour ce faire, il est nécessaire de mettre en place un système de péréquation qui pourrait être, soit entièrement financé par le budget de l'Etat, soit cofinancé par une contribution de l'Etat et la participation des collectivités locales. Dans ce dernier cas, la participation des collectivités locales permettrait de promouvoir la solidarité entre elles. Le Sénégal a, dans ce domaine, connu des expériences menées parallèlement à l'évolution du cadre institutionnel de sa politique de décentralisation.

La première résulte de la loi n° 67-21 du 28 juillet 1967 relative au versement aux communes d'une portion de certains impôts directs perçus pour le compte de l'Etat. Cette loi stipule :

Article 3 : « en application de l'article 160 du code de l'Administration Communale, il sera prélevé sur l'ensemble des ristournes dues aux collectivités locales, une somme de 63 500 000 francs destinée à alimenter le fonds de péréquation communale ».

Article 4 : « le fonds de péréquation sera réparti au cours de chaque année financière, entre les communes dont le nombre de contribuables au « minimum fiscal » recensés au cours de la présente année fiscale est inférieure à 5000 ».

Ce fonds de péréquation a cessé de fonctionner depuis la réforme fiscale de 1980 qui a fait des « anciennes contributions » des impôts perçus exclusivement au profit des collectivités locales.

Il ne devait pas en être ainsi dans la mesure où, avant cette réforme, les « anciennes contributions » étant des impôts partagés, c'est sur la part revenant aux collectivités qu'étaient prélevées les ressources destinées à alimenter le Fonds de péréquation.

La seconde est issue de la loi 72-25 du 25 avril 1972 relatives aux communautés rurales. L'article 79 de la loi 72-25 susmentionnée disposait :

« il est prélevé sur le produit de la taxe rurale recouvrée sur le territoire de la communauté rurale une participation égale à 25%dudit produit et destinée à alimenter un fonds de solidarité pour le développement des communautés rurales ».

Ce fonds n'a jamais pu fonctionner pour les raisons suivantes :

- les modalités de son application étaient complexes ;

- son impact était faible eu égard à la modicité de l'enveloppe qui l'alimentait annuellement.

La troisième expérience en la matière découle de la loi 83-48 du 18 février 1983 instituant un fonds de solidarité intercommunautaire dans la région du Cap-vert.

L'article 12 de cette loi précise : «  il est créé un fonds de solidarité intercommunautaire destiné à aider financièrement les communes et les communautés rurales de la religion relativement moins dotées en ressources propres.

Quant à l'article 13 de la même loi, il précise : « le fond de solidarité intercommunautaire est alimenté rap un prélèvement sur le produit des impôts directs et des centimes additionnels auxdits impôts recouvrés sur le territoire des collectivités locales de la région. Le taux de prélèvement, dont le montant ne peut en aucun cas excéder 10% du produit des impôts visés à l'alinéa précédent, est fixé par décret ».

Faute de décret d'application, ce fonds de solidarité intercommunautaire n'a jamais fonctionné.

Au total, l'absence d'un système de péréquation opérationnel constitue l'une des faiblesses majeures de la politique de décentralisation sénégalaise. La correction de cette insuffisance revêt une urgente nécessité

En tout état de cause, le système à mettre en place devra comporter un volet propre à chaque ordre de collectivités locales que sont la région, la commune et la communauté rurale. Il y aura donc les trois volets suivants :

- péréquation interrégionale ;

- péréquation intercommunale et

- péréquation intercommunautaire.

Tout cela suppose que des modifications soient apportées aux textes actuels.

Au total, nous remarquons que le FDD et le FECL connaissent de nombreuses lacunes qu'il faut corriger et qu'ils impactent peu sur le développement des collectivités locales. Il reste à vérifier si c'est le même cas avec le BCI.

Section 2 : l'impact du budget consolidé d'investissement sur le développement local

Les dépenses d'investissement logées dans la loi de finances ont été décentralisées depuis 2004 pour permettre aux collectivités locales de réaliser des équipements sur leurs propres territoires. La phase test de la décentralisation du budget consolidé d'investissement qui a débuté en 2006 a vu la réalisation de nombreux équipements locaux dans les domaines de l'éducation et de la santé. Nous avons noté ainsi des efforts de la part de l'Etat (Paragraphe I ) mais le dispositif est à parfaire car il existe des lacunes ( Paragraphe II ).

Paragraphe 1 : Des efforts notés dans le financement d'équipements publics

La décentralisation du BCI a eu quelques impacts positifs. En effet, elle a permis le financement des équipements à la fois scolaires (A) et sanitaires (B).

A- Le financement d'équipements scolaires par le budget consolidé d'investissement

Dans le secteur de l'éducation, sur le programme de 662 salles de classe à réaliser d'ici 2008, le BCI a permis de construire 306 salles de classe. Un nombre de 327 classes est en cours de travaux. Selon l'Agetip, cela s'explique par la non-disponibilité des fonds au niveau des trésors départementaux pour payer les avances de démarrage.

Pour les équipements, seuls ceux des communautés rurales, qui ont versé les montants alloués, ont été livrés, soit un total de 77 classes dans le département de Kaolack sur les 306 salles de classe terminées et réceptionnées, pour un taux d'exécution de 25%.
Sur le plan de l'exécution financière dans ce secteur, au 31 août 2007, le taux de paiement des décomptes était de 30%. Un taux variant par région bénéficiaire.

D'autres exemples concrets permettent de mesurer l'impact du Bci sur le développement des collectivités locales. Dans la région de Louga par exemple, des équipements ont été réalisés par le biais du budget consolidé d'investissement. C'est le cas de la communauté rurale de Sakal où dix huit écoles ont bénéficié d'un lot constitué de 450 tables bancs, 18 bureaux et autant de chaises. Ces équipements d'une valeur de 18.684.394 francs CFA sont destinés aux nouvelles salles de classes réalisées dans le cadre du budget consolidé d'investissement (Bci) 2008-2009. Par ailleurs, la commune de Dahra djoloff a bénéficié l'année dernière de la construction de Quatre salles de classe dans le cadre du Bci.
Par ailleurs, la décentralisation du budget consolidé d'investissement a permis le financement d'équipements sanitaires.

B- Le financement d'équipements sanitaires par le Budget consolidé d'investissement

Concernant le secteur de la santé, la phase-test de la décentralisation du Bci en 2006 a concerné 22 postes de santé à construire et réhabiliter, dont deux extensions en centre de santé modulaire dans la région de Ziguinchor. Dans ce secteur, les projets n'ont quasiment pas démarré. Les acteurs expliquent le retard par les difficultés rencontrées dans les imputations budgétaires et l'exigence du respect des normes qui militent pour le choix des prestataires qualifiés et disposant d'expérience avérée. Le niveau de mobilisation des ressources est par conséquent très faible, il est de 89 millions francs Cfa au 31 août 2007, soit moins de 10% de l'enveloppe globale estimée à 1 050 millions francs Cfa.28(*)

Les exemples de réalisations d'équipements publics sont nombreux, mais malgré cela il existe des lacunes qu'il faut corriger.

Paragraphe 2 : Des limites liées au caractère restreint du Budget consolidé d'investissement

Le budget consolidé d'investissement est surtout reproché d'être doublement sectoriel : il est d'abord sectoriel car il ne concerne que deux domaines notamment l'éducation et la santé, il est ensuite sectoriel car la région n'est pas concernée.

A- Le caractère restrictif du Bci par rapport aux domaines de compétences concernés

Ici, il faut souligner que les collectivités locales bénéficient de neuf domaines de compétences depuis la loi n° 96-07 du 22 mars 1996 portant transferts de compétences aux régions, communes et aux communautés rurales. Ces neuf domaines sont, d'après cette loi :

1- Domaine ;

2- Environnement et gestion des ressources naturelles ;

3- Santé, population et action sociale ;

4- Jeunesse, sports et loisirs ;

5- Culture ;

6- Education ;

7- Planification ;

8- Aménagement du territoire ;

9- Urbanisme et habitat.

Comme nous le constatons, le Bci ne s'applique qu'à deux domaines et ceci constitue une faiblesse car le champ est très restreint. La généralisation du Bci qui serait synonyme de son extension aux autres compétences transférées aux Collectivités locales aurait pour effet de permettre un financement plus important de services sociaux de base.

Le Bci est reproché également d'être restrictif par rapport au niveau de Collectivités locales concernées.

B- Le caractère restreint du Bci par rapport aux Collectivités locales concernées

Il faut rappeler que le Bci ne concerne pas tous les niveaux de collectivités locales. En effet, les régions en sont exclues. Il faut rappeler que les régions ne disposent pas de ressources propres. Cette situation devait pouvoir les placer parmi les prioritaires mais cela n'est pas le cas.

En plus, il est à noter que le Bci ne concerne pas non plus toutes les communes et communautés rurales, sa phase test ne concerne que les collectivités locales situées dans les régions de Louga, Fatick, Diourbel et Kaolack.

Pour toutes ces raisons, nous avons pensé que l'élargissement du Bci dans tous les domaines de compétences des collectivités locales et à toutes ces dernières constituerait une ébauche de solution.

En ce qui concerne son élargissement aux autres régions, nous pouvoir espérer que cela va se faire dans un bref délai.29(*)

Ainsi, face à ces difficultés qui affectent la politique du Bci, des solutions sont préconisées.

Ici, il faut souligner les recommandations faites par les acteurs de la décentralisation. Pour favoriser ainsi, une exécution plus diligente des opérations, ces derniers ont proposé la mise en place d'un comité de suivi-évaluation de la décentralisation du Bci ayant pour encrage le ministère de l'Economie et des Finances. En outre, ils ont recommandé de signer les arrêtés de répartition des fonds, d'engager et de mettre à disposition les fonds décentralisés aux collectivités locales au plus tard le 31 décembre, afin d'éviter les retards dans la levée des réserves formulées après réception provisoire des travaux.30(*)

En définitive, nous remarquons qu'il existe d'énormes difficultés dans le mode de financement du développement local aussi bien par l'Etat que par les partenaires au développement. Le système mis sur place manque d'efficacité quant à la réalisation des objectifs prédéfinis. Cette situation est surtout le fait du manque de coordination des actions de développement, caractérisant le système de financement du développement local mis en place par l'Etat. Face à ce problème majeur, l'Etat de concert avec les partenaires au développement, a réagi pour mettre en place un système plus efficace. C'est ainsi qu'il a décidé de créer un programme fédérant tous les financements locaux. Les bailleurs de fonds ont également fait de même pour coordonner leurs actions. Ainsi, pour asseoir une politique de développement local efficace, il est nécessaire de coordonner les actions et rompre avec la méthode qui consister à intervenir de façon non concertée. C'est seulement cette nouvelle manière de procéder qui peut sous-tendre une politique de développement local digne de ce nom.

Chap2 : Pour une rationalisation du système de financement du développement local

Après un constat fait par l'Etat de l'état du financement du développement local, il a jugé nécessaire de revoir cette politique qui reste inefficace pour plusieurs raisons. Cette démarche sera suivie par les partenaires au développement qui avaient senti eux aussi cette nécessité. Effet, il était venu le temps d'instaurer un programme ou une institution capable de fédérer toutes les actions de développement dans les deux côtés.

Section 1 : L'instauration d'un programme fédérant tous les financements locaux

Pour une rationalisation de la politique de financement du développement local, il était devenu opportun pour l'Etat de mettre en place un programme chargé de fédérer toutes les interventions. C'est ainsi que le programme national de développement local (PNDL) a été créé (Paragraphe I), l'exemple sera suivi par les partenaires au développement qui vont coordonner aussi leurs actions (Paragraphe II).

Paragraphe 1 : La création du programme national de développement local (PNDL)

En vue de rendre les CL plus responsables des actions de développement dans leurs territoires respectifs et d'harmoniser les approches de manière à rendre plus efficaces les interventions des partenaires, le gouvernement du Sénégal, tirant les leçons des expériences passées, s'oriente vers la mise en cohérence de l'ensemble des interventions afin d'améliorer le processus de décentralisation et de développement local à travers la mise en place d'un Programme National de Développement Local (PNDL). Ainsi, la présentation du programme sera faite d'abord (A) avant de décliner ses objectifs (B).

A- La présentation du Programme National de Développement Local

Ce programme résulte d'une vision commune du gouvernement et ses partenaires au développement, engagés à réorienter leurs stratégies d'intervention en vue d'une meilleure prise en charge des besoins ainsi que de la recherche de l'efficacité et de l'efficience des interventions dans un contexte de rareté des ressources.

Grâce à la mise en oeuvre d'un mécanisme d'articulation développé avec les programmes nationaux d'appui aux CL en cours, le PNDL constitue un cadre fédérateur de toutes les interventions de développement local et d'appui aux CL.31(*)

Le PNDL est un programme pour améliorer le niveau d'équipement des collectivités locales et renforcer les opportunités économiques en faveur des populations les plus pauvres dans un cadre harmonisé et cohérent. Cette vision va se concrétiser par la coproduction efficace et durable des acteurs que sont l'Etat, les Collectivités locales, les communautés de base et le secteur privé.

Le PNDL est un pilier de la Stratégie de réduction de la Pauvreté et un instrument pour l'atteinte des OMD.

Le Développement local constitue un pilier essentiel du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) adopté par le Gouvernement en 2002.

Les objectifs du DSRP se déclinent en trois axes prioritaires :

- doubler le revenu par tête d'ici 2015 dans le cadre d'une croissance forte, équilibrée et mieux répartie :

- généraliser l'accès aux services sociaux essentiels en accélérant la mise en place des infrastructures de base pour renforcer le capital humain avant 2010 ;

- éradiquer toutes les formes d'exclusion au sein de la Nation et instaurer l'égalité des sexes en particulier dans les niveaux d'enseignement primaire et secondaire d'ici 2015.

C'est dans ce cadre que le Gouvernement du Sénégal a mis en place le Programme National de Développement Local comme un de ses principaux instruments d'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en 2015. Le Programme s'inscrit dans la dynamique de la mise en oeuvre de la Stratégie de Croissance Accélérée.

En ce qui concerne son mode de financement, le PNDL est financé au moyen de contributions diverses provenant de l'Etat, d'autres bailleurs de fonds et des bénéficiaires. La Banque Mondiale est le premier bailleur du PNDL, elle a accordé un crédit IDA de 50 millions de dollars, dénommé Projet de Développement Local participatif (PDLP) qui consolide le Programme National d'Infrastructures Rural et le Projet Fonds de Développement Social.

Le financement du développement local absorbe 85 % du coût du programme, la coordination 8 %, le renforcement des capacités 5 % et l'appui institutionnel 2 %.

Après cette présentation, il faut ensuite décliner ses objectifs fondamentaux.

B- Les principaux objectifs du Programme national de développement local (PNDL)

Le PNDL a un objectif général et des objectifs spécifiques.

En ce qui concerne le premier, le PNDL cherche à contribuer à la réduction de la pauvreté par la mise en oeuvre d'une stratégie de développement local en vue de la promotion de l'offre des services socioéconomiques de base.

En ce qui concerne les objectifs spécifiques, il cherche à :


· Augmenter l'accès aux besoins sociaux de base à travers des interventions à effets directs et indirects ;


· Augmenter l'accès des populations les plus pauvres aux activités génératrices de revenus à travers les organisations de micro finances existantes et les associations d'épargne et de crédit ;


· Renforcer les capacités des acteurs locaux ;


· Renforcer les capacités de l'Etat et des autres acteurs pour la mise en oeuvre de la stratégie de développement local.

Le programme couvre l'ensemble des collectivités rurales et certaines zones urbaines et périurbaines des communes et cible les populations les plus pauvres.

En ce qui concerne son intervention, le PNDL couvre quatre composantes :


· Composante 1 : Appui à la politique de décentralisation, de déconcentration et au développement local participatif ;


· Composante 2 : Financement du développement local et Désenclavement ;


· Composante 3 : Appui technique et renforcement des Capacités des acteurs publics et privés ;


· Composante 4 : Coordination, Communication, Suivi Evaluation et gestion environnementale sociale.

La création du PNDL ne sera pas la seule mesure envisagée par le gouvernement du Sénégal pour aider les Collectivités locales à réussir le développement local. En effet, il est également préconisé la création d'un fonds unique d'investissement des collectivités locales.

Paragraphe II : une nécessaire mise en place d'un Fonds unique d'Investissement des Collectivités locales (FUICL)

Dans cette partie, nous parlerons d'abord du cadre institutionnel du FUICL (A) avant de faire montre de sa justification (B)

A- Le cadre institutionnel du fonds unique d'investissement des collectivités locales

Cette décision incombant au Gouvernement, instruction a été donnée à la Direction des Collectivités locales, dans le cadre de son Plan de Travail annuel comme Agex du PNDL et en partenariat avec le Programme d'appui à la Décentralisation et au Développement local (PRODDEL) de la Coopération allemande au développement, de lancer un plaidoyer sur cette question. Mais, ce plaidoyer doit reposer sur des données dûment collectées et de nature à rendre crédibles et pertinentes les positions défendues. Aussi, la présente étude inclut-elle un processus de plaidoyer pour la mise en place d'un FUICL. Elle va contribuer à repréciser l'objectif de ce plaidoyer de manière à garantir sa faisabilité juridique, économique et politique.

C'est ainsi que le Ministère en charge des collectivités a souhaité engager une réflexion large et approfondie sur un Fonds unique d'Investissement des Collectivités locales (FUICL) et les principaux instruments permettant sa gestion équitable, efficiente au bénéfice des collectivités locales. L'étude de faisabilité du FUICL a été réalisée par un consultant recruté à cet effet et encadré par un comité scientifique mis en place par arrêté du Ministre en charge de la Décentralisation et dont la mission est d'assurer le suivi technique et la validation des propositions.

L'atelier qui a regroupé prés d'une cinquantaine de participants a enregistré la participation des différentes catégories d'acteurs impliqués dans la mise en oeuvre et le suivi de la décentralisation et du développement local, représentant l'administration centrale (Présidence de la République, Primature, cabinets ministériels et directions nationales concernés), le Sous-comité des Bailleurs de Fonds, les associations d'élus, les services déconcentrés de l'Etat, les représentants de l'Etat, les partenaires techniques et financiers , la société civile et la presse entre autres.32(*)

Une telle politique a des fondements qui ont justifié sa mise sur place par l'Etat.

B- L'opportunité de la création de ce fonds unique d'investissement des Collectivités

En ce qui concerne la création de ce fonds, nous pouvons citer volontiers une déclaration qui semble la légitimer. En effet, le premier vice-président de l'Association des maires du Sénégal (AMS), El Hadji Malick Diop, a préconisé la mise en place d'un Fonds unique d'investissement des collectivités locales (FUICL) afin de se prémunir de la dispersion des moyens constatée dans le financement du développement local. Selon lui : ''Il apparaît urgent de mettre en place un Fonds unique d'investissement des collectivités locales impliquant automatiquement l'érection de mécanismes de coordination et de suivi des projets d'appui par lesquels ce fonds serait alimenté''33(*)

En ce qui concerne la nature de ce fonds, M. DIOP a précisé : ''Ce fonds pourrait être un fonds de péréquation des collectivités locales, qui sera exclusivement réservé à l'investissement des collectivités locales. Outre sa vocation de solidarité, ce fonds peut avoir pour ambition de lutter contre les déséquilibres territoriaux''34(*).

Par ailleurs, il faut procéder à l'harmonisation des actions entreprises par les bailleurs de fonds pour un financement plus efficace du développement local. Une implication et une responsabilisation des populations et des élus est également souhaitable.

Section 2 : La mise sur place d'une politique de coordination et de responsabilisation

Pour réussir la politique de développement local, il faut mettre sur place un système d'harmonisation qui coordonne les actions des bailleurs de fons (Paragraphe I) et une politique de formation des élus locaux (Paragraphe II).

Paragraphe 1 : Une nécessaire collaboration des bailleurs de fonds

L'intervention des partenaires au développement a longtemps été jugé inefficace pour plusieurs raisons. Parmi celles-ci nous pouvons citer le manque de coordination de leurs interventions et leurs méthodes jugées inadéquates par rapport aux mécanismes nationaux. Dés lors, il a été jugé opportun d'harmoniser les interventions des partenaires au développement (A) et de mettre en place un mécanisme uniforme de financement du développement local (B).

A- L'harmonisation des actions des bailleurs de fonds

La Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide au développement, de mars 2005, expose les grandes lignes d'une nouvelle structure visant l'harmonisation de l'appui offert par les sources d'aide bilatérale et multilatérale. Les objectifs du Millénaire pour le développement constituent un ensemble de buts communs à tous les bailleurs de fonds. En outre, vu les contraintes relatives aux ressources bilatérales et l'ampleur des défis émergents, les partenariats sont considérés comme une nécessité. De nouveaux mécanismes de distribution de l'aide, par exemple le financement commun et la répartition des ressources, stimulent le recours à la coordination entre bailleurs de fonds grâce à leurs politiques et procédures. Outre les partenariats bilatéraux et multilatéraux, certaines fondations, notamment aux États-Unis, collaborent à de nombreuses initiatives35(*).

En outre, grand pas dans le processus d'harmonisation a été la Déclaration de Paris sur l'Efficacité de l'Aide (2005). Cette déclaration est fondée sur trois piliers :

- l'appropriation des politiques par les pays partenaires qui doivent élaborer leurs propres priorités ;

- l'alignement des bailleurs de fonds à ces priorités ;

- et l'harmonisation entre les bailleurs de fonds en vue de fixer des mécanismes communs, de simplifier leurs procédures et de partager l'information.

Ainsi envisagé, « l'harmonisation » est un outil pour la réalisation d'une plus grande efficacité de l'aide et un moyen pour les bailleurs de fonds pour travailler ensemble. Principalement, l'harmonisation vise à changer la façon dont l'assistance des bailleurs de fonds a été délivrée au cours des 60 dernières années. Au cours de deux dernières années, les bailleurs de fonds ont participé à un bon nombre d'initiatives visant à faciliter l'harmonisation des procédures pour l'offre de l'aide et, par conséquent, à promouvoir le développement. Ces initiatives ont consisté :

- . À un travail d'analyse conjointe permettant aux équipes de recherche de gagner du temps et de réduire les débats découlant des analyses différentes ;

- A des mécanismes pour la rationalisation des conditions imposées par les partenaires ; et

- A des accords de coopération déléguée entre les bailleurs de fonds36(*).

En plus, le mécanisme de financement du développement local par ces bailleurs de fonds est également revu.

B- L'uniformisation des mécanismes de financement du développement local par les bailleurs de fonds

De nos jours, le principal moyen d'intervention des bailleurs de fonds et des partenaires au développement est l'appui budgétaire. Il présente de nombreux avantages aussi bien pour les bailleurs de fonds que pour les Etats bénéficiaires, et par conséquent les Collectivités locales. En effet, l'appui budgétaire aide les pays partenaires à mettre en oeuvre leurs stratégies de réduction de la pauvreté, permet une stabilisation au niveau macroéconomique et améliore la gestion des finances publiques.

Il continuera de ne s'appliquer qu'aux pays où les politiques et stratégies de développement nationales et/ou sectorielles (par exemple le document de stratégie de réduction de la pauvreté) fonctionnent au sein d'un cadre macroéconomique stable et où des progrès sont constatés en matière de gestion des finances publiques (GFP). De plus, une partie des paiements dépendent de la réalisation d'objectifs déterminés. Ces règles en matière d'appui budgétaire permettent de s'assurer que l'argent des contribuables est utilisé à bon escient.

L'appui budgétaire offre une possibilité de dialogue approfondi avec les bénéficiaires sur leurs politiques et stratégies de développement nationales ou sectorielles, sur une meilleure gestion de leurs finances publiques ou encore sur leurs politiques macroéconomiques. À la lumière de la crise économique internationale, les opérations d'appui budgétaire continueront de jouer un rôle important dans la réduction des menaces à la stabilité macroéconomique.

Se fondant sur son expérience passée et sur ses contacts avec la Cour des Comptes européenne, le Parlement européen, les États membres de l'UE et la Société civile, la Commission renforcera encore son travail sur la GFP. L'objectif est de créer des stratégies de réforme solides, un dialogue politique sur les réformes en matière de GFP, ainsi qu'un contrôle accru des progrès en GFP pour déterminer des niveaux de référence et des indicateurs de performance spécifiques à chaque pays. De plus, à l'occasion des travaux qui seront menés en collaboration avec la communauté internationale des donateurs, une approche axée sur la performance devra être renforcée. L'objectif étant de se concentrer davantage sur les résultats concrets apportés aux bénéficiaires cibles plutôt que sur les processus et indicateurs de rendement.

Il est certes vrai que pour une politique de développement local efficace, il faut la coordination de toutes les actions. Néanmoins, telle n'est pas la seule solution qui s'impose. Le développement local étant surtout une affaire des populations locales et des élus locaux, une formation de ces derniers et leur responsabilisation semble plus que nécessaire pour asseoir un développement digne de ce nom. Il faut en outre l'implication des organisations communautaires de base.

Paragraphe 2 : Une meilleure responsabilisation des populations

La réussite de la politique de développement local initiée par l'Etat passe inéluctablement par la participation des populations les plus concernées. Pour ce faire, il faut une implication des organisations communautaires de base (A) et par une formations des élus locaux (B).

A- Une implication dynamique des Organisations communautaires de base (OCB)

Cette idée est très conforme aux défis de la décentralisation qui sont :

- augmenter l'efficacité ou la performance des prestations des services locaux ;

- améliorer la gouvernance et la participation locale ;

- garantir une meilleure gestion des ressources naturelles (GRN) ;

- contribuer à la réduction de la pauvreté

Mais la décentralisation en soi ne peut permettre tout cela, par contre elle offre un vaste cadre institutionnel au sein duquel tous ces bénéfices seront atteints sous réserve de conditions primordiales.

Il faut d'abord, pour atteindre le développement local, l'implication totale de tous les citoyens à travers des structures ( OCB, femmes, jeunes...) dans le processus.37(*)

Jusqu'ici, la plupart des politiques de développement local sont menées par l'administration centrale.

D'une manière générale, les lois de la décentralisation permettent la création d'organes et leur implication dans le processus de développement. Nous pouvons citer volontiers l'article 3 de la 96-06 du 22 mars 1996 portant code des collectivités locales : « ...les collectivités locales associent en partenariat, au cas échéant, à la réalisation des projets de développement économique, éducatif, social et culturel, les mouvements associatifs et les groupements à caractère communautaires ... »

Les citoyens à travers les OCB participent à la réalisation des objectifs de développement.

En outre, une politique d'initiation aux techniques de la planification doit être menée pour permettre à ces structures de comprendre les différents outils. Tout au long du processus, une participation est nécessaire. Pour susciter cette participation, il est nécessaire de procéder à une série d'actions de sensibilisation, de négociation, de formation et de responsabilisation des acteurs.38(*)

Cette idée de planification renvoie même au développement. En effet, la planification peut être définie comme une approche concertée tendant à emmener les acteurs locaux39(*) à fixer leurs objectifs de développement dont la réalisation suppose, d'abord, une mobilisation des ressources propres, puis, celles des partenaires.

En plus, il faut également une formation professionnelle des élus locaux.

B- Une nécessaire formation professionnelle des élus locaux

Des études ont démontré qu'au Sénégal, il ya un faible niveau d'instruction et de formation des élus locaux. En effet, plus d'un tiers des élus n'ont jamais fréquenté l'école. Les explications plausibles qu'on peut fournir par rapport à cette situation, est que d'une part, il y a l'absence de fonction publique territoriale au Sénégal qui aurait pu être un palliatif a ce manque de formation, et d'autre part, il y a un recrutement anarchique de personnel qui se fait au niveau des CL eu égard à des impératifs politiques, notamment l'accroissement de représentativité de la part des exécutifs locaux au sein de leur parti. Ces derniers ont tendance à recruter une pléthore d'agents sans qualification aucune, parmi les militants politiques du maire par exemple.

Il en ressort qu'une grande partie d'entre eux ne sont pas familiers ou ne maitrisent pas les textes de la décentralisation, ni le rôle et le fonctionnement des CL. A ce titre, dans la région de Kaolack, il est établi qu' : « au niveau de certaines communautés rurales, seul un agent est titulaire du Bac, sinon le reste, c'est soit le BFEM ou le CFE, ou pratiquement aucun diplôme. En ce qui concerne la région de Saint-Louis, on constate que les conseillers ruraux de Gamadji saré et de guédé sont la plus part des illettrés et n'ont reçu aucune formation ».40(*)

Evidemment un tel phénomène n'est pas sans conséquences dans la mise en oeuvre du développement local. En effet, ce manque de formation des élus est un véritable handicap et conduit à une méconnaissance des enjeux du développement local.

L'absence de personnel qualifié constitue donc un véritable facteur bloquant quant à la mise en place d'une véritable politique de développement local, en ce sens que les agents méconnaissent les différentes modalités, à savoir : «  les procédures d'appels d'offres, les programmations, l'élaboration du budget, la définition des axes prioritaires, le suivi-évaluation des chantiers ou projets, et enfin dernière mais non moindre, c'est la maitrise d'ouvrage »41(*) .

Face à cette inexpérience ou manque de formation qui ne favorise pas le pilotage d'un projet, la maitrise d'ouvrage à ce titre reste soit aux mains du partenaire, soit déléguée à d'autres acteurs en raison de leur savoir faire technique et social, de leur expertise et de leur expérience.

Or, la part des CL en tant que partie contractante est juridiquement nécessaire pour parler de développement local, car c'est aux CL que le cadre juridique de la décentralisation confère une place primordiale dans la conclusion des conventions (cf. article 17 CCL).

Le renforcement des capacités managériales des élus locaux demeure ainsi une priorité et s'impose à plus d'un titre. Compte tenu des enjeux que présente le développement local, la promotion des ressources humaines de qualités reste une exigence forte. Elle aurait participé à une politique d'autonomisation progressive des CL. C'est à partir de ce moment que la décentralisation en plus d'être une politique de promotion de la démocratie locale sera un levier pour un véritable développement à la base. Des ressources humaines de qualité sont un gage d'une meilleure compréhension des politiques publiques et partant de leur harmonisation pour faire face à certains phénomènes comme l'exode rural. Une telle politique aboutirait à une viabilité fonctionnelle des CL42(*).

Mieux, ces populations doivent être associées aux différentes politiques de développement. Ainsi, il s'agit de mettre en place un système d`information et de communication neutre et lisible pour tous. Cette politique doit s'accompagner d'un programme de formation et d'information aux enjeux du développement durable impulsé par un partenariat efficace et efficient.

CONCLUSION :

Au terme de notre analyse concernant l'appui budgétaire dans le financement du développement local, nous pouvons retenir plusieurs enseignements.

En premier lieu, en ce qui concerne le titre premier de notre travail relatif à la typologie des appuis budgétaires, nous pouvons retenir ces informations qui suivent. D'abord, nous avons essayé d'identifier les appuis financiers de l'Etat. Ce qui nous a permis de retenir les plus importants parmi eux, notamment les dotations et subvention de fonctionnement et d'équipement dont les composantes fondamentales restent le fonds de dotation de la décentralisation et le fonds d'équipement des collectivités locales. L'appréhension de ces différentes notions nous a d'abord permis de les définir et de voir leur modalité de répartition.

Ensuite, nous avons parlé du nouvel instrument avec lequel l'Etat intervient également au niveau local, à savoir le budget consolidé d'investissement que nous avons également défini et fixé les contours. En outre, nous avons essayé de donner les explications relatives au recours du BCI par l'Etat. Ce qui nous a un peu édifié sur les avantages de cette technique.

Après les appuis budgétaires de l'Etat, nous avons également parlé des appuis des partenaires au développement. Pour ce faire, nous avons choisi deux parmi les nombreux bailleurs, notamment le PADMIR et le PADEL/PNDL. Pour chaque programme étudié, nous avons essayé de faire une présentation générale, de fixer les modalités, moyens et domaines d'action. Pour tous les deux programmes nous avons instrument financier qui reste le principal moyen. C'est ainsi que nous avons respectivement le fonds de développement local et le fonds de développement économique local pour le PADMIR et le PADEL/PNDL.

En second lieu, en ce qui concerne le deuxième titre de notre travail relatif à l'impact de ces différents appuis budgétaires sur le développement des collectivités locales et naturellement, dans une perspective d'une éventuelle correction des failles rencontrées, nous pouvons retenir ce qui suit. D'abord, nous avons mesuré cet impact en ce qui concerne la première catégorie (FDD et FECL) et nous avons trouvé que ces moyens financiers ne permettent pas d'assurer un développement local digne de ce nom. Nous avons pu répertorier les lacunes et tenté également de proposer une série de recommandations. Pour le Bci par contre, nous pouvons noté quelques aspects positifs. En effet, la décentralisation du Bci a permis le financement de quelques équipements publics (salles de classe, établissements de santé). Néanmoins, ici aussi des limites sont notées et sont surtout relatives au caractère doublement restreint et restrictif du Bci.

Face à cette situation caractérisée par une inadéquation de la politique de financement du développement locale, nous avons pu formuler une proposition consistant à une coordination des actions et à une plus grande responsabilisation des acteurs locaux.

Pour le premier volet, nous avons préconisé la mise en place d'une structure de coordination des différentes interventions concernant le développement local. Ce rôle est ainsi assuré par le Programme national de développement local qui est un organisme fédérateur. En outre, nous sommes d'avis qu'il faut créer un fonds unique d'investissement des collectivités locales comme le préconise le gouvernement du Sénégal de concert avec les bailleurs de fonds et les partenaires au développement. Cette proposition est également valable pour les partenaires qui ont aujourd'hui commencé à revoir leur méthode de financement du développement. Auparavant, il se posait un problème d'harmonisation et d'uniformisations des actions de développement. De nos jours, le principal moyen ou instrument de financement du développement local reste l'appui budgétaire.

Pour la seconde mesure à prendre pour booster le développement des collectivités locales est l'implication dynamique de tous les acteurs locaux et une formation professionnelle des élus locaux afin de les familiariser aux différentes techniques et instruments de financement du développement local.

Au total, le dispositif mis en place par les gouvernants n'est pas mauvais en soi, il faut seulement le repenser et « mettre les hommes qu'il faut à la place qu'il faut ».

BIBLIOGRAPHIE

TEXTES :

Art. 3 de la la loi 96-06 du 22 mars 1996 portant Code des Collectivités locales 

Article 58, alinéa 2 de la loi 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, communes et communautés rurales.

Art. 366 de la loi 96-06 du 22 mars 1996 portant code des Collectivités locales

Art. 58 et 63 de la loi 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales.

Loi 2007-07 du 12 février 2007 modifiant les articles 58, 60 et 63 de la loi 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales

Art. 5 de la loi n° 77-67 du 4 juin 1977 portant loi de finances pour l'année financière 1977/1978

Loi n° 79 - 60 du 25 juin 1979 instituant un prélèvement de taxes sur le chiffre d'affaires au profit du Fonds d'Equipement des Collectivités Locales).

Loi 72-25 du 25 avril 1972 relatives aux communautés rurales.

Journal officiel de la république du Sénégal du 10 mars 2007

Décret N° 96-1123 du 27 Décembre 1996 relatif à l'utilisation par les Collectivités Locales des services extérieurs de l'Etat

OUVRAGES

I. DIALLO, le droit des collectivités au Sénégal, Harmattan, 2007, p. 237.

R. MUZELLEC, Le solde financier de la décentralisation, p. 190 et suivantes.

M. Mamadou Diouf , POLITIQUE DE DECENTRALISATION AU SENEGAL : FINANCES LOCALES, BUDGET PARTICIPATIF ET CONTROLE DES COLLECTIVITES LOCALES, p.22

ARTICLES

Guide pratique des acteurs de la décentralisation, p 45

Document conceptuel du Programme d'appui au développement institutionnel, économique et technologique des collectivités locales(PADIET). P. 27

Colloque international sur la régionalisation, tenu à Dakar du 1er au 3 juillet 1998.

.Sud Quotidien no 2301 du 2 décembre 2001.

« Projet d'appui au développement économique local » PADEL/PNDL, pp. 8-9

« Programme d'appui à la décentralisation en milieu rural », Gouvernement du Sénégal/FENU, p. 18

Séminaire en finances locales, DEA DGCL, promotion 2008/2009 UGB, p. 51

République du Sénégal, Primature « PNDL », septembre 2006, P.15

Atelier national de partage de l'Etude de faisabilité de la mise en place d'un Fonds Unique d'Investissement des Collectivités Locales (FUICL) sous la présidence effective du Dr. Aliou SOW, Ministre de la Décentralisation et des Collectivités Locales, les 09 et 10 juillet 2010 à l' hôtel Les Amaryllis (Saly).

Plaidoyer pour la création d'un Fonds unique d'investissement des collectivités locales, par Abdou Kogne Sall, mardi 8 juin 2010 ( www.aps.sn).

 Données sur les bailleurs de fonds en développement international », septembre 2007, p. 5

 Harmonisation et Efficacité de l'Aide: Une perspective africaine 

Guide de la planification participative locale : capitalisation d'une démarche méthodologique à partir des applications dans la zone d'intervention du PADMIR p. 4

 P.ND. DIOUF, problématique du statut de l'élu local, Actes du Colloque international sur la régionalisation, Dakar, CREDILA, 3 juillet 1996, p. 161.

Coopération décentralisée et finances locales ; séminaire de finances locales ; UFR SJP ; 2008-2009

Communication sur les transferts financiers (FDD et FECL) in Assises de la décentralisation, Novembre 2007.

Document conceptuel du Programme d'appui au développement institutionnel, économique et technologique des collectivités locales(PADIET). P. 33

Extrait du document de l'union des associations des élus locaux( UAEL), cellule d'appui aux élus locaux, FINANCES LOCALES, PLAIDOYER, version finale, juillet 2004, pp. 11-12

WEBOGRAPHIE

www.aps.sn

TABLE DES MATIERES

Introduction.......................................................................................................................................1

TITRE PREMMIER : La typologie des appuis budgétaires de l'Etat aux Collectivités locales................................................................................................................................................6

Chap 1 : Les différents mécanismes d'appuis budgétaires de l'Etat .........................................6

Section 1 : Les formes classiques d'appuis de l'Etat.....................................................................6

Paragraphe 1 : Les dotations et subventions de fonctionnement..............................................6

A- Le fonds de dotation de la décentralisation.........................................................................7

B- La prise en charge des salaires de la police municipale et de l'éclairage public.............8

Paragraphe 2 : Les dotations et subventions d'équipement.......................................................9

A- Le fonds d'équipement des collectivités locales (FECL)......................................................9

B- La répartition du FECL............................................................................................................11

Section 2 : La nouvelle forme d'appui de l'Etat aux Collectivités locales................................12

Paragraphe 1 : Le budget consolidé d'investissement (BCI).....................................................12

A- Un aperçu global sur le budget consolidé d'investissement ...........................................12

B- La décentralisation du budget consolidé d'investissement.............................................13

Paragraphe II : Les raisons de la politique de la décentralisation du budget consolidé d'investissement.............................................................................................................................14

A- L'insuffisance des dotations classiques de l'Etat aux Collectivités locales.......................14

B- Une réappropriation par les collectivités locales des équipements locaux.....................16

Chap2 : les appuis budgétaires des partenaires au développement ......................................17

Section 1 : L'appui budgétaire dans le cadre du PADEL/PNDL.................................................17

Paragraphe 1 : La présentation du PADEL/PNDL......................................................................17

A- Présentation structurelle du PADEL/PNDL............................................................................18

B- Les objectifs et activités à mener dans le cadre du PADEL/PNDL......................................19

Paragraphe 2 : Les modes et domaines d'intervention du PADEL/PNDL................................20

A- Les niveaux d'intervention du PADEL/PNDL..........................................................................20

B- Le fonds de développement économique local, principal moyen financier du PADEL/PNDL.........................................................................................................................................21

Section 2 : Le Programme d'Appui à la Décentralisation en Milieu Rural (PADMIR).............23

Paragraphe 1 : La présentation du Le Programme d'Appui à la Décentralisation en Milieu Rural.................................................................................................................................................23

A- Les principaux objectifs du Programme d'Appui à la Décentralisation en Milieu Rural (PADMIR)..................................................................................................................................23

B- L'instauration par le PADMIR d'une démarche participative............................................25

Paragraphe 2 : Les modes et domaines d'intervention du PADMIR........................................25

A- Le fonds de développement local (FDL), principal moyen financier du PADMIR.............25

B- Les procédures de transfert des ressources et d'exécution des travaux financés par le FDL .......................................................................................................................................................27

TITRE II : impact des appuis budgétaires sur le développement local.....................................29

Chap1 : impact des appuis budgétaires de l'Etat et des partenaires au développement...............................................................................................................................29

Section 1 : l'impact des subventions et dotations sur le développement local des collectivités locales.........................................................................................................................29

Paragraphe 1 : un financement jugé insatisfaisant au regard des charges des collectivités locales..............................................................................................................................................30

A- les failles des dotations et subventions de fonctionnement des collectivités locales....................................................................................................................................30

B- Les limites des dotations et subventions d'équipement................................................32

Paragraphe 2 : Des propositions pour relancer les dotations et subventions de l'Etat.................................................................................................................................................34

A- Des propositions pour corriger le fonds de dotation de la décentralisation..................35

B- Les dispositions à prendre pour corriger le fonds d'équipement des Collectivités locales...................................................................................................................................................36

Section 2 : l'impact du budget consolidé d'investissement sur le développement local..................................................................................................................................................40

Paragraphe 1 : Des efforts notés dans le financement d'équipements publics.....................40

A- Le financement des équipements scolaires par le BCI.....................................................40

B- Le financement des équipements sanitaires par le BCI....................................................41

Paragraphe 2 : Des limites liées au caractère restreint du BCI.................................................41

A- Le caractère restreint du BCI par rapport aux domaines de compétences des Collectivités locales.............................. .................................................................................42

B- Le caractère restreint par rapport au nombre de collectivités locales concernées..............................................................................................................................42

Chap2 : Pour une rationalisation du système de financement du développement local..................................................................................................................................................44

Section 1 : L'instauration d'institutions fédérant tous les financements locaux...............................................................................................................................................44

Paragraphe 1 : Le programme national de développement local (PNDL)...............................44

A- Présentation du Plan national de développement local...................................................44

B- Objectifs fondamentaux et mode d'action.........................................................................46

Paragraphe 2 : la mise en place du fonds unique d'investissement des collectivités locales (FUICL)..............................................................................................................................................47

A- Le cadre institutionnel du fonds unique d'investissement des collectivités locales......................................................................................................................................47

B- L'opportunité de la création de ce fonds unique..............................................................48

Section 2 : La mise sur place d'une politique de coordination et de responsabilisation..........................................................................................................................49

Paragraphe 1 : La coordination des actions des partenaires par le sous-comité des bailleurs de fonds...........................................................................................................................................49

A- Présentation du sous-comité des bailleurs de fonds........................................................49

B- Les orientations du sous-comité des bailleurs de fonds...................................................50

Paragraphe 2 : Une meilleure responsabilisation des populations..........................................52

A- Une implication dynamique des Organisations communautaires de base...................52

B- La formation professionnelle des élus locaux....................................................................53

Conclusion .......................................................................................................................................56

Bibliographie ......................................................................................................................................58

* 1 Cf Art. 3 de la la loi 96-06 du 22 mars 1996 portant Code des Collectivités locales 

* 2 Définition donnée par la commission européenne

* 3 Guide pratique des acteurs de la décentralisation, p 45

* 4 Loi 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, communes et communautés rurales

* 5 www.seckasysteme.com

* 6 Document conceptuel du Programme d'appui au développement institutionnel, économique et technologique des collectivités locales(PADIET). P. 27

* 7 M. Mamadou Diouf , POLITIQUE DE DECENTRALISATION AU SENEGAL : FINANCES LOCALES, BUDGET PARTICIPATIF ET CONTROLE DES COLLECTIVITES LOCALES, p.22

* 8 Article 58, alinéa 2 de la loi 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, communes et communautés rurales.

* 9 Cf art. 366 de la loi 96-06 du 22 mars 1996 portant code des Collectivités locales

* 10 Art. 58 et 63 de la loi 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales.

* 11 Cf le site du ministère de la Décentralisation et des Collectivités locales

* 12 En 2001, Kaolack a reçu une dotation de 400 millions dont 65 pour le fonctionnement du Conseil Régional et 80 pour les salaires et indemnités. Le reste est réparti entre les différents services pris en charge par le Conseil Régional. Face à ses difficultés financières, seul 2 secteurs sur 9 sont pourvus ; éducation et santé.

* 13 Cf. colloque international sur la régionalisation, tenu à Dakar du 1er au 3 juillet 1998.

* 14 R. MUZELLEC, Le solde financier de la décentralisation, p. 190 et suivantes.

* 15 Cf. Sud Quotidien no 2301 du 2 décembre 2001.

* 16 Réunion tenue le 31 Juillet 2008

* 17 Document pdf, « Projet d'appui au développement économique local » PADEL/PNDL

* 18 Document pdf, « Projet d'appui au développement économique local » PADEL/PNDL, pp. 8-9

* 19 Idem

* 20 Pdf, « Programme d'appui à la décentralisation en milieu rural », Gouvernement du Sénégal/FENU, p. 18

* 21 cf. décret N° 96-1123 du 27 Décembre 1996 relatif à l'utilisation par les Collectivités Locales des services extérieurs de l'Etat

* 22 Extrait du document de synthèse des séminaires en finances locales, DEA DGCL, promotion 2008/2009 UGB, p. 51

* 23 « Le comité de gestion ne se réunit plus depuis 2003 » Communication sur les transferts financiers (FDD et FECL) in Assises de la décentralisation, Novembre 2007.

* 24 L'absence de suivi est décriée depuis la disparition de la pratique qui consistait à adresser aux collectivités locales des lettres circulaires pour leur demander de produire des situations d'exécution de leur budget et de l'utilisation des différents fonds qui leur ont été alloués. Papa Alassane N'dir, Communication sur les transferts financiers (FDD et FECL)

* 25 Cf. journal officiel de la république du Sénégal du 10 mars 2007

* 26 Document conceptuel du Programme d'appui au développement institutionnel, économique et technologique des collectivités locales(PADIET). P. 33

* 27 Extrait du document de l'union des associations des élus locaux( UAEL), cellule d'appui aux élus locaux, FINANCES LOCALES, PLAIDOYER, version finale, juillet 2004, pp. 11-12

* 28 Journal le Quotidien

* 29 Alé lô, Pdt de l' L'Association nationale des conseillers ruraux (Ancr), source Aps (www.aps.sn)

* 30 www.aps.sn

* 31 République du Sénégal, Primature « PNDL », septembre 2006, P.15

* 32 Atelier national de partage de l'Etude de faisabilité de la mise en place d'un Fonds Unique d'Investissement des Collectivités Locales (FUICL) sous la présidence effective du Dr. Aliou SOW, Ministre de la Décentralisation et des Collectivités Locales, les 09 et 10 juillet 2010 à l' hôtel Les Amaryllis (Saly).

* 33 Plaidoyer pour la création d'un Fonds unique d'investissement des collectivités locales, par Abdou Kogne Sall, mardi 8 juin 2010 (www.aps.sn).

* 34 Idem

* 35 Article préparé par la Division des partenariats et du développement des affaires (DPDA) : « Données sur les bailleurs de fonds en développement international », septembre 2007, p. 5

* 36 Article pdf intitulé : « Harmonisation et Efficacité de l'Aide: Une perspective africaine »

* 37 Guide pratique des acteurs de la décentralisation conçu avec l'appui de M Bagnick Diouf ; p 12

* 38 Guide de la planification participative locale : capitalisation d'une démarche méthodologique à partir des applications dans la zone d'intervention du PADMIR p. 4

* 39 Ces acteurs locaux comprennent notamment les collectivités locales, les OCB, les communautés villageoises etc.

* 40 I. DIALLO, le droit des collectivités au Sénégal, Harmattan, 2007, p. 237.

* 41 P.ND. DIOUF, problématique du statut de l'élu local, Actes du Colloque international sur la régionalisation, Dakar, CREDILA, 3 juillet 1996, p. 161.

* 42 Coopération décentralisée et finances locales ; séminaire de finances locales ; UFR SJP ; 2008-2009






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