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Contribution à  la lutte contre la traite transfrontalière des enfants en Afrique de l'Ouest

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par Médessè Laetitia SEDEGNAN
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Cycle I diplomatie et relations internationales 2008
  

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B- Difficile respect des textes

Le Bénin, comme bon nombre d'Etats de la sous-région ouest-africaine,

est signataire de la plupart des conventions relatives au respect des droits de l'enfant et à la lutte contre son exploitation. Mieux, la Loi n° 2006-04 du 05 avril 2006 en République du Bénin est un instrument juridique moderne en matière de lutte contre la traite des enfants. En son article 12, elle stipule que << tout enfant béninois non accompagné de son père, de sa mère...ne peut quitter le territoire national sans une autorisation » signée des autorités compétentes. De tels textes ont été pris sans doute pour dissuader ceux qui se rendent coupables de la traite des enfants. Mais en réalité, les << textes ne valent que ce que vaut le système d'application ».

En effet, le respect de la seule loi béninoise sur les conditions de déplacement de l'enfant Béninois se heurte à plusieurs obstacles. La délivrance par exemple de l'autorisation de sortie semble à première vue, une solution facilitatrice du contrôle des sorties. Mais l'on aura remarqué que la mise en oeuvre de cette solution rencontrera plusieurs problèmes. D'une part, le système administratif béninois ne s'y prete pas. D'autre part, le manque de moyens matériels est un obstacle à l'acquisition de cette autorisation.

En ce qui concerne le premier cas, des situations d'urgence peuvent amener un adulte à vouloir effectuer un déplacement au-delà des frontières avec un enfant dont il a la charge et sur lequel il exerce normalement son autorité. Pour contourner cette lenteur ou ce manque de volonté du personnel administratif, l'usager, qui se trouve être ici le demandeur de l'autorisation de sortie de l'enfant, cherchera à utiliser les moyens secondaires qui se résument en clair à la corruption. Cette dernière se trouve donc être un obstacle à la réalisation de la solution exprimée par la loi. Alors, au même titre que ces citoyens, au départ honnêtes, les trafiquants profiteront de ce réseau de corruption pour entrer en possession du document les autorisant à faire

passer les frontières à l'enfant. De plus, la présentation de l'autorisation de sortie de l'enfant peut être substituée par quelques billets de banque au niveau de nos frontières.

En outre, l'Etat qui édite les textes, ne dote pas toujours les structures susceptibles de les appliquer, des moyens dont elles devraient disposer. L'application de ce seul article, (qui dans le cadre de notre travail se trouve être le plus important parce que réglementant le déplacement des enfants) doit faire l'objet d'une complicité entre les agents chargés du contrôle des frontières et l'autorité ayant à charge la délivrance de l'autorisation. Pour ce faire, des moyens de communication ou de contrôles modernes doivent être disponibles.

Dans le second cas, et se fondant sur l'exemple de la BPM, du fait de l'insuffisance des moyens matériels, les contrôles ne sont pas effectués comme cela se doit. Ainsi, la structure n'arrive qu'à faire des contrôles trimestriels au niveau des frontières. Or, de jour comme de nuit, et à toutes les minutes, les trafiquants font passer les frontières aux enfants. La douane ne fait que son travail et s'intéresse exclusivement aux biens. La BPM qui ne dispose pas d'assez de moyens, n'est donc pas en mesure de réaliser les objectifs qui sont les siens. Elle n'arrive pas à lutter efficacement contre la traite des enfants, phénomène contre lequel le Bénin a voulu lutter en signant les traités et conventions. Le manque de matériels se trouve donc être un obstacle au respect des textes.

En outre, la traite transfrontalière des enfants est beaucoup plus perçue comme un phénomène de main-d'oeuvre enfantine.39 Il est pourtant important de reconnaître que ce phénomène est une violation de plusieurs droits dont le droit à la protection dont bénéficie l'enfant. La traite viole les droits des

39 « La traite des enfants en Afrique de l'ouest : Réponses politiques », Centre de Recherche Innocenti de l'UNICEF 2002.

Contribution à la lutte contre la traite transfrontalière des enfants en Afrique de l'Ouest

 
 

enfants à tous les stades. L'arrachement au milieu familial, le transport, la vente illégale ou le placement dans un contexte d'exploitation sont des violations faites aux droits de l'enfant. C'est également une question de droit international. D'abord, elle implique les Etats en tant que sujet de droit et ensuite leurs juridictions respectives en cas de différends.

L'Etat en luttant contre la traite doit chercher à intervenir à tous les niveaux de la chaîne. Autrement, toute politique de lutte qui ne tiendrait pas compte de toutes les causes et conséquences de la traite, ne respecterait pas d'une certaine manière, les conventions, traités et lois visant à la protection des enfants.

La CDE, la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et bien d'autres textes exhortent les Etats à mettre en oeuvre des solutions à l'échelle nationale, bilatérale, sous-régionale et régionale afin de lutter contre le phénomène de la traite. C'est dire que l'essentiel n'est pas de signer les conventions. Les moyens de leur application et de leur respect doivent être une préoccupation pour les Etats. Malheureusement dans le système Béninois notamment, le manque de moyens matériels et financiers, la corruption et le manque de volonté ne conduisent certainement pas au respect des textes auxquels le Bénin est partie et ceux qu'il a lui-même initié.

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