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Contribution à  la lutte contre la traite transfrontalière des enfants en Afrique de l'Ouest

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par Médessè Laetitia SEDEGNAN
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Cycle I diplomatie et relations internationales 2008
  

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Section 2 : Perspectives pour une meilleure application
des textes

Plusieurs conditions doivent être remplies pour une meilleure application des textes. Nous nous proposons donc de donner quelques pistes de réalisation d'abord sur le plan national ensuite international.

Paragraphe premier : De la vulgarisation à la répression

cc Nul n'est censé ignorer la loi. » Ainsi, il convient que des actions de

sensibilisation soient initiées ou dynamisées. Ces actions doivent tenir compte de certaines conditions pour que l'objectif visé soit atteint.

A- Vulgarisation des textes

Le Bénin, dans la dynamique de la protection des enfants, a édité

plusieurs lois dont la transgression constitue des infractions passibles de peines. Il est donc nécessaire que soient informées les populations. La population béninoise est relativement non instruite. Les campagnes organisées qui ne tiendraient pas compte de leur situation sont d'ores et déjà vouées à l'échec. Pourtant, nul n'ignore l'importance de l'information dans la vie d'un individu, d'une structure à la plus petite échelle qui soit. De ce fait, nous proposons que soient organisées des campagnes de sensibilisation à l'attention des populations ; mais chaque population selon le moyen de communication qui lui est le plus accessible. Néanmoins, il faut reconnaître

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que ces campagnes ont le défaut majeur d'être limitées dans le temps. C'est pourquoi nous proposons que les cours d'alphabétisation prennent le pas sur les campagnes de sensibilisation.

L'actuel gouvernement du Bénin semble donner une place de choix à l'alphabétisation, vu qu'il dispose d'un Ministère chargé de l'alphabétisation. Nous proposons que les cours d'alphabétisation soient aussi le cadre des séances de sensibilisation de toutes sortes. Ces cours doivent, à chaque fois, rappeler aux parents que les enfants ont des droits qui doivent être respectés par tous, à commencer par eux-mêmes. Il faut également leur expliquer que le travail, l'exploitation et la traite des enfants sont interdits en République du Bénin et que ceux qui se livrent à de telles pratiques, même en tant que complices sont punis des mêmes peines que les coupables. Il faut que leur soit précisée la nécessité de scolariser les enfants. La gratuité de l'école maternelle et primaire est une réalité au Bénin. Tous les enfants ont donc le droit de bénéficier d'au moins une éducation élémentaire. Tous les adultes doivent y veiller. Ceux qui utiliseraient les services d'un enfant tout en le privant de ce droit verraient leur responsabilité engagée devant l'autorité compétente.

Nous proposons en outre, que les enfants soient eux aussi impliqués dans la lutte. Cela peut commencer par l'introduction des séances d'informations sur les droits et devoirs des enfants dans les programmes scolaires52. Lors de ces cours, l'informateur ou l'enseignant pourra sensibiliser les enfants sur les méfaits de la traite des enfants. Ceci permettra aux enfants de comprendre que la vie n'est toujours pas meilleure à l'extérieur. Les formateurs des parents pourront également leur faire comprendre que la traite dont sont victimes les autres enfants constitue un frein pour leur épanouissement.

52 Pour les enfants, l'école est le lieu de toutes les vérités. Faire des cours spéciaux aux enfants sur leurs droits et devoirs serait une réussite

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Il faut également faire comprendre aux populations, surtout aux parents, qu'un enfant doit être identifié par l'Etat afin d'être un citoyen Béninois à part entière et bénéficier de tous les droits à lui octroyés par les textes comme le droit à la protection. A cet effet, il faudrait que les parents aient la culture de faire enregistrer leurs enfants à l'état civil en se rendant dans les structures habilitées à recevoir de telles déclarations dès la naissance de l'enfant. Les chefs d'arrondissement et de quartier doivent sensibiliser les populations sur cette responsabilité qui leur incombe.

En effet, au nombre des conditions favorables à la traite des enfants figurent, l'inexistence de bulletin de naissance chez la plupart des enfants et l'absence de pièces d'identité. Les parents ne savent pas qu'ils sont en mesure d'établir des pièces d'identité à leurs enfants, et ce, sur leur autorisation. On parle de l'autorisation parentale, avec l'aval de l'autorité administrative compétente. Un début de solution a été trouvé au problème de non existence de bulletin de naissance. En effet, le Recensement à Vocation d'Etat Civil (RAVEC) a été initié en 2006. Il est actuellement à sa deuxième étape, celle de la délivrance des bulletins de naissance aux citoyens recensés lors de la première étape. L'informatisation du service de l'état civil permettra de disposer du bulletin de naissance de chaque enfant. Ceci servira en temps opportun, à faire le lien entre un enfant-victime et récupéré et ses géniteurs.

Les parents ne sont pas les seuls concernés par la sensibilisation. La vulgarisation des textes mais surtout des peines encourues permettra de dissuader les personnes qui s'investissent dans la traite ou celles qui y pensent.

Tous les canaux de sensibilisation sont à considérer. Les pièces théâtrales, la presse écrite, la radio, la télévision, l'internet ne sont pas à négliger. Des structures (ONG par exemple) peuvent s'investir exclusivement

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dans la ventilation de l'information relative à la lutte contre la traite des enfants.

B- Répression
L
a traite des enfants est punie en République du Bénin.

Le Chapitre II de la Loi n°2006-04 du 05 Avril 2006 y est consacré. La traite y est donc punie à toutes les étapes -de l'arrachement au cercle familial à l'exploitation en passant par le transport. L'Article16 de la loi stipule que « le père ou la mère qui, sciemment, a transporté et/ou a remis son enfant en vue de la traite de celui-ci ou qui a aidé d'une façon quelconque le trafiquant, encourt un emprisonnement de six (06) mois à cinq (05) ans.» Egalement, toute personne qui se serait livrée à la traite, écoperait d'une réclusion à temps de (10) ans à vingt (20) (Article 21). Bien que ne connaissant pas les motivations du législateur, nous estimons que ces peines ne sont pas suffisamment dissuasives.

En effet, la traite des enfants est une activité à laquelle bon nombre de personnes se sont livrées. Et pour décourager ces personnes, il faut que les peines soient suffisamment sévères afin de décourager ces individus de mauvaise foi. Le Bénin fait partie des pays ouest-africains, grands pourvoyeurs d'enfants destinés à l'exploitation. Cet état de chose signifie que les réseaux de trafiquants se sont installés et développés de part et d'autre des frontières. Ces trafiquants ne semblent pas être inquiétés par les peines qu'ils encourent.

Les Etats sont responsables des moyens juridiques à mettre en oeuvre pour lutter contre un phénomène qui ralentit leur développement. Ils sont également libres de choisir ces moyens, pourvu que ceux-ci ne soient pas en contradiction avec les règles du droit international. Les pays frappés par les trafics illicites de drogue, notamment les Etats de l'Amérique Latine, ont fait

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de cette infraction, un crime passible de la peine capitale qui peut aller de la réclusion à perpétuité à la peine de mort.

Sans rentrer dans les détails53, nous souhaitons que la traite des enfants soit punie de peines sévères, par exemple, la réclusion à perpétuité. Nous souhaitons que les parents qui, en toute conscience, ont livré leur enfant à la traite soient sévèrement punis.

Nous proposons que les cas de répression fassent l'objet de vulgarisation, ceci dans le but de dissuader ceux qui se rendent coupables de la traite des enfants. Que tous comprennent que la traite des enfants et toutes pratiques similaires sont sévèrement punies en République du Bénin.

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