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Evaluation à  mi- parcours du programme Badiene Gox. Cas de la commune de Diamniado au Sénégal

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par Valentin MOTHO
Ecole supérieure d'économie appliquée de Dakar (Sénégal ) - Ingénieur des travaux en planification et gestion des projets 2012
  

Disponible en mode multipage

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    REMERCIEMENTS

    Je voudrais remercier en premier lieu le Seigneur de m'avoir donné la santé, la sagesse, l'intelligence et surtout une disposition d'esprit sans laquelle, il m'était impossible de produire ce document. En effet, il a fallu l'assistance de Dieu pour mener à bien ce travail de recherche. Que ce Dieu soit glorifié aux siècles des siècles.

    Je tiens aussi à remercier quelques personnes pour leur contribution à la réalisation de ce mémoire. Tous mes remerciements à :

    · Mr Aboubacar SOW, mon directeur de mémoire pour sa disponibilité et surtout d'avoir accepté de me conduire dans ce travail de recherche.

    · Dr Aïda TALL, Coordinatrice du Programme Bajenu Gox à la DSR pour sa contribution dans la réalisation de ce document.

    · Mme. Faye, membre actif de l'équipe de la DSR pour son soutien constant dans l'élaboration de ce travail

    · Les populations, qui n'ont pas hésité à nous accorder leur précieux temps pour répondre aux questions en cette période difficile de jeûne du Ramadan et de travaux champêtres.

    · L'ensemble du corps professoral et le personnel de l'administration avec à sa têteMr Koumakh NDOUR, Directeur de l'ESEA.

    · Toutes les promotions de l'ESEA et en particulier la 38èmepromotion, promotion ELITE dont je ne saurais oublier de ma mémoire vu les bons moments passés ensemble durant mon séjour en terre sénégalaise.

    DEDICACES

    Pour rendre un hommage solennel à un certain nombre de personnes pour leur amour et leur soutien constant dans ma vie, je tiens à leur dédier ce mémoire qui est le fruit d'un long processus de recherche. Que ces personnes soient honorées.

    Je dédie ce mémoire à :

    · Mr Feu MOTHO Fidèle, mon père qui nous a quitté très tôt sans pouvoir jouir des fruits de notre labeur, sois aujourd'hui honoré et retrouves ici la reconnaissance de ton amour pour tes enfants et petits-enfants, j'ai appris avec toi les valeurs de la vie et je garde en mémoire ces mots Ce n'est qu'après ta mort que les Hommes reconnaissent ta valeur mais de ton vivant ils ne s'en préoccupent pas ou la morale du Laboureur et ses enfants de Jean De La FONTAINE

    · Mme. MOTHO Delphine née OBONO ESSONO, ma mère, te donner tout l'or du monde en échange de tous tes sacrifices ne serait qu'une goutte d'eau dans l'océan.

    · A vous mes enfants, surpassez ce que j'ai fait car le pays de la TERANGA m'a démontré qu'il n'y avait pas de limite d'âge dans les études. Seul les ambitieux plein de sagesse et de persévérance arrivent toujours à leurs fins.

    · A vous mes beaux-frères, Mrs MBOUITY MBOUITY Jean Pierre et ELLA MVONO Roger et mes très chers parents veuillez accepter cet humble travail pour tous vos soutiens moraux et financiers, pour cela, je vous en suis très reconnaissant.

    · A vous mes très chers disparus, que la terre vous soit légère et que le SEIGNEUR TOUT PUISSANT vous accueille dans son ROYAUME.

    TABLE DES MATIERES

    Remerciements I

    Dédicaces II

    Table des matières III

    Liste des sigles VII

    Liste des tableaux IX

    Liste des cartes X

    Liste des graphiques XI

    Liste des annexes XII

    Résumé analytique XIII

    Introduction 1

    PREMIERE PARTIE : CADRE DE REFERENCE

    CHAPITRE I : REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE 4

    CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE 7

    CHAPITRE III : CADRE CONCEPTUEL 12

    CHAPITRE IV : CADRE OPERATOIRE 14

    4. Question de recherche 14

    4.1 Question générale 14

    4.2 Questions spécifiques 14

    4.3 Objectif général 14

    4.3.1 Objectifs spécifiques 14

    4.4 Hypothèse de recherche 15

    4.4.1 Hypothèse principale 15

    4.4.2 Hypothèses secondaires 15

    4.4.3 Les indicateurs de recherche 15

    DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE ET DU

    CADRE METHODOLOGIQUE

    CHAPITRE V : CADRE DE L'ETUDE 18

    5. Situation géographique 18

    5.1 Historique et démographie de Diamniadio 20

    5.2 Situation socio-économique 22

    5.3 Situation sanitaire 22

    5.3.1 Système organisationnel du Ministère de la Santé et de la Prévention 23

    5.3.2 Présentation de la Division de la Santé de la Reproduction (DSR) 23

    5.3.3 Organigramme de la Division de la Santé de la Reproduction 24

    5.3.4 Les infrastructures sanitaires de la commune de Diamniadio 25

    5.3.5 La couverture sanitaire 27

    5.4 Situation socio culturelle 28

    5.5 Les équipements scolaires 28

    CHAPITRE VI : METHODOLOGIQUE 29

    6. Identification du thème de recherche et pertinence du sujet 29

    6.1 Identification du thème de recherche 29

    6.2 La revue documentaire 29

    6.3Echantillonnage 30

    6.4 Exploitation des données et outils de collecte 31

    6.4.1 Exploitation des données 31

    6.4.2 Les outils de collecte 32

    6.5 Limites et difficultés 33

    6.5.1 Limites 33

    6.5.2 Les difficultés rencontrées 33

    CHAPITRE VII: PRESENTATION DU PROGRAMME BADIENE GOX 34

    7.1 Objectifs et résultats 35

    7.1.1 Objectif global 35

    7.2.1 Les objectifs spécifiques 35

    7.2 Les résultatsattendus 35

    7.3 Zone d'intervention et les différentes composantes du programme 36

    7.3.1 La zone d'intervention 36

    7.4 Les grands axes du programme 36

    7.5 Les stratégies du programme 37

    7.6 Le cadre logique ou la logique d'intervention 39

    TROISIEME PARTIE : ANALYSE, INTERPRETATIONS DES RESULTATS
    ET RECOMMANDATIONS

    CHAPITRE VIII : PRESENTATION DES BENEFICIAIRES 42

    8.1 Le niveau d'instruction 42

    8.2 Situation matrimoniale 43

    8.3 L'âge des Badiene Gox 43

    CHAPITRE IX : ANALYSE DE L'EFFICACITE DU PROGRAMME 45

    9.1Analyse du niveau d'appréciation de la formation 45

    9.2 Analyse de la perception des bénéficiaires 47

    9.3 Analyse de l'appropriation des bénéficiaires 48

    9.4 Analyse de l'implication des Badiene Gox dans les activités du programme 48

    CHAPITRE X : ANALYSE ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS 50

    10 Analyse de la situation des activités avant et lors de la mise en oeuvre du programme 50

    10.1 Analyse des activités réalisées 51

    10.2 Analyse du processus de la mise en oeuvre du programme BADIENE GOX 51

    10.3 Analyse des insuffisances de la mise en oeuvre du programme BADIENE GOX 52

    10.4 Analyse des résultats 56

    10.5 Les leçons tirées 56

    CHAPITRE XI : RECOMMANDATIONS 58

    11 Recommandations 58

    11.1 Recommandations d'ordre général 58

    11.2Recommandations spécifiques 59

    12 Ebauche de plan d'actions 61

    CONCLUSION 63

    BIBLIOGRAPHIE 64

    Liste des annexes 1

    LISTE DES SIGLES

    ACDI : Agence Canadienne de Développement International

    BG : Bajenu Gox

    CCC : Communication pour le Changement de Comportement CDD : Comité Départemental de Développement

    CNLS : Conseil National de Lutte contre le SIDA

    CPN : Consultation prénatale

    CPON : Consultation post natale

    CRD : Comité Régional de Développement

    DSR : Division de la Santé de la Reproduction

    EDS : Enquête Démographique et de Santé

    EDS MICS : Enquête Démographique et de santé à Indicateurs Multiples

    EPS : Education Pour la Santé

    IBG : Initiative Bajenu Gox

    ICP : Infirmier Chef de Poste

    IEC : Information Education et Communication

    MCD : Médecin Chef de District

    OCB : Organisations Communautaires de Base

    OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

    OMS : Organisation Mondiale de la Santé

    PF : Planification Familiale

    PTF : Partenaires Techniques et Financiers

    PTME: Prévention de la transmission du SIDA de la mère à l'enfant

    PNDS : Programme National de Développement Sanitaire SIDA: Syndrome d'Immunodéficience Acquise

    SR : Santé de la Reproduction

    UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la Population

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1 : Tableau des indicateurs......................................................................................15
    Tableau 2 : Les infrastructures sanitaires
    .............................................................................25
    Tableau 3 : Tableau d'échantillonnage
    .................................................................................31

    Tableau 4 : Situation matrimoniale des Badiene Gox..........................................................43

    Tableau 5 : Niveau d'appréciation de la formation par les Badiene Gox..........................46

    Tableau 6 : Analyse de la situation des activités...................................................................50

    Tableau 7 : Plan d'ébauche....................................................................................................61

    LISTE DES CARTES

    Carte 1 : Les localités dans l'arrondissement de Diamniadio 19

    Carte 2 : Répartition spatiale de la population de Diamniadio 21

    Carte 3 : La couverture sanitaire 27

    LISTE DES GRAPHIQUES

    Graphique 1 : Le niveau d'instruction des bénéficiaires 40

    Graphique 2 : Répartition des Badiene Gox selon le groupe d'âge 43

    Graphique 3 : La perception des bénéficiaires 45

    Graphique 4 : Implication des bénéficiaires dans les activités du programme 49

    Graphique 5 : Les activités réalisées 51

    LISTE DES ANNEXES

    ANNEXE 1 2

    ANNEXE 2 8

    ANNEXE 3 11

    ANNEXE 4 15

    ANNEXE 5 16

    RESUME ANALYTIQUE

    Le rapport d'évaluation à mi-parcours réalisé en 2007 par l'ONU et relatif aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) avait catégorisé les pays en développement en trois (3) groupes. Le premier étant les pays ayant déjà atteint les OMD, le deuxième ceux en voie de les atteindre et enfin ceux qui, peut-être, ne risqueront de ne pas les atteindre suite aux retards trop accumulés dans l'exécution des OMD tel en est cas du Sénégal avec les OMD 4 et 5.

    Face à cette situation, le Sénégal par le biais de son gouvernement lança pour la première fois l'idée d'un programme communautaire dénommé Bajenu Gox (BG) qui pourrait s'avérer efficace afin de relever le défi d'ici l'an 2015 car étant la date butoir de tous les OMD.

    En effet, l'objectif premier de ce vaste programme est de réduire de 75% la morbidité, la mortalité maternelle, néo natale et infanto juvénile tout en se fondant sur les réalités socio-culturelles sénégalaises. Il devra permettre à court terme d'accroitre la demande de soins en santé de la reproduction chez la femme et chez les enfants de 0 à 5 ans.

    C'est dans cette optique, et en accord avec la Division de la Santé de la Reproduction (DSR), que nous avons mené ce travail de recherche dans la commune de DIAMANDIO qui consistait à :

    + Evaluer les résultats du programme Bajenu Gox (BG) dans cette zone

    + Mieux comprendre le mécanisme de mise en oeuvre

    + Evaluer le niveau d'appropriation par des différents bénéficiaires et acteurs intervenant dans le programme

    + Mesurer l'efficacité des stratégies développées

    + Formuler des recommandations concrètes suites aux faiblesses relevées afin d'améliorer ce dernier.

    Même si l'on constate que plus de 50% des résultats attendus ; utilisation accrue des services de Santé de la Reproduction par les populations cibles, adoption des comportements favorables à la santé des femmes, des nouveaux nés et des enfants par les familles, les hommes et les communautés et l'implication dans le programme des bénéficiaires, sont conformes aux objectifs fixés, il faut, cependant, noter que cette performance n'est pas une garantie de succès pour le programme dans la mesure où des facteurs externes et internes à celui-ci peuvent être des entraves.

    C'est pourquoi, afin d'améliorer ce programme et d'éviter les mêmes erreurs dans d'autres, l'étude s'achève en formulant ceci :

    1) Stratégies d'amélioration

    · Redynamiser les activités sources de retards dans la bonne marche du programme.

    · Redéfinir et réorganiser le cadre institutionnel du programme.

    · Faire un suivi périodique des activités visées par le programme.

    · Mesurer le niveau de réalisation et la qualité des activités.

    · Réajuster les stratégies les moins pertinentes du programme Badiene Gox.

    · Revoir et réorienter certains objectifs fixés par le programme.

    · Mobiliser d'autres partenaires techniques et financiers (ACDI, Banque Mondiale, AFD, OMS ect) que les courts délais d'élaboration du programme Badiene Gox n'avait pas permis d'impliquer.

    · Elargir les comités décisionnaires aux communautés.

    2) Recommandations

    · Créer un registre dans les structures sanitaires pour enregistrer les patientes référées par les BG permettant ainsi de mesurer la contribution du programme à l'amélioration des indicateurs de santé.

    · Penser à former d'autres Badiene Gox pour renforcer la couverture.

    · Doter les postes de santé de moyens suffisants pour faire face à la demande.

    · Financer le suivi des Badiene Gox.

    · Accentuer la sensibilisation auprès des populations.

    · Penser à motiver les Badiene Gox.

    En définitive, seule l'évaluation finale de 2015 permettra d'apprécier les résultats et les impacts pouvant déterminer sa pérennité.

    INTRODUCTION

    La mortalité en général, et en particulier celle des femmes en âge de procréer (15-49 ans) et celle des enfants de moins de cinq ans , est l'un des problèmes cruciaux de développement que connaissent les pays de l'Afrique au Sud du Sahara.

    Cependant, au sortir des indépendances, les niveaux de mortalité maternelle et infantile dans la plupart de ces pays ont connu des baisses considérables. A titre d'illustration, les estimations des Nations Unies (World Population, 1994) montrent bien que dans la plupart des pays africains, le taux de mortalité infantile est en moyenne en dessous de 100%o, alors que le niveau moyen de cet indicateur dépassait 150%o avant les années 1970. Cette transition de la mortalité des enfants peut être attribuée à plusieurs facteurs dont l'un des plus importants est le progrès de la médecine. En dépit de ce déclin, la situation sanitaire des femmes et des enfants en Afrique Subsaharienne demeure encore précaire par rapport à celle observée dans d'autres régions du monde. Au sein même des regroupements régionaux, des écarts de mortalité maternelle et infantile sont encore énormes tel est le cas du Sénégal où les conditions socio-économiques, socioculturelles, environnementales et sanitaires sont les plus précaires exposant ainsi les femmes enceintes et les enfants âgés de 0 à 5 ans.

    En effet, le taux de la mortalité infanto-maternelle est un indicateur très pertinent car il permet de montrer les disparités d'un pays à un autre, voire d'une région à une autre révélant ainsi l'inégale répartition spatiale des structures sanitaires de ce dernier.

    A ce titre, le Sénégal est un exemple patent. Si son taux de mortalité maternelle est de 401 selon l'Enquête Démographique et de Santé (EDS IV-2005) les régions de Kolda et de Tambacounda sont les plus touchées avec des taux allant de 600 à 700 décès maternels contrairement à celle de Dakar qui est en dessous de 200 car ayant un plus grand nombre de structures sanitaires bien équipées. Certes, des progrès ont été faits mais des doutes persistent quant à l'atteinte des OMD n°4 et 5 si les tendances actuelles se maintiennent.

    C'est ce qui fait dire au Directeur Général de l'OMS, Margaret CHAN ; « Des centaines de femmes enceintes vivantes hier soir n'ont pas vu le soleil se lever ce matin, certaines sont mortes en travail car leurs bassins sont trop rétrécis et déformés pour laisser passer le nouveau-né. Certaines voulant mettre fin à une grossesse non désirée sont mortes à domicile sur la table d'un avorteur inexpérimenté. D'autres sont décédées faute d'accessibilité dans une structure sanitaire pire où il n'y avait pas de sang pour compenser leur hémorragie et d'autres dans les convulsions

    d'éclampsie parce qu'elles étaient simplement trop jeunes pour devenir mères et n'avaient jamais été en consultation prénatale. Ce sont les femmes d'Asie, de l'Amérique Latine et de l'Afrique. »

    C'est la raison pour laquelle, les pouvoirs publics sénégalais, avec l'appui des partenaires et l'UNFPA en particulier ont mis en place le programme Badiene Gox. Il s'agit d'un programme à approche communautaire pour la promotion de la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant qui tient compte des réalités socio-culturelles du pays. Conscient du fait que le retard lié à la prise de décision d'aller à l'hôpital est toujours de rigueur, la solution devrait être donc trouvée auprès des populations, d'où l'intérêt du rôle des BG.

    Le travail des Bajenu Gox va de manière générale consister à la sensibilisation des populations sur les risques des grossesses non suivies, des accouchements non assistés, sur l'importance de la vaccination chez le nouveau-né et l'enfant de 0 à 5 ans et la planification familiale. Ce programme, s'il est mené tel que prévu, participera à l'accélération de la réduction de la morbidité et de la mortalité maternelle, néonatale et infantile, en stimulant la demande en Santé de la Reproduction (SR). Après plus d'un an d'existence, une évaluation à mi-parcours dans la commune de DIAMANDIO nous a semblé indispensable pour avoir une idée de son état d'avancement.

    Le document s'articule autour de trois (3) parties comprenant ;

    · Une première partie relative au cadre théorique qui comprend ; la problématique, la revue critique de littérature, la clarification conceptuelle et le cadre théorique.

    · Une deuxième partie portant sur ; l'approche méthodologique comprenant ; le cadre de l'étude, la population à l'étude, l'échantillonnage, la méthode et les outils de collecte.

    · Enfin, une troisième partie qui est relative à l'analyse, l'interprétation des résultats obtenus et les recommandations.

    PREMIERE PARTIE :

    CADRE DE REFERENCE

    CHAPITRE I : REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE

    Si la nécessité de l'évaluation est largement partagée, sa mise en oeuvre en pratique reste marginale, notamment dans le secteur de la santé car très complexe. Philippe Lefèvre, dans le rapport annuel d'activités du centre de santé d'Evry (2011), résumait la situation comme suit :

    " Notre Centre de santé fonctionne depuis 20 ans ; on nous demande de plus en plus à quoi il sert Or, comment l'évaluer, comment évaluer le travail fourni depuis tout ce temps ? Et l'évaluer en fonction de quoi ? Un de nos objectifs est d'améliorer la santé de la population. Comment évaluer cela ? "

    Dans une démarche de type communautaire, le programme s'inscrit toujours dans un environnement global, soumis à différents déterminants, sociaux, économiques, urbanistiques, culturels ; L'évaluation de l'activité aura besoin de données relatives à ces déterminants. Cela nous amène à dire que toute évaluation de programme de santé communautaire obéit donc à des techniques qui relèvent de disciplines diverses : santé publique, sociologie et anthropologie en d'autres termes utilise la méthode sociologique.

    Michel DEMARTEAU, dans Evaluation des pratiques communautaires dans les quartiers en santé, Education Santé, esquisse les caractéristiques d'une évaluation adaptée à une démarche de type communautaire. L'auteur constate tout d'abord l'inadéquation du modèle d'évaluation purement " expérimentaliste " ou méthode expérimentale, qui simplifie l'environnement en une série de variables facilement comparables, mesurables. Ce modèle quantitatif néglige les enjeux sociaux et la participation. Dans le schéma " production de connaissances - analyse - décision ", une évaluation spécifique aux pratiques communautaires doit donc être, avant tout, attentive à la participation de la communauté au processus, à l'analyse des résultats et à l'usage de ceux-ci.

    C'est dans ce même sens que Patton postulait en disant ; « qu'une évaluation est d'autant plus utilisée que les utilisateurs potentiels sont impliqués de manière personnelle, précoce et fréquente dans tout le processus d'évaluation. »

    Pour ce faire, il faut :

    · identifier et organiser les utilisateurs de l'évaluation.

    · identifier leurs questions d'évaluation.

    · sélectionner des méthodes pour produire des informations utiles

    · organiser la participation à l'analyse et à l'interprétation

    · négocier la diffusion et l'utilisation.

    Par contre, Alain DECCACHE, professeur à l'UCL dans ; Evaluer la qualité et l'efficacité de la promotion de la santé : approches et méthodes de santé publique et de sciences humaines, article paru dans Promotion & Education, volume IV, 1997 rappelle notamment que : "Evaluer un

    MOTHO Valentin, Mémoire de fin de cycle, ESEA 2012 Page 4

    programme de santé communautaire ne se limitait plus à l'atteinte des résultats fondées sur des chiffres mais à évaluer la performance de ses activités en d'autres termes prendre des décisions d'amélioration pouvant lui permettre d'assurer le suivi de celles-ci."

    PAME Patricia, Evaluation et promotion de la santé - Etat de la question à travers la littérature internationale, article extrait de Education santé, n° 102, novembre 1995.

    L'auteur, médecin de santé communautaire, prône le dépassement des méthodes d'évaluation traditionnelles, fondées sur les notions de quantité, au profit d'évaluations plus qualitatives qui font appel à une large participation de la communauté.

    Cécile FOURNIER, Médecin de santé publique, chargée d'expertise en promotion de la santé, Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES), affirmait que la question de la qualité se trouve en effet au « coeur » de l'évaluation de processus, jugée aujourd'hui indispensable en ce qu'elle permet de « comprendre » ce qui sous-tend fondamentalement l'efficacité et donc la qualité d'un programme de santé. La problématique de la qualité d'un programme se trouve également au fondement de toute stratégie de développement des activités correspondantes.

    Toutefois, il faut souligner que l'évaluation d'un programme de santé fondée sur la qualité présente des limites ; subjectivité de l'évaluateur, la fiabilité des résultats, la viabilité de la mesure (erreur d'échantillonnage) et la focalisation sur un seul centre d'intérêt.

    A la différence de CHAUVIN F., BRIXI O., ROUSILLE B., « Du bon usage de la communication en éducation pour la santé», Séminaire international, Château de BIERVILLE (Essonne), 16 et 17 décembre 1996, éd. CFES, 1998, 290 p. qui précisent que si l'on possède un certain nombre de référentiels qui permettent de dire si une campagne a été efficace, cela devient beaucoup plus compliqué dès qu'on s'intéresse aux buts ultimes de la campagne (résultats). Pour eux, aucune de ces deux approches n'est meilleure que l'autre : les différentes méthodes sont indiquées pour différentes situations. Il est donc préférable d'identifier et d'organiser les preneurs de décision et utilisateurs de l'information produite par l'évaluation pour définir à partir de leurs besoins la ou les méthodes à utiliser. Par conséquent, l'évaluateur devrait être suffisamment souple dans sa démarche pour être en mesure d'adapter ses approches et ses méthodes aux questions envisagées. Le mieux serait donc d'opter une évaluation formative car celle-ci permet de rectifier certaines erreurs lors de la mise en oeuvre du programme. Elle permet de donner la parole aux membres de l'organisme et à ceux de la communauté dans laquelle il s'insère. L'approche participative accorde une place centrale à la participation de toutes les personnes concernées. Elle prend en considération leurs valeurs, leurs points de vue, leurs intérêts et leurs attentes, à toutes les étapes du processus d'évaluation.

    Afin de donner notre avis, il serait judicieux de définir le concept de participation communautaire. Selon l'OMS, la participation communautaire est ; « un processus dans lequel les individus et les familles, d'une part prennent en charge leur propre santé et leur propre bien-être comme ceux de la communauté, d'autre part le développement de leur capacité à concourir à leur propre développement comme à celui de la communauté. Ils en viennent ainsi à mieux appréhender leur propre situation et être animé de la volonté de résoudre leurs problèmes communs ce qui les mettra en mesure d'être les agents de leur propre développement au lieu de se cantonner dans le rôle de bénéficiaires passifs de l'aide au développement. »

    Cela suppose qu'ils ne se sentent pas tenus d'appliquer les solutions classiques lorsqu'elles ne conviennent pas, mais qu'ils se rendent compte au contraire qu'ils ont la latitude d'innover pour trouver des solutions qui conviennent. Il leur faut acquérir la capacité d'apprécier une situation, de jauger les diverses possibilités qui s'offrent et de déterminer en quoi leur propre contribution pourrait consister. S'il faut que la communauté ait le désir d'apprendre, le devoir incombe au système de santé d'expliquer et de conseiller ainsi que de fournir des renseignements clairs sur les conséquences favorables et dommageables des interventions proposées comme sur leur couts relatifs.

    En définitive, nous devons retenir qu'il ne peut se développer durablement un système de santé sans pleine participation individuelle ou collective des bénéficiaires. Cette appropriation devra non seulement s'appliquer aux populations mais aussi aux professionnels du secteur et aux autres acteurs clés du dispositif sanitaire.

    Face à tout ce qui précède, l'évaluation formative serait la mieux appropriée pour le programme Badiene Gox dans la mesure où le plus important aujourd'hui n'est plus l'atteinte des résultats mais la responsabilisation des populations en d'autres termes impliquer celles-ci dans le processus des prises de décisions du programme.

    CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE

    Dans le souci de réduire la mortalité maternelle et infantile et afin d'atteindre les Objectifs 4 et 5 du Millénaire pour le Développement (OMD), l'Etat sénégalais en collaboration avec ses divers partenaires techniques et financiers en l'occurrence USAID/Sénégal et CHILD FUND ont, le 19 janvier 2009, lancé officiellement le programme BADIENE GOKH dans la région de KOLDA qui, selon le dernier rapport de statistiques sanitaires de 2009, a enregistré le taux de mortalité maternelle et infantile le plus élevé du pays soit 648 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes.

    Dans le même ordre d'idée, le PNUD en général et plus particulièrement l'UNICEF dans son rapport de 2009 intitulé « La situation des enfants dans le monde » dénonce une situation dramatique. Selon les statistiques sanitaires de 2008, 4 millions d'enfants sont morts dans les 28 jours suivant leur naissance et la mortalité maternelle, quant à elle, a été de 400 décès pour 100 000 naissances. Le rapport en soi fait le point sur les mesures pratiques qui devraient être mises en oeuvre pour réduire l'hécatombe dans les pays en voie de développement en général et au Sénégal en particulier. A titre d'illustration, Madame Marie Claire MUTANDA, responsable de la santé maternelle et néonatale d'UNICEF/Niger disait : « La situation n'est pas acceptable, les femmes sont une force de développement pour un pays. Nous devons leur donner l'accès à l'éducation et aux prises de décisions car il est impératif de créer un environnement social favorable dans la mesure où le manque d'éducation et l'inaccessibilité aux soins de santé jouent un rôle majeur dans cette mortalité très élevée dans les zones rurales car beaucoup plus ancrées dans les traditions ».

    Au niveau national, la mortalité liée à la grossesse et à l'accouchement constitue la première cause de décès chez les femmes en âge de procréer. Le ratio de mortalité maternelle qui est passé de 510 en 1992 (EDS II) à 401 en 2005 (EDS IV) pour 100 000 naissances vivantes reste encore préoccupant surtout dans les régions périphériques comme Kolda et Tambacounda très étendues, dont les structures sanitaires sont éloignées ou inaccessibles.

    Pour faire face à cette situation et honorer ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale afin d'atteindre les Objectifs 4 et 5 du Millénaire pour le Développement, le gouvernement du Sénégal a élaboré une feuille de route multisectorielle. Son but est d'accélérer la réduction de la mortalité et de la morbidité maternelles et néonatales. Les objectifs généraux au nombre de deux visent d'ici 2015 à réduire de 510 à 200 pour 100 000 naissances vivantes le ratio de mortalité maternelle et de 34,9 à 16 pour 1000 la mortalité néonatale.

    C'est dans cette optique que le ministère de la Santé et de la Prévention a fait des efforts pour améliorer l'accessibilité des soins de qualité par des investissements massifs dans les infrastructures et dans les ressources humaines et des modifications organisationnelles et institutionnelles qui vont dans le sens d'une meilleure accessibilité des soins pour tous.

    A titre d'exemple, aujourd'hui, Il a été institué une gratuité des accouchements dans les cinq régions (Kolda, Matam, Ziguinchor, Fatick et Tambacounda) celle des césariennes et des évacuations sanitaires du centre de santé vers le niveau de référence.

    Les problèmes de santé des femmes constituent une préoccupation de premier plan, en raison de leur diversité et de leur complexité. En effet, la précarité des conditions de vie des femmes, leur charge de travail, la fragilité de leur état nutritionnel, les grossesses multiples et rapprochées et leurs multiples charges sociales sont autant de contraintes qui pèsent sur leur santé.

    Le niveau de mortalité maternelle est le plus élevé avec, d'après les estimations de l'OMS, en moyenne 700 décès maternels pour 100000 naissances vivantes. La plupart des grossesses en milieu rural dans les pays en développement se terminant encore à domicile, les estimations du niveau de la mortalité maternelle dont on dispose ne reflètent que grossièrement la réalité à l'échelle régionale.

    Or l'évaluation à mi-parcours des activités visant à réduire la mortalité maternelle et infantile nécessitent de disposer de données de qualité et d'indicateurs fiables dans ce domaine. Au Sénégal, le taux moyen est estimé à 3,33 pour 1000 naissances vivantes soit approximativement 9 décès surviennent tous les jours.

    Aussi l'importance de l'intervention des facteurs environnementaux défavorables contribue à la mortalité élevée des femmes ;

    - Les avortements provoqués clandestinement (APC) - Le manque de personnel qualifié.

    - Le sous - équipement des infrastructures.

    - L'accès difficile aux médicaments.

    - L'analphabétisme, l'ignorance et la pauvreté.

    A cet effet, le Plan National d'Action de la Femme 1997-2001 en ces pages 42 et 44 révélait que les causes de mortalité maternelle n'étaient pas seulement liées aux facteurs obstétricaux mais aussi aux facteurs socio-culturels car il faut souligner que certaines pratiques traditionnelles ont des conséquences néfastes voire désastreuses sur la santé physique et mentale de la femme.

    L'excision et l'infibulation sont des mutilations sexuelles. Leur pratique encore concerne environ 15 % de la population. La fréquence de l'excision varie selon les zones et les ethnies. Les foyers recouvrent les zones Hal Pulaar et celles d'influence mandeng, y compris en pays Joola. En zone urbaine, elle est pratiquée par les Soninké et certains groupes Bambara et Hal Pulaar.

    En milieu traditionnel, l'accouchement est interprété comme une épreuve qui situerait la femme entre la vie et la mort. Ceci est d'aileurs ilustré par le dicton " elle est sauvée de la mort " (mucc na en wolof) pour dire qu'elle a accouché. Il existe très souvent une préparation " psychologique " à la douleur pour aiguiser le courage de la parturiente. En effet, crier ou extérioriser sa souffrance, au cours de l'accouchement est considéré comme une honte, un déshonneur pour toute la famille.

    Seulement 39% des mères ont fait l'objet d'une surveillance prénatale (de une à quatre consultations) mais, dans la majorité des cas, de qualité très insuffisante. En effet, des paramètres importants tels que la recherche d'albuminurie, la prise de la tension artérielle, la surveillance du poids et l'examen du bassin ont souvent été négligés.

    L'âge moyen au premier mariage se situe, encore de nos jours, autour de 15 ans. Le mariage peut survenir déjà vers dix ans. Pour nombre de familles, ces mariages précoces, généralement arrangés ou forcés, permettent de prévenir le vagabondage sexuel et le déshonneur que constitue la grossesse hors mariage, dans la famille, notamment chez les adolescents. En cas d'échec du mariage arrangé ou forcé, les conséquences sociales peuvent être graves : fugues multiples, abandon du domicile conjugal, divorce, prostitution.

    Au plan médical, les conséquences peuvent être désastreuses. Le développement insuffisant des voies génitales de la jeune fille, peut gêner le déroulement de la grossesse avec, pour conséquence, la prématurité. En outre, lors de l'accouchement, le foetus progresse difficilement dans la filière génitale maternelle, un travail prolongé, une mortalité périnatale, une atteinte neurologique avec paraplégie etc.

    Par ailleurs, comme le souligne le rapport préliminaire de l'EDS V-MICS 2010/2011, l'état nutritionnel des enfants âgés de 0 à 5 ans tous sexes confondus seraient en partie une des principales de la mortalité infantile. De cette étude, il ressort que le taux de cette dernière était plus élevé en milieu rural qu'en milieu urbain soit 11% contre 21%. En d'autres termes, au Sénégal, environ un enfant sur dix (10) risque de mourir avant d'atteindre 5 ans.

    Pour l'essentiel, les causes de mortalité infantile le plus souvent enregistrés sont :

    · Le paludisme

    · L'anémie aigüe

    · La diarrhée aigüe

    · Les infections respiratoires

    · Les malformations congénitales

    · La malnutrition

    En sus de celles-ci s'y ajoutent d'autres facteurs non négligeables :

    - La zone (Les risques de décès sont plus élevés chez les enfants des zones rurales)

    - La situation économique des parents (Les enfants des ménages les plus pauvres ont deux à

    trois fois plus de risques de mourir avant leur cinquième anniversaire que ceux des ménages

    les plus riches).

    - L'analphabétisme des mères (Le niveau d'éducation de la mère est un puissant déterminant de la survie de l'enfant).

    Pour que toutes ces stratégies permettent de résorber les gaps importants notés dans la réalisation des OMD, il est nécessaire d'assurer une meilleure coordination entre les services responsables de la gestion de la santé de la mère du nouveau-né, de l'enfant et de l'adolescent. Il importe, également, de promouvoir la multi-sectorialité dans la prise en charge du couple mèreenfant, d'accroitre les ressources financières allouées aux programmes de Santé et de la Reproduction et de sécuriser l'approvisionnement suffisant en produits SR et médicaments traceurs de la PCIME.

    En outre, si les décideurs, les communautés et les intervenants souhaitent atteindre d'ici 2015 les OMD 4 et 5 il faudrait qu'ils s'approprient cette initiative des Badiène Gox dans la mesure où un accent particulier devra être mis dans les régions difficiles ayant des indicateurs moins performants. Il s'agira par contre, en collaboration avec les communautés, de mettre en place les mécanismes et cadres permettant d'assurer leur participation, adhésion et responsabilisation dans la

    mise en oeuvre et l'évaluation des activités. L'appropriation des objectifs de santé par les leaders sociaux et la communauté jouera un rôle important dans la prévention et la prise en charge des maladies. L'analyse situationnelle participative, le renforcement de capacités, la médiation et le recours aux ressources physiques et intellectuelles de la communauté en seront les principales composantes.

    Par ailleurs sur le plan socioculturel, les valeurs et pratiques sociales positives seront renforcées et mises à contribution pour la protection et l'amélioration de la santé. Les pratiques néfastes seront ciblées par des programmes de recherche socio comportementale, d'éducation et de sensibilisation en vue de leur abandon. L'échéance de 2015 reste un défi majeur pour le Sénégal et de nombreux pays en voie développement si ceux-ci veulent bien renverser la tendance.

    Par conséquent, au-delà de former des Badiène Gox dans l'ensemble du pays, il serait très important de souligner l'apport véritable sur les bénéficiaires directs et indirects afin de juger la pertinence de ce programme par une évaluation à mi-parcours des résultats qu'ils soient positifs ou négatifs car cette étude se veut un cadre d'appréciation de celles-ci sur les intéressées et sur le système sanitaire d'où notre question de recherche : «Les activités inscrites dans le programme Badiene Gox sont-elles de nature à contribuer de manière efficace à la réalisation des objectifs fixés ?».

    CHAPITRE III : CADRE CONCEPTUEL

    Ce chapitre se propose de définir et de clarifier certains des concepts qui seront utilisés dans le cadre opératoire.

    Evaluation

    L'évaluation peut être définie comme une mesure systématique et objective des résultats d'un projet, d'un programme ou d'une politique en vue de déterminer sa pertinence et sa cohérence, l'efficience de sa mise en oeuvre, son efficacité et son impact ainsi que la pérennité des résultats obtenus. Il existe plusieurs types d'évaluation :

    L'évaluation ex ante pour désigner les études préalables à la conception et au lancement du projet ;

    L'évaluation à mi-parcours ou des résultats intermédiaires permet de réajuster les stratégies de mise en oeuvre pour un bon déroulement et pour une atteinte des objectifs du projet.

    L'évaluation finale qui généralement est réalisée juste après la fin du projet pour en faire le bilan et voir s'il y a lieu de le reconduire ;

    L'évaluation ex post qui correspond à des études réalisées plusieurs mois, voire plusieurs années après la fin du projet, pour mesurer ses effets sur la population bénéficiaire

    L'évaluation formative

    L'évaluation formative vise à améliorer le fonctionnement d'un projet, d'un programme où d'une politique existante. Cela dit, elle est effectuée durant la mise en en oeuvre du projet et correspond à l'évaluation en cours ou à mi-parcours. Cette évaluation associe acteurs et operateurs, qui vont se former durant l'évaluation pour ensuite orienter le cours du projet si nécessaire. Cependant, cette évaluation peut être réalisée aussi bien par l'équipe de suivi évaluation interne au projet que par une équipe d'évaluation externe.

    En effet, ce type d'évaluation cadre bien avec notre thème dans la mesure où elle nous permet d'apprécier si les objectifs fixés sont en adéquation avec les résultats attendus.

    Efficacité

    C'est la comparaison entre les objectifs et les résultats fixés au départ et ceux atteints au moment de l'évaluation.

    Selon le FIDA (Fonds International de Développement Agricole) « l'efficacité est le degré de réalisation des objectifs d'un projet. L'efficacité s'apprécie par comparaison entre résultats obtenus et résultats attendus tant du point de vue quantitatif que du point qualitatif ».

    La mortalité maternelle : La mort maternelle, entendue à l'origine comme le décès d'une femme donnant naissance à un enfant, a été étendue depuis quelques années à tout décès de cause obstétricale survenant au cours de la grossesse, l'accouchement, ou dans les suites de couches jusqu'à 42 jours.

    La mortalité infantile : Elle représente le nombre de décès d'enfants de moins de 1 an (de la naissance à 365 jours révolus) rapportés à 1 000 naissances vivantes pour l'année.

    CHAPITREE IV : CADRE OPERATOIRE

    Afin de donner un caractère scientifique à cette étude, il nous a été nécessaire de fixer les questions, les objectifs et les hypothèses suivants :

    4 Questions de recherche

    4.1 Question générale :

    Les activités inscrites dans le programme Badiene Gox sont-elles de nature à contribuer de manière efficace à la réalisation des objectifs fixés ?

    4.2 Questions spécifiques

    1) Est-ce que les activités de l'IBG ont été réalisées comme prévu?

    2) Quels sont les facteurs entravant ou facilitant la mise en oeuvre du programme ?

    3) Est-ce que les activités atteignent les cibles ?

    4) Comment se fait le suivi du programme ?

    5) Quel est le niveau de synergie entre les différentes parties prenantes du programme ?

    4.3Objectif Général

    Procéder à une évaluation à mi-parcours du programme Badiene Gox dans la commune de Diamniadio.

    4.3.1 Les Objectifs spécifiques

    1) Comprendre les mécanismes de la mise en oeuvre du programme Badiene Gox.

    2) Evaluer le niveau d'appropriation des différentes parties prenantes du programme Badiene Gox.

    3) Mesurer l'efficacité des stratégies développées de la mise en oeuvre du programme Badiene Gox.

    4) Formuler des recommandations pratiques à partir des résultats et des enseignements tirés

    pour une amélioration du programme Badiene Gox.

    4.4 Hypothèse de recherche.

    4.4.1 Hypothèse principale

    L'implication de toutes les parties prenantes dans les activités favorise les bons résultats du programme Badiene Gox.

    4.4.2 Hypothèses secondaires.

    1) Les bénéficiaires perçoivent de manière efficace les résultats du programme.

    2) Les bénéficiaires ont une meilleure appropriation du programme.

    4.4.3 Les indicateurs de recherche

    Tableau 1 : Les indicateurs de recherche

    Hypothèse 1 : Les bénéficiaires perçoivent les résultats du programme.

    Variable

    Indicateurs

    Outils de collecte

    Variable Indépendante

    La perception des bénéficiaires

    - Nombre de personnes impliquées dans les activités du programme

    - Degré de satisfaction des bénéficiaires par rapport aux résultats.

    - Guide d'entretien/Questionnaire

    - Focus group

    - Questionnaire

    Hypothèse 2 : Les bénéficiaires ont une meilleure appropriation du programme.

    Variable

    Indicateurs

    Outils de collecte

    Variable Indépendante

    -Niveau d'implication des

     
     

    bénéficiaires dans les

    - Guide d'entretien/Questionnaire

     

    activités du programme

    - Focus group

    L'implication des bénéficiaires

    - Nombre de personnes de sexe masculin

    impliquées dans les activés

    - Guide d'entretien/Questionnaire

     
     

    - Questionnaire/Guide d'entretien

     

    - Types de rapports présentés aux décideurs

     

    PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE ET DU
    CADRE METHODOLOGIQUE

    DEUXIEME PARTIE :

    CHAPITRE V : CADRE DE L'ETUDE

    5. Situation géographique

    Diamniadio située à 35 kilomètres de Dakar (capitale régionale) dans le Département de Rufisque était un village de l'ex-communauté rurale de Sébikotane. C'est le 12 février 2002 par décret présidentiel n° 2002-171 qu'il a été érigé en commune. Elle est composée de dix-neuf (19) quartiers. Son nouveau statut lui offre de réelles perspectives d'auto développement dans le contexte actuel de la décentralisation où un accent particulier est mis sur la valorisation des ressources humaines et des potentialités naturelles locales.

    De par sa position de carrefour à l'intersection de RN 1 et de la RN 2, Diamniadio est un véritable noeud de communication et bénéficie d'atouts certains pour assurer le développement local. La Commune de Diamniadio bénéficie de la proximité d'un marché de consommation de plus de 2 millions d'habitants, constitués par les Régions de Dakar et de Thiés. Cette configuration spatiale et cette position stratégique offrent à la Commune une multitude d'opportunités relationnelles.

    La commune de Diamniadio, qui a une superficie de 15 000 hectares et une population estimée à 15 000 habitants, est limitée :

    + au Nord par la Commune de Sébikotane,

    + au Nord-Est par la Communauté Rurale de Yène et une partie de la commune de Sébikotane,

    + au Nord-Ouest par la Commune de Bargny,

    + au sud par la Communauté rurale de Yène.

    Source : Centre de Suivi Ecologique de Dakar

    Carte 1: Localités dans l'arrondissement de Diamniadio

    5.1. Historique et démographie de Diamniadio

    L'installation des communautés humaines dans le terroir de Diamniadio relève d'un long processus social, culturel et économique. Avant 1937, la zone était essentiellement habitée par des lébous dans les Dènes, les sérères dans le Dougar et les peulh dans le Ndoyène et Déni Youssou. Les quartiers de Diamniadio et Sébi Ponty, les plus peuplés vont s'implanter plus récemment après 1937, coïncidant avec la date d'installation de l'école normale William Ponty.

    L'implantation des populations dans la zone se justifie ainsi par des raisons économiques :

    + Transfert en 1937 de l'école normale William Ponty à Sébikhotane, près de Rufisque, dans une ancienne caserne située le long de la ligne de chemin de fer. Sébi William Ponty (ou Séby Ponty) est aujourd'hui le nom du village créé par le personnel africain de l'École. Situé aujourd'hui dans la commune de Diamniadio, il compte aujourd'hui près de 2031 habitants en 2010 et environ 1803 parcelles dont 184 carrées effectivement habitées

    + Implantation des agroalimentaires au début des années 70, avec les périmètres agricoles de l'ex société Sénégalo hollandaise Bud- sénégal.

    + Implantation des périmètres agricoles de la société Saaf à proximité de Bud et exploitation arboricole de la famille Sharara entre Dougar, Mbouka et Diamniadio.

    + La position stratégique de Diamniadio par rapport à Dakar, Thiès et Mbour facilitant le développement des échanges commerciaux.

    + Récemment, accentuation du phénomène d'exode urbain vers la zone pour des besoins d'habitation.

    La population de Diamniadio qui était de 10 898 habitants en 2007, est estimée aujourd'hui à 15000 personnes avec un taux de croissance annuel de 1,7%.

    Carte 2 : Répartition de la population dans l'arrondissement de Diamniadio

    Source : Centre de Suivi Ecologique de Dakar

    5.2 Situation socio-économique

    Bien qu'étant un futur pôle économique de par sa situation géographique (Carrefour des RN1 et RN2), l'économie locale s'appuie sur deux principaux secteurs : l'agriculture et le commerce.

    · L'agriculture qui est l'activité traditionnelle, occupe encore aujourd'hui la majorité des actifs (62,5%).

    · Le commerce (25%) de plus en plus développé est favorisé par la situation de Diamniadio en qualité de commune de transit. Ce commerce qui concerne les produits agricoles s'oriente de plus en plus vers la restauration et les produits de l'artisanat local

    · Les autres secteurs d'activités (12,5%) comme l'élevage et l'artisanat offrent également des emplois non négligeables même s'ils souffrent de contraintes organisationnelles et financières.

    5.3 Situation sanitaire

    La mortalité maternelle, néonatale et infanto juvénile reste une grande préoccupation malgré les nombreux programmes visant à l'améliorer. Chaque année environ 536 000 femmes meurent de complications de la grossesse ou de l'accouchement, dont 99% dans les pays en développement et notamment en Afrique (OMS, 2009). La communauté internationale s'est ainsi engagée à réduire de 2/3 le taux de mortalité infanto juvénile et de 3/4 celui de la mortalité maternelle entre 1992 et 2015. L'évaluation à mi-parcours des OMD a montré que si des initiatives nouvelles ne sont pas prises, le Sénégal risque de ne pas être au rendez-vous de 2015.

    En effet, malgré les efforts financiers de l'Etat d'augmenter le budget initial du Ministère de la Santé et de la Prévention de 4%, les indicateurs de santé quant à eux ne suivent pas dans la mesure où les tendances s'écartent largement des prévisions. Par exemple, en 2005 le taux de mortalité maternelle était de 401 décès maternels pour 100000 naissances vivantes (EDS, 2005), alors que les prévisions étaient de 275 décès Il en est de mème pour la mortalité infantile.

    Par ailleurs, d'autres études montrent également un taux d'achèvement des Consultations Prénatales (CPN) encore faible estimé à 40%, un taux d'accouchement dans les structures de santé de 66,9% (DSR, 2009), une prévalence contraceptive faible de 12% (EDS, 2005) et un taux de recrutement en Planification Familiale (PF) également faible de 5,3 (DSR, 2009). Cette situation sanitaire non élogieuse est due à plusieurs facteurs ; l'accessibilité des structures sanitaires et à leur sous équipement, à la pauvreté des ménages et aux croyances culturelles.

    5.3.1 Système organisationnel du Ministère de la Santé et de la Prévention (DSR).
    Le système de santé sénégalais en forme pyramidale est divisé en trois (3) niveaux :

    · l'échelon central qui est constitué du cabinet du ministre, des directions et services rattachés

    · l'échelon régional est celui de la région médicale correspondant à une région administrative

    · l'échelon périphérique correspond au district sanitaire dans lequel on devrait retrouver au moins un centre de santé et un réseau de postes de santé qui sont implantés dans les communes, les chefs-lieux de communauté rurale ou les villages relativement peuplés.

    5.3.2 Présentation de la Division de la Santé et de la Reproduction (DSR)

    La Division de la Santé et de la Reproduction du Ministère de la Santé et de la Prévention du Sénégal organise et coordonne les activités préventives, promotionnelles et curatives concernant la santé et le bien-être de l'enfant, de l'adolescent et du couple mère-enfant, ainsi que la planification familiale. En sa qualité de structure centrale, la DSR est chargée de :

    · mettre en oeuvre la politique définie en matière de la sante de la reproduction

    · élaborer des documents de cadre de référence en matière de la sante de la reproduction

    · assurer le renforcement des compétences des prestataires dans le domaine de la DSR

    · assurer le suivi et l'évaluation des programmes mises en oeuvre en matière de la sante de la reproduction

    · Initier des études et recherches qui sont de nature à promouvoir le développement de la santé de la reproduction.

    5.3.3 Organigramme de la Division de la Santé et de la Reproduction

    La Division de la Santé et de la Reproduction intervient dans les domaines relatifs à la santé de la mère, du nouveau-né, de l'enfant, de l'adolescent, et les personnes âgées, ainsi que la planification familiale et aux aspects qui touchent la qualité des services, le suivi et l'évaluationOrganisation.

    Direction

    Bureau

    Planification

    Familiale

    Secrétariat

    Bureau Santé de la Mère

    Bureau Santé Périnatale et

    Néonatale

    Cellule Administrative

    Cellule

    Logistique

    Bureau Planification, Suivi-

    Evaluation et Recherche

    /jeunes

    Bureau Santé de la

    Reproduction

    des adolescents

    La Division comprend :

    Le Bureau de la Santé de la mère.

    Le Bureau de la Santé de l'enfant et du nouveau-né.

    Le Bureau de la Santé de la reproduction de l'adolescent et jeunes. Le Bureau de la Planification familiale.

    Le Bureau de la promotion de la sante de la reproduction. Le Bureau de suivi et évaluation, planification et recherche. La Cellule d'administration et finance.

    La Cellule de la logistique

    5.3.4 Les infrastructures sanitaires de la commune de Diamniadio

    Tableau 2: Niveau d'équipements des infrastructures sanitaires

    Structures

    Localisation

    Date de

    création

    Origine de

    Financement

    Personnel

    Installations disponibles

    Ambulance

    Centre de santé

    Elisabeth DIOUF

    Diamniadio Nord

    1996

    Fondation Solidarité Partage

    74

    Eau Electricité Téléphone

    En panne

    Poste de santé de Dougar I

    Dougar I

    1993

    Communauté rurale de Yène

    4

    Eau Electricité

    Non

    Poste de santé de Sébi Ponty

    Sébi Ponty

    1985

    Communauté rurale de Yène

    4

    Eau Electricité

    Non

    Hôpital Pédiatrique National

    Diamniadio

     

    Coopération chinoise

     

    Eau Electricité Téléphone

    Non

     

    Source : Enquête Mémoire, MOTHO Valentin, ESEA 2012

    A la lecture du tableau ci-dessus, il ressort que ces structures sanitaires bien que globalement fonctionnel révèlent des insuffisances dans la dotation en matériels, en personnel et en bâtiments car étant vétustes tel indiqué ci-dessous.

    ~ Le centre de santé Elisabeth Diouf

    Le centre de santé situé à Diamniadio a été construit et financé en 1996 par la fondation Elisabeth Diouf « Solidarité/Partage». Il a un statut particulier, car il est géré par le Ministère des Forces Armées. Il compte neuf services dont les plus importants sont la radiologie, le bloc opératoire, le service hospitalisation et la maternité. Les salles d'hospitalisation au nombre de 18 avec 56 lits sont cependant dans un état déplorable. L'incinérateur pour le traitement des déchets biomédicaux n'est pas fonctionnel. Les trois ambulances sont également en panne. Cette situation est liée à l'insuffisance des travaux de maintenance et d'entretien, que les recettes du comité estimées à environ 45.000.000 F CFA par an, ne parviennent pas à couvrir. Ces recettes permettent de prendre en charge l'achat des médicaments, d'effectuer les travaux de maintenance tels que l'achat de fourniture de bureau ou d'outils de gestion et la motivation du personnel communautaire.

    MOTHO Valentin, Mémoire de fin de cycle, ESEA 2012 Page 25

    ~ Le poste de santé de Dougar I

    Le poste de santé de Dougar I a été construit et financé en 1993 par la communauté rurale de Yène. Il dessert les localités proches comme Mbounka Bambara, Dougar II, Dougar ouest, Dougar Peulh et Ndoukhora Peul. Il dispose d'une salle de consultation, d'une salle d'hospitalisation de deux lits et d'une pharmacie. Le poste de santé ne dispose ni d'ambulance ni de blocs d'hygiène.

    ~ Le poste de santé de Sébi Ponty

    Le poste de santé de Sébi Ponty a été construit et financé en 1985 par la communauté rurale de Yène pour une valeur de 5.000.000 F CFA. Il a une salle de consultation mais ne dispose pas de salle d'hospitalisation, de blocs sanitaires encore moins d'ambulance. Son personnel soignant est au nombre de 4, et composé d'une infirmière et de trois aides-soignantes.

    Si l'on se réfère aux normes de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et à celles d'allocation des ressources actuellement appliquées par le Ministère de la Santé qui préconisent la desserte suivante :

    + un hôpital pour 150.000 habitants

    + un centre de santé pour 15.000 à 50.000 habitants

    + un poste de santé pour 10.000 à 15.000 habitants

    Il ressort que la couverture sanitaire, compte tenu de la population, de la commune de Diamniadio est appréciable dans la mesure où tous les quartiers sont situés à moins de 5 kilomètres d'une structure de soins ce qui favorise ou permet l'accès aux différentes structures de santé.

    Source : Centre de Suivi Ecologique de Dakar

    5.3.5 La couverture sanitaire

    Carte 3 : Répartition des postes de santé dans l'arrondissement de Diamniadio

    5.4 Situation socio-culturelle

    Selon le rapport annuel des statistiques sanitaires de 2009, il ressort que si le taux de mortalité maternelle reste encore élevé dans certaines régions, cela proviendrait de plusieurs facteurs notamment : l'analphabétisme des femmes en âge de procréer et les dogmes traditionnels qui ne leur permettent pas d'avoir un réel pouvoir décisionnaire sur leur santé de reproduction.

    En effet, le Pr NDIAYE dans son article « Les déterminants socioculturels du retard de la 1ère consultation prénatale dans un district sanitaire » démontre que les femmes résidant en milieu urbain et ayant bien suivi leurs quatre (4) consultations prénatales prévues étaient à l'abri de toutes complications de grossesse contrairement à celles se trouvant en milieu rural. Ces dernières justifient leur retard en consultation prénatale par le fait que la divulgation, à l'entourage, de leur premier mois de grossesse serait une occasion bénéfique pour « les mauvais esprits » de porter atteinte à la vie de l'enfant et que la religion musulmane impose à la femme enceinte à se faire consulter rien que par une congénère.

    5.5 Les équipements scolaires

    Malgré son évolution démographique, la commune ne possède que cinq établissements d'enseignement primaire. La répartition de ces écoles montre une certaine disparité spatiale. Le quartier le mieux lotis en matière d'équipements scolaires est celui de Mbounka Bambara dont la desserte est la plus élevée. Les zones déficitaires et dont la population est assez importante sont la zone 1, 4 et 5 (Diamniadio sud, Dougar 2 et Déni Malick Guéye etc.) Toutefois, ces localités sont situées à moins d'un kilomètre d'un établissement primaire. La commune de Diamniadio dispose actuellement de 36 classes pour une population scolaire de 1084 élèves soit une moyenne de 51 élèves par classe. Le nombre moyen d'élèves par salle de classe est acceptable si l'on tient compte des normes du Ministère de l'Education qui le fixe au maximum à 60.

    CHAPITRE VI : METHODOLOGIE

    L'objectif visé par cette rubrique est de montrer la démarche méthodologique. Cette dernière est définie comme un ensemble d'opérations utilisées pour atteindre, démontrer et vérifier une vérité. Il s'agit ici pour nous de montrer celle qui a été entreprise pour mener à bien notre travail de recherche

    Pour cela, nous avons retenu la méthode d'évaluation à mi-parcours. La réalisation de ce travail a été l'objet d'un long processus constitué de plusieurs étapes à savoir :

    · Identification du thème/pertinence du sujet

    · La revue documentaire

    · L'échantillonnage

    · La définition des instruments de collecte

    · La collecte des données

    · Exploitation des données et les outils de collecte

    · Limites et difficultés

    6. Identification du Thème de recherche.

    6.1 L'identification du Thème de recherche

    L'identification du thème n'est pas le fruit d'un pur hasard car un facteur majeur a déclenché cela en l'occurrence les décès des jeunes mères et des enfants âgés de 0 à 5 ans dans les pays en voie de développement. Qui de nous resterait insensible devant la perte d'un être humain dont on aurait pu sauver la vie à temps ?

    C'est dans ce contexte dramatique que nous est venue l'idée de faire un travail de recherche sur l'évaluation des résultats du programme BAJENU GOX dans la commune de DIAMNIADIO car étant un sujet d'actualité et relatifs aux OMD 4 et 5.

    6.2 La revue documentaire

    Comme son nom l'indique, La revue documentaire doit être basée sur l'information documentaire disponible. Il ne s'agit donc pas de mener des enquêtes auprès de groupes-cibles pour recueillir des données primaires mais plutôt de rechercher, collecter, lire et analyser les informations bibliographiques existantes sur la question de l'évaluation à mi-parcours ou des résultats intermédiaires d'un programme de santé communautaire. Nous tenons à noter ici que la

    documentation de notre revue de la littérature est toute diverse (Productions scientifiques ou médicales, coupures de presse, mémoires, thèses et rapports d'ONG ayant traité ce sujet).

    C'est pourquoi cette partie méthodologique s'articule en plusieurs étapes à savoir ;

    ~ Collecte et analyse de l'information documentaire

    > La première étape de cette recherche a porté sur le recensement et la collecte de l'information documentaire relative à notre thème.

    En effet, il fallait donc recenser et collecter des données qualitatives et quantitatives existantes sur l'ensemble la question. Ces documents ont été recensés et collectés au niveau des principales structures suivantes :

    · La bibliothèque de l'ESEA.

    . Le Ministère de la Santé et de la Prévention.

    · La bibliothèque universitaire de l'Université de Dakar.

    . La bibliothèque du CESAG à Dakar.

    · Le Centre de Formation et de Recherche en Santé de la Reproduction (CEFOREP).

    · L'Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID).

    . L'Agence Nationale des Statistiques et de Démographie.

    > La seconde étape de cet exercice a consisté en une lecture attentive des documents collectés en vue de repérer les thèmes relatifs aux objectifs de cette revue de littérature.

    > La troisième, étape quant à elle, a porté sur l'analyse de la documentation disponible. Celleci s'est d'abord attachée à synthétiser au niveau de chaque document les informations se rapportant à notre travail de recherche qui, par la suite, nous a permis de les regrouper afin d'identifier les différentes théories ou approches défendues par certains auteurs.

    Par ailleurs, outre ces différentes structures et afin d'enrichir notre travail de recherche, de nombreux sites internet ont été consultés en l'occurrence mémoire online.

    6.3 Echantilonnage

    Suite à l'hétérogénéité de notre population mère qui est de 65 personnes à enquêter et afin d'avoir un échantillon représentatif de cette dernière, notre choix a été porté sur la méthode d'échantillonnage par choix raisonné qui consiste, grâce aux outils de collecte (questionnaire, guide d'entretien, focus groupe ect) à recueillir auprès des cibles sélectionnées toutes les informations désirées.

    C'est dans ce contexte que nous avons pris avec un niveau de confiance de 95% et une marge d'erreur de 5%, retenu une taille de 18 (Dix-huit) personnes à enquêter chiffre obtenu grâce au logiciel SURVEGUY.

    Tableau 3 : Tableau d'échantillonnage

    Les unités d'investigation

    Effectif

    Pourcentage

    Badiene Gox

    19

    29,23

    Femmes en âge de procréer (15-49 ans)

    17

    26,15

    Hommes

    10

    15,38

    Autorités administratives

    2

    3,08

    Personnel de santé

    8

    12,31

    Développement communautaire

    3

    3,08

    Délégués de quartier

    3

    4,62

    imams

    3

    4,62

    partenaires

    1

    1,54

    Total

    65

    100

    Source : Enquête Mémoire, MOTHO Valentin, ESEA 2012

    En effet, le choix de cette technique de sondage se justifie dans les conditions suivantes :

    · Il est difficile d'atteindre l'ensemble des zones, des ménages ou des membres de la population.

    · Il n'existe aucune information ou base de données fiables sur la localisation des populations et le nombre de personnes concernées.

    · Le temps disponible ne permet pas de rencontrer le nombre de ménages et de personnes nécessaire aux analyses statistiques utilisant un échantillon aléatoire.

    · Il est impossible d'établir une base d'échantillonnage fiable permettant de subdiviser ces groupes ou zones en strates.

    · Les objectifs de l'évaluation nécessitent d'étudier certaines questions de manière approfondie.

    6.4 Exploitation des données et les outils de collecte

    6.4.1 Exploitation des données.

    Après avoir rassemblé l'ensemble des informations recueillies au cours de nos investigations, nous avons tenu, d'une part, à dépouiller et à traiter manuellement les questionnaires et d'autre part à la saisie d'où la procédure suivante :

    · La saisie et la codification des données à l'aide du logiciel de traitement des données SPSS.

    · La correction des erreurs de saisie des données et l'utilisation du logiciel Excel pour la production des tableaux et graphiques.

    · L'analyse et l'interprétation des résultats.

    6.4.2 Les outils de collecte

    1) Le Questionnaire.

    Le questionnaire a permis de recueillir des informations relatives à l'identification des bénéficiaires, leur niveau d'étude, aux activités menées et à l'appréciation du programme.

    Conçu à partir du logiciel Sphinx, il était destiné aux bénéficiaires. Nous tenons à noter ici qu'au cours de nos différents passages des personnes non impliquées dans le programme avaient été interviewées de manière informelle. Concernant son traitement, il s'est fait sur SPSS.

    2) Le Guide d'entretien.

    Le Guide d'entretien se définit comme `' un procédé d'investigation scientifique utilisant un processus de communication verbale pour recueillir des informations relatives au sujet traité». Pour cela, deux guides d'entretien ont été administrés, l'un à l'équipe de la DRS et l'autre aux partenaires.

    3) Le Focus group

    Afin de mieux ressortir les forces et faiblesses du Programme, nous avons réalisé des focus group dans lesquels les bénéficiaires pouvaient s'exprimer librement et sans contraintes car les outils de collecte de données cités plus haut nous paraissaient insuffisants pour avoir une plus vaste vue sur le programme.

    6.5 LIMITES ET DIFFICULTES

    6.5.1 Limites

    La limite à laquelle a été confrontée cette étude se situe d'une part au niveau de l'échantillonnage et d'autre part du questionnaire. S'agissant de l'échantillonnage, il y avait le problème du taux de couverture car certaines femmes enceintes et enfants âgés de 0 à 5 ans ciblés étaient absents lors de nos différents passages car vaquant à d'autres activités. Concernant le questionnaire, certaines questions étaient assez sensibles ou taboues notamment celles de la contraception et de la déclaration tardive des grossesses au niveau de la structure sanitaire. Tous ces aspects évoqués ont été plus ou moins des freins à notre étude.

    6.5.2 Difficultés rencontrées

    La réalisation de cette étude n'a pas été chose aisée dans la mesure où nous avions été confrontés à un grand nombre de difficultés telles que :

    · Enclavement de certains quartiers à enquêter où Il fallait parcourir de longues distances afin d'administrer les questionnaires aux bénéficiaires.

    · L'indisponibilité des ménages à se prêter aux questions à certaines heures de la journée car vaquant aux travaux champêtres.

    · La méfiance des enquêtés non seulement sur certaines questions assez sensibles mais surtout au refus de répondre sans la présence du chef de famille.

    · Insuffisance de certaines données pouvant nous renseigner sur certains indicateurs (CPON, CPN, PF, nombre de femmes référées par BG....).

    · L'absence d'études avant IBG permettant d'apprécier l'apport du programme dans l'amélioration de la fréquentation des structures sanitaires.

    Source : Document DSR

    CHAPITRE VII : PRESENTATION DU PROGRAMME BADIENE GOX

    7. Présentation du programme Bajenu Gox

    7.1 Objectifs et Résultats attendus

    7.1.1 Objectif Global

    L'objectif global du programme Bajenu Gox est de procéder à l'évaluation à mi-parcours du programme Badiene Gox dans la commune de Diamniadio. Il devra permettre, d'une part à court terme, une fréquentation accrue des structures sanitaires par les femmes avant, pendant et après la grossesse, des nouveaux nés et des enfants âgés de 0 à 5 ans et d'autre part à moyen terme à l'amélioration de la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant sur l'ensemble du territoire national d'ici l'an 2015.

    De cet objectif global ressortent les objectifs spécifiques. 7.1.2 Les objectifs spécifiques

    1) Comprendre les mécanismes de la mise en oeuvre du programme Badiene Gox.

    2) Evaluer le niveau d'appropriation des différentes parties prenantes du programme Badiene Gox.

    3) Mesurer l'efficacité des stratégies développées de la mise en oeuvre du programme Badiene Gox.

    4) Formuler des recommandations pratiques à partir des résultats et des enseignements tirés

    pour une amélioration du programme Badiene Gox.

    7.2 Les Résultats attendus.

    En effet, si les activités du programme sont bien exécutées et le chronogramme bien respecté, on devrait s'attendre à court terme aux résultats suivants :

    + L'utilisation des services de Santé de la Reproduction par les bénéficiaires est accrue.

    + Les familles, les communautés et les hommes adoptent des comportements favorables à la Santé de la femme, des nouveaux nés et des enfants.

    + Les collectivités locales, le secteur privé, les autres secteurs et les partenaires au développement s'impliquent davantage dans l'Initiative Bajenu GOX.

    7.3 Zone d'intervention et les différentes composantes du programme

    7.3.1 La zone d'intervention

    Le programme Bajenu Gox intervient dans les 14 (quatorze) régions du Sénégal car étant de grande envergure d'où une partie de sa spécificité contrairement aux autres programmes qui ne touchent qu'une partie du territoire national. Cela se justifie non seulement par ses objectifs contenus dans les OMD 4 et 5 devant être atteints d'ici l2015 mais surtout de par son caractère communautaire.

    En effet, la mise en oeuvre du programme s'est faite en plusieurs étapes et plus particulièrement dans les régions de Kolda et de Tambacounda qui sont les plus touchées par la mortalité maternelle et infantile. C'est dans ce sens qu'une phase test s'est effectuée dans les régions de Saint Louis, Matam et de Kolda un an après son existence et plus précisément en décembre 2010.

    Par ailleurs, il faut noter que des évaluations à mi-parcours se font tous les deux (2) ans. Il

    s'agit :

    + Mesurer le niveau de réalisation et la qualité des activités du programme.

    + Mesurer la performance des Bajenu Gox en vue de réorienter les stratégies si nécessaire.

    + Analyser le processus de mise en oeuvre des stratégies du programme.

    + Définir les besoins en renforcement/réorientation des activités des Bajenu Gox au plan technique et stratégique.

    7.4 Les grands axes du programme

    L'Initiative Bajenu Gox se compose de 5 (cinq) grands axes à savoir :


    · IEC/CCC (Information, Education et Communication) / (Communication pour le Changement de Comportement)

    Cette composante n'est autre qu'un plan de communication élaboré en collaboration avec le SNEIPS en vue de soutenir le programme Badiene Gox.

    ~ Le renforcement des compétences

    Il se base sur la formation des Badiene Gox à l'aide de supports pédagogiques harmonisés et élaborés par la Division de la Santé de Reproduction avec ses partenaires (Projet Santé, Child Fund USAID). Cette formation est constituée de cinq (5) modules ; Programme Badiene Gox (Justification et Principe), Santé Maternelle et néonatale, Plaidoyer pour la mobilisation communautaire autour de la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant) et Gestion des activités.

    ~ Le partenariat

    C'est un élément le plus important car large et diversifié. Il repose sur une plateforme multisectorielle et pluridisciplinaire avec une forte implication du secteur privé.

    ~ Le renforcement du système de référence et de contre référence

    Il passe par la mise en place de caisses de solidarité, d'un dispositif d'urgence, d'un système de téléphonie mobile en vue de réduire les retards des évacuations et augmenter la réactivité du système de santé devant l'urgence

    ~ La capitalisation des expériences communautaires

    Les différents partenaires, notamment les ONG, ont développé de nouvelles stratégies ou conventionnelles qui peuvent largement être mises à profit afin de soutenir le programme. Celles-ci renforceront la mise en oeuvre et le suivi capitalisés en faveur des Badiene Gox.

    7.5 Les Stratégies du programme

    Sur le plan opérationnel, le programme en soi a pour mission de mettre en avant le leadership féminin en organisant les femmes dans un système de parrainage à partir des groupements et associations. Elles seront chargées d'inciter les bénéficiaires à fréquenter les structures sanitaires. C'est dans cette optique que des activités ont été mises en place pour accompagner par des campagnes d'Information Education Communication (IEC) et de Communication pour le Changement de Comportement (CCC), du renforcement des capacités, du partenariat, du renforcement du système de référence et contre référence et de la capitalisation des expériences communautaires.

    En effet, les quatre (4) stratégies du programme se présentent de la manière suivante :

    + La première stratégie est d'améliorer les conditions d'acquisition de connaissances, d'aptitudes et de dispositions de comportements bénéfiques à la santé de la mère et de l'enfant. Cette stratégie repose sur la communication interpersonnelle ayant pour

    activités les causeries, le plaidoyer et la communication de masse à travers les médias.

    + La deuxième stratégie consiste à renforcer la formation des Bajenu Gox appuyée par des supports pédagogiques élaborés par la Division de la Santé et de la Reproduction (DSR) et différents partenaires.

    + La troisième stratégie implique tout acteur pouvant contribuer, de près ou de loin, à la bonne marche du programme. Il s'agit des groupes organisés, des collectivités locales, du secteur privé et des partenaires au développement.

    + La quatrième stratégie développe les activités qui faciliteront l'orientation vers les structures sanitaires. La dernière aura pour rôle de répertorier toutes les expériences communautaires réussies avant IBG et susceptibles de renforcer le programme.

    Moyens organisationnels -comité de coordination et de suivi du programme niveau central, régional et district

    Moyens financiers

    -Etat

    -Communauté

    -Partenaires au développement -Collectivités locales

    -le secteur privé/la société civile

    PROCESSUS

    Moyens matériels : -Support de formation des

    BG

    - Infrastructures sanitaires -les outils de travail des BG

    INTRANTS

    Moyens humains -BG

    -collectivités locales -les bénéficiaires -personnel de santé -relais communautaires

    -les partenaires, l'Etat et les

    -autres ministères

    sanitaire, les cercles de solidarité, la stratégie grand-mère, les comités maman

    Les facteurs entravant le fonctionnement du programme : les croyances, les pratiques conservatrices dans certaines cultures (pratique de l'excision, décision de cacher sa grossesse pour lutter contre les mauvais esprits), le statut socioéconomique de la femme, le faible pouvoir décisionnel de la femme

    [Tapez un texte]

    Les facteurs facilitant le programme: le rôle important de la bajene (soeur du papa) déjà connu dans la société, l'existence des organisations communautaires de base intervenant dans le domaine

    7.4.4 Le cadre logique ou logique d'intervention Source : Division de la Santé et de la Reproduction (DSR)

    1recherche de financement

    4 constitutions d'outils de formation

    5 Identification des BG

    6 Recrutement des BG

    7 Formation des BG

    8 Installation des BG 9Identification des femmes enceintes

    10 identifications des mamans d'enfants de 0 à 5 ans

    11 Recrutement et suivi des femmes par les BG

    12 Référence vers les structures sanitaires

    2 plaidoyers auprès des autorités

    3 Sensibilisation des Populations

    ACTIVITES

    CIBLES

    -les femmes enceintes

    -les accouchées -les enfants de 0 à 5 ans

    -les femmes en âge de procréer -les Bajenu Gox

    -les hommes -les belles mères

    -la

    communauté -les autorités et leaders locaux -le personnel de santé

    -les autorités administratives

    EXTRANTS

    -Les BG sont bien formées -les BG ont acquis un leadership dans la société

    -les femmes se font suivre et orienter par les BG

    -les femmes ont une meilleure connaissance

    de leur santé reproductive -les

    communautés, les hommes et les familles adoptent des comportements favorables à la santé des mères et des enfants -les populations et les autres

    A Court terme

    Accroissement de la

    fréquentation des services de santé de la reproduction

    EFFETS

    A Moyen terme

    Amélioration de la santé de la mère du nouveau-né et de l'enfant

    IMPACT

    Réduction de la morbidité et de la mortalité maternelle néonatale et infanto-juvénile de 2/3

    Evaluation des effets du Programme Badiene Gox : Cas de la commune de Diamniadio

    Le cadre logique présenté ci-dessus montre les relations inter causales qui existent entre les ressources mobilisées pour la réalisation des activités, les résultats intermédiaires ou extrants qui permettent de produire des effets à court et moyen terme et l'objectif à long terme qui est de contribuer à la réduction de la morbidité et de la mortalité maternelle, néonatale et infanto juvénile.

    Cependant, il faut noter que la bonne réalisation des activités ne permettra pas à elle seule de garantir le succès du programme puisqu'il y'a d'autres facteurs externes au programme comme ceux socioculturels qui peuvent entraver ou faciliter sa bonne exécution.

    ANALYSE DES RESULTATS,

    INTERPRETATIONS ET

    RECOMMANDATIONS

    TROISIEME PARTIE :

    CHAPITRE VIII : PRESENTATION DES BENEFICIAIRES

    Dans ce chapitre, il s'agit de présenter les personnes bénéficiaires du programme selon leur niveau d'instruction, leur situation matrimoniale et leur âge.

    8.1 : Le niveau d'instruction

    Graphique 1 : Niveau d'instruction des bénéficiaires

    55,56

    11,11

    33,33

    Analphabète Primaire Secondaire

    Source : Enquête mémoire, MOTHO Valentin

    A la lecture de ce graphique, il ressort que le niveau d'instruction des bénéficiaires dans la commune de Diamniadio est, dans l'ensemble, moyen dans la mesure où beaucoup d'entre elles ont au moins le niveau BEFM (Classe de 3ème) soit 55,56 % pour le secondaire, 33,33% pour le primaire et 11.11% pour les analphabètes. Ce qui est un élément important dans le critère de choix des Badiene Gox cela peut aussi justifier par la zone de sélection qu'est la ville.

    8.2. : Situation matrimoniale

    Tableau 4 : Situation matrimoniale des Badiene Gox.

    Situation matrimoniale

    Nombre

    Pourcentage

    Célibataire

    1

    5,55

    Mariée (régime monogamique)

    5

    27,79

    Mariée (régime polygamique)

    11

    61,11

    Veuve

    1

    5,55

    Total

    18

    100

    Source : Enquête MOTHO Valentin

    A La lecture du tableau ci-dessus on constate que Les bénéficiaires ont des situations matrimoniales variées.

    En effet, selon le graphique ci-dessus, 89,90% des bénéficiaires sont mariées parmi lesquelles on retrouve 61,11% vivant dans des foyers polygames, 27,79% dans des foyers monogames et 11% de célibataires et de veuves. Cela s'explique par le fait qu'elles sont de religion musulmane.

    8.3 : L'âge des Badiene Gox.

    Graphique 2 : Répartition des Badiene Gox selon le groupe d'âge

    60

    50

    40

    30

    20

    10

    0

    5,55

    38,9

    55,55

    [30-40 ans [ [40-50 ans [ [50-60 ans]

    Source : Enquête mémoire, MOTHO Valentin

    D'après le graphique, 55,55% des bénéficiaires ont un âge compris entre [50-60 ans], 38,9% entre [40-50 ans]et 5,55% ont un âge se situant dans la fourchette de [30-40ans].

    En effet, La tranche d'âge de [50-60 ans] est celle qui a le grand pourcentage soit 55,55%. Cela se justifie par le fait que c'est une tranche d'âge de maturité et de responsabilité. Ce sont pour la plus part des mères de familles reconnues comme étant des personnes influentes au sein de la communauté.

    Toutefois, cela peut être un handicap dans la bonne marche des activités du programme car si l'on se réfère aux aspects physiques et sanitaires. Une Badiene Gox, âgée de 50 ans, n'est pas apte à parcourir de longues distances telle une de 30 ans. En outre, cette tranche d'âge [50-60 ans] est le plus souvent victime des maladies comme les rhumatismes et l'hypertension ect.

    CHAPITRE IX : ANALYSE DE L'EFFICACITE DU PROGRAMME

    9. Analyse de l'efficacité du programme

    Dans cette partie, il s'agira d'analyser l'efficacité du programme, de l'appréciation de la formation par les Badiene Gox et de leur perception et de leur implication dans les activités du programme.

    En effet, La formation a permis aux Badiene Gox d'acquérir la compétence et l'aptitude à faire passer le message voulu. Ce renforcement de compétence des BG est une étape indispensable à la mise en oeuvre du programme. Elle a permis d'harmoniser le message à véhiculer et d'éviter en même temps la distorsion de celui-ci. Les BG reconnaissent qu'elles ont acquis de réelles aptitudes après la formation. Leurs rôles dans l'orientation, le soutien, l'accompagnement, la référence ainsi que leur statut de leader ont été bien renforcés. En réponse aux sollicitations de leurs milieux elles élargissent leur compétence dans les causeries, sachant que la plupart d'entre elles vienne des relais communautaires et des matrones.

    Selon les responsables sanitaires de cette commune, même s'il n'existe pas encore d'indicateurs formels permettant de pouvoir quantifier les impacts du programme, il faut noter une amélioration de la fréquentation des services de santé de la reproduction. Elles ont, dans tout le district, participé aux journées nationales de vaccination et aux journées de survie de l'enfant et à la gestion des cas de refus. Comme en témoigne le médecin chef de Diamniadio.

    On assiste, aujourd'hui, dans la commune en moyenne 5 accouchements par mois dans les structures sanitaires ce qui n'a jamais été le cas. Une diminution des accouchements à domicile et un respect des visites post natales (CPON) sont également notés. Le programme Badiene Gox est sur le plan technique et par rapport à la gestion du système de santé, une très belle opportunité qui a permis de booster la demande de service de santé. Il faudra ajouter aux acquis les changements de comportement chez les populations surtout les femmes enceintes, c'est elles qui, aujourd'hui, sollicitent les Badiene Gox pour des conseils. Elles sont devenues des relais pour leurs pairs.

    9.1 Analyse du niveau d'appréciation de la formation des Badiene Gox

    Depuis son lancement en 2010, le programme Badiène Gox a formé 60 (soixante) bénéficiaires dont une (1) décédée et 7(sept) abandons soit 52 (Cinquante Deux) dans tout le district sanitaire sur les trois (3) tranches prévues.

    Par ailleurs, Il faut noter que les 25 (vingt-cinq) Badiene Gox du CHILD FUND ne viennent qu'en appui à celles du programme car étant des relais communautaires. Le but de notre analyse ici est de se focaliser sur l'appréciation des modules de formation dispensés d'où le tableau ci-dessous.

    Tableau 5 : Niveau d'appréciation de la formation par les Badiene Gox

    Modules de formation

    Niveau d'appréciation

    Très satisfaite

    Satisfaite

    Insatisfaite

    IEC

    18

    0

    0

    Orientation

    18

    0

    0

    Accompagnement

    18

    0

    0

    Visites à Domicile

    18

    0

    0

    Consultation Pré et Post natale

    18

    0

    0

    Soins Après Avortement

    1

    5

    13

    Planification Familiale

    4

    3

    11

    Prévention de la Transmission Mère Enfant PTME

    6

    2

    10

    Vaccination

    12

    5

    1

    Maladie de l'enfant

    2

    1

    15

    Source : Enquête mémoire, MOTHO Valentin, ESEA 2012.

    L'UNFPA a été le premier à réagir en appuyant la formation des premières BG car deux recrutements sont en cours afin de renforcer la première vague. A ce jour, on compte 85 Badiene Gox dans le district sanitaire de Diamniadio dont 60 formées par l'Etat et 25 par le partenaire CHILD FUND.

    Cependant, sur l'ensemble des modules dispensés, il ressort que la majorité des bénéficiaires n'est pas satisfaite par celles-ci car très complexes dans leur compréhension comme la Maladie de l'enfant 83,33%, des Soins Après Avortement 72,22%, et de la Planification Familiale 61,11% d'où leur questionnement de savoir pourquoi les inclure dans leur formation s'ils ne sont pas approfondis.

    En effet, s'il est admis que les connaissances reçues d'une formation renforcent les capacités techniques de la personne et améliorent son rendement dans activité, il serait alors important de mettre sur pied des programmes de formation adaptés à leur niveau d'instruction pour enrichir leur champ de connaissances dans leurs domaines d'activités.

    9.2Analyse de la perception des bénéficiaires

    Graphique 3: La perception des bénéficiaires

    67%

    33%

    Satisfaites insatisfaites

    Source : Enquête mémoire, MOTHO Valentin, ESEA 2012

    Comme le montre le graphique ci-dessus, la perception des bénéficiaires à l'égard du programme semble mitigée. Il ressort que 33% des bénéficiaires interviewées sont satisfaites de la pertinence du programme contre 67% qui ne le sont pas.

    En effet, cette insatisfaction est due aux faiblesses que connaît le programme :

    1) Le manque d'outils de travail des Badiene Gox.

    2) Le manque de motivation financière.

    3) La durée des formations jugées trop courtes.

    4) La non reconnaissance officielle de leur rôle dans la communauté.

    5) Le manque de synergie entre les différents acteurs du programme.

    En somme, ce sont tous ces griefs qui les démoralisent d'où le témoignage d'une Badiene Gox qui disait ; « S'il n'y avait que moi, j'aurais abandonné d'être Badiene mais quand je vois mes soeurs et mes enfants mourir sous mes yeux, cela me fait mal au coeur. C'est la raison pour laquelle je reste étant donné que j'ai pris l'engagement de les aider » et une autre d'ajouter : «je laisse mon petit commerce qui nourrit ma famille pour aller conseiller des personnes qui ne veulent pas que j'entre chez eux» il s'agit ici du rejet de certains ménages pour qui la Badiene Gox n'a aucunement le droit de s'immiscer dans leur vie privée. Bien qu'étant une évaluation à mi-parcours, il serait judicieux pour les

    parties prenantes du programme de rectifier dès maintenant le tir car la perception des bénéficiaires ne nous semble pas optimiste.

    9.3 Analyse de l'appropriation des bénéficiaires

    Au cours de ces dernières décennies, la consultation des populations et des autres acteurs bénéficiaires de projets ou de programmes est devenue une exigence sine qua none pour beaucoup de bailleurs de fonds. Ce préalable ne saurait être dissimulé si l'on veut atteindre les objectifs fixés à l'avance. C'est ce qui justifie par la force du programme Badiene Gox.

    En effet, il s'inspire des réalités culturelles sénégalaises et adopte une approche communautaire. En un mot, la communauté est le « coeur » du programme Badiene Gox puisque sans elle, son existence est nulle. C'est pourquoi, afin de garder cette pertinence, il reste une activité purement communautaire.

    Toutefois, s'il existe une certaine coordination entre les autorités sanitaires et les Badiene Gox car étant sous leur autorité, cela n'est pas le cas avec les autres acteurs du programme qui composent l'équipe cadre. Les Badiene Gox reprochent, en effet, aux autorités décentralisées et déconcentrées (Préfet, Maire, Président de collectivité locale, chef de quartier etc.) de ne pas s'impliquer davantage dans les activités du programme. Ceci constitue une entrave à la bonne marche de celles-ci. Il faut noter que la majorité des initiatives, qui ont cherché à résoudre les problèmes de santé tout en excluant les populations, n'ont pas souvent donné les résultats escomptés d'où les échecs de nombreux projets ou programme de développement.

    L'appropriation des bénéficiaires dépend de l'implication de toutes les parties sans exception.

    9.4 Analyse de l'implication des bénéficiaires dans les activités du Programme

    Dans cette section, il s'agit de montrer si les bénéficiaires du programme Badiene Gox s'investissent ou s'impliquent réellement dans les différentes activités devant aboutir aux résultats attendus.

    En effet, Il ne peut se développer durablement un système de santé sans pleine participation individuelle ou collective des bénéficiaires. Cette responsabilisation ne devra pas s'étendre uniquement aux professionnels du secteur mais aussi aux autres acteurs clés qui travaillent dans le domaine de la santé.

    Graphique 8: Implication des bénéficiaires dans les activités du Programme

    40

    80

    70

    60

    50

    30

    20

    10

    0

    Fortement impliqué Moyennement impliqué Pas du tout impliqué

    66,67%

    22,22%

    11,11%

    Source : Enquête mémoire, MOTHO Valentin, ESEA 2012.

    La lecture du graphique ci-dessus nous amène à dire que parmi les personnes interrogées il ressort trois(3) groupes:

    · 67,67% sont des Badiene Gox dévouées à la cause.

    · 22,22% constitue les partenaires techniques, les autorités et les acteurs communautaires

    · 11,11% la part revenant au non bénéficiaire en l'occurrence la tranche d'âge de 7à 15 ans tous sexes confondus.

    En somme, même si toutes les Badiene Gox se sacrifient pour le programme, il faudrait que l'Etat et les partenaires s'impliquent davantage en mettant les moyens humains, matériels et financiers pour l'atteinte des OMD 4 et 5 d'ici l'an 2015.

    CHAPITRE X : ANALYSE ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS

    10. Analyse de la situation des activités avant et lors de la mise en oeuvre du programme. Tableau 6 : Analyse de la situation des activités

    Activités

    Année 2010

    Année 2011

    Juin 2012

    Total

    IEC

    15

    69

    87

    171

    Orientation

    0

    352

    639

    991

    Accompagnement

    0

    284

    547

    831

    Visites à domicile

    0

    651

    975

    1626

    Consultations Pré Natales

    107

    192

    756

    1055

    Consultations Post Natales

    85

    173

    684

    942

    Accouchements à domicile

    38

    21

    9

    68

    Accouchements dans la structure

    507

    686

    705

    1898

    Mortalité maternelle

    24

    13

    5

    42

    Mortalité infantile

    41

    29

    12

    82

     

    Source : Enquête mémoire, MOTHO Valentin, ESEA 2012

    A la lecture de ce tableau, il ressort de manière générale que la mise en oeuvre du programme Badiene Gox dans la commune de Diamniadio a favorisé ; une baisse de la mortalité maternelle et infantile et une fréquentation accrue des structures sanitaires par les femmes enceintes.

    Toutefois malgré cette augmentation, la principale activité en l'occurrence ; l'Information, Education et Communication (IEC) qui est l'une des premières stratégies du programme se retrouve en dernière position si l'on se réfère au nombre de séances annuelles prévues qui est de vingt-quatre (24) à raison de deux (2) mensuellement. Cela se justifie par plusieurs facteurs ; la non coordination entre les différents acteurs, le manque de motivation financière et l'incompréhension des populations sur le rôle de la Badiene Gox dans la communauté.

    10.1 Analyse des activités réalisées

    Graphique 6 : Les activités réalisées

    1200

    1000

    400

    800

    600

    200

    0

    IEC

    Orientation Accompagnement Visites à Domicile

    87

    620

    547

    975

    375

    Source : Enquête mémoire, MOTHO Valentin, ESEA 2012

    D'après les données recueillies auprès de la Présidente des Badiene Gox de Diamniadio, il ressort que même si les principales activités telles que l'orientation, l'accompagnement et les visites à domicile dépassent les 50%, il s'avère que les résultats escomptés ou attendus ne seront pas atteints dans la mesure où le programme bien qu'à caractère social ne motive pas, sur le plan financier, les Badiene Gox malgré leur dévouement. Cela se justifie par l'abandon de 8 (huit) Badiene Gox sur les 60 (soixante) formées.

    10.2 Analyse du processus de la mise en oeuvre du programme Badiene Gox

    De manière générale, cette mise en oeuvre dans le district sanitaire de Diamniadio a suivi quatre grandes étapes à savoir : le partage de l'arrêté, l'orientation des ICP dans les différentes communes, l'orientation des BG et les réunions de bilan. Il faut noter que le programme Badiene Gox contrairement aux autres programmes n'a pas bénéficié d'évaluation ante.

    En effet, le programme Badiene Gox a été lancé pour la première fois à Kolda en janvier 2009. Cette région fait partie des zones où les indicateurs de santé sont les plus alarmants au Sénégal, surtout en ce qui concerne la mortalité maternelle et infantile soit 687 décès maternels recensés au cours de l'année 2011, c'est sans doute ce qui a justifié le choix porté sur elle pour le lancement du programme, contrairement à Diamniadio où on a pu dénombrer pour la même année 57 décès maternels.

    Après ce lancement en 2010, il y'a eu sur proposition du Médecin Chef du district sanitaire de Diamniadio, avec la collaboration de différents acteurs, la signature d'un arrêté portant création d'un comité restreint de pilotage de l'IBG. C'est à partir de ce moment que les premières Badiene Gox ont été identifiées dans les différents quartiers. Il y'a eu par la suite l'organisation d'un atelier appelé paquet futur maman dans le but d'harmoniser le message que les BG devaient véhiculer. L'émission télévisée Bajene Awa a été alimentée par cette activité. Le point fort de cette organisation apparait dans la mise en place d'un mécanisme de suivi de toutes les activités liées à ce programme.

    Ainsi à la suite de rencontres et de concertations communautaires des BG sont identifiées et enrôlées. Les Badiene Gox ont été choisies par les chefs de villages avec les autres membres de la communauté, 60 (soixante) BG ont été ainsi enrôlées et formées. Comme ce fut le cas dans les autres régions. C'est à la sortie de l'arrêté qu'il y'a eu un autre recrutement avec l'ONG CHILD FUND, qui a par ailleurs reconduit la majorité des BG enrôlées, formées et encadrées dans l'exécution de leurs activités. Ce compromis a été trouvé à la suite de la tenue du Comité Régional de Développement (CRD) de partage de l'arrêté de l'IBG. De ce CRD il a été recommandé aux médecins chefs de districts d'organiser des Comités Départementaux de Développement (CDD) avec la participation des présidents de communautés rurales pour les informer du rôle des BG mais également pour le choix de ces dernières. Des Comités Locaux de Développement (CLD) ont été installés dans les différentes communes de Diamniadio.

    10.3 Analyse des insuffisances de la mise en oeuvre du programme Badiene Gox

    Lors de nos enquêtes de nombreuses insuffisances ont été relevées ; absence de coordination avec les acteurs concernés. Par exemple à Dougar, le premier recrutement s'est fait en l'absence du responsable du développement communautaire et de l'Infirmier Chef de Poste. L'identification et le recrutement des BG nécessitent un meilleur respect des critères de sélection au niveau opérationnel. En effet, selon la Présidente des Badiene de Diamniadio « il y'a des BG qui font correctement leur travail, alors que d'autres ne savent même pas pourquoi elles ont été formées ». Les BG doivent au minimum être alphabétisées en français ou dans une langue nationale, alors que certaines d'entre elles ne savent ni lire, ni écrire dans aucune langue. Ce qui pose un problème dans la prise de note lors des formations,

    mais aussi dans le remplissage des carnets, elles font souvent appel à quelqu'un scolarisé ce que certaines bénéficiaires n'apprécient pas du fait de la confidentialité des informations données. C'est en ce sens qu'une enquêtée disait que le choix doit être plus objectif puisque la Badiene Gox est avant tout une confidente. A cela s'ajoute d'autres problèmes tels que :

    ~ le manque d'outils de travail des Badiene Gox.

    C'est l'une des préoccupations majeures qui est tout le temps revenue lors des entretiens. Il s'avère que les Badiene Gox ne disposent pas de téléphones portables pouvant leur permettre d'aviser à temps la structure sanitaire la plus proche afin de prendre en charge très rapidement une femme enceinte présentant des complications, des badges afin de les identifier lors des visites à domicile. De toutes les Badiene Gox rencontrées dans la commune de DIAMNIADIO, aucune d'entre elles ne possèdent de matériel didactique. Pour noter leurs activités, Certaines utilisent des feuilles volantes qui s'égarent d'où notre doute sur la fiabilité des données transmises au niveau du Centre de Santé Elisabeth DIOUF puisqu'étant le point focal de la Division de la Santé dans le département de Rufisque.

    ~ Le taux de couverture

    Bien qu'en expansion, la répartition spatiale des Badiene Gox dans la commune de Diamniadio n'est pas équitable dans la mesure où certains quartiers sont largement couverts et d'autres pas. A titre d'exemple, dans Dougar, il a été recensé 8(huit) Badiene Gox pour 2371 habitants contre 4 (quatre) à Séby Ponty pour 948 habitants. Nous tenons à préciser ici que les chiffres démographiques indiqués ici nous ont été communiqués par le fichier d'Etat Civil de la mairie de Diamniadio. Soit une Badiene pour 296 habitants dans Dougar contre 237 ans à Séby Ponty. Même si le document cadre stipule que chaque Badiene Gox doit couvrir 1000 habitants ou 100 ménages. Cela est possible dans une zone où les populations sont concentrées or cela n'est pas la réalité sur le terrain.

    ~ L'identification et l'enrôlement

    Le manque de badges est un problème criard que connaissent les Badiene Gox dans l'exécution des activités. D'après elles, les ménages sont très méfiants d'où leur rétention dans la divulgation de certaines informations relatives à leur vie privée. A titre d'exemple, une femme à Séby Ponty étant enceinte de 7 (sept) mois et n'ayant jamais fait de consultations prénatales avait confié à la Badiène Gox qui l'avait interrogée qu'elle les avait faites or ce n'était pas le cas. En ce qui concerne le Planning Familial, les époux, malgré l'assurance de la Badiene Gox, sont très réticents surtout dans l'ethnie Peuhl.

    En ce qui concerne l'enrôlement des Badiene Gox, il est nécessaire de revoir les critères de sélection car certaines ne répondent pas à ceux-ci. C'est le cas de la limite d'âge, le niveau d'instruction et l'aptitude physique. A titre d'exemple, une Badiene Gox âgée de 30 (trente) ans est plus forte physiquement qu'une de 60 (soixante) ans car apte à parcourir de longues distances dans la journée contrairement à cette dernière qui est souvent en proie aux maladies comme le rhumatisme.

    ~ L'incompréhension des populations et le manque de synergie entre les acteurs.

    En effet les populations n'ont pas toujours compris le travail de la Badiene Gox. Celui-ci se résume plus à la médiation, au soutien, à l'accompagnement et à la référence vers une structure sanitaire. Selon les témoignages recueillis, il ressort que les Badiene Gox, en plus des tâches qui leur sont confiées, font office d'Assistante Sociale car Il arrive souvent que la Badiene Gox prend en charge aussi bien le transport de la malade que les premiers soins. Les populations pensent que cellesci détiennent « une caisse noire » pour la prise en charge des frais des soins de la malade suivie or ce n'est pas le cas. Leur assistance envers leur prochain vient non seulement du serment prêté après leur formation mais surtout de l'esprit de solidarité qu'exige la religion. La faible implication financière et matérielle des populations constituent un handicap dans la mise en place de mécanismes de solidarité pour mieux prendre en charge l'évacuation des malades, les prestations de soins et l'achat des médicaments.

    Comment un programme pourrait-il atteindre les résultats attendus s'il existe un manque de synergie ou de coordination entre les différentes parties prenantes (Ministère de la Santé, les bénéficiaires et les partenaires techniques et financiers) ? Selon les explications fournies, il s'avère qu'il y a un conflit de leadership et de compétence qui serait à l'origine de cet état de chose. Le CHILD FUND, qui par exemple, est censé être un partenaire technique forme à son propre compte des relais communautaires et des Badiene Gox soit 25 (vingt-cinq) recensées lors de notre passage. Même si c'est un appui, il faudrait une sincère collaboration entre l'Etat et ses partenaires. Pour l'illustrer prenons le cas d'une femme enceinte devant recevoir deux Badiene Gox appartenant à des structures différentes à qui des deux fera-t-elle confiance pour son suivi ?

    ~ Le suivi des activités

    Depuis son lancement officiel en 2009, le programme n'a jamais organisé, sur l'ensemble du territoire sénégalais, une évaluation à mi-parcours, excepté quelques supervisions faites à Matam, Tambacounda et Kolda en juin 2010 ou un réel suivi de ses activités contrairement à son partenaire technique CHILD FUND. Cela s'illustre par le témoignage accablant d'une Badiene Gox de Dougar

    qui disait : « comment saurais-je si je fais bien ou pas mon travail dans la mesure où je ne suis pas contrôlée et cela depuis que j'ai été formée en 2009? ». Ce genre de propos prouve à suffisance que rien n'est fait dans ce sens. Dans le même ordre d'idée, toutes les Badiene Gox souhaitent se faire recycler ou se faire superviser afin d'évaluer leur performance. Pour ces dernières, il est inadmissible pour un programme d'une telle envergure mette en veille une telle activité.

    · Le manque de financement

    Bien que programme à caractère communautaire, la présentation des données financières par activités ne nous donne aucune visibilité des dépenses réalisées, dans la mesure où certaines informations financières ont reçu le veto des responsables chargés de la gestion du programme. Nous n'avons donc pas pu déterminer avec exactitude la façon dont ont été répartis les montants engagés.

    Par ailleurs, il faut noter que des incertitudes demeurent sur la suite à donner au Programme dans la mesure où les fonds théoriquement alloués pour 2011 n'ont pas été versés dans sa totalité.

    · L'offre de santé

    Si les Badiene Gox ont pour mission d'accroitre la fréquentation des services de santé, l'offre quant à elle ne suit pas. Cela est dû au sous équipements des structures sanitaires en personnel qualifié (sagefemme) et en produits pharmaceutiques mais surtout aux tarifs hospitaliers très excessifs pour les ménages démunis. Ces structures ne disposent ni d'ambulances ni de sages-femmes. C'est l'infirmier qui se charge des accouchements aidé en cela par la matrone ; qu'adviendrait-il en cas d'hémorragie du post partum ? La mort certaine de la parturiente. Afin d'éviter de tels drames, il serait judicieux de mettre en place une politique sanitaire reposant sur la gratuité des soins aux couches sociales les plus défavorisés.

    · Les croyances culturelles

    Négliger celles-ci serait une erreur monumentale de la part de toutes les parties prenantes du programme car persistantes dans certaines ethnies tel est le cas de la pratique de l'excision bien qu'interdite par la Loi. A cela s'ajoute les préjugés ancrés dans l'esprit de certaines femmes enceintes qui pensent que les mauvais esprits ou djinn porteraient atteinte à la vie de leur futur enfant d'où leur décision tardive de déclarer leur grossesse auprès des structures sanitaires.

    Face à toutes ces faiblesses, il est impératif pour les autorités sanitaires de revoir ou de corriger les stratégies du programme avant 2015.

    10.4 Analyse des résultats

    Cette étude purement qualitative a permis de ressortir les points forts et points faibles de l'exécution du programme. En effet les différents résultats ont montré que :

    - l'IBG est positivement appréciée par l'ensemble des parties prenantes ;

    - les BG ont acquis l'aptitude à faire passer le message ;

    - le programme BG est en train d'apporter sa contribution à l'amélioration de la demande en SR à partir de la communauté ;

    - les acteurs clés du programme à savoir les BG ont montré un réel engagement à bien remplir leur rôle, malgré les difficultés qu'elles rencontrent ;

    - des projets sont en train d'être réalisés (construction de maternité, recrutement d'un échographe, de sages-femmes) pour répondre à la demande ;

    - la BG a acquis un statut social important grâce au travail important qu'elle fait ;

    - les BG ne disposent pas de moyens matériels et financiers suffisants pour mener à bien leurs activités ;

    - les premières structures de référence des BG sont souvent sous équipées.

    Avec le travail des BG, le premier des trois retards qui sont à l'origine de la plupart des décès maternels pourrait être maitrisé. Cependant même si la finalité de ce programme reste l'amélioration de la fréquentation des services de santé de la reproduction. Il faudra, pour une bonne harmonisation, que les premières structures de référence soient bien équipées pour répondre à la demande. Seul cet équilibre permettra de contribuer à l'atteinte des taux de 2/3 pour la mortalité infanto juvénile et de 3/4 pour la mortalité maternelle en 2015.

    10.5 Les leçons tirées

    Si l'on constate que, pour plus de 50 % des actions programmées, leur état d'avancement est conforme aux prévisions, on ne peut pour autant situer à chaque fois leur niveau de réalisation, ni déterminer l'étendue de leur d'application. Seule l'évaluation finale permettra d'apprécier les résultats et les impacts des processus actuellement en cours de réalisation.

    Par conséquent, nous devons retenir de cette évaluation à mi-parcours dans la commune de Diamniadio les leçons suivantes :


    · Les programmes futurs visant à améliorer la santé des populations devraient adopter une approche communautaire et s'inspirer du contexte culturel de la zone d'intervention. En effet le programme BG qui est une initiative à base communautaire est en train de donner des

    résultats que d'autres non communautaires n'ont pas obtenus. La communauté ne s'approprie réellement d'un programme que quand elle se sent impliquée et que le potentiel de ses individus est valorisé et reconnu.

    · Le travail des BG devrait commencer chez la plus jeune femme notamment dans les collèges, lycées et universités, pour leur inculquer très tôt cette culture de bien s'occuper de leur santé reproductive afin d'éviter de probables anomalies à l'avenir. Nous avons en effet remarqué à travers cette évaluation que les Badiene Gox parlent plus avec les femmes mariées et enceintes que celles non mariées.

    · L'implication masculine doit être effective puisque ce sont eux qui détiennent encore le pouvoir décisionnel et financier dans le couple.

    · La formation des Badiene Gox est certes une étape fondamentale de l'exécution du programme mais le suivi du travail des Badiene Gox n'est pas non plus à négliger. Ainsi le financement alloué à la formation doit être élargie au suivi ; un faible appui financier et matériel aux Badiene Gox, une absence de budget étatique et une insuffisance du financement des partenaires pourraient négativement influer sur le rendement du programme ;

    En définitive et pour plus d'efficacité, le programme doit combiner le travail des Badiene Gox et le développement de la capacité d'accueil dans les structures sanitaires afin d'éviter un probable déséquilibre entre l'offre et la demande.

    CHAPITRE XI : RECOMMANDATIONS

    11. Recommandations

    Suite aux faiblesses relevées au cours de notre travail de recherche et pour la pérennité du programme, nous avons, en premier lieu, jugé nécessaire de faire une restitution avec toutes les parties prenantes, et en second lieu, formulé certaines recommandations importantes à l'endroit des autorités sanitaires, des Bajenu Gox, de la communauté et des bailleurs pour validation ou adoption :

    11.1 Recommandations d'ordre général

    I. Les autorités sanitaires devraient :

    > Doter les BG d'outils de travail (cahiers, carnet de rapport, stylos, téléphone, badge). > Revoir à la baisse le nombre de personnes couvertes par la BG dans certaines zones. > Continuer la sensibilisation et le plaidoyer pour une meilleure connaissance et appropriation

    du programme.

    > Augmenter la durée des sessions de formation.

    > Consolider l'implication des ICP à la formation des BG.

    > Organiser des sessions de recyclage pour les BG.

    > Doter les BG d'un guide synthétisé de la formation.

    > Mettre en place un système de téléphone alerte pour les cas d'urgence.

    > Faciliter l'accès des BG aux canaux de communication de masse (télévision, radio) pour faire passer le message à la grande masse.

    > Assurer la coordination et le suivi rapprochés des activités de BG.

    > Former d'autres BG pour assurer la couverture.

    > Motiver les BG pour les encourager dans leur travail (reconnaissance des autorités, gratuité

    des soins pour les BG, financement d'activités génératrices de revenus, pèlerinage etc.).

    > Doter les postes de santé de moyens humains et matériels suffisants (ambulance, sage-femme)

    pour répondre à la demande en SR.

    > Revoir le coût des soins pour faciliter l'accès financier à certaines couches sociales les plus démunies.

    > Veiller à ce que l'IBG reste une activité communautaire.

    > Revoir la carte sanitaire en fonction des normes de l'OMS

    II. Les Bajenu Gox devraient :

    > Accentuer la sensibilisation chez les hommes.

    > S'organiser en association pour mieux coordonner leurs activités.

    III. La communauté devrait:

    > Mettre en place des caisses de solidarité pour aider les plus démunis à accéder aux soins. > Reconnaitre socialement les BG.

    > Encourager le changement de comportement chez les femmes enceintes et les familles en ce qui concerne les grossesses non suivies.

    > Impliquer ceux qui disposent de moyens de déplacement dans le transfert des malades.

    IV. Les partenaires techniques et financiers devraient :

    > Accroitre l'allocation de ressources financières de manière substantielle afin de permettre : - La formation de BG déjà identifiées.

    - Le recyclage d'anciennes BG.

    - Le Suivi et la supervision des BG.

    - La motivation des BG dans leur travail.

    - La dotation de supports et de matériels promotionnels.

    11.2 Recommandations spécifiques

    A partir des recommandations générales, nous pouvons tirer les recommandations spécifiques suivantes :

    + Programme de sensibilisation des femmes et des hommes qui portera sur les thèmes suivants ; les risques des grossesses non suivies et sur le bien-fondé de la Planification Familiale.

    Ce programme de sensibilisation devra se faire avec la participation des entités telles que le Ministère de la Famille et des partenaires au développement qui exercent dans le domaine de la Santé.

    + La restructuration des structures sanitaires existantes.

    Celle-ci devra se faire par la modernisation des équipements et par l'affectation du personnel qualifié.

    + La mise en place d'une assurance maladie ou caisse de soutien dans chaque structure sanitaire.

    Cette dernière prendra en charge les frais de santé pour les couches sociales les plus défavorisées.

    + Renforcer les capacités des équipes cadres.

    + Programme de sensibilisation des jeunes filles en milieux scolaires et universitaires qui portera sur le thème; le phénomène des grossesses précoces cause de mortalité maternelle. + Recycler les anciennes Badiene Gox.

    Ce besoin a été exprimé par toutes les Badiene Gox car étant pour elles une nécessité vu l'évolution de la Médecine. A titre d'exemple, le scalpel a été remplacé par le bistouri laser.

    + Rechercher des financements conséquents auprès des bailleurs de fonds pour la bonne marche de ses activités.

    Lors de nos enquêtes, nous avons constaté que le manque de financement était ; la source du manque de motivation des Badiene Gox et l'entrave à la bonne marche des activités du programme.

    + L'impliquer toutes les parties prenantes tout en mettant en exergue le bien fondé du programme.

    .

    + Combiner le travail des Badiene GOX et celui du développement de la capacité d'accueil dans les structures sanitaires afin d'éviter un probable déséquilibre entre l'offre et la demande.

    12. Ebauche de plan d'actions

    Tableau 7: Plan d'actions

    Recommandations spécifiques

    Actions

    Acteurs

    délais

    Coût
    Estimatif

     

    Faire le marketing social

    Etat

     
     

    Programme de sensibilisation

    sur la Promotion de la Santé

    ONG

     
     

    des femmes

    Mobilisation de la communauté

    opérant

     
     

    et des hommes

    dans la lutte

    dans le domaine

     
     
     

    contre les stéréotypes et les pratiques néfastes

    à la santé de la reproduction)

    de la santé.

     
     
     

    (excision et mariages précoces)

     
     
     
     
     

    Etat

     
     
     
     

    Partenaires

     
     
     
     

    Techniques

     
     
     

    Accroissement des budgets

    et Financiers

     
     
     
     

    (organismes

     
     
     

    alloués à la santé

    spécialisés

     
     

    La restructuration

    Affectation du personnel qualifié

    de l'OMS et les ONG

     
     

    des structures

     

    opérant

     
     

    sanitaires existantes

     

    dans le domaine de la santé)

     
     
     
     

    Etat, les

     
     
     
     

    Bailleurs de fonds

    les Bailleurs de

     
     
     
     

    Fonds

     
     
     
     

    (BAD, FMI,UE, ACDI ect)

     
     
     

    Achat de moyens de communication (portables avec fournitures d'unités

    mensuellement)

     
     
     

    Mise en place d'une assurance maladie ou

     

    Etat et les

     
     

    caisse de soutien dans

    Achat de matériel didactiques

    Bailleurs de

     
     

    chaque structure sanitaire.

     

    Fonds

     
     
     

    Confection de Badges d'identification

     
     
     
     

    Allocation d'une prime de rendement

     
     
     
     

    -Mobilisation de la communauté

    Etat et ses

     
     
     

    sur la Santé de reproduction

    démembrements

     
     

    Impliquer toutes les
    parties prenantes tout en

    - Partage des informations et les

    Partenaires

     
     

    mettant en exergue le bien fondé du

    programme.

    expériences en matière de la santé de la reproduction

    Techniques

     
     
     

    Exécution d'un plan de communication

    élaboré avec la participation de tous les acteurs concernés

     
     
     
     

    Faire le marketing social

    Etat

     
     
     

    sur la Promotion de la Santé

    ONG

     
     

    Programme

    de sensibilisation des jeunes

    Mobilisation de la communauté dans la lutte

    opérant

    dans le domaine

     
     

    filles en milieux

    contre les stéréotypes

    de la santé.

     
     

    scolaires et universitaires

    et les pratiques néfastes

    à la santé de la reproduction)

     
     
     
     

    (excision et mariages précoces)

     
     
     

    CONCLUSION

    La présente étude a porté sur l'évaluation à mi-parcours du programme Badiene Gox dans la commune de Diamniadio, pour d'une part comprendre les mécanismes de mise en oeuvre, d'autre part de déceler ses forces et faiblesses en vue de formuler des recommandations pratiques pour la pérennité du programme.

    C'est dans ce contexte qu'une hypothèse générale a été retenue en l'occurrence : L'implication de toutes les parties prenantes dans les activités favorise les bons résultats du programme Badiene Gox qui, par la suite, a été subdivisée en hypothèses spécifiques :

    En effet, cette étude n'est pas un récital de faits ou d'observations dans la mesure où elle a suivi une démarche méthodologique appliquée aux sciences sociales. Grâce à l'utilisation des outils de collecte, cette dernière nous a permis d'avoir des données quantitatives et qualitatives. Des résultats de l'étude, il ressort, qu'aujourd'hui, que les populations doivent se prendre en charge afin d'améliorer leur santé. Cela passe nécessairement par l'implication et l'appropriation de toutes les parties prenantes du programme Badiene Gox.

    En définitive, si le Sénégal et le programme plus particulièrement tiennent à atteindre d'ici l'an 2015 les objectifs 4 et 5 des OMD, il leur faudra revoir les stratégies. Pour ce faire, il faudra une implication effective de toutes les parties prenantes, une amélioration de la fréquentation des services de santé de la reproduction, la revue à la baisse des soins de santé tant en zone urbaine qu'en zone rurale (par exemple césarienne), l'augmentation de l'offre face à la demande car des disparités criardes, au niveau de la carte sanitaire, ont été relevées par l'EDS IV de 2005.

    En somme, seule l'application des recommandations permettra de contribuer à l'atteinte des taux de 2/3 pour la mortalité infanto juvénile et de3/4 pour la mortalité maternelle d'ici l'an 2015 d'où notre scepticisme de voir l'objectif et l'hypothèse générale s'avérer dans de telles conditions car si la tendance est maintenue, ils ne le pourront être qu'aux alentours de 2045.

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    22 Dr Bineta SENE SEMBENE : EVALUATION DE LA PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE AU PROCESSUS DE PLANIFICATION DANS UN SYSTEME DE SANTE DISTRICT : ETUDE DE CAS DU DISTRICT SANITAIRE

    23 Bulletin d'information Hiver 2011 de la Voix du Monde : email wwwsidiief.org

    24 Arrêté portant création du programme dénommé « Bajenu Gox »






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