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L'ethnie dans le fonctionnement des partis politiques au Togo. Cas du CAR, de l'ex-RPT et de l'UFC

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par Labité Sodjiné AGBODJAN-PRINCE
Université de Lomé - Maitrise ès-lettres et sciences humaines 2012
  

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CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES

Cette partie de notre travail est entièrement consacrée à la présentation des données quantitatives issues de la collecte à partir du questionnaire. Les données que nous avons recueillies à partir de l'administration du questionnaire sont consignées dans des tableaux ou des graphiques suivis de nos analyses à partir des variables et des indicateurs précédemment définis.

Le chapitre se subdivise en sections :

- Identification des enquêtés,

- Perception de la cause du phénomène ethnique au sein des partis politiques,

- Impact du phénomène ethnique sur la structure et le fonctionnement des partis politiques,

- Attitudes à adopter face au phénomène de l'ethnicisation des partis politiques.

III.1- IDENTIFICATION DES ENQUETES Graphique 1 : répartition des enquêtés selon le sexe

Sexe

Non réponse Masculin Féminin

26,0%

68,0%

6,0%

Les résultats de l'enquête démontrent à travers ce graphique que 68% des enquêtés sont de sexe masculin et 26% sont du sexe féminin. Ces données viennent confirmer le faible taux de participation des femmes dans le milieu politique. Concernant le militantisme politique des femmes, nous pourrons dire que l'action même des partis politiques pour l'engagement des femmes est nulle, ce à quoi vient s'ajouter la conjecture socio-politique précaire et insécuritaire du pays. Notons que nous avons eu 6% de non-réponses à cette question.

Tableau 1 : répartition des enquêtés selon les tranches d'âge

Tranches d'âges en années

Effectif

Pourcentage

[25-35[

65

43,33

[35-45[

36

24

[45-55[

20

13,33

[55 et +[

13

8,67

Non-réponses

16

10,67

Total

150

100

Il ressort de ce tableau que la plupart des enquêtés soit 43,33% ont un âge compris entre 25 et 35 ans. Ceux qui ont entre 45-55 ans ne représentent que 13,33% de l'ensemble et la tranche 35-45 ans, ne représente que 24%. Quant aux adultes, c'est-à-dire ceux dont l'âge est supérieur à 55 ans, ils ne sont que 08,67% de l'échantillon pris.

Nous remarquons ici une forte participation de la tranche d'âge 25-35 ans. Ceci montre que les jeunes sont activement engagés dans les partis politiques, attitude qu'on peut expliquer par la volonté du changement et de la démocratie. La moyenne d'âge est de 38 ans.

Par ailleurs, 10,67 constitue les non-réponses, ce qui dévoile le tabou qu'il y a toujours dans nos milieux sur l'âge.

Tableau 2 : répartition des enquêtés selon la préfecture d'origine3

Préfectures d'origine

Effectif

Pourcentage

Lacs

37

24,7

Golfe

17

11,3

Kozah

13

8,7

Vo

13

8,7

Yoto

9

6

Zio

7

4,7

Blitta

5

3,3

Doufelgou

5

3,3

Assoli

4

2,6

Bassar

4

2,6

Moyen-mono

4

2,6

Ogou

4

2,6

Tchamba

4

2,6

Tchaoudjo

4

2,6

Mango

3

2

Wawa

3

2

Amou

3

2

Avé

2

1,3

Cinkassé

2

1,3

Haho

2

1,3

Kloto

1

0,7

Binah

1

0,7

kpélé-akata

1

0,7

Oti

1

0,7

Tandjoaré

1

0,7

TOTAL

150

100

Nous notons 25 différentes préfectures enregistrées au niveau des enquêtés sur les 35 qui existent au Togo, et une forte représentativité de celle des Lacs avec un pourcentage de 27,4%, suivi du Golfe avec 12,6 % et, enfin la Kozah et le Vo se retrouvent avec le même

3 Notons ici que les 25 préfectures représentées sont loin d'être axhaustives de la réalité ; néanmoins on peut apprécier la représentativité qui s'y dégage. En effet, le Togo compte 35préfectures.

pourcentage soit 9,6%. La forte présence des préfectures de la région maritime s'explique par le fait qu'on est dans cette région, et la présence considérable aussi de la Kozah s'explique par le fait que Lomé est une ville cosmopolite qui regroupe la plupart des préfectures.

Par ailleurs nous remarquerons que 15 enquêtés soit 13,8% n'ont pas répondu à cette question. On peut déduire l'aspect sensible que revête cette question.

Tableau 3 : répartition des enquêtés selon leur ethnie

Ethnie

Effectif

Pourcentage

Akposso

5

3,3

Bassar

2

1,3

Ewe

34

22,7

Guin

32

21,3

Kabyè

15

10

Kotokoli

10

6,7

Ouatchi

25

16,7

Autres

17

11,3

Non-réponse

10

6,7

TOTAL

150

100

On aperçoit dans ce tableau que l'ethnie la plus représentée dans les enquêtés est l'Ewé avec 22,7% suivi de près par les guin de 21,3%. En plus de ces dernières, les ethnies Ouatchi et Kabyè ont respectivement 16,7% et 10%. Il y a aussi les ethnies Kotokoli : 6,7%, Akposso : 3,3%, et Bassar : 1,3%. On note d'autres ethnies à savoir : Ana, Adja, Nawda, Tchokossi, agnanga, Moba, Fon, Ifè, qui se partagent les 11, 3%. Nous notons 6,7% de nonréponses, ce qui montre la sensibilité de cette question.

Le pourcentage élevé des quatre premières ethnies est du fait que, les responsables des partis politiques étudiés y proviennent (Ewé et Guin se mélangent). Par conséquent, il y a l'instinct grégaire qui est dominant dans la population.

Tableau 4 : répartition des enquêtés selon le niveau d'étude

Niveau d'étude

Effectif

Pourcentage

Non instruit

0

0

Primaire

1

0,7

Secondaire

10

6,7

Lycée

17

11,3

Supérieur

109

72,7

Non-réponse

13

8,7

TOTAL

150

100

Les chiffres de ce tableau illustrent le taux élevé de scolarisation de la population de Lomé. L'importance numérique des enquêtés ayant un niveau d'instruction supérieur avec un effectif de 109 soit 72,7% découle de la jeunesse, la majeure partie des citoyens composant l'échantillon de l'étude. Ils sont suivis respectivement des enquêtés ayant le niveau secondaire deuxième cycle (lycée) dont l'effectif s'élève à 17 soit 11,3% et du secondaire premier cycle avec 10 pour effectif soit 6,7%. Les enquêtés n'ayant pas mis pied à l'école représentent 0,0% de l'échantillon et 0,7% soit un enquêté a arrêté les études au cours primaire.

Tableau 5 : répartition des enquêtés selon le secteur d'activité

Secteur d'activité

Effectif

Pourcentage

Privé

57

38

Public

42

28

Autres

41

27,3

Non-réponse

10

6,7

TOTAL

150

100

Ce tableau présente une répartition des enquêtés selon le secteur d'activité économique. Les résultats révèlent que 38% des enquêtés sont dans le privé contrairement à 28% pour le secteur public. Nous avons 27,3% qui non pas de secteur, soit parce qu'ils sont des sans emploi, soit étudiant ou soit des retraités. On a 10% restant des enquêtés qui n'ont pas voulu se prononcer. On peut donc supposer que ceux qui sont du secteur privé, des sansemploi, des étudiants et des retraités sont plus engagés dans les partis politiques, sûrement plus libres.

Tableau 6 : répartition des enquêtés selon le lieu de résidence

Lieu de Résidence

Effectif

Pourcentage

Lomé

74

49,3

Agoè

27

18

Djidjolé

13

8,7

Hédzranawoé

9

6

Baguida

9

6

Akodessewa

8

5,3

Doumasséssé

7

4,6

Tsévié

3

2

TOTAL

150

100

On remarque par ce Tableau que Lomé avec ses 49,3% renferme plus d'enquêtés, ce qui justifie la fréquence des manifestations et des affrontements. On voit après Agoè avec 18%, Djidjolé 8,7%. Hédzranawoé, Baguida ont chacun 6% et Akodessewa 5,3%. Nous relevons aussi au niveau de Doumasséssé (Adéwui) 4,6% d'enquêtés et enfin Tsévié avec 2%. Par ce tableau, on peut dire que la plupart des quartiers regorgent des militants des partis politiques et par conséquent, le militantisme ne demeure pas une affaire de quartier.

III.2- PERCEPTION DE LA CAUSE DU PHENOMENE ETHNIQUE AU SEIN DES PARTIS POLITIQUES

Tableau 7 : répartition des enquêtés selon l'importance de l'ethnie

Importance de l'ethnie

Effectif

pourcentage

Oui

42

28

Non

85

56,7

Ne sais pas

23

15,3

TOTAL

150

100

On aperçoit dans ce tableau que la majorité des enquêtés soit 85 (56,7%) affirment qu'il n'y a pas une ethnie plus importante qu'une autre, contrairement à 42 enquêtés (28%). Les nombres d'enquêtés qui affirment ne rien savoir est 23 (15,3%). Ceux qui pensent qu'il y a cette importance, le justifie par soit les « éwé sont numériquement important », soit par les

« kabyè occupent la plupart des grands postes et sont plus nombreux dans l'administration >> ou carrément « c'est les Kabyè, car ils sont au pouvoir >>.

Penser une ethnie importante que l'autre de façon culturelle est désuète, même si on peut admettre l'importance numérique. Ce nombre élevé de non peut s'expliquer par le taux d'alphabétisation élevé des enquêtés, montré au Tableau 4. Plus on a un niveau élevé d'étude, plus on sait que chaque ethnie est importante. Les réponses « ne sais pas >> peuvent évoquer le fait que l'usage du concept ethnie est très sensible dans le pays.

Tableau 8 : répartition des enquêtés selon que le rapport Nord/Sud est source de division réelle ou une manipulation politique

Modalité

Effectif

Pourcentage

Division ethnique réelle

37

24,7

manipulation politique

102

68

les deux (Division et Manipulation)

11

7,3

TOTAL

150

100

Le tableau sur la répartition selon le rapport Nord/Sud, nous montre que 102 enquêtés soit 68% stipulent que ce rapport n'est qu'une manipulation politique ; considérant que ce rapport rentre dans une division ethnique réelle, 37 enquêtés soit 24,7% ont répondu à cela. Le tableau nous montre également que 11 enquêtés soit 7,3% de l'échantillon voient que ce rapport bien qu'étant une division réelle est encore manipulé par les politiques.

Ce résultat est rassurant dans la mesure où la majorité comprenant que le rapport Nord/Sud étant une manipulation, ne pourront pas se laisser aller au jeu des politiques ; jeu qui peut dégénérer en affrontement inter-ethnique un jour.

Tableau 9 : répartition des enquêtés selon l'appartenance politique

Parti politique

Effectif

Pourcentage

CAR

35

23,3

ex-RPT

55

36,7

UFC

36

24

Non-réponse

24

16

TOTAL

150

100

L'analyse du tableau révèle que 36,7% soit 55 des personnes consultées sont de l'exRPT, 24% soit 36 enquêtés sont de l'UFC et 23,3% soit 35 enquêtés sont du CAR. Selon notre méthode d'échantillonnage, nous devrons nous retrouver avec 70 enquêtés pour l'exRPT, 44 pour l'UFC et 36 pour le CAR. Donc, parmi les 16% soit 24 enquêtés non-réponses, 15 sont de l'ex-RPT, 8 sont de l'UFC et 1 du CAR. Pour l'ex-RPT, cela s'explique par la réticence voire la peur des enquêtés à remplir les exemplaires de questionnaires à cause du fait que le parti n'existe plus. Pour les autres partis, c'est une négligence qu'il faut revoir.

Graphique 2 : répartition des enquêtés selon le choix du parti

Choix

Non réponse

Confiance au
leader

C'est le pouvoir
en place

affinité ethnique et/ou familialle

Programme convaincant

Pour suivre des
amis

 

autres raisons... ..

 
 

19,3%

42,7%

15,3%

7,3%

47,3%

6,0%

4,7%

N.B. Cette question est à choix multiple (3 au maximum)

Nous observons par ce graphique que 42,7% d'enquêtés choisissent leurs partis politiques sur la base de la confiance en leur leader. Mais le pourcentage le plus élevé concerne ceux qui tiennent compte du programme politique de ces partis soit 47,3%. Par contre, 15,3% choisissent le parti politique parce qu'il est le pouvoir en place ; 7,3% par affinité ethnique et/ou familiale et 6% pour juste suivre des amis. Bien d'autres raisons on été évoqués par 4,7% des enquêtés comme « parti politique non ethnique », « parti politique des déshérités », « parti politique qui incarne le changement » entre autres ; et nous enregistrons 19,3% de non-réponses.

Ce résultat peut traduire tout simplement la maturité d'esprit politique à laquelle les individus s'engagent en politique, en se fondant sur le programme du parti ou sur la confiance qu'incarne le leader au changement et aux valeurs démocratiques.

Tableau 10 : répartition des enquêtés selon le rôle dans le parti

Rôle

Effectif

Pourcentage

Membres du bureau exécutif

15

10

Membres actifs

93

62

Membres sympathisants

42

28

TOTAL

150

100

Dans notre échantillon, 62% sont membres actifs du parti politique, 10% appartient soit au Bureau exécutif ou soit au comité directeur et 28% sont des membres sympathisants. Ceci peut traduire le fait que, notre recherche a touché toutes les catégories de couches au sein des partis politiques qui sont dans la forme bien représentés.

Tableau 11 : répartition des enquêtés selon la compréhension de l'influence

ethnique

Compréhension de l'influence ethnique

Effectif

Pourcentage

Supériorité numérique d'une ethnie sur une autre

43

28,7

Supériorité culturelle d'une ethnie sur une autre

22

14,7

Hégémonie politique d'une ethnie sur une autre

85

56,7

TOTAL

150

100

Sur la question de la compréhension de l'influence ethnique, 85 enquêtés soit 56,7% prétendent que l'influence ethnique se comprend par une hégémonie politique d'une ethnie sur l'autre, alors que 43 des enquêtés soit 28,7% pensent que ce n'est qu'une supériorité numérique. Par ailleurs, 22 enquêtés soit 14,7 comprennent cela par la supériorité culturelle d'une ethnie sur une autre.

Nous pourrons conclure ici en disant que la considération hégémonique d'une ethnie sur l'autre est très manifeste et se remarque même dans les partis politiques aussi bien que dans l'administration et autres. Ceci peut traduire une attitude de marginalisation ou de domination, ce qui serait dommage pour un pays.

Tableau 12 : répartition des enquêtés selon l'influence ethnique sur le parti

Modalité

Effectif

Pourcentage

Oui

72

48

Non

54

36

Ne sait pas

24

16

TOTAL

150

100

Par ce tableau nous constatons que 48% des enquêtés contre 36% estiment que leur parti est sous influence ethnique. Les enquêtés qui ne savent rien sur la question sont 16% de l'échantillon. Ces derniers pourcentages traduisent le tabou qui entoure la question, ce que nous avions soulevés plus haut.

Ce tableau remet en cause l'action démocratique et surtout républicaine des partis politiques.

Tableau 13 : Croisement de l'appartenance à un parti politique par rapport l'influence
ethnique sur le parti.

Modalités

Oui

Non

Ne sait pas

TOTAL

CAR

13

18

5

35

Ex-RPT

46

12

12

65

UFC

13

24

7

36

TOTAL

72

54

24

150

N.B. Les valeurs du tableau sont les nombres des effectifs de chaque couple de modalités.

Ce croisement révèle que 46 enquêtés de l'ex-RPT reconnaissent que leur parti est sous influence ethnique, pour 13 enquêtés pour le CAR, de même que pour l'UFC. A contrario, 18 enquêtés du CAR pensent que non et 5 enquêtés ne savent pas, pour 24 enquêtés pour l'UFC et 7 enquêtés qui ne savent pas ; contre 12 enquêtés de l'ex-RPT qui disent non et 12 qui ne savent pas. On peut affirmer que l'ex-RPT est plus influencé par le phénomène ethnique.

Graphique 3: répartition des enquêtés selon la cause de l'influence ethnique sur le parti

Cause

Non réponse 15,5%

16,3%

Politique du parti

23,8%

Situation socio politique du pays

 

6,3%

8,8%

 

13,0% 13,0%

 

3,3%

Instauration du multipartisme

Paysage ethnique du pays

Non application des textes

Contraintes des leaders sur leur population ethnique Autre

Il ressort de ce graphique que 23,8% considèrent que la cause de l'influence ou de la dominance ethnique sur les partis politiques est due à la situation politique du pays ; mais au même moment 16,3% pensent que la politique de certains partis politiques favorise cela. D'autres enquêtés, 8,8% rejettent la cause sur le paysage ethnique du pays. Un même pourcentage d'enquêtés soit 13% croient que c'est la non-application des textes en vigueur ou la contrainte des leaders politiques sur leur population ethnique qui causent cette influence. Il faut relever aussi la cause dans l'instauration du multipartisme selon 6,3% des enquêtés et d'autres comme le privilège à son ethnie, l'orgueil des leaders entre autres, ce que 3,3% des enquêtés pensent. Nous signalons les 15,5% de non-réponses.

Il faut comprendre par ici que la situation politique du Togo est un handicap pour son processus démocratique, bien même que la responsabilité des partis politiques et des leaders politiques ne peuvent être écartées.

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