IV.2.2- Suggestions aux autorités publiques
- L'implication des partis politiques dans la
réalité sociale et politique togolaise nécessite que l'on
porte une attention particulière à ces derniers. Le rôle
premier du pouvoir public (organes de l'Etat et même des
collectivités territoriales) est de promouvoir la cohésion
sociale et la << justice sociale » basée sur
l'équité (John Rawls) au sein du pays. Ainsi serait-il profitable
à tous, à ce que les pouvoirs publics mettent à la
disposition des partis politiques, des outils essentiels à leur
établissement.
- Il faudra pour une implantation de tous les partis
politiques dans le pays, qu'on assure leur sécurité et que l'on
veille à la cessation << des représailles » sur leurs
membres. Pour cela,
il faudra des cadres juridiques compétents et sains, de
même qu'une sensibilisation pour faire comprendre que l'adversité
politique, ou différence ethnique ne veut pas dire << ennemi
>>.
- L'un des aspects de l'ethnicisation des partis politiques
provient des financements de ces derniers. Ils sont pour la plupart du temps et
en grande partie financés par des familiers du responsable si ce n'est
pas le responsable lui-même, ou par des richissimes ayant la même
origine ethnique que le président. Pour ce faire, il faudra mettre
à la disposition des partis politiques le financement nécessaire
à leur fonctionnement, afin d'éviter le financement de ces
derniers par des groupes ou des individus d'une même ethnie qui feront
d'eux des << collectivités ethniques >>.
- L'administration doit être un lieu exemplaire sur
lequel pourront s'appuyer les partis politiques. Ainsi, le critère de
recrutement dans l'administration publique ne doit pas être un
critère ethnique ou par affinité ethnique. L'autorité
publique doit alors prendre ces responsabilités pour faire face à
ce phénomène d'ethnicisation du milieu du travail public, pour
aussi adopter une mesure tenant compte de la <<
représentativité dans la diversité >>.
- Etant le premier formateur, l'autorité publique doit
renforcer la formation publique, dans le domaine de l'éducation, afin
d'éveiller les consciences à un nationalisme et à faire
comprendre que les différences ethniques sont des richesses culturelles
pour le développement du pays. Il faut donc créer un cadre qui
permettra d'éveiller la conscience nationale.
- On peut aussi sur le plan culturel, organiser des colonies
de vacances. Cela permettra une meilleure connaissance du pays, une <<
imprégnation >> des valeurs culturelles de chaque partie de la
<< terre de nos aïeux >> qui conduirait donc à faire
tomber les barrières de clivages Nord/Sud ou de dissenssions ethniques
que l'on remarque. Ce sera aussi une contribution pour semer dans la jeunesse
l'unité du pays.
- Il faudrait aussi que les autorités prennent des
mesures nécessaires pour intensifier l'usage de la langue officielle
qu'est le français dans les lieux administratifs surtout, pour prohiber
tout étiquetage ethnique. Il est souvent frustrant qu'en allant dans
l'administration, sans se soucier de ton appartenance ethnique, on t'adresse la
parole en un dialecte que tu ne maîtrises pas. Tout cela instaure des
réseaux de népotisme, de favoritisme qui rejaillissent sur
l'organisation et le fonctionnement des partis politiques. C'est
nécessaire donc d'insister sur cet aspect afin que le canal de la
communication ne soit pas un blocage ou un moyen contributif à
l'ethnicisation.
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