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Les impacts du maraàŪchage sur la végétation ligneuse dans la région des Niayes centrales (Mboro- Diogo ) au Sénégal

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par Sierge NDJEKOUNEYOM
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Diplôme d'études approfondies 2007
  

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1.3 Typologie de la végétation

Plusieurs typologies peuvent résulter de l'organisation des cuvettes et des interactions entre cultures et arbres. Nous pouvons de prime abord distinguer les espèces anthropiques ou anthropogènes des espèces spontanées. Pour les essences dites anthropogènes nous avons premièrement celles qui sont épargnées et protégées par l'homme telle Acacia albida, Zizyphus mauritiana, Adansonia digitata, Euphorbia balsamifera et celles qui sont exotiques comme Casuarina equisetifolia, Eucalyptus camaldulensis, Prosopis juliflora, Jatropha curcas, Melaleuca leucadendron. Pour ce qui est des essences spontanées on peut faire mention de deux types aussi faciles à discriminer. Nous avons d'une part les essences réellement spontanées ou celles dont la dissémination a finie par le devenir comme Capensis tomentosa, Acacia ataxacantha, Heeria insignis, Combretum glutinosum, Aphania senegalensis ou encore Commiphora africana (ces essences sont surtout caractéristiques des sables dunaires) et celles qui croissent à la faveur des essences épargnées par l'homme à l'image de Lannea acida, Grewia bicolor, Calotropis procera, Ficus capensis. Ces essences sont dans les secteurs entre Diogo et Andal les témoins de possibilités écologiques rarement exprimées dans la zone. Aucune situation vraiment tranchée n'est observable mais cette distinction est pratique et commode.

A cela il faut ajouter un nouveau cortège d'arbres produits dans les pépinières de Mboro (initiative privé ou étatique) à des fins décoratives et ornementales qui subissent un glissement accidentel dans les dépressions en particulier à Mboro où les pépinières fleurissent. Ces dernières viennent finalement renforcer la diversité floristique en opérant une intégration dans le paysage. Crescentia cujete, Moringa Oleifera, Hura crepitans, Cordia sebestina illustrent cette catégorie.

Ce constat nous oblige à réviser notre approche et à poser une nouvelle question. Le problème de la végétation de la zone des Niayes se pose t-il véritablement en termes de réduction de la diversité ou plutôt en termes de remplacement de la diversité existante par une nouvelle ?

En effet nous avons enregistré, en comptant les taxons hors placettes, environ 87 espèces62 dont la majorité n'était pas signalée par Raynal et Trochain. Exotique ou originaire du domaine plus continental le nouveau contingent floristique des niayes semble se substituer de plus en plus à l'ancien.

62 -Quelques unes restées indéterminées n'ont pas été comptabilisées

En vérité cette relative63 augmentation de la diversité ne doit pas cacher le fait qu'au sein de chaque espèce les effectifs d'individus sont en baisse.

Une autre réflexion s'impose car la baisse de la nappe phréatique affecte premièrement les essences à affinité plus méridionale, en particulier celles qui sont caractéristiques des cuvettes plus ou moins humides. Or le pompage de l'eau des profondeurs jusqu'en surface à l'aide des engins est une garantie d'humidité autant pour les légumes que pour certaines essences épargnées par le maraîcher. Cocos nucifera, Elaeis guineensis, Mangifera indica, Citrus limon, certaines essences spontanées comme Ficus Ovata, Ficus capensis profitent largement de cette humidité produite artificiellement par le cultivateur pour se maintenir en bon état. Dans la majorité des cuvettes que nous avons observées la disposition des palmiers n'est jamais très éloignée des puits encore actifs. Dans la cuvette de Ndiorokh les surfaces laissées en jachère sur les deux versants (pendant 4 ans) voient une interruption de la ceinture de palmeraie, les seuls individus encore sur pied sont en très mauvais état. La comparaison de plusieurs cuvettes, les unes exploitées et les autres abandonnées permet de renforcer cette observation.

Le maraîchage par sa montée en puissance a permis d'achever un écosystème que la sécheresse avait déjà sévèrement éprouvé. On peut affirmer que ce dernier vit (pour ce qui est des secteurs entre Touba Ndiaye et Lompoul64) actuellement sous assistance et qu'aussi invraisemblable que cela puisse paraître c'est bel et bien le maraîchage qui permet d'une certaines façon à certaines plantes hygrophiles de subsister. Ce qui ne nous empêche pas de souligner la situation très précaire de celles-ci qui disparaissent ou se transforment avec l'arrêt des activités maraîchères.

On peut dire en dernier ressort qu'exception faite d'un renversement spectaculaire des conditions pluviométriques tout abandon prolongé de cuvettes dans les secteurs de Diogo et de Andal conduit à précipiter la fin de la végétation atypique que l'on y rencontre.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore