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Les impacts du maraàŪchage sur la végétation ligneuse dans la région des Niayes centrales (Mboro- Diogo ) au Sénégal

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par Sierge NDJEKOUNEYOM
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Diplôme d'études approfondies 2007
  

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II. L'INCOHERENCE DES POLITIQUES

La zone des Niayes a enregistré un nombre spectaculaire de projets qui se sont succédés durant ces dernières années et dont la vocation à été soit maraîchère soit forestière.

Evoluant sur des trajectoires différentes, ces programmes sont le reflet d'une lecture incomplète du milieu et de l'écosystème par leurs principaux instigateurs en occurrence l'Etat et ses partenaires extérieurs.

Une brève synthèse en montre la diversité et les principaux objectifs. Dès le début des années 80 on voit apparaître de nombreux projets dont l'un des plus étendu sur le plan spatial (Mboro, Fass Boye, Lompoul, Beytigueye et Sawo) est le PMM (Projet Maraîcher de Méouane) dont les objectifs, au lendemain des années de sécheresses, étaient d'accroitre les superficies cultivées en octroyant des moyens comme les motopompes, les engrais. Par ailleurs il faut signaler la présence du PAEP (Projet d'Appui à l'Entreprenariat Paysan) qui intervient dans la zone pour la croissance de la filière maraîchère, le PMEH (Projet de promotion des PME horticoles) qui accorde des subventions aux paysans qui sont exclus des crédits formels, le FONGS (Fédération des ONG du Sénégal) qui participe au financement de la production, le CPM (Centre de Perfectionnement des Maraîchers) qui joue un rôle important dans la formation des producteurs.

75 -PLD Communauté rurale de Darou Khoudoss 2004

76 -dans le contexte plus général d'un article sur «l'implication des populations dans la gestion des ressources naturelles«

77 - Il en résulte la nomination de personnes très peu compétentes et très peu impliquées à des postes ayant trait au volet environnement dans le conseil rural.

78 - En ce sens qu'ils font ressentir aux populations la nécessité et l'intérêt d'une préservation ou d'une gestion rationnelle de la ressource ligneuse

Mboro à souvent servi de siège à ces différents projets dont le financement était le plus souvent extérieur mais dont la structure a su se maintenir ou s'adapter au delà des délais d'exécution (GIE : groupement d'intérêt économique, UNCA : union nationale des coopératives agricoles ou encore UGPM : union des groupements paysans de Méouane...)

Parallèlement à ces programmes principalement agricoles, nous avons des initiatives qui reflètent une autre préoccupation. Il s'agit de programmes ou de projets forestiers qui ont débutés dès 1925 dans la zone. On note la réalisation en 1948 d'une bande de filao longeant la côte de Dakar à Saint-Louis suivi du projet de fixation des dunes en 1975. Les années 80 sont marquées par l'apparition de nouveaux projets, comme le PL 480, qui s'inscrivent dans la même dynamique. En 1984 on tente d'impliquer les populations au reboisement, cette initiative est dynamisée par le projet PRS (Projet de Reboisement du Sénégal). Viennent ensuite les projets de fixation des dunes et de restauration des sols diors, le projet de conservation des terroirs du littoral et dernièrement le projet de reboisement du littoral et le plan d'aménagement de la bande de filao.

Il faut remarquer, à l'exception de quelques projets horticoles comme le Projet de Production Fruitière (dont la plantation de 80ha à Darou Ndoye est actuellement tombée en désuétude), que l'intégration des paramètres environnementaux dans les programmes agricoles est rare tout autant que les considérations agricoles dans les projets forestiers.

On peut reprocher à ces deux principaux types de programmes d'avoir fonctionner dans l'ignorance et l'indifférence les uns des autres. Les premiers privilégiant l'idée de production au détriment de celui de conservation et les seconds l'inverse. C'est ce pilotage séparé qui peut expliquer leurs insuccès relatifs (épuisement des sols, abandon de cuvettes, destruction accélérée de la couverture végétale). Il en résulte une coresponsabilité à deux niveaux, le ministère de l'environnement et le ministère de l'agriculture79.

Cet écosystème ou plutôt cet agroécosystème doit être perçu et géré comme un tout, on ne peut pas reboiser sur les dunes blanches et jaunes pour protéger des cuvettes que de toute façon la surexploitation est entrain d'épuiser plus loin. La démarche est tout à fait incohérente car les préoccupations forestières sont en réalité parfaitement complémentaires de la durabilité des systèmes de production agricole qui les a d'ailleurs suscités.

La conciliation des objectifs forestiers et agricoles constitue un impératif incontournable dans la gestion durable tant des potentialités agricoles que des que des ressources ligneuses. Ainsi au lieu d'actions ponctuelles et dispersées dans le temps et dans l'espace, il convient de coordonner les opérations en répartissant uniformément mais proportionnellement les efforts.

Les activités agricoles doivent être circonscrites dans des surfaces précises en exceptant les secteurs écologiquement sensibles et en respectant les seuils de végétations nécessaires à la pérennité et à la reproductibilité du système dans l'avenir. Car le fait d'avoir rythmé le reboisement et les programmes agricoles au gré de bailleurs de fond n'est pas une contrainte qui à toujours servi les intérêts de l'écosystème.

Par ailleurs l'exclusivité de l'activité maraîchère au détriment des autres usages des niayes « interpelle sur la question de l'utilisation durable de cet écosystème en rapport avec la perte de diversité qu'il a déjà subie80 ». A cet effet, la cuvette de Guewel à Mboro est un excellent exemple de l'intégration de la notion d'agroécosystème dans toute sa diversité.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon