WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Anthropisation et risques environnementaux sur les collines de Yaoundé

( Télécharger le fichier original )
par Dieudonné FEKOUA
Centre régional d'enseignement spécialisé en agriculture forêt/ bois Cameroun - Master professionnel en études d'impacts environnementaux 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.3 - REVUE DE LA LITTERATURE

La revue de la littérature m'a permis de consulter et de constituer une banque de données secondaires sur le thème d'étude pour mieux cerner la question. Les recherches ont été faites sur Internet, au centre de documentation de la GUY, dans les bibliothèques publiques et privées. Il ressort de nos lectures que plusieurs auteurs ont écrit sur Yaoundé et sur ses massifs forestiers collinaires. Nous vous présentons ci-après l'économie des travaux de

quelques auteurs sur cette thématique à Yaoundé et ailleurs ainsi que les principaux résultats auxquels ils sont parvenus :

- Franqueville A. (1984), dans son livre sur Yaoundé aborde globalement les problèmes socio-environnementaux. Il met l'accent sur le ravitaillement en eau potable dans les quartiers populeux de Yaoundé. Son propos est de montrer les problèmes d'approvisionnement posés par la croissance urbaine. Son approche est double : sur le plan technique, les limites de l'appareil de distribution d'eau à Yaoundé sont atteintes et le réseau dans la ville « laisse beaucoup à désirer ». Sur le plan social, l'urbanisation fait que ~ des habitants des quartiers populeux n'ont pas facilement accès à l'eau. Ce qui a le plus retenu notre attention dans ce travail ; c'est la description que l'auteur fait de l'urbanisation anarchique et les conséquences qui en découlent. Cette urbanisation est sans doute encore un facteur aggravant de la dégradation des collines de Yaoundé. C'est une question sur laquelle nous allons nous pencher dans ce travail pour savoir ce qu'il en est aujourd'hui.

- Mougoué B. (1985), dans un article intitulé « La municipalité et l'occupation des sites inconstructibles à Yaoundé », publié dans Cameroon Urban Review, donne « une description synoptique de la cité Capitale ». L'auteur commence par « placer le cadre urbain dans son environnement naturel ". Il distingue ensuite les zones urbanisables qui sont « facilement colonisées par l'homme " et des sites inconstructibles que sont les zones marécageuses. Il présente les zones de fortes pentes comme des sites où « se développent de graves phénomènes d'érosion et de dégradation du sol accentués par l'action de l'homme qui décape le couvert végétal et accroit le ruissellement diffus ". En ce qui concerne les zones marécageuses, Mougoué (1985), remarque simplement que « les conditions d'hygiène y sont déplorables. Le milieu est propice à l'expansion du paludisme et des maladies hydriques. Ces sites, bien que relevant du domaine national, sont néanmoins occupés par une frange de la population. Après avoir examiné les aspects sociaux économiques des occupants, l'auteur pense qu'en plus de la pauvreté, il y aurait « la défaillance des structures étatiques et municipales de contrôle de l'urbanisation qui expliqueraient l'installation des populations dans ces milieux dont il présente les mécanismes qui prévalent à leur occupation. Face à l'obstination des populations à occuper ces sites, la municipalité est obligée d'intervenir pour déguerpir et réaliser les projets d'intérêt communautaire. L'auteur décrit ces opérations de déguerpissement comme étant spectaculaires et controversées. Il préconise un aménagement des sites inconstructibles et reconnait en conclusion que le déguerpissement est inévitable ; seulement il doit être toujours accompagné d'un programme de travaux à réaliser sur les sites

libérés. Cette étude de Mougoué (1985) nous a servi de baromètre pour comprendre par rapport à la situation actuelle, ce qu'il en était il y a 1/4 de siècle.

- Achoundong G. (1996), s'est investi « à rechercher dans les collines de Yaoundé les éléments typiques de la végétation submontagnarde et tenté de définir les groupements propres à cette végétation par leurs espèces les plus caractéristiques ». Ce travail est la preuve que jusqu'à une époque récente, les collines de Yaoundé étaient riches en flore et en faune. En effet, l'auteur conclut son étude en remarquant que les observations sur les sommets des collines de Yaoundé sont conformes aux conclusions d'A. Aubréville (1932) et R. Schnell (1952) sur les montagnes de l'Ouest africain. A Yaoundé comme au Mont Nimba (Guinée), la forét sommitale s'individualise par l'abondance et la constance remarquable de ce noyau caractéristique qui est liée aux conditions écologiques particulières de leur habitat, opérant une sélection qui favorise ces espèces. Il constate clairement que « sur les pentes des collines de Yaoundé, la proportion des grands arbres diminue quand l'altitude augmente ». A cette réduction de taille s'ajoute celle du nombre d'espèces, c'est-à-dire que le nombre d'espèces diminue quand l'altitude augmente. Seulement, il faut dire pour le décrier qu'aujourd'hui, la tendance est complètement inversée ; puisqu'à la base des collines, il n'y a pratiquement plus d'espèces. On retrouve à peine quelques sommets avec des lambeaux de forêt. Or il se dégage de l'étude d'Achoundong que les collines de Yaoundé et leurs terrains attenants ont été peuplés, il n'y a pas longtemps d'espèces végétales diversifiées. A partir des observations faites sur les Monts Eloundem, Kala et Mbam Minkom, l'auteur présente les essences qu'on retrouve dans les foréts mésophiles à la base, jusqu'aux foréts sommitales au-dessus de 1100 mètres. Il nous revient de montrer ce qu'il en reste encore de cette végétation originelle et voir ce qu'il y a lieu de faire pour la restaurer ; compte tenu de l'agression anthropique que subissent ces milieux.

- Fékoua D. (1998), dans une étude sur l'eau et la santé à Yaoundé, part du constat que la distribution moderne d'eau potable est insuffisante pour justifier la persistance de modes d'approvisionnement traditionnels lourds de conséquences sur la santé générale des populations dans les quartiers tels que Ndjong-melen. La situation est aggravée par la présence de nombreuses sources de pollution (tas d'ordures, fosses d'aisance, eaux stagnantes) qui côtoient les puits. L'étude a consisté à faire une enquête par questionnaire sur un échantillon représentatif des ménages du quartier Ndjong- melen. Il ressort de cette enquête que 84% de la population puise l'eau de boisson à un équipement moderne, contrairement à ce qu'on pourrait penser. Les populations ont un bon comportement et un

niveau de connaissance appréciable vis-à-vis de l'eau et la santé. Ce travail nous a permis d'avoir une idée précise sur le péril fécal et les risques sanitaires liés à l'eau dans certains quartiers de Yaoundé. Seulement, l'étude ne pose pas la question de la préservation des sites dans les quartiers où les populations, en s'installant, perturbent le milieu et s'exposent à des risques.

- Abéga R. (2006), dans une étude sur les monts Messa a tenté de mieux « cerner la situation du développement et de l'environnement de ce site à travers la réalisation de son profil environnemental dans la perspective de la mise en place d'une stratégie de gestion durable ». Il ressort que les activités sont en cours dans plusieurs secteurs. L'auteur utilise les outils de l'EE pour relever les impacts et les risques environnementaux que ces activités de développement engendrent. Il convient de signaler que nous utiliserons en plus des mêmes outils, la MARP et la cartographie pour mesurer et montrer l'évolution de l'impact de l'emprise humaine sur les hauts reliefs de Yaoundé. Après avoir mis en évidence la gestion urbaine et environnementale de la zone et analysé la situation, l'auteur constate que l'afflux des populations défavorisées et la multiplication des activités mal maîtrisées qu'elles y exercent aggravent les risques environnementaux. Il conclut son travail en suggérant à l'autorité municipale de faire une gestion participative du site sur une base institutionnalisée. Seulement, il faut reconnaître que le cadre de cette recherche nous semble restreint ; car un seul site sur la problématique des zones non constructibles de hauts reliefs à Yaoundé ne nous semble pas assez représentatif. Ce travail a néanmoins contribué à déblayer le chemin pour l'étude de la reconquête des milieux naturels de hauts sommets et d'amélioration du cadre de vie à Yaoundé.

- Le travail de Mani M. L. (2008), qui porte sur la mise en valeur des bas-fonds de l'Arrondissement de Yaoundé 3e met un accent particulier sur les conséquences environnementales. Les données ont été obtenues après une série d'enquêtes initiées de décembre 2006 à juin 2007 au moyen d'un questionnaire structuré et mené auprès de 100 exploitants sur les les sites d'Obobogo, Ahala, Etoa, Afanoya. Il se dégage de sa problématique que « la croissance démographique est à l'origine de l'évolution de l'exploitation des bas-fonds de l'Arrondissement de Yaoundé 3e». Tout comme Mani qui veut savoir pourquoi les Yaoundéens manifestent-ils autant d'engouement pour l'exploitation des bas-fonds, nous voulons savoir ce qui pousse les gens à conquérir les sommets des collines de Yaoundé et quelles sont les conséquences environnementales qui en découlent. Cette étude

a suscité et aiguisé notre curiosité sur l'intérêt qu'il y aurait à analyser les impacts des activités humaines sur les collines de Yaoundé.

- Tagboka-Yakana B. (2009), dans ses travaux sur « L'impact des actions de régénération des zones dégradées de la Réserve spéciale de forêt de Gbazabangui (RCA) », commence par rappeler que la destruction des forêts naturelles au profit des plantations industrielles, des cultures de rente et vivrières sur brûlis conduisent à une perte de la biodiversité. A ces pratiques culturales, on peut ajouter « une exploitation difficilement contrôlable des ressources forestières (PFNL, carrières, exploitation du bois d'oeuvre et du bois de chauffe) ». Il pose le problème de détermination de l'impact des actions de régénération de ces zones dégradées. A l'aide d'outils et de techniques de sciences sociales, l'auteur identifie et décrit l'impact des actions de régénération des zones dégradées de la Réserve spéciale de forêt de la colline de Gbazabangui sur les quartiers riverains. Il ressort de cette étude que les actions directes (reboisement, agroforesterie, pare-feu, surveillance) et indirects (développement des activités alternatives, information, sensibilisation, communication et formation) de régénération des zones dégradées de la Réserve ont des impacts positifs sur l'environnement biophysique et humain des quartiers riverains. Il nous revient dans notre travail, de montrer que les collines de Yaoundé, comme celle de Gbazabangui, subissent une forte agression du fait de l'action de l'homme, que les populations s'exposent à des risques graves en rapport avec ces activités, et qu'il y a urgence que les autorités municipales prennent des mesures pour récupérer ces hauts sommets dégradées et y restaurer leur nature d'antan par la mise en place des actions de régénération de la forêt ; ce qui à terme, pourra impacter positivement l'environnement biophysique et humain de Yaoundé.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry