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Anthropisation et risques environnementaux sur les collines de Yaoundé

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par Dieudonné FEKOUA
Centre régional d'enseignement spécialisé en agriculture forêt/ bois Cameroun - Master professionnel en études d'impacts environnementaux 2010
  

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4.2.2 - Faible perception et facteurs favorisant du risque

Toute activité humaine, et par conséquent toute activité économique, a un impact environnemental plus ou moins important. Il existe par ailleurs pour nombre d'entre elles des risques d'accidents ou d'évènements susceptibles d'entrainer une pollution ou un préjudice pour l'environnement. Identifier, prévoir et gérer les risques exige de comprendre les transformations physiques, le rôle amplificateur des activités humaines, l'accélération des seuils de déclenchement, les conditions de réduction de la vulnérabilité, les possibilités d'adaptation des pratiques collectives et des comportements individuels. Les interventions de l'homme sur les collines de Yaoundé dans le but de produire de la nourriture et de se loger entrainent des préjudices pour l'environnement et l'exposent aux risques divers. Il ressort de notre étude que plus de 95% de risques environnementaux sur les hauts reliefs de Yaoundé sont amplifiés par des activités humaines. Certains mouvements de terrain peuvent survenir lorsque les activités de l'homme favorisent la pénétration de l'eau dans un sol instable comme c'est le cas à certains endroits sur les collines étudiées. Il en est de méme de l'exploitation de carrière de pierres. Ces activités, combinées aux abondantes pluies de Yaoundé et à l'instabilité des horizons du sol peuvent provoquer des mouvements de masse de la terre et des décollements rocheux. Les versants abrupts et les bas fonds marécageux sont dits zones à écologie fragile parce que ces terrains sont très instables et par conséquent exposés respectivement aux risques de mouvements et d'inondations. En effet, dans les vallées et bas fonds des collines de Yaoundé, les inondations sont récurrentes. A la moindre pluie, les affluents du Mfoundi qui est le principal collecteur drainant la ville, sortent de leur lit ; « cela arrive non seulement parce que les lits de rivières sont encombrés par les constructions, mais aussi parce que le ruissellement devient très important d'année en année à cause de toutes les surfaces occupées définitivement par les établissements humains et la perte de la végétation naturelle ». Les résultats sur le terrain ont montré que les activités humaines sont celles qui font le plus de mal dans ces sites. Autrement dit, l'homme est le principal perturbateur de l'environnement collinaire à Yaoundé. Il se dégage clairement des observations que si ces sites avaient été conservés dans leur état naturel, il y aurait moins de risques pour l'environnement et pour les populations.

Bien qu'il n'existe pas de risque zéro, le développement durable nécessite une évaluation exacte du risque et une décision judicieuse. En aménageant les zones collinaires de Yaoundé, une évaluation du risque pourrait être réalisé plus efficacement à l'aide d'une approche coordonnée d'analyse et de gestion des risques environnementaux, par la planification et la minimisation des risques pour les communautés locales par :

- L'identification et la compréhension de la nature et de l'ampleur des risques environnementaux sur les collines de Yaoundé et leurs terrains attenants ;

- L'orientation des activités humaines vers les zones les plus appropriées ; - L'assurance que les activités n'engendrent pas des risques inacceptables ;

- L'assurance que les activités potentielles de développement n'engendrent pas le risque pour les populations.

Il convient de relever pour le dénoncer que la situation foncière et la pauvreté grandissante d'une couche de la population ont contribué à l'occupation désordonnée de ces zones réservées. En effet, l'insécurité foncière, la pauvreté et le faible revenu de la majorité de la population yaoundéenne favorisent l'installation et l'exploitation des sites pour la survie. D'après Abéga (2006), le terrain coûte moins cher dans ces zones ; que se soit en termes de location ou de vente. Les autochtones se considèrent toujours comme de légitimes propriétaires de ces espaces et pensent en disposer comme ils veulent.

PERSPECTIVES.

Les propositions énoncées visent à trouver des voies et moyens permettant la réappropriation et la restauration rapide et efficace de la biodiversité sur les collines de Yaoundé et leurs terrains attenants. Une gestion environnementale de ces sites devrait par conséquent intégrer prioritairement le déguerpissement et le reboisement. La GUY pourrait plus urgemment envisager :

- Sur le plan social et institutionnel

 

entreprendre une sensibilisation de tous les acteurs en général et particulièrement des populations riveraines à travers les canaux de communication tels que la radio, la TV, la presse, la diffusion des plans et des dépliants.

Susciter la réflexion sur l'élaboration et l'adoption d'une loi sur les espaces montagneux par les ministères sectoriels et l'organe compétent.

une analyse approfondie des meilleures pratiques et des besoins prioritaires en matière d'éducation et de sensibilisation pouvant permettre une bonne implication des communautés locales à la préservation et la conservation des ressources naturelles ;

un inventaire de toutes les parties prenantes dans la mise en oeuvre des actions de reboisement sur ces collines ;

une identification des canaux de communication pouvant soutenir un programme de restauration des écosystèmes dégradés sur les collines de Yaoundé.

Ceci pourra à termes conduire à :

-Sur le plan environnemental et de loisirs

un aménagement de ces sites à travers des projets de foresterie communautaire qui les protégerait des risques ;

une amélioration du cadre de vie par le renouvellement naturel de l'air (séquestration du carbone) et l'embellissement du paysage ;

une diminution substantielle des risques environnementaux sur les collines et autour (inondation, mouvements de terrain, décollement rocheux...)

une récupération, un aménagement et un équipement des collines de Yaoundé pour éventuellement y créer des centres de loisir et de détente ;

l'assurance d'une approche de boisement intégrant la prise en compte des paysages, des ressources en eau, de la diversité biologique et de l'intérêt récréatif.

-Sur le plan de la recherche et de l'éducation environnementale

 

une intégration de la foresterie dans les programmes d'éducation à l'environnement en milieu scolaire ;

une documentation sur les caractéristiques essentielles des écosystèmes naturels des hauts reliefs ;

le suivi de la dynamique à long terme de ces écosystèmes forestiers naturels de colline et l'établissement des liens entre les changements climatiques et ces écosystèmes ;

la coordination des formations des partenaires (Associations, ONG...) de la CUY dans le sens de l'appropriation du reboisement des collines de Yaoundé.

-Sur le plan économique et de lutte contre la pauvreté

un aménagement de ces collines (restauration, reboisement) permettrait á coup sûr l'écotourisme en milieu urbain ;

une réduction des dépenses de santé par la promotion de la pharmacopée traditionnelle.

une valorisation de la l'horticulture c'est-á-dire la culture des fleurs qui est un produit qui peut être bien vendu à l'extérieur du pays, d'où une lutte contre la pauvreté ;

un développement économique, social et culturel des localités concernées en particulier et de la ville en général, les PFNL étant une source de devises ainsi que l'écotourisme. Le tableau 4.6 ci-dessous synthétise les problèmes, les solutions et les acteurs pouvant éventuellement intervenir pour la réhabilitation des collines de Yaoundé.

Tableau 4.6 : Problèmes, solutions et acteurs pouvant intervenir
sur les collines de Yaoundé.

Problèmes

Solutions

Acteurs

Dysfonctionnement sur le
plan institutionnel et
règlementaire

Sensibilisation/communication et gestion
urbaine participative

CUY, CUA, Ministères
sectoriels compétents,
ONG, privé, population

Dégradation de la
biodiversité et de
l'esthétique du paysage,
réchauffement climatique

Reboisement

CUY, CUA, Ministères
sectoriels compétents,
ONG, privé, population

Insuffisance de
l'éducation
environnementale

Education a l'environnement, formation
des partenaires

CUY, CUA, Ministères
sectoriels compétents,
ONG, privé, population

Chômage et pauvreté des
riverains

Aménagement et valorisation
(écotourisme, pharmacopée traditionnelle)

CUY, CUA, population
locale

Perte de l'espace agricole
et forestier, érosion

Déguerpissement et recasement

CUY, CUA, Ministères
sectoriels compétents,
ONG, privé, population

Zonage peu connu

Délimitation effective et matérielle des
espaces réservés, communication

CUY, CUA Ministères
sectoriels compétents,
population

Insuffisance de
connaissances des risques

Sensibilisation/information/communication

CUY, CUA, Ministères
sectoriels compétents,
ONG, privé, population

En somme, la résolution des problèmes posés par les risques environnementaux ne peut être le fruit des seuls pouvoirs publics, ni l'apanage des seuls experts. Dès lors, la recherche d'une solution négociée avec l'ensemble des acteurs, c'est-à-dire la recherche de nouveaux modes de gouvernance s'avère primordiale.

RECOMMANDATIONS.

Cette étude avait pour objectif principal de montrer la transformation d'espaces, de paysages ou de milieux naturels sous l'action de l'homme et les risques environnementaux qui en découlent ; notamment sur les collines de Yaoundé et leurs terrains attenants. Nous avons recensé grace aux outils de la MARP et de l'EE les activités de l'homme sur les collines de Yaoundé, identifié les risques et proposé une typologie, déterminé le niveau de connaissance des populations sur les notions de risque. En termes de recommandations, nous en avons fait pour chaque site étudié et sur le plan général.

Recommandations site par site.

Pour chacun des sites étudiés, nous pensons que la Communauté Urbaine de Yaoundé doit :

- A Akok Ndoué, considérer la route qui part de derrière l'IRAD (NW), et longe le flanc de la colline jusqu'à Mewoulou (façade Est), en passant par Akok Ndoué I et II comme limite de déguerpissement. Autrement dit, toute la zone située le long de cette route en amont doit être déguerpie, reboisée et classée comme zone interdite de toute activité humaine dégradante pour l'environnement. Le côté droit de la route selon que l'on va de l'IRAD vers Akok Ndoué II étant totalement humanisé aujourd'hui jusque dans la vallée. La figure 00.1 est une représentation des limites de ces zones.

Zone à reboiser

Zone à déguerpir et à reboiser

Zone complètement urbanisée

Altitude (en mètre) 970

900

800

777

660

NW (vers l'IRAD)

Akok Ndoué

SE (vers Akok Ndoué II)

Figure 00.1 : Zone à déguerpir sur la façade NW/SE du mont Akok Ndoué

(Source : Observations de terrain, déc. 2010)

Il va se poser un problème de relogement des populations sur ce site. Nous y avons compté en 2010, environ 193 maisons ; ce qui fait à près 1351 ménages si l'on considère la moyenne de 07 personnes par foyer. La GUY doit étudier les possibilités de dédommagement de tous les occupants du site en organisant leur recasement dans les nouveaux quartiers comme à Mendong ou à Simbock.

- A Mbog Ndum, trois maisons seulement sont concernées par le déguerpissement. Ge site, qui de loin semble encore naturelle, est déjà suffisamment attaqué par les activités de coupe illégale du bois et les champs. La GUY doit donc interdire toute activité destructrice du milieu au-delà de 800 mètres d'altitude. En deçà de cette altitude, les activités doivent être règlementées. La GAY 7e doit assurer la mise en oeuvre et le suivi de la réglementation à ce niveau.

- A Minloa, aucune habitation ne se trouve aux environs immédiats du massif. La GUY doit restaurer la poche de forêt sommitale qui est en voie de disparition. Elle doit y interdire l'activité agricole. Il en est de méme de l'exploitation de pierre sur la colline et du sable dans la vallée (côté Est). Par contre, la pisciculture qui n'a nécessité aucun aménagement artificiel et qui exploite le milieu naturel sans le perturber peut être maintenue. Ge massif rocheux très proche du mont Messebe (800m environ), offre des possibilités à la GUY pour des aménagements à caractère touristique.

- A Ebaminala, la CUY doit interdire l'exploitation du bois, l'agriculture et réglementer la chasse aux rongeurs qui, selon les riverains se fait avec le feu de brousse. Le déguerpissement est à envisager et ne concerne qu'une vingtaine de maisons sur le flanc SE ; où les populations commencent à s'installer à plus de 800 mètres d'altitude. Les activités religieuses qui s'y déroulent en font un lieu de recueillement et de loisir qui est peu connu.

- Aux monts Messa, la GUY a lancé il y a peu les opérations de déguerpissement et de reboisement ; notamment sur la façade Est et Sud (côté Oyom Abang). Ges opérations doivent se poursuivre jusque dans les vallées à Ekorozok et Etétak par exemple, où les inondations et les risques de chutes de blocs sont perceptibles. A l'Ouest du mont, du côté du Camp SONEL (SO), jusqu'à Oliga (NO), la GUY doit déguerpir les populations qui sont entrain de s'installer sur le mont et méme dans la vallée drainée par la rivière Afémé. Nous suggérons que la vallée à l'Ouest de Messa constitue la limite entre le mont et la zone urbanisable.

- A Mbankolo, nous recommandons à la GUY de préserver le flanc Ouest où une route a été récemment ouverte en direction de Fébé village par l'interdiction des activités dangereuses pour l'environnement. Les maisons situées en amont de cette route doivent être déguerpies et la zone reboisée. La figure 00.2 montre les limites possibles à déguerpir et à boiser à l'Ouest du mont Mbankolo.

Mbankolo

1000

900

Zone à déguerpir et à reboiser

800

Zone urbanisée

700

660

SW (Oliga) SE (carrefour Mbankolo)

Figure 00.2 : Secteur de déguerpissement sur le flanc Sud-ouest/Sud-est de Mbankolo.

(Source : Observation de terrain, déc. 2010)

Recommandations sur le plan général
Dans un cadre beaucoup plus général, nous pensons :

- Qu'il est impérieux d'interdire toute activité humaine destructrice du milieu (agriculture, déforestation, carrière, construction, etc.) au-delà de 800 mètres d'altitude sur les collines Akok Ndoué, Mbog Ndum, Minloa, Ebaminala, Messa, Mbankolo, Fébé et tous les autres hauts sommets de Yaoundé qui peuvent être encore récupérés (Eloumden, Messebe, Abannanga, Mbekum, Mbam Mimkom, Nkolondom, Yéyé, etc.). Toutes ces actions ne peuvent être efficaces qu'avec la participation et l'adhésion de tous les acteurs. C'est pourquoi nous recommandons à la GUY l'approche participative.

- Le recours à l'approche participative, à l'adhésion populaire de la gestion environnementale des hauts sommets de Yaoundé est d'actualité. Ceci suppose donc une sensibilisation des populations locales et environnantes. Des campagnes d'éducation, d'information/communication et de sensibilisation permettront d'apporter des connaissances aux populations sur la protection et la gestion durable des ressources sur les collines de Yaoundé ; ce qui pourra contribuer à impliquer ces populations à la restauration de ces sites pour une cogestion avec la CUY.

- Une sensibilisation permanente des riverains permettra de modifier véritablement les comportements. Elle contribuera à l'amélioration de la flore et de la faune, à la restauration de la biodiversité des collines dégradées. La mise en oeuvre d'une telle démarche aboutira à un déguerpissement beaucoup plus pacifique et humain des collines de Yaoundé ainsi que leurs vallées et bas fonds ; puisque les décisions seront prises sur la base d'un consensus.

- Nous pensons aussi qu'un zonage à Yaoundé en général et particulièrement sur les hauts sommets s'impose. Le zonage consiste à diviser après enquête publique, le territoire de la ville en zones et d'en déterminer la vocation afin d'y contrôler l'usage des terrains et des bâtiments ainsi que l'implantation, la forme et l'apparence des constructions. Un tel zonage permettra d'avoir la visibilité dans la croissance des limites de l'espace urbain, une planification et une maitrise du développement de la ville. De plus, il va assurer la sécurité foncière et atténuer les conflits fonciers entre les occupants, les autochtones et la CUY. La figure 00.3 est un profil montrant un zonage possible des collines de Yaoundé.

Altitude (en mètre)

+900

Zone interdite de toute activité destructrice de l'environnement

800

Colline

Zone à activités règlementées

700

Vallée

Zone inconstructible

660

Figure 00.3 : Proposition de zonage des coiines de Yaoundé. Fékoua, 2010.

- En ce qui concerne les pistes ouvertes sur les collines de Yaoundé et menant aux antennes de communication qui y sont installées, nous recommandons que la GUY exige que deux rangées de haies vives, avec un écartement de cinq mètres soient plantées de part et d'autres de ces pistes et qu'à partir de 800 mètres d'altitude, un poste de surveillance soit installé pour dissuader les populations d'accéder au sommet. En effet, les riverains ont exploité ces pistes pour accéder à la zone interdite et mener des activités nocives pour l'environnement.

- Pour assurer la mise en oeuvre d'un reboisement légal, et compte tenu du caractère permanent de la forét qu'il faut restaurer et l'urgence de ces effets attendus, nous pensons qu'on peut mettre en place des essences naturelles locales à croissance rapide qui formeront la strate supérieure, tandis que d'autres espèces naturelles locales de tailles moyennes seront introduites dans les intervalles en vue de la production des PFNL dont la consommation est courante dans la région et auxquels les populations peuvent facilement s'adapter. Pour assurer une bonne couverture du sol des terrains très accidentés et exposés à une forte érosion sur les

collines de Yaoundé, les équidistances de 5 m entre les essences principales sont recommandées ; les essences secondaires étant simplement intercalaires. Les essences naturelles locales suivantes, du tableau 4.7 peuvent être retenues pour le reboisement des collines dégradées de Yaoundé.

Tableau 4.7 : Principales essences locales antérieures et pouvant être plantées sur les
collines de Yaoundé.

Essences principales

Nom scientifique

Nom commercial

Nom vernaculaire

Terminalia ivorensis

Framiré

Lidia

Terminalia superba

Fraké

Akom

Canarium schweinfurthi

Aïélé

Abel/Otui

Anthrocarium klaineana

Onzambili

Angongui

Detarium macrocarpum

Mambodé

Amouk

Afzelia pachyloba

Pachyloba

Mbanga afum

Chlorofora excelsa

Iroko

Abang

Inga edulis

Longeon

 

Vitex ciliata

Vitex

Evoula

Essences secondaires

Garcinia kola

Bitter cola

Oyié

Kola acuminata

Kola

Abeu

Tricocipha acuminata

Mvut

Mvut

Cola pachycarpa

Kola des singes

Ekom

Mirianthus arborea

Ananas des singes

Engokom

Source : CUY/DST/SPJ Yaoundé, 2010

La loi N°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts et de la faune, dans son article 33 a prévu un taux de reboisement de 800 m2 pour 1000 habitants. Ce qui veut dire que pour une ville comme Yaoundé qui compte aujourd'hui environ 1 800 000 habitants, la surface boisée devrait se situer autour de 1 440 000 m2 ; soit environ 14.400 ha.

Sur le terrain, « les réserves du cordon forestier, au lieu d'être reboisées, sont profondément modifiées par l'action humaine dans une forêt dégradée et en récession continue ". Au lieu de reboiser et de préserver, on a procédé à la destruction de la forêt sous l'oeil complice ou impuissant des autorités qui n'ont rien entrepris pour mettre fin ou mieux limiter le désastre. Selon certaines informations, Yaoundé ne posséderait même plus la moitié de forêt qu'elle disposait au moment de l'adoption de la loi de 1994.

Les résultats de l'étude à Gbazabangui précédemment cité, montrent qu'en un peu plus d'une décennie de reboisement, « sur une superficie totale de 70 ha de zones hautement dégradées à hauts risques, 42 ha ont été réhabilités. La biodiversité de la colline a connu une restauration potentielle avec le retour des champignons, des papillons et chenilles, des céphalophes, des cercopithèques, des cercocèbes, du serpent boa et des aulacodes qui pullulent notamment dans la zone protégée. Les chutes de pierres dans les fronts Est, Sud-est et Sud-ouest qui causaient des accidents ont cessé. Le volume des eaux de ruissellement a baissé, entrainant ainsi la baisse des inondations dans les quartiers tels que Benzvi et Gbakondja situés à faible altitude. Les dépenses publiques affectées annuellement au débouchage des canaux d'évacuation ont été réduites de plus de la moitié. Elles sont passées de 565 000 000 de F.cfa/an en 1997 à 252 000 000 de F.cfa/an en 2007. En outre, le financement des microprojets et les multiples campagnes de sensibilisation ont permis la réduction des pénuries alimentaires dans les quartiers riverains ainsi que les pressions anthropiques sur les ressources de la réserve ".

Au Cameroun par contre, l'Etat continu de dépenser beaucoup d'argent pour lutter contre les inondations. En 2008 par exemple, une somme d'environ 190 000 000 de F.cfa a été consacrée aux inondations à Nkobisson, au curage des caniveaux à Etétak, Oyom Abang et au calibrage des berges de l'Abiergue. Cet argent aurait certainement servi à financer autre chose s'il n'y a avait pas eu de déforestation sur les collines de Yaoundé. Nous croyons qu'un projet comme celui de Gbazabangui, s'il est adopté et mis en pratique à Yaoundé, permettra à coup sûr de restaurer la végétation naturelle et la biodiversité ; ce qui favorisera à termes le développement d'un écotourisme sur ces sites qui sont à Yaoundé d'importants sites touristiques et de divertissement qu'il faut tout simplement récupérer, restaurer et valoriser.

Pour ce qui est justement de la restauration et de la mise en valeur des écosystèmes montagnards de Yaoundé, nous allons monter un projet de reboisement d'un site en accord avec la CUY pour concrétiser notre souci partagé avec le Délégué du gouvernement de redonner à Yaoundé sa verdure et sa fraicheur d'antan. En ce qui concerne la valorisation des sites, nous sommes disposé si la CUY nous permet de poursuivre la réflexion, de recenser tous les sites touristiques naturels de colline à Yaoundé et d'en faire des propositions d'aménagement simple et à moindre coüt pour une exploitation rentable et durable.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle