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Les ressources en eau et leur gestion par les communautés rurales de la commune de Boukombé (Nord- Ouest du Bénin )

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par M'Po Edouard IDIETI
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Maà®trise 2004
  

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5.2.2- Variabilité interannuelle de la pluviométrie à Boukombé

Les précipitations moyennes annuelles à Boukombé sont comprises entre 1000 mm et 1300 mm par an (682 mm en 1984 contre 1529,6 mm en 1931)13. La moyenne sur 80 ans (1923 -- 2002) est de 1065,7mm de pluie/an alors que la première normale de 1931 à 1960 est 1053,6 mm et la dernière, celle de 1961 à 1990 est 1020,1 mm.

Pour exprimer les relations entre les déficits et les excédents de chaque mois pour toutes les années, des courbes de variabilité interannuelle de chaque mois pour la série 1923 à 2002 ont été tracées (Figure 14).

13 ASECNA: Relevés pluviométriques -- Poste de Boukombé

- - - 47 -Page 47 sur 162

§ :

vil

5 i

Fve

6

ars

Jnve

Figure14 a : Variabilités pluviométriques interannuelles mensuelles(janvier-avril) Source des données statistiques : ASECNA - Cotonou, 2002

- - - 48 -Page 48 sur 162

g i

g i

;

ule

Mai

in

Figure14 b : Variabilités pluviométriques interannuelles mensuelles(mai-août) Source des données statistiques : ASECNA - Cotonou, 2002

- - - 49 -Page 49 sur 162

Sptmbr

3 f

cobe

3~

Nvmre

S S

Decmre

Figure14 c : Variabilités pluviométriques interannuelles mensuelles(septembredécembre)

Source des données statistiques : ASECNA - Cotonou, 2002

P

- - - 50 -Page 50 sur 162

La comparaison des excédents et des déficits des mois humides et des mois secs a montré qu'il n'y a aucune relation entre l'excédent et le déficit du mois humide et celui du mois sec. Par ailleurs les anomalies exceptionnelles ont été différemment ressenties en ces mois. En effet les pics excédentaires observés au mois humide (Septembre) ont été pour la plupart ceux des années excédentaires et les pics déficitaires ont été ceux des années déficitaires. Par contre dans le mois de Janvier (mois sec) où on ne peut déterminer les déficits, les pics excédentaires ont été ceux des années déficitaires. Ce qui pourrait constituer un signe de prévision de la sécheresse.

Afin de déceler les épisodes pluviométriques annuels enregistrés à Boukombé les pluviométries annuelles de toute la série (1923-2002) ont été transformées en graphique de variabilité interannuelle avec les différentes moyennes calculées plus haut (Figure 15).

Figure 15 : Variabilité inter annuelle de la pluviométrie à Boukombé (1923-2002) Source des données statistiques :

L'observation du graphique permet de distinguer globalement une période excédentaire (1923 -- 1935); deux periodes défici taires (1936 -- 1947 et 1977 -- 1990) et - 20%

- - - 51 -Page 51 sur 162

deux périodes normales (1948 - 1976 et 1991 - 2002) avec des pics en 1949, 1953, 1957, 1962, 1971, et 1991 et des déficits en 1961, 1993 et 2000.

Les années déficitaires, normales et excédentaires sur les 80 ans à la station pluviométrique de Boukombé ont été exprimées en pourcentage (figure 16).

Figure 16: Répartition temporelle des épisodes pluviométriques à BoukombéSource des données statistiques : ASECNA - Cotonou, 2002

Le pourcentage plus élevé (67.5%) d'années normales permet de dire que les précipitations ont été favorables sur les 80 dernières années dans la commune de Boukombé.

Par ailleurs, la courbe de tendance des variations interannuelles de la

67,0%

pluviométrie (Figure 17) donne l'évolution des précipitations durant la période
considérée et permet de dire que les précipitations ont subit une évolution régressive
de 1923 à nos jours. La comparaison de la première normale (1931-1960) 1053,6 mm

5%

avec la deuxième (1961-1990) 1020,1 mm montre que la première est supérieure à la dernière ; ce qui confirme la régression des pluies à Boukombé au fil du temps.

- - - 52 -Page 52 sur 162

Figure 17: Evolution des précipitations de 1923 à 2002 - Station Boukombé Source des données statistiques : ASECNA -- Cotonou, 2002

5.2.3. Perceptions paysannes de la variabilité pluviométrique Tableau IX : Les articulations saisonnières

Saison sèche

Saison de pluies

0Dénominations (langues)

Ditammari

Dipaà

Diyõ

 

dipaari

diyuri

 

Nurå

Yélémta

0 Variantes

Inter-saison sèche (Diténwaà) d'octobre à décembre, pleine saison sèche (Dipaà) de janvier à mars.

Inter-saison pluvieuse (Diyînkambonkidi) d'Avril à Juin; pleine saison pluvieuse (Diyontchuokà) de Juillet à Septembre.

Caractéristiques

Pas de pluie, harmattan, repos, fêtes et

cérémonies, forte chaleur, pénurie d'eau, le soleil semble se lever au Nord, un groupe d'étoiles appelé "mukorimu" en ditammari se trouve à l'Ouest

Pluies; travaux de champs ; de l'eau partout; Le soleil semble se lever à l'Est ; un groupe d'étoiles appelé "mukorimu" en ditammari se trouve à l'Est

Durée t) 0

4

MN

CD

6 mois a) 3 cp. cn

6 mois a) 3 cp.

Cl)

Intensité

Forte

g c7

Faible

é

 

Source: Résultat d'enquête, 2003

Tableau X : Les prévisions saisonnières

 

Saison sèche

Saison de pluies

 

Maturité des cultures

Le mil et le sorgho portent des épis

Apparition du brouillard L'herbe commence à se sécher

Les fruits de ficus commencent à mûrir Apparition des feuilles sur l'acacia albida ("Fako nkafoota" en ditammari)

La chaleur devient atroce et persistante

Les fruits de néré et de Karité mûrissent,

Humidité sous les pierres les matins;

Signes de

Les feuilles de baobab et d'Afzelia jaunissent et

L'acacia albida ("Fako nkafoota" en

Démarrage

tombent

ditammari) perd ses feuilles

 

On voit au ciel une ligne d'étoiles au faîte des

La cigale (Diyonkri) crie

 

têtes appelée "kouyînkanyaku"qui indique le

intempestivement dans la journée

 

niveau avancé de la saison sèche sur la saison

Un oiseau appelé "Tayonkanontà"

 

pluvieuse

chante les chants des labours le

 

Les hérons viennent

matin et le soir.

 

Les tourterelles blanches à anneau noir au cou commencent à chanter.

 
 
 

Maturité des cultures

 
 

Le mil et le sorgho portent des épis

 
 

Apparition du brouillard ;

 
 

L'herbe commence à se sécher

 

La chaleur devient atroce et persistante;

Les fruits de Fucus commencent à

 

Les fruits de néré mûrissent, Humidité sous les pierres les matins;

mûrir

Apparition des feuilles sur l'acacia

 

Préparation des terrains de champs

albida ("Fako nkafoota" en

 

L'acacia albida ("Fako nkafoota") perd ses

ditammari)

 

feuilles

On commence à percevoir la voix

Signes de Fin

La cigale (Diyôkri) crie intempestivement dans la

d'un cohabitant qui parle chez lui;

 

journée

Les feuilles de baobab et d'iroko

 

Un oiseau appelé "Tayôkanontà" chante les

jaunissent et tombent

 

chants des labours le matin et le soir.

On voit au ciel une ligne d'étoiles au

 

Les arbres bourgeonnent et portent de nouveaux

faîte des têtes appelée

 

feuillages

"kouyînkanyaku"qui indique le niveau avancé de la saison sèche sur la saison pluvieuse

 
 

Les hérons arrivent

 
 

Les tourterelles blanches à anneau au cou commencent à chanter.

 

Source : Résultat d'enquête, 2003

- - - 54 -Page 54 sur 162

Les tableaux IX et X ci-dessus montrent que les communautés rurales de Boukombé connaissent bien l'alternance saisonnière. Chacune des saisons a deux variantes. L'ensemble de ces variantes constitue une subdivision de l'année en trimestres dont le premier trimestre est celui de Diyinkambokri (d'avril en juin) et le dernier est celui de Dipaà tchuokà (de janvier en mars).

Les deux saisons ont de façon globale la même durée (6 mois), mais on note une fluctuation en plus ou en moins au niveau de chacune d'elles. En effet la durée de la saison pluvieuse varie entre 5 et 6 mois alors que celle de la saison sèche fluctue entre 6 et 7 mois. Les signes préventifs de démarrage ou de fin de chaque saison sont multiples et divers. On remarque que les signes de démarrage de la saison sèche sont en même temps ceux de fin de la saison pluvieuse.

- - - 55 -Page 55 sur 162

Tableau XI : Les épisodes climatiques

 

Sécheresses / Ruptures de pluie

Excès pluviométriques

 

Ditammari

kutayiåti

kutapipikù

 

utèåriwièåtu

kutåpipiku / Fåtådifåpiiki

 

Asalontå / Tuhulso

Yiålém / Tuwiinu

caractéristiques

Pas de pluie, sol sec et dur, cours d'eau s'assèchent, les puits tarissent, les plante et les cultures s'assèchent, chaleur intense, trop de vent dans tous les sens, les animaux meurent, les hommes fuient, beaucoup de poussière.

Beaucoup de pluie, il pleut pendant plusieurs jours

 
 

Eléments de
prévision

Il pleut un peu en saison sèche .

Retard de la saison pluvieuse.

Le vent souffle en période de chaleur . La pluie s'annonce et ne vient pas .

Le brouillard sec réapparaît .

Les jeunes pousses meurent.

La saison pluvieuse commence tôt et il pleut régulièrement abondamment.

Variantes

- Sécheresse intermittente (elle entrecoupe la saison pluvieuse en périodes sèches et celles pluvieuses)

- Sécheresse de longue durée et forte (elle arrive après un peu de pluie et la pluie ne revient que vers la fin de la saison)

- Excès toute la saison pluvieuse

- Excès en un seul mois (Août - Septembre)

 

Source: Résultat d'enquête, 2003

Tableau XII : Intensité, durée et années d'apparition / repères des épisodes climatiques

 

Sécheresses

Excès pluviométriques

Intensité

Forte

Forte

Durée

15 jours, 1 mois, 2 mois

3 jours à 5 jours successifs, 1 mois, 2 mois.

Années
d'apparition

1961, 1965, 1977, 1980, 1981,

1987, 1988, 1990, 1993, 2000

1971, 1991, 1995, 1998,

1999, 2001,

 

Source: Résultat d'enquête, 2003

Les tableaux XI et XII ci-dessus indiquent que les sécheresses et les excès pluviométriques sont souvent fortes à Boukombé.

Les sécheresses à Boukombé durent au maximum deux mois et au minimum 15 jours; mais la durée habituellement enregistrée est de 1 à 1,5 mois. Quant aux excès pluviométriques, ils ont une durée variable de 3 jours successifs de pluies sans cesse à 1 mois de pluies excessives.

En faisant un rapprochement des années de sécheresse avec les épisodes pluviométriques déterminées graphiquement (figure 15 plus haut), on remarque que la plupart de ces années sont dans la période déficitaire 1977-1990 et les autres années (1961, 1965,1993 et 2000) correspondent aux pics déficitaires dans les périodes normales. Quant aux années d'excès pluviométriques, elles correspondent aux pics excédentaires dans les périodes normales.

Les épisodes pluviométriques déficitaires, excédentaires et normales constituent l'essentiel des variations pluviométriques interannuelles. Mais les précipitations ont été favorables sur les 80 dernières années dans la commune de Boukombé (67,5% d'années de précipitations normales). Les populations rurales ont de bonnes connaissances des différentes articulations et épisodes climatiques et maîtrisent bien les signes de prévision.

Les ressources en eau d'origine atmosphérique constituent la source des eaux de surface dont dispose la commune de Boukombé.

- - - 57 -Page 57 sur 162

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe