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Stratégie de sécurité alimentaire et développement rural en Afrique de l'ouest

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par Gora NDOYE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maitrise en analyse et politique économique 2008
  

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II. Faible accès au crédit agricole

Pour accomplir l'indispensable passage à la culture stabilisée, le paysan à besoin de quelques moyens dans la plupart des cas, il devra passer à la culture attelée et à la fumure animale ou compost végétal ; il lui faudrait bien acheter une paire de boeufs, une charrue, une charrette, un semoir. Si pour diverses raisons (impossibilité d'élevage des bovins du fait de la présence de tsé-tsé, terre excessivement lourde, excès d'herbes) il est obligé d'adopter la culture motorisée, il devra acheter un motoculteur ou un petit tracteur. Dans toutes les régions, maintenant ou un peu plus tard, il faudra se procurer des engrais chimiques et des produits phytosanitaires.

Or, en culture extensive, le paysan n'a pas d'argent devant lui. On se trouve devant un cercle vicieux : il faudrait de l'argent pour cultiver mieux ; et il faudrait cultiver mieux pour avoir de l'argent.

On est malheureusement obligé de constater que dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, le dispositif de crédit agricole s'est effondré et cela pour plusieurs raisons.

D'abord et avant tout à cause du volume élevé des crédits impayés. Les organismes de crédit agricole qui avaient au départ des disponibilités relativement importantes les ont vues fondre rapidement parce que les paysans ne remboursaient pas les emprunts qu'ils avaient souscrits, ou ne les remboursaient que partiellement.

De façon générale, on observe que les paysans sont peu enclins à rembourser l'argent qu'ils doivent aux banques ou aux organismes importants de crédit ou aux coopératives. Comme l'écrit Claude Guillemain «  Pourquoi le paysan rembourse -t-il peu ? L'argent qu'on lui prête vient de loin, il ne sait d'où, c'est de l'argent étranger ».

En outre le remboursement de dette de ce genre de caractère administratif, ne fait pas parti des impératifs de la morale villageoise ancestrale et le fait de ne pas rembourser apparaît comme une véritable faute morale.

Enfin, il y a un certain laxisme des gouvernements. Dans plusieurs cas, par le billet des coopératives ou par le canal des sociétés de développement ou à travers des banques de crédit agricole trop liées à l'Etat, des gouvernements ont accepté, plus ou moins ouvertement, que les paysans ne remboursent pas des dettes qu'ils avaient contractées auprès des organismes. Au Sénégal par exemple, le Gouvernement avait décidé, quatre reprises au cours des années 70 d'annuler les dettes de cultivateurs.

Devant les mesures de ce genre, les cultivateurs ont pris l'habitude de considérer que les emprunts contractés par eux pouvaient ne pas être remboursés. Les réserves des organismes de crédit agricole se sont taris et ceux-ci n'ont plus du tout de fonds ; dans plusieurs Etats de la sous région, il n'y a plus vraiment de possibilités de crédit.

Actuellement, instruits par des expériences ainsi faites un certain nombre d'Etats sont entrain de reconstituer des systèmes de crédit agricole sur des bases entièrement nouvelles.

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