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La presse écrite au Cameroun à  l'ère des revendications d'indépendance:approche historique

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par Alain ASSOMO
Université de Yaoundé II Cameroun - Master II recherche en sciences de l'information et de la communication 2010
  

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III-2- Les sanctions administratives prises pour mieux contrôler les activités de la presse

L'administration coloniale française applique donc au Cameroun les dispositions de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Mais dans un contexte marqué par des revendications nationalistes visant l'indépendance du pays, des mesures administratives sont prises par les autorités coloniales pour contrôler les activités de la presse. Ils sont publiés par l'administration coloniale dans les différents rapports qu'elle envoie à l'ONU en réponse aux questions que cette institution pose et qui sont relatives aux mesures prises pour garantir la liberté de la presse dans le pays. Ainsi, les mesures et sanctions ci-après ont été énoncées par les autorités:

· L'achat des publications non déposées aux frais des contrevenants : l'imprimeur et l'éditeur d'un journal sont, chacun en ce qui le concerne, astreints à la formalité dite du « dépôt légal ». Ils doivent donc déposer des exemplaires de leurs publications auprès de l'administration. 

« Au cas où ils ne se conformeraient pas à cette formalité très simple, et après un délai d'un mois à dater d'une mise en demeure par lettre recommandée, restée infructueuse, l'administration a le droit de faire procéder à l'achat dans le commerce des oeuvres non déposées, et ce aux propres frais des contrevenants, sans préjudice des amendes qui peuvent les frapper. » («  Rapport annuel du gouvernement français à l'Assemblée Générale des Nations Unies sur l'administration du Cameroun », 1947 :93).

· Les interdictions temporaires ou définitives d'organes de presse : si la production

et la distribution des journaux sont libres, l'administration coloniale se réserve toutefois le droit de prendre des mesures dites restrictives à l'encontre de certains organes de presse. Indiquant que ces publications  « ne peuvent faire l'objet de mesures restrictives que dans la mesure où elles risquent de provoquer des troubles graves de l'ordre public. » («  Rapport annuel du gouvernement français à l'Assemblée Générale des Nations Unies sur l'administration du Cameroun »,1955 :161). Les interdictions temporaires ou définitives de journaux peuvent donc être prononcées par les autorités coloniales et d'ailleurs celles-ci pour justifier ces actes auprès des missionnaires de l'ONU indiquent en 1955 que :

« L'autorité administrative a pris ces mesures pour éviter qu'une propagande, basée sur des théories anarchistes ou sur des informations tendancieuses ou mensongères, ne crée des troubles graves dans un pays en pleine évolution sociale où le sens critique est encore insuffisamment développé dans les masses. Enfin les journaux publiés par l'UPC et ses filiales ; La voix du Cameroun, Etoile, Vérité et Lumière ont cessé de paraître depuis juin 1955. ». («  Rapport annuel du gouvernement français à l'Assemblée Générale des Nations Unies sur l'administration du Cameroun »,1955 :161).

L'administration coloniale applique donc la loi française du 29 juillet 1881 au Cameroun en tenant compte des spécificités de ce pays qui est un territoire dit d'outre-mer. Et surtout dans un contexte où le pays est dominé par des revendications d'indépendance, elle tient par ces mesures à mieux contrôler les activités de la presse écrite.

Cette section a donc permis de montrer que plusieurs textes réglementaires ont rendu applicable au Cameroun la loi française du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Cette loi va donc régir les activités de la presse écrite dans le pays tout au long de la période de décolonisation. De même, l'administration coloniale va énoncer plusieurs sanctions dans le but de mieux contrôler les activités de la presse écrite dans ce pays.

Parvenu au terme de ce chapitre qui était centré sur la présentation du cadre juridique de la presse écrite au Cameroun on peut donc constater que c'est la loi française du 29 juillet 1881 qui va régir les activités de ce secteur d'activités. Son application dans ce pays fera l'objet de plusieurs textes réglementaires signés par les autorités françaises. Il s'agit entre autres du décret du 27 septembre 1946 et de l'arrêté No3521 du 13 octobre 1948 sur le dépôt légal. Mais, les autorités coloniales n'hésitent pas à énoncer plusieurs mesures disciplinaires dans le but de mieux contrôler les activités de la presse écrite au Cameroun.

Ce cadre juridique comme on peut le constater institue un régime de la presse dit de déclaration. Ce qui va entraîner l'émergence au Cameroun d'une pluralité d'organes de presse d'opinion.

Cette première partie entièrement centrée sur les généralités notamment la présentation du Cameroun et celle du cadre juridique de la presse écrite nous a permis de voir qu'entre 1946 et 1957, le Cameroun a bénéficié d'un statut de territoire international sous-tutelle administré par la France pour la partie orientale qui nous intéresse dans cette recherche et la Grande-Bretagne pour la partie occidentale. Les syndicats, les partis politiques et la presse écrite étaient les tribunes qui permettaient aux Camerounais de s'exprimer et c'est à travers elles que les revendications d'auto-détermination seront menées par les partisans de l'indépendance du pays. Quant au cadre juridique de la presse écrite, c'est la loi française du 29 juillet 1881 qui régit cette activité après la Seconde Guerre mondiale. Le régime de déclaration qui est institué permet la création de plusieurs organes de presse d'opinion et on peut constater que les autorités coloniales vont énoncer plusieurs mesures administratives dans le but de mieux contrôler les activités de la presse écrite dans le pays.

Après ces généralités, la partie qui va suivre s'attèle à présenter les informations recueillis auprès de nos sources notamment les contenus des informations politiques des journaux publiés par les Français vivants au Cameroun et l'attitude des autorités coloniales suite aux dénonciations contenues dans les organes de presse édités par les nationalistes.

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