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La presse écrite au Cameroun à  l'ère des revendications d'indépendance:approche historique

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par Alain ASSOMO
Université de Yaoundé II Cameroun - Master II recherche en sciences de l'information et de la communication 2010
  

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II- Justification du choix du sujet

Il nous a semblé opportun d'interroger l'histoire afin d'analyser les choix de la presse écrite pendant la période de décolonisation du pays, plus précisément pendant celle allant de 1946 à 1957.

Plusieurs raisons nous ont amené à jeter notre dévolu sur ce sujet :

· Une première raison est scientifique. En effet, du 16 au 19 mars 2009 le Pape Benoît XVI a effectué une visite au Cameroun. Cet événement a occupé les grandes « Une » de tous les cinq quotidiens du pays que sont : Cameroon Tribune, Le Messager, Le jour, Mutations et La Nouvelle Expression. Ce qui, à l'occasion, a contribué à la mobilisation des camerounais autour de ladite visite. Ce fait a attiré notre attention et il nous a semblé nécessaire de mener une recherche historique pour voir si la presse écrite se mobilisait de la même manière pendant la période de décolonisation pour rendre compte des grands événements sociopolitiques en général et plus singulièrement ceux liés aux revendications de l'indépendance du Cameroun.

· La deuxième raison est personnelle. Notre parcours académique nous a amené à suivre des études à la fois en Histoire à l'Université de Yaoundé I et en Sciences de l'Information et de Communication à l'ESSTIC. Celles-ci ont été complétées par des pratiques journalistiques et publicitaires sur le terrain ; ce qui nous a amené à nous familiariser avec les médias. De même les enseignements d'histoire que nous avons souvent dispensés nous ont amené à choisir un sujet qui allie à la fois histoire et environnement médiatique. Nous avons donc voulu traiter d'un sujet qui contribue à renforcer l'aspect pluridisciplinaire qui caractérise les Sciences de l'Information et de la Communication.

III- Problème de recherche

Selon François Heinderyckx (2002 :37), les médias ont entre autres fonctions : l'information, la mise en relation des composantes de la société dans leurs réactions face à l'environnement, la transmission de l'héritage social, le divertissement, l'appartenance sociale, la psychothérapie et la mobilisation du point de vue commercial et de l'opinion publique.

La première fonction qui est l'information consiste donc pour les supports médias à couvrir les faits majeurs qui se déroulent dans la société et surtout à traiter toutes les informations dans l'objectivité. Il s'agit donc entre autre dans leur travail de collecte de couvrir les grands événements. Au Cameroun, pays sous-tutelle, dont l'administration a été confiée à la France pour la partie orientale qui nous intéresse dans cette recherche et à la Grande-Bretagne pour la partie occidentale, la presse écrite est le média qui a connu plus de succès. En effet, entre 1946, année au cours de laquelle le pays a officiellement acquis le statut de territoire international sous-tutelle et 1957, moment au cours duquel le Cameroun a eu son autonomie interne, la radio introduite dans le pays en 1941 était encore à sa phase d'expérimentation alors que la télévision n'existait même pas. Au cours de la période que nous venons d'évoquer , les principaux organes de presse écrite d'information générale en fonction de leur tirage moyen étaient : Informations Radio-presse (3500 exemplaires), Journal des Villages du Nyong et Sanaga (1000 exemplaires) Le Cameroun libre (1500 exemplaires), L'Éveil du Cameroun (3000 exemplaires), La Presse du Cameroun ( 3000 exemplaires), Le Cameroun de demain (1000 exemplaires), Kamerun mon pays (1000 exemplaires), Vie camerounaise (1500 exemplaires), La voix du Cameroun (3000 exemplaires) et Nku le tam-tam (1000 exemplaires). Ces journaux, pendant leurs moments d'existence ont effectivement rempli leur fonction d'information de la population en couvrant et en faisant les comptes rendus des événements politiques suivants : les élections à l'Assemblée Territoriale du Cameroun organisées en mars 1952, la tournée africaine du Général Charles de Gaulle en 1953, l'arrivée au Cameroun du nouveau Haut- commissaire M. Roland Pré en remplacement de M. Soucadeaux en décembre 1954, la désignation le 17 avril 1956 de M. Pierre Mesmer comme nouveau Haut-commissaire du Cameroun en remplacement de M. Roland Pré, la promulgation le 23 juin 1956 de la loi-cadre de M. Gaston Defferre et les élections à l'Assemblée Législative du Cameroun qui se sont déroulées le 23 décembre 1956 . Ces différents événements politiques ont donc été relayés par les principaux journaux que nous avons déjà évoqués, ce qui est normal puisqu'il s'agissait de faits importants que la presse en tant que relais d'opinion se devait de couvrir pour une meilleure information de la population.

Or, au cours de la même période c'est-à-dire entre 1946 et 1957, à l'exception de Kamerun mon pays et de La voix du Cameroun qui relayaient quelques fois les informations concernant les revendications indépendantistes, tous les autres grands organes de presse ont souvent observé un silence dans la publication des faits liés au désir des camerounais d'accéder à leur indépendance. Parmi ces faits, on peut citer : la première conférence publique de l'Union des Populations du Cameroun (UPC) le 22 juin 1948, la tenue à Dschang du 10 au 13 avril 1950 du premier congrès de l'UPC, la conférence publique organisée par ce parti le 12 juillet 1951 pour dénoncer les fraudes constatées par elle lors des élections de juin 1951 et réclamer l'indépendance du Cameroun, la première intervention du Secrétaire général de l'UPC M. Ruben Um Nyobé le 17 décembre 1952 à la 7ème session de l'Assemblée générale des Nations unies pour  exiger selon Ferdinand Chinji-Kouleu (2006 :91), «  la fixation d'un délai à l'expiration de la Tutelle afin que le Cameroun soit indépendant », la tournée nationale du 14 au 30 janvier 1953 de M. Um Nyobé visant à faire un compte rendu de sa mission à l'ONU, la deuxième intervention du Secrétaire général de l'UPC à la 8ème session de l'Assemblée générale de l'ONU le 9 décembre 1953 pour réclamer encore une fois l'indépendance et la réunification du Cameroun, la troisième prise de parole du Secrétaire général de l'UPC devant la 9ème session de l'Assemblée générale de l'ONU et la tenue du premier congrès du Mouvement d'Union Nationale le 9 juin 1956 qui présente ses principales revendications à savoir : le rejet de la loi-cadre, la dissolution de l'Assemblée Territoriale du Cameroun, l'organisation de nouvelles élections sur la base du suffrage universel et l'indépendance du Cameroun dans un délai court (Idem, P.128).

Tous ces événements de grande portée liés aux revendications de l'indépendance du Cameroun n'ont donc pas bénéficié d'une couverture médiatique de la part des principaux organes de presse écrite du pays. Pourtant à ce moment là, le contexte sociopolitique aurait normalement amené les grands journaux camerounais à assurer une couverture des revendications indépendantistes. Ce silence observé par les journaux locaux est susceptible de conduire à plusieurs interrogations car l'une des fonctions de la presse étant d'informer le public sur les événements majeurs, il faut bien comprendre ce qui a amené la plupart des grands organes de presse, qui pourtant relayaient comme nous l'avons déjà précisé certaines informations, à observer un silence sur le cas précis des faits d'actualité concernant les revendications d'indépendance formulées par des camerounais.

La non-publication des faits d'actualité liés aux revendications d'indépendance par les journaux au Cameroun français entre 1946 et 1957 constitue donc notre problème de recherche.

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