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La presse écrite au Cameroun à  l'ère des revendications d'indépendance:approche historique

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par Alain ASSOMO
Université de Yaoundé II Cameroun - Master II recherche en sciences de l'information et de la communication 2010
  

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I-2-La publication par les journaux édités par les nationalistes des sujets liés aux

réclamations de l'indépendance

Pendant la période de décolonisation, les nationalistes camerounais vont réclamer la souveraineté du pays à travers plusieurs événements qu'ils vont organiser. Ce paragraphe présente ainsi l'intérêt porté par les journaux fondés par les nationalistes aux manifestations majeures de revendication de l'autonomie du Cameroun. Leur importance tient notamment du fait qu'ils ont été repris plus tard par des historiens ayant écrit sur cette période, de leur caractère populaire et des sujets qu'ils ont abordé et qui constituaient des thèmes assez importants dans le contexte sociopolitique de cette période. Parmi les principaux événements indépendantistes de la période allant de 1949 à 1957 et qui en raison de leur importance étaient susceptibles d'être relayés dans les colonnes des périodiques édités par les nationalistes on a :

· Le premier Congrès ordinaire de l'UPC

Il se tient à Dschang du 10 au 13 avril 1950. Pendant les travaux, les participants réaffirment leur souhait de voir le Cameroun indépendant. À la fin de ce congrès, des responsables de l'UPC dont MM. Um Nyobé, Ngom Jacques, Ntehep Jean et Kingué Abel se rendent chez le juge de paix pour y déposer une motion de protestation de la présence française au Cameroun (Victor Julius Ngoh, 1990 :123).

· La conférence publique de l'UPC du 12 juillet 1951

Après les élections à l'Assemblée nationale française de juin 1951, M. Um Nyobé, organise une conférence publique dans la salle des fêtes d'Akwa pour dénoncer ce qu'il qualifie de tripatouillage électorale orchestré par l'administration coloniale. À l'issu de ce scrutin, l'UPC a obtenu 3081 voix 280.302 suffrages exprimés (Idem, P.125). Au cours de cette conférence plusieurs dirigeants de l'UPC dont MM. Djoumessi Mathias et Um Nyobé Ruben respectivement Président et Secrétaire général du parti prennent la parole pour condamner la fraude massive enregistrée pendant les élections et pour réitérer la nécessité pour le pays d'accéder à son indépendance.

· La Première intervention de M. Um Nyobé à l'ONU

Le 17 décembre 1952, le Secrétaire général de l'UPC, M. Um Nyobe Ruben s'exprime devant les membres de la 4ème Commission de l'Assemblée générale de l'ONU. Il sollicite la fixation d'un délai pour l'expiration de la tutelle afin que le Cameroun soit indépendant (Um Nyobé Ruben, « programme politique », 1953). L'événement est assez important dans le contexte sociopolitique de l'époque car c'est la première fois que l'ONU accorde aux Camerounais l'opportunité de s'exprimer sur la présence française dans le pays.

· La tournée de compte rendu du Secrétaire général de l'UPC

Après son intervention à l'ONU, M. Um Nyobé effectue une tournée de compte rendu qui le conduit dans plusieurs villes du Cameroun en janvier 1953. Il entend donner aux populations à travers les réunions publiques qu'il organise les grandes lignes de son intervention aux Nations unies. Comme le dit Victor Julius Ngoh (1990 :123), Il se rendit ainsi dans les villes de Ngaoundéré, Tignère, Sa'a, Okola, Esse, Kribi et Nkongsamba.

· La deuxième intervention du Secrétaire général de l'UPC devant l'Assemblée générale de l'ONU

Le 5 décembre 1953, M. Ruben Um Nyobé se rend une fois de plus au siège de l'ONU à New-York où il prend la parole devant les participants à la 8ème session de l'Assemblée générale. Cette fois, il fait un état des lieux de l'administration du Cameroun par la France et conclut que seule une indépendance est nécessaire pour le pays (Ferdinand Chinji-Kouleu, 2006 :94).

· Le premier congrès du Mouvement d'Union Nationale

Le 9 juin 1956, à Dibombari, des nationalistes réunis autour du Mouvement d'Union Nationale tiennent leur premier congrès. Ils réclament l'amnistie des Camerounais arrêtés à Douala en mai 1955 et ceux qui ont été amenés à entrer dans le maquis, l'indépendance et la réunification du Cameroun. L'événement tient son importance en ce sens que c'est la première fois depuis la dissolution prononcée de l'UPC le 13 juillet 1955 que des Camerounais tiennent une rencontre d'un tel niveau pour réclamer l'indépendance et la réunification du pays (Idem, P.128).

· La prise de parole de l'UPC dissoute à l'ONU en 1956

Malgré l'interdiction de l'UPC par l'administration coloniale le 13 juillet 1955 et après la visite de la mission d'évaluation de l'ONU au Cameroun (Victor Julius Ngoh ,1990 :130), l'UPC est de nouveau admise en 1956 à l'ONU pour revendiquer l'indépendance du Cameroun. Le journal Kamerun mon pays (No 0019 des Samedi 10 et dimanche 11 novembre 1956 :8) qui relaie cette information indique que :

« La commission de l'Assemblée des Nations unies a examiné les problèmes des pays sous tutelle et, en ce qui concerne le Kamerun, après de longs débats, a admis la présence de l'UPC à New-York. M. Bargues, représentant de la France s'est opposé et a déclaré que ce mouvement a été dissout ».

Entre 1949 et 1957, les journaux fondés par les nationalistes ont accompagné leurs propriétaires dans leur lutte pour l'indépendance du Cameroun. Pour cela, ces organes de presse vont relayer comme faits d'actualité plusieurs événements organisés par les nationalistes pour réclamer l'autonomie complète du pays. Parmi les événements que nous venons de présenter voici ceux qui ont été effectivement publiés dans les colonnes de ces journaux.

Tableau 7 : Les principaux événements anticoloniaux relayés par les journaux

Fondés par les nationalistes

Manifestation liée à la réclamation de l'indépendance

Date

Couverture de ladite manifestation par La voix du Cameroun

Couverture de ladite manifestation par Kamerun mon pays

Le premier Congrès ordinaire de l'UPC

10-13avril 1950

X

Pas encore fondé

La conférence publique de l'UPC

12 juillet 1951

Non

Pas encore fondé

La Première intervention de M. Um Nyobé à l'ONU

17décembre 1952

X

Pas encore fondé

La tournée de compte rendu du Secrétaire général de l'UPC

Janvier 1953

X

Pas encore fondé

La deuxième intervention du Secrétaire général de l'UPC à l'ONU

5décembre 1953

X

Pas encore fondé

Le premier congrès du Mouvement d'Union Nationale

9 juin 1956

X

X

La prise de parole de l'UPC dissoute à l'ONU en 1956

novembre 1956

X

X

Légende : X= événement effectivement relayé par le journal

À la lecture de ce tableau, on se rend compte que les journaux publiés par les nationalistes ont affiché un réel intérêt à couvrir et à publier les principaux faits d'actualité liés aux revendications d'indépendance. Toutefois, si on comprend que le journal Kamerun mon pays, fondé en 1956 n'a pas pu publier les faits qui se sont déroulés avant son lancement, on peut néanmoins constater que La voix du Cameroun, organe de l'Union des Populations du Cameroun, n'a pas relayé tous les événements malgré l'intérêt qu'il portait à la lutte pour l'indépendance du Cameroun. En effet, la conférence publique organisée par ce parti le 12 juillet 1951 n'a pas fait l'objet d'un article dans les colonnes de ce journal.

Cette section a donc permis de présenter les principaux organes de presse édités par les nationalistes et qui servent d'illustration dans ce travail. D'où l'intérêt porté par eux aux événements concernant les réclamations d'indépendance. Seulement, on se serait attendu à ce que ces organes de presse relaient toutes ces manifestations. Il n'en a pas été le cas ; en effet l'information liée à la conférence publique organisée le 12 juillet 1951 à Douala par l'UPC pour protester contre les résultats des élections à l'Assemblée nationale française et réclamer le départ de la France n'a pas été publiée dans les colonnes de cette publication. Il s'agit donc par la suite de comprendre pourquoi même les journaux fondés par les nationalistes ne publiaient pas tous les sujets liés aux grandes manifestations de réclamation de l'indépendance organisés pourtant par leurs propriétaires.

La section qui va suivre est une présentation des informations recueillies auprès de sources diverses sur l'attitude des autorités coloniales après la publication dans les colonnes de La voix du Cameroun d'un article portant sur les résolutions du premier congrès de l'UPC.

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe