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L'opération de maintien de paix de l'ONU en Côte d'Ivoire

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par Kouadio Bla Anne-Marie KOFFI
Université de Cocody-Abidjan - Diplôme d'études approfondies 2005
  

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Paragraphe II : La dénonciation des violations des droits de l'homme et l'appui aux opérations humanitaires

La dénonciation des violations de droits de l'homme est faite par la DDH qui est aidée dans sa tâche par d'autres organisations de défense des droits de l'homme (A). Aussi, l'ONUCI doit-elle apporter un appui aux opérations humanitaires (B).

A- La dénonciation des violations des droits de l'homme

Dans ses (7) rapports sur la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire, la DDH révèle des violations de droits de l'homme dans les trois zones à savoir la zone gouvernementale, la zone contrôle sous des Forces Nouvelles et la zone de confiance.

Dans la partie sous contrôle gouvernemental, en effet, la DDH a constaté que la situation des droits de l'homme a été marquée par l'accroissement des exactions commises par des groupes armés ou non armés ainsi que par la multiplication d'opérations sécuritaires menées par les FDS, qui ont provoqué de sérieuses violations des droits de l'homme, notamment, des exécutions sommaires dans la ville d'Abidjan et ses environs, des enlèvements suivis de mauvais traitements, des extorsions de biens, des rackets et des entraves graves à la liberté de mouvement195(*).

Dans son rapport sur la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire de mai à juillet 2005, la DDH a constaté qu'au cours de la période en revue, l'ouest du pays, particulièrement les localités de Douékoué, Diapahi, Guitrozon, Petit Douékoué et Bangolo, a été plongée dans une spirale de violence meurtrière intra et intercommunautaire et un cycle de représailles sana précédent. Des tueries ont été perpétrées, dont les victimes et les auteurs appartiennent aux différentes ethnies de la région.

Par ailleurs, la DDH révèle dans son rapport de mai à août 2006 que la situation des droits de l'homme dans la zone de confiance est restée alarmante où des conflits intercommunautaires récurrents ont continué à plonger la population dans une insécurité rampante. Plus particulièrement, dans la zone de Bangolo, les criminels, individus armés, milices, « dozos » (chasseurs traditionnels) et autres bandes armées sévissent en toute impunité. L'ONUCI a pu répertorier des cas d'assassinats, de tueries, de confiscation de biens privés, d'enlèvements, de disparitions et d'exactions continuelles portant atteinte à l'intégrité physique des personnes.

En dans son rapport de septembre à décembre 2006, la DDH constate dans la partie nord du pays contrôlée par les Forces Nouvelles que le 2 octobre 2006, M. Fofana Mamadou, accusé d'abus de confiance, a été arrêté par des militaires dirigés par un certain Oumar, chef du poste de police de Boniérédougou (Région de Dabakala). Pendant sa détention du 2 au 10 octobre 2006, la victime a été régulièrement battue par ces éléments et privée de nourriture. Son père a dû payer soixante quinze mille francs (75.000F CFA) pour obtenir sa libération.

Ces différents rapports de la DDH sur la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire répondent à la résolution 1572 du Conseil de sécurité qui, dans ses paragraphes 6et9 demande à l'ONUCI d'accroître son rôle de surveillance, notamment en matière des droits de l'homme.

Toutefois, la DDH de l'ONUCI n'est pas la seule structure habilitée à dénoncer les violations de droits de l'homme en Côte d'Ivoire.

En effet, Human Rights Watch, une organisation de défense des droits de l'homme dans le cadre de ses activités a révélé qu'en Côte d'Ivoire, tant le gouvernement que les Forces Nouvelles se sont rendus coupables de massacres, de violences sexuelles et du recrutement d'enfants soldats et qu'il faille que les personnes les plus impliquées dans ces crimes répondent de leurs actes196(*).

Il faut noter que le Secrétaire général des Nations Unies établit des rapports197(*) relatifs aux enfants et au conflit armé en Côte d'Ivoire. Sans doute, ces rapports visent à faire un état des lieux des droits de l'homme sur le territoire ivoirien.

Pour éviter que les organisations humanitaires ne soient victimes des violations des droits de l'homme ci-dessus énumérés, les résolutions 1528 et 1609 prévoient que leur sécurité soit assurée par l'ONUCI afin que l'aide humanitaire arrive à bon port.

* 195 Cf. Rapport N°1 de la division des droits de l'homme de l'ONUCI, op. cit., P.5.

* 196 Disponible sur http:// www.hrw.org: Côte d'Ivoire, mettre fin à l'impunité est indispensable pour résoudre la crise, consulté le 22/02/2006.

* 197 Il s'agit respectivement des rapports S/2006/835 du 25 octobre 2006 et S/2007/515 du 30 août 2007.

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