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Les ressources en eau et leur gestion par les communautés rurales de la commune de Boukombe ( nord-ouest du Bénin )

( Télécharger le fichier original )
par M'Po Edouard IDIETI
Université d'Abomey-Calavi (UAC) - Maà®trise de géographie physique 2004
  

Disponible en mode multipage

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Ministère de l'Enseignement Supérieur
et de la recherche Scientifique

(MESRS)

 

Université d'Abomey -- Calavi
(U A C)

Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines

(FLASH)

Oo

Département de Géographie et Aménagement du Territoire

(DGAT)

0

MEMOIRE DE MAITRISE

0

Option : GEOGRAPHIE PHYSIQUE

oo

LES RESSOURCES EN EAU ET LEUR GESTION PAR
LES COMMUNAUTES RURALES DE LA COMMUNE
DE BOUKOMBE (NORD-OUEST DU BENIN)

par:

Mr IDIETI M'po Edouard

Dirigé par:

Dr BOKONON- GANTA B. Eustache Maître - Assistant en Géographie.

Soutenu le 29 novembre 2004

1

Eau tunas ni goût, ni coureur, ni arôme. On ne peut

pas te définir. On te goûte sans te connaître. 'unes

pas nécessaire à fa vie, tu es fa vie.

St EXUPERY

J

DEDICACES

2

A ma famille qui a voulu faire de moi un homme instruit, je dédie cet ouvrage.

A toi mon père particulièrement, qui m'as toujours soutenu et encouragé ; sans oublier ma mère chérie. Que vos bénédictions soient !

3

REMERCIEMENTS

Ce travail a connu son aboutissement grâce à certaines personnes que nous tenons à remercier ici.

- Notre maître de mémoire, Monsieur Eustache B. BOKONON-GANTA, qui par sa rigueur, son expérience et sa patience, a couronné notre formation ;

- Tous les enseignants du Département de Géographie et Aménagement du Territoire, qui nous ont donné le goût de la science géographique ;

- Monsieur Mathieu KOUAGOU N'PO N'DA qui nous a soutenu lors de nos travaux de terrain ;

- Tous nos frères, parents et amis qui nous ont soutenus de diverses manières ;

- A tous nous disons merci.

4

Quelques sigles et abréviations

CARDER : Centre d'Action Régionale pour le Développement Rural

CENALA : Centre National de Linguistique Appliquée

CENAP: Centre National d'Agro-Pédologie

CIDCL : Centre d'Information et de Documentation sur les Collectivités Locales

DE : Direction de l'Elevage

DH : Direction de l'Hydraulique

ETP : Evapotranspiration potentielle

FED : Fonds Européen de Développement

FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines

DGAT : Département de Géographie et Aménagement du Territoire.

FSA : Faculté des Sciences Agronomiques.

GRADED : Groupe d'Animation pour le Développement Durable

IGN : Institut Géographique National.

IRD : Institut de Recherches pour le Développement.

INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

MA : Mare Aménagée

MSP : Ministère de la Santé Publique

OBRGM: Office Béninois de Recherches Géologiques et Minières

ORSTOM : Office de la Recherche Scientifique et Technique d'Outre-Mer

PF : Pompe -- Forage

PGD : Puits à Grand Diamètre

PGTRN : Programme de Gestion des Terroirs et des Ressources Naturelles

PA : Puits Artisanal

PADIC : Projet d'Appui au Développement des Institutions Communales

PT : Puits Traditionnel

RE : Retenue d'Eau

SA : Source Aménagée

SNIGS : Système Nationale d'Information et de Gestion Sanitaire

UAC : Université d'Abomey -- Calavi

5

Définition des concepts

L'étude de la gestion des ressources en eau requiert la connaissance des concepts ci-après:

- Ressources en eau : C'est l'ensemble des potentialités hydriques qu'offre le milieu naturel et que l'on peut exploiter à des fins sociales et économiques.

Il existe trois (03) sortes de ressources en eau à savoir : les ressources en eau atmosphérique, les ressources en eau de surface et les ressources en eau souterraine.

- Communautés rurales : Ce sont les groupes de personnes qui vivent en milieu rural en mettant leurs moyens d'existence en commun. Ce sont en un mot les paysans.

Gestion : C'est la manière de gérer, d'organiser, d'administrer quelque chose. Il y a la gestion du point de vue production et la gestion du point de vue consommation.

La gestion du point de vue production est l'ensemble des différentes formes d'accès à l'eau par les communautés : on distingue l'eau de pluie, l'eau des cours d'eau et l'eau de captage par forage ou puits, pour ne citer que celles-là.

Le concept de production de l'eau amène à apprécier ou à évaluer les ressources en eau; c'est-à-dire à faire l'inventaire des sources potentielles d'approvisionnement en eau. Cela consiste à déterminer de manière exhaustive l'ampleur, la fiabilité et la qualité des ressources en eau.

La gestion du point de vue consommation concerne l'utilisation que font les populations de l'eau et de ses ressources.

- Gestion endogène : C'est la manière de gérer dans un milieu sans interventions externes. C'est l'ensemble des connaissances, des croyances, des pratiques d'exploitation et des stratégies d'adaptation d'une communauté d'hommes (un groupe socioculturel) concernée par le potentiel écologique en question (ici les ressources en eau) par sa position géographique (résident de la commune), sa connaissance du milieu (group fondateur ou groupe anciennement installé : Bsteimmaribs) (FAKOREDE ; 2002)

- Savoir endogène : C'est ce qui prend naissance à l'intérieur (Dictionnaire Petit Robert) ou encore qui est produit par la structure elle-même en dehors de tout apport de l'extérieur (Dictionnaire Larousse).

6

Selon Pierre GEORGES (1997), l'expression savoir endogène est ce qui se produit à l'intérieur du système, sans intervention extérieure sensible comme résultant des tensions et contradictions du système. Dans le cadre de notre étude le terme se rapporte aux savoirs de la population rurale. En effet, il englobe les définitions précédentes mais présente aussi des nuances. Ainsi les savoirs endogènes évoquent l'origine des savoirs en question en les désignant comme des produits internes tirés du fond culturel propre (savoirs traditionnels), par opposition aux savoirs exogènes (parfois scientifiques), importés d'ailleurs. Cependant, nombreux sont les savoirs considérés comme endogènes de nos jours qui peuvent avoir une origine externe. Ils peuvent avoir été introduits par des migrants qui sont passés ou qui se sont installés dans ce milieu ou bien ils ont été rapportés de voyages (FAKOREDE, 2002). Ces techniques, ces pratiques ont pu être assimilées par la société et parfaitement intégrés au point de faire oublier ses origines étrangères à l'exception des actions d'ONG et de l'Etat, dans la mesure où l'Etat béninois ne date pas d'assez longtemps (44 ans à peine), alors que les ONG ont fait leur apparition après 1990 au lendemain de la conférence des forces vives de la nation. Nous n'épousons donc pas entièrement l'idée de FAKOREDE qui la affirmé en l'appliquant à son secteur d'étude.

Dans ce contexte d'étude, nous ne nous sommes pas intéressés à la dynamique des savoirs endogènes en matière de l'eau, mais au savoir caractérisant aujourd'hui notre milieu d'étude. On appelle donc "savoir endogène" une connaissance vécue par la société comme partie intégrante de son héritage, par opposition aux savoirs exogènes qui sont encore perçus à ce stade au moins, comme des éléments d'un autre système de valeur (HOUTONDJI) 1

Outre le système traditionnel, celui le plus fréquent dans ces milieux est le système scientifique. Les savoirs endogènes regroupent aussi bien les savoirs traditionnels que ceux externes (modernes), mais parfaitement intégrés dans le milieu.

- Savoirs traditionnels : Ce sont les fruits du niveau technologique du milieu en question qui n'ont pas été atteints par la technologie importée.

- Groupe socioculturel : C'est une communauté parlant une même langue et ayant des modes d'occupations des sols identiques.

1 HOUTONDJI (P. J.) ; cité par FAKOREDE (M. I. A.) : Mémoire de maîtrise, UAC, 2002.

7

- Aquifère : C'est un corps, une couche ou un massif de roche perméable comportant une zone saturée et suffisamment conducteur d'eau pour permettre la mise en réserve

et l'écoulement d'une nappe souterraine (BRUNET R. , 1993)

- Mares : sont des petites dépressions fermées sans exutoire où l'eau s'accumule pendant les pluies dont certaines sont permanentes et d'autres ne subsistent que

quelques mois après les pluies.

- Sources : sont des résurgences d'eau de certaines nappes superficielles en certains

points pour couler en ruisseau ou stagner en mare.

- Trous d'eau : ils sont creusés dans un cours d'eau, au bord d'une mare ou d'une

source par les populations elles mêmes pour obtenir de l'eau d'écoulement hypodermique encore proche.

Stratégie d'adaptation : C'est l'ensemble des méthodes développées par un groupe

socioculturel pour faire face aux exigences du milieu.

Aménagements consacrés aux ressources en eau : ils regroupent les dispositifs et pratiques

utilisés par la population en vue de l'approvisionnement, de la conservation, de
l'assainissement des ressources en eau.

8

Sommaire

Introduction

Pages 1

I-

Bref aperçu du secteur d'étude

2

 

II-

Problématique

5

 

III-

Objectifs

7

 

3.1-

Objectif principal

7

3.2-

Objectifs spécifiques

7

IV-

Méthodologie

8

4.1-

Approche méthodologique

8

4.2-

Collecte des données

9

4.3-

Traitement des données

13

4.4-

 

Difficultés rencontrées

19

 

V-

RESULTATS

21

 

5.1-

Facteurs physiques et humains de la gestion des ressources en eau

21

 

5.2 -

Etude des ressources en eau d'origine atmosphérique et de leur variabilité

 
 
 
 

43

 

5.3 -

Etude des ressources en eau de surface et leur variabilité

57

 

5.4-

Bilans d'eau et évaluation des besoins en eau

63

 

5.5-

Aménagements consacrés aux ressources en eau

91

 

5.6-

Contraintes et limites liées à la gestion des ressources en eau

93

 

5.7-

Stratégies d'adaptation aux contraintes hydriques

104

 
 

Conclusion et quelques approches de solutions

111

 
 

Bibliographie

115

9

Liste des cartes

Pages

1- Figure 1 : Carte de situation du secteur d'étude 4

2- Figure 2 : Carte administrative de la commune de Boukombé 4

3- Figure 3 : Carte hypsométrique de Boukombé.. 22

4- Figure 4 : Carte géologique de la commune de Boukombé... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... 24

5- Figure 5 : Carte des sols de la commune de Boukombé 28

6- Figure 6 : Carte des formations végétales à Boukombé 29

7- Figure 9 : Carte des dominances linguistiques à Boukombé 36

8- Figure 17 : Carte hydrographique de la commune de Boukombé 58

9- Figure 22 : Carte de la répartition spatiale des forages à Boukombé 73

Liste des tableaux

Pages

1- Tableau I : Répartition de choix des catégories de personnes pour l'échantillonnage .... 10

2- Tableau II : Zones ciblées pour les Focus Groupes 11

3- Tableau III : Récapitulation des travaux de terrain avec les outils d'enquête .... 12

4- Tableau IV : Prononciation de quelques lettres en langues locales .. 20

5- Tableau V: recharge des nappes par unité hydrogéologique du Bénin 26

6- Tableau VI : Population--Superficie--Densité de la commune de Boukombé . 35

7- Tableau VII : Perception paysanne des mois de l'année . 38

8- Tableau VIII : Calendrier agricole paysan à Boukombé . 40

9- Tableau IX : Les articulations saisonnières 52

10- Tableau X : Les prévisions saisonnières 53

11- Tableau XI : Les épisodes climatiques 55

12- Tableau XII : Intensité, durée et années d'apparition/repères des épisodes climatiques 56

13- Tableau XIII : Longueurs approximatives des cours d'eau de Boukombé 59

14- Tableau XIV : Quelques mares aménagées dans la commune de Boukombé 60

15- Tableau XV: Les ressources en eau superficielles 62

16-

10

Tableau XVI : Bilan hydrologique à Boukombé 62

17- Tableau XVII : Bilan climatique de l'année déficitaire 1946 63

18- Tableau XVIII : Bilan climatique de l'année déficitaire 1984 64

19- Tableau XIX: Les principales cultures, leurs besoins en eau et durée végétative .... 66

20- Tableau XX : Bilan agro-climatique de l'année déficitaire 1984 67

21- Tableau XXI : Bilan agro-climatique de l'année excédentaire 1991 68

22- Tableau XXII : Besoins journaliers en eau des animaux élevés à Boukombé 69

23- Tableau XXIII : Les retenues d'eau dans la commune de Boukombé 71

24- Tableau XXIV : Répartition et état des abonnés à la SBEE Boukombé 72

25- Tableau XXV : Répartition des ouvrages sur les unités géologiques 81

26- Tableau XXVI : Répartition des forages selon la fonctionnalité par arrondissement et

type d'ouvrage 82

27- Tableau XXVII : Comparaison du besoin et de la couverture en points d'eau 84

28- Tableau XXVIII : Niveau de salubrité des pompes et puits à grands diamètres 88

29- Tableau XXIX : Appréciation paysanne des caractéristiques d'eau des ressources en eau à Boukombé 89

30- Tableau XXX : Répartition(en%) de l'utilisation des équipements de conservation de

l'eau dans la commune de Boukombé 91

31- Tableau XXXI : Distance pour l'accessibilité des ressources en eau 94

32- Tableau XXXII : Répartition des états de voies d'accès aux ressources en eau 95

33- Tableau XXXIII : Caractères des ressources en eau selon le type 95

34- Tableau XXXIV : Nombre de cas de maladies hydriques dues à l'eau consommée à

Boukombé en 2001 98

35- Tableau XXXV : Nombre de cas de maladies hydriques dues à la cohabitation l'eau

avec les habitations à Boukombé en 2001 98

36- Tableau XXXVI : Etude fréquentielle des maladies hydriques au sein des populations

rurales de Boukombé 99

11

Liste des graphiques

Pages

1- Figure 7: Variation mensuelle de température et d'insolation moyenne 30

2- Figure 8 : Variation mensuelle de la pluviométrie, de l'humidité relative et du

couvert nuageux à Boukombé 31

3- Figure 10 : Les types de cultures pratiquées à Boukombé 37

4- Figure 12a : Régime de forme uni-modale (pluviométrie 1962) 44

5- Figure 12b : Régime de forme bi-modale (pluviométrie 1996) 44

6- Figure 12c : Régime de forme complexe(pluviométrie 1976) 44

7- Figure 13 : Répartition des formes de courbes pluviométriques enregistrés à

Boukombé 45

8- Figure 14a : Variabilités pluviométriques inter-annuelles mensuelles 47

9- Figure 14b : Variabilités pluviométriques inter-annuelles mensuelles 48

10- Figure 14c : Variabilités pluviométriques inter-annuelles mensuelles 49

11- Figure 15 : Variabilité inter-annuelle de la pluviométrie à Boukombé 1923- 2002 50

12- Figure 16 : Répartition temporelle des épisodes pluviométriques à Boukombé 51

13- Figure 17 : Evolution des précipitations de 1923 à 2002 station Boukombé 52

14- Figure 18 : Bilan climatique de l'année déficitaire 1946 65

15- Figure 19 : Bilan climatique de l'année déficitaire 1984 65

16- Figure 20 : Production animale moyenne (10 ans) 69

17- Figure 27 : Répartition des ouvrages selon les types 76

18- Figure 28 : Taux des forages à sec dans la commune de Boukombé 77

19- Figure 29 : Répartition des ouvrages (en %) par arrondissement) 78

20- Figure 30 : Répartition des ouvrages selon les types et les proportions par

arrondissement 79

21- Figure 31 : Répartition des forages ( puits et pompes) selon la fonctionnalité 82

22- Figure 38 : Comparaison des pluies des normales 31- 60 et 61- 90 102

12

Liste des photos

Pages

1 - Figure 11 : Ramassage du sable dans le cours d'eau Koumangou au pont de la voie

de Korontière. 41

2 - Figure 21: Une retenue d'eau à Koumontchirgou 70

3 - Figure 23: Un puits traditionnel à Takouanta 74

4 - Figure 24 : Un puits à grand diamètre à Kouwontchirgou 74

5 - Figure 25 a : Pompe verte (manuelle) à Koukouatougou (Tabota) 75

6 Figure 25 b : Pompe à pied à Yatié ( Tabota) 75

Figure 26 : Un puits à sec à Kouya (Korontière) 76

7 Figure 31: Photo d'un trou d'eau à Kontchougou 85

8 Figure 32 : Une mare aménagée à Kounagningou 86

9 Figure 33 : Une source aménagée à Koutagou 87

10- Figure 35 : Un champ sur un flanc d'une colline à Koutagou 106

11- Figure 36 Cultures en terrasse à Kounawhongou 107

12- Figure 38b : Casiers de cultures ou nids d'abeilles 109

> Liste des schémas

Pages

1- Figure 34 : Schéma du billonnage cloisonné 104

2- Figure 37 : Schéma d'un collecteur d'eau 108

3- Figure 38a : Schéma de casiers de cultures ou cultures en nids d'abeilles 109
Figure 39 : Dispositif d'un système de recueillement d'eau de pluie sans utilisation

de toiture de maison 114

13

Introduction

Parmi les éléments qui déterminent la vie des êtres vivants en général et des hommes en particulier, l'eau est un élément incontournable. Elle est la source de la vie,

car elle permet l'apparition et le développement de toute forme de vie sur terre. Par son abondance, elle semble être une ressource inépuisable : les eaux de la planète qu'on

appelle hydrosphère, occupent 78% de la surface terrestre (BALESTE M. 1987). Elle est aussi rare si l'on considère les problèmes auxquels font face les populations de

certaines régions pour l'avoir. Pendant que certaines régions souffrent de sa pénurie, l'eau devient encombrante et nuisible dans les régions où elle abonde. Ainsi, le problème d'eau se pose en terme de sa maîtrise. A cet effet, une meilleure gestion des

ressources en eau s'impose aux hommes afin d'éviter les pénuries ou les nuisances d'eau. La recherche de cette meilleure gestion est une préoccupation majeure aussi

bien au plan international, national que local.

Au Bénin, la question de l'eau fait partie des grandes préoccupations de

recherche pour l'amélioration des conditions de vie des populations. Elle constitue l'objet des thèmes de recherche pour les mémoires de maîtrise des étudiants et publications des enseignants chercheurs dans les centres de formation tels que

l'Université d'Abomey-Calavi (UAC, ex- UNB).

La commune de Boukombé est l'une des zones les plus arrosées du Bénin ;

cependant il se pose toujours le problème d'accessibilité à l'eau aux populations. C'est ce qui justifie l'étude du thème «LES RESSOURCES EN EAU ET LEUR GESTION PAR LES COMMUNAUTES RURALES DE LA COMMUNE DE BOUKOMBE (NORD-OUEST DU BENIN) » .

L'intérêt scientifique de cette étude consiste à prendre connaissance de la disponibilité en eau, étudier les connaissances, croyances, attitudes et pratiques populaires (CCAPP) en rapport avec les ressources en eau et évaluer répartition des ressources en eau et la couverture des besoins en eau dans la commune de Boukombé.

Suite la présentation du secteur d'étude suivi de la problématique les objectifs et la méthodologie, les résultats attendus sont entre autres les facteurs physiques et

14

humains de la gestion des ressources en eau, les ressources en eau et leur variabilité, la répartition et couverture des ouvrages hydrauliques, les aménagements consacrés aux ressources en eau, les contraintes et limites liées à la gestion des ressources en eau et enfin les stratégies d'adaptation aux contraintes hydriques.

I- Bref aperçu du secteur d'étude

La commune de Boukombé est l'une des neuf (09) communes du département de l'Atacora en République du Bénin dans la sous région de l'Afrique de l'Ouest. Elle est localisée entre les latitudes 10°0' et 10°27' Nord et les longitudes 0°53' et 1°25' Est.

Etablie à l'Ouest de la chaîne montagneuse de l'Atakora et en grande partie sur la plaine de Gourma, la commune de Boukombé s'étend sur 1036 km2 (Atlas monographique des communes du Bénin, 2001). Elle se limite au Nord par les communes de Cobly et de Tanguiéta, au Nord-Est par la commune de Toukountouna, à l'Est et au Sud-Est par la commune de Natitingou, au Sud et à l'Ouest par la République du Togo. (Voir Figures 1 et 2).

 
 

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Figure 1 : Carte de situation du secteur d'étude Source : CENATEL 2000

Dessin Cartographique : IDIETI M. Edouard, 2003

 
 
 
 
 

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Figure 2 : Carte administrative de la commune de Boukombé Source : IGN -- Cotonou 2002, PADIC -- Boukombé 2003 Dessin Cartographique : IDIETI M. Edouard, 2003

17

II- Problématique

L'eau est d'une nécessité incontournable à tous les aspects de la vie. De ce fait les ressources en eau constituent un élément très important de tous les écosystèmes terrestres. La rareté de plus en plus accentuée de l'eau exige une intégration de la planification et de la gestion des ressources en eau.

La disponibilité des ressources en eau au Bénin n'est pas en adéquation avec les besoins même pour un usage domestique. La plupart des régions du pays, dont Boukombé, rencontrent un déficit des ressources en eau, particulièrement en zones rurales. En effet, les populations rurales s'alimentent en eau de marigots, de fleuves ou de rivières, de lacs, de sources, d'eau de pluie collectée à partir de terrasses ou de toits de maisons, de retenues d'eau, de puits ou de forages (DH, 1997).

Dans un contexte beaucoup plus réduit, la commune de Boukombé s'est érigée sur un écosystème fragile cristallin susceptible de modifications rapides. A cet effet, l'accessibilité à l'eau est influencée par une géologie constitué de roches dures et les nappes d'eau souterraines trop profondes rendant difficile l'infiltration et l'accès à l'eau souterraine. Le relief plus ou moins accidenté avec de fortes pentes et la végétation dégradée accentuent l'écoulement et freinent l'infiltration de l'eau. L'habitat dispersé rend difficile la gestion d'infrastructures communautaires notamment les points d'eau. L'activité agricole intense contribue à la désertification et en conséquence au déficit de l'eau; les équipements d'hydrauliques notamment les forages à pompes manuelles réalisés à grand frais, sont mal gérés et soufrent de panes mécaniques. La SBEE n'a couvert que deux (02) soit 2,8% des villages de la commune; et des 2 villages, tout le monde n'est pas abonné.

Face à cette situation les populations rurales de Boukombé prennent des mesures et des initiatives sur la base de leurs connaissances, de leur savoir et savoir-faire en rapport avec les ressources en eau pour remédier à leurs problèmes. Ainsi certains tentent de creuser les puits traditionnels parfois en vain, d'autres et pour la plupart se contentent de l'eau des trous d'eau dans les rivières, ruisseaux, des mares et marigots ou des sources de résurgence.

18

La population de Boukombé qui ne cesse de croître depuis même avant 1960 est confrontée à des crises saisonnières d'eau. Cette population majoritairement rurale souffre d'un manque cruel de l'eau surtout pendant la saison sèche qui est devenue d'ailleurs la période la plus longue de l'année dans la région.

En effet le document « Stratégies d'adaptation aux contraintes hydriques et climatiques chez les Betâmmaribe de l'Atacora » de GNITONA (2000) a fait l'état les contraintes hydriques en pays Otammari dont Boukombé. Aussi, celui de « Tradition et Développement : Occupation, exploitation et organisation spatiale chez les Betâmmaribe du Nord -- Bénin» de NATTA (1999) n'a pas manqué d'aborder la question de l'eau ; pour ne citer que ceux-là. Ce qui confirme l'importance et la pertinence de la question de l'eau dans la commune de Boukombé.

Le présent travail veut appréhender les ressources en eau, les connaissances, les attitudes et les pratiques populaires en rapport avec l'eau dans la commune de Boukombé.

19

III- Objectifs

3.1- Objectif principal

Etudier la gestion des ressources en eau par les communautés rurales de la commune de Boukombé.

3.2- Objectifs spécifiques

1- Evaluer la disponibilité en eau dans la commune de Boukombé;

2- Evaluer les connaissances, attitudes et pratiques populaires en rapport avec les ressources en eau à Boukombé.

3- Etudier la gestion pratiquée dans la commune et les limites liées à cette gestion.

4- Faire des propositions de stratégies de gestion pouvant être prises en compte dans la gestion des ressources en eau à Boukombé.

20

IV- Méthodologie

4.1- Approche méthodologique

L'étude du thème "les ressources en eau et leur gestion endogène dans la commune de Boukombé" est orientée suivant une approche ethnohydrologique et des bilans d'eau. Elle prend en compte un certain nombre de paramètres socioculturels et socio-économiques qu'il faudrait observer puis analyser dans le temps et dans l'espace.

L'étude part du vécu quotidien des communautés rurales pour proposer une approche fondée sur les connaissances, les croyances, les attitudes et pratiques populaires en rapport avec les ressources en eau. Cette orientation est fondée sur la perception traditionnelle et sur les expériences paysannes. Elle a été dénommée ethnologique lors du séminaire national sur les savoirs endogènes du 10 décembre 1987 tenu à Cotonou. Selon les domaines développés suivant l'ethnologique, on parle d'ethnotechnologie, d'ethnoclimatologie, d'ethnosociologie, d'ethnohydrologie. Toutes ces nouvelles sciences se regroupent sous le vocable d'ethnoscience.

L'ethnoscience a été définie par Paulin HOUNTONDJI lors de son intervention orale à l'ouverture du séminaire sur "les savoirs endogènes" comme «l'étude des corpus de connaissances, l'étude des savoirs traditionnels transmis de génération en génération». A l'Université d'Abomey-Calavi les bases d'une recherche sur les savoirs traditionnels appelés d'une façon plus précise «savoirs endogènes» existaient déjà depuis les années '80. Au Département d'Histoire et d'Archéologie, les recherches sur l'ethnotechnologie ont connu leur boum après le séminaire sur l'archéologie et l'histoire des cultures matérielles en 1985. Au Département de Géographie et Aménagement du Territoire, c'est l'ethnoclimatologie qui a connu un essor. L'ethnoclimatologie est souvent utilisée dans les recherches pour la reconstitution historique du climat. Ainsi, plusieurs auteurs ont abordé des aspects de la perception traditionnelle des climats, comme BOKONON-GANTA B. E., BOKO Michel, PERARD J., LOKONON G. B.

21

L'ethnoclimatologie est définie comme une connaissance globale et synthétique des éléments, ambiances et paroxysmes climatiques, en relation avec l'environnement, ainsi que toutes les formes d'activités humaines ( BOKONON-GANTA B. E. 1991). Les sources de l'ethnoclimatologie se révèlent à travers les faits de société, les croyances, les dictons populaires, les proverbes, les contes ou récits, les chansons ...etc. A cette définition se rallie l'ethnohydrologie qui traite spécifiquement de la connaissance/perception de l'hydrologie par les communautés. L'eau atmosphérique constitue un élément du climat. L'existence de celle de surface et souterraine est subordonnée au climat. On peut en déduire que l'ethnohydrologie est une composante de l'ethnoclimatologie. L'étude met en relation les effets entre les phénomènes (du milieu physique), les ressources hydriques et les savoirs des populations.

4.2- Collecte des données

Elle est constituée de la documentation, de la collecte des données statistiques relatives aux ressources en eau (données hydrologiques, climatiques, d'ouvrages hydrauliques...etc.) et des enquêtes de terrain.

4.2.1- Documentation

Il a été question de consulter les ouvrages intéressant la question de l'eau et/ou la commune de Boukombé pour approfondir nos connaissances sur la question et le secteur d'étude. Les documents ont été consultés dans les lieux tels que: le BU, le CD FLASH, le Bidoc FSA, le CIDCL, l'INSAE, la DH, l'IGN, le CCF, le CENALA, la SERHAU-SA, le PADIC-Boukombé, le PGTRN / a et Q environnement, le CARDER-Atacora / secteur agricole -- Boukombé, le CENAP, la bibliothèque privée du professeur Eustache B. BOKONON -- GANTA.

Les documents planimétriques ayant servi à la réalisation des cartes du secteur d'étude ont été : La carte topographique, Feuille NC - 31 XIII, SANSANNE-MANGO et NC - 31 XIV, NATITINGOU, à 1/200000, la carte géologique Feuille SANSANNE-MANGO et NATITINGOU, à 1/200000, la carte pédologique de reconnaissance à 1/200000 du DAHOMEY - Feuille TANGUIETA, la carte de

22

végétation du Bénin à 1/200000....etc. Les données statistiques relatives au climat (à l'ASECNA), à l'hydrologie (au service de l'hydrologie); aux ouvrages hydrauliques (à la DH, au PADIC-Boukombé et au PGTRN-Boukombé) ont été recueillies.

4.2.2- Enquêtes de terrain

Il s'agit des investigations sur le terrain du secteur d'étude afin de recueillir les

informations relatives à la question de l'eau, auprès des populations et par des

observations directes.

L'élaboration d'un échantillonnage a été nécessaire pour l'identification des populations à enquêter.

4.2.2.1- Echantillonnage

Une méthode par choix raisonné a été utilisée pour déterminer l'effectif de la

population à enquêter. En effet, pour les populations de Boukombé utilisatrices des

ressources en eau, la taille de l'échantillon a été obtenue à partir d'un choix des catégories d' enquêtés (Voir tableau 1).

Tableau I : Répartition de choix des catégories de personnes pour l'échantillon

Catégories

Nombre de personnes

Total

1

Anciens maires (Actuellement Chefs d'Arrondissement CA)

1 par Arrondissement

07

2

Chefs de village ou quartier

1 par village

71

3

Chefs féticheurs ou de terres

1 par Arrondissement

07

4

Paysans présumés plus riches (qui possèdent beaucoup de champs et/ou d'animaux domestiques)

1 par Arrondissement

07

5

Femmes

1 par Arrondissement

07

6

Agents de CARDER

1 par Arrondissement

07

7

Agents des eaux et forêts

1 par Arrondissement

07

8

Responsables des services spécialisés2

1 par services spécialisés

07

Total

120

2: Il s'agit des structures étatiques ou non qui interviennent dans la gestion des ressources en eau dans le secteur d `étude. (SBEE, Service de l'hydraulique, GRADED, PADIC, PGTRN, AMAE*, Congrégation des soeurs*) * : Structures n'étant pas du domaine mais ayant intervenue dans la réalisation de certains points d'eau dans la commune de Boukombé.

23

Quatre (04) Focus Group (FG) de huit (08) personnes ont été faits. Ces FG ont été spatialement répartis sur la base des critères de relief et de population des villages. Il a été déterminé dans le secteur d'étude des critères de relief comme suit: Zone du plateau - zone des collines - zone moutonnée - flanc de montagne - zone de plaine

Pour ce qui est de la population, le choix a porté sur les villages ayant la plus forte population de la zone de relief considérée. Le tableau 2 ci-dessous récapitule les villages choisis pour l'organisation des FG

Tableau II: Zones ciblées pour les Focus Group

Villages

Unité de relief

Arrondissement

1

Koutagou

Moutonnée

Boukombé

2

Koutchatahongou

Plaine

Boukombé

3

Dissapoli

Plaine

Dipoli

4

Tatchadiéta

Flanc (ou versant) de montagne

Manta

L'effectif final de l'échantillon a été de 124. > Justification de la catégorisation

Les différentes catégories de personnes ont été les autorités locales et les populations paysannes. Cette catégorisation ne signifie pas que les personnes ciblées sont nécessairement les détenteurs des informations recherchées ; elle permet de parcourir tout le territoire du secteur d'étude afin de recueillir les points de vue d'une large gamme d'acteurs.

4.2.2.2- Travaux de terrain

Deux grilles d'observation et un questionnaire. (voir Annexe N°1) ont été

utilisés comme outils d'enquêtes. Sur le terrain les entretiens ont été non directifs. Le tableau 3 ci-dessous récapitule les travaux faits sur le terrain.

24

Tableau III : Récapitulation des travaux de terrains avec les outils d'enquête

Outils

Catégories

Nombre
prévu

Accompli

Motifs de défaillance

Nombre

Pourcentage

1

Questionnaire

Anciens maires (Actuellement Chefs d'Arrondissement : CA)

7

6

86%

1 indisponible (Rendez-vous manqués)

Chefs de villages ou de71 quartiers

 

57

80%

14 non disponibles (absences, rendez-vos manqués)

Chefs féticheurs ou de terres

7

1

14%

1 chef féticheur et chef de village à la fois

2 ont préféré participer aux réunions de FG

3 non contactés

Paysans présumés plus riches

7

1

14%

1 est chef de village

1 est Actuellement Chefs d'Arrondissement

4 non contactés (non identifiés)

Femmes

7

2

29%

5 non contactées (surpris par le temps)

Agent de CARDER

7

2

29%

1 indisponible (rendez-vous manqués); il y a cumule des arrondissements aux agents de CARDER (1 supervise Manta - Tabota , 1 Korontière -- Di poli, 1 supervise Natta - Boukombé -- Koussoukouangou)

Agent des eaux et forêts

7

1

14%

Il y a un seul pour toute la commune

Focus Groups

4

4

100%

2 non organisés (surpris par le temps)

1 rendez-vous manqués (paysans occupés)

Responsables des services spécialisés

7

5

71%

1 indisponibles, 1 n'est pas dans la commune

2

Grilles

d'observation

Equipements et conservation

71

70

99%

Pas pu atteindre; surpris par le temps

Ressources en eau de surface et souterraine

71

70

99%

Pas pu atteindre; surpris par le temps

25

L'analyse du tableau 3 permet de constater dans un premier temps que le nombre de questionnaires prévu à être rempli a été réduit de 18 pour raison de cumules de fonctions ; ce qui ramène à 106 la taille définitive de l'échantillon.

Le deuxième constat est que pour des raisons de force majeures (motifs de défaillances), l'échantillon a été exécuté à 70% pour le questionnaire adressé aux paysans, à 71% pour celui des services spécialisés et à 99% pour les grilles/guides d'observation.

4.3- Traitement des données

4.3.1- Traitement des données statistiques

Les données statistiques ont été traduites en tableaux et /ou en graphiques afin de faciliter les analyses.

Mis à part les données pluviométriques qui ont été relevées au poste météorologique de Boukombé, les autres données climatiques ont été celles de la station de Natitingou, parce que le poste de Boukombé ne dispose pas de l'équipement nécessaire permettant de relever les données de tous les paramètres climatiques.

> Insolation, Températures, Humidité Relative (HR) et Nébulosité

La Normale (1961- 1990) a permis de déterminer les durées maximales, moyennes et minimales d'insolation, les températures moyennes, les mois les plus ensoleillés, les moins ensoleillés, les plus chauds et les plus frais, les moyennes d'HR, les mois de plus forte HR et de plus faible HR, les mois les plus nuageux et les mois les moins nuageux.

> 26

Les précipitations

Il a été obtenu les relevés d'une série de 80 ans (1923-2002).

Cette série a comporté des lacunes en 1987, 1988, 1989 et 2002; années où les relevés n'auraient pas été faits. Pour combler ces lacunes et avoir une série continue afin d'éviter les biais d'analyses, il a été calculé les moyennes mensuelles de la normale (1931-1960) ne comportant pas de lacunes, qui ont servi à combler les lacunes enregistrées.

> Le régime pluviométrique à Boukombé

Il a été déterminé graphiquement. Il a été question de réaliser les graphiques de variation pluviométrique mensuelle de toutes les années de la série afin de voir les différentes variations pluviométriques enregistrées chaque année.

> Variations pluviométriques mensuelles et interannuelles

Les moyennes mensuelles de la période 1923-2002 ont été calculées pour déterminer de façon globale les mois pluvieux et les mois secs.

Pour apprécier les précipitations à Boukombé et l'ampleur des variations inter annuelles, les analyses ont été faites sur toute la série des 80 ans (1923 -- 2002).

Les années excédentaires, normales et déficitaires ont été déterminées.

En effet, les calculs suivants ont été faits:

M=

zXi

N

avec

M: la moyenne arithmétique :

X : pluviométrie moyenne annuelle

N : Nombre d'années de la période considérée

Considérant la série de la période des 80 ans (1923 à 2002), la moyenne M =

1065,71mm.

Afin de ressortir les épisodes pluviométriques il a été calculé le coefficient de variation (CV) de la série pluviométrique annuelle 1923 -- 2002.

27

CV = a / M = 0,20 = 20%. (Avec CV : coefficient de variation, a : Ecart type de la

série et M moyenne de la série). Cette valeur a été pondérée à la moyenne pour obtenir

la valeur correspondante (20%M).

Cette valeur 20%M a été ajoutée à la moyenne de la série pour déterminer les

années excédentaires ; Ce qui correspond à :

M + 20%M = M(1+ 0,20)

= 1,2M

Cette même valeur 20%M a été et retranchée de la moyenne de la série pour

déterminer les années déficitaires ; Ce qui correspond à :

M -- 20%M = M (1 -- 0,20)

= 0,80M

A cet effet toute année dont la pluviométrie est supérieure à M + 20%M (1278,806 mm) est une année excédentaire; et toute année dont la pluviométrie est inférieure à M -- 20%M (852,57 mm) est dite déficitaire. Les années dont les pluviométries sont comprises entre M -- 20%M et M + 20%M sont des années normales.

Les pluviométries annuelles ont été transformées en graphique avec les différentes moyennes calculées plus haut afin de déceler les épisodes pluviométriques annuels enregistrés à Boukombé. Les normales (30 ans) de 1931-1960 et de 1961-1990 ont été calculées et comparées afin de voir l'évolution de la pluviométrie à Boukombé.

> Bilan climatique

Selon BOKO (1988), nous désignons par bilan climatique la somme P-ETP c'est à dire le solde entre précipitation et demande climatique en eau. Considérant la relation eau - culture nous désignons par bilan climatique le solde entre précipitation et besoin en eau de la culture.

Les calculs et analyses du bilan climatique B = P - ETP (P: précipitation, ETP Evapotranspirations potentielle et B: Bilan climatique) ont été basés sur les données pluviométriques de la période de 80 ans 1923-2002 et les ETP qui couvrent une période de 25 ans 1965 à 1989 (données disponibles).

28

Par ailleurs pour déterminer les mois très secs, secs, intermédiaires et humides

d'une année déficitaire, les différentes périodes ont été déterminées en comparant les

pluies mensuelles "P" avec 1 ETP; 1/4 ETP et 3/4 ETP.

En effet

Si P < 1/4 ETP, le mois est très sec

Si 1/4 ETP < P < 3/4 ETP le mois est sec

Si 3/4 ETP < P < ETP, le mois intermédiaire entre sec et humide

Si P > ETP, le mois est humide

Pour évaluer le bilan climatique vis à vis de la production agricole les besoins en eau des cultures ont été utilisés.

> Bilan hydrologique

Les services techniques du Bénin et l'ORSTOM (actuel IRD) ont en 1960, installé et suivi pour le compte de l'ex-service des eaux et forêts du Dahomey, une station hydrométrique sur un bassin expérimental de 3,2 km2 jugé représentatif de la commune de Boukombé.

Le bassin expérimental est en fait un petit bassin versant du kunakankuo, un marigot de la région de Boukombé situé sur le flanc Nord-Ouest de l'Atacora et s'étend entièrement sur les schistes à 10°12' de latitude Nord et 1° 8' de longitude Est, son altitude varie entre 280m et 240m (LE BARBE et al, 1993).

Le service de l'hydrologie prenant en compte les résultats de l'analyse et du traitement des données recueillies et sur la base de modèle mathématique, a mis au point des paramètres qui permettent de quantifier l'eau de surface du bassin de la commune de Boukombé. Il s'agit de la lame d'eau écoulée, de la lame d'eau ruisselée, de l'écoulement souterrain et hypodermique et de l'infiltration.

> Couverture des besoins en eau à Boukombé

Les données statistiques sur les volumes d'eau par point d'eau à Boukombé n'ont pas été disponibles, il nous a été difficile d'estimer le volume d'eau disponible dans les forages de la commune de Boukombé. A cet effet nous avons travaillé sur la base d'un

29

point d'eau pour 250 habitants pour la commune de Boukombé (PADIC-Boukombé, 2002). Considérant ce ratio un point d'eau pour 250 habitants, la couverture des besoins en équipements a été estimée.

> Comparaison du besoin en points d'eau et de l'existant réel

Dans la commune de Boukombé, le ratio est d'un (01) point d'eau pour deux cent cinquante (250) habitants3. Il a été établi à partir de ce ratio et de l'effectif de population une comparaison entre le besoin des populations en point d'eau et le taux de couverture des points d'eau existant et qui fonctionnent réellement. Par défaut des données de population par village du dernier recensement 2002, des projections en 2002 des effectifs de population du RGPH-1992 par village ont été faites à partir du taux d'accroissement intercensitaire de la commune de Boukombé donné par l'INSAE dans les résultats provisoires afin de pouvoir faire des calculs sur la couverture des besoins en points d'eau dans la commune de Boukombé. Il a été obtenu ainsi la formule suivante :

Nombre d'ouvrages existant x 250

Taux de couverture =

 

x 100

 

Effectif de population

Il a été considéré trois tranches de taux de couverture (T) pour apprécier la satisfaction des besoins en points d'eau : T < 75% -* Couverture inadéquate ; 75% < T < 98% -* Couverture moyennement adéquate et T > 98% -* couverture adéquate.

> Qualité de l'eau

Selon l'OMS, l'eau destinée à la consommation humaine ne doit contenir en quantité dangereuse ni substance chimique, ni germes nocifs pour la santé. En outre elle doit être aussi agréable à boire autant que les circonstances le permettent. La fraîcheur, l'absence de turbidité, de colorants, de parasites, de goût ou d'odeur désagréables sont autant de qualités exigées d'un approvisionnement public.

3 PADIC-Boukombé, 2002 : Etude sur la couverture en infrastructures d'hydraulique et d'assainissement dans la sous-préfecture de Boukombé ; Rapport final, mars 2002.

30

L'emplacement, la construction, l'exploitation et la surveillance d'un système d'alimentation en eau (avec son réservoir et son réseau de distribution doivent être de nature à exclure tout risque de pollution).

i Maladies liées à l'eau

La présence dans l'eau de micro-organismes et substances nuisibles à la santé humaine est à la base de certaines maladies au sein des populations rurales. Ces maladies dues à la consommation de l'eau sont ainsi appelées maladies hydriques.

Les informations sur les maladies liées à l'eau dans la commune de Boukombé ont été recueillies auprès des populations de ladite commune. La présence effective de certaines maladies hydriques citées par les populations, a été confirmée à travers les statistiques du SNIGS au MSP - Cotonou.

4.3.2- Traitement des données de terrain

Les données des enquêtes ont été dépouillées d'abord manuellement et ensuite introduites dans le micro ordinateur. Etant donné que les entretiens avaient été non directifs, les réponses ont été multiformes. Il a fallu procéder d'abord au filtrage et à l'harmonisation des réponses afin de pouvoir les codifier. Ensuite le calcul des pourcentages de réponses a été fait afin de dégager les réponses fiables. Enfin les tableaux ont été élaborés pour l'analyse des phénomènes et leurs relations.

31

4.4- Difficultés rencontrées

Les difficultés rencontrées lors de cette étude sont multiples et diverses :

· Accès très difficile au centre de documentation de la FLASH : soit les documentalistes sont absents, soit ils ouvrent tard la salle de documentation.

· Indisponibilité de certains documents en rapport avec le thème bien que leurs références existent dans les répertoires.

· Inaccessibilité de certaines données dans les centres les plus indiquées.

· Sur le terrain, les distances importantes entre les villages n'ont pas facilité les contacts avec les enquêtés

· La première partie a coïncidé avec la période de récolte (Novembre -- Décembre); il fallait travailler parfois avec les paysans afin de pouvoir les enquêter. Cette période n'a pas favorisé l'organisation de FG.

· La méfiance des populations rurales de fournir les informations surtout liées aux aspects rituels et le problème de souvenir des phénomènes anciens ne nous ont pas facilité la tâche.

· Les rendez-vous non respectés par certains des enquêtés n'ont pas permis de rencontrer toutes les catégories de personnes ciblées.

· Le moyen utilisé (la BBCT) a été parfois impuissant face aux pistes en pentes plus fortes. Les panes enregistrées de temps à autre en zones rurales ne nous ont pas rendu la tâche facile.

· Les difficultés d'ordre linguistique se sont aussi posées. En effet certaines des lettres en alphabet de langues locales ne sont pas sur le clavier français. De ce fait nous avons utilisé des lettres courantes à la place de certaines comme suit : ô à la place de n, in ou im ou ein à la place de c. Le tableau IV ci-dessous indique les prononciations à suivre en lecture.

32

Tableau IV : Prononciation de quelques lettres en langues locales

Lettres

Se prononce comme dans :

d

Pan

e

été

E

Lait

E

Pin

I

Mine

n

Porte

n

Pont

u

Tout

û

Mounier

c

Tchad

 

ny

Vie

33

V- RESULTATS

5.1- Facteurs physiques et humains de la gestion des ressources en eau

Il s'agit d'analyser les fondements socio-économiques, géologiques, hydrogéologiques, pédologiques et climatiques de la commune de Boukombé.

5.1.1- Fondements géologiques des paysages de la commune de Boukombé

Le modelé de la commune de Boukombé est très varié. On peut y distinguer :

- la montagne qui est le rebord Nord-Ouest de la chaîne de l'Atakora. Elle est constituée de quartzites et culmine à 600 mètres à Koussoukouangou. Elle forme une falaise (kuduôkù) d'au moins 100 mètres au pied de laquelle on observe une bande de colluvions,

- un paysage moutonné formé de petites collines à fortes pentes dans la zone de l'axe Koutagou -- Kounakogou -- Kounagningou à proximité de la chaîne montagneuse. Les surfaces planes et hautes sont rares, les cours d'eau sont encaissés et leur lit mineur est occupé par des affleurements de roche en place,

- une plaine, la plaine dite de Boukombé qui est un relief beaucoup plus plat. On y retrouve des glacis4 à longues pentes parfois cuirassés. Elle fait suite à la chaîne montagneuse vers le Nord et à la zone moutonnée vers le Sud. Elle s'incline doucement vers l'Ouest de 400 mètres à moins de 160 mètres d'altitude au-delà des collines de korontière qui rompt sa continuité,

- une série des collines aux fortes dénivelés composées de grès et de quartzites. Elles traversent sans discontinuité tout le territoire de la commune du Sud-Est au Nord-Ouest et dans sa tranche Ouest (voir Figure 3).

4 Glacis: ce sont de vastes étendues planes légèrement inclinées (GEORGES, 1984)

34

 

10.

30

0P50'

1°00'

'Irio' f'r 1°20'

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200 - 280 m

 
 
 

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t

{

280 - 400 m 400-600m

 
 
 

ECHE4 5 10 km

 
 
 
 

10°

0'50'

1°00'

1

1°1n' 1°24f

11°

ow

SOURCE : Carte de l'Afrique de rouest d 9l299999 Feuilles SANSANNE-MANGO et NATITINGOU

REALISATION : IDIETI M. Edouard

 

Figure3 : Carte hypsométrique de Boukombé

35

5.1.2- Caractéristiques hydrogéologiques de la commune de Boukombé

La géologie du territoire de la commune de Boukombé est composée des formations métamorphiques de l'archéen, du protérozoïque supérieur et des dépôts d'altération du Cénozoïque (OBRGM, Cotonou - 2003).

La commune repose sur diverses couches à savoir :

- des terrains sableux, argileux, à galets et graviers le long du cours d'eau la Kéran.

- Des terrains à grès, quartzites, argilites, cilexites et conglomérats dans la zone de Boukonbé-Ouest, Manta, Tabota, Korontière, Dipoli et sur le plateau de Koussoukouangou.

- Des terrains à schistes, quartzites et conglomérats dans la zone de Boukombé-Est, Natta et Koussoukouangou.

- Des terrains à gneiss, biotites, amphibolites, à granites, migmatites et pegmatites dans la zone Est de Koussoukouangou.

On note aussi les contacts géologiques et les contacts tectoniques qui représentent les failles.

En somme les formations géologiques de la commune de Boukombé sont caractérisées par des roches métamorphiques au sein desquels se trouvent les aquifères (Figure 4).

36

 

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Granite pegmatoïde et migmatite, Filons de pegmatite (Roches intrusives)

 

Contacts géologiques (observes)

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tectoniques (observes)

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SOURCE : Extra fde_ la aarte de géologie et des minéraux de 3a répo-blicLedu Bénin ; Feuelesde NATITIN 30 U et de SANSANNE-AIANGG; 1/200040 OBRGht, Cot°rt°o-

REALISATION : ICIETI M. Edauard

 

Figure 4 : Carte géologique de la commune de Boukombé

37

Les aquifères sont constitués pour la plupart de roches fissurées et du recouvrement altéré où domine la porosité d'interstices.

Pour toutes les roches on distingue trois niveaux5 : L'altération, la roche saine et la roche compacte. Pour réaliser des puits à grand diamètre les études se localisent dans l'altération, tandis que pour réaliser les forages les études se localisent au niveau de la roche saine pour détecter les fissures.

L'altération est le produit de décomposition de la roche mère. Cette décomposition est fonction de plusieurs paramètres mais elle est essentiellement due à l'eau. Pour les études des puits à grand diamètre on apprécie l'épaisseur de l'altération. L'altération que l'on rencontre sur la majorité du territoire de Boukombé est faible (15m de profondeur en moyenne) (DH / Projet 4ème et Sème FED, 1985 ).

La roche saine est la roche mère qui n'a pas été affecté par l'érosion. Sous l'effet tectonique elle peut présenter des fissures qui représentent des conduits d'eau.

Il y a dans la commune de Boukombé plusieurs types d'aquifères de fissures à savoir : les aquifères composés des argilites et grès fin, des aquifères composés des grès et schistes, des aquifères composés des roches quartzitiques, des aquifères composés de céricito schistes et de chlorito schistes et des aquifères composés de roches cristallines (gneiss et migmatites). Ces aquifères sont à des profondeurs variables entre moins de 40 mètres et moins de 80 mètres et ont les débits variants entre 0,7 et 2m3/h.

En somme, la profondeur des aquifères (entre moins de 40 mètres et moins de 80 mètres) et le débit (entre 0,7 et 2m3/h) sont quelques-uns des paramètres qui nous permettent de dire que le potentiel de développement de la commune de Boukombé à partir des eaux souterraines est globalement favorable. Mais son exploitation n'est pas facile à cause de la localisation de ces aquifères dans les failles des roches dures. La survie des eaux souterraines est aussi fonction du substratum superficiel et du couvert végétal.

5,8 Rapport de Prospection Hydrogéologique et géophysique dans 10 villages de la sous-préfecture de Boukombé. Maître d'ouvrage : Sous-préfecture ; Maître d' oeuvre GBATI NIKABOU Lantan ; 6 pages +Annexes ; Boukombé 2002.

38

Les données sur la recharge des nappes ne sont pas disponibles à l'échelle de

commune. Il a été considéré que la recharge des nappes est uniforme sur tout l'étendu

de la région du socle. Les proportions

ont été

Superficie de la commune x Recharge

Superficie de la région du socle

calculées pour déterminer la recharge des nappes correspondante à la commune de

Boukombé (Tableau V)

Tableau V : Recharge des nappes par unité hydrogéologique du Bénin

Principaux unités hydrogéologiques

Superficie (km2)

Recharge annuelle (en million de m3)

Recharge (en m3/ha)

Région du socle

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1120

123

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10000

125

125

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600

500

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1052

25

1250

Total

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1870

2166

 
 
 
 

Boukombé

1036

12,9

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Source : Vision eau Bénin 2025. DH, Cotonou, 2000

Le tableau V montre que la commune de Boukombé a théoriquement une recharge annuelle de 12.900.000 m3 d'eau de ses nappes aquifères ; ce qui constitue une importante potentialité pour le développement de la commune.

5.1.3 - Les sols et le couvert végétal de la commune de Boukombé

La structure pédologique de la commune de Boukombé est faite : des sols ferrugineux tropicaux lessivés à concrétions et sans concrétions et des lithosols dans la zone de Dipoli, Korontière, Tabota, Manta, Natta, Boukombé et l'Est de koussoukouangou,

des sols peu évolués sur quartzites, des sols ferrugineux tropicaux indurés et des sols hydromorphes à gley lessivés sur la chaîne montagneuse de Manta à koussoukouangou (figure 5).

39

Sur ces sols repose un couvert végétal caractérisé par une forte emprise agricole. On n'y observe que des champs et des domaines en jachère. On trouve aussi encore quelques îlots de forêt dense décidue, de savane boisée, arborée, arbustive et saxicole, précisément sur la chaîne montagneuse (figure 6).

Les espèces végétales fréquentes dans la commune de Boukombé sont : Parkia biglobosa (néré), Vitellaria paradoxa (karité), Tamarindus indica (Tamarinier); Bligihia sapida (faux acajou), Adansonia digitata (baobab), Ficus sp (ficus), Manguiféra indica (manguier), Kaya senegalensis (cailcédrat)...etc. sans oublier les graminées qui tapissent le sol. (Figure 5). Les types de sols et le couvert végétale sont le reflet du climat du milieu considéré.

40

 

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LEGENDE

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Sols ferrugineux tropicaux lessivés à concrétion Sols peu évolués sur quarzites

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- Contact de sols

Lithosols

Sols hydromorphes à gley lessivés

Sols ferrugineux tropicaux lessivés sans concrétion Sols ferrugineux tropicaux lessivés indurés

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Figure 5 : Carte des sols de la commune de Boukombé Source : INRAB -- Cotonou 2003

Dessin Cartographique : IDIETI M. Edouard, 2003

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Forât cLciire et savane boisée

Savane arborée et arbustive

Savane arborée et arbustive saxicoles

Savane â emprise agricole

Mosaïque de cultures et de jachères

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41

Figure 6 : Carte des formations végétales à Boukombé

Source : Carte de végétation du Bénin / CENATEL -- Cotonou 2003 Dessin Cartographique : IDIETI M. Edouard, 2003

42

5.1.4 - Le climat de la commune de Boukombé

5.1.4.1- Température et Insolation

La commune de Boukombé appartient à la zone climatique soudanienne. La température moyenne est 27°C environ avec une durée d'insolation moyenne annuelle de 22 heures. La température moyenne maximale est 33°C, parfois 37°C ; celle minimale est 21°C et ne descend jamais en dessous de 17°C (figure 7).

Mois

Insolation Moy.(h) Température Moy(°C)

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10-

Figure 7: Variations mensuelles de températures et d'insolation moyennes.

Les mois de Mars, Avril et Mai sont les plus chauds avec une température moyenne autour de 29°C avec une insolation autour de 24 heures et les mois les plus froids sont ceux de Juillet, Août et Septembre avec une température moyenne de 25°Cet une insolation autour de 15 heures.

En somme la température et l'insolation sont généralement élevées dans la commune de Boukombé. Eléments climatiques, leur combinaison constitue l'un des facteurs conditionnant la disponibilité de l'eau à Boukombé. Elles sont à l'origine de l'évapotranspiration et de la formation des nuages qui donnent les précipitations.

43

5.1.4.2- Nébulosité, pluviosité et Humidité Relative

Le climat à Boukombé est caractérisé par une alternance d'une saison sèche et d'une saison pluvieuse. Le couvert nuageux est de 6 octa6 en moyenne avec une humidité relative de 59%7. Les précipitations liées à la fois à l'arrivée du front de mousson et aux influences orographiques, situent cette région parmi les plus arrosées du Bénin8. La saison pluvieuse qui va de Mai à Octobre avec 1350 mm de pluie à Boukombé, est très fluctuante et se réduit de nos jours de Juin voire Juillet à Octobre. Les mois d'Août et Septembre sont les plus pluvieux avec une moyenne qui n'excède pas 233,32 mm de pluie par mois et ayant la nébulosité la plus importante de l'année soit 7 octa (Figure 8).

Figure 8: Variation mensuelle de la pluviométrie, de l'Humidité relative et du couvert Nuageux à Boukombé.

Par ailleurs, la correspondance entre les paramètres Pluie -- Nébulosité -- Humidité Relative -- Insolation -- Température, fait remarquer que les mois les plus pluvieux sont les plus nuageux avec de fort taux d'humidité de l'air mais les plus froids avec de courtes durées d'insolation. Tandis que les mois les plus secs

6'16 ASECNA: Normale climatique (1961 -- 1990) 8 NATTA Justin (1999): Mémoire de maîtrise

44

(Décembre, Janvier et Février) sont les moins nuageux avec les plus faibles taux d'humidité relative. Ils connaissent les plus grandes durées d'insolation (26 h en Janvier contre 13 h en Août) mais ne sont pas les plus chauds. Cela est dû au fait que ces mois connaissent les plus grandes fréquences de brume sèche (10 sur 31 jours9). La disponibilité des ressources en eau est aussi fonction des facteurs humains caractérisant le milieu.

5.1.5- Fondements socio-économiques de la commune de Boukombé 5.1.5.1- Peuplement

On peut diviser la commune de Boukombé en trois (03) zones selon les groupes socioculturels et les dialectes. En effet nous avons la zone de Tabota, Manta, Boukombé qui regroupe les "Batchaabà" (un dialecte du Ditâmmari), la zone de Koussoukouangou qui regroupes les "Batémboba" ou"Bakpâribà" (un autre dialecte du Ditâmmari) et la zone de Korontière -- Dipoli qui regroupe un mélange de Lamba et M'bèlimè communément appelé "Yindé"et même bstâmmaribs.

Il faut noter que les dialectes de "Batchaabà" et "Batémboba" ou "Bakpâribà" regroupent beaucoup d'autres sous dialectes qui peuplent le secteur d'étude. Ce sont ces différents groupes socioculturels et dialectes qui organisent la répartition spatiale dans la commune de Boukombé.

Leur origine est jusqu'alors mal connue. Certaines études stipulent que bstâmmaribs seraient venus du sud actuel du Burkina-Faso (région de Banfora) « où on trouve des populations ayant le même système de construction d'habits et les mêmes coutumes, mais qui parlent un dialecte différent» (BERNOLLE, 1968)10

Dans leur mouvement ils s'installèrent d'abord à KUYUBONKU (Dans la commune de Tanguiéta) ensuite ils occupèrent Kubéntiéku (dans l'actuel arrondissement de Tabota). De cette localité ils essaimèrent enfin suivant plusieurs directions pour occuper toute la commune de Boukombé et au-delà.

9 ASECNA: Normale climatique (1961 -- 1990) Station - Natitingou

io BERNOLLE, J. 1968: EVENTAIL ETHNOLOGIQUE D'AFRIQUE; Ecole supérieure des lettres de Brazzaville. P54. cité par NTTA, J. 1999: TRADITION ET DEVELOPPEMENT: OCCUPATION, EXPLOITATION DU SOL, ET ORGANISATION SPATIALE CHEZ LES BETAMMARIBE DU NORD BENIN; mémoire de maîtrise, p30

45

Les Lamba constituent une minorité venue du Togo pour s'installer dans les actuels arrondissements de Korontière et Dipoli.

Les M'bélimè (yindé) un peu plus nombreux que les Lamba sont probablement venus de Matéri, après avoir transité par cobly pour s'installer dans les arrondissements de Korontière-Dipoli.

Nonobstant cette variété de groupes socioculturels, il n'y a pas de variation notable du type d'habitat dans la commune de Boukombé.

L'habitat dispersé dans la commune de Boukombé n'ignore pas la disponibilité de l'eau.

«La configuration du relief est l'un des facteurs expliquant le degré d'organisation spatial de l'habitat. Les régions de montagne semblent être les territoires de l'habitat dispersé.» (NATTA, 1999). « [...] Dans les régions des roches imperméables, l'eau est partout et on peut facilement disperser les maisons». 11 Il existe dans la commune de Boukombé plusieurs sources et mares localisées dans les gorges surtout dans la zone moutonnée et la zone de la chaîne de montagne.

Il faut aussi noter qu'en pays Otâmmaribs en général et à Boukombé en particulier chaque villages ou localité possède au moins un point d'eau (source ou mare) qui dessert les habitants en période difficile.

De tout ce qui précède, la disponibilité de l'eau est l'un des facteurs déterminant de l'habitat dispersé à Boukombé ; les populations s'installent en tenant bien compte de la disponibilité de l'eau.

En effet la toponymie a généralement un rapport avec le dialecte du peuple installé. Koutagou par exemple signifie «la région habitée par le peuple parlant le dialecte dita. D'autres noms de villages ou localités ont des significations résultantes d'histoires particulières (voir Annexe 3a).

ii DERRUAU, M. cité par NATTA , K. J. Cit. P. 63

46

5.1.5.2- Population

La population de la commune de Boukombé est assez dynamique. Son effectif est passé de 38500 habitants en 1964 à 47049 habitants en 1979. Selon le recensement de 1992 la population de la commune de Boukombé a atteint un effectif de 58196 habitants réparti en 10737 ménages dont 10259 ruraux. Cette population est passée à 60617 habitants en 2002 selon les résultats provisoires du RGPH3 de Février 2002 (INSAE, 2002).

Cette augmentation démographique exerce sans doute une pression sur les ressources en eau et en conséquence nécessite une rigueur en matière de gestion de ces ressources.

Cette population est répartie dans 71 villages regroupés en 7 arrondissements à savoir: Koussoukouangou, Boukombé, Nata, Manta, Tabota, Korontière et Dipoli. Cependant, elle est inégalement répartie dans ces arrondissements. Le tableau VI ci-dessous indique la population et la densité par arrondissement.

47

Tableau VI : Population, Superficie et Densité de population de la commune de Boukombé (en 1992)

 

Arr. de Koussou- kouangou

Arr. de Boukombé

Arr. de Natta

Arr.

de Manta

Arr.

de

Tabota

Arr. de

Korontière

Arr. de

Dipoli

Total

Population (hbt)

3859

16044

7768

10456

8285

5823

5901

58196

Superficie

278

127

121

216

129

89,5

75,5

1036

é km

(hbtDen 2)
(hbt /

13,88

126,33

64,40

48,40

64,22

65,78

78,15

56,17

Source: NATTA , 1999 P33

La commune de Boukombé abrite en majorité le groupe socioculturel otâmmari (plus de 92% de la population totale). (Figure 9)

Les M'bèlimè, Lamba, Yom, Lokpa, Adja, Fon, Bariba, Dendi, Yoruba et autres groupes socioculturels constituent ensemble une minorité (moins de 8% ) de la population totale de Boukombé. Les M'bèlimè et les Lamba sont successivement plus importants que les autres groupes socioculturels.

48

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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ECHELLE

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10°

 
 

1° 00'

 

1°10'

1,20-

 
 
 
 
 
 
 
 

LEGENDE

Autres (D endi, Yoruba, Fan... etc.)

- - - Limite d' arrondissements

Cours d'eau

--
·- Limite de communes

Limite d' Etots

 

Diitammari

Lamba

 
 

Figure 9: Carte des dominances linguistiques à Boukombé Source : CENALA -- Cotonou 2003

Dessin Cartographique : IDIETI M. Edouard, 2003

49

5.1.5.3- Les activités agricoles

L'agriculture constitue l'activité principale dans la commune de Boukombé : elle occupe plus de 96% de la population (1NSAE, RGPH 1992). Les Céréales, les tubercules, les légumineuses, les cultures maraîchères, sont les types de cultures dominantes dans le milieu (Figure 10).

Figure 10: Les types de cultures pratiqués à Boukombé

Source des données statistiques : CARDER-Atacora, Boukombé 2002.

La figure 10 ci-dessus montre que les tubercules, les céréales et les légumineuses font respectivement 37%, 36% et 13% de la production. Parmi les céréales le Sorgho, le mil et le fonio sont les plus cultivés ; il en est de même de la patate douce, l'igname et le taro pour les tubercules ; l'arachide et le coton pour les cultures industrielles. Quant aux légumineuses, le haricotiniébé et le Vouandzou apparaissent les plus importants.

Par ailleurs l'activité agricole étant calquée sur la variation pluviométrique dans la région, les paysans coordonnent bien leurs activités par leur maîtrise des éléments du temps.

50

5.1.5.4- Perception paysanne du temps et calendrier cultural

L'année appelée Dibeni en ditammari et en M'bèlimè, wunô en Lamba est composé de douze mois. Elle est connue de toute la population de Boukombé ainsi que les différents mois. A chaque mois correspond une ou des préoccupations données chez les paysans (tableau VII).

Tableau VII : Perception paysanne des mois de l'année.

Equivalent français

Ditammari

M'bèlimè

Lamba

Préoccupations
paysannes

Janvier

Tââpo /faciifa

facetifà

Hâtipoli /Diyokoori

hond~ kromon

Le mois de la récolte des ignames et battage du mil

Février

Dawaana /faciifa fadeenfà

Hâtiyéré / kstontonyaake

honb sinassil

Le mois de la chasse

Mars

Tibénti /faciifa fatâânfa

Hâtiaanti / utchaatu

hond~ nassiisse

Le mois des cérémonies funéraires

Avril

Dinôtôri /faciifa fanâânfa

Hâtinâânsi / tikenti

honb nasinaasa

Le mois de la cueillette du néré et de préparation des champs

Mai

Dipmcà /faciifa fanûmûfa

Hâtinummu / ditchontchokri

d~

hon nasina

Le mois du semis du fonio

Juin

Diyod~ri /faciifa fakonfa

Hâtiduo / hâdaams

 

honblétè

Le mois du semis du mil et sorgho

Juillet

Dikândri /faciifa fayienfa

Hâtidoré / dikonhonhàri

honb

Le mois de la culture d'arachide et du voandzou

Août

Diyofii /faciifa faninfa

Hâtidinyein / didende

honda

nasinanawsa

Le mois du sarclage des champs de sorgho et de maturation de l'igname précoce.

Septembre

Kup»seinkù / faciifa faweenfà

Hâtiwe / dipokoside

hond~naho

Le mois de la récolte du fonio

Octobre

Tipenti /faciifa fapiinfa

Hâtipike /dibadisiide

honda hiu

Le mois du dernier sarclage des champs de sorgho et du défrichage pour le champ d'igname.

Novembre

Diyosè /faciifa fapiinfa dafacetifa

Hâtipikenakâmba / Diyodanside

honda

hiunakromon

Le mois de la récolte du sorgho

Décembre

Bawaannââ / faciifa fapiinfa dafadeenfa

Hâtipiksnasinyéré / disituri

honda

hiunanasil

Le mois des cérémonies fétichistes et autres fêtes

 

Source : résultats d'enquêtes, 2003

51

La première signification de chaque mois en Ditammari et en M'bèlimè correspond à un simple classement, quant à la seconde signification, les noms des mois correspondent aux activités qui ont lieu pendant la période. Compte tenu des activités agricoles, chaque mois correspond à une activité agricole (cultures, moisson), soit une autre activité rurale (chasse, pêche) ou alors aux cérémonies et fêtes.

Il en résulte de ce fait un calendrier agricole paysan bien connu et suivi de tous les paysans de Boukombé (tableau VIII).

40

Tableau VIII : Calendrier agricole paysan à Boukombé

Mois Activités

Jan

Fév.

Mars

Avr

Mai

Juin

Juil

Ao

Sept

Oct

Nov.

Dec

Préparation du champ

 
 

Fonio (grattage à plat)

Fonio (grattage à plat) Sorgho

Sorgho Mil

Voandzou Arachide

Voandzou Arachide

 
 
 
 
 

Défrichage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Igname

Billonnage

 

Sorgho

Sorgho

 

Sorgho

Voandzou Arachide

Voandzou Arachide

 
 
 
 
 

Buttage

Igname Manioc

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Igname Manioc

Igname Manioc

Semis

Igname (plantation)

Igname (plantation )

 

Fonio (à la volée)

Fonio Sorgho Mil

Igname (plantation)

Sorgho Mil

Manioc (bouturage)

Manioc (bouturage)

Manioc (bouturage)

Manioc (bouturage)

 
 

Pépinière

 
 
 
 
 

Mil Riz

Mil Riz

Mil

 
 
 
 

Repiquage

 
 
 
 
 
 

Riz

Riz Mil

Mil

 
 
 

Sarclage

 
 

Igname

 
 

Manioc

Sorgho Mil

Voandzou Arachide

Sorgho Mil

Manioc

Mil

 

Manioc

Désherbage

 
 
 
 
 

Fonio (à la main)

Riz (à la main)

Riz

 
 
 
 

Récolte

Manioc

 
 
 
 
 

Igname

Igname

Fonio Voandzou Arachide

Fonio Voandzou Arachide Sorgho Riz

Sorgho Mil

Riz Igname

Sorgho Mil

Manioc

Battage / Vannage

Riz Sorgho

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Fonio Sorgho Mil Riz

Sorgho org Md

Riz

 

Source : PGTRN, 2002 et résultats d'enquête, 2003

41

Le tableau VIII montre qu'aucun mois n'est sans activité agricole. On distingue trois (03) périodes d'activités : La période des préparations et mise au point des champs (défrichage, billonnage, buttage et autres préparations) de mars à juin ; la période de mise en terre et d'entretien des cultures (semis, sarclage/désherbage, repiquage), de juin à septembre voire octobre, (février pour l'igname) ; et la période de moisson d'octobre à décembre -- janvier. A ces activités agricoles les paysans de Boukombé ont la facilité d'associer au moins un petit élevage.

5.1.5.5- Les activités commerciales à Boukombé

Le commerce est très peu développé dans la commune de Boukombé. Il se résume généralement à la vente du "Tchoucoutou" (bière locale fabriquée à base du sorgho) pratiqué par les jeunes femmes surtout les jours de marchés et des produits agricoles. Il faut noter qu'une autre activité commerciale à travers les cours d'eau a commencé par émerger dans la commune de Boukombé, il s'agit de la vente du sable ramassé dans les lits de certains cours d'eau et déposé en tas d'environ 1,5 m à 2 m de hauteur (figure 11).

Figure1 l : Ramassage du sable dans le cours d'eau de Koumangou au pont de la voie de Korontière.

Observez les tas de sable et le groupe de femmes en train de former un autre tas.

Source : Cliché IDIETI M. E. Décembre 2002, Boukombé.

42

Le secteur de la pêche est aussi presque inexistant. Malgré l'inexistence des cours d'eau permanents, les paysans vont à la pêche pendant la période de décembre à février, période pendant laquelle quelques petits marigots en cours de tarissement favorisent la capture de poissons et autres espèces halieutiques y existants.

En somme, l'étude des facteurs physiques et humains de la gestion des ressources a permis de se rendre compte que la commune de Boukombé est peuplé essentiellement par les bstammaribs qui exercent l'agriculture comme activité principale. Son relief est caractérisé par une plaine inclinée vers l'ouest et bordé à l'Est par une zone moutonnée et la chaîne de l'atakora. Sa géologie est constituée de roches métamorphiques. Les types de sols sont des sols peu évolués sur quartzites, des sols ferrugineux tropicaux et des sols hydromorphes. Le climat de types tropical humide est caractérisé par une température moyenne de 27°C et une alternance d'une saison sèche et d'une saison pluvieuse avec d'importantes précipitations d'environ 1300 mm de pluie par an.

Q'en est-il des ressources en eau d'origine atmosphérique et de leur variabilité dans la commune de Boukombé ?

5.2 - Etude des ressources en eau d'origine atmosphérique et leur variabilité

Il s'agit d'étudier le régime pluviométrique, les variations interannuelles des précipitations dans la commune de Boukombé et d'évaluer les connaissances /perceptions de ces variations pluviométriques par les populations rurales.

5.2.1- La pluie et le régime pluviométrique à Boukombé

La commune de Boukombé jouit d'un climat de type tropical chaud et humide. Il est caractérisé par une alternance d'une saison sèche de 6 à 7 mois (octobre à avril) et d'une saison pluvieuse de 5 à 6 mois (mai à octobre). La saison pluvieuse qui va de mai à octobre avec en moyenne 1065,7 mm12 de pluie par an est très fluctuante et se réduit de nos jours de juin voire juillet à octobre. Les mois d'août et septembre sont les plus pluvieux avec une moyenne qui n'excède pas 233,32 mm de pluie par mois sur une série de 80 ans (1923 -- 2002).

Plusieurs régimes pluviométriques ont été enregistrés au cours de cette série d'années. Il y a eu des régimes de formes uni-modales, des régimes de formes bi-modales et des régimes de formes complexes (Figures 12 a, b et c). En faisant le rapport de ces trois (03) types de régimes, la forme ayant la fréquence et le pourcentage le plus élevé est celle qui caractérise le régime du secteur d'étude.

43

12 Moyenne pluviométrique de la série 1923 -- 2002: station de Boukombé - ASECNA 2002

44

Figure 12a : Régime de forme uni-modale (Pluviométrie 1962) Source des données statistiques : ASECNA -- Cotonou, 2002

500 450 400 350 300 250 200 150 100 50

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IuIIIVmiimllllllllll0l0llliu0._

 
 
 
 
 
 
 
 

ti

Mois

 

Figure 12b : Régime de forme bi-modale (Pluviométrie 1996) Source des données statistiques : ASECNA -- Cotonou, 2002

500 450 400 350 300 250

'cg 200

°' 150

100

50

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0omuui1ll111llllvullllllllllllllllllllllllllim...

 
 
 
 
 
 
 
 

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O Z Â

 
 

Mois

 
 
 
 

Figure 12c : Régime de forme complexe (Pluviométrie 1976) Source des données statistiques : ASECNA -- Cotonou, 2002

45

 

80% 70% 60% - 50% - 40% - 30% - 20% - 10% -

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

69%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Nombre d'années (en %)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

21%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

10%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

11111111111111111

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Régime de forme un'-modale Régime de forme bi-modale Régime de forme complexe

Types de régimes pluviométriques

 
 

Figure 13: Répartition des formes de courbes pluviométriques enregistrés à Boukombé sur 80 ans (1923 -- 2002)

Source des données statistiques : ASECNA -- Cotonou, 2002

La fréquence et le pourcentage plus élevé (figure 13) des régimes de forme uni-modale (58%) permettent de dire que le climat de Boukombé est caractérisé par un régime pluviométrique uni-modal; les pics sont enregistrés au cours des mois de juillet, Août et septembre (confère Annexe 2b). Les régimes bi-modals expliquent les ruptures de pluie en ces années. En effet les premières pluies arrivent parfois abondamment puis régressent un peu avant les mois les plus pluvieux ; les premiers pics sont enregistrés souvent pendant les mois de mai et juin et les seconds pics souvent plus grand, au cours des mois d'août et septembre. Quant aux régimes de forme complexe, ils expliquent les perturbations liées aux aléas climatiques, en l'occurrence les retards, les ruptures intempestives de pluie, les sécheresses et les excès pluviométriques. On enregistre soit un palier avec un pic, soit des pics en escaliers. Cette configuration ne s'écarte pas de celle de la normale 1961-1990 (60% de régime normal, 20% de régime bimodal et complexe chacun)

Le régime pluviométrique caractéristique du climat de Boukombé est celui uni-modal. Les perturbations climatiques se manifestent par les retards, les ruptures de

pluie, les sécheresses et les excès pluviométriques. L'importance des années normales indique et appuie la conclusion selon laquelle les précipitations sont importantes dans la commune de Boukombé.

5.2.2- Variabilité interannuelle de la pluviométrie à Boukombé

Les précipitations moyennes annuelles à Boukombé sont comprises entre 1000 mm et 1300 mm par an (682 mm en 1984 contre 1529,6 mm en 1931)13. La moyenne sur 80 ans (1923 -- 2002) est de 1065,7mm de pluie/an alors que la première normale de 1931 à 1960 est 1053,6 mm et la dernière, celle de 1961 à 1990 est 1020,1 mm.

Pour exprimer les relations entre les déficits et les excédents de chaque mois pour toutes les années, des courbes de variabilité interannuelle de chaque mois pour la série 1923 à 2002 ont été tracées (Figure 14).

46

13 ASECNA: Relevés pluviométriques -- Poste de Boukombé

n

T

50

0

Avril

P

- Moy

450 400 350 300 250 200 150 100 50

0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1Y I

H1 1O O\ N WI 00 n O H1 1O O\ N WI 00 n O H1 1O O\ el t/1 00

N N N H1 en H1 ./1 ./1 ./1 ./1 b b b n n n 00 00 00 00 O\ O\ O\ O

O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O

0 P - Moy

450 400 350 300 250 200 150 100

H1 1O O\ N V1 00 n O <n 1O O\ N Vl 00 n O <n 1O O\ N Vl 00

N N N H1 P1 P1 ./1 .41 .41 .41 b b O n n n 00 00 00 00 O\ O\ O\ O
O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O\ O

Mars

Janvier

= P - Moy

â â â a a a x x x â a a a æ æ æ â â â â a a â â â â 8

450 400 350 300 250 200 150 100 50

0

Février

450

400 350 300 250 200 150 100 50 -

oP

-- Moy

47

Figurel4 a : Variabilités pluviométriques interannuelles mensuelles( janvier-avril) Source des données statistiques : ASECNA -- Cotonou, 2002

Novembre.

OP

- Moy

450 400350 300 250 200 150 100 -

50 -

0

N N NV

O\ O\ O\ â â â O\

rf°1 /~1 /VV rn r
·

O D` N r r O D` U â â Ô

O` O` O` O` O` O` O` O` O` O` O` O` O` O` O` O` O` O` O

Septembre

450

400

350

300

250

200 \~ 1

150

100

50

â ôsâ

OP

- Moy

Octobre.

0

450 400350 300 250 200 150 100 50 -

AAA \ v

â

OP

- Moy

Decembre

450 400350 300 250 200 150 100 -

50 -

· N NN D` N aâ U 0 yy is O e ~D O~ N v~ a0 V l~ O 2 2 W Oi

U U U â â U U

OP

- Moy

49

Figure14 c : Variabilités pluviométriques interannuelles mensuelles(septembre-décembre)

Source des données statistiques : ASECNA -- Cotonou, 2002

50

La comparaison des excédents et des déficits des mois humides et des mois secs a montré qu'il n'y a aucune relation entre l'excédent et le déficit du mois humide et celui du mois sec. Par ailleurs les anomalies exceptionnelles ont été différemment ressenties en ces mois. En effet les pics excédentaires observés au mois humide (Septembre) ont été pour la plupart ceux des années excédentaires et les pics déficitaires ont été ceux des années déficitaires. Par contre dans le mois de Janvier (mois sec) où on ne peut déterminer les déficits, les pics excédentaires ont été ceux des années déficitaires. Ce qui pourrait constituer un signe de prévision de la sécheresse.

Afin de déceler les épisodes pluviométriques annuels enregistrés à Boukombé les pluviométries annuelles de toute la série (1923-2002) ont été transformées en graphique de variabilité interannuelle avec les différentes moyennes calculées plus haut (Figure 15).

â

en O al N

Q Q Q Q

Q

Os N V OG -

F., â â â 8

N

E

Q

â

â

Pluies annelles T Moyenne --A-- Moy. + 20% --°--Moy. - 20%

Figure 15 : Variabilité inter annuelle de la pluviométrie à Boukombé (1923-2002) Source des données statistiques :

L'observation du graphique permet de distinguer globalement une période excédentaire (1923 --1935); deux périodes déficitaires (1936 -- 1947 et 1977 -- 1990) et

51

deux périodes normales (1948 - 1976 et 1991 - 2002) avec des pics en 1949, 1953, 1957, 1962, 1971, et 1991 et des déficits en 1961, 1993 et 2000.

Les années déficitaires, normales et excédentaires sur les 80 ans à la station pluviométrique de Boukombé ont été exprimées en pourcentage (figure 16).

Années excedentaires

Annees normales Annees deficitaires

Episodes pluviométriques

67 50%

17 50%

o

z 10%

0%

80%

70%

v 60% w,

.8 50%

J 40%

2 30%

E 20%

15%

11111111111111111111

Figure 16: Répartition temporelle des épisodes pluviométriques à Boukombé Source des données statistiques : ASECNA -- Cotonou, 2002

Le pourcentage plus élevé (67.5%) d'années normales permet de dire que les précipitations ont été favorables sur les 80 dernières années dans la commune de Boukombé.

Par ailleurs, la courbe de tendance des variations interannuelles de la pluviométrie (Figure 17) donne l'évolution des précipitations durant la période considérée et permet de dire que les précipitations ont subit une évolution régressive de 1923 à nos jours. La comparaison de la première normale (1931-1960) 1053,6 mm avec la deuxième (1961-1990) 1020,1 mm montre que la première est supérieure à la dernière ; ce qui confirme la régression des pluies à Boukombé au fil du temps.

52

Figure 17: Evolution des précipitations de 1923 à 2002 - Station Boukombé Source des données statistiques : ASECNA -- Cotonou, 2002

5.2.3. Perceptions paysannes de la variabilité pluviométrique Tableau IX : Les articulations saisonnières

 

Saison sèche

Saison de pluies

Dénominations (langues)

Ditammari

Dipaà

Diyô

M'bèlimè

dipaari

diyûri

 

LambaYélémta Nure

 

Variantes

Inter-saison sèche (Diténwaà) d'octobre à

décembre, pleine saison sèche (Dipaà) de janvier à mars.

Inter-saison pluvieuse (Diyînkambonkidi) d'Avril à Juin; pleine saison pluvieuse (Diyontchuokà) de Juillet à Septembre.

Caractéristiques

Pas de pluie, harmattan, repos, fêtes et

cérémonies, forte chaleur, pénurie d'eau, le soleil semble se lever au Nord, un groupe d'étoiles appelé "mukorimu" en ditammari se trouve à l'Ouest

Pluies; travaux de champs ; de l'eau partout; Le soleil semble se lever à l'Est ; un groupe d'étoiles appelé "mukorimu" en ditammari se trouve à l'Est

Durée

6 mois

6 mois

Intensité

Forte

Faible

Source: Résultat d'enquête, 2003

53

Tableau X : Les prévisions saisonnières

 

Saison sèche

Saison de pluies

 

Maturité des cultures

Le mil et le sorgho portent des épis

Apparition du brouillard

L'herbe commence à se sécher

Les fruits de ficus commencent à mûrir

Apparition des feuilles sur l'acacia albida ("Fako

nkafoota" en ditammari)

La chaleur devient atroce et persistante

Les fruits de néré et de Karité mûrissent,

Humidité sous les pierres les matins;

Signes de

Les feuilles de baobab et d'Afzelia jaunissent et

L'acacia albida ("Fako nkafoota" en

Démarrage

tombent

ditammari) perd ses feuilles

 

On voit au ciel une ligne d'étoiles au faîte des

La cigale (Diyonkri) crie

 

têtes appelée "kouyînkanyaku"qui indique le

intempestivement dans la journée

 

niveau avancé de la saison sèche sur la saison

Un oiseau appelé "Tayonkanontà"

 

pluvieuse

chante les chants des labours le

 

Les hérons viennent

matin et le soir.

 

Les tourterelles blanches à anneau noir au cou commencent à chanter.

 
 
 

Maturité des cultures

 
 

Le mil et le sorgho portent des épis

 
 

Apparition du brouillard ;

 
 

L'herbe commence à se sécher

 

La chaleur devient atroce et persistante;

Les fruits de Fucus commencent à

 

Les fruits de néré mûrissent, Humidité sous les pierres les matins;

mûrir

Apparition des feuilles sur l'acacia

 

Préparation des terrains de champs

albida ("Fako nkafoota" en

 

L'acacia albida ("Fako nkafoota") perd ses

ditammari)

 

feuilles

On commence à percevoir la voix

Signes de Fin

La cigale (Diyôkri) crie intempestivement dans la

d'un cohabitant qui parle chez lui;

 

journée

Les feuilles de baobab et d'iroko

 

Un oiseau appelé "Tayôkanontà" chante les

jaunissent et tombent

 

chants des labours le matin et le soir.

On voit au ciel une ligne d'étoiles au

 

Les arbres bourgeonnent et portent de nouveaux

faîte des têtes appelée

 

feuillages

"kouyînkanyaku"qui indique le niveau avancé de la saison sèche sur la saison pluvieuse

 
 

Les hérons arrivent

 
 

Les tourterelles blanches à anneau au cou commencent à chanter.

Source : Résultat d'enquête, 2003

54

Les tableaux IX et X ci-dessus montrent que les communautés rurales de Boukombé connaissent bien l'alternance saisonnière. Chacune des saisons a deux variantes. L'ensemble de ces variantes constitue une subdivision de l'année en trimestres dont le premier trimestre est celui de Diyinkambokri (d'avril en juin) et le dernier est celui de Dipaà tchuokà (de janvier en mars).

Les deux saisons ont de façon globale la même durée (6 mois), mais on note une fluctuation en plus ou en moins au niveau de chacune d'elles. En effet la durée de la saison pluvieuse varie entre 5 et 6 mois alors que celle de la saison sèche fluctue entre 6 et 7 mois. Les signes préventifs de démarrage ou de fin de chaque saison sont multiples et divers. On remarque que les signes de démarrage de la saison sèche sont en même temps ceux de fin de la saison pluvieuse.

55

Tableau XI : Les épisodes climatiques

 

Sécheresses / Ruptures de pluie

Excès pluviométriques

 

Ditammari

kutayisti

kutapipikù

M'bèlimè

utècriwièctu

kutepipiku /Fetedifepiiki

Lamba

Asalontc / Tuhulso

Yielém / Tuwiinu

caractéristiques

Pas de pluie, sol sec et dur, cours d'eau s'assèchent,

les puits tarissent les plante et les cultures
s'assèchent, chaleur intense, trop de vent dans tous les sens, les animaux meurent, les hommes fuient, beaucoup de poussière.

Beaucoup de pluie, il pleut pendant plusieurs jours successifs sans cesse, le sol devient lourd à labourer, les cours d'eau débordent, dégâts des champs et des maisons

Eléments de
prévision

Il pleut un peu en saison sèche . Retard de la saison pluvieuse. Le vent souffle en période de chaleur . La pluie s'annonce et ne vient pas . Le brouillard sec réapparaît . Les jeunes pousses meurent.

La saison pluvieuse commence tôt et il pleut régulièrement abondamment.

Variantes

- Sécheresse intermittente (elle entrecoupe la saison pluvieuse en périodes sèches et celles pluvieuses) - Sécheresse de longue durée et forte (elle arrive après un peu de pluie et la pluie ne revient que vers la fin de la saison)

- Excès toute la saison pluvieuse

- Excès en un seul mois (Août -Septembre)

Source: Résultat d'enquête, 2003

56

Tableau XII : Intensité, durée et années d'apparition / repères des épisodes climatiques

 

Sécheresses

Excès pluviométriques

Intensité

Forte

Forte

Durée

15 jours, 1 mois, 2 mois

3 jours à 5 jours successifs, 1 mois, 2 mois.

Années
d'apparition

1961 1965 1977 1980 1981

1987, 1988, 1990, 1993, 2000

1971, 1991, 1995, 1998,

1999, 2001,

Source: Résultat d'enquête, 2003

Les tableaux XI et XII ci-dessus indiquent que les sécheresses et les excès pluviométriques sont souvent fortes à Boukombé.

Les sécheresses à Boukombé durent au maximum deux mois et au minimum 15 jours; mais la durée habituellement enregistrée est de 1 à 1,5 mois. Quant aux excès pluviométriques, ils ont une durée variable de 3 jours successifs de pluies sans cesse à 1 mois de pluies excessives.

En faisant un rapprochement des années de sécheresse avec les épisodes pluviométriques déterminées graphiquement (figure 15 plus haut), on remarque que la plupart de ces années sont dans la période déficitaire 1977-1990 et les autres années (1961, 1965,1993 et 2000) correspondent aux pics déficitaires dans les périodes normales. Quant aux années d'excès pluviométriques, elles correspondent aux pics excédentaires dans les périodes normales.

Les épisodes pluviométriques déficitaires, excédentaires et normales constituent l'essentiel des variations pluviométriques interannuelles. Mais les précipitations ont été favorables sur les 80 dernières années dans la commune de Boukombé (67,5% d'années de précipitations normales). Les populations rurales ont de bonnes connaissances des différentes articulations et épisodes climatiques et maîtrisent bien les signes de prévision.

Les ressources en eau d'origine atmosphérique constituent la source des eaux de surface dont dispose la commune de Boukombé.

57

5.3 - Etude des ressources en eau de surface et leur variabilité

Il s'agit d'étudier l'hydrographie de la commune de Boukombé, le régime hydrologique et évaluer les perceptions et connaissances des populations rurales des ressources en eau de surface.

5.3.1- Hydrographie de la commune de Boukombé

Les cours d'eau qui traversent la commune de Boukombé prennent leurs sources dans la chaîne montagneuse de l'Atakora et coulent soit vers la Pendjari au Nord (Magou appelé Magoukuo dans le milieu), soit vers l'Oti (Togo) au sud. On note trois (03) petits bassins fluviaux à savoir : le bassin fluvial de la Magou au Nord, le bassin fluvial de la Koumangou et le bassin fluvial de la Kéran au Sud (Figurel8). Les plus importants sont ceux de la Koumangou qui prend sa source vers Boribansifa à Toukountouna, traverse diagonalement la commune de Boukombé en passant par Tatctaadiéta (Manta), Koupargou (Boukombé) pour s'enfoncer au Togo dans l'Oti ; la Kéran appelé Diboni prend sa source dans les monts tanéka vers à tchoumi-tchoimi dans la commune de Natitingou, décrit un boucle vers Koukouankouangou à Koussoukouangou et coule vers le sud pour aller au Togo toujours dans l'Oti.

Les autres cours d'eau sont des sous-affluents des deux plus importants ci-dessus. Il s'agit de: Tchatiko, Tiissi encore appelé Namoungou; Kouniti; Ountou ; Sayota pour ne citer que ceux-la (figurel8).

La plupart des cours d'eau de la commune de Boukombé s'assèchent entièrement en saison sèche. Celles qui résistent et comportent de l'eau se trouvent dans l'arrondissement de Koussoukouangou.

58

20'

AO'

 
 
 
 
 
 
 
 
 

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·

y
·r`

U

COMMUNE ~1

DE !,'

-

COBLY `1 TA
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C. DE TANGUIETA/ ACOMMUNE DE

~/ ~ TOUKOUNTOUNA

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-'

· MANTA

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I NATITINGOU

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NATTA r

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7

BO:KOMBE / J I KOUSSOUKOUANGOU ^'` ~.


·

~

i r _

't

,

he

N

ti

1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

LEGENDE

r ++++t Limite d`Etats

· .w Limite de Communes
,imite de bassins Grande rivire

~-- Petite rivière au ruisseau

Agglomeration

Figure18 : Carte hydrographique de la commune de Boukombé Source : IGN -- Cotonou 2003

Dessin Cartographique : IDIETI M. Edouard, 2003

59

Les longueurs des cours d'eau des trois bassins ci-dessus cités ont été calculées à l'aide de la carte (Tableau XIII).

Tableau XIII : Longueurs approximatives des cours d'eau de Boukombé

Bassins

Nom de cours
d'eau

Longueur
Réduite sur
la carte
(cm)

Echelle Longueur

Reelle (km)

Totaux (km)

Bassin de
Koumangou

Kazayouada

7,5

1/200000 15

95

Sayota

5,5

1/200000 11

Koumangou

19,6

1/200000 39,2

Namoudokou

9,8

1/200000 19,6

Moudo

5,1

1/200000 10,2

Bassin de la Kéran

Kouniti

7,9

1/200000 15,8

52 '8

Namongou

8,9

1/200000 17,8

Kéran

6,3

1/200000 12,6

Tchatiko

3,3

1/200000 6,6

Bassin de
Magou

Magou

4,9

1/200000 9,8

15 4

'

Wanduéta

2,8

1/200000 5,6

Total

81,6

1/200000 163,2

163,2

Source : IGN-cotonou 2003 et Résultats de calculs

Ces cours d'eau laissent dans leur lit des marigots et des mares. En effet l'eau s'accumule dans des dépressions fermées trop petites sans exutoire dont certaines sont permanentes (quelques marigots dans les grands cours d'eau) et d'autre sont temporaires et ne subsistent que quelques mois après la fin des pluies (la plupart dans les ruisseaux). Quant aux sources, elles résultent d'émergences de nappes superficielles en certains points où l'eau sort et coule en ruisseau ou stagne en mare. Nous pouvons citer comme exemple Sipaata (source aménagée à Koutagou), Leholomon (source non aménagée et sacrée à Agbontè). Quant aux mares nous pouvons citer également quelques unes aménagées dans le tableau XIV ci-après.

60

Tableau XIV : Quelques mares aménagées dans la commune de Boukombé

Arrondissements

Villages

Nom de Mare

Boukombé

Koutchatawhongou

Taminpèta

Koukouatchiengou

Tamatéminta

Koutagou

Waliminta

Natta

Kounakogou

Ontaminta

Kouwontchirgou

Kouyankou

Koukoua

Tatchêtiminta

Korontière

Koukongou

Kouporimingou

Source : PGTRN, 2002

Lors de nos travaux de terrain nous avons noté plus de résistance des cours d'eau et marigots à l'assèchement dans la zone sud de l'arrondissement de Koussoukouangou (Koutayagou, Kouwéntakuangou, Tipaoti); alors que les sources et les mares sont plus nombreux dans les arrondissements de Boukombé et Natta, et très peu remarquables dans les arrondissements de Manta, Tabota et Dipoli.

61

5.3.2- Perception paysanne des ressources en eau de surface par les communautés rurales de Boukombé.

Les communautés rurales de Boukombé connaissent parfaitement les ressources hydriques usuelles de leur milieu. La mer n'a pas de terminologies, car n'existe pas à Boukombé ; mais ils l'appellent tout simplement «meniein" c'est-à-dire l'eau. Quant à la pompe, ils ont adopté le nom français de façon assimilée en langue locale (Pompe en pômpù) (Voir Tableau XV).

Tableau XV : Les ressources en eau superficielles

Equivalents français

Dominances linguistiques

Ditammari

M'bèlimè

Lamba

Cours d'eau

Kukuo /kuko

 

wuo

Fleuve

Kukuonkudiekù /kukonkudiekù

ohon&

Wunô

Rivière

kukondo / Tekondaate

ohon&

wunonhieo

Ruisseau

Tabùtà / Tebùte

kahonyake

hwro

Torrent

Kunapomponkù/Dinafinfinni

 
 

Source

Tabiintà / Tebiinte

kemiinke

Lémtougou/lemlii

Marigot

Dimini

uworu

Léwu/hide

Mer

meniein

niime

 

Mare

Tamînta / Temînte

Keminke

 

Etang

Kubiekù

Obiehu

leh,lmu /Hooro

Barrage

Disânsanni

Disânsanni

 

eau de pluie

Fataafà nia /Fetaafe niein

feterife niime

tùulem

eau de

ruissellement

Baniein bee wori

initchie

Bubuo/lémkpèmba

Puits

Dhkà / Tapeemîntà

Keminke

Ldo

Pompe

Pômpù

Pompù/kepiémmiinke

pômpù

Source : Résultats d'enquêtes, 2003

62

5.3.3- Régime et bilan hydrologique à Boukombé

Le Bilan hydrologique de la commune de Boukombé est caractérisé par un écoulement concentré sur une courte période de 2 à 3 mois (juillet à septembre). L'ensemble des cours d'eau a un régime saisonnier caractérisé par d'importants débits de hautes eaux en juillet, août et septembre contre des débits d'étiage nul en mars, avril et mai.

Les réserves en eau superficielle de Boukombé sont actuellement mal connues faute de l'existence d'un réseau de station hydrométrique pouvant permettre de collecter des donnés statistiques de base nécessaires à une quantification fiable des ressources en eau. Par contre les données disponibles peuvent être assimilées aux ressources moyennement disponibles chaque année à Boukombé (tableau XVI).

Tableau XVI : Bilan hydrologique à Boukombé.

Quantités paramètres

Equivalent de la Hauteur moyenne annuelle (mm)

Equivalent du Volume moyen annuel (m3)

Lame d'eau écoulée

240

273, 6.106

Lame d'eau ruisselée

42

47, 88.106

Ecoulement souterrain et

Hypodermique

198

-

Infiltration

-

225, 7.106

Sources: Projet PNUD/FAO/BEN/91/005, 1993(14)

En somme, sur la base des données disponibles, nous pouvons dire que la commune de Boukombé dispose d'importantes ressources en eau de surface et les populations rurales ont de bonnes connaissances de ses différentes ressources en eau. Mais il s'avère nécessaire d'évaluer les besoins en eau en passant par les bilans d'eau.

(14) Etude de faisabilité technique et socio-économique du projet d'aménagement de bassins versant et de gestion de terroirs villageois dans la sous-préfecture de Boukombé, département de l'Atacora; Projet PNUD/FAO/BEN/91/005, 1993; 112p.

63

5.4- Bilans d'eau et évaluation des besoins en eau

Il s'agit d'étudier les bilans climatique et agro-climatique et les besoins en eau des cultures, des animaux et des populations de la commune de Boukombé ; ensuite comparer les besoins en points d'eau des populations avec les ouvrages hydrauliques disponibles et enfin étudier la gestion populaire des ressources eau en eau.

5.4.1- L'eau disponible à Boukombé.

5.4.1.1- La Pluie

La quantité d'eau tombée par an (1065,7 mm) classe la commune parmi les régions les plus arrosées du pays ; de ce fait on peut estimer que l'eau pluviale est disponible dans la commune de Boukombé. Toutefois il convient de vérifier cette disponibilité à travers les bilans climatique et agro-climatique. Les années à anomalies exceptionnelles ont été choisies afin d'étudier les fluctuations de l'eau pluviale disponible.

5.4.1.2- Bilan climatique

Le bilan climatique des années déficitaires 1946 et 1984 à Boukombé, a été dressé dans les tableaux XVII et XVIII ci-dessous.

Tableau XVII: Bilan climatique de l'année déficitaire 1946

Mois

P

ETP

% ETP

3/4 ETP

Bilan climatique

Etat du mois

Janvier

4,4

40,1

20,1

30,1

P <1/2 ETP

Très sec

Février

0

41,9

21,0

31,4

P <1/2 ETP

Très sec

Mars

9

50,1

25,1

37,6

P <1/2 ETP

Très sec

Avril

20

50,2

25,1

37,7

P <1/2 ETP

Très sec

Mai

47,1

49,4

24,7

37,1

P < % ETP < ETP

Intermédiaire

Juin

95,3

42,1

21,1

31,6

P > ETP

Humide

Juillet

182,7

38,8

19,4

29,1

P > ETP

Humide

Août

71

36,5

18,3

27,4

P > ETP

Humide

Septembre

162,5

36,4

18,2

27,3

P > ETP

Humide

Octobre

100

40,3

20,2

30,2

P > ETP

Humide

Novembre

3

39

19,5

29,3

P <1/2 ETP

Très sec

Décembre

0

38

19,0

28,5

P <1/2 ETP

Très sec

Source des données traitées : ASECNA - Cotonou, 2002

64

L'analyse du tableau XVII permet de ressortir 6 mois très secs (janvier, février, mars, avril, novembre, décembre); un mois intermédiaire (Mai) et 5 mois humides (juin, juillet, août, septembre et octobre).

Tableau XVIII: Bilan climatique de l'année déficitaire 1984

Mois

P

ETP

% ETP

3/4 ETP

Bilan climatique

Etat du mois

Janvier

0

40,1

20,05

30,075

P < 1/2 ETP

Très sec

Février

0

41,9

20,95

31,425

P < 1/2 ETP

Très sec

Mars

4

50,1

25,05

37,575

P < 1/4 ETP

Très sec

Avril

21

50,2

25,1

37,65

P < 1/2 ETP

Très sec

Mai

25,8

49,4

24,7

37,05

P < 1/2 ETP < 3/4 ETP

Sec

Juin

25,2

42,1

21,05

31,575

P < 1/2 ETP< 3/4 ETP

Sec

Juillet

116,2

38,8

19,4

29,1

P > ETP

Humide

Août

167,5

36,5

18,25

27,375

P > ETP

Humide

Septembre

213,6

36,4

18,2

27,3

P > ETP

Humide

Octobre

108,7

40,3

20,15

30,225

P > ETP

Humide

Novembre

0

39

19,5

29,25

P < 1/2 ETP

Très sec

Décembre

0

38

19

28,5

P < 1/2 ETP

Très sec

Source des données traitées : ASECNA - Cotonou, 2002

Le tableau XVIII montre 6 mois très secs (janvier, février, mars, avril, novembre, décembre), 2 mois secs (Mai, juin) et 4 mois humides (juillet, août, septembre et octobre).

La comparaison des deux tableaux permet de ressortir une évolution de mal en pire des sécheresses. En effet les mois passent de l'état intermédiaire ou humide à l'état sec d'une année de sécheresse à une autre (cas des mois de mai et juin); ce qui accentue la sécheresse en réduisant le temps humide.

65

Figure 19a : Bilan climatique de l'année déficitaire 1946 Source des données statistiques : ASECNA -- Cotonou, 2002

L'analyse de la figure 19a permet de dire que le bilan est négatif de janvier à mai et de novembre à décembre où les pluies sont inférieures à l'ETP. Il est positif de juin à octobre où les pluies sont supérieures à l'ETP. En effet l'année déficitaire 1946 avait connu sept (07) mois de sécheresse dure (forte ETP pour peu de pluie) et cinq (05) mois de temps normale (mois où P > ETP).

300 -

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

250 -

 
 
 
 
 
 
 
 
 

200 -

 
 
 
 
 
 
 
 
 

150 -

 
 
 
 
 
 
 
 
 

100 -

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

50*

*~X

 
 

X~*

X

X

 
 
 

X

 
 
 
 

X

 
 

X

0-

 
 
 
 
 
 
 
 
 


·

 
 
 
 

-50 -

 
 
 
 
 
 
 
 
 

-100

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

J

F M

A

 

M J J

A

S

O

N

D

 
 
 
 

-x-ETP -0-P

 
 
 
 
 

Figure 19b : Bilan climatique de l'année déficitaire 1984 Source des données statistiques : ASECNA -- Cotonou, 2002

66

L'analyse de la figure 19b permet de dire que le bilan est négatif de janvier à juin et de novembre à décembre et positif de juin à octobre. L'année déficitaire 1984 avait enregistré huit (08) mois de sécheresse dure (forte ETP pour peu de pluie) et quatre (04) mois de temps normal où les pluies ont été supérieures à l'évapotranspiration potentielle (ETP). La comparaison des deux graphiques confirme celle des tableaux précédents que les sécheresses s'accentuent de plus en plus à Boukombé.

5.4.2- Bilan agro-climatique à Boukombé

Le bilan agro-climatique a été fait par rapport aux besoins en eau des cultures. Ces dernières varient selon les cultures et les variétés (tableau XIX).

Tableau XIX : Les principales cultures, leurs besoins en eau et durée végétative

Cultures

Besoins en eau

Durée végétative

Maïs (Zea maïs)

500 mm

90 -- 120 jours

Sorgho (Sorghum bicolor)

450 -- 650 mm

150 jours

Mil (Pennisetum americanum)

400 mm

150 jours

Fonio (Digitaria exilis)

800 mm

100 jours

Riz (Oriza sativa)

1000 -- 1800 mm

90 -- 120 jours

Igname (Discorea sp)

1500 mm

270 jours

Source: OMM, (1991): Agrométéorologie opérationnelle. Recueil de notices phénologiques; Genève, Décembre 1991.

Le bilan agro-climatique avec les principales cultures de la commune de Boukombé a été évalué avec une année déficitaire (tableau XX) et une année excédentaire (tableau XXI). Il a été choisi comme année déficitaire 1984 en raison de sa quantité de pluie plus faible par rapport aux autres années déficitaires et comme année excédentaire l'an 1991 qui est la dernière année de fortes pluies à Boukombé.

67

Tableau XX: Bilan agro-climatique de l'année déficitaire 1984

Cultures

Besoins en eau (mm)

Durée
végétative

Année déficitaire

1984

Bilan

Pluie annuelle (mm)

Nombre de jours de pluies (jours)

Sorgho (Sorghum
bicolor)

450 à 650

150 jours

682

53

Nombre de
jours
insuffisants aux
cultures pour
produire

Mil

(Pennisetum
americanum)

400

150 jours

682

53

Fonio (Digitaria avilis)

800

100 jours

682

53

Maïs (Zea maïs)

500

90ours 0

682

53

Igname (Discorea sp.)

1500

270 jours

682

53

Nombre de jours

et pluies

insuffisants pour

produire.

Sources: OMM, (1991) ; ASECNA (2003)

Le déficit hydrique de l'année 1984 s'est manifesté par un déficit de production agricole en raison de l'insuffisance du temps et de la quantité de pluie nécessaire pour les principales cultures telles que le sorgho, le mil, le fonio, le maïs, l'igname; qui sont des cultures pluviales et saisonnières.

68

Tableau XXI : Bilan agro-climatique de l'année excédentaire 1991

Cultures

Besoins
(mm)

Durée

Année excédentaire 1991

jours de

végétativeBilan annuelle

(mm)

Nombre de

pluies
(jours)

Sorgho

(Sorghum bicolor)

450 à

650

150 jours

1493,3

85

Trop de pluies en
peu de jours

Mil

(Pennisetum americanum)

400

150 jours

1493,3

85

Fonio(Digitaria exilis)

800

100 jours

1493,3

85

Maïs (Zea maïs)

500

90 à 120
jours

14933

'

85

Igname (Discorea sp)

1500

270 jours

1493,3

85

Nombre de jours
insuffisants

Sources: OMM, (1991) ; ASECNA (2003)

L'année excédentaire 1991 a été une année de déficit de récolte des principales

cultures (sorgho, mil, fonio, maïs, igname ...etc.) en raison d'une abondance de pluie en peu de temps.

5.4.3- L'élevage à Boukombé et les besoins en eau des animaux

Le paysan de Boukombé intègre parfaitement l'agriculture et l'élevage. On y trouve différents types d'animaux : les bovins, les ovins, le caprins (les cabris et chèvres), les porcins et les volailles (poules, pintades; canards, dindons... etc.) avec respectivement 17389 têtes, 21920 têtes, 29201 têtes, 6554 têtes, 70438 têtes produites par an15. La figure 20 ci-après traduit les proportions des espèces animales élevées à Boukombé.

15 : Moyenne annuelle de la production animale sur 10 ans (de 1991 à 2001). Source : Rapports annuels / Direction de l'Elevage - Cotonou

69

Figure 20 : Production animale moyenne (10 ans)

Source des données statistiques : Direction de l'Elevage, Cotonou, 2003

La figure 20 présente la volaille comme l'espèce animale la plus importante avec 70439 têtes par an soit 48% de production animale totale annuelle. Les animaux consomment évidemment une quantité donnée d'eau chaque jour (tableau XXII).

Tableau XXII : Besoins journaliers en eau des animaux élevés à Boukombé

 

Bovins

Porcins

Petits

ruminants

Volailles

Total

Besoin

moy./Jour/animal

12,5 litres

2,5 litres

1,5 litres

0 llitres

16,6 litres '

moy./an/animal

Besoin 4562,5 litres

912,5 litres

547,5 litres

15

litres

6062,65
litres

Besoin

moy./an/espèce

3

79337,3 m

3

20002 m

3

1205 m

3

2828 m

103372,3 m3 '

Source : Direction de l'Elevage, Cotonou, 2003 et mémento de l'agronome, 4e édition, 1991.

Les besoins en eau des bovins, porcins et petits ruminants varient de la saison sèche à la saison pluvieuse; mais ce critère de saisonnalité n'a pas été différencié ici. Il a été considéré toute saison confondue. Quant à la volaille les besoins en eau varient selon l'âge (3 jours à 5 mois).

70

De l'analyse du tableau XXII, il ressort que les bovins sont les plus gros consommateurs d'eau malgré leur infériorité numérique dans la grille de la production animale annuelle à Boukombé.

5.4.4- Couverture des retenues d'eau agro-pastorales

Les retenues d'eau sont généralement des surcreusements du lit de cours d'eau équipé de déversoirs et de digue à usage pastoral. (Figure21)

Un certain nombre de retenues d'eau d'abreuvement dans la commune de Boukombé pour atténuer la souffrance surtout en saison sèche, des paysans propriétaires de cheptel ont été réalisées.

Figure 21 : Une retenue d'eau à Koumontchirgou. Source : Cliché IDIETI M. E. Février 2003, Boukombé

En effet, vingt (20) retenues d'eau d'abreuvement ont été réalisées sur tout le territoire de Boukombé. Mais ces retenues d'eau sont insuffisantes, mal

réparties et soufrent d'un mauvais état de fonctionnement. Le tableau XXIII montre la répartition des retenues d'eau par arrondissement à Boukombé.

71

Tableau XXIII : Les retenues d'eau dans la Commune de Boukombé.

Arrondissements

Retenues d'eau

Fonctionnelles

Non Fonctionnelles

Totaux

Boukombé

3

4

7

Dipoli

0

0

0

Korontière

0

0

0

Koussoukouangou

0

0

0

Manta

3

2

5

Natta

4

4

8

Tabota

0

0

0

Totaux

10

10

20

Source : CARDER-ATACORA / Secteur agricole -- Boukombé 2003

Le tableau XXIII montre que les retenues d'eau d'abreuvement n'existent que dans trois arrondissements seulement (Boukombé, Manta et Natta). Sur les vingt pour toute la commune, dix, soit 50% sont en mauvais état de fonctionnement.

5.4.5- Répartition des ouvrages hydrauliques à Boukombé 5.4.5.1- Adduction d'eau

La commune de Boukombé dispose d'un seul réseau d'adduction d'eau (SBEE) muni d'un château d'eau avec des bornes fontaines (voir figure 1 en annexe 3b). Ce réseau se trouve dans l'arrondissement de Boukombé-Centre et ne couvre que quelques villages ou quartiers de l'arrondissement (Zongo et Kounadogou). Le tableau XXIV ci-dessous fait le récapitulatif de l'état des abonnées à la SBEE de Boukombé.

72

Tableau XXIV : Répartition et état des abonnés à la SBEE-Boukombé

Zones couvertes

Abonnés
domestiques

Bornes fontaines

Totaux

Actifs

Non actifs

Actifs

Non actifs

Zongo

85

8

1

1

95

Kounadogou

48

2

2

1

53

Totaux

133

10

3

2

148

Source : SBEE, Boukombé 2003

5.4.5.2- Les ouvrages d'hydraulique villageoise à Boukombé

Outre le réseau d'adduction d'eau, la commune de Boukombé dispose des puits et des pompes de forage disséminés sur son territoire. La répartition de ces ouvrages à l'échelle du village, de l'arrondissement et de la commune est traduite par leur localisation géographique (figure 22).

74

Figure 23 : Un puits traditionnel à Takouanta.

Observez au premier plan le puits traditionnel. Source : Cliché IDIETI M. E. Février 2003. Boukombé.

En plus des puits traditionnels, on dénombre les puits à grand diamètre (figure 24).

Figure 24: Un puits à grand diamètre à kouwontchirgou. Source : Cliché IDIETI M. E. Février 2003, Boukombé

75

Des pompes-forage manuelles appelés pompes vertes (Figure25 a), les pompes-forage à pied (Figure 25 b).

Figure 25 a : Pompe verte (manuelle) à Koukouatougou (rabota).

Observez la pompe manuelle appelée pompe verte et une femme en train de pomper de l'eau.

Source : Cliché IDIETI M. E. Novembre 2002, Boukombé

Figure25 b : Pompe à pied à Yatié (Tabota).

Observez la pompe à pied et la fille en chemise blanche en train de pomper de l'eau.

Source : Cliché IDIETI M. E. Novembre 2002, Boukombé

76

et les forages à sec qui sont les ouvrages hydrauliques abandonnés par manque d'eau (figure 26).

Figure26 : Un puits à sec à Kouya (Korontière).

Observez les bouts de bois au-dessus du puits abandonné. Source : Cliché IDIETI M. E. Novembre 2002, Boukombé

Au total cent quatre vingt sept (187) ouvrages d'hydraulique villageoise, hormis les captages de sources, les mares aménagées et les retenues d'eau. La figure 27 illustre la répartition en pourcentage des différents ouvrages à Boukombé.

PGD

28%

SA

1%

MA

7%

PF

45%

PA

PT 1%

FS 4%

RE

9%

111,11,1

-ine=

PF =

Pompes-Forrages

FS

Forage à Sec

 

PGD =

Puits à Grand Diamètre

RE =

Retenue d'Eau

PT =

Puits Traditionnel

SA =

Source Aménagée

PA =

Puits Artisanal

MA =

Mare Aménagés

Figure27 : Répartition des ouvrages selon les types

77

La figure 27 ci-dessus montre les fréquences élevés des pompes - forages (PF), des Puits à Grand Diamètre (PGD) et des taux très faibles des Puits artisanaux (PA), des sources aménagées (SA) et des Puits Traditionnels (PT). Cela démontre que les PF et les PGD sont plus nombreux à Boukombé. Par conséquent les eaux souterraines ne peuvent être atteintes qu'avec les gros moyens à cause de leurs grandes profondeurs et des contraintes géologiques. Le taux des forages à sec (5%) démontre le faible taux de réussite dans la réalisation des ouvrages en particulier les puits à grand diamètre.

L'arrondissement de Koussoukouangou est la zone la plus touchée (50%) (Figure 28), ensuite viennent Boukombé (25%) puis Manta (17%) en raison de leur situation géographique (Chaîne de montagne, zone moutonnée).

Korontière

0%

Boukombé

25%

Dipoli

0%

iliiiiiiiiiiiiiiiiiiill

Kousoukouangou

50%

Tabota

Manta 8%
17%

Natta

0%

Figure 28 : Taux des forages à sec dans la commune de Boukombé

Les ouvrages sont inégalement répartis dans les sept (07) arrondissements de la commune aussi bien en nombre qu'en types d'ouvrages.

En effet les arrondissements de Dipoli, Korontière et Koussoukouangou sont les moins pourvus en ouvrages d'hydraulique villageoise avec respectivement 6%, 7%, et 11%. Les arrondissements les mieux équipés sont ceux de Boukombé et de Manta (23%, 21%). suivis de ceux de Natta (17%) et de Tabota (15%). Cette répartition pourrait être liée à l'effectif de la population dans le cas de Boukombé et Manta. Mais elle n'est pas proportionnelle à la population car l'arrondissement de Tabota est plus peuplé que Natta mais avec moins d'équipements que cette dernière (figure 29).

78

Figure 29 : Répartition des ouvrages (en pourcentage) par arrondissement

La répartition des ouvrages dans la commune de Boukombé n'est pas en adéquation avec les besoins en nombre d'ouvrages d'eau des populations. A l'échelle de l'arrondissement, les ouvrages sont aussi inégalement répartis (Figure 30).

PT

MA SA

Arrondissement de Manta

PF

63%

An-ondissement de Korontière

RE

0%

FS

0%

6% 0% 0% PA

0%

~-.a1llllllllllllllllllllllllll~110

PF

63%

Arrondissement de Kousoukouangou

PA SA

0% 0%

FS PT

23% 4%

ill,~~~~~~11llllllllmu~

MA

0%

PGD

31%

PF

61%

RE

0%

PGD

12%

79

Figure 30 : Répartition des ouvrages selon les types et les proportions par arrondissement On observe globalement la prédominance des pompes-forages (PF) et des puits à grand diamètre (PGD) dans chaque arrondissement. Seul l'arrondissement de

80

Boukombé dispos de tous les types d'ouvrages mais avec prédominance des PGD (43%). Dans les arrondissements de Dipoli, Korontière, Manta et Tabota, on n'observe que les PF et les PGD avec quelques rares puits traditionnels (PT), des retenues d'eau et des forages à sec (FS) à Korontière, Manta et à Tabota. Il faut noter qu'il y existe de nombreuses sources et mares sacrées ou non mais non aménagées. Dans l'arrondissement de Koussoukouangou prédominent les PF avec une forte proportion des FS en raison de la dominance des roches dures (Schistes et quartzites dans la zone). En effet l'arrondissement de Koussoukouangou est presque entièrement situé sur l'un des chaînons du massif de l'Atakora constitué des roches métamorphiques dures (Schistes, quartzites...etc.). Ces chaînons sont des anticlinaux issus du plissement Hercinien qui a généré la chaîne de l'Atakora. Ici également existe de nombreuses sources et mares sacrés ou non mais non aménagées. Quant à l'arrondissement de Natta, ce sont PF et les mares aménagées (MA) qui sont dominants suivis des PGD et de retenues d'eau (RE) et on y note la présence de quelques PT et des puits artisanaux (PA).

Les forages sont aussi caractérisés par leurs profondeurs équivalents aux profondeurs des aquifères. Les statistiques sur les profondeurs par types d'ouvrages ne sont pas disponibles. Toutefois, le nombre de forages (puits et pompes) réalisé par unité géologique et les profondeurs des aquifères par arrondissement ont été relevés sur le tableau XXV.

81

Tableau XXV : Répartition des ouvrages sur les unités géologiques

Unités géologiques

Argilites,
grès

Gneiss

Cambro-cilurien
(schistes)

Micashiste

Quartzite

Profondeurs

Arr.

< 40m

< 40m

< 40 à 60 m

< 40m

40 à 80 m

Boukombé

14%

24%

43%

14%

5%

Dipoli

0%

55%

45%

0%

0%

Korontière

0%

86%

14%

0%

0%

Kousou

0%

59%

12%

18%

12%

Manta

4%

60%

24%

8%

4%

Natta

10%

30%

40%

20%

0%

Tabota

0%

52%

48%

0%

0%

Total

4%

52%

33%

8%

3%

Source : DH, Cotonou 2003

Le tableau XXV révèle que la plupart des forages de la commune de Boukombé reposent sur le gneiss (52%) et le cambro-cilurien (33%) à des profondeurs de moins de 40 m. A l'échelle d'arrondissement, les forages de Boukombé et de Natta sont répartis sur presque toutes les unités géologiques. Alors que ceux de Korontière, Koussoukouangou et Manta se répartissent pour la plupart sur le gneiss, ceux de Dipoli et Tabota se répartissent presque équitablement sur le gneiss et le cambro-cilurien.

En somme, la localisation, le type, le nombre, et la profondeur des ouvrages démontrent qu'ils sont les mieux adaptés au milieu. De toutes les façons ils influencent la couverture des besoins en eau.

5.4.6- Couverture des besoins en eau des populations à Boukombé

Les besoins en eau des populations sont appréciables grâce au volume d'eau exploitable par jour, aux effectifs et la répartition des populations concernées et des ouvrages. Considérant le ratio un (01) point d'eau pour deux cent cinquante (250) habitants pour la commune de Boukombé (PADIC-Boukombé, 2002), la couverture des besoins en équipements hydrauliques a été estimée. Avec le ratio 10 litres d'eau par jour pour un habitant en milieu rural (OMS), les besoins en eau de la population de Boukombé s'élevaient à 581960 litres avec la population du RGPH 1992.

82

5.4.6.1- Répartition des ouvrages selon la fonctionnalité

Le taux de couverture en points d'eau décrit plus haut ne reflète pas totalement la réalité sur le terrain. Il existe des ouvrages qui sont fonctionnels et d'autres ne le sont pas. Sur l'ensemble des 187 ouvrages 129 ouvrages soit 69% fonctionnent réellement (Figure 31). Les puits traditionnels sont non seulement peu nombreux mais aussi ont une fonctionnalité périodique ; ils comportent de l'eau en saison pluvieuse et tarissent aussitôt après les pluies.

Ouvrages Non
Fonctionnels

26%

Ouvrages à
Fonctionnalité
Périodique
5%

 
 

Neffel'WeV ,ANA"

Ouvrages Fontionnels

69%

Figure 31: Répartition des Forages (puits et pompes) selon la fonctionnalité

Cette répartition est aussi inégale à l'échelle d'arrondissement. Le tableau XXVI ci-dessous montre la répartition des forages selon la fonctionnalité.

Tableau XXVI: Répartition des ouvrages selon la fonctionnalité par arrondissement et par type d'ouvrage

 

Forages et Fonctionnalité

 

Arrondissements

PF

PGD

PT

TOTAUX

F

NF

F

NF

F

NF

F

NF

Boukombé

6

3

12

8

2

?

20

11

Dipoli

7

2

5

0

0

?

12

2

Korontière

8

2

1

4

1

?

10

6

Kousou

11

5

1

2

1

?

13

7

Manta

26

4

10

?

1

?

37

4

Natta

10

3

6

0

1

?

17

3

Tabota

15

1

11

3

3

?

29

4

TOTAUX

83

20

46

17

9

?

138

37

Sources : DH-Cotonou (20031 : PADIC-Boukombé (20031

Les pompes-forages sont les ouvrages les plus souvent défectueux (17 sur 63 soit 27% contre 20 sur 103 soit 19% pour les puits à grand diamètre). Mais dans certains arrondissements tels que Boukombé, Korontière et Tabota, ce sont les PGD qui sont les plus défectueux. A l'échelle de l'arrondissement, celui de Korontière a le plus grand nombre d'ouvrages hors usage par rapport au nombre total dont il dispose (6 sur 16 soit 38% non fonctionnels dont 4 PGD).

Cette situation s'explique par le fait que les populations rurales ne disposent pas des pièces de rechanges et de personnes compétentes en la matière pour la maintenance des pompes. Quant aux PGD hors d'usage, plusieurs raisons expliquent leur situation : abandon par manque de pièces de rechange16 (sceaux, cordes, treuils...etc.) ou à cause de la situation excentrique de l'ouvrage par rapport aux habitations, tarissement à cause de la nappa non atteinte, de l'affleurement de la roche mère ou de l'envasement, pour ne citer que ceux-là.

5.4.6.2- Comparaison du besoin en points d'eau et de l'existant réel

Cette comparaison permet de ressortir les arrondissements ou la couverture en points d'eau est inadéquate, moyennement adéquate ou adéquate.

A l'échelle de village, la couverture des besoins en points d'eau est adéquate dans seize (16) villages soit 23%, moyennement adéquate dans six (06) villages soit 8% et inadéquate dans 49 villages soit 69%.

A l'échelle d'arrondissement elle est moyennement adéquate seulement dans trois (03) arrondissements sur les sept à savoir : Koussoukouangou (75%), Manta (83%) et Tabota (75%). Dans les quatre autres arrondissements, la couverture est inadéquate (voir tableau XXVII).

83

16 Les pièces de rechange sont les éléments constitutifs du système d'exhaure d'un puits ou d'une pompe, qui peuvent remplacer les autres de même nature en cas d'altération.

Cette situation fait que les populations rurales font recours aux autres ressources en eau telles que les mares, les sources et les trous d'eau (figure 31).

Tableau XXVII : Comparaison du besoin en points et de la couverture en ouvrages hydrauliques fonctionnant réellement

Arrondissement

Pop.1992

Pop. Projection 2002 avec

0,41%

Besoins en
Points d'eau

Nombre
d'ouvrages
fonctionnels
(2003)

Taux de
couverture

Boukombé

16044

16702

67

18

27%

Dipoli

5901

6143

25

12

49%

Korontière

5883

6124

24

9

37%

Koussoukouangou

3859

4017

16

12

75%

Manta

10456

10885

44

36

83%

Natta

7768

8086

32

16

49%

Tabota

8285

8625

34

26

75%

Total

58196

60582

242

129

53%

Source : INSAE, DH -- Cotonou 2003 ; PADIC -- Boukombé 2003

Malgré la présence d'adduction d'eau par la SBEE dans l'arrondissement de Boukombé la couverture des besoins en eau reste encore inadéquate dans la mesure où cette adduction ne couvre que deux (02) quartiers/villages sur seize (16) et il existe encore des abonnés qui n'ont pas d'eau (les non actifs) et des bornes fontaines non fonctionnelles.

Il faut noter aussi que la dispersion des habitations rend pénible l'implantation des ouvrages accessibles à toute la population d'un village et constitue un handicap à la couverture des besoins en points d'eau à Boukombé. Un ouvrage implanté dans un quartier de korontière n'est pas utilisé par les habitants d'un autre quartier voisin qui a pourtant participé à la cotisation pour la réalisation de cet ouvrage, pour la simple raison que l'ouvrage est très éloigné de leurs maisons.

En somme la couverture des besoins en points d'eau qui est de 53% est inadéquate à l'échelle communale (il faudrait qu'elle atteigne 98 à 100% afin de dire qu'il y a adéquation). Les forages sont donc globalement insuffisants dans la commune de Boukombé. Les besoins en eau varient au fil des années puisque la population croît alors que la réalisation des forages et leur mise en service n'évolue pas au même rythme.

Figure 31 : Photo d'un trou d'eau à Kontchougou.

Observez une femme entrain de glaner de l'eau de ce trou. Ce trou d'eau est situé au bord d'un ruisseau déjà asséché.

Source : Cliché IDIETI M. E. Boukombé, Février 2003.

5.4.7- Gestion des mares et sources à Boukombé

Dans le cadre du renforcement de capacités de planification et d'organisation des

paysans pour l'exploitation écologiquement durable des ressources naturelles, le Programme de Gestion des Terroirs et des Ressources Naturelles (PGTRN) piloté par l'ONG Alpha et

Oméga -- Environnement sur le site de Boukombé, a entrepris et réalisé des aménagements des mares et têtes de sources dans la commune de Boukombé (Figures 32 et 33).

L'aménagement d'une mare consiste à recreuser la cuvette de la mare si nécessaire, à

placer des moellons" anti-érosifs sur le talus de la cuvette, à ériger des diguettes de protection autour de la cuvette. Certaines mares possèdent des ouvrages de déversement permettant à la

mare de vider le surplus d'eau vers les ruisseaux ou les cours d'eau les plus proches. Ils peuvent servir aussi de point d'accès à la mare (voir figure 2 en annexe 3b).

Quant à une tête de source, son aménagement consistera à la surcreuser en lui donnant une forme rectangulaire (de 2,80 m sur 2,40 m). A l'intérieur de ce trou sera construit une

cuvette en béton armé (de 2,50 m de hauteur) et de même forme. Ces murs seront perforés en remontant de l'intérieur vers l'extérieur sur deux des côtés de l'ouvrage. Entre ces crépines et la

17 Pierres non taillées ou grossièrement taillées, de petites dimensions.

paroi du trou sera installé un massif filtrant de 10 cm d'épaisseur. La cuvette sera fermée par une dalle 10 cm d'épaisseur munie d'une portière de 1 m x 0,70 m puis un sceau et une corde pour l'exhaure. Un tuyau de 40 cm de diamètre sera à la côte 2,20 m et permettra d'évacuer le trop plein (voir figure 3 en annexe 3b).

Figure 32 : Une mare aménagée à Kounagningou.

Observez les moellons au premier plan et la diguette en arrière plan. Source : Cliché IDIETI M. E. Novembre 2002, Boukombé.

Figure 33: Une source aménagée à Koutagou

Observez la margelle dallée avec un sceau sur la dalle à côté du couvercle. Source : Cliché IDIETI M. E. Boukombé 2003

En plus des mares et sources aménagées il y a aussi des captages par puisards. En effet les puisards sont souvent construits sur des terrains tendre ou boulants où la nappe phréatique est peu profonde (niveau statique inférieur à 5 m). L'ouvrage est constitué d'un ensemble de buses descendues par havage, coulées les unes au-dessus des autres. Toutes les buses entrées seront perforées en rentrant de l'extérieur vers l'intérieur, crépinées et protégées par du massif filtrant. La superstructure est composée d'une margelle de 0,80 m de hauteur, de 20 cm d'épaisseur recouverte d'une dalle de 10 cm portant un couvercle rectangulaire de 0,75 m x 1,00 m. Le système d'exhaure est composé d'un treuil central qui repose sur deux poteaux en béton armé de 2 m de hauteur, muni de corde et de sceau (voir figure 4 en annexe 3b).

5.4.8- Gestion populaire des ressources en eau

5.4.8.1- Question de salubrité autour des puits et pompes installés dans la commune de Boukombé

Le tableau XXVIII ci-dessous présente le récapitulatif de l'état de salubrité des puits et pompes dans la commune de Boukombé.

Tableau XXVIII : Niveau de salubrité des pompes et puits à grand diamètre

Paramètres

Niveau d'entretien des puits à grand diamètre

Salubrité autour des forages

Autres observations

Bon état de la margelle

71%

_

La plupart des pompes de forages sont entourées d'une petite clôture de lm à 1,5m de hauteur, carré ou rectangulaire

Couvercle existant

50%

--

Alentours protégés (zone cimentée et/ou zone désherbée)

69%

79%

Source : Résultats d'enquêtes, 2003

L'analyse du tableau XXVIII nous amène à dire que les puits à grand diamètre sont à 70% entretenus par les populations rurales de la commune de Boukombé. Mais la protection de l'eau reste encore défaillante surtout des puits (50% couverts).

5.4.8.2- Approvisionnement en eau à Boukombé

L'approvisionnement en eau varie d'une ressource en eau à une autre. L'eau pluviale est recueillie dans les bassines, canaris ou grosses marmites déposées de manière à recueillir l'eau tombant directement du ciel ou celle ruisselante du toit en tôle.

L'approvisionnement en eau de surface (marigot, mares et cours d'eau) et souterraine (puits et pompes) est assurée par les femmes qui portent sur la tête des bassines remplies d'eau. Généralement les ménages s'approvisionnent en eau deux fois par jours, le matin et le soir.

Pour l'élevage, les propriétaires de boeufs et moutons amènent leurs troupeaux à l'abreuvoir qui est soit un cours d'eau, un marigot, une mare ou un barrage d'abreuvement. Les caprins, porcins et volailles sont abreuvés à leur étable par l'eau ramenée d'un point d'eau.

5.4.9.3- Appréciations paysannes de la qualité de l'eau

Les enquêtes de terrain nous ont permis de recueillir les appréciations des populations rurales sur quelques paramètres (couleur, saveur, odeur) de l'eau des différentes sources d'approvisionnement en eau. Ces appréciations nous permettent de savoir les ressources en eau utilisées couramment par les paysans pour leurs différents besoins (tableau XIX).

Tableau XXIX: Appréciations paysannes des caractéristiques d'eau des ressources en eau

à Boukombé.

Ressource en Eau

Couleur

Saveur

Odeur

Attribut

Rivière

Claire et limpide parfois trouble

Sans saveur

Inodore

Eau qui coule buvable ou non

Ruisseau

Blanchâtre parfois trouble

Sans saveur

Inodore

Eau qui coule buvable ou non

Source

Claire et limpide

Sans saveur

Inodore

Eau de sous-sol ou de montagne propre et buvable

Marigot

Claire et limpide

Sans saveur

Inodore; parfois odeur de feuilles et racines mortes

Eau stagnante buvable ou non

Etang/petit barrage

Claire et parfois salle

Inconnue

Inodore parfois odeur du sol

Eau stagnante pour les animaux

Eau de pluie

Claire et limpide

Sans saveur

Inodore

Eau du ciel propre et buvable

Eau de

ruissellement

Salle

Inconnue

Imprécise

Eau coulante, temporaire, salle et non buvable

Puits

Claire et limpide

Sans saveur

Inodore

Eau de sous-sol, propre et buvable

Pompe

Claire et limpide

Sans saveur

Inodore

Eau de sous-sol, propre et buvable

Citerne

Salle

Inconnue

Inconnue

 

Mare

Claire et limpide parfois salle

Sans saveur

Inodore

Eau de nos ancêtres, du sous-sol ; propre et buvable

Torrent

Claire et limpide

Sans saveur

Inodore

Eau coulante de montagne propre et buvable

Trous d'eau

Claire et limpide

Sans saveur

Inodore par fois odeur du sol

Eau du sous-sol de cours d'eau et bas-fond

Source : Résultats d'enquêtes 2003.

Il ressort de l'analyse du tableau XXIX que les ressources en eau dont l'eau est qualifiée de claire et limpide, inodore et sans saveur sont celles utilisées sans doute par les populations rurales pour leurs besoins de consommation. Elles la qualifient de propre et buvable. Il s'agit généralement de l'eau souterraine (eau de puits, de pompe et de source) de l'eau de torrent ou

de pluie. L'eau des cours d'eau est régulièrement utilisée par les paysans mais avec réserve car ils ajoutent dans leurs appréciations "parfois salle" ; "parfois odeur de feuilles et racines mortes ou du sol" ; "buvable ou non". Il s'agit des rivières, ruisseaux, mares et marigots.

L'eau de ruissellement n'est pas utilisée par les populations de Boukombé ; elles la qualifient temporaire et salle. Quant à la citerne, elle est mal connue par les paysans de Boukombé ; les caractéristiques physiques de cette eau sont inconnues.

La commune de Boukombé dispose d'une importante quantité d'eau pluviale mais les sécheresses sont de plus en plus intenses et les productions agricoles sont plus déficitaires en cas de sécheresse qu'en cas d'excès pluviométrique. Les besoins en eau sont sans cesses croissantes alors que la répartition des points reste inadéquate. Les populations s'organisent pour gérer au mieux les points d'eau qui leur sont disponibles. Quels aménagements sont alors réservés aux ressources en eau ?

5.5- Aménagements consacrés aux ressources en eau

Il s'agit d'étudier comment les populations rurales protègent les ressources en eau, les équipements de conservation et l'assainissement qu'elles en font de l'eau.

5.5.1- Protection populaire des ressources en eau

Les populations rurales de la commune de Boukombé protègent de diverses manières leurs ressources en eau. Il s'agit entre autres de : clôture des pompes et puits et nettoyage des alentours ; pas de coupe d'arbres autour des mares et marigots, plantation des arbres le long des cours d'eau, responsabilisation des personnes pour la surveillance contre les éventuels dommages ; défense d'empoisonner les marigots à la recherche de poissons ; pas de lessive à côté d'un puits.

5.5.2- Equipements de conservation de l'eau et assainissement

Diverses pratiques sont utilisées pour la conservation et l'assainissement de l'eau par les populations rurales de Boukombé. L'eau est conservée quand elle est destinée à la boisson ou au repas.

Des observations ont été faites sur les équipements de conservation de l'eau utilisée par les populations rurales lors de nos travaux de terrains. Le tableau XXX ci-dessous présente la répartition de l'utilisation des équipements de conservation de l'eau.

Tableau XXX: Répartition (en %) de l'utilisation des équipements de conservation de l'eau dans la commune de Boukombé.

Eléments d'observation

Oui

Non

Sans réponse

Equipements de conservation de l'eau

Jarre

96%

4%

0%

Bassine

39%

54%

7%

Citerne

1%

86%

13%

Autre (marmite, canaris)

73%

17%

10%

Source : Résultats d'enquêtes, 2003

Le tableau XXX montre que la jarre est l'équipement de conservation généralement utilisé par les populations de la commune de Boukombé (96% de oui). D'autres utilisent la marmite ou le canari (73% de oui). La citerne n'est pas répandue (86% de non). En somme les

populations rurales de Boukombé utilisent les jarres, les grosses marmites ou les canaris qu'elles mettent à l'intérieur des cases.

Pour assainir les points d'eau, les populations procèdent au nettoyage d'alentours des puits à grand diamètre (PDG), des pomps-forages (PF), des mares et trous d'eau ; à la construction de petites clôtures autour des PF. Lorsque l'eau d'une mare est troublée, on la vide et on creuse pour enlever la boue afin que l'eau propre puisse sortir.

Lors que l'eau puisée est trouble, les paysans procèdent au filtrage avec une toile à mailles très fines (un foulard propre). Ils utilisent aussi fréquemment de l'alun (santchira en Ditammari) pour faire sédimenter les déchets de l'eau de marigot, mare ou de trou d'eau. L'eau des puits et pompes ne subit aucun traitement par les populations rurales. Elles disent que cette eau est déjà "propre".

Les populations rurales de la commune de Boukombé s'organisent pour protéger les ressources en eau. Elles utilisent les jarres comme équipements de conservation et traitent l'eau de diverses manières. Par ailleurs, les populations de la commune de Boukombé connaissent d'énormes contraintes et imites liées à la gestion des ressources en eau.

5.6- Contraintes et limites liées à la gestion des ressources en eau

Les contraintes et les limites liées à la gestion des ressources en eau dans la commune de Boukombé sont de plusieurs ordres.

5.6.1- Contraintes liées à la gestion des ressources en eau

5.6.1.1- Contraintes liées au climat et à l'eau de pluie

La saisonnalité du climat pose le problème de la répartition des ressources en eau dans le temps :

- surabondance en saison des pluies avec des inondations qui détruisent les cultures, les maisons, les routes ...etc.,

- pénurie en saison sèche avec de longs parcours et attroupement autour des points d'eau résiduels,

- les toitures des habitations sont pour la plupart en paille et non en tôle ; l'eau de pluies ne peut donc pas être recueillie correctement et ne peut être propre avec la paille,

- l'érosion hydrique entretenue par les fortes pentes et la destruction des végétaux au profit des champs constitue des contraintes pertinentes dans la commune de Boukombé,

- la profondeur trop grande des nappes d'eau souterraines, le problème de pendage des couches aquifères. Comme exemple une bonne couche de nappe aquifère a été repérée dans un village de Manta à l'Est, le forage a été à sec pour la simple raison que cette couche est inclinée vers l'Ouest et son eau est accumulée vers cette extrémité dans un autre village.

- les cours d'eau connaissent un écoulement régulier en saison humide avec l'alimentation des nappes souterraines qui peuvent couler par des sources de résurgence. Par contre, en période sèche, tous les cours d'eau s'assèchent en laissant dans leur lit quelques mares et marigots.

5.6.1.2- Contraintes liées aux ressources en eau de surface et souterraine

Elles sont multiples et diverses :

- la distance à parcourir pour atteindre les points d'eau est un problème majeur pour les populations de Boukombé. Cette situation est due à deux phénomènes majeurs : la dispersion des habitations et la répartition naturellement aléatoire des nappes d'eau souterraine et des cours d'eau. Le tableau XXXI ci-dessous montre la répartition des distances par types de ressource en eau.

Tableau XXXI : Distances pour l'accessibilité des ressources en eau

Ressource en eau

Proche

(0 à 100 m)

Loin

(100 à 500 m)

Trop loin
(plus 500 m)

AEV

100%

0%

0%

Pompe-forage

67%

18%

16%

Puits moderne

55%

35%

11%

Puits traditionnel

84%

11%

5%

Retenue d'eau

56%

44%

0%

Cours d'eau

59%

37%

4%

Source

64%

29%

7%

Marigot

57%

35%

8%

Mare

67%

22%

11%

 

Source : Résultat d'enquête, 2003

Mis à part les pompes, les puits modernes et les mares qui sont à distance d'accessibilité 16% et 11% trop loin (plus de 500 m), le reste des ressources d'approvisionnement en eau est à distance d'accessibilité proche de 0 à 100 m et loin de 100 à 500 m.

- les voies d'accès surtout celles qui mènent vers les cours et plans d'eau sont souvent couvertes d'herbe et jonchées de cailloux et de trou. Le tableau_XXXII ci-dessous montre la répartition des états des voies d'accès par types de ressource en eau.

Tableau XXXII : Répartition des états de voies d'accès aux ressources en eau.

Ressources en eau

Bonnes

Passables

Mauvaises

AEV

100%

0%

0%

Pompe-forage

62%

33%

4%

Puits moderne

48%

38%

14%

Puits traditionnel

58%

18%

24%

Barrage

36%

57%

7%

Cours d'eau

24%

49%

27%

Source

26%

48%

26%

Marigot

18%

63%

20%

Mare

24%

65%

12%

 

Source : Résultat d'enquête, 2003

Il en résulte du tableau XXXII que seul l'adduction d'eau villageoise a une bonne accessibilité en matière de voie d'accès ensuite viennent les pompes-forages et puits traditionnels.

- l'assèchement ou le tarissement précoce de l'eau des cours et plan d'eau est aussi un problème préoccupant les populations de Boukombé. Le tableau ci-dessous illustre ces préoccupations par type de ressources en eau dans la commune de Boukombé.

Tableau XXXIII : Caractères des ressources en eau selon le type

 

Ne tarit pas / ne s'assèche pas du tout

Tarit / s'assèche par endroit

S'assèche
entièrement

AEV

100%

 

0%

 

0%

 

Pompe-forage

 

100%

 

0%

 

0%

Puits moderne

 

67%

 

32%

 

2%

Puits traditionnel

 

34%

 

58%

 

8%

Barrage

 

28%

 

22%

 

50%

Cours d'eau

 

5%

 

41%

 

54%

Source

 

47%

 

26%

 

26%

Marigot

 

50%

 

20%

 

30%

Mare

 

84%

 

16%

 

0%

 

Source : Résultat d'enquête, 2003

Il ressort de l'analyse du tableau XXXIII que l'adduction d'eau villageoise (AEV), les pompes, les puits modernes et les mares ne tarissent pas ou résistent à l'assèchement. Quant aux cours d'eau, les retenues d'eau appelées barrages et les puits traditionnels s'assèchent en

5.6.1.5- Contraintes liées aux rites et coutumes

majorité rapidement à la fin des pluies. Certains des marigots et sources résistent dans les zones où ils sont mieux aménagés.

5.6.1.3- Contraintes liées à la topographie et à la géologie

La morphologie du territoire de la commune de Boukombé décrite plus haut constitue une contrainte naturelle à la disponibilité des ressources en eau. En effet le relief accidenté et incliné ne donne aucune chance à l'eau de stagner et de s'infiltrer même s'il pleut abondamment. Il en résulte une forte érosion ; le vidage par écoulement des cours d'eau vers le sud-est et leur assèchement précoce juste après les pluies.

- La morphologie particulière de certaines zones de la commune rend difficile l'acheminement de l'eau à la maison (zone moutonnée : kounawhongou, koutagou, kounayingou et flanc de montagne : Koussoukouangou centre, Kouwéntakouangou).

- les formations géologiques de la commune de Boukombé sont caractérisées par des roches métamorphiques, des schistes et des quartzites. Ces roches dures se décomposent peu et ne favorisent pas l'infiltration.

- la nature des roches rend difficile le creusement des puits (surtout traditionnels qui se fait sans utilisation de machines). Ceux qui sont facilement faits dans les altérites voient leurs parois s'ébouler en saison de pluie, faute de buses ou leur fond asséché en saison sèche.

5.6.1.4- Contraintes technologiques et sociales

Dans la société traditionnelle otammari comme en Afrique, chercher de l'eau à la source, au marigot, mare ou autre point d'eau est toujours l'une des nombreuses tâches réservées aux femmes.

- L'approvisionnement traditionnelle de l'eau consiste à (aller au marigot ou à la source) recueillir de l'eau avec un canari (Didou en Ditammari).

- En saison pluvieuse, les points d'eau se multiplient. Mais dès l'installation de la saison sèche, commence la pénurie d'eau avec attroupements autour des points d'eau qui ont encore de l'eau; et quand la pluie tarde à venir plusieurs tarissent et les femmes sont obligées de parcourir de grandes distances pour chercher une eau parfois de mauvaise qualité.

- En milieu otammari en général et à Boukombé en particulier, un point d'eau (mare ou marigot) qui abrite un "fétiche" ou qui est consacré aux rites coutumiers est interdit d'y accéder pour un quelconque usage domestique. C'est le cas de Taworiminta18, mare sacrée dans laquelle les jeunes filles ou garçons en cérémonie de dikûntri ou dif5ni19 se baignent à une étape donnée de la cérémonie pour être béni(e)s et purifié(e)s.

- Il n'est pas rare d'entendre dire à l'endroit de certains marigots, mares et sources qui ne tarissent pas, que ces points d'eau n'aiment pas "de récipient métallique", "de canari neuf' ou "d'y aller faire la lessive".

- Une femme en menstrues ne doit pas aller chercher de l'eau au marigot, à la mare ou à la source sous prétexte qu'elle perturberait les dieux de ces points d'eau.

5.6.2- Les maladies liées à l'eau à Boukombé

On distingue deux catégories de maladies à savoir les maladies dues à l'eau consommée et les maladies dues à la cohabitation de l'eau avec les habitations.

18 Taworiminta est une mare que possède chaque territoire d'un peuple de même dialectes et faisant en commun les cérémonies. Ce n'est pas une seule mare commune à tout le peuple Otammari.

19 dikûntri et déni sont des cérémonies consacrées aux jeunes filles (pour dikûntri) et jeunes garçons (pour cent) et qui sert de classification en classes d'âges ou de générations en pays Otammari.

5.6.2.1- Les maladies dues à l'eau consommée

Il s'agit des affections gastro-intestinales et diarrhées dues aux microbes pathogènes introduits dans l'eau par manque d'hygiène. Le tableau XXXIV récapitule les cas de maladies hydriques dues à l'eau consommée dans la commune de Boukombé.

Tableau XXXIV : Nombre de cas de maladies hydriques dues à l'eau consommée à Boukombé en 2001

Maladies

Nombre de cas en 2001

Diarrhée (Choléra, autres diarrhées)

1

181

Autres affections gastro-intestinales (Parasitose intestinale, dysenterie, bilharziose)

1

627

Total

2

808

 

Source : MSP /SNIGS, Cotonou 2003

5.6.2.2- Les maladies dues à la cohabitation de l'eau avec les habitations

Il s'agit du paludisme et des affections oculaires dus aux piqûres des insectes vivant dans les endroits humides (cours d'eau, marigots, mare, bas-fond). Le tableau 35 récapitule les cas de maladies hydriques dues à la cohabitation de l'eau avec les habitations.

Tableau XXXV : Nombre de cas de maladies hydriques dues à la cohabitation de l'eau avec les habitations à Boukombé en 2001

Maladies

Nombre de cas en 2001

Paludisme

5

588

Affection oculaires (Conjonctivite, onchocercose, autres affections oculaires)

 

242

Total

5

830

 

Source : MSP /SNIGS, Cotonou 2003

Ces différentes catégories de maladies ont été citées par les populations de la commune de Boukombé. Le tableau 36 récapitule la fréquence de réponses des populations rurales par maladie.

Tableau XXXVI : Etude fréquentielle des maladies à Boukombé

Maladies

Pourcentages de réponses

Diarrhée

26%

Maux de ventre

38%

Maux d'yeux

14%

Bilharziose

14%

Ver de guinée

9%

 

Source : Résultats d'enquête 2003

Le tableau XXXVI montre que les populations rurales de Boukombé distinguent la diarrhée, la bilharziose mais regroupent les affections gastro-intestinales sous l'appellation "maux de ventre" et les affections oculaires "maux d'yeux". Le paludisme n'est pas évoqué par la population parce qu'elle ne perçoit pas la relation de cette maladie à l'eau. L'ulcère de burili (ver de guinée) est évoqué rarement et est souvent rapporté au passé.

5.6.3- Rites coutumiers liés à l'eau

L'eau est utilisée dans toutes les cérémonies :

- on verse de l'eau sur les autels des ancêtres et les représentations divines pour demander leur assistance et bénédiction,

- on mélange de l'eau avec la farine de la boisson "tchoukoutou"(bière locale) pour verser sur les ancêtres et les représentations divines,

- les jeunes en cérémonie de dikuntri ou difoni se baignent dans une mare sacrée appelée Taworiminta,

- en cas sécheresse, les "vieux" font des sacrifices pour solliciter l'aide des dieux,

- lorsqu'un arbre sacré servant des rites de faiseur de pluie est déraciné, il survient une rupture de pluie et il faut des cérémonies et sacrifices avant qu'il pleuve (d'après SIMBIA N'KOUE, ex- chef de ville de Koukouatchiengou).

- « Avant on cherchait un boeuf à un seul sabot qu'on allait immoler sur la grotte sacrée à kounacogou, avant la fin du sacrifice, la pluie tombait » (légende citée par SIMBIA N'KOUE de Koukouatchiengou).

En cas d'excès pluviométriques ou inondations, on implore simplement l'aide des dieux.

5.6.4- Limites liées aux formes de gestion endogène de ressources en eau à Boukombé

5.6.4.1- Limites des supports de l'information liée à l'eau

Le caractère oral des connaissances endogènes rend difficile leur transmission et est à la base de diverses interprétations dans le milieu.

Les connaissances endogènes connaissent des mutations à cause de la disparition des supports de l'information et de la régression des impacts socio-psychologiques de gestion des ressources en eau.

Les personnes âgées détentrices des connaissances et pratiques utilisées par les ancêtres disparaissent sans léguer leurs savoirs. Le désintéressement et le non-respect des jeunes vis à vis des pratiques ancestrales et des personnes âgées justifient le refus de léguer les connaissances. L'efficacité des formes de gestion endogène des ressources en eau est de nos jours mise en doute. Autrefois les "impacts rituels seraient plus palpables et immédiats". Aujourd'hui ils sont aléatoires. Par exemple à Koutagou plus précisément à Ditchindia, les paysans vidaient une mare sacrée en cas de sécheresse en chantant et suppliant les divinités de leur accorder leur clémence. C'est la pluie qui les dispersait avant qu'ils ne finissent de vider la mare. Aujourd'hui, non seulement cette pratique n'est plus suivie, mais il arrive qu'il ne pleuve pas du tout ou qu'il pleuve trois jours ou une semaine après le rituel.

Ces changements ont plusieurs raisons selon les paysans : "plus de respect des personnes, des dieux, des coutumes ancestrales et des règles de la nature. Les hommes sont devenus nombreux et les terres cultivables ne suffisent plus, ce qui fait qu'on cultive même jusque sur les bosquets et dans les endroits où on ne doit pas cultiver. Les "vieux" de maintenant ne connaissent pas les vraies règles de nos ancêtres et de la nature. Les faiseurs de pluie d'aujourd'hui ne connaissent et ne suivent plus les règles de nos ancêtres.

Bien qu'il y ait des coïncidences des faits qui justifient l'efficacité des pratiques, des croyances et attitudes populaires, la gestion endogène n'offre pas une garantie suffisante pour la maîtrise des ressources en eau. En outre les acquis culturels en matière de l'eau ne sont pas mis en valeur.

5.6.4.2- Limites liées aux variations climatiques

Une irrégularité des pluies est observée par les paysans ces dernières décennies. Cette variation se traduit par l'allongement de la saison sèche, le raccourcissement de la saison pluvieuse et le bouleversement du calendrier agricole paysan. La saison pluvieuse commençait rigoureusement en Avril et se terminait en Octobre/Novembre. L'harmattan débutait en Décembre. Aujourd'hui les pluies sont de plus en plus tardives et la saison sèche commence de plus en plus tôt en Octobre pour ne finir qu'en Mai voire Juin au lieu de Mars.

Les variations observées par les paysans sont effectives et confirmées par les statistiques pluviométriques de l'ASECNA (figure38).

300 -

250 -

200 -

g

150 -

â

100 -

50 -

0

Jan. Fév. Mar. Avr. Mai Ju. Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.

Mois

D Pluies moy.31 - 60 Pluies moy.61 - 90

IL

Figure38: Comparaison des pluies des normales 31-60 et 61-90

La figure ci-dessus montre une baisse de la quantité de pluie sur tous les mois dans la dernière normale (1961-1990) par rapport à la première (1931-1960).

Par ailleurs selon les paysans, auparavant dans le mois d'août les pluies étaient fines et empêchaient de sortir des chambres parfois toute une journée. Ces pluies permettaient de

repiquer le mil et le sorgho. Aujourd'hui ces pluies n'existent plus et sont remplacées les averses ou parfois par la sécheresse.

Les paysans trouvent les causes de ces variations à l'échelle du village dans les comportements amoraux de la communauté et le non-respect des règles de la nature et de la tradition des ancêtres. A l'échelle de la région, ces variations seraient dues à l'évolution du climat tropical humide vers le climat tropical sec ou climat sahélien.

Les fondements paysans des variations climatiques sont similaires en grande partie à ceux scientifiques à savoir : la dégradation de l'environnement, le réchauffement de la planète ...etc. (M. I. A. FAKOREDE,2002). La péjoration climatique met les paysans dans l'incertitude presque totale. Ce qui les oblige à tâtonner dans leurs activités et à rechercher les palliatifs à travers les aménagements et les adaptations.

5.6.4.3- Limites liées aux aménagements consacrés aux ressources en eau

Les populations rurales ne connaissent pas les lois en vigueurs en matière de l'eau et ont un très faible niveau d'informations sur les normes hygiéniques et sanitaires internationales en matière de l'eau.

Pour assainir l'eau, les paysans utilisent les substances telles que l'alun, le kaolin... Ces traitements n'obéissent à aucune norme sur le plan sanitaire. Ce qui pourrait être à l'origine de plusieurs maladies provoquées par les effets de ces substances sur l'organisme.

L'aménagement des mares et sources (par le PGTRN) se limite seulement à deux arrondissements sur les sept de la commune de Boukombé (Natta et Boukombé-centre).

Les ouvrages tels que les puits à grand diamètre, les pompes -- forage, sont gérés par des comités constitués au niveau des quartiers ou des villages. Les postes sont bénévoles. Le responsable est souvent une femme appuyée par un trésorier. L'eau n'est pas vendue. Mais tous les habitants du quartier ou du village usagers de l'ouvrage souvent connus par le comité, doivent payer une cotisation par mois qui varie de 100F à 200F selon l'ouvrage et le nombre d'usagers c'est à dire l'effectif de la population du quartier ou du village. Lorsqu'un étranger ou un individu d'un autre quartier ou village vient chercher de l'eau à l'ouvrage sans permission du responsable, il est amandé et doit payer le double de la cotisation mensuelle. Les recettes

provenant de la cotisation mensuelle servent à l'entretien des équipements : achat de cordes, de sceaux, réparation de treuil, de poulie, achat ou réparation des pièces de rechange pour les pompes.

La mauvaise gestion à laquelle on assiste dans la plupart des cas explique l'abandon des ouvrages en panne. Elle résulte souvent de l'absence, la disponibilité ou la mauvaise organisation des comités de gestion dans certains villages ou localités. Les ouvrages à gérance privée tels que les puits traditionnels, les pompes à domicile d'adduction de la SBEE sont mieux entretenus. En somme on note la faible mobilisation des populations rurales pour la gérance des ouvrages.

5.7- Stratégies d'adaptation aux contraintes hydriques

Les populations rurales de la commune de Boukombé ne sont pas restés inactives face aux contraintes hydriques auxquelles elles sont affrontées. Les stratégies d'adaptation concernent surtout les pratiques culturales largement épiloguées par GNITONA Patient (2000) et NATTA N. K. Justin (1999). Ces stratégies sont de plusieurs ordres à savoir :

5.7.1- Billonnage cloisonné

Les cloisons sont confectionnées perpendiculairement à la pente afin de permettre à l'eau de pluie collectée dans les sillons de s'infiltrer pour alimenter les cultures. Plus la pente est forte, plus les cloisons sont rapprochées. Les cloisons sont en fait des billons dont la hauteur est légèrement supérieure à celle des autres (voir Figure 34).

Figure 34 : Schéma du Billonnage cloisonné Source : PGRN, 1995, cité par GNITONA P. 2000, page 55.

L'installation a lieu en début de saison pluvieuse (mai juin ). Le dispositif reste en place sur une saison de culture. A chaque nouvelle saison, il faut réarranger les billons. Elle permet selon les paysans de freiner le ruissellement de l'eau en favorisant le dépôt d'éléments nutritifs pour les cultures. En freinant le ruissellement de l'eau de pluie, elle stagne dans les billons en s'infiltrant progressivement pour alimenter les cultures.

5.7.2- Billons perpendiculaires et parallèles à la pente

Lorsque la pente est faible ou nulle, les paysans font des billons qui sont parfois gros ou minces. Ils sont disposés sous forme de T (confère Figure 35). Dans le premier cas, les billons sont orientés dans le sens contraire à la pente. Dans le second cas, les billons sont parallèles à la pente. Ici, deux aspects sont pris en compte par les paysans de l'Atacora en général et de Boukombé en particulier: la taille des billons et leur orientation.

En effet, lorsque les billons sont perpendiculaires à la pente et minces, le paysan prévoit ainsi une éventuelle irrégularité des pluies au cours de la saison agricole. Autrement dit, cette disposition permet à l'eau tombée si infime soit-elle de stagner dans les sillons en s'infiltrant progressivement. Ceci entraîne du coût une bonne alimentation des cultures. De même, la réalisation des billons minces est une garantie supplémentaire pour les cultures car leurs racines arrivent à atteindre facilement les réserves d'eau.

La disposition des billons parallèles à la pente favorise en cas de pluviométrie exceptionnelle, l'évacuation des excès d'eau. Dans ce cas les billons sont gros. La raison évoquée par les paysans est qu'elle évite le pourrissement des racines et une destruction des billons en cas d'inondation.

Figure 35: Un champ sur un flanc d'une colline à Koutagou. Observez les billons perpendiculaires et parallèles à la pente.

Source : Cliché IDIETI M. E. Boukombé 2003

Dans les zones sujettes à l'inondation, les paysans font le buttage. Ici, la terre est amoncelée en buttes contiguës disposées perpendiculairement ou parallèlement au sens de la pente. Il empêche le pourrissement des racines des cultures en cas de pluviométrie exceptionnelle.

L'eau est piégée entre les sillons des buttes. En formant des cuvettes, une partie de l'eau s'infiltre pour alimenter la nappe phréatique. L'eau restante permet aux buttes de garder longtemps leur humidité en favorisant une bonne alimentation des cultures.

5.7.3- Canaux d'évacuation et de retenue d'eau.

Il s'agit d'une pratique culturale qui consiste à réaliser une suite de billons disposés sous fourme de deux "T". Les pieds des billons constituent des canaux d'évacuation des eaux. Ces canaux sont orientés selon le sens de la pente. En aval du canal, le paysan construit un gros billon dont la hauteur est supérieure aux autres billons. La réalisation des canaux d'évacuation suivant la dénivellation du terrain vise essentiellement deux objectifs essentiels.

Premièrement: La disposition des billons et leur taille (légèrement élevée) permet en cas de déficit pluviométrique la stagnation des eaux tombées. Les cultures profitent ainsi de cette humidité pour croître normalement.

Deuxièmement: Les billons et les canaux d'évacuation favorisent une meilleure circulation des excès d'eau en cas de pluviométrie exceptionnelle. Cette pratique culturale démontre que les paysans sont très prévoyants vis-à-vis des fluctuations qui surviennent au cours de la saison agricole.

5.7.4- Casiers de cultures ou cultures en terrasses

Les casiers de cultures sont confectionnés sur les sols squelettiques à forte proportion de cailloux et de graviers sur faible pente. De petits billons sont ensuite réalisés à l'intérieur pour les semis. La réalisation des casiers de cultures permet à l'eau collectée d'alimenter non seulement la nappe phréatique mais aussi de s'infiltrer en alimentant ainsi les cultures.

Figure 36: Cultures en terrasses à Kounawhongou. Observez la disposition des casiers de cultures

Source : Cliché IDIETI M. E. Boukombé 2003

5.7.5- Les collecteurs d'eau

Il s'agit d'un canal qui prend départ à proximité d'un tata, évoluant dans le sens de la pente pour aboutir à environ 20 m après à un bassin avec ados en aval. Le canal collecte des eaux provenant de la plate-forme pour les diriger vers le bassin (Figure 37). L'installation des collecteurs d'eau se fait dès les premières pluies. Cette technique endogène pratiquée depuis des lustres permet d'éviter la destruction des cultures de case par les eaux provenant de l'amont. Ainsi l'eau qui stagne dans le collecteur s'infiltre progressivement entraînant du coup une meilleure croissance des cultures se trouvant derrière l'ados et en aval. Donc en collectant l'eau, les paysans aménagent le versant pour atténuer l'érosion hydrique. Ces eaux en s'infiltrant permettent une recharge de la nappe phréatique. Autrement dit, les techniques de récupération de l'eau de ruissellement visent à lutter contre la brièveté du ruissellement par captage de l'eau sur les versants et leur concentration vers les creux de la topographie.

 

1- Tata

2- Canal

3- Ados

Figure 37 : Schéma d'un collecteur d'eau

Source : PGRN, 1995, cité par GNITONA P. 2000, page 60.

5.7.6- Dispositif en nids d'abeilles

La technique consiste à amonceler de la terre en disposant les pierres de manière circulaire ou rectangulaire, de façon à former au centre des petites cuvettes qui piègent l'eau (Figure 38 a et b). L'installation intervient après les premières pluies au moment du labour. Les cuvettes formées piègent l'eau en favorisant son infiltration.

~t.ID-"~ t ~

a

4'

Ak

1- Cuvette

2- Pierres

Figure 38a : Schéma de casiers de cultures ou cultures en nids d'abeilles Source : PGRN, 1995, cité par GNITONA P. 2000, page 61.

Figure 38b : Casiers de cultures ou Nids d'abeilles. Observez les rangers de pierres

perpendiculaires et parallèles à la pente. L'intérieurs des casiers portera les

cultures et piégera l'eau.

Source : NATTA N. J. (1999) page 50.

5.7.7- Les haies d'Andropogon gayanus

Il s'agit de bandes enherbées, longues de trente à cinquante mètres orientées perpendiculairement à la pente .Ces haies constituent selon eux des barrages dans le champ. Elles freinent ainsi le ruissellement favorisant l'infiltration des eaux.

En somme, les stratégies d'adaptation mises en oeuvre par les populations rurales de la commune de Boukombé sont relativement efficaces. Elles répondent à des objectifs fondamentaux à savoir : lutte anti-érosive et adaptation des cultures en fonction des contraintes hydriques et climatiques. Elles tiennent compte également de la variabilité interannuelle des pluies.

Il faut noter que les contraintes hydriques et climatiques n'expliques pas exclusivement l'élaboration des stratégies d'adaptation endogènes des communautés paysannes de Boukombé; les contraintes d'ordre géomorphologique, orographique et pédologique se combinent à celles hydriques et climatiques pour amener les populations à réagir.

Conclusion et quelques approches de solutions

Les investigations sur les ressources en eau et leur gestion par les communautés rurales de la commune de Boukombé ont permis d'appréhender les spécificités de ladite commune en matière d'eau. La méthodologie adoptée a consisté en la consultation documentaire, les travaux de terrain et le traitement des données collectées.

La recherche documentaire nous a conduit à consulter les fichiers d'un certain nombre de bibliothèques et centres de documentations de la place. Les enquêtes auprès des populations rurales et les observations directes ont été les principales rubriques du travail de terrain. Les données ainsi recueillies ont été traitées et analysées.

L'analyse des fondements socio-économiques et géologiques des paysages de la commune de Boukombé, des caractéristiques hydrogéologiques, pédologiques et climatiques ont permis de se rendre compte que la commune de Boukombé bénéficie d'une bonne disponibilité en eau et d'une grande gamme de savoirs endogènes en rapport avec les ressources en eau.

La commune bénéficie d'une pluviométrie favorable répartie suivant un régime uni-modal. Elle est marquée par une variabilité climatique qui influe sur les ressources en eau. Son réseau hydrographique est assez dense, répartie sur trois petits bassins (Koumangou, Magou et Kéran) et caractérisé par un régime saisonnier de trois mois de hautes eaux. La potentialité des eaux souterraines est favorable à Boukombé avec 187 ouvrages enregistrés en 2002.

La population de la commune de Boukombé détient diverses croyances, connaissances, attitudes et pratiques populaires relatives à l'eau. Les interdits servent à la réglementation des usages et à la protection des ressources. Ainsi les sécheresses, l'inefficacité des rituels, la disparition des sources et cours d'eau seraient les répercutions des mauvais comportements des hommes à l'endroit de leurs semblables, des ancêtres, des divinités et de la nature.

Les recherches sur la disponibilité des ressources en eau, des modes de gestion de l'eau par les paysans et la perception paysanne en matière de l'eau ont permis d'identifier les problèmes qui minent la satisfaction des besoins en eau dans la commune de Boukombé. Ces problèmes sont d'ordre écologiques, culturels, socio-économiques et juridico institutionnels.

Il s'agit en résumé de :

- l'érosion hydrique,

- le vidage et assèchement précoces des cours et plans d'eau. Ce qui entraîne le manque précoce d'eau d'abreuvement des animaux ; les animaux en divagation se perdent à la recherche de l'eau et meurent de soif,

- le tarissement précoce des mares, sources et puits ; les femmes sont obligées de recourir aux trous d'eau dans les lits secs des cours d'eau.

- le faible équipement des zones rurales reculées et au niveau technologique.

- l'ignorance ou la faible connaissance des lois en vigueur en matière de l'eau, des normes hygiéniques et sanitaires internationales,

- la faible mobilisation des populations pour la gérance des ouvrages,

- et le manque de personnes compétentes en maintenance des équipements hydrauliques. En cas de pane les paysans sont obligés de rendre jusqu'à Natitingou à la recherche d'un technicien.

Au regard de tout ce qui précède, un certain nombre de suggestions ont été formulées à l'endroit des autorités locales et des partenaires au développement pour une satisfaction optimale des besoins en eau de la population de Boukombé.

Renforcer les capacités de gestion des ressources en eau, des populations rurales.

G Afin de renforcer les capacités de connaissance en matière de gestion des ressources en eau , il faudrait informer les populations rurales des lois nationales et des normes hygiéniques et sanitaires internationales ;

G La formation d'une équipe de dépannage des équipements d'ouvrages hydrauliques s'avère indispensable. Cette équipe devra être disponible en permanence dans la commune et faire des contrôles périodiques des ouvrages ;

G Une sensibilisation dans le but de faire comprendre aux populations de Boukombé les entraves au développement de l'habitat dispersé et les avantages de l'habitat groupé s'avère nécessaire afin de les inciter à construire désormais en habitat groupé.

Améliorer la couverture des besoins en eau de la commune :

La commune de Boukombé bénéficie d'une importante quantité de pluie par an. Il s'avère nécessaire de trouver des systèmes de rétention d'eau de pluies pour faire face aux vicissitudes hydriques de la sécheresse. Ainsi on pourrait:

G Créer des réseaux d'adduction d'eau dans les chefs-lieux d'arrondissements

G Faire des aménagements adéquats des mares et sources existant dans tous les arrondissements de la commune sont indispensables pour leur conservation et leur valorisation.

G Promouvoir et vulgariser les citernes communautaires ou privées au niveau des populations rurales.

G Promouvoir des retenues d'eau à usage pastorale en certains points des cours d'eau de la commune. A cet effet, sur la base de nos travaux de terrain et en se servant de la carte topographique, Feuille NC - 31 XIII, SANSANNE-MANGO et NC - 31 XIV, NATITINGOU, à 1/200000, quelques endroits favorables à la réalisation des retenues d'eau ont été relevés ; il s'agit des sections des cours d'eau au niveau des localités suivantes : Koubéntiégou -- Takontchienta (Tabota), Dimansouri -- Dipoli (Dipoli), Dipokorfontri -- Koukoua (Natta), Kouargou (Boukombé).

G Innover un dispositif de recueillement de l'eau de pluie sans l'utilisation des toitures. Le dispositifs pourrait être constitué de :

- une citerne,

- un ou des entonnoirs munis de filtres (ces entonnoirs devront être déplaçables en cas de besoin de nettoyage ou de remplacement),

- une ou des plaque en métal inoxydable convexes et inclinées de manière à acheminer de l'eau vers l'entonnoir. (Figure 39)

Citerne

Plaque de

recueillement d'eau de pluie

Entonnoir

Filtres --

Figure 39 : Dispositif d'un système de recueillement d'eau de pluie sans utilisation de toiture de maison

Bibliographie

1- BALESTE, M. (1987): La terre notre planète. Edition Armand colin, paris, 288p.

2- BOKONON-GANTA, B. E (1991) : Les sources de l' ethnoclimatologie : Application à la région du golf du bénin. Publication de l'Association Internationale de Climatologie. Vol 4, 1991 ; PP 249-257.

3- BOKONON-GANTA, B. E. (1987) : Les climats de la région du Golf du Bénin (Afrique de l'Ouest). Thèse du doctorat de troisième cycle en climatologie; Université de Paris IV -- SORBONNE; 226 pages + Annexes.

4- BOKONON-GANTA, B. E. ; IDIETI M. E. (2004) : Perception des éléments du temps et du climat par les communautés paysannes de l'Atacora : Cas des bstammaribc de Boukombé . Article de publication, UAC, Avril 2004 ; 15 pages.

5- BOKONON-GANTA, B. E. ; BOKO M. ; PERARD J. (1990) : Contraintes climatiques et croyances en Afrique tropicale : Essai d'ethnoclimatologie. Publication de l'Association Internationale de Climatologie. Vol 3, 1990 ; PP 163-171.

6- CENATEL -- Cotonou (2003) : Carte de végétation du Bénin à 1/200000

7- DH (2000) : Vision eau Bénin 2025. Cotonou, janvier 2000 ; 28 pages.

8- FAKOREDE, M. I. A. (2002): Gestion des ressources en eau par les communautés rurales de la sous-préfecture de Ouèssè ; Mémoire de maîtrise, UAC/FLASH/DGAT; 83 pages.

9- GEORGE. P. (1984) : Dictionnaire de la géographie Sème édition PUF, Paris 484 pages.

10- GNITONA P. (2000) : Stratégies d'adaptation aux contraintes hydriques et climatiques chez les Betâmmaribe de l'Atacora. Mémoire de maîtrise; D.G.A.T./ FLASH / UNB, 8 lpages

11- IGN-Cotonou (2003) : Carte topographique, Feuille NC - 31 XIII, SANSANNE-MANGO et NC - 31 XIV, NATITINGOU, à 1/200000.

12- INRAB -- Cotonou (2003) : Carte pédologique de reconnaissance du DAHOMEY, Feuille TANGUIETA, à 1/200000.

13- INSAE -- Cotonou : RGPH, 1992

14- Les initiatives françaises en faveur des populations défavorisées dans le domaine de l'eau, (2001) ; Revue des spécialistes de l'environnement, TSM (Technique -- Science -- Méthode), AGHTM , 156 pages.

15- MISD / DGAT, (2001) : Atlas monographique des communes du Bénin ; Cotonou, Planurba, PP 1/18 -- 2/18.

16- MSP /SNIGS, (2003) : Statistiques sanitaires des départements de l'Atacora
et de la Donga ; années 2000 et 2001. Cotonou, 2003.

17- NATTA N. K. J. (1999): Tradition et développement: occupation et organisation spatiale chez les bstâmmaribc du Nord -- Bénin. Mémoire de Maîtrise; UNB/FLASH/DGAT. 148 pages.

18- N'TCHA, K. J. (1990): Bases anthropologiques de la dispersion de l'habitat dans le Bénin septentrional: le cas otâmmari. Mémoire de DEA; Institut des sciences de l'environnement, Université CHEKH ANTA DIOP de Dakar, 84 pages.

19- OBRGM -- Cotonou (2003) : Carte géologique, Feuille SANSANNE-MANGO et NATITINGOU, à 1/200000.

20- PADIC-Boukombé, (2002): Etude sur la couverture en infrastructures d'hydraulique et d'assainissement dans la sous-préfecture de Boukombé. Rapport final, Mars 2002, 37 pages + Annexes. Par l'ONG Alpha et Oméga Environnement / PGTRN.

21- Projet 46' et 5ème FED (1985) : Hydraulique villageoise dans les provinces de l'Atacora, du Mono et de l'Ouémé. Apport final. 10, rue Renault 94700 Maison-Alfort, France ; 236 pages. + Annexes.

22- Rapport de Prospection Hydrogéologique et géophysique dans 10 villages de la sous-préfecture de Boukombé. Maître d'ouvrage : Sous-préfecture ; Maître d' oeuvre GBATI NIKABOU Lantan ; 6 pages +Annexes ; Boukombé 2002.

23- RAPPORT SUR LE DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE, (1999) : le développement des infrastructures en Afrique; publié pour la Banque Africain de Développement ; éd. ECONOMICA, 245 pages.

24- SOGREAH, SCET (1997): Stratégie nationale de gestion des ressources en eau du Bénin. SOGREAH Ingénierie -- SCET -- Tunisie, Mars 1997.

ANNEXES

2-3-4- Les jours de la semaine.

Université d'Abomey-Calavi (UAC)

Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH)

Département de Géographie et Aménagement du Territoire (DGAT)

V- QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX PAYSANS

Thème: Les ressources en eau et leur gestion par les communautés rurales de Boukombé. Cadre: Recherche pour la maîtrise en Géographie et Aménagement du Territoire (GAT).

I- IDENTIFICATION DE QUESTIONNAIRE

1-1-N°:

1-2- Arrondissement. 1-3- Village / Quartier.

1-4-Date. 1-5- Heure: 1-5-1- Début 1-5-2- Fin
1-6-Enquêteur:

1-6-1- Nom .1-6-2-Prénom

1-6-3- Langue maternelle 1-6-4- Fonction habituelle

1-6-5- Adresse.

1-7- Enquêté:

1-7-1- Nom

1-7-3- Surnom ou / et Nom fort.

1-7-4- Age

.1-7-2- Prénom

 
 
 
 
 
 
 
 

1-7-6- Résidence habituelle.

1-7-7- Langue maternelle.

1-7-8- Langue utilisée pour les réponses:

II- REPERES SPATIAUX ET TEMPORELS PAYSANS

2- 1- Astronomie:

2-1-1-Le soleil

2-1-2- La lune

2-1-3- Les étoiles

2-1-4- Les astres

2-1-5- L'univers.

2-1-6- La mer:

2-1-7- La terre:

2-1-8- Le ciel:
2-2- Les points cardinaux:

2-2-1- le Nord

2-2-2- le Sud

2-2-3- d'où se lève le soleil?

2-2-4- où se couche le soleil?
2-3- Désignation du temps:

2-3-1- Le jour:

2-3-2- L'heure:

2-3-3- La semaine.

2-3-4-1- Lundi.

2-3-4-2- Mardi.

2-3-4-3- Mercredi

2-3-4-4- Jeudi.

2-3-4-5- Vendredi.

2-3-4- 6- Samedi.

2-3-4-7- Dimanche.

2-3-5- citez les marchés qui sont importants pour vous.

2-3-6- citez les grandes fêtes qui sont importantes pour vous. (précisez les dates ou / et

périodes)
·

2-3-7- Le mois

2-3-8- Les mois de l'année: a)

b)

c)

d)

e)

f)

g)

h)

i)

J)

k)

1)

2-3-9- L'année

2-3-9-1- Les types d'année: a)

b)

c)

III- RESSOURCES CLIMATIQUES

trm = terminologie; crx = caractéristiques; vrt = variantes ou types; frc = fréquence; drt = durée int = intensité

3-1- Les éléments du temps et du climat:

3-1-1- la chaleur: 3-1-1-1- tins/

3-1-1-2- crx/

3-1-1-3- vrt/

3-1-2- le vent: 3-1-2-1- tis/

3-1-2-2- crx/

3-1-2-3- vrt/

3-1-2-4- drt/

3-1-2-5- frc/

3-1-3- la pluie: 3-1-3-1- tins/

3-1-3-2- crx/

3-1-3-3- vrt/

3-1-4- le tonnerre: 3-1-4-1- fii/

3-1-4-2- crx/

3-1-5- la foudre: 3-1-5-1- tins/

3-1-5-2- crx/

3-1-5-3- vrt/

3-1-6- le froid: 3-1-6-1- tins/

3-1-6-2- crx/

3-1-6-3- vrt/

3-1-7- la rosée: 3-1-7-1- tins/

3-1-7-2- crx/

3-1-7-3- vrt/

3-1-8- le brouillard: 3-1-8-1- tipi/

3-1-8-2- crx/

3-1-8-3- vrt/

3-1-9- les nuages: 3-1-9-1- tins/

3-1-9-2- crx/

3-1-9-3- vrt/

3-1-9-0- l'orage : 3-1-9-0-1- tins/

3-1-9-0-2- crx/

3-1-9-0-3- vrt/

3-1-9-1-autres (poussière, grêle, grêlons, ....etc) précisez

3-2- L'articulation saisonnière:

3-2-1- La saison sèche: 3-2-1-1- tipi/

3-2-1-2- vrt/

3-2-1-3- crx/

3-2-1-4- dur/

3-2-1-5- int/

3-2-1-6- sign. préc. Démar./

3-2-1-7- sign. préc. Fin./

3-2-2- La saison des pluies: 3-2-2-1- tipi/

3-2-2-2- vrt/

3-2-2-3- crx/

3-2-2-4- dur/

3-2-2-5- int/

3-2-2-6- sign. préc. Démar./

3-2-2-7- sign. préc. Fin./

3-2-3- Autre (précisez).

IV- RESSOURCES HYDRIQUES

4-1- Identification 4-1-1- Fleuve:

4-1-1-1- Dénomination
4-1-1-2- Qualité: (Cochez les cases appropriées aux réponses)

(précisez)

> Couleur: Claire et limpide Blanche Rouge Autre

> Odeur: Inodore

 

Puante

 

Odeur du terrain sous jacent

 

Autre I I (précisez)...

 
 
 
 
 

(précisez)

Autre

Autre I I (précisez)...

Autre I I (précisez).

Odeur du terrain sous jacent Saveur du terrain sous jacent

4-1-6-4- Eloignement

4-1-7- Etang:

4-1-7-1- Dénomination

4-1-7-2- Qualité: (Cochez les cases appropriées aux réponses)

> Couleur: Claire et limpide Blanche Rouge

(précisez)

Autre

Autre I I (précisez)....

> Odeur: Inodore

Puante

Odeur du terrain sous jacent

Saveur du terrain sous jacent Autre I I (précisez)....

> Saveur: Sans saveur Salée

4-1-1-3- Attributs:

4-1-1-4- Eloignement
4-1-2- Rivière:

4-1-2-1- Dénomination

Autre I I (précisez)...

Autre I I (précisez)...

Odeur du terrain sous jacent Saveur du terrain sous jacent

Autre

Blanche Rouge

Autre I I (précisez)...

Autre I I (précisez)

Odeur du terrain sous jacent Saveur du terrain sous jacent

4-1-2-2- Qualité: (Cochez les cases

> Couleur: Claire et limpide

> Odeur: Inodore

> Saveur: Sans saveurée

4-1-2-3- Attributs:

4-1-2-4- Eloignement
4-1-3- Ruisseau:

4-1-3-1- Dénomination

4-1-3-2- Qualité: (Cochez les cases

> Couleur: Claire et limpide

> Odeur: Inodore

> Saveur: Sans saveurée

4-1-3-3- Attributs:

4-1-3-4- Eloignement
4-1-4- Source:

4-1-4-1- Dénomination

4-1-4-2- Qualité: (Cochez les cases

> Couleur: Claire et limpide

> Odeur: Inodore

> Saveur: Sans saveurée

4-1-4-3- Attributs:

4-1-4-4- Eloignement
4-1-5- Marigot:

4-1-5-1- Dénomination

Puante

Sal

Puante

Sal

Odeur du terrain sous jacent Saveur du terrain sous jacent

(précisez)

Autre I I (précisez)...

Autre I I (précisez)

Puante

Sal

appropriées aux réponses)

Blanche Rouge

(précisez)

Autre

appropriées aux réponses)

appropriées aux réponses)

Blanche Rouge

(précisez)

Autre

4-1-5-2- Qualité: (Cochez les cases

> Couleur: Claire et limpide

> Odeur: Inodore

> Saveur: Sans saveurée

4-1-5-3- Attributs:

Odeur du terrain sous jacent

Saveur du terrain sous jacent

Puante

Sal

4-1-5-4- Eloignement

4-1-6- Mare:

4-1-6-1- Dénomination

4-1-6-2- Qualité: (Cochez les cases

> Couleur: Claire et limpide

> Odeur: Inodore

> Saveur: Sans saveurée

4-1-6-3- Attributs:

Puante

Sal

Autre I I (précisez)...

Autre I I (précisez).

appropriées aux réponses)

Blanche Rouge

(précisez)

Autre

appropriées aux réponses)

Blanche Rouge

Puante

Salé

4-1-11-2- Qualité: (Cochez les cases

> Couleur: Claire et limpide

> Odeur: Inodore

> Saveur: Sans saveur e

4-1-11-3- Attributs:

4-1-11-4- Eloignement
4-1-12- Citerne:

4-1-12-1- Dénomination

Puante

Salé

4-1-12-2- Qualité: (Cochez les cases

> Couleur: Claire et limpide

> Odeur: Inodore

> Saveur: Sans saveur e

4-1-12-3- Attributs:

4-1-12-4- Eloignement

4-1-13- Autre (préciser)

4-1-13-1- Dénomination

(précisez)

Blanche Rouge Autre

Autre I I (précisez)....

Autre I I (précisez)...

Odeur du terrain sous jacent Saveur du terrain sous jacent

Puante

Salée

Autre I I (précisez)....

Autre I I (précisez).

Odeur du terrain sous jacent Saveur du terrain sous jacent

Autre

aux réponses)

Rouge

(précisez)

Autre

(précisez)

Autre

(précisez)

4-1-8-2- Qualité: (Cochez les cases

> Couleur: Claire et limpide

> Odeur: Inodore

> Saveur: Sans saveurée

4-1-8-3- Attributs:

appropriées aux réponses)

Blanche Rouge

Puante

Sal

Autre I I (précisez)...

Odeur du terrain sous jacent Saveur du terrain sous jacent

Autre I I (précisez)...

4-1-8-4- Eloignement

4-1-9- Eau de ruissellement:

4-1-9-1- Dénomination
4-1-9-2- Qualité: (Cochez les cases appropriées aux réponses)

> Couleur: Claire et limpide Blanche Rouge

> Saveur: Sans saveur Salé I Saveur du terrain sousnt Autre

(précisez)..

4-1-7-3- Attributs:

4-1-7-4- Eloignement
4-1-8- Eau de pluie:

4-1-8-1- Dénomination

I I

> Odeur: Inodore

> Saveur: Sans saveur

4-1-9-3- Attributs:

4-1-9-4- Eloignement

4-1-10- Puits:

4-1-10-1- Dénomination
4-1-10-2- Qualité: (Cochez les cases

> Couleur: Claire et limpide

appropriées aux réponses)

Blanche Rouge

Autre

(précisez)

Odeur du terrain sous jacent Saveur du terrain sous jacent

Autre I I (précisez)....

Autre I I (précisez)..

appropriées aux réponses)

4-1-13-2- Qualité: (Cochez les cases appropriées

> Couleur: Claire et limpide Blanche

appropriées aux réponses)

Blanche Rouge

(précisez)

Autre

> Odeur: Inodore (précisez)...

 

Puante

 

Odeur du terrain sous I It I I Autre

 
 
 
 
 
 
 
 
 

4-5- Les maladies liées à l'eau.

> Saveur: Sans saveur Salée Saveur du terrain sous jacent Autre I I (précisez).

4-1-13-3- Attributs:

4-1-13-4- Eloignement

4-2- Les manifestations spécifiques à ces éléments

1 = Fleuve, 2 = Rivière, 3 = Ruisseau, 4 = Source, 5 = Marigot, 6 = Mare, 7 = Etang, 8 = Eau de pluie

9 = Eau de ruissellement, 10 = Puits, 11 = Pompe(SBEE ou Forage), 12 = Citerne, 13 = Autre

4-2-1- Usages:

4-2-1-1- Alimentation: (cochez les numéros des éléments suivant l'ordre de vos utilisations de préférence)

Repas: Boisson: Bain:

Vaisselle:

 

Autre (précisez)

 
 

4-2-1-2- Agriculture:

 

(précisez les cultures, la période végétative)

 

4-2-1-3- Elevage:

 

(précisez les types d'animaux)

 

4-2-2- Méthodes d'approvisionnement

4-3- Eau et croyances religieuses:

4-3-1- Contraintes:

4-3-2- Interdits:

4-3-3- Rites:

4-4- Types d'aménagements consacrés aux ressources en eau:

4-4-1- Protection:

4-4-2- Assainissement.

4-4-3- Conservation:

V- VISION DYNAMIQUE PAYSANNE

5-1- Comment expliquez-vous la formation de:

5-1-1- La pluie:

5-1-2- Les nuages:

5-1-3- Le vent:

5-1-4- L'arc-en-ciel.

5-1-5- Le brouillard:

5-1-6- La rosée.

5-1-7- La foudre:

5-1-8- Le tonnerre.

5-2- Qu'est-ce qui permet de prévoir:

5-2-1- La pluie:

5-2-2- L'orage:

5-2-3- L'harmattan:

5-2-4- La saison des pluies.

5-2-5- Un excédent pluviométrique.

5-2-6- La saison sèche:

5-2-7- Une sécheresse:

5-2-8- Une bonne saison agricole.

5-2-9- Une mauvaise saison agricole.

5-2-10- Une année entière de bonnes récoltes?

5-2-11- Une série d'années de bonnes

récoltes?

5-2-12- Une année de mauvaises récoltes?

5-2-13- Une série d'années de mauvaises récoltes?

5-2-14- Autres (précisez).

5-3- Les saisons se déroulent-elles de la même façon qu'auparavant?

5-3-1- Oui I I Non

5-3-2- Comment?:

5-3-3- Pourquoi?:

VI- EPISODES CLIMATIQUES ET METEOROLOGIQUES EXCEPTIONNELLES

6-1- Les sécheresses:

6-1-1- Terminologies

6-1-2- Caractéristiques:

6-1-3- Variantes:

6-1-4- Intensité:

6-1-5- Années ou repères:

6-1-6- Durée:

6-1-7- La mémoire des sécheresses:

6-1-7-1- Dictons:

6-1-7-2- Proverbes:

6-1-7-3- L'alimentation:

6-1-7-4- Autres (précisez):

6-2- Les excès pluviométriques et inondations

6-2-1- Terminologies.

6-2-2- Caractéristiques:

7-1-1-8- La conservation des produits:

6-2-3- Variantes:

6-2-4- Intensité:

6-2-5- Années ou repères:

6-2-6- Durée:

6-2-7- La mémoire des excès pluviométriques et inondations:

6-2-7-1- Dictons:

6-2-7-2- Proverbes:

6-2-7-3- L'alimentation:

6-2-7-4- Autre (précisez):

6-3- Comment expliquez-vous les variations climatiques?

6-3-1- Dans le village:

6-3-2- Dans la région:

VII- IMPACT DU CLIMAT ET STRATEGIE PAYSANNE

7-1- Influence du climat sur:

7-1-1- Les activités agricoles: A quel moment fait-on:

7-1-1-1- Les feux de savane / forêt?:

7-1-1-2- Le déserbage:

7-1-1-3- Le sarclage:

7-1-1-4- Le billonnage:

7-1-1-5- Le buttage:

7-1-1-6- Les semis (préciser le type de culture):

7-1-1-7- La récolte:

7-1-1-8-1-Les céréales:

7-4-3- Sur le plan rituel ou religieux:

7-1-1-8-2- Les tubercules:

7-1-1-8-3-Les légumineuses:

7-1-1-8-4- Autres (précisez):

7-1-2- Les cheptels (bovins, ovins, caprins, etc...): Précisez.

7-1-3- La transhumance:

7-1-4- Les épizooties:

7-1-5- L'habitation:

7-1-6- L'alimentation:

7-2- Formes d'adaptation humaine aux conditions climatiques:

7-2-1- Pendant l'harmattan:

7-2-2- Pendant les grandes chaleurs:

7-2-3- Au cours de la saison sèche:

7-2-4- Au cours de la saison des pluies:

7-3- Adaptation des activités humaines aux conditions climatiques:

7-3-1- Techniques culturales:

7-3-2- Habitation:

7-3-3- Alimentation:

7-4- Cas d'adaptation aux sécheresses:

7-4-1- Sur le plan cultural:

7-4-2- Sur le plan alimentaire:

7-4-4- Autre (précisez):

7-5- Cas d'adaptation aux excès pluviométriques et inondations :

7-5-1- Sur le plan cultural:

7-5-2- Sur le plan alimentaire:

7-5-3- Sur le plan rituel ou religieux:

7-5-4- Autre (précisez):

Nous vous remercions d'avoir aimablement répondu à nos questions et promettons de faire un bon usage de vos informations.

Grille d'observation (Equipements -- Salubrité)

N° date

Observateur:

Arrondissement

Village ou Quartier

Eléments d'observation

Oui

Non

Observation

Equipements de conservation de l'eau

Jarre

 
 
 

Bassine

 
 

Citerne

 
 

Autres (précisez)

 
 

Niveau d entretien des puis à grand diamètre

Bon état de la margelle

 
 
 

Couvercle existant

 
 

Alentours protégés (zone cimenté et/ou zone désherbée)

 
 

Comités d'entretien existants

 
 

Autres (précisez)

 
 

Salubrité autour des puits traditionnels

Margelle existante

 
 
 

Couvercle existant

 
 

Alentours protégés (zone cimenté et/ou zone désherbée)

 
 

Comités d'entretien existants

 
 

Autres (précisez)

 
 

Salubrité autour des forages

Alentours protégés (zone cimenté et/ou zone désherbée)

 
 
 

Comités d'entretien mécanique existants

 
 

Comités d'entretien d'alentours existants

 
 

Autres (précisez)

 
 

Grille d'observation pour les ressources en eau de surface et souterraine

Date

Observateur:

Arrondissement

Village ou Quartier

Ressources en eau

Paramètres d'observation

AEV

Pompe

Puits moderne

Puits

traditionnel

Barrage

Cours

d'eau

Source

Marigot

Mare

Autre (précisez)

Etat

Bon

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Passable

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mauvais

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Caractères

Tarit

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ne tarit pas

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

S'assèche entièrement

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

S'assèche par endroit

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ne s'assèche pas du tout

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Accessibilité

Distance

Proche

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Loin

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Trop loin

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Voies d'accès

Bonnes

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Passables

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mauvaises

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Usages

Domestique

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Agricoles

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Elevage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Autres

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

ANNEXE 2 a : Quelques données statistiques

1- Moyennes Pluviométriques mensuelles

Périodes

Jan.

Fév.

Mar.

Avr.

Mai

Ju.

Juil.

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Dec.

Totaux

Normale 1931 - 1960

1,5

4,9

18,8

59,1

89,7

122,5

174

210,5

245,5

102,3

20,3

4,8

1053,9

Normale 1961 - 1990

0,6

2,8

23,0

55,4

87,3

121,8

183,6

215,5

223,2

91,9

11,1

4,0

1020,1

Série 1923-2002

0,8

4,4

20,4

58,9

90,8

127,2

188,0

226,6

234,8

97,0

13,2

3,5

1065,8

 

2- Températures (en °C) - Normale climatique (1961 - 1990) station de Natitingou.

Mois

J

F

M

A

M

J

J

Ao

S

O

N

D

Moy. An

Tmax

34,3

36,6

37,2

35,7

33,7

31,4

29,4

29,1

30,2

32,5

34,4

34,2

33,2

Tmini

19,0

20,8

22,8

23,3

22,5

21,4

20,8

20,8

20,4

20,2

18,5

18,5

20,7

Tmoy

26,6

28,7

30,0

29,5

28,1

26,4

25,1

24,9

25,3

26,4

26,4

26,4

27,0

 

3- Insolation (en heures et 1/10) - Normale climatique (1961 - 1990) Station de NATITINGOU

Mois

J

F

M

A

M

J

J

Ao

S

O

N

D

Moy.
An

Insolation

272,4

250,4

246,3

239,6

245,5

207,9

164,2

137,5

161,2

225,7

264,2

257,2

222,1

 

4- Nébulosité - Normale climatique (1961 - 1990) - Station NATITINGOU

Mois

 
 
 

JFMAMJ

 
 
 
 
 

JASOND

 
 

Nébulosité (en
nombre de j ours)

5

5

6

6

6

6

7

7

7

6

5

5

350 300 250 250 150 50

350 350 250 250 150 ,0050

300

250

150

100

50

500 450 400 350 300 250 200 150 50

w ~ Q

g.

500

350 300 250 250 150 50

O

z

300 250 200 150 100

300 250 200 150 50

300 250 200 150 50

1925

1932

500 450 400 350 300 250 200 150 50

 
 
 

350

300 2ao 20o 150 so

 

.,1111111111111111111111111111111111111111

 

L

.,11111111IIIImIIl1111111III

1941

_...,1111111111111111111~~~~~~~IIh,...

--4illllm1o1llllllllllliiih,.

, d 1111111111 I I I 11111111 111111 h.

1926

z

1927

s

1111111111111111111111111111111.

_....idol011111111111111I11111111111111,,

,,,..,dIIIi11110111111IIIIIIIIIIII,..,_

Ilu Ull aIiIl'11111i1I11h..

d 111111111111111111111111111111111111111111 ..

1923

.euIIIIIIIIIIIl1111111 Illlllllllllllllu...

350 300 250 200 150 50

1924

1930

500

450 400 350 300 250 250 150 100 50

1931

1937

1938

$ g. - ô h

w~ a~ a O z

s a

500 450 400 350 300

zso zoo ,so ,00 so

1935

1942

500

450

400

350

300

250

200

,50 -

,00 -

50-

0

A w â A I 1. ô z

1929

uIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII

500

350 300 250 200 150 50

1936

1943

uIII11111111ud111111111111111m,...._

-. w

350 300 250 200 150 50

ANNEXE 2 b : Variabilité pluviométrique mensuelle de 1923 à 2002

1946

1953

1960

500

450

400

 
 
 

500

 
 
 

500

450

 
 

450

400

 
 

350

300

 
 
 

350

300

 
 
 
 

400

350

 

250

200

 
 
 

250

200

 
 
 
 
 

300

250

 
 

150

100

 
 
 

150

100

 
 

1111111111111111111111111111111111,..

 
 
 

200

150

I III0aiIIIII 111111h1ù1

 

50

_....Illlulllll11111ullllllllllllll.

 
 

50

 
 
 
 
 
 

100

50

 
 

500

450

400

350 300 220 00

150

00

50

O 1944

1944

w G g â N O z Q

1945

..1101 I IIIII~IIIIIIIII.

500

450

350 300 250 200

150

00

50

~,I,..IdIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII,.

1951

500 450 400 350 300

220

00

150

100

50

 
 
 
 
 
 
 

Illlllllllllllllf 111,..

 
 
 
 
 

Z. ô z â

1952

.... I,Iiiii IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIh I.

500 450 400 350 300 250 200 150 00 50

.w s '~ g

~ Q ~ Q O z q

1958

500 450 400 350 300 250 200 150 100 500

 
 
 
 
 
 
 

_.,Illluuullllllwtlll III

 
 
 
 

2 a 2 a

1959

..,IIIIIIIIIIIIIIIIIIII Illhllll,...

500 450 400 350 300 250 200 150 100 50

1948

.Iluluuullllllllllllll lllllllllll..

500

450

350 300 250 200 150 00 50

z

1955

500 450 400 350 300 250 200 150 100 50

 
 
 
 
 
 
 

,~~olll~~~~lllllllll~um~,.

 
 
 

.4 gÔ z q

1949

1956

1963

500

 
 

500

450

400

 
 
 

500

450

400

 

450

400

 
 

350

300

 
 

350

300

 
 
 

350

300

 

250

290

_. .. ...Had III.IIIIIIIL."-

 
 
 

250

290

 
 
 

250

290

 

150

100

 
 
 

150

100

IuuluuWIIIIIIIIIIIIII,IIIIII41,._

 
 

150

100

.,Illlluuulllllll.1111111111111._

500

 
 
 

50

 
 
 

50

 

A kg

w â^ 'g ÿ ô z

 
 
 
 
 

1950

1957

1964

500

 
 

500

 
 
 

500

 

450

 
 
 
 

450

400

 
 

450

400

400

350

 
 
 
 

350

300

 
 

350

300

300

250

 
 
 
 
 
 
 

250

200

 
 

250

200

200

150

 
 
 
 
 
 
 
 

150

100

 
 

150

100

100

500 -

 
 
 
 

IIII

 
 
 

500

 
 

500

 
 
 
 
 
 

500 450 400 350 300 250 200 150 100 50

1947

 

1954

500

 

500 450 400 350 300 250 200 150

50

1961

_iII1111..IIIIIII IIIllII1IIIIIIIlIII1,,._

-

g

 
 

.IdIIIIIIdIIIIIIIIIIIIlI1lllllllll.

A w g. 9 â N O z Q

 

1969

500 450 400 350 300 250 200 150 100 50

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

.,IIIIIII11IIIIIIIIIIIIII110011111h1111._

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

n

~

1968

500 450 400 350 300 250 200 150 100 50

 
 
 
 
 
 
 

111I1111111111h 1111111111111

 
 
 
 
 

c. 2 Q

ô

 
 
 
 
 

1965

 
 
 
 
 
 
 

500 450 400 350 300 250 200 150 100 500

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

..IIIIII111111

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

w â 4 .g h z g

1966

500 450 400 350 300 250 200 150 100 500

1967

Illllllllllullllllllllllllllllllllllllllll .

500 450 400 350 300 250 200 150 100 50

p $ .g 4 m m Ô z q

1976

500 450 400 350 300 250 200 150 100 50

 
 
 
 
 
 
 

II~uuIlllIIiIu111III11111111111111

 
 
 
 
 

â 4 A ~ z â

1975

500 450 400 350 300 250 200 150 100 50

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

_.......1111111111111111111111111111111....

 
 
 
 
 
 

500 450 400 350 300 250 200 150 100 500

 
 

1972

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

500 450 400 350 300 250 200 150 100 500

 
 

1973

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

g â g

 
 

1974

500

450

400

350

300

250

200

150

100

500

500

450

400

350 300 250 200

150

100

50

500

450

400

350 300 250 200

150

100

500

150 -

100 _

50 0-

3i

1979

500

450

11111111111111 111111 111111111111

s 'g â ~` o z â

350 300 250 200

1980

idol II

1981

..,IIIuI1l11111111111ulllllllllll11111...

500

450

400

350 300 250 200

150

100

500

1982

1971

...111111..111111111111

500 450 400 350 300 250 200 150 100 50

1978

_ ....11111111111111111111III1111111III111111h..

500

450

350 300 250 200 150 100 500

1985

500

450

350 300 250 200 150 100 500

 
 
 
 

..111116...1101111111111100101111111..

 
 
 
 
 

IWAlk

 

......lllllllllllllllll 1111..

1970

500 450 400 350 300 250 200 150 100 50

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

_....11111III11dii1IIII11IIIIIIIl111111.

 
 
 
 
 
 
 

c Q

1984

500 450 400 350 300 250 200 150 100 50

 
 
 
 
 
 
 
 
 

11I1uulll 11111111111111.

 
 
 
 

A â ô z

500 450 400 350 300 250 200 150 100 50

500

450

400

350 300 250 200

150

100

50

500

450

400

350 300 250 200

150

100

50

1986

 

1992

 
 

500

 
 

500

 
 
 

500

450

 
 

450

 
 
 

450

400

350

 
 

400

350

 
 
 

400

350

300

250

 
 
 

300

 
 
 
 

300

250

200

150

dlIIIIIIlllllllIIlIIIIIli1._

 
 
 

200

200

150

 

iIlllllllll11llllllll11llllllu.,,..

 
 

200

150

100

50

 
 
 

100

50

 
 
 
 

100

50

1998

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1987

500

 

500

450

400

1993

 

500

450

400

1999

450

400

 
 

350

300

 
 

350

300

 
 
 

350

300

 
 

250

200

 
 
 

250

200

 
 
 

250

200

1111111111111111111

 

150

100

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150

100

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50

 
 
 

50

 
 
 

50

 
 

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8

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1990

 

500

 
 
 
 

500

 

450

 
 
 
 
 

450

400

400

350

 
 
 
 
 

350

300

300

250

 
 
 
 
 

250

200

200

150

 
 
 
 
 

150

100

100

50

 

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1996

muullloloi111llllllllll1llll.

.... ,01110011111111111111hh._

dlllllulllll1llllnllllll11101111h

1994

1989

â 4 A l h 80 n

1997

Koutchatawhongou

1000

1041

4

3

75%

Zongo

1428

1487

6

2

33%

NATTA

DipokorFontri

498

518

2

1

50%

Koucointiégou

258

269

1

2

200%

Koudogou

734

764

3

1

33%

Koukoua

1079

1123

4

2

50%

Koumagou Batchaba

494

514

2

1

50%

Kounacogou

840

874

3

2

67%

Kounagningou

948

987

4

1

25%

Kouporgou

691

719

3

1

33%

Koutangou

841

875

4

2

50%

Kouwonatougou

806

839

3

0

0%

kouwontchirgou

579

603

2

2

100%

TABOTA

Dikouani

488

508

2

1

50%

Dipintakouani

677

705

3

5

167%

Koubègou

574

598

2

2

100%

Koubéntiégou

1539

1602

6

3

50%

Koudadagou

557

580

2

3

150%

Koukohgou

730

760

3

2

67%

Koukotougou

312

325

1

2

200%

Tabota cente

1044

1087

4

1

25%

Takontchieinta

1127

1173

5

1

20%

Tatouta

658

685

3

2

67%

Yatié

579

603

2

4

200%

5- Répartition du nombre de villages par tanche de taux de couverture et par arrondissement

Arrondissements

T < 75% Inadéquation

75%<T<98%
Moyenne
adéquation

T > 98 % Adéquation

Nbre

%

Nbre

%

Nbre

%

Boukombé

14

88%

1

6%

1

6%

Dipoli

5

83%

0

0%

1

17%

Korontière

6

86%

0

0%

1

14%

Koussou

5

56%

0

0%

4

44%

Manta

4

36%

3

27%

4

36%

Natta

9

82%

55%

0

0%

2

18%

Tabota

6

1

9%

4

36%

Total

49

69%

5

7%

17

23%

ANNEXE 3 a : ONOMASTIQUE

D'où vient le nom Boukombé ?

Autrefois il y avait beaucoup d'afzelia africana au centre actuel de Boukombé où se trouve actuellement la mission catholique. Le tout premier marché s'animait au pied d'un gros afzelia africana. Lorsque le colon est arrivé, il demanda le nom du milieu. Les populations de répondre dirent : «bukommù» en ditammari qui signifie afzelia ; et le colon entenda et nota «Boukombé».

D'où le nom Koukombé.

Par ailleurs, par erreur et ignorance, il n'est pas rare d'entendre « BOUKOUMBE » et de voir dans certains documents ou sur certaines plaques indicatrices le mot BOUKOUMBE pour désigner cette même entité administrative (Boukombé). Le vrai nom et mot juste est "BOUKOMBE".

D'où vient le nom Korontière ?

Autrefois, un groupe de Betammaribe fuyant la guerre des cavalières bariba de kouandé ce sont réfugiés derrière les collines de korontière.

Lorsque les M'bèlimè venant de cobly et les Lamba venant du Togo sont arrivés à ce niveau, les betammaribe leur ont fait part de la présence des guerriers cavaliers de l'autre côté de la montagne et leur ont dit de rester avec eux et ensemble ils seront plus forts pour combattre les guerriers cavaliers. Les trois groupes ayant accepté de coopérer, les betammaribe ont dit "tikuantchian" ce qui veut dire "Nous serons plus lourds c'est-à-dire plus important et plus fort".

Ainsi, peut-être pour une prononciation plus facile la population de Boukombé appelle Korontière "Dikuantchian" qui est le nom plus connu dans la commune de Boukombé. Le terme Korontière serait alors le nom franchisé du terme "Dikuantchian".

D'où vient le nom du village Dikoumini ?

Autrefois, il y avait assez d'animaux féroces dans la zone où est installé actuellement la village de Dikoumini. On ne pouvait traverser la zone sans rencontrer un animal féroce. Les chasseurs de l'époque avaient de la peine à mener leur activité dans la région. Mais avec le temps et la disparition de la faune les populations se sont installées dans la région notamment les M'bèlimè. Pour conserver en mémoire la jadis existence d'animaux féroce dans la zone, ils

ont donné le nom «dikpimini » en M'bèlimè, qui signifie en français le marigot des bêtes féroces. Ce nom aurait été transformé en « dikoumini » pour peut être faciliter l'appellation.

Annexe 3 b : QUELQUES SCHEMAS REFERENTIELS

Réseau de distribution en PVC Longueur totale en 1998 : 5,4 km

Figure 1 : Schéma hydraulique du système d'AEP de Boukombé

Source : SBEE -- Boukombé : Plan d'investissement --Système d'APE de Boukombé; Plan directeur eau; Janvier 2000, 23P + Annexes.

AVANT I PiZ E

HnrAIR6C lNr PtiEnia66/1 - vr

MG Ye il-Ine/41c[12C

Figure 2 : Dispositifs techniques d'aménagement d'une mare.

Source : ONG a et n Environnement -- Site de Boukombé (2002) 20

20 Extrait du document annexe du Rapport de Suivi et Contrôle Technique des travaux d'Aménagement des Mares et Sources, Septembre 2002.

i

Source

Nappe phréatique

Captage de source

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Figure 3 : Dispositifs techniques d'aménagement d'une source. Source : ONG a et S2 Environnement -- Site de Boukombé (2002) 21

I

17,

Figure 4 : Dispositifs techniques d'aménagement d'une source. Source : ONG a et S2 Environnement -- Site de Boukombé (2002) 22

21 Extrait du document annexe du Rapport de Suivi et Contrôle Technique des travaux d'Aménagement des Mares et Sources, Septembre 2002.

22 Extrait du document annexe du Rapport de Suivi et Contrôle Technique des travaux d'Aménagement des Mares et Sources, Septembre 2002.

Table des matières

Pages

DEDICACES i

REMERCIEMENTS .. ii

Quelques sigles et abréviations iii

Définition des concepts iv

Sommaire

vii

viii

Liste des tableaux viii

VI- Liste des graphiques x

Listedes photos ..................................................................... xi

xi

Introduction 1

VII- I- VIII- Bref aperçu du secteur d'étude IX- 2

II- Problématique 5

III- Objectifs 7

3.1- Objectif principal ......................................................... 7

3.2- Objectifs spécifiques ......................................................... 7

W- Méthodologie

4.1- Approche méthodologique 8

4.2- Collecte des données 9

4.2.1- Documentation

4.2.2- Enquêtes de terrain 10

4.2.2.1- Echantillonnage 10

4.2.2.2- Travaux de terrain 11

4.3- Traitement des données 13

4.3.1- les données statistiques

4.3.2- les données de terrain

4.4- Difficultés rencontrées 19

V- RESULTATS 21

5.1- Facteurs physiques et humains de la gestion des ressources en eau

5.1.1- Fondements géologiques des paysages de la commune de Boukombé

5.1.2- Caractéristiques hydrogéologiques de la commune de Boukombé

21

21

23

 

5.1.3 - Les sols et le couvert végétal de la commune de Boukombé

26

 

5.1.4 - Le climat de la commune de Boukombé

30

 

5.1.4.1- Température et Insolation

30

 

5.1.4.2- Nébulosité, pluviosité et Humidité Relative

31

 

5.1.5- Fondements socio-économiques de la commune de Boukombé

32

 

5.1.5.1- Peuplement

32

 

5.1.5.2-

34

 

5.1.5.3- Les activités agricoles

37

 

5.1.5.4- Perception paysanne du temps et calendrier cultural

38

 

5.1.5.5- Les activités commerciales à Boukombé

41

 

5 2 - Etude des ressources en eau d'origine atmosphérique et de leur variabilité

43

 

5.2.1- La pluie et le régime pluviométrique à Boukombé .....................

43

 

5.2.2- Variabilité interannuelle de la pluviométrie à Boukombé

46

 

5.2.3 - Perceptions paysannes de la variabilité pluviométrique

52

 

5.3 - Etude des ressources en eau de surface et leur variabilité

57

 

5.3.1- Hydrographie de la commune de Boukombé

57

 

5.3.2- Perception paysanne des ressources en eau de surface par les communautés

rurales de Boukombé

61

 

5.3.3- Régime et bilan hydrologique à Boukombé ....................................

62

 

5.4- Bilans d'eau et évaluation des besoins en eau

63

 

5.4.1- L'eau disponible à Boukombé.

63

 

5.4.1.1- La Pluie

63

 

5.4.1.2- Bilan climatique

63

 

5.4.2- Bilan agro-climatique à Boukombé

66

 

X- 5.4 XI- L'élevage à Boukombé et les besoins en eau des animaux

XII-

6

.3-

 

8

5.4.4- Couverture des retenues d'eau agro-pastorales

70

 

5.4.5-

Répartition des ouvrages hydrauliques à Boukombé ..............................

71

5.4.5.1-

Adduction d'eau ..............................................................................

71

5.4.5.2-

Les ouvrages d'hydraulique villageoise à Boukombé .............................

72

5.4.6-

Couverture des besoins en eau des populations à Boukombé ..................

81

5.4.6.1-

Répartition des ouvrages selon la fonctionnalité

82

5.4.6. 2-

Comparaison du besoin en points d'eau et de l'existant réel

83

5.4.7-

Gestion des mares et sources à Boukombé

85

5.4.8-

Gestion populaire des ressources en eau

88

5.4.8.1-

Question de salubrité autour des puits et pompes installés dans la commune de

 
 

Boukombé

88

5.4.8.2-

Approvisionnement en eau à Boukombé

88

2.4.9.3-

Appréciations paysannes de la qualité de l'eau

89

5.5-

Aménagements consacrés aux ressources en eau

91

5.5.1-

Protection populaire des ressources en eau

91

5.5.2-

Equipements de conservation de l'eau et assainissement

91

5.6-

Contraintes et limites liées à la gestion des ressources en eau

93

5.6.1-

Contraintes liées à la gestion des ressources en eau

93

5.6.1.1-

Contraintes liées au climat et à l'eau de pluie

93

5.6.1.2-

Contraintes liées aux ressources en eau de surface et souterraines

94

5.6.1.3-

Contraintes liées à la topographie et à la géologie

96

5.6.1.4-

Contraintes technologiques et sociales

96

5.6.1.5-

Contraintes liées aux rites et coutumes

97

5.6.2-

Les maladies liées à l'eau à Boukombé

97

5.6.2.1-

Les maladies dues à l'eau consommée

98

5.6.2.2-

Les maladies dues à la cohabitation de l'eau avec les habitations

98

5.6.3-

Rites coutumiers liés à l'eau

99

5.6.4-

Limites liées aux formes de gestion endogène de ressources en eau à

100

 

Boukombé ....

 

5.6.4.1-

Limites des supports de l'information liée à l'eau

100

5.6.4.2-

Limites liées aux variations climatiques

101

5.6.4.3-

Limites liées aux aménagements consacrés aux ressources en eau

103

5.7-

Stratégies d'adaptation aux contraintes hydriques

 

104

5.7.1-

Billonnage cloisonné

 

104

5.7.2-

Billons perpendiculaires et parallèles à la pente

 

105

5.7.3-

Canaux d'évacuation et de retenue d'eau

 

106

5.7.4-

Casiers de cultures ou cultures en terrasses

 

107

5.7.5-

Les collecteurs

d'eau

108

5.7.6-

Dispositif en nids d'abeilles

 

109

5.7.7-

Les haies d'Andropogon gayanus

 

110

 

Conclusion et quelques approches de solutions

 

111

 

Bibliographie

 

115






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams