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Les ressources en eau et leur gestion par les communautés rurales de la commune de Boukombe ( nord-ouest du Bénin )

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par M'Po Edouard IDIETI
Université d'Abomey-Calavi (UAC) - Maà®trise de géographie physique 2004
  

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5.4.3- L'élevage à Boukombé et les besoins en eau des animaux

Le paysan de Boukombé intègre parfaitement l'agriculture et l'élevage. On y trouve différents types d'animaux : les bovins, les ovins, le caprins (les cabris et chèvres), les porcins et les volailles (poules, pintades; canards, dindons... etc.) avec respectivement 17389 têtes, 21920 têtes, 29201 têtes, 6554 têtes, 70438 têtes produites par an15. La figure 20 ci-après traduit les proportions des espèces animales élevées à Boukombé.

15 : Moyenne annuelle de la production animale sur 10 ans (de 1991 à 2001). Source : Rapports annuels / Direction de l'Elevage - Cotonou

69

Figure 20 : Production animale moyenne (10 ans)

Source des données statistiques : Direction de l'Elevage, Cotonou, 2003

La figure 20 présente la volaille comme l'espèce animale la plus importante avec 70439 têtes par an soit 48% de production animale totale annuelle. Les animaux consomment évidemment une quantité donnée d'eau chaque jour (tableau XXII).

Tableau XXII : Besoins journaliers en eau des animaux élevés à Boukombé

 

Bovins

Porcins

Petits

ruminants

Volailles

Total

Besoin

moy./Jour/animal

12,5 litres

2,5 litres

1,5 litres

0 llitres

16,6 litres '

moy./an/animal

Besoin 4562,5 litres

912,5 litres

547,5 litres

15

litres

6062,65
litres

Besoin

moy./an/espèce

3

79337,3 m

3

20002 m

3

1205 m

3

2828 m

103372,3 m3 '

Source : Direction de l'Elevage, Cotonou, 2003 et mémento de l'agronome, 4e édition, 1991.

Les besoins en eau des bovins, porcins et petits ruminants varient de la saison sèche à la saison pluvieuse; mais ce critère de saisonnalité n'a pas été différencié ici. Il a été considéré toute saison confondue. Quant à la volaille les besoins en eau varient selon l'âge (3 jours à 5 mois).

70

De l'analyse du tableau XXII, il ressort que les bovins sont les plus gros consommateurs d'eau malgré leur infériorité numérique dans la grille de la production animale annuelle à Boukombé.

5.4.4- Couverture des retenues d'eau agro-pastorales

Les retenues d'eau sont généralement des surcreusements du lit de cours d'eau équipé de déversoirs et de digue à usage pastoral. (Figure21)

Un certain nombre de retenues d'eau d'abreuvement dans la commune de Boukombé pour atténuer la souffrance surtout en saison sèche, des paysans propriétaires de cheptel ont été réalisées.

Figure 21 : Une retenue d'eau à Koumontchirgou. Source : Cliché IDIETI M. E. Février 2003, Boukombé

En effet, vingt (20) retenues d'eau d'abreuvement ont été réalisées sur tout le territoire de Boukombé. Mais ces retenues d'eau sont insuffisantes, mal

réparties et soufrent d'un mauvais état de fonctionnement. Le tableau XXIII montre la répartition des retenues d'eau par arrondissement à Boukombé.

71

Tableau XXIII : Les retenues d'eau dans la Commune de Boukombé.

Arrondissements

Retenues d'eau

Fonctionnelles

Non Fonctionnelles

Totaux

Boukombé

3

4

7

Dipoli

0

0

0

Korontière

0

0

0

Koussoukouangou

0

0

0

Manta

3

2

5

Natta

4

4

8

Tabota

0

0

0

Totaux

10

10

20

Source : CARDER-ATACORA / Secteur agricole -- Boukombé 2003

Le tableau XXIII montre que les retenues d'eau d'abreuvement n'existent que dans trois arrondissements seulement (Boukombé, Manta et Natta). Sur les vingt pour toute la commune, dix, soit 50% sont en mauvais état de fonctionnement.

5.4.5- Répartition des ouvrages hydrauliques à Boukombé 5.4.5.1- Adduction d'eau

La commune de Boukombé dispose d'un seul réseau d'adduction d'eau (SBEE) muni d'un château d'eau avec des bornes fontaines (voir figure 1 en annexe 3b). Ce réseau se trouve dans l'arrondissement de Boukombé-Centre et ne couvre que quelques villages ou quartiers de l'arrondissement (Zongo et Kounadogou). Le tableau XXIV ci-dessous fait le récapitulatif de l'état des abonnées à la SBEE de Boukombé.

72

Tableau XXIV : Répartition et état des abonnés à la SBEE-Boukombé

Zones couvertes

Abonnés
domestiques

Bornes fontaines

Totaux

Actifs

Non actifs

Actifs

Non actifs

Zongo

85

8

1

1

95

Kounadogou

48

2

2

1

53

Totaux

133

10

3

2

148

Source : SBEE, Boukombé 2003

5.4.5.2- Les ouvrages d'hydraulique villageoise à Boukombé

Outre le réseau d'adduction d'eau, la commune de Boukombé dispose des puits et des pompes de forage disséminés sur son territoire. La répartition de ces ouvrages à l'échelle du village, de l'arrondissement et de la commune est traduite par leur localisation géographique (figure 22).

74

Figure 23 : Un puits traditionnel à Takouanta.

Observez au premier plan le puits traditionnel. Source : Cliché IDIETI M. E. Février 2003. Boukombé.

En plus des puits traditionnels, on dénombre les puits à grand diamètre (figure 24).

Figure 24: Un puits à grand diamètre à kouwontchirgou. Source : Cliché IDIETI M. E. Février 2003, Boukombé

75

Des pompes-forage manuelles appelés pompes vertes (Figure25 a), les pompes-forage à pied (Figure 25 b).

Figure 25 a : Pompe verte (manuelle) à Koukouatougou (rabota).

Observez la pompe manuelle appelée pompe verte et une femme en train de pomper de l'eau.

Source : Cliché IDIETI M. E. Novembre 2002, Boukombé

Figure25 b : Pompe à pied à Yatié (Tabota).

Observez la pompe à pied et la fille en chemise blanche en train de pomper de l'eau.

Source : Cliché IDIETI M. E. Novembre 2002, Boukombé

76

et les forages à sec qui sont les ouvrages hydrauliques abandonnés par manque d'eau (figure 26).

Figure26 : Un puits à sec à Kouya (Korontière).

Observez les bouts de bois au-dessus du puits abandonné. Source : Cliché IDIETI M. E. Novembre 2002, Boukombé

Au total cent quatre vingt sept (187) ouvrages d'hydraulique villageoise, hormis les captages de sources, les mares aménagées et les retenues d'eau. La figure 27 illustre la répartition en pourcentage des différents ouvrages à Boukombé.

PGD

28%

SA

1%

MA

7%

PF

45%

PA

PT 1%

FS 4%

RE

9%

111,11,1

-ine=

PF =

Pompes-Forrages

FS

Forage à Sec

 

PGD =

Puits à Grand Diamètre

RE =

Retenue d'Eau

PT =

Puits Traditionnel

SA =

Source Aménagée

PA =

Puits Artisanal

MA =

Mare Aménagés

Figure27 : Répartition des ouvrages selon les types

77

La figure 27 ci-dessus montre les fréquences élevés des pompes - forages (PF), des Puits à Grand Diamètre (PGD) et des taux très faibles des Puits artisanaux (PA), des sources aménagées (SA) et des Puits Traditionnels (PT). Cela démontre que les PF et les PGD sont plus nombreux à Boukombé. Par conséquent les eaux souterraines ne peuvent être atteintes qu'avec les gros moyens à cause de leurs grandes profondeurs et des contraintes géologiques. Le taux des forages à sec (5%) démontre le faible taux de réussite dans la réalisation des ouvrages en particulier les puits à grand diamètre.

L'arrondissement de Koussoukouangou est la zone la plus touchée (50%) (Figure 28), ensuite viennent Boukombé (25%) puis Manta (17%) en raison de leur situation géographique (Chaîne de montagne, zone moutonnée).

Korontière

0%

Boukombé

25%

Dipoli

0%

iliiiiiiiiiiiiiiiiiiill

Kousoukouangou

50%

Tabota

Manta 8%
17%

Natta

0%

Figure 28 : Taux des forages à sec dans la commune de Boukombé

Les ouvrages sont inégalement répartis dans les sept (07) arrondissements de la commune aussi bien en nombre qu'en types d'ouvrages.

En effet les arrondissements de Dipoli, Korontière et Koussoukouangou sont les moins pourvus en ouvrages d'hydraulique villageoise avec respectivement 6%, 7%, et 11%. Les arrondissements les mieux équipés sont ceux de Boukombé et de Manta (23%, 21%). suivis de ceux de Natta (17%) et de Tabota (15%). Cette répartition pourrait être liée à l'effectif de la population dans le cas de Boukombé et Manta. Mais elle n'est pas proportionnelle à la population car l'arrondissement de Tabota est plus peuplé que Natta mais avec moins d'équipements que cette dernière (figure 29).

78

Figure 29 : Répartition des ouvrages (en pourcentage) par arrondissement

La répartition des ouvrages dans la commune de Boukombé n'est pas en adéquation avec les besoins en nombre d'ouvrages d'eau des populations. A l'échelle de l'arrondissement, les ouvrages sont aussi inégalement répartis (Figure 30).

PT

MA SA

Arrondissement de Manta

PF

63%

An-ondissement de Korontière

RE

0%

FS

0%

6% 0% 0% PA

0%

~-.a1llllllllllllllllllllllllll~110

PF

63%

Arrondissement de Kousoukouangou

PA SA

0% 0%

FS PT

23% 4%

ill,~~~~~~11llllllllmu~

MA

0%

PGD

31%

PF

61%

RE

0%

PGD

12%

79

Figure 30 : Répartition des ouvrages selon les types et les proportions par arrondissement On observe globalement la prédominance des pompes-forages (PF) et des puits à grand diamètre (PGD) dans chaque arrondissement. Seul l'arrondissement de

80

Boukombé dispos de tous les types d'ouvrages mais avec prédominance des PGD (43%). Dans les arrondissements de Dipoli, Korontière, Manta et Tabota, on n'observe que les PF et les PGD avec quelques rares puits traditionnels (PT), des retenues d'eau et des forages à sec (FS) à Korontière, Manta et à Tabota. Il faut noter qu'il y existe de nombreuses sources et mares sacrées ou non mais non aménagées. Dans l'arrondissement de Koussoukouangou prédominent les PF avec une forte proportion des FS en raison de la dominance des roches dures (Schistes et quartzites dans la zone). En effet l'arrondissement de Koussoukouangou est presque entièrement situé sur l'un des chaînons du massif de l'Atakora constitué des roches métamorphiques dures (Schistes, quartzites...etc.). Ces chaînons sont des anticlinaux issus du plissement Hercinien qui a généré la chaîne de l'Atakora. Ici également existe de nombreuses sources et mares sacrés ou non mais non aménagées. Quant à l'arrondissement de Natta, ce sont PF et les mares aménagées (MA) qui sont dominants suivis des PGD et de retenues d'eau (RE) et on y note la présence de quelques PT et des puits artisanaux (PA).

Les forages sont aussi caractérisés par leurs profondeurs équivalents aux profondeurs des aquifères. Les statistiques sur les profondeurs par types d'ouvrages ne sont pas disponibles. Toutefois, le nombre de forages (puits et pompes) réalisé par unité géologique et les profondeurs des aquifères par arrondissement ont été relevés sur le tableau XXV.

81

Tableau XXV : Répartition des ouvrages sur les unités géologiques

Unités géologiques

Argilites,
grès

Gneiss

Cambro-cilurien
(schistes)

Micashiste

Quartzite

Profondeurs

Arr.

< 40m

< 40m

< 40 à 60 m

< 40m

40 à 80 m

Boukombé

14%

24%

43%

14%

5%

Dipoli

0%

55%

45%

0%

0%

Korontière

0%

86%

14%

0%

0%

Kousou

0%

59%

12%

18%

12%

Manta

4%

60%

24%

8%

4%

Natta

10%

30%

40%

20%

0%

Tabota

0%

52%

48%

0%

0%

Total

4%

52%

33%

8%

3%

Source : DH, Cotonou 2003

Le tableau XXV révèle que la plupart des forages de la commune de Boukombé reposent sur le gneiss (52%) et le cambro-cilurien (33%) à des profondeurs de moins de 40 m. A l'échelle d'arrondissement, les forages de Boukombé et de Natta sont répartis sur presque toutes les unités géologiques. Alors que ceux de Korontière, Koussoukouangou et Manta se répartissent pour la plupart sur le gneiss, ceux de Dipoli et Tabota se répartissent presque équitablement sur le gneiss et le cambro-cilurien.

En somme, la localisation, le type, le nombre, et la profondeur des ouvrages démontrent qu'ils sont les mieux adaptés au milieu. De toutes les façons ils influencent la couverture des besoins en eau.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King