WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Environnement urbain et changements familiaux au Bénin. Cas des migrants Lokpa de Parakou

( Télécharger le fichier original )
par Moussa YACOUBOU
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Diplôme d'études approfondies, option : gestion de l'environnement 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.4 Insertion socioprofessionnelle des migrants

Le processus d'insertion des migrants est un processus dynamique traduisant la manière dont les migrants arrivent à répondre aux besoins de logement et d'emploi dans leur milieu d'accueil.

L'ancienne génération a réussi son établissement grâce aux activités agricoles et aux petits travaux sur les chantiers de construction de bâtiments publics. Les femmes exercent généralement les activités de transformation comme la fabrication du gari ou le petit commerce : vente d'igname pilée, de fromage de soja , de beignets, de brosse à dent végétale, d'arachide, des fruits saisonniers et du bois de chauffe.

A partir des années 90, les jeunes migrants viennent avec l'idée d'apprendre un métier, même si cet objectif est parfois retardé par les réalités

53

ENVIRONNEMENT URBAIN ET CHAGEMENTS FAMILIAUX

citadines comme les problèmes de logement et la difficulté à trouver un emploi qualifié. Les métiers vers lesquels les jeunes s'orientent sont : la maçonnerie, la couture, la menuiserie, la mécanique auto et moto, la coiffure et la conduite de mototaxi (zémidjan). Un jeune décrit son parcours :

« Quand je suis né à Badjoudè, mon père m'a mis en apprentissage de menuiserie et j'ai refusé. Puis après à l'apprentissage de soudure et ça n'a pas marché. Maintenant j'ai 25 ans. C'est le travail de ferrailleur que j'ai appris et je vais prendre le diplôme cette année. Cette moto, n'est pas la moto de mon grand frère qui m'a amené ici. J'ai une grande soeur qui est mariée à Cotonou. C'est chez elle que je suis allé prendre de l'argent pour acheter cette moto, faire zémidjan avec, et avec cet argent j'irai prendre mon diplôme». (D. K., 25ans, ferrailleur, Zémidjan, célibataire, niveau CE1, Banikanni, 12.08.2006)

Dans le groupe des zémidjan, beaucoup sont des jeunes qui, après avoir appris un métier, exercent temporairement ce métier le temps de réunir la somme d'argent pouvant servir au payement du contrat d'apprentissage ou à leur installation. C'est le cas de cet interlocuteur :

« Je travaille et j'amène 1.500 F par jour au propriétaire. C'est là que je trouve ma part. Quand je travaille, je gagne parfois 2.000 F, 2.500 F, 3.000 F après avoir soustrait l'argent d'essence et celui du propriétaire. Actuellement je suis entrain de chercher 30.000 F pour faire ma libération. Si je trouve cela aujourd'hui, je retourne la moto et je vais prendre mon diplôme. Il y a du soleil, tu es dedans. Il n'y a pas de soleil, tu es dedans, parce que tu veux manger. C'est ce que nous faisons. Tu as appris un métier et tu n'as pas encore pris ton diplôme, si tu manques d'argent, tu iras voler ? C'est pourquoi nous avons vu que c'est mieux de faire du zémidjan. Même si le soleil te frappe, personne ne viendra t'attraper pour dire que tu as volé ». (IBRAHIM Awali, 30ans, coiffeur, zémidjan, célibataire, Ladji Farani, 03.04.2006)

54

ENVIRONNEMENT URBAIN ET CHAGEMENTS FAMILIAUX

Photo 03 : Apprentis menuisiers Lokpa

apprenant chez un patron Lokpa. Photo 04 : Deux jeunes migrants

Lokpa conducteurs de taxi moto

Parmi les jeunes migrants saisonniers on dénombre également ceux venus des villages de Djougou, pour conduire les taxis motos pendant la saison sèche. Un autre groupe encore est constitué de migrants de retour du Nigeria qui ne sont revenus qu'après deux ans de séjour là-bas, avec une moto chacun. Ils s'auto emploient pour réunir la somme d'argent nécessaire pour l'apprentissage d'un métier de leur choix. C'est dans ce groupe socioprofessionnel qu'on dénombre un grand nombre de locataires généralement habitant des chambres à deux pièces.

Les nouveaux patrons en menuiserie, mécanique, couture et maçonnerie, une fois le diplôme obtenu, s'installent à Parakou. Leur installation devient une grande porte d'entrée en apprentissage pour de nouveaux jeunes Lokpa nouvellement venus ou nés dans le milieu d'accueil.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo