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Analyse socio- économique de la filière igname dans la zone périurbaine de Douala au Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Eric Pougoué Ngouzé
Université de Dschang Cameroun - mémoire pour l'obtention du grade d'ingénieur agronome 2010
  

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UNIVERSITE DE DSCHANG

THE UNIVERSITY OF DSCHANG

251698176

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

DEPARTEMENT DE VULGARISTION AGRICOLE ET DE SOCIOLOGIE RURALE

DEPARTMENT OF AGRICULTURAL EXTENSION AND RURAL SOCIOLOGY

ANALYSE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA FILIERE IGNAME DANS LA ZONE PERIURBAINE DE DOUALA

Mémoire présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome

Option : Economie et Sociologie Rurales

Par :

Pougoué Ngouzé Eric

Matricule : 02A088

Avril 2010

UNIVERSITE DE DSCHANG

THE UNIVERSITY OF DSCHANG

251697152

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

DEPARTEMENT DE VULGARISTION AGRICOLE ET DE SOCIOLOGIE RURALE

DEPARTMENT OF AGRICULTURAL EXTENSION AND RURAL SOCIOLOGY

ANALYSE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA FILIERE IGNAME DANS LA ZONE PERIURBAINE DE DOUALA

Mémoire présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome

Option : Economie et Sociologie Rurales

Par :

Pougoué Ngouzé Eric

Matricule : 02A088

Encadreur : Superviseur :

Oben Ako Joseph Tchouamo Isaac Roger, PhD

Ingénieur Agronome Maître de Conférences

Antenne PNDRT / Douala Université de Dschang

Avril 2010

FICHE DE CERTIFICAT ION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL

Je soussigné, Pougoué Ngouzé Eric atteste que le présent mémoire est le fruit de mes propres travaux conduits au Programme National de Développement des Racines et Tubercules sous l'encadrement de Oben Ako Joseph, Ingénieur Agronome à l'Antenne de Douala et, de la supervision de Tchouamo Isaac Roger, Maître de Conférences à l'Université de Dschang.

Ce mémoire est authentique et n'a fait l'objet d'aucune présentation antérieure pour l'acquisition de quelque grade universitaire que ce soit.

Visa de l'auteur Visa de l'encadreur

Date ----------------- Date -------------------

Visa du Superviseur Visa du Chef de Département

Date ----------------- Date -----------------------------

DEDICACE

Je dédie ce mémoire à :

Mon père, Ngouzé Pierre et ma mère Emadé Elisabeth pour tout l'amour et l'attention dont ils m'ont toujours témoigné depuis ma naissance.

REMERCIEMENTS

Je voudrais exprimer ma profonde gratitude à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce document. J'adresse mes sincères remerciements :

A Tchouamo Isaac Roger, Maître de Conférences à l'Université de Dschang, pour avoir accepté de superviser ce travail. Ses nombreux conseils et sa disponibilité ont contribué à l'amélioration de ce document ;

Dans le même sens nous remercions tout le corps enseignant de la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) de l'Université de Dschang pour leur abnégation et les connaissances qu'ils nous ont transmises durant notre formation ;

Aux cadres du Programme National de Développement des Racines et Tubercules, notamment Ngue Bissa, Ikellé Philippe, Oben Ako Joseph, respectivement Coordonnateur National, Coordonnateur Régional Antenne de Douala, Ingénieur Polyvalent de la même Antenne pour m'avoir accueilli dans la structure et pour m'avoir encadré pendant le stage ;

A mes frères et cousins : Massom Théocryte, Tchokossa Alex, Gatcho Modeste, Tchadjié Leonel, Dacko Gabriel, Kamagou Joël, Kouedjou Marcellin, Kouedjou Eliane, Pougoué Narcisse, Chokossa Pierre Marie. Vos encouragements et vos prières m'ont été d'un grand soutien et réconfort ;

A ma grand-mère Kamagou Martine. Que Dieu Tout Puissant te reçoit au paradis et t'accorde le repos éternel ;

A mes amis de Dschang : Dicka Kwambé Emmanuel, Mbajon Jules, Tchakounté Alex, Fokam Geraud, Dongmo Blaise, Tematio Laure, Kweusseu Jacques, Tchoumou Nansi Rosine Chimaine, Ngongang Nathalie, Kenmogne Annie, Ngouambé Nestor, Tanon Innoncent, Nguainsom Ariane, Leumani Edwige, Djapi Bryal, Deco, Sonké Gaelle, Mr et Mme Tchouatat, Kenfack Fabien, Emou Serges, Wendja Emilienne, Yangoue Ide, Yopa Ghislain, Oru Tabé, Ngo Nip Mandjeck Nadine, Djouka Rosine Laure. Vous avez partagé mon quotidien ;

A la Famille Ditchou de Nkongsamba pour son soutien et sa sollicitude qui m'ont aidé durant mes années de formation à la FASA ;

Aux autorités Administratives et Traditionnelles qui ont facilité les contacts avec les enquêtés ;

Aux producteurs et commerçants de racines et tubercules pour avoir donné des informations qui ont permis de rédiger ce document ;

Enfin, à tous ceux ou celles que nous avons involontairement omis de citer. Qu'ils trouvent ici l'expression de ma profonde reconnaissance.

LISTE DES ABREVIATIONS

CDC   : Cameroon Development Corporation

DSDSR  : Document de Stratégie de Développement du Secteur Rural

FAO : Food and Agricultural Organisation

FASA   : Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles

FCFA  : Franc de la Communauté Financière Africaine

FIDA   : Fonds International pour le Développement Agricole

GIC   : Groupe d'Initiative Commune

IRAD   : Institut de Recherche Agronomique et pour le Développement

MINADER : Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural

MINAGRI  : Ministère de l'Agriculture

MINPLAPDAT : Ministère de la Planification, de la Programmation, de la Décentralisation et de l'Aménagement du Territoire

PDEA  : Projet de Diversification des Exploitations Agricoles

PNDRT : Programme National de Développement des Racines et Tubercules

PIB  : Produit Intérieur Brut

TPA : Technologie et partenariat en Agro alimentaire

SIM : Système d'Information des Marchés

.

RESUME

L'étude sur l'analyse socio-économique de la filière igname a été menée dans la zone péri urbaine de Douala, Région du Littoral de Mai à Septembre 2009. L'objectif de l'étude était d'analyser la filière en vue de comprendre son fonctionnement. En outre, il s'agissait de procéder à une caractérisation des acteurs impliqués, d'identifier les différentes variétés d'igname produite et commercialisée dans la zone d'étude, de faire la typologie des circuits de commercialisation et d'estimer les charges et les marges bénéficiaires des acteurs impliqués dans la production et la commercialisation des ignames. Les données ont été collectées à l'aide des questionnaires soumis à un échantillon de 40 producteurs, 06 transporteurs et 10 commerçants choisis de manière aléatoire dans la zone d'étude. La statistique descriptive (fréquence, moyenne) a été utilisée pour analyser les données collectées et traiter à l'aide du logiciel SPSS 12.0.

Les résultats obtenus révèlent que les activités de production font intervenir majoritairement le genre masculin (83 %), composées pour des producteurs d'origine Anglophone (90 %). Techniquement trois espèces sont produites et commercialisées dans la zone étude, notamment : Dioscorea rotundata, Dioscorea alata et Dioscorea cayenensis, avec des fréquences de production de l'ordre de 68, 30 et 2 % respectivement. Le maillon de transformation est inexistant. Cent pourcent de femmes sont impliquées dans les activités de commercialisation et sont en majorité d'ethnie Bamiléké (80 %). Il existe deux principaux types de circuit de commercialisation : le circuit court et le circuit moyen. Les différentes activités de la filière dégagent des marges bénéficiaires positives. Cependant, les revenus ne sont pas distribués équitablement le long de la filière. La filière igname fait face à quelques contraintes qui entravent son fonctionnement. Les contraintes identifiées concernent prioritairement, l`insuffisance des moyens financiers (67 %), les tracasseries policières (67%) et l'instabilité des prix des tubercules d'ignames (63 %) respectivement. L'étude recommande aux acteurs de la filière de s'organiser pour plus d'efficacité dans la réalisation de leurs activités de production et de commercialisation. Au Programme National de Développement des Racines et Tubercules d'étendre l'étude dans d'autres bassins de production en vue d'avoir des données générale sur les caractéristiques socio-économiques et techniques de la filière Dioscoréaceae dans la zone périurbaine de Douala, de manière à entreprendre des actions pouvant améliorer son fonctionnement. Au Gouvernement Camerounais, elle propose de renforcer les capacités organisationnelles et techniques des acteurs de la filière igname.

ABSTRACT

The study on the socio-economic analysis of the yam sector was undertaken in peri-urban zone of Douala, Littoral Region of Cameroon from May to September 2009. The aim of study was to analyze the sector in order to understand its functioning. It was about to a characterization of actors, to identifying the different varieties of yam produced and marketed in the zone of study, to make the typology of distribution chains and estimating the loads and profit margins of the actor implied in production and commercialization of yams. The data were collected using the questionnaires submitted to a sample of 40 producers, 10 sellers and 06 drivers chosen at random in zone of study. The descriptive statistics (frequency, mean) was used to analyze the data collected using the SPSS 12.0 software.

The results obtained reveal that the activities of production utilize mainly the men (83 %), composed for producer of Anglophone origin (90 %). Technically three species are produced and marketed in zone of study, in particular: Dioscorea rotundata, Dioscorea alata and Dioscorea cayenensis, with frequencies of production of about 68, 30 and 2 % respectively. The transformation of yam is none-exist. Hundred percent of women are implied in marketing activities and are a majority of Bamiléké (80 %). It exist two principal types of distribution chain: the short circuit and middle circuit. The various activities of yam sector realize the positive profit margins; however, the incomes are not distributed equitably along the marketing chain. The yam sector faces some constraints which constitute a barrier to the system of production, transport and marketing. The constraints concern, the finance insufficiency (67 %), the police harassments (67 %) and the instability of the price of yam tubers (63 %) respectively. The study recommends to the actors organized themselves for more effectiveness in realization of their activities of production and marketing. The National Program of Development of the Roots and Tubers should extend the study in other basin of production in order to have rather general information of the socioeconomic and technical characteristics of the yams sector in peri-urban zone of Douala, in order to undertake actions can improve its operation. To Cameroonian Government, it proposes to reinforce the organizational and technical capacities actors of yam sector.

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION

Ce chapitre décrit le contexte de l'étude, présente la problématique, les objectifs, l'importance de l'étude et les différentes articulations du mémoire.

1.1 CONTEXTE

L'Afrique Subsaharienne conserve la croissance démographique la plus rapide du monde, 2,4 % en 2001 contre 0,8 à 2 % dans les autres régions en voie de développement. Elle représente aujourd'hui 10 % de la population mondiale et 13 % de celles des régions dites en développement (Tabutin et Schoumaker, 2005).

Le Cameroun ne semble pas être épargné de cette situation. En effet, son taux d'urbanisation est passé de 38 % en 1987 à 47 % en 1997. Cependant, la population rurale camerounaise bien que majoritaire (58 %) a considérablement diminué passant de 72 % en 1976 à 62 % en 1987 (Nya, 2008).

Potentiellement doté par la nature, le Cameroun présente des conditions idéales pour assurer la sécurité alimentaire du pays et réaliser des exportations agricoles rentables. Les sols y sont fertiles ; les milieux naturels et le climat diversifiés ; ce qui permet de réaliser tous les types de cultures (Madiba, 2004).

En raison de ces atouts naturels, le secteur rural occupe une place de choix dans l'économie nationale pour sa contribution au Produit Intérieur Brut (PIB). Le PIB agricole est évalué à 5.518 milliards de FCFA, soit 1/3 du PIB. Il est le premier secteur pourvoyeur des devises et d'emplois car représentant 45 % des recettes en devises, 15 % des ressources budgétaires, 60 % du total des exportations, 60 % d'emplois de la population active (MINAGRI, 2005).

A partir de l'année 1986/1987, l'économie camerounaise connaît une crise sans précédent en raison d'une régression de plus de 50 % des cours mondiaux des cultures d'exportation ; de la parité du dollar par rapport au Franc CFA qui diminue de 25 %. Cette crise est aussi aggravée par des facteurs internes tels que les coûts élevés des facteurs de production qui réduisent gravement la compétitivité du secteur agricole (Ondoa, 2006).

La chute des prix des produits agricoles classiques de rentes (Cacao-Café) au Cameroun depuis les années1980, a suscité l'intérêt pour les cultures vivrières comme source de revenus pour les paysans (Bopda, 1993).

En effet, la majorité des exploitants agricoles s'adonnent à un nombre relativement élevé de cultures vivrières au détriment des cultures industrielles et d'exportation traduisant par là, une stratégie de diversification des productions pour limiter les risques liés aux aléas climatiques et faire face aussi bien à l'insécurité alimentaire qu'a la fluctuation des cours des productions de rente (MINPLAPDAT, 2006).

De plus en plus consommés dans les campagnes et les zones urbaines, les produits vivriers contribuent à la hauteur de 154 milliards de FCFA au PIB du Cameroun. Ils emploient près de 1.735.000 personnes (Madiba, 2004).

Le tableau 1 indique les grandes tendances de la production de quelques unes des cultures vivrières au Cameroun.

Tableau 1 : Evolution de la Production de quelques cultures vivrières entre 1990 et 2002

au Cameroun (Tonnes)

Cultures Vivrières

1990

2000

2001

2002

Ananas

Nd

41.780

42.857

76.365

Arachide

210.503

184.361

196.702

294.898

Banane

2.060.829

1.780.783

1.163.744

2.194.544

Pistache

Nd

121.123

12.2011

134.542

Haricot / Niébé

283.678

171.031

174.848

Nd

Huile de Palme

293.446

132.923

136.277

169.725

Igname

393.567

261.650

262.610

311.353

Macabo / Taro

540.888

1.038.673

1.033.556

1.316.176

Maïs

854.577

584.999

552.543

1.040.442

Manioc

2.814.661

1.894.132

1.918.300

2.619.142

Mil / Sorgho

646952

331.574

289.734

526.649

Oignon

41.329

55.842

67.046

77.204

Patate Douce

147.691

179.126

174.226

233.639

Pomme de terre

220.547

126.090

130.535

161.566

Source : Rapport sur la pauvreté rurale au Cameroun (2004 : 35).

Il ressort du tableau 1 que la presque totalité du volume des cultures vivrières au Cameroun connait une diversification et une croissance exponentielle entre 1990 et 2002. Cette diversification serait pour les producteurs une stratégie pour lutter contre la crise économique et l'insécurité alimentaire. Dans ce contexte marqué par une croissance galopante et une crise économique persistante, la culture des ignames occupe en termes de rentabilité économique pour les paysans africains la seconde position après la pomme de terre (Bell et al., 2000). Les ignames sont cultivées dans plus de 40 pays, dont 95 % de la production mondiale est récoltée en Afrique. D`après les statistiques de la FAO en 2006, la production mondiale était estimée à 39 millions de tonnes, dont 36 millions en Afrique. Le tableau 2 montre les pays producteurs de l'igname et leur tonnage.

Tableau 2 : Les pays producteurs d'igname dans le Monde et leur tonnage en 2006.

Pays

Production (tonnes)

Pourcentage

Nigeria

26.870.000

68 %

Ghana

3.225.259

10 %

Côte d'Ivoire

3.000.000

8 %

Benin

2.725.254

6 %

Togo

570.000

1 %

République Centrafricaine

350.000

1 %

Colombie

310.005

1 %

Ethiopie

310.000

1 %

Papouasie

280.000

1 %

Cameroun

266.494

1 %

Autres pays

1.957.573

5 %

Production Mondiale

39.827.785

100 %

Source : Base de données de la FAO, 2006

Il ressort du tableau 2 que la plus grande partie de la production des ignames est africaine. Le Nigeria est le premier producteur mondial avec une production de 26 millions de tonnes, soit environ 68 % de la production mondiale. Le Cameroun vient en 10ème position avec 266.494 tonnes soit 1 % de la production mondiale, ce qui représente une source de revenu et d'alimentation non négligeable pour sa population.

La composition des ignames est voisine de celle de la pomme de terre avec 25 % d'amidon, mais avec un peu plus de protéines (7 %). elle est pauvre en matières grasses et sels minéraux mais assez riche en vitamine C. Certaines variétés utilisées dans l'industrie pharmaceutique contiennent trois types de substances : les alcaloïdes, les tanins et les sapogénines (http : // www. fr.wiki.org / wiki / igname, 2009).

Au Cameroun, l'igname constitue avec les autres racines et tubercules la base de l'alimentation de la grande majorité de la population et contribue de manière significative à la réduction de la pauvreté. Leur production totale est estimée à 4,6 millions de tonnes soit 50, 25, 16, 5 et 4 % représentant respectivement le manioc, le macabo / taro, l'igname, la patate douce et la pomme de terre (PNDRT, 2006).

Les ignames sont cultivées généralement dans les Régions du Sud, du Centre, du Sud-Ouest, du Nord-Ouest, de l'Ouest, du Littoral, aussi sur les sols ferralitiques de Meiganga (Adamaoua) et les sols ferrugineux tropicaux de Mbé (Lyonga et al., 1987). Ce qui correspond aux cinq grandes zones agro écologiques définies par l'Institut de Recherche Agronomique pour le Développement (IRAD).

Le tableau 3 présente les productions et quelques rendements des ignames dans les cinq zones agro écologiques du Cameroun en 2005.

Tableau 3 : Production moyenne de l'igname par zone agro écologique du

Cameroun 2005.

Zone agro écologiques

Production

(Tonne)

Superficie

(ha)

Rendement

(Tonne / ha)

Hauts Plateaux de l'Ouest

Forêts Humides à Pluviométrie Bimodale

Forêts Humides à Pluviométrie Monomodale

Hautes Savanes Guinéennes

Soudano- Sahéliennes

62.987

62.270

77.096

72.748

447.408

20.995

4.538

11.731

7.951

Nd

3,00

13,72

6,57

9,15

Nd

Total

722.509

Nd

Nd

Source : Adaptée du Document de Synthèse de l'étude de Base sur les Racines et Tubercules au Cameroun (2005 :34)

Il ressort du tableau 3, que les rendements les plus élevés sont obtenus respectivement dans la zone des forêts humides à pluviométrie monomodale et dans les hautes savanes guinéennes. Le plus bas rendement est observé dans les hauts plateaux de l'Ouest avec seulement trois tonnes à l'hectare.

La culture des ignames, malgré son potentiel nutritionnel et économique, est confrontée à de nombreuses contraintes qui ont amené certains auteurs à remettre en cause son avenir comme aliment de base. Il s'agit notamment des aspects suivants :


· la quantité élevée de semenceaux nécessaires dans les techniques traditionnelles de multiplication et les coûts d'acquisition élevés de ces semenceaux (53 % du coût total de production) ;


· les exigences élevées des ignames en ce qui concerne la fertilité du sol ;


· l'importance du taux de travail au champ et les frais de main d'oeuvre associée (44 % du

Coût total de production) ;


· les rendements relativement bas et stagnants ;


·les dégâts causées par certaines maladies et ravageurs (pourriture de tubercules, nématodes, chenilles, coléoptères divers et rongeurs) (Nweke, 1991 ; Bell et al., 2000).

1.2 PROBLEMATIQUE

La ville de Douala, capitale économique connait une croissance démographique rapide. Au recensement général de la population et de l'habitat de 1987, la ville comptait officiellement 1.500.000 habitants. Si on estime que chaque année sa population augmente de 100.000 habitants sous les effets conjugués de l'accroissement naturel de l'ordre de 5 ,3 % et du flux migratoire, Douala devrait compter environ 3.000.000 d'habitants en l'an 2000 (Hatcheu, 2003).

Cette croissance a des incidences sur la production agricole et la sécurité alimentaire. En effet, avec une croissance continue de la population et sans une motivation correspondante pour une production importante d'aliments, la sécurité alimentaire est compromise (IRAD, 2003).

Pour faire face au problème d'insécurité alimentaire et de pauvreté, plusieurs cultures vivrières ont été développées dans la périphérie de Douala au rang desquelles la culture des ignames.

Avec une disponibilité alimentaire apparente estimée à 20 Kg / personne / an en 1996 par la FAO et contesté par les spécialistes nigérians qui le considèrent largement sous-évalué, l'igname bénéficie d'une image de produit prestigieux à forte valeur nutritionnelle et économique qui lui permet de supporter la concurrence des autres amylacées tels que les céréales ou le manioc (Bricas et Vernier, 2000).

Dupont et Vernier (1997) rapportent que la culture d'igname en Afrique est délaissée par les opérations de développement du fait qu'elle est perçue comme une culture itinérante, incompatible avec la modernisation agricole et non compétitive sur les marchés urbains. De ce fait, l'encouragement de sa culture a souvent été délaissé par les opérations de développement.

Au Cameroun, la méconnaissance du fonctionnement des marchés et des prix des racines et tubercules est préjudiciable pour les producteurs et les commerçants qui fortement désavantagés, se trouvent perdants dans des échanges commerciaux (PNDRT, 2006).

L'insuffisance des études faite sur la filière igname dans la zone périurbaine de Douala, rend difficile les politiques d'appui aux programmes de développement et de recherche agronomique.

Vu l'importance des ignames comme source de revenu et d'approvisionnement alimentaire des populations de Douala et de sa périphérie, nous nous proposons de répondre à la question de recherche suivante :

Quel est le fonctionnement de la filière igname dans la zone périurbaine de Douala ?

De manière plus spécifique, l'étude se propose de répondre aux interrogations suivantes :

Qui sont les acteurs de la filière igname dans la zone périurbaine de Douala?

Quelles sont les stratégies socioéconomiques déployées par les acteurs de cette filière ?

Afin de répondre à ces questions nous nous sommes fixés un certains nombres d'objectifs.

1.3 OBJECTIF DE L'ETUDE

L'objectif global de cette étude est d'analyser le fonctionnement de la filière igname dans la zone périurbaine de Douala.

Plus spécifiquement, il s'agira :

- d'identifier et de caractériser les acteurs impliqués dans la filière tubercules d'ignames dans la zone périurbaine de Douala ;

- d'identifier les différentes variétés d'ignames produites dans la zone d'étude ;

- d'identifier les circuits de commercialisation ;

- d'estimer les coûts et les marges bénéficiaires des acteurs directs de filière igname ;

- d'identifier les contraintes rencontrées par les différents acteurs de la filière.

1.4 IMPORTANCE DE L'ETUDE

La présente étude revêt d'un double intérêt : théorique et pratique.

Théoriquement, elle va générer des connaissances sur la filière igname en général et à Douala en particulier.

Pratiquement, elle sera utile aux producteurs, aux intermédiaires, au Programme National de Développement des Racines et Tubercules, aux décideurs, et à la recherche.

Elle fournira aux producteurs des informations sur l'environnement socio-économique et technique dans lequel ils exercent. Aussi pourront-ils s'organiser et par conséquent améliorer leurs revenus.

Elle procurera aux intermédiaires des informations sur l'offre et la demande des tubercules d'igname dans la zone d'étude. De plus, ils pourront apprécier les prix pratiqués sur les marchés ainsi que les différents circuits de distribution pour maximiser leurs bénéfices et réduire leurs pertes.

Les résultats permettront au PNDRT de mieux maîtriser la filière, de réorienter les activités autour de la promotion du potentiel nutritionnel et économique de la culture d'igname qui jusqu'à présent était négligée au détriment des autres racines et tubercules, tel que le manioc.

Les décideurs pourront utiliser les résultats de l'étude pour initier des stratégies de développement du secteur rural qui impliqueraient l'organisation et la valorisation de la filière igname au Cameroun pouvant contribuer à la lutte contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté.

Cette analyse permettra à la recherche de proposer des solutions appropriées, de développer une ébauche de programme d'action visant la promotion des cultivars d'igname économiquement rentable et adaptés aux zones de production.

1.5 ORGANISATION DU MEMOIRE

Ce mémoire est organisé en cinq chapitres.

- Le premier chapitre, qui présente le contexte de l'étude, la problématique, les objectifs de recherche et son importance;

- Le deuxième chapitre, qui indique le cadre théorique, définit les concepts et passe en revue la littérature ;

- Le troisième chapitre, qui indique la méthodologie utilisée pour collecter et analyser les données ;

- Le quatrième chapitre, qui présente, analyse et discute les résultats ;

- Le dernier chapitre, qui conclut, et fait des recommandations aux parties prenantes.

CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE, DEFINITION DES CONCEPTS ET REVUE DE LA LITTERATURE

Ce chapitre présente le cadre théorique, les concepts et passe en revue la littérature sur le thème d'étude.

2.1 CADRE THEORIQUE

L'étude sur l'analyse socioéconomique de la filière igname dans la zone périurbaine de Douala repose sur l'approche filière.

C'est dans la moitié des années 70 que ce type d'analyse a percé les milieux d'économie agricole. C'est un outil neutre d'analyse dans les études d'évaluation ex-ante et les études ex-post Griffon (1990).

Pour mieux comprendre cette approche nous avons parcouru les travaux de plusieurs auteurs qui ont traité de ce sujet. Il s'agit de Duteurtre (2000), Tallec et Bockel (2005), Nya (2008) et Ayangma (2009).

2.1.1 Approche filière

« L'approche filière est une méthode d'analyse technique et économique des circuits commerciaux » (Duteurtre et al., 2000 ). Cette démarche réserve une place importante aux données de terrain. Elle a l'avantage qu'elle favorise une bonne connaissance de l'objet étudié. Elle peut également permettre une meilleure compréhension de la structure, du fonctionnement, des crises et de l'évolution du système qui produit, transforme et distribue les produits agricoles (Ayangma, 2008). L'approche filière rendrait compte de l'inscription spatiale du commerce local ou international d'un produit. Dans l'analyse des relations ville- campagne, l'approvisionnement urbain a donné à de nombreuses études sur l'acheminement des marchandises, les moyens de transport utilisés mais aussi les lieux physiques d'échange (Hatcheu, 2003). Dans le cadre de cette étude, le système économique sera articulé autour des producteurs, des transporteurs, commerçants.

2.1.2 Méthode d'analyse de la filière

La méthode globale d'analyse des filières proposée par Duteurtre et al. (2000) s'articule autour de quatre phases : la délimitation de la filière, la typologie des acteurs, l'analyse comptable et l'analyse de l'organisation.

+ La délimitation de la filière constitue une phase cruciale pour la réussite de l'étude. Délimiter une filière, c'est définir son étendue et préciser les espaces géographiques et temporelles sur lesquels elle va être étudiée (Temple et Bikoi, 2000 ; Ayangma, 2009). C'est aussi définir de façon précise le (s) produit (s) retenu (s). Dans le cadre de notre étude la délimitation de la filière s'articulera autour de quatre aspects : le produit retenu, la longueur de la filière, l'espace géographique et temporelle.


· produit retenu

Il s'agit de l'igname fraiche à travers les variétés rencontrées au cours de l'étude.


· longueur de la filière

Elle indique les différentes transactions de l'igname des producteurs jusqu'au marché de consommation.


· espaces géographiques

L'analyse de la filière igname dans la zone périurbaine s'est déroulée dans les localités suivantes : Pendamboko, Matouké, Kombé, Douala.


· espaces temporelles

L'étude s'est déroulée entre Mai et Septembre 2009.

+ Faire la typologie des acteurs revient à répertorier tous ceux qui interviennent dans la filière et les décrire dans son ensemble les forces et les contraintes. Puis décortiquer les réseaux et les circuits pour être à mesure d'en caractériser les opérateurs (Duteurtre et al., 2000) En ce qui concerne la filière igname, on peut classer les intervenants en trois grandes catégories à savoir : les producteurs, les distributeurs et les transporteurs. La construction de la typologie de ces acteurs nous permettra d'appréhender leurs finalités, d'anticiper sur leurs tendances et enfin de comprendre leurs différentes performances au sein de cette filière.

+ L'analyse comptable de la filière comprend l'étude des prix des produits, des circuits dans la filière, des comptes des agents et des comptes de la filière (Duteurtre et al., 2000). L'étude des comptes des acteurs permet d'aborder les niveaux de rentabilité des diverses activités dans la filière. Les comptes de la filière permettent de suggérer les voies de diminution du prix final aux consommateurs et d'évaluer la distribution des revenus dans la filière. Dans le cadre de notre étude, l'analyse comptable s'intéressera uniquement aux comptes d'exploitations des producteurs et des distributeurs d'ignames.

+ L'analyse de l'organisation consiste à analyser la nature des relations entre les individus au sein de la filière et les règles qui régissent ces relations.

La démarche globale de l'analyse des filières est résumée dans le tableau 4.

Tableau 4 : Méthode d'analyse des filières

Phases

Objectifs

Méthodes de collecte de l'information

Délimitation de la filière

- Identification des acteurs et des fonctions

- Estimation des prix et des quantités

- Construction d'une carte des flux

- Bibliographie

- enquêtes préliminaires (entretiens ouverts)

 
 
 

Typologie

des acteurs

- Analyse des stratégies

- Enquêtes systématiques auprès d'un échantillon d'acteurs

 
 
 

Analyse

Comptable

- Analyse des revenus et marges ; répartition de la valeur ajoutée et accumulation de capital

- Relevés des prix sur les marchés

- Etude des comptabilités d'acteurs

Analyse de

l'organisation

- Compréhension des relations entre acteurs et règles qui régissent ces relations

- Histoires des vies

- Entretiens ouverts auprès des personnes ressources

Source  adaptée : (Duteurtre et al., 2000 :15)

2.2 DEFINITIION DE QUELQUES CONCEPTS

Afin de mener à bien notre étude, il sera indispensable d'harmoniser les idées que nous nous faisons d'un certain nombre de termes et expressions liés étroitement à notre recherche. Les termes et expressions à clarifier sont: filière, agent économique, analyse économique et zone périurbaine.

2.2.1 Notion de filière

Il existe une panoplie de définitions de la notion de filière. Elles divergent en fonction de l'auteur, du problème à étudier, de l'objectif visé ainsi que de la démarche à suivre.

Fabre (1994) définit la filière de production comme «  l'ensemble des agents (ou fraction d'agents) économiques qui contribue directement à la production, puis à la transformation et à l'acheminement jusqu'au marché d'un même produit agricoles » (P.25). Ainsi, les filières permettent de décrire de l'amont à l'aval l'enchaînement des opérations de transformation et de répartition qui valorisent les ressources d'un pays. Le même auteur a distingué différentes sous filières pour les activités de production agricole vivrière : les sous filières officielles, privées et paysannes.

? les sous-filières « officielles » débouchent sur le marché intérieur, alimentent les grandes agglomérations, les institutions, et l'exploitation ;

? les sous-filières «privées » débouchent sur le marché, alimentent les grandes agglomérations, les villes moyennes et les petites exploitations ;

? les sous-filières « paysannes », débouchent sur l'autoconsommation et les marchés de petite commercialisation locale.

Tallec et Bockel (2005) estiment que « la filière retrace la succession des opérations qui, partant en amont d'une matière première ou d'un produit intermédiaire aboutit en aval, après plusieurs stades de transformation / valorisation à un ou plusieurs produits finis au niveau du consommateur » (P.6).

Montigaud (1989) définit la filière comme étant « la prise en compte d'une succession d'activités étroitement imbriquées les unes aux autres, liées verticalement par l'appartenance à un même produit voisin et dont la finalité consiste à satisfaire le besoins des consommateurs ».

La filière est « un système d'agents qui concourent à produire, transformer, distribuer et consommer un produit » (Duteurtre et al., 2000 :13).

Selon D'andlau et Lemelle (1989), le concept de filière fait apparaître plusieurs paramètres : le stade d'élaboration du produit, la répartition des rôles, du statut, des valeurs ajoutées et des fonctions des agents économiques.

- les différents stades d'élaboration d'une production ;

- la répartition des rôles et des fonctions des différents agents économiques (producteurs, organisations paysans, coopératives, commerçants, sociétés nationales, d'économie mixtes, privés, état, étranger) ;

- le statut des différents opérateurs (privés, publics, mixtes, nationaux étrangers) ;

- la répartition des valeurs ajoutées entre les différents acteurs de la filière et ainsi que leurs intérêts et leurs motivations.

Pour Griffon (1989), la filière associerait aussi les institutions financières, les services de recherche, de vulgarisation et des services de crédit.

« Dans certaines branches de l'économie (agriculture, bois....), on parle de filière intégrée lorsque les agents économiques des étapes du cycle de vie (de l'extraction à la vente au détail), sont directement coordonnées entre eux par des contrats de filière sous l'égide par exemple d'une centrale de coopération »

( http://WWW.fr.wikipedia.org/wiki/Agriculture_du_Cameroun, 2009).

2.2.2 Agent ou acteur économique

« En économie, les individus ou les groupes d'individus qui interviennent dans la production, l'échange, la transformation ou la consommation de produits sont appelés agents. Ces agents sont des personnes, des familles, des groupes de personnes constitués en association ou en entreprises, qui réalisent des fonctions économiques Ces fonctions économiques sont principalement la production pour la vente et l'achat pour la consommation » (Duteurtre et al., 2000 : 10 ).

 On appelle « acteur économique une cellule élémentaire intervenant dans l'économie, un centre autonome d'action et de décision. Il peut s'agir d'une personne physique (paysan, commerçant, consommateur,...) ou d'une personne morale (entreprise, organisation paysanne, organisme de développement, de recherche, de financement) » (Chiapo , 2008 :1).

2.2.3 Analyse économique

Terpend (1997) définit l'analyse économique comme «  l'analyse de l'organisation du  système économique d'un produit ou d'un groupe de produit, à la fois sur le plan linéaire et complémentaire. C'est aussi l'analyse de la succession d'actions menées par des acteurs, pour transformer, vendre et consommer un produit » (P.2).

On appelle " analyse économique " l'ensemble des théories, des concepts et des mécanismes économiques auxquels la communauté des économistes accorde à un moment donné une valeur scientifique. L'étude d'un problème économique consiste généralement à s'intéresser d'abord à l'observation des faits, ensuite à la confrontation des analyses, et enfin à la mise en oeuvre des politiques (http : // www.urfist.en.sorbonne.fr/Ecoline/TEXT_theme_analyse.htm).

2.2.4 Zone péri urbaine

Le nouveau petit Robert (2009) définit le terme périurbain comme : « un  espace situé aux abords d'une ville » (P. 1863).

Un espace périurbain est tout espace situé autour des villes, soumis à leur influence directe et susceptible d'être significativement touché par les processus enclenchés par cette proximité (http : // www.senat.fr, 2008).

L'espace périurbain décrit  une mosaïque de villages formant une sorte de ``troisième couronne'' urbanisée à la périphérie des agglomérations, caractérisée par un paysage de type rural. Les villages de cette troisième couronne ont trois principales caractéristiques :

-la population y augmente et la densité y est plus forte que dans celle des villages ruraux plus éloignés des centres urbains ;

-Une fraction non négligeable des populations qui y résident ou qui y travaillent les quittent ou les rejoignent quotidiennement ;

-Un double marché foncier opère dans cet espace périurbain, celui des terres agricoles et celui de terre à bâtir (Philippe, 2004).

Cependant, le concept de zone ou interface périurbaine ne peut pas être un concept statique, qui renverrait à des délimitations distinctes et fixes. Les zones péries urbaines sont en évolution continue avec une double dynamique à l'oeuvre d'un point de vue spatial :

- l'agrandissement (elles « grignotent » sur la campagne)

- le rétrécissement (elles sont « mangées » par l'avancement de la ville) (Golaz et Dupont, 2004).

Nguegang (2008) rapporte qu'une  analyse multicritères est aussi nécessaire pour définir une zone périurbaine, surtout dans sa délimitation externe. Ainsi parmi les nombreux paramètres démographiques pouvant être utilisés, le seul accroissement d'une commune rurale d'une commune rurale n'est pas pertinent. Les soldes migratoires, les niveaux de densité relative, la structure socioprofessionnelle, les mobilités, notamment d'actifs, mais encore le marché, le foncier ou l'importance du bâti récent peuvent être pris en compte. De plus il reparti la zone urbaine et périurbaine suivant un gradient de ruralité croissant (9, 37, 60Km) :

- L'auréole urbaine de la ville qui est constitué de plusieurs quartiers et s'étendant sur un rayon de 9 Km ;

- La zone périurbaine de premier degré sur 37Km ;

- La zone périurbaine de second degré qui est une zone de transition entre la zone périurbaine et l'hinterland rural. Elle s'étend au delà de 60Km.

Dans le cadre de notre étude la zone péri urbaine s'étend à 60 kilomètres environ de Douala.

2.3 REVUE DE LA LITTÉRATURE

La revue de la littérature s'articule autour de l'igname, la caractérisation des acteurs de la filière, les circuits de commercialisation, la typologie des marchés, les transformations alimentaires et les contraintes de la filière igname.

2.3.1 L'igname

« On appelle Igname   plusieurs espèces de plantes appartenant au genre dioscoreaceae, famille des dioscoréacées, cultivées dans toutes les régions tropicales du globe, dans un but alimentaire, pour leurs tubercules riches en amidon, le terme désigne aussi le tubercule lui-même consommé comme légume » ( http://www.fr.wikipedia.org/wiki/igname, 2009).

« L'igname est une plante herbacée vivace monocotylédone de la famille des dioscoréacées, originaire des régions tropicales. Les ignames sont cultivées pour leurs tubercules comestibles, qui peuvent atteindre 2,5 m de long et peser jusqu'à 45 kg. Les fleurs, blanches ou jaune-vert, sont disposées en épis, possèdent un calice et une corolle en six parties, six étamines et un pistil unique. Le fruit de l'igname est une capsule membraneuse à trois ailes ». ``Igname'' Microsoft® Encarta 2009[DVD]. Microsoft Corporation, 2008.

2.3.2 Caractérisation des acteurs ou agents de la filière de l'igname

Koffi-tessio et al. (2002) définissent les acteurs de la filière comme ceux qui exercent les fonctions physiques et économiques de commercialisation dans le but d'obtenir des profits économiques. Ils sont impliqués dans les opérations de production, d'échange, de transformation ou de consommation des produits dans l'économie.

Duteurte et al. (2000) ont identifié six types d'acteurs dans l'analyse de la filière : les détaillants, les grossistes, les transporteurs, les courtiers, les producteurs et les consommateurs.

-les détaillants sont des opérateurs qui vendent leurs produits directement aux consommateurs finaux ;

-les grossistes sont des intermédiaires entre les producteurs et les détaillants. Certains d'entre eux peuvent être spécialisés dans des fonctions de collecte et de revente des produits à des grossistes qui les revendent aux détaillants. Il peut y avoir superposition des fonctions de grossiste et détaillant, ou même de producteur et grossiste voire détaillant ;

- les transporteurs assurent un service de transport. Ils peuvent aussi être impliqués dans des opérations d'achat et de revente ;

-les courtiers sont des intermédiaires qui réalisent des services de tri et de mise en liaison grossistes-producteurs ;

- les producteurs constituent le premier maillon de la chaine de commercialisation ;

Enfin les consommateurs sont les utilisateurs finaux du produit.

Dans la même lancée Traoré et Kaba (2007) ont classé les agents de commercialisation de l'igname en Guinée en sept catégories : les gros producteurs, les petits producteurs, les collecteurs, les grossistes, les détaillantes ``assises'', les détaillantes `` ambulantes'' et les transporteurs.

-Les gros producteurs qui ont une capacité de production d'igname qui varient entre 5000 à 30000 buttes (soient 2 à plus de 6 ha) ;

-Les petits producteurs sont les plus nombreux. Ils sont généralement limités par le facteur financier. Ils ne produisent qu'une petite quantité d'igname allant de quelques centaines de buttes à 1500 buttes, représentant 0,4 à 1ha de superficie ;

- Les collecteurs ou pisteurs sont des intermédiaires entre les producteurs et les grossistes. Ils sont chargés de pister les champs paysans ;

-Les grossistes sont généralement chargés de la distribution de l'igname dans les marchés terminaux ;

-Les détaillantes ``assises'' s'approvisionnent auprès des grossistes en achetant au comptant ou à crédit et en vendant l'igname au tas ou par tubercules aux consommateurs.

-Les détaillantes ``ambulantes'' prennent presque toujours à crédit les tubercules chez les grossistes parce qu'elles sont les plus démunies ;

-Les transporteurs interviennent comme des prestataires de services. Ils sont propriétaires ou locataires de leurs camions.

Chiapo (2008) regroupe les acteurs de la filière selon deux critères : le critère de propriété du bien et le critère du secteur principal d'activité ou d'opportunité.

- Le critère de propriété du bien, de maniement du bien. Ce critère permet de distinguer : les acteurs directs et les acteurs indirects.

? les acteurs directs s'approprient le bien par l'acte d'achat et ou de vente. Il y'a dans ce cas la perte de droit de propriété du vendeur au profit de l'acheteur. Dans cette catégorie, on a des producteurs, des coopératives, des acheteurs, des grossistes, des consommateurs ;

? Les acteurs indirects ne manipulent pas le produit. Ils n'ont pas de droit de propriété. Ils rendent des services aux acteurs directs. Ce sont généralement des fournisseurs d'intrants, des structures d'encadrement, des structures de financement et de régulation.

- Le critère d'intérêt, d'opportunité et ou de secteur principal d'activité. Ce critère permet de distinguer deux types d'acteurs : les partenaires et les intervenants.

les partenaires sont constitués par l'ensemble des acteurs de la filière qui ont un intérêt direct dans celle-ci et ne peuvent s'en dégager du jour au lendemain.

Les intervenants dans une filière peuvent se retirer à tout instant, suivant les opportunités qui leur sont offertes. C'est le cas des bailleurs de fonds et des banques de financement. Le PNDRT (2006) a dénombré six principaux acteurs économiques impliqués dans la filière des racines et tubercules au Cameroun. Il s'agit des producteurs, des transformateurs, des collecteurs/grossistes, des transporteurs, des détaillants et des consommateurs finaux.

+ les producteurs sont dans le cas d'espèce de producteurs -vendeurs. Cette catégorie d'acteurs est constituée par des petites exploitations agricoles ne disposant généralement pas d'équipements de stockage et sont obligés de vendre directement le surplus de leur récolte ;

+ les transformateurs constitués en majorité des femmes. Elles transforment les racines et tubercules en farine et en cossettes ;

+ les collecteurs/grossistes sont des commerçants ou intermédiaires. Ils achètent leurs producteurs auprès des producteurs en bordure des champs ou des marchés ruraux, en vue de les revendre ultérieurement. Ils sont communément appelés ``bayam sellam'' ;

+ les transporteurs assurent le transport des marchandises des zones de productions vers les grands centres urbains et des marchés frontaliers. A l'aide des moyens de transports variés (motos, taxi-brousse, camionnettes) ;

+ les détaillants sont des petits commerçants possédant généralement un emplacement fixe sur le marché où ils revendent les tubercules par unité de mesure locale ;

+ les consommateurs finaux constitués des ménages, des restaurateurs et des industries. En plus de ces acteurs identifiés, Belibi et Tagne (2005) signalent la présence d'une septième catégorie d'acteurs que sont les exportateurs. Terpend (2008) classe les acteurs du processus de commercialisation en trois catégories notamment les opérateurs privés directs, les opérateurs indirects et les opérateurs publics. Les opérateurs privés directs sont composés des producteurs, des transformateurs, des commerçants, des transporteurs et des consommateurs. Ils interviennent directement dans la filière. Nya (2008) a regroupé les acteurs de la filière banane hors standard en quatre catégories : les producteurs, les transporteurs, les agents commerciaux, les consommateurs et les régulateurs représentés en majorité par le genre féminin soit 73 %. La forte proportion des répondants se trouvent entre 30 et 39ans, 86 % ont fait au moins le primaire et au plus le secondaire, 74 % sont mariés. Ayangma (2009) dans l'étude de la caractérisation de filière mangue dans la zone périurbaine de Maroua rapporte que 87 % des hommes sont impliqués dans les opérations de commercialisation des fruits tandis que la transformation est exclusivement pratiquée par les femmes.

La typologie des acteurs est un outil qui permettra de décrire les forces et les faiblesses et de ressortir les circuits de distribution, lesquels permettront de caractériser les acteurs et d'identifier les bassins de production et les modes de régulation.

2.3. 3 Circuits de commercialisation de l'igname

Un  circuit de commercialisation désigne le parcours  d'un produit entre la production et la consommation finale. Il est plus ou moins long en fonction du nombre d'intermédiaires qui y participent. Il est d'usage de distinguer les circuits directs (ne faisant pas intervenir d'intermédiaire), des circuits courts (où le seul intermédiaire est le détaillant) et des circuits longs (dans lesquels les intermédiaires sont soit des grossistes, soit des détaillants). ("distribution (économie)." Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008).

Adanguidi (2006) a identifié trois types de circuits en fonction des ethnies dans l'organisation de la vente en gros de l'igname frais à Cotonou : le circuit ``fon'', le circuit `` bariba-tchabè'' et le circuit ``dendi-tanéka''.

- le circuit ``fon'', animé par les commerçants du groupe ethnique Fon, gère la production du Nord des départements du Zou et de l'Ouémé. Il approvisionne le marché en igname fraîche ;

- le circuit ``bariba-tchabè'', animé par les commerçants des groupes ethniques ``Bariba et Tchabè''. Il gère la production de la région de Tchaourou, du Nord de Savè et à l'Est de Ouessè. Il approvisionne le marché surtout en cossettes d'igname mais également en igname fraîche ;

- le circuit ``dendi-tanéka'', animé par les commerçants des groupes ethniques ``Dendi et Tanéka''. Il gère la production des régions de Djougou et de Copargo et approvisionne le marché en igname fraîche.

Le Programme National de Développement des Racines et tubercules dans une étude effectuée en 2006 sur la commercialisation des racines et tubercules dans la zone agro écologique n°4 a identifié globalement trois types de circuits distribution selon le nombre d'intermédiaires entre les producteurs. Il distingue ainsi : le circuit direct, le circuit intégré, le circuit semi intégré, et le circuit long.

? le circuit direct  dans lequel le producteur vend sans intermédiaire sa récolte au consommateur ;

? le circuit intégré dans lequel il n'existe qu'un seul intermédiaire entre le producteur et le consommateur ;

? le circuit semi intégré révèle l'existence de deux intermédiaires entre le producteur et le consommateur  et

? le circuit long constitué d'au moins trois intermédiaires entre le producteur el le consommateur.

La figure 1 présente le système de commercialisation des racines et les tubercules dans la zone agro écologique n°4.

Producteurs

Transformateurs

Exportateurs

Grossistes

Différents acteurs d'autres pays

Semi-grossistes

Détaillants

Consommateurs

Figure 1 : Système de commercialisation des racines et les tubercules dans la zone

agro écologique n°4

Source : PNDRT (2006 :13)

Pour Grossens (1997), les filières de commercialisation de vivres en Afrique subsaharienne se regroupent en trois types de circuits en fonction du degré d'intervention de l'Etat :

Les circuits formels (avec intervention de l'état) ;

Les circuits mixtes (cohabitation entre le formel et l'informel) ;

Les circuits informels. C'est ainsi qu'ils les rassemblent dans la figure 2.

SECTEUR INFORMEL SECTEUR FORMEL

Producteur

Importation

Colporteur/

Collecteur

Grossiste Formel

Grossiste local

Supermarché

Détaillant

Consommateur

Figure 2 : Cadre conceptuel de la commercialisation des vivres en Afrique

subsaharienne

Source : Grossens (1997 :10)

Traoré et Kaba (2007) dressent Schématiquement les quatre circuits de commercialisation de l'igname dans l'Arrondissement de Kankan en Guinée Conakry comme suit :

- Le circuit Kankan Madiana (Haute Guinée) Mali (Bamako) ;

- Le circuit Kankan N'zérékoré (Guinée Forestière) Libéria ;

- Le circuit Kankan Conakry (Basse Guinée) Sierra Léone

- Le circuit Kankan Maroc / France / USA /Royaume Unis.

Ayagma (2009) dans une récente étude sur la caractérisation de la filière mangue dans la zone périurbaine de Maroua distingue sept circuits de commercialisation à savoir :

La chaîne à un intermédiaire représentée par les schémas suivant :


· producteurs ? transformatrices ? consommateurs de jus de mangues ;


· producteurs ? détaillants-collecteurs ? consommateurs ;

La chaîne à deux intermédiaires représentée comme suit :


· Producteurs ? grossistes ? transformateurs ? consommateurs ;


· Producteurs ? détaillants ? transformateurs de jus ? consommateurs de jus

La chaîne à trois intermédiaires  illustrée comme suit :


· producteurs ? détaillants/collecteurs ? grossistes ? transformateurs ? consommateurs


· producteurs ? super-grossistes ? grossistes ? détaillants ? consommateur

La chaîne à quatre intermédiaires représentée par le schéma suivant :


· producteurs ? super-grossistes ? grossistes ? détaillants ? transformateurs ? consommateurs.

Ces différents circuits de commercialisation expliqueraient la variation des prix d'un commerçant à l'autre. Ils permettraient également de savoir à quel niveau de la chaîne le consommateur peut acquérir le produit à un prix bas.

Nya (2008) dans l'étude de l'analyse de la banane hors standard des agro-industries du Cameroun a identifié différents types de circuits de commercialisation à savoir : le circuit à un, deux, trois, et quatre intermédiaires.

2.3.4 Typologie des marchés de l'igname

Le marché est un emplacement où se tient à intervalles plus ou moins réguliers une réunion d'acheteurs et de vendeurs échangeant des marchandises (Duteurtre et al., 2000). En d'autres termes le marché représente le lieu de confrontation des offreurs et des acheteurs d'un bien, un service, ou un facteur de production aboutissant à la formation d'un prix.

Il existe plusieurs catégories de marché : le marché de détail, le marché de gros ou de distribution, le marché des matières premières et enfin le marché des valeurs

(``marché''Microsolft®Encarta 2009[DVD].MIcrosolft Corporation, 2008).

Le PNDRT (2005) dans une étude de base sur les racines et tubercules au Cameroun distingue quatre types de marché en fonction de leur localisation et de leur périodicité. Ce sont : les marchés de collectes, les marchés intermédiaires, les marchés de consommation, les marchés frontaliers.

les marchés de collectes sont situés dans les bassins de production. Ils sont des endroits par excellence de collecte de l'offre des producteurs par les collecteurs. Ils sont construits généralement en matériaux provisoires et ou en plein air. Ces marchés sont périodiques ou hebdomadaires et ne disposent pas d'infrastructures de stockage.

les marchés intermédiaires sont localisés dans des centres urbains et des grands villages de producteurs situés sur les grands axes routiers. Construits en matériaux définitifs, certains sont hebdomadaires tandis que d'autres se tiennent de façon permanente. Les produits sont vendus soit en gros, soit en détail.

les marchés de consommation sont situés dans des grandes agglomérations. Ce sont les destinations finales des racines et tubercules ainsi que de leurs dérivés qui sont stockés sous les hangars construits en matériaux définitifs, ou en plein air.

les marchés frontaliers sont situés dans les zones frontalières et destinés à l'exportation vers les pays voisins tels que le Tchad, la République Centrafricaine, la Guinée Equatoriale, le Gabon, le Nigéria, et le Congo.

En fonction du nombre de vendeurs et d'acheteurs, Duteurtre et al. (2000) définissent quatre types de marché : le marché monopsone, le marché de monopole, le marché d'oligopole, le marché de concurrence.

- le premier est caractérisé par la présence d'un acheteur et de plusieurs vendeurs ;

- le second est caractérisé par la présence d'un vendeur et de plusieurs acheteurs ;

- le troisième est caractérisé par la présence d'un petit nombre de vendeurs et de nombreux acheteurs ;

- le dernier est caractérisé par plusieurs acheteurs et plusieurs vendeurs.

Traoré et Kaba (2007) rapportent que la filière igname en Guinée-Conakry se caractérise par un système de commercialisation s'opérant sur trois types de marchés et situé dans trois zones géographiquement séparées : les marchés ruraux, les marchés de regroupement et les marchés urbains.

- les marchés ruraux dans les zones de production (essentiellement en Haute Guinée) ;

- les marchés de regroupement de Kankan en Haute Guinée (à 67 kilomètres de la capitale Conakry en Basse Guinée) fonctionnant comme centre de redistribution de l'igname ;

- les marchés urbains dans les grands pôles de consommation finale représentant le dernier stade, comme Conakry et Kankan.

Foundjem (2001) signale qu'en plus des marchés locaux présents dans l'Arrondissement de Ngoulemakong, les maisons de producteurs de cultures vivrières constituent des lieux où se font la plupart des transactions commerciales entre les producteurs et les distributeurs. De plus, il a observé un marché oligopsone caractérisé par la présence de peu de distributeurs et de nombreux producteurs. Degras (1997) quant à lui rapporte dans son article ``l'igname'' que : « la valorisation commerciale de l'igname emprunte des circuits variés où prédominent largement la consommation domestique, les circuits intercontinentaux étant encore quantitativement très secondaires» (P13). Il classe les marchés africains d'igname en trois catégories notamment les marchés domestiques, les marchés régionaux et enfin les marchés ethniques d'exportation.

2.3.5 Caractérisation économique de la filière igname

Les coûts ou marges sont généralement utilisés comme indicateurs de caractérisation économique de la filière. Cette dernière permet d'évaluer économiquement les stratégies déployées par les différents acteurs ou agents de la filière.

Duteurtre et al. (2000) proposent que pour l'analyse comptable d'une filière, il est nécessaire de déterminer les prix des produits, les comptes des agents, les revenus et les marges  de ces agents tout au long de la filière.

Le PNDRT (2005) dans une récente étude de base du sous secteur racines et tubercules au Cameroun rapporte que les revenus moyens annuels des acteurs de la filière, racines et tubercules dans la localité d'Ebolowa sont estimés à 184.000, 230.000, 500.000 et 500.000 FCFA respectivement pour les producteurs, les transformateurs de manioc, les commerçants et les transporteurs. La marge bénéficiaire annuelle pour un producteur d'igname dans la localité de Mbé, est évaluée à 357.600 FCFA pour une exploitation de 0,5 hectare d'igname. De plus, le coût de transformation de 100kg de manioc frais en cossettes, ``gari'', ``bobolo,'' ``mitoumba'', et ``miondo'', est respectivement de 7.500, 8.400, 9000, 10.500, et 10.700 FCFA en milieu rural contre 1.200, 15.300, 16.100, 17.500 et 18.100 FCFA en milieu urbain.

Foundjem (2000) souligne dans l'évaluation de la performance du marché des vivres de l'Arrondissement de Ngoulemakong que les marges brutes nettes vont de - 0,49 FCFA / Kg pour le Macabo à 35,91 FCFA / Kg pour le plantain. De même, le coût total de transport représente près de 50 % du coût de commercialisation.

Nya (2008) rapporte que les marges nettes des différents catégories des commerçants de la filière banane hors standard sont de 10, 11, 14, 19, 36 et 43 FCFA / Kg respectivement pour les grossistes de 1ère catégorie, détaillants de 2ème catégorie, grossistes de 3ème catégorie, détaillants de 1ère catégorie, grossiste de 2ème catégorie et les grossistes-détaillants. Quant aux revenus annuels des producteurs de la banane hors standard, ils sont estimés à 5.284.500, 11.8936.000 et 284.768.000FCFA respectivement pour, SPM, Del Monte et PHP-SBM.

Pour Ayangma (2009), les charges totales moyennes de la production, la commercialisation et la transformation des mangues varient dans la zone périurbaine de Maroua entre 19.670.300, 1.001.176 et 1.961.224 CFA respectivement pour les producteurs, les transformateurs et les commerçants. De même, les prix moyens pratiqués par calebasse de 110 mangues varient entre 473 et 765 FCFA.

Mvogo (2004), dans l'étude de la caractérisation technique et économique du maraichage urbain et périurbain de Yaoundé observe qu'un producteur maraîcher peut gagner entre 1.935 et 4.051 FCFA par jour de travail selon la culture. L'activité maraîchère urbaine et périurbaine est rentable du point de vue économique. On observe un taux de marge de 35 et 21 % chez les grossistes et les détaillants respectivement.

Dans le cadre de cette étude, l'analyse comptable de la filière reposera sur le calcul des charges et marges des producteurs et des distributeurs de la filière igname dans la zone périurbaine de Douala.

2.3.6 Transformations et utilisations alimentaires de l'igname

Dans la zone qui couvre le Bénin, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Nigeria et le Togo, les ignames dépassent les 200 calories par jour dans l'alimentation de 60 millions habitants. Dans ces pays, les quantités consommées par personne et par jour varient entre 200 g environ (Ghana) et 900 g (Togo) et se situent autour de 500 à 700 g au Bénin, en Côte d'Ivoire et au Nigeria (Bell & al., 2000).

Les cossettes d'igname résultent d'une technique qui consiste à éplucher au bord du champ, à le tremper dans de l'eau à 70 ° C en présence de feuilles végétales, puis à les sécher au soleil. Les cossettes ainsi obtenues sont ensuite concassées puis moulues pour obtenir une farine. Celle-ci sert à préparer, par une cuisson rapide dans de l'eau bouillante, une pâte à consistance

élastique de couleur marron. La farine permet aussi des préparations plus élaborées comme le ``wassa-wassa'' ou sorte de couscous. Entre 1996 et 1997, la production des cosettes d'igname par les agriculteurs guinéens, nigérians et béninois est devenue localement dominante et leur commercialisation s'est largement développée. Dans les villes du Sud-Bénin et Sud-Ouest du Nigéria, la consommation de la farine d'igname obtenue par broyage des cosettes, devance désormais celle de l'igname pilée ( Bricas &Vernier, 2000).

Le ``wassa-wasssa'' est une forme de couscous produit à partir de farine de cossette d'igname. Il est originaire de la région septentrionale du Benin où il est consommé accompagné de sauce tomate, d'oignon et de viande ou de poisson. Initialement produit par les ménages pour leur propre consommation, le produit est proposé depuis quelques années par l'artisanat alimentaire urbain comme un aliment de restauration rapide dans la rue. Aujourd'hui son aire de consommation dépasse ses frontières d'origine puisque le ``wassa-wassa'' est également produit et vendu à Cotonou. La technique de fabrication consiste à asperger d'eau la farine d'igname, à malaxer et à émotter la pâte formée de manière à obtenir des granules qui sont ensuite homogénéisées par roulage. De toutes les opérations du procédé, la granulation est certainement la plus difficile. Comme d'autres produits similaires (``aklui'' et ``yéyé'' du Benin, ``monni'' du Mali, ``céré'', ``arraw'' du Sénégal), elle requiert un savoir-faire que seules les femmes habituées à ce type de transformation maîtrisent. Il faut 20 à 25 minutes de travail pour rouler un kilogramme de farine en ``wassa-wassa''. Les granules ainsi obtenus sont précuits à la vapeur, lavés et rincés à l'eau avant d'être recuits à la vapeur ( Hounhouigan, 2000).

Les beignets d'igname sont obtenus par friture d'une pâte à base d'un mélange de farine de cossette et de farine de blé. Ils étaient mis au point au Nord- Cameroun par l'équipe du projet « cossette » en collaboration avec des préparatrices de beignets. Les résultats du test d'acceptabilité du beignet d'igname dans le Nord du Cameroun montrent que qu'il est jugé bon par 72 % des personnes interrogées, acceptable pour 24 % et mauvais pour 4 %. Près de 76 % des sondés trouvent le produit facile à mâcher contre 24 % qui ont un avis contraire. Enfin, 73 % des personnes lui trouvent un parfum acceptable ou bon contre 15 % qui ne l'apprécient pas et 11 % qui avouent être indifférents à ce critère. Comparer au beignet de blé, le beignet d'igname est jugé meilleur par la moitié des sondés. La comparaison avec le beignet de maïs est contradictoire : à Garoua, il est jugé meilleur par 70 % des enquêtés, mais c'est l'inverse à Ngaoundéré où 75 % des individus préfèrent le beignet de maïs (Ferré et al., 2000). L' ``amala'' béninois ou nigérian se prépare par cuisson rapide de la farine d'igname dans de l'eau bouillante. Toutefois ce plat n'est pas automatiquement apprécié dans d'autres pays qui ne connaissent pas encore les cossettes d'igname (Bricas et Férré, 2000). Laura & Aboudou (2007) ont identifié cinq utilisations alimentaires de l'igname à Parakou notamment : l'igname bouillie, l'igname frite, la purée d'igname, la pâte à base de cossettes d'igname, l'igname pilée.

- l'igname bouillie se consomme surtout de Juillet à Avril. Sa préparation est simple et peut être effectuée autant par les hommes que par les femmes ;

- l'igname frite est consommée surtout en période d'abondance et se trouve être un aliment essentiellement urbain. On l'achète par plaisir le plus souvent avec les beignets de niébé pour le goûter avant le repas du soir ;

- la purée d'igname est une sorte de ragoût qui est préparée dans une sauce de légumes ou simplement prise avec de l'huile et quelques assaisonnements ;

- la pâte à base de cossettes d'igname est consommée tout au long de l'année avec une intense consommation entre janvier et juin / juillet quand l'igname commence à se raréfier ;

- l'igname pilée est consommée majoritairement pendant la période de grande disponibilité de l'igname. Le PNDRT (2005) rapporte que la gamme de produits de transformations des racines et tubercule est très variée. Le manioc se présente comme la spéculation dont les produits dérivés sont les plus abondants. Le tableau 5 présente la liste des sous produits de transformations de quelques racines et tubercules et leurs utilisations alimentaires.

Tableau 5 : Liste des sous produits de transformations de quelques racines et tubercules

et leurs utilisations alimentaires

Produits

Sous-produits

Utilisations alimentaires

Manioc

- Bâton de manioc

(``Miondo'', ``bibolo'')

- Tapioca

- Cossettes

- ``Wata fufu''

- Consommé accompagné de

Poisson braisé, du met de

Concombre, etc.

- Consommé avec de l'eau

froide et du sucre

- Préparation du couscous à base de farine de manioc

- Accompagné d'une sauce de légume ``éro''

- Consommé bouilli, pilé, rôti

Igname

- Cossettes

- Fabrication de farine d'igame

- Consommée bouillie, pilée,

Rôtie

 
 
 

Patate douce

- Cossettes

- ``Dackéré''

- Fabrication de la farine de

patate

- Consommée mélangée au

lait

- Consommée bouillie, frite,

rôtie,

 
 
 

Macabo/Taro

Nd

consommé bouilli, pilé, rôti,

Pomme de terre

- Chips de pomme de terre

Consommée bouillie, pilée, frite, sautée, et en purée

Source : Adaptée du document de synthèse de l'étude de base des racines et tubercules au

Cameroun (PNDRT, 2005 : 69)

2.3.7 Contraintes de la filière igname

Le développement des filières agricoles est souvent confronté à un certain nombre de contraintes.

Dans son étude sur la commercialisation des vivres locaux en Afrique subsaharienne, Goossens (1998) a identifié quatre principales contraintes au développement des filières de commercialisation des vivres, à savoir :

-les contraintes imposées par le profil du consommateur ;

- les contraintes imposées par le système de production agricole ;

- les caractéristiques du produit agricole et la technologie ;

- les contraintes imposées par l'environnement socio-économique.

Bell et al. (2000) pensent que la production d'ignames est liée à de nombreuses contraintes. Il s'agit notamment des aspects suivants :


· la quantité élevée de semenceaux nécessaires dans les techniques traditionnelles de multiplication et les coûts d'acquisition élevés de ces semenceaux (53 % du coût total de production) ;


· les exigences élevées des ignames en ce qui concerne la fertilité du sol ;


· l'importance du taux de travail au champ et les frais de main d'oeuvre associée (44 % d u

Coût total de production) ;


· les rendements relativement bas et stagnants  et


·les dégâts causées par certaines maladies et ravageurs (pourriture de tubercules, nématodes, chenilles, coléoptères divers et rongeurs).

De même, Chohin-Kuper et Kelly (1998) dans leur étude sur la sécurité alimentaire et filières agricoles en Afrique de l'Ouest, identifient les éléments suivants comme les principales contraintes de commercialisation :

-les coûts élevés et les retards de transport ;

- les pertes de stockage ;

- le manque de capacité et de compétitivité de la transformation.

Ainsi l'étude sur les acquis et les contraintes de la filière manioc au Cameroun (PDEA, 1999) réalisée dans les Provinces de l'Adamaoua, du Centre, de l'Est, du Littoral, du Nord-Ouest, du Sud et du Sud-Ouest a identifié plusieurs contraintes relatives à la commercialisation des produits du manioc :

- les contraintes de fonds de roulement ;

- l'irrégularité des approvisionnements ;

- les contraintes relatives à l'information des producteurs ;

- les manques de débouchés et les variations de prix ;

- les contraintes liées au transport (tracasserie policière et mauvais état des routes).

L'atteinte des objectifs préalablement fixés est le but de tout agent économique d'une filière. Pour cela, elle nécessite une combinaison de plusieurs facteurs notamment environnementaux, sociaux et économiques.

Différents auteurs ont traité de la caractérisation des acteurs, des circuits de commercialisation, de la typologie des marchés, de la caractérisation économique, des transformations et utilisations alimentaires des tubercules d'igname et enfin des contraintes de cette filière.

Toutefois, ces auteurs ne montrent pas de manière distincte la répartition des marges bénéficiaires entre les différentes catégories d'acteurs dans la filière igname.

Le chapitre 3 présentera la méthodologie utilisée pour collecter et analyser les données.

CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE

Ce chapitre présente la méthodologie qui a été utilisée pour collecter l'étude. Il présente la zone d'étude, présentation et choix de la zone d'étude, les types de données et leurs sources, la population d'étude, l'échantillonnage, le traitement et les techniques d'analyse des données

3.1 Présentation et choix de la zone d'étude

L'étude s'est déroulée dans la Région du Littoral, précisément dans deux zones : une zone de consommation et une zone de production. La figure 4 présente la zone d'étude.

Carte 1 : Localisation de la Région du Littoral

Source : Dohicou (2009) adapté par Pougoué

3.1.1 Zone de consommation

Douala est située entre le 4°03' latitude Nord et 9°42' longitude Est avec une altitude moyenne de 13 mètres. C'est le chef-lieu de la Région du Littoral, Département du Wouri couvrant une superficie de 210 kilomètres carré. Située en bordure de l' océan Atlantique, à l'embouchure du fleuve Wouri, elle a été choisie à cause de sa forte densité de population. Cette pression démographique fait de Douala la plus grande zone de consommation de la Région du Littoral. Ainsi une analyse socioéconomique de la filière igname dans sa périphérie pourrait fournir une vue d'ensemble de la filière dans toute la Région du Littoral.

(http: // www. fr wikipedia.org / wiki/douala, 2009).

3.1.2 Zone de production

A l'issu d'un pré enquête, d'une recherche documentaire et des entretiens avec des personnes ressources, trois grandes bassin d'approvisionnement et de production des ignames ont été identifiées dans la zone périurbaine de Douala à savoir : le couloir du Moungo, l'arrière pays Bassa et la Région du Sud-Ouest.

Compte tenu du temps et des moyens limités, l'étude s'est limitée uniquement aux zones de Pendamboko et Matouké situés dans le Département du Moungo.

3.1.3 Climat et Hygrométrie

La ville de Douala possède un climat dit Camerounien caractérisé par une très forte humidité (durant les mois froids), une amplitude thermique grande et une température presque toujours constante (26,71°). C'est une région généralement très pluvieuse dont la pluviométrie varie de 2,4 mm à 10 mm d'eau par mois et par endroit, avec 230 à 250 jours de précipitation en année normale. La saison sèche est généralement courte et dure 2 à 3 mois.  Elle va de mi- Novembre à mi-Février. Décembre est le mois le plus sec. L'hygrométrie est de 80% en saison sèche et de 99% en saison des pluies. Ce climat est propice au développement des moustiques et par conséquent du paludisme (http : // www. fr wikipedia.org / wiki/douala, 2009). La figure 3

Figure 3 : Précipitions annuelles de Douala

Source : http : // www. fr wikipedia.org / wiki/ précipitations_ douala.Svg, 2009

Le tableau 6 indique les températures moyennes annuelles de Douala.

Tableau 6 : Températures et précipitations annuelles de Douala

Source : http : // www. fr wikipedia.org / wiki/ précipitations_ douala.Svg, 2009

3.1.4 Végétation

La formation végétale naturelle dans la Région du Littoral est la forêt, qui, à cause d'une déforestation abusive a cédé place à la savane arborescente ou à la mangrove. La majorité des forêts de la zone a été transformée en vastes plantations agro-industrielles (hévéa, banane plantain, palmier à huile, cacao, café, etc). Ici, les cultures annuelles dites vivrières sont difficilement quantifiables (PNDRT, 2005).

3.1.5 Relief et sol

Dans la Région du littoral, on rencontre des reliefs et des sols diversifiés selon l'écologie de chaque Département.

Le Département du Wouri est constitué de la plaine côtière et de l'estuaire du wouri qui est couvert de façon périodique par la marée. Les sols ferralitiques sont généralement majoritaires dans cette zone. Ils sont jaunâtres de texture sableuse à sablo argileuse. Ces sols ont un PH fortement acide du fait d'un fort lessivage causé par les précipitations. Ce sont des sols de faibles valeurs agricoles à cause de leur faible capacité d'échange cationique.

Dans le Moungo, on rencontre des plateaux et des collines qui dépassent rarement 10 mètres d'altitude. Ils sont constitués de sable et de grès. On y distingue trois types de sols : les sols bruns, les sols humifères et des sols ferrralitiques.

Les sols bruns sont généralement perméables, bien structurés, riches en matières organiques et bases échangeables. Ces sols sont favorables à toutes les cultures exigeantes (bananiers, caféiers, cacaoyers, cultures vivrières).

Les sols humifères situés aux environs des monts Koupé et Manengouba ont une texture argileuse avec des teneurs en matières organiques d'environ 13 %. Ils possèdent un PH acide et une somme de base faible et conviennent à la culture du théier et de la pomme de terre.

Les sols ferralitiques sont des sols moyennement profonds, à texture argilo sableuse. Avec un PH variant de 5,6 à 6,5 et une teneur en matière organique élevée (30 % de taux de saturation en surface). Ils sont accessibles à toutes les cultures à l'instar de l'igname.

3.1.6 Données sociodémographiques

Avec une population de 1,9 millions d'habitants en 2006, Douala est aujourd'hui la plus grande ville du Cameroun. La ville à ce titre tire son nom de l'ethnie qui l'a fondée, les ``doualas''. La zone d'étude présente une mosaïque des différentes ethnies qui compose le Cameroun. Moins de 25 % de la population de la Région vit dans les zones rurales, étant donné que les villes de Nkongsamba et Loum comptent respectivement 101.000 et 99.600 habitants. La population active est de 52 % avec un taux de croissance de 2,8. Sous l'effet conjugué l'urbanisation mal maîtrisée et de la crise économique les villes Camerounaises se trouvent confrontées à de nombreux problèmes, dont la prolifération de l'habitat spontané, l'insalubrité et l'insécurité. Les principales religions sont dites chrétiennes (culte catholique et protestant). Il existe également une minorité musulmane. Ces dernières années sont marquées par la progression des sectes dirigées par des individus ayant adopté le métier de pasteur pour gagner leur vie

(http: // www.fr wikipedia.org / wiki/douala, 2009).

3.1.7 Economie

Si la ville de Douala s'est imposée comme capitale économique du pays, c'est grâce à son port qui a permis le développement de prés de 80 % des activités du pays. A elle seule, la ville de Douala draine plus de 95 % du trafic portuaire du Cameroun. C'est le plus grand centre d'affaires du pays. Les principaux produits exportés sont le bois, les fruits (notamment la banane) et le pétrole (http: // www. fr wikipedia.org / wiki/douala, 2009).

3.2 Types de données et leurs sources

Les données manipulées au cours de notre étude sont de deux types, secondaires et primaires.

3.2.1 Les sources de données secondaires

Les données secondaires ont été collectées dans les bibliothèques (Bibliothèque du PNDRT, Bibliothèque Centrale de l'Université de Dschang, Bibliothèque du MINERESI ), les archives des services des statistiques agricoles de la Délégation Régionale du Littoral ; de la presse écrite, des livres, et enfin des documents sur les sites internets.

3.2.2 Les sources de données primaires

Les données primaires sont des informations obtenues sur le terrain. Ils contribuaient directement à la réalisation de chacun des objectifs de recherche. Les sources de collecte de ces données étaient les éléments de l'échantillon d'étude ainsi que les personnes ressources contactées. Les questionnaires, les observations personnelles ont constitué les outils de collecte de ces données primaires. S'agissant des questionnaires, trois types de questionnaires ont été préparés. Chaque questionnaire est destiné aux acteurs de notre échantillon: les producteurs, les commerçants et les transporteurs.

3.2.3 Population et échantillonnage

La population de l'étude est constituée des différents acteurs impliqués dans la filière. Il s'agit notamment des producteurs d'igname, des commerçants, des transporteurs.

3.2.3.1 Choix des producteurs d'igname

Au sein de chaque village, une liste des producteurs a préalablement été établie et un échantillonnage stratifié a ensuite été réalisé pour effectuer le choix des producteurs à enquêter. L'objectif de la stratification était d'avoir un échantillon représentatif de la diversité du village Ainsi, un nombre limité de producteurs représentatif de la diversité du village a été retenu. Cette sélection a été faite sur la base de la catégorisation établie lors de la typologie provisoire des acteurs (notables, commerçants et ouvriers, paysans). Le tableau 7  indique la répartition des enquêtés à Pendamboko et Matouké .

Le tableau 7 : Répartition des enquêtés à Pendamboko et Matouké 

Fréq : Fréquence

Enq : Enquête

% : Pourcentage

Il ressort de ce tableau que 40 producteurs au total ont été enquêtés, soit 30 producteurs à Pendamboko et 10 dans le village Matouké.

3.2.3.2 Choix des marchés et des commerçants d'igname

La ville de Douala est considérée dans notre étude comme la zone de consommation.

Les marchés où se sont déroulée notre étude ont déterminé par conséquent le choix des distributeurs d'igname à interrogés. Ces marchés ont été repérés à partir des enquêtes préliminaires et de la documentation mise à notre disposition par le PNDRT. De plus les commerçants interrogés dans le marché de production (marché de Kombé) nous ont renseignés sur 06 marchés urbains prioritaires, impliqués dans la commercialisation des racines et tubercules et identifiés dans la région n ° 4 du PNDRT par le Système d'information des marchés (SIM). Suivi d'une typologie basée sur quelques critères tels que : la régularité de la distribution, la variété vendue et la provenance des ignames, 03 marchés de Douala (marché Madagascar, marché New-Déido et marché Ndokoti) on été retenue dans lesquels 10 semi- grossistes spécialisés dans la vente d'une des espèces d'igname ont été systématiquement enquêtés. Le tableau 8 indique la répartition des commerçants enquêtés en fonction des variétés d'ignames et leur lieu de spéculation.

Tableau 8 : Répartition des commerçants enquêtés

Il ressort du tableau 8 que  04 semi-grossistes de la variété Dioscorea rotundata ; 03semi-grossistes de Dioscorea alata et 03 semi-grossistes de Dioscorea cayenensis ont été enquêtés dans trois marchés de Douala (marché Madagascar ; New Déido et Ndokoti) .

3.2.3.3 Choix des transporteurs d'igname

Les transporteurs ont été choisis de manière aléatoire dans la zone de production. Principalement dans le marché de Kombé en se basant sur le seul critère du transport effectif des racines et tubercules avec une prédominance pour les ignames. Nous avons interrogés systématiquement 06 six transporteurs.

3.3 Méthode d'analyse statistique des données

3.3.1 Instruments et outils d'analyse des données

Afin de collecter les informations auprès des acteurs de la filière igname dans la zone périurbaine de Douala, nous avons utilisé trois types de questionnaires préalablement élaborés et administrés. Ces questionnaires sont joints en annexes de ce mémoire.

Elaboration des questionnaires

L'élaboration des questionnaires a tenu compte de l'objectif global et des objectifs spécifiques de l'étude.

S'agissant des questionnaires, trois types ont été préparés. Chaque questionnaire était destiné aux trois catégories des acteurs de notre échantillon. Notamment les producteurs, les distributeurs, les transporteurs.

Le questionnaire adressé aux producteurs portait sur les rubriques suivantes :

- les informations générales sur l'enquêté (âge, sexe, statut matrimonial niveau d'étude, taille du ménage, ethnie, activités exercées).

- le système de production (superficie de l'exploitation, variétés cultivées, mode d'accès à la terre, main d'oeuvre, intrants, rendement obtenu, stockage, contraintes).

- le système de distribution (quantités vendues, lieux des échanges, mode de vente, système de prix).

Le questionnaire adressé aux commerçants en plus des informations générales sur l'enquêté et du système de distribution portait sur les aspects suivants : la provenance des ignames manipulés, les variétés, les quantités, les contraintes, etc.

Le questionnaire adressé aux transporteurs portait sur les informations générales, la typologie des véhicules, l'état des routes, les coûts de transport et les contraintes rencontrées.

Administration des questionnaires

Les questionnaires ont été administrés à un échantillon composé de 40 producteurs, 10 distributeurs, 06 transporteurs. L'approche participative a été largement utilisé pendant notre enquêtes en ce sens que quelques enquêtés ont joué parfois le rôle de traducteur lorsque nous avons affaire aux personnes qui ne comprenaient pas le français. De plus ils nous servaient de guides pour rencontrer d'autres enquêtés.

3.2.2 Analyse statistique des données

Les informations obtenues de l'administration des questionnaires et guides d'entretien ont été dépouillées au logiciel EXCEL et introduites dans un masque de saisie préalablement conçu dans le logiciel SPSS (Statistical Package for Social Sciences) 12.0 pour analyse. De plus nous avons principalement utilisé les statistiques descriptives (fréquences, moyennes, sommes, pourcentages) pour construire la typologie des acteurs de la filière igname dans la zone d'étude.

3.2.2.1 Triangulation

C'est une méthode d'analyse qui consiste à recueillir les points de vue des différentes catégories des personnes à enquêter. Ensuite on effectue l'union mathématique de ces points de vue afin d'obtenir un résultat de synthèse. Dans le cadre de cette d'étude, la triangulation a été utilisée d'une part pour établir la typologie des acteurs et d'autre part pour établir la typologie des marchés.

3.2.3.1 Quantités manipulées

Dans le cadre de la présente étude, les quantités manipulées ont été évaluées à l'aide du tas de 100 tubercules d'ignames à différents niveaux de la filière. De même, l'analyse du questionnaire administré aux différentes catégories d'acteurs a permis d'évaluer les quantités manipulées par chacun d'entre eux.

3.4 Calculs économiques

Le mode de calcul économique utilisé dans cette étude s'inspire de la méthode utilisée par Duteurtre et al. (2000) pour réaliser une analyse des filières.

Ce mode de calcul à cependant à été adapté pour répondre aux objectifs de l'étude.

Dans le cadre de notre recherche, le calcul des marges a été utilisé pour évaluer les performances économiques des différents acteurs directs de la filière igname dans la zone périurbaine de Douala.

3.4.1 Définitions des indicateurs utilisés

Pour chaque acteur de la filière igname, on définit les indicateurs suivants :

- Marge brute (MBC)

La marge brute d'un commerçant correspond à la différence entre le prix de vente d'un produit et son prix d'achat. Il est préférable de signaler que la marge brute doit couvrir les frais de commercialisation (locaux, personnel ; stock, etc.) pour que celui- ci réalise un bénéfice sur ses ventes. Il s'exprime comme suit :

MBC = P.VH - P.AH avec P.VH : prix de vente hors taxe P.AH : prix d'achat hors taxe

- Marge nette (MNT)

La marge nette correspond à la différence entre la marge brute et les coûts totaux (CT). Elle s'exprime de la manière suivante :

MNT= MB - CT


· pour le producteur:

MNP = prix de vente des ignames aux intermédiaires - (coûts de production + transport + pertes). Avec MNP : marge nette producteur.


· pour le commerçant :

MNC = MBC - CTC Avec MNC : marge nette de commercialisation

CTC : coût total de commercialisation

Pour éviter de rendre l'analyse plus lourde, les recettes considérées ici sont les recettes nettes. C'est à dire qu'elles ont été calculées en excluant les pertes post-récoltes et en tenant compte uniquement des quantités des ignames réellement manipulées. L'estimation des marges s'est donc faite de façon globale en tenant compte des recettes et des dépenses annuelles. C'est pourquoi, on parlera des marges moyennes.

3.4.2 Définition opérationnelle des variables

Elles sont de deux types à savoir : la variable expliquée et les variables explicatives.

3.4.2.1 Variable expliquée

La variable expliquée dans le cadre de cette étude est la filière igname. Elle sera mesurée caractérisant la filière ignames dans la zone périurbaine de Douala. L'enquête a été réalisée auprès de tous les acteurs de la filière notamment les producteurs, les intermédiaires, les transporteurs. Dans le cadre de cette étude, ces derniers auront la même définition que celle de Duteurtre et al. (2000).

3.4.2.2 Variables explicatives

Les variables explicatives sont constituées des marges bénéficiaires et des stratégies déployées par les différents acteurs de la filière ignames.

- La marge brute représente la différence entre le prix d'achat et le prix de vente d'un produit.

Le calcul des marges dans le cadre de cette étude permettra de savoir si la filière igname est rentable.

-Stratégies des acteurs

Elles peuvent être conçues comme l'ensemble des moyens et des méthodes que les différents acteurs de la filière utilisent pour réaliser leurs fonctions de la phase de production jusqu'à la phase de consommation. Etant donné que le repérage des stratégies des acteurs se fait par les fonctions qu'ils effectuent entre la production et la consommation, l'analyse des stratégies des acteurs consisterait à déterminer à l'aide des questionnaires structurés et des observations faites sur le terrain comment ils s'organisent pour réaliser leurs différentes fonctions.

3.5 Difficultés et limites de l'étude

Dans le groupe des difficultés de l'étude, nous pouvons citer :

- L'indisponibilité des statistiques sur la filière igname en général et à Douala en particulier ;

- l'insuffisance des moyens financiers alloués au déroulement de l'étude ;

- le temps très court prévu pour la réalisation de l'étude ; 

- l'accès difficile dans les zones de production à cause du mauvais état des routes ;

- la réticence de certains enquêtés à livrer l'information.

Cependant, La mise en oeuvre de cette étude a été soumise à certaines limites qui n'ont pas favorisé la réalisation globale des objectifs préalablement fixés. Celles-ci sont:

- les résultats de cette étude doivent être pris avec des réserves en raison de certaines raisons telles que la taille de l'échantillon ;

- les informations recueillies sur le terrain n'ont pas permis la réalisation de la quantification des flux et l'estimation de la valeur ajoutée de la filière.

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS

L'objectif de cette section est de présenter les résultats obtenus et de les discuter.

La présentation des résultats se fera suivant les différents objectifs spécifiques tels énoncés au premier chapitre, à savoir :

- Identifier et caractériser les acteurs de la filière ;

- Identifier les différentes variétés d'igname produites dans la zone d'étude ;

- Identifier les circuits de distribution et les contraintes que rencontrent les acteurs  impliqués ;

- Estimer les coûts et les marges bénéficiaires des producteurs et des distributeurs d'igname dans la zone d'étude.

4.1 CARACTERISTIQUES SOCIO- ECONOMIQUES DES ACTEURS DE LA FILIERE IGNAME

Les critères retenus pour leur caractérisation sont le genre, l'âge, la situation matrimoniale, l'ethnie, la croyance religieuse, le niveau d'étude, le nombre de personnes à charge, l'expérience dans l'activité et l'activité secondaire. Le tableau 9 présente les caractéristiques socioéconomiques des acteurs de la filière.

Tableau 9 : Caractéristiques socio économiques des acteurs de la filière igname

Variable

Modalité

Producteurs

Commerçants

Transporteurs

Genre

Masculin

Féminin

Eff

%

Eff

%

Eff

%

33

7

82,5

17,5

10

-

100

-

6

-

100

-

Age

20 à 40 ans

41 à 50 ans

51 ans et plus

16

14

10

40

35

25

4

5

1

40

50

10

4

2

66,7

33,33

Statut matrimonial

Marié(e) monogame

Marié(e)polygame

Célibataire

Veuf (ve)

29

7

2

2

72,5

17,5

5

5

9

1

-

-

90

10

-

-

6

-

-

-

100

-

-

-

Niveau d'éducation

Jamais fréquenté

Primaire

Secondaire

6

24

10

15

60

25

1

8

1

10

80

10

2

4

-

33,33

66,77

-

Croyance religieuse

Pas de religion

Chrétienne

3

37

7,5

92,5

10

-

100

-

6

-

100

-

Ethnie

Bamiléké

Beti /bulu

Anglophone

Expatrié

4

3

31

2

10

7,5

79,5

2

8

1

1

-

80

10

10

-

3

1

2

-

50

16,77

33,33

-

Nombre de personne

à charge

1 à 4 personnes

5 à 8 personnes

Plus de 8 personnes

12

20

8

30

50

20

3

7

-

30

70

-

3

2

1

50

33,33

16,77

Expérience

dans l'activité

1 an

3 ans

4 ans

5 ans

> 5 ans

1

5

2

3

29

2,5

12,5

5

7,5

72,5

-

-

-

10

-

-

-

100

-

-

-

6

-

-

-

100

Activité secondaire

Pas d'activité

Agriculture

Elevage

Commerce

Transport

Ouvrier

19

1

3

12

2

3

47,5

2,5

7,5

30

5

7 ,5

6

-

-

-

-

100

-

-

-

-

10

-

-

-

-

100

-

-

-

-

Source : résultats de l'enquête 2009.

Légende

eff : Effectif

% : Pourcentage

4.1.1 Typologie du genre des acteurs de la filière igname

La figure 4 présente les informations sur le genre des acteurs de la filière igname dans la zone périurbaine de Douala.

Figure 4 : Répartition selon le genre des acteurs de la filière igname

Il ressort de la figure 4 que, la production et le transport sont des activités conduites en majorité par les hommes (83 et 100 % respectivement) ; alors que la distribution est l'apanage de la gente féminine (100 %). Ce fort pourcentage des hommes dans les activités de production des tubercules d'igname et de leur transport s'explique du fait que la réalisation de ces dernières est très pénible et nécessite des efforts musculaires intenses que la gente féminine ne sauraient fournir. Les résultats du PNDRT (2006) dans une étude monographique des marchés impliqués dans le système d'information des marchés des racines et tubercules de Douala indique une importante implication féminine dans les activités de commercialisation (95 %). Aussi les résultats de notre étude ce rapprochent des travaux précédents.

4.1.2 Age des acteurs de la filière igname

La figure 5 présente les informations sur l'âge des acteurs de la filière igname.

Figure 5 : Distribution des acteurs par tranche d'âge

Il ressort de la figure 5 que, si la production est assurée par toutes les catégories de tranches d'âge, la commercialisation est surtout l'oeuvre des femmes de plus de 40 ans (50 %). La majorité des transporteurs sont des jeunes de moins de 40 ans (67 %).

4.1.3 Statut matrimonial des acteurs de la filière igname

La figure 6 indique le statut matrimonial des acteurs de la filière igname.

Figure 6 : Répartition du statut matrimonial des acteurs de la filière igname

Il ressort de la figure 6 que, la majorité des acteurs de la filière est mariée monogame (73 % des producteurs, 90 % des commerçantes et 100 % des transporteurs).

Une fraction négligeable des producteurs est célibataire et veuf (ve) avec 5 et 5% respectivement. On observe cependant que 17 % de producteurs et 10 % des transporteurs sont des polygames.

Les différentes activités de la filière igname dans la zone périurbaine de Douala est capitale pour les acteurs mariés car ceux-ci doivent gérer les risques de ces activités avec beaucoup de sérieux et de responsabilité afin de réduire leur incidence sur le revenu de la famille.

4.1.4 Niveau d'éducation formelle des acteurs de la filière igname

Le niveau d'éducation des enquêtés est un indicateur du taux d'alphabétisation dans la zone de l'étude. La figure 7 indique le niveau d'éducation formelle des répondants.

Figure 7: Répartition des acteurs de la filière igname suivant le niveau d'éducation

Il ressort de la figure 7 qu'en générale, les acteurs de la filière ont fait le primaire. Une fraction négligeable n'a pas été à l'école (15 % des producteurs, 10 % des commerçantes et 33 % des transporteurs). Un quart des producteurs ainsi que 10 % des commerçantes n'a jamais fréquenté.

Le fait que la majorité des acteurs ait été à l'école est un atout pour la vulgarisation des innovations agricoles. Il serait plus disposé à adopter les innovations.

4.1.5 Ethnie des acteurs des acteurs de la filière igname

Figure 8 présente la répartition des acteurs par ethnie dans la zone de l'étude

Figure 8 : Répartition des acteurs en fonction de l'ethnie

La figure 8 montre que la majorité des producteurs d'igname sont en générale Anglophones (80 %), les commerçantes en majorité Bamiléké (80 %). Les transporteurs se retrouvent dans les groupes des Bamiléké (50 %), Anglophones (10 %) et les Béti (17 %).

La prédominance des Anglophones dans la production peut trouver son explication dans l'origine de ces producteurs. En effet les deux Régions anglophones sont réputées être des bassins de production des racines et tubercules. Ceux-ci auraient émigré de cette zone de production en emportant leur savoir-faire agricole en matière de culture des ignames.

Le pourcentage élevé des Bamiléké impliqués dans la commercialisation des ignames traduit leur nature reconnue dynamique du point de vue économique

4.1.6 Taille des ménages des acteurs de la filière igname

La figure 9 présente la répartition des acteurs de la filière selon le nombre de personne à charge.

Figure 9 : Répartition des acteurs suivant la taille des ménages

La figure 9 que la majorité des producteurs (50 %) et les commerçantes (70 %) ont une large famille (5 à 8 personnes). Celle des transporteurs (50 %) est plus petite (1 à 4 personnes).

Ce grand nombre des personnes en charge au niveau des producteurs et des commerçants, s'explique par le fait que la famille africaine est très large. De plus ceux-ci représentent une main d'oeuvre familiale indispensable dans la réalisation de leurs activités.

4. 1.7 Activités secondaires exercées par les acteurs de la filière

La figure 10 présente la répartition des producteurs exerçant ou non une activité

Figure 10 : Pourcentage répondants exerçant ou non une activité secondaire

Il ressort de la figure 10 que, si la majorité des producteurs ( 53 %) exercent en marge de la culture des ignames une activité secondaire, alors qu'il n'en est pas de même pour tous les commerçantes et les transporteurs.

4.1.7.1 Activités secondaires des producteurs d'igname

La plupart des producteurs exercent en marge des activités agricoles d'autres activités telles que l'élevage, le petit commerce, le transport et les petits métiers (ouvrier). La figure 11 présente les fréquences des activités secondaires des producteurs.

47%

3%

8%

29%

5%

8%

Pas d'activité

secondaire

Agriculture

Elevage

Commerce

Transport

Ouvrier

Figure 11: Fréquence des activités secondaires des producteurs

La figure11 révèle que 53 % des producteurs sont multi-actifs. En plus de la culture d'igname, ils sont commerçants (29 %), éleveurs (8 %), ouvriers (8 %) et transporteurs (5 %).

4.1.1.6 Motivations à la production des ignames

Les producteurs repartissent les motivations à la production en trois catégories : la source alimentaire, l'assistance, la source de revenu. La figure 11 donne le pourcentage d'adhésion des producteurs à chaque catégorie de motivation.

10%

8%

82%

Source alimentaire

Dons

Source de revenu

Figure 12 : Motivation de production d'igname

D'après la figue 11, pour 82, 10 et 8 % des acteurs produisent l'igname pour la vente, l'alimentation, familiales et des dons respectivement

4.1.1.7 Taille des exploitations

La figure 12 présente les superficies des plantations d'igname de la zone de production.

3%

27%

47%

23%

< à 0,5 ha

0,5 ha HHHHhhhhhhhhhhhHhhhhH hHhh ,??Hha

1 ha

> 1 ha

Figure 12 : Répartition des superficies exploitées par les producteurs d'igname

Il ressort de la figure 12 que 47, 27, 23 et 3 % des producteurs exercent leurs métiers respectivement sur des superficies supérieures à 1ha ; 0,5 ha ; 1 ha et inférieur à 1 ha.

4.1.1. 8 Système foncier

Le système foncier traduit le mode d'acquisition de la propriété foncière dans la zone de production. La figure 13 indique les principaux modes d'acquisition de la terre par les producteurs d'igname de la zone d'étude.

10%

13%

77%

Heritage

Achat

Location

Figure 13 : Répartition du mode d'acquisition de la propriété foncière

Il ressort de la figure 13 que 77, 13 et 10 % des producteurs exercent leurs activités sur des parcelles louées, achetées ou héritées. Ce pourcentage élevé de parcelles louées s'explique par le fait que la quasi-totalité des terres de la zone de production est la propriété privée de la CDC.

4.1.1.9 Système de culture et typologie de la main d'oeuvre utilisée par les producteurs d'igname

Il ressort des résultats de notre étude que 95 % des producteurs pratiquent la polyculture (association igname-pistache-macabo ; igname-plantain-pistache ; igname-arachide-pistache). Ces cultures qui s'associent à l'igname sont destinées à la consommation du ménage et sont essentiellement récoltées par les femmes.

Cinq pourcent des producteurs pratiquent uniquement la monoculture. Ces résultats indiquent une diversification des cultures vivrières dans la zone de production. Cette diversification serait pour les producteurs une stratégie efficace pour faire face aussi bien à la crise économique qu'à l'insécurité alimentaire.

La main d'oeuvre est essentiellement familiale (43 %). Cependant 40 % des producteurs utilisent à la fois une main d'oeuvre salariale et familiale. Dix pourcent des enquêtés utilisent une main d'oeuvre uniquement salariale.

Une jachère de très courte durée est pratiquée par la totalité des producteurs de notre zone d'étude. Elle est estimée à deux ans en moyenne. Ce qui expliquerait la faible régénération des sols entrainant des rendements agricoles stagnants.

En ce qui concerne l'approvisionnement en semenceaux d'igname, la totalité des producteurs enquêtés ont affirmés se ravitailler sur le marché et sur leurs anciennes récoltes  bien que leur qualité soit approximative. En effet se sont les tubercules de petite taille qui constituent les semences des campagnes de production ultérieure.

4 .2 IDENTIFICATION DES ESPECES D'IGNAMES CULTIVEES DANS LA ZONE DE PRODUCTION

Dans le cas des ignames, il est important de signaler qu'il ne s'agit pas d'une seule espèce botanique, mais d'un ensemble d'espèces du genre Dioscorea faisant partie de la famille des Dioscoreaceae( Bell & al.,2000).

Dans les villages Pendamboko et Matouké, presque toutes les ignames cultivées sont du complexe variétal  Dioscorea - rotundata - alata - cayenensis.

4.2.1 Dioscorea rotundata

Encore appelée « white guinea yam » dans la littérature anglophone et « calabar yam » par la population locale. D. rotundata est originaire de l'Afrique de l'Ouest. Elle possède des tubercules de forme cylindrique et peu nombreux. Celles-ci ont une peau lisse de couleur marron, une chair blanche et ferme. Leur poids varie habituellement entre 2 et 5 kilogrammes. Le rendement moyen se situe autour de 9 tonnes à l'hectare. Dans la zone d'étude c'est l'espèce la plus importante en termes de production dans la zone d'étude. L'analyse des fréquences indique que 68 % des producteurs interrogés cultivent majoritairement cette espèce dans leur exploitation. La photo 1 présente un tubercule de Dioscorea rotundata

Photo 1 : Un tubercule de Dioscorea rotundata

Source : Bell & al., 2000 : 85

4.2.2 Dioscorea alata

« Igname ailée ou water yam », elle est une plante originaire de l'Asie du Sud-Est. Elle possède des tiges quadrangulaires ailées. Les feuilles sont oviformes et généralement plus claires et plus grande que celles du D.rotundata. Les tubercules sont très variables en taille (5 à 10 kg) et ont une forme plus ou moins cylindrique. Leur chair est blanche ou possède des nuances pourpres et une texture aqueuse. Avec un rendement de 5 à 12 tonnes à l'hectare, elle arrive en second rang après D. rotundata car l'analyse des fréquences montre que, 30 % des paysans produisent majoritairement cette espèce dans leur exploitation. La photo 2 présente un tubercule de D.alata

Photo 2 : Un tubercule de Dioscorea alata

Source : Bell & al., 2000 : 86

4.23 Dioscorea cayenensis

Elle est appelée « igname jaune ou yellow yam », et « sweet yam » par les producteurs de la zone d'étude. C'est une espèce également autochtone de l'Afrique de l'Ouest. Sa tige est cylindrique, hérissée d'épines à la base. Les feuilles ont une forme de coeur, larges et de couleur vert clair. Les grands tubercules ont une surface plus ou moins lisse et une chair jaunâtre. Le rendement moyen à l'hectare s'élève à 9,5 tonnes à l'hectare. L'analyse des fréquences montre que seulement 2 % des producteurs la cultivent majoritairement dans leur plantation. La photo 3 présente un tubercule de D.cayenensis.

Photo 3 : Un tubercule de Dioscorea cayenensis

Source :www. nianga.com

4.2.3 Stockage des ignames

L'analyse des résultats de notre enquête a révélé que la durée moyenne de stockage des tubercules d'igname fraiche est d'environ trois mois. Cependant dans de bonnes conditions de conservation, cette durée peut s'étendre sur toute année. Dans les villages Pendamboko et Matouké, les producteurs ont recours à des méthodes traditionnelles pour stocker leur récolte. Ainsi l'analyse des résultats des fréquences montre que 60 % des producteurs conservent leurs ignames par enfouissement. Ils creusent dans leur plantation des trous d'environ 1mètre de profondeur et de diamètre et y superposent les tubercules avec des herbes sèches. Les ignames de bonne qualité sont classées dans les fosses en alternant une couche de tubercules et une couche d'herbes sèches. Le tout est recouvert d'une épaisse couche de terre.

Vingt trois pourcent des producteurs conservent leur récolte en plantation dans des cribs (sortes d'étagères) construits généralement en planches dans lesquels les ignames de bonne qualité sont classées verticalement les uns sur les autres.

Six pourcent des producteurs conservent les ignames dans leurs domiciles dans un coin du magasin où elles sont entassées à l'air libre tandis que, trois pourcent utilisent des insecticides pour conserver leur récolte.

Le reste des producteurs empilent tout simplement les ignames en vrac dans un coin sec du champ et les recouvrent d'herbes.

En définitive, les ignames sont des tubercules qui se conservent pendant plusieurs mois. Cependant les conditions dans lesquelles elles sont stockées aussi bien par les producteurs que les commerçants favorisent la dégradation et la dépréciation de leur valeur nutritive et économique.

4.3 IDENTIFICATION DES CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DES IGNAMES

Faire la typologie des circuits de commercialisation revient à repertorier les différents types de canaux empruntés par les ignames depuis les producteurs jusqu'aux consommateurs. Cette typologie permet de ressortir les relations qui existe entre les différents acteurs dans les cirucuits de commercialisation en fonction des critères socio-économiques. L'analyse des résultats des fréquences montre que 80, 15 et 5 % des producteurs fournissent les tubercules respectivement aux semi -grossiste, grossistes et consommateurs.

Le principal circuit de distribution est le circuit court et présenté par la figure 14.

 

Producteurs

Semi-grossistes

Consommateurs

Figure 14: Circuit court de commercialisation

Toutefois, il existe d'autres chaînes de commercialisation des ignames dans la zone d'étude. L'analyse des fréquences des différents acteurs, montre que 90, 10 % des intermédiaires ont affirmé vendre directement leurs produits respectivement aux consommateurs et détaillants. Ces analyses couplées, à la triangulation des résultats issus des enquêtes ont permis d'aboutir à 3 autres circuits de commercialisation à savoir : le circuit direct, le circuit court et le circuit moyen.

Le circuit direct est représenté par la figure 15

Producteurs

Consommateurs

Figure 15 : Circuit direct de commercialisation

Le circuit à un intermédiaire est présenté par la figure  16

Producteurs

Détaillants

Consommateurs

Figure 16 : Circuit de commercialisation à un intermédiaire

Le circuit à deux intermédiaires ou circuit moyen, représentée par la figure 17.

Producteurs

Semi-grossistes

Consommateurs

Détaillants

Figure 17 : Circuit moyen de commercialisation

Ces différents circuits de commercialisation expliqueraient la variation des prix d'un commerçant à l'autre. Ils permettent également de savoir à quel niveau de la chaîne le consommateur peut acquérir le produit. Cependant, il est important de signaler qu'il n'existe pas encore d'unité de transformation d'ignames dans la zone d'étude.

Ces résultats permettent de construire le graphe de la filière comme l'indique la figure 12.

Producteurs

Grossistes

Semi-grossistes

Détaillants

Consommateurs

Figure 18: Graphe de la filière igname dans la zone périurbaine de Douala

Pour être plus complet, ce graphe aurait dû faire ressortir les pourcentages de produits manipulés par les différents auteurs de la filière. Mais, compte tenu du fait que l'étude n'ait considérée qu'une seule zone de production, les données recueillies sur le terrain n'ont pas permis d'atteindre cet objectif.

4.3 .1 Relations entre les acteurs

Les résultats de l'étude ont révélé qu'il n'existe qu'un seul GIC de producteurs le long de la filière igname dans la zone de production. De plus, ce GIC à moins d'un an d'existence. Ceci dénote le faible niveau d'organisation des acteurs de la filière. Les producteurs et les commerçants n'ont que des relations strictement commerciales. Quant à la fixation des prix, les producteurs sont parfois obligés d'accepter les prix bas que leur offrent les commerçants. La totalité des producteurs reconnaissent qu'ils sont individualistes et pas organisés. Ils sont conscients du fait que ce comportement ne leur est pas favorable pour la commercialisation.

Il n'existe pas de relation directe entre les commerçants dans la filière igname de la zone périurbaine de Douala. A cet effet, il existe entre eux des relations de concurrence et dans une moindre mesure des relations de complémentarité. Ces dernières se caractérisant par le payement collectif des frais de gardiennages. Les semi-grossistes peuvent parfois s'entendre au moment de la location du véhicule, pour l'acheminement de leurs produits de la zone de production vers les centres urbains ou zone de consommation.

En résumé, ces résultats montrent que la filière est désorganisée, les différents acteurs de cette filière sont indépendants et entre eux, il existe des relations de concurrence et dans une moindre mesure des relations de complémentarité.

4.3.2 Typologie des marchés

En fonction des zones, nous avons identifié deux types de marché : les marchés de production et les marchés de consommation.


· Les marchés de production

Ils se tiennent périodiquement au niveau des villages (bassins de production), généralement une fois par semaine. Ce type de marché est dominé par les producteurs vendeurs. Dans le cadre de notre étude, il s'agissait du marché de Kombé. Il se tient de façon hebdomadaire (tous les Lundi). Bien que disposant des comptoirs pour la commercialisation des tubercules et racines, ceux-ci sont la sont bâtis en matériaux provisoires (planches, bambous). Les produits commercialisés sont exposés à même le sol. Dans ce marché des transactions importantes y ont lieu en période de récolte.


· Les
marchés de consommation

Ils se tiennent dans les zones urbaines ou les chefs-lieux de région. Ce type de marché est dominé par les consommateurs finaux des produits et dérivés des racines et tubercules. Les marchés de consommation étaient constitués des marchés de : Madagascar, Ndokoti, et New Déido. Ces marchés sont construits en matériaux définitifs (hangars comptoirs, magasins). Ici les ignames et d'autres tubercules sont vendus soit en détail, micro détail et en gros aux consommateurs urbains, aux autres revendeurs venus des villes environnantes. Ils se tiennent de façon permanente avec un jour de grande affluence. Cependant, tous ces marchés ne disposent pas des infrastructures spécifiques de stockage de tubercules.

4.4 ESTIMATION DES COUTS ET DES MARGES BENEFICIAIRES DES PRODUCTEURS ET DES COMMERCANTS

4.4.1 Caractérisation économique des producteurs

Les producteurs qui font faisant de notre échantillon ont deux objectifs principaux : la vente et l'autoconsommation. Ce qui implique qu'une fois les ignames récoltées, une partie est consommée et une autre écoulée sur le marché à un certain prix encore appelé prix de vente. Celui-ci varie en fonction des variétés produites, de la période de vente (abondance ou pénurie) et enfin en fonction du lieu de vente. Le tableau 11 présente les prix pratiqués par les producteurs sur le marché de production en fonction de l'espèce d'igname cultivée.

Tableau 10 : Prix de vente pratiqué par les producteurs d'igname en fonction de la variété

Spéculation

Unité de mesure locale

( UML)

Quantité totale produite

Prix

(FCFA)

Prix unitaire moyen

(FCFA)

Recette totale

(FCFA)

Période d'abondance

(Décembre

- Avril)

Période de pénurie

(Mars

-Septembre)

 
 
 
 
 
 
 

Dioscorea rotundata

Tas de 100 ignames 

674

50 000

90 000

90 000

60 666 000

Dioscorea alata

Tas de 100 ignames

294

40 000

60 000

50 000

14 700 000

Dioscorea cayenensis

Tas de 100 ignames

50

30 000

40 000

35 000

1 750 000

Le tableau 10 montre que la variété D.rotundata est celle qui rapporterait plus pour les producteurs, ceci pourrait s'expliquer par le fait que c'est cette variété qui enregistre les rendements les plus élevés. Il serait intéressant pour les producteurs d'ignames de se spécialiser dans la culture de la variété la plus spéculative du point de vue économique.

4.4.1.1Charges des producteurs

Dans un circuit de commercialisation, les producteurs sont responsables de l'approvisionnement de la filière igname en tubercules frais. Ils supportent ainsi certaines charges avant la mise des ignames aux premiers acheteurs. Ces coûts sont relatifs à la production et dans une certaine mesure aux opérations de commercialisation. L'analyse des charges a tenu compte : des charges matérielles et des charges de fonctionnement.

* Les charges matérielles sont constituées essentiellement des coûts d'achat du petit équipement de production (houes, machettes, limes, dabas).

* Les charges de fonctionnementsont composées des éléments suivants :

- coût de la main oeuvre (défrichage, trouaison, semage, tuteurage, sarclage et récolte) ;

- coût de location du terrain exploité ;

- coût des semenceaux d'igname ;

- coût de transport ;

- les imprévus qui représentent 10% des charges totales.

Le tableau 11 présente le compte d'exploitation moyen des producteurs d'igname pour une superficie de 9700 m².

Tableau 11 : compte d'exploitation moyen des producteurs d'igname pour une superficie moyenne de 97 000 m²

Libellé

Coût

(FCFA)

pourcentage

( %)

Petit équipement

10 000

1

Location parcelle

33 250

3

Main d'oeuvre

270 775

37

Semenceaux

255 250

35

Transport

102 625

14

Dépense brute

671 900

90

Imprévus (10%)

67 190

10

Dépense totale

739 090

100

Revenu total

1 582 000

-

Revenu net

842 910

 

Le tableau 11 révèle que les producteurs supportent des charges totales moyennes de 739 090 FCFA. Toutefois le même tableau montre que, les charges les plus importantes sont celles liées à la main d'oeuvre, l'acquisition des semenceaux d'igname et le transport de la production vers le marché. Elles ont été évaluées à 270 775, 225 250 et 102 625 FCFA respectivement, soient environ 37, 35 et 14 % des charges totales de production.

4.4.1.2 Marges des producteurs

Le tableau 11 révèle que les producteurs d'igname dégagent une marge moyenne annuelle de 842 910 FCFA soit 868 980 FCFA à l'hectare. Il est important de signaler que cette marge a été calculée pour une superficie de 9700 m² puis convertie à l'hectare. La marge étant positive, les producteurs rentrent dans leurs coûts de production. Ce résultat est supérieur à celui trouvé par le PNDRT(2005), qui avait trouvé dans une étude dans le bassin de Mbé, qu'un producteur d'igname obtenait un revenu annuel de 367 600 FCFA sur une superficie de 0,5 ha . Toute chose étant égale à par ailleurs, il est difficile de comparer le résultat trouvé par le PNDRT à celui de la zone péri urbaine de Douala car les stratégies de production et de commercialisation dans les deux cas ne sont pas les mêmes.

4.4.2 Caractérisation économique des intermédiaires

4.4 .2.1Charges et marges bénéficiaires des catégories de commerçants

Les charges et les marges bénéficiaires de commercialisation ont été calculées pour 3 catégories de semi-grossistes. Les éléments des coûts identifiés et pris en compte dans les calculs concernent notamment : le coût d'acquisition des ignames ; l'impôt libératoire ; le service d'hygiène ; le transport (tubercules et commerçantes)  et les imprévus.

Etant donné que les commerçantes sont spécialisées dans vente en fonction des différentes variétés d'igname, trois comptes d'exploitations mensuelles ont été réalisés en fonction du prix d'achat et du coût de revient de 100 tubercules de taille moyenne (unité de mesure locale d'achat).

Le tableau 12 présente le compte d'exploitation moyen de 4 semi-grossistes de la variété Dioscorea rotundata durant un mois d'activité.

Tableau 12 : Compte d'exploitation mensuel moyen de 4 semi-grossistes de Dioscorea rotundata ou « callabar yam »

Libellé

Unité

Prix unitaire (FCFA)

Quantité

Prix total (FCFA)

Prix d'achat

Tas de 100 ignames

90 000

4

360 000

Transport

Tas de 100 ignames

5000

4

20 000

Transport des commerçantes

Personne

2 000

4

8 000

Droit de passage à la guérite marchandises

Tas de 100 ignames

500

4

2 000

Impôt libératoire

-

500

4

2 000

Frais de nettoyage du marché

-

2 000

4

8000

Dépense brute

Tas de 100 ignames

100 000

4

400 000

Imprévus (5 %)

-

5 000

4

20 000

Coût de revient

Tas de 100 ignames

105 000

4

420 000

Prix de vente

Tas de 3 ignames

4 000

133

532 000

Recette nette

Tas de 100 ignames

28 000

4

112 000

Il ressort du tableau 12 que les semi-grossistes de Dioscorea rotundata supportent des charges totales moyennes de 105 000 FCFA représentant le coût de revient pour l'achat de 100 tubercules d'igname. Toutefois les charges les plus onéreuses sont celles liées au coût d'acquisition des tubercules d'ignames sur le marché de production s'élevant à 90 000 FCA soit 86 % des charges totales. Le reste des charges est constituées des coûts de transport, d'impôts libératoires, des frais de nettoyage et des imprévus. Le même tableau indique que ces semi-grossistes dégagent une marge bénéficiaire moyenne d'environ 28 000 FCFA  par mois pour la vente en détail de cent tubercules d'ignames de la variété Dioscorea rotundata.

Le tableau 13 indique le compte d'exploitation moyen de trois semi-grossistes de la variété Dioscorea alata

Tableau 13 : Compte d'exploitation moyen de 03 semi-grossistes de Dioscorea alata ou « 

Water yam »

Libellé

Unité

Prix unitaire (FCFA)

Quantité

Prix total (FCFA)

Prix d'achat

Tas de 100 ignames

50 000

3

150 000

Transport

Tas de 100 ignames

5000

3

15 000

Transport des commerçantes

Personne

2 000

3

6 000

Droit de passage à la guérite marchandises

Tas de 100 ignames

500

3

1500

Frais de nettoyage du marché

-

2 000

3

6 000

Dépense brute

Tas de 100 ignames

60 000

3

180 000

Imprévus (5 %)

-

3 000

3

9 000

Coût de revient

Tas de 100 ignames

63 000

3

189 000

Prix de vente

Tas de 3 ignames

3 000

100

300 000

Recette nette

Tas de 100 ignames

37 000

3

111 000

Il ressort du tableau 13, que les semi-grossistes de Dioscorea alata supportent des charges totales moyennes de 63 000 FCFA pour l'achat de 100 tubercules d'igname. Toutefois les charges les plus importantes sont celles liées au coût d'acquisition des tubercules d'ignames sur le marché de production qui s'élèvent à 50 000 FCA, soit environ 79 % des charges totales. Le reste des charges est reparties en coûts de transport, frais de nettoyage du marché, impôts libératoires et imprévus.

Le même tableau indique que ces semi-grossistes dégagent une marge bénéficiaire moyenne de 37 000 FCFA  par mois pour la vente en détail de cent tubercules d'ignames de Dioscorea rotundata. Cette marge étant positive, les semi-grossistes rentrent dans leurs frais.

Le tableau 14 indique le compte d'exploitation moyen de trois semi-grossistes de la variété

Libellé

Unité

Quantité

Prix Unitaire

(FCFA)

Prix Total

(FCFA)

Dioscorea cayenensis ou « sweet yam »

Tableau 14 : compte d'exploitation moyen de 3 semi-grossistes de D.cayenensis ou « sweet yam »

Libellé

Unité

Prix unitaire (FCFA)

Quantité

Prix total (FCFA)

Prix d'achat

Tas de 100 ignames

35 000

3

105 000

Transport

Tas de 100 ignames

5000

3

15 000

Transport des commerçantes

Personne

2 000

3

6 000

Droit de passage à la guérite marchandises

Tas de 100 ignames

500

3

1500

Frais de nettoyage du marché

-

2 000

3

6 000

Dépense brute

Tas de 100 ignames

44 500

3

133 500

Imprévus (5 %)

-

2 225

3

6 675

Coût de revient

Tas de 100 ignames

46 725

3

140 175

Prix de vente

Tas de 3 ignames

2 5 00

100

250 000

Recette nette

Tas de 100 ignames

37 158

3

111 475

Il ressort du tableau 14 que les semi-grossistes de Dioscorea rotundata supportent des charges totales moyennes de 46 724 FCFA représentant le coût de revient pour l'achat de 100 tubercules d'igname. Toutefois les charges les plus lourdes sont celles liées au coût d'acquisition des tubercules d'ignames sur le marché de production s'élevant à 35 000 FCA soit 75 % des charges totales. Le reste des charges est constituées des coûts de transport, d'impôts libératoires, des frais de nettoyage et des imprévus. Le même tableau indique que ces semi-grossistes dégagent une marge bénéficiaire moyenne d'environ 37 1580 FCFA  par mois pour la vente en détail de cent tubercules d'ignames de la variété Dioscorea cayenensis.

4.4 .2.2 Stratégies de commercialisation des ignames dans la zone périurbaine de Douala

Les stratégies de commercialisation des tubercules sont fonction des catégories d'intermédiaires et de leurs lieux de vente respectifs. Le tableau 15 illustre les stratégies utilisées par les différentes intermédiaires de la zone périurbaine de Douala

Tableau 15: stratégie des intermédiaires pour la commercialisation des tubercules

Variable

Modalité

Effectif

fréquence

Nature de l'enquêté

Semi-grossistes

10

100 %

Lieu de collecte

Zone de production

(marché de Kombé)

10

100 %

Principaux fournisseurs

Producteurs-vendeurs

10

100 %

Mode de transport

Véhicules utilitaires

Véhicules et  pousse- pousse 

8

2

80 %

20 %

Lieu de vente

Marché Madagascar

Marché New Déido

Marché Ndokoti

4

5

1

40 %

50 %

10 %

Mode de vente

Gré à gré

10

100 %

Principaux acheteurs

Consommateurs urbains

Autres détaillants urbains

8

2

80 %

20

Source d'information

Autres commerçants

Producteurs

8

2

80 %

20 %

Il ressort du tableau 15 que tous les intermédiaires s'approvisionnent uniquement auprès des producteurs dans le marché de production, ce qui entraine une augmentation des charges liées au transport des tubercules d'ignames et des semi-grossistes.

Quatre vingt pourcent des intermédiaires utilisent les véhicules utilitaires (camionnettes et taxi- brousses) comme moyen de transport. Vingt pourcent utilisent à la fois les véhicules et les pousses-pousses pour transporter leurs marchandises des zones de productions vers les marchés urbains.

Le même tableau 15 montre que les semi-grossistes fournissent les tubercules d'ignames fraiches à près de 90 % des consommateurs urbains, 20 % des détaillants. De plus le « gré à gré » est le mode de vente couramment employé par tous les intermédiaires, qui consiste en une discussion entre le vendeur et l'acquéreur qui ce termine par un arrangement mutuel sur le prix.

Le système d'information est encore empirique dans ce maillon, car la « bouche-oreille » ou encore le « téléphone arabe » constitue les techniques d'information permettant de porter l'information des producteurs vers les commerçants. Quatre vingt pourcent des intermédiaires enquêtés ont affirmé s'informer auprès d'autres intermédiaires sur les différents aspects de leur activité de commercialisation. Cependant, 20 % des répondants reconnaissent s'informer sur les prix des tubercules au près des producteurs.

En dernier ressort, l'analyse des résultats des fréquences montre que les stratégies de commercialisation des intermédiaires sont mal structurées et inefficaces pour le bon fonctionnent de la filière igname dans la zone périurbaine de Douala. Toutefois pour mieux comprendre les causes de ce mauvais fonctionnement, l'identification des contraintes à des niveaux divers de la filière igname a été effectuée.

4.5 IDENTIFICATION DE QUELQUES CONTRAINTES RENCONTREES PAR LES ACTEURS DE LA FILIER IGNAME

Les contraintes sont définies comme des problèmes, des limitations extérieures pouvant empêcher ou limiter le développement.

A cet effet, l'analyse des contraintes a consisté à chaque maillon de la filière, à identifier quelques obstacles qui empêchent son bon fonctionnement.

4.5.1 Contraintes au niveau des producteurs

Les producteurs enquêtés repartissent les contraintes en trois catégories : l'insuffisance des moyens financiers, la faible fertilité des sols et l'attaque des rongeurs, des coléoptères et maladies. La figure 19 présente les différentes catégories des contraintes que l'on rencontre au niveau de la production.

67%

30%

3%

Insufisance des

moyens financiers

Faible fertilité des

sols

Attaque des rongeurs,

des coléoptère et des

maladies

Figure 19 : Répartition des contraintes au niveau des producteurs

Il ressort de la figure 9 que 67, 30 et 3 % des producteurs estiment que les principales contraintes à la filière sont respectivement l'insuffisance des moyens financiers, la faible fertilité des sols et les dégâts causés aux ignames par les rongeurs, les coléoptères et diverses maladies.

Cette insuffisance des moyens financiers se traduirait par un faible taux d'extension des plantations, car il faut signaler que l'accès à la terre se fait en grande majorité par location. De plus le coût de la main d'oeuvre et des semenceaux entrave gravement la production.

Bell et al. (2000) ont trouvé dans une étude sur les racines et tubercules en Afrique, que les frais de la main d'oeuvre et le coût d'acquisition des semenceaux représentent respectivement 44 et 55 % du coût total de production des ignames. Ces résultats de l'étude sont conformes à ceux de Bell et al.( 2000).

4.5.2 Contraintes au niveau des distributeurs

Les intermédiaires classent les contraintes en quatre groupes : le manque d'infrastructures spécifiques pour le stockage des tubercules, l'instabilité des prix, l'insuffisance du fonds de roulement et l'absence de norme standard dans le calibrage des ignames. La figure 20 indique les contraintes que subissent les commerçants.

20%

60%

10%

10%

Manque

d'infrastructures

spécifiques de

stockage

Instabilité des prix

Insuffisance du fonds

de roulement

Absence de norme

standard dans

le calibrage des

tubercules

Figure 20: Répartition des contraintes par les distributeurs

La figure 20 montre que les principales contraintes de commercialisation tels qu'exprimés par les enquêtés sont l'instabilité des prix sur le marché (60 %), le manque d'infrastructures spécifiques de stockage des ignames (20 %), l'insuffisance du fond de roulement (10 %)

Les travaux réalisés par le Projet de Diversification des Exploitations Agricoles en 1999 sur les acquis et les contraintes de la filière manioc au Cameroun révèlent que les contraintes relatives à la commercialisation des produits du manioc sont principalement : les contraintes de fond de roulement, l'irrégularité des approvisionnements, la variation des prix l'absence des normes liées au calibrage des ignames (10 %).

De même les travaux de Hatcheu (2000) sur l'approvisionnement et la distribution alimentaire à Douala révèlent que l'instabilité des prix des vivriers sur les marchés de Douala est en grande partie tributaire de la saisonnalité de l'offre. Les variations inter saisonnières et  ou inter  annuelles sont essentiellement liées aux difficultés de conservation qui empêchent l'étalement des récoltes et de la vente. Aussi, les résultats de notre étude sont à ceux des travaux antérieurs.

4.5.3 Contraintes liées au transport

Les transporteurs repartissent leurs contraintes en deux catégories : les tracasseries policières et les taxes. La figure 21 indique ces contraintes.

67%

33%

Tracasseries

policières

Taxes

Figure 21 : Répartition des contraintes par les transporteurs des tubercules d'igname

Il ressort de la figure 21 que, 67 % des transporteurs estiment que les tracasseries policières sont les principales contraintes à leur activité. Les taxes (ticket de quai, patente, impôt libératoire, taxe de stationnement, etc.) élevées constituent la deuxième contrainte. Presque tous les transporteurs ont reconnu verser une somme allant de 2000 à 4000 FCFA selon la capacité du véhicule par jour au poste de contrôle de police pour éviter d'être arrêter abusivement.

Dans cette logique, les travaux de Hatcheu (2000) sur l'approvisionnement et la distribution alimentaire à Douala révèle que, quelque soit le point de départ, chaque voyage à destination de Douala constitue un chemin de croix pour les transporteurs. Par exemple sur l'axe lourd Bonjongo-Douala par Buea, le transporteur doit se soumettre à 33 postes de contrôles de police et de gendarmerie où il paie en moyenne 1000 FCFA par poste soit 33 000 FCFA.

En effet, ces résultats montrent les indicateurs de la corruption sur les réseaux routiers du Cameroun en générale et de Douala en particulier.

Conclusion du chapt'4

CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET RECOMMENDATIONS

Ce chapitre conclut et propose quelques recommandations aux parties prenantes.

5.1 Conclusion

L'objectif global de cette étude était de générer les connaissances sur le fonctionnement de la filière igname en général et dans la zone péri urbaine de Douala. Plus spécifiquement il s'agissait:

- d'identifier et de caractériser les acteurs impliqués dans la filière tubercules d'ignames dans la zone périurbaine de Douala ;

- de caractériser les différentes variétés d'ignames produites dans la zone d'étude ;

- d'identifier les circuits de commercialisation et les contraintes que rencontrent les différents acteurs impliqués;

- d'estimer les coûts et les marges bénéficiaires des acteurs impliqués dans la production et la commercialisation de l'igname dans la zone d'étude.

Pour mener à bien ces objectifs, la technique d'échantillonnage par choix raisonnée ou choix proportionnel a été retenue. Ainsi 40 producteurs, 06 transporteurs et 10 commerçants ont été interrogés. Les données recueillies ont été traitées au logiciel SPSS 12.0. L'approche filière est l'outil qui a permis de caractériser la filière igname dans la zone d'étude.

Le diagnostic de la fonction de production a fait intervenir deux types de producteurs : les petits producteurs et les grands producteurs. En ce qui concerne la transformation, elle est inexistante dans la zone d'étude. Les activités de production font intervenir majoritairement le genre masculin (8 3%), composées pour la plupart des producteurs d'origine Anglophone (90 %), tandis que la commercialisation est exclusivement l'apanage de la gente féminine en majorité d'ethnie Bamiléké (80 %). Toutefois on observe une légère spécialisation des semi-grossistes dans la vente d'une des variétés d'igname produite dans la zone de production.

Techniquement trois variétés d'ignames sont cultivées dans la zone de production (D. rotundata, D. alata et D. cayenensis) avec des fréquences de production de l'ordre de 68, 30 et 2 % respectivement. La culture associée est le système de culture la plus pratiquée. Les principaux types d'associations sont : igname-pistache-macabo ; igname-plantain-pistache ; igname-arachide-pistache. Les producteurs pratiquent une jachère de courte durée d'environ deux ans, ce qui est très insuffisant pour une bonne régénération des sols. Du point économique, les différents acteurs directs de la filière igname dégagent des marges positives. Cependant celles-ci sont inégalement reparties le long de la filière.

En somme, la filière igname reste limitée par certaines contraintes notamment : l'absence de transformation, l'insuffisance des moyens financiers, l'instabilité des prix, la baisse de la fertilité des sols, le manque d'infrastructure spécifique de stockage, les tracasseries policières. Pour lever ces limites, quelques recommandations sont été proposées.

5.2 Recommandations

Quelques recommandations sont formulées à l'intention des producteurs d'ignames de Pendamboko et Matouké, aux intermediaires, au PNDRT, et enfin au Gouvernement camerounais.

Les producteurs d'igname de Pendamboko et Matouké devraient :

1- se spécialiser dans la production de la variété la plus rémunératrice telle que le Dioscoreae rotunda ou «  calabar yam ».

2- se regrouper soit en GIC, soit en associations de producteurs.

3-  mettre sur pied un système de production et de vente organisée en vue d'accroitre leur production et mieux contrôler le marché.

Le PNDRT devraient :

1- étendre l'étude dans d'autres bassins de production en vue d'avoir une idée assez générale des caractéristiques socio-économiques et techniques de la filière Dioscoréaceae dans la zone périurbaine de Douala, de manière à entreprendre des actions pouvant améliorer son fonctionnement.

2- de réorienter ses activités autour de l'igname qui a été abandonné au profit d'autres tubercules tel que le manioc.

Les distributeurs devraient :

1- s'organiser en groupe pour la commercialisation de leurs produits. Ceci permettrait de réduire leurs charges de commercialisation, de fidéliser la clientèle et de rendre le produit disponible à tout moment.

2- s'intéresser aux ravitaillements d'autres marchés urbains et frontaliers en vue d'améliorer de leurs revenus.

Le gouvernement devrait :

1- initier des actions visant le renforcement des capacités techniques et organisationnelles des différents acteurs de la filière racines et tubercules en général et igname en particulier. Un accent doit être mis sur la formation et l'information de ces acteurs.

2- Elaborer les normes de calibrage des ignames.

En plus des recommandations ci-dessus, des axes de recherches peuvent être explorées. Ainsi des études pourraient être initiées dans les domaines suivants:


· la transformation de l'igname en vue de valoriser son potentiel économique ;


· l'évaluation des pertes post récolte sur les variétés produites et commercialisées dans les différents bassins de productions de Douala ;


· l'étalonnage systématique de différentes unités de mesures locales (UML) dans tous les autres bassins de production afin de connaître le prix réel des ignames au Kilogramme.

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CD consulté

``Igname'' Microsoft® Encarta 2009[DVD]. Microsoft Corporation, 2008

Annexe 1: Présentation du PNDRT

Programme National de Développement des Racines et Tubercules

Coopération Cameroun - FIDA

B.P: 15308 Yaoundé - Cameroun; Tél. : 22.22.73.25 / 99.31.96.51 - Fax: 22.22.73.25

e-mail: racines&tubercules@yahoo.fr ; Site web: www.pndrt-cm.org

Le PNDRT est un programme du gouvernement camerounais mis en place avec l'appui du Fonds International de Développement Agricole (FIDA), pour permettre aux populations rurales pauvres et principalement les femmes, de réaliser des activités génératrices de revenus durables et de participer de façon plus efficace aux efforts de développement.

Le PNDRT s'inscrit dans le cadre général de la lutte contre la pauvreté et la croissance en milieu rural par le biais d'une approche filière impliquant les organisations paysannes (OP) à la base et tous les autres acteurs de la filière des racines et tubercules (R&T).

Le programme couvre l'ensemble du territoire national et est organisé en cinq antennes : Bamenda ; Bertoua, Douala, Ebolowa et Ngaoundéré. Il appui uniquement le développement des racines et tubercules suivantes : manioc, macabo/taro, igname, patate douce, pomme de terre.

Objectifs

Le PNDRT a pour finalité de contribuer à améliorer durablement la sécurité alimentaire et les moyens d'existence des populations rurales, principalement des femmes et des jeunes, à travers la promotion du développement de la filière de R&T. Pour atteindre ce but, la PNDRT se fixe comme objectifs de :

- Renforcer la structuration de la filière des R&T ;

- Améliorer l'accès des productrices et/ou transformatrices aux circuits locaux, nationaux et sous-régionaux de commercialisation des R&T ;

- Améliorer la réponse des producteurs et des transformateurs à la demande quantitative et qualitative des marchés ;

- Contribuer à l'intensification durable de la production des R&T.

Composantes et activités du programme

Pour atteindre ses objectifs, le programme a été structuré en trois composantes techniques :

ü Composante 1 : Renforcement des capacités et appui à l'organisation paysanne

Il s'agit de renforcer la structuration de la filière des R&T à travers l'organisation des productrices, des transformatrices et des autres acteurs. Les activités entreprises sous cette composante ont pour but de promouvoir le développement de la filière de manière intégrée, durable et interprofessionnelle. La structuration et l'organisation des productrices se fait autour des Comités Villageois de Concertation (CVC), des Comités Bassin de Concertation (CBC), des Comités de Marchés (CCM).

ü Composante 2 : Appui à la commercialisation et gestion des micro entreprises

Les objectifs visés par cette composante se déclinent de la manière suivante :

- Améliorer les flux de commercialisation,

- Réduire les asymétries économiques entre les acteurs,

- Promouvoir un cadre sécurisant pour les transactions commerciales, notamment par la promotion des normes de qualité.

ü Composante 3 : Appui à la production et à la transformation

L'objectif de cette composante est d'améliorer l'efficience et la rentabilité des processus de transformation, la qualité des produits pour mieux répondre aux besoins du marché, la productivité durable par l'intensification et la diversification des R&T au niveau de systèmes de production paysans.

Stratégie du programme

Elle consiste à assurer un développement durable du sous-secteur des R&T à travers :

- Une approche par la demande et le marché « Market-driven approach » ;

- La contractualisation des services ;

- La professionnalisation des acteurs.

Annexe 2 : Questionnaire adressé aux producteurs d'igname

ANALYSE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA FILIERE IGNAME DANS LA ZONE PERIUBAINE DE DOUALA

Ce questionnaire est strictement confidentiel, et les informations issues de cette enquête ne doivent servir qu'à des fins scientifiques et à la rédaction d'un mémoire de fin d'étude d'ingénieur agronome à l'Université de Dschang.

Information concernant le producteur

Numéro .......Date..................Nom de la localité..................Région.......................

Nom de l'enquêté ..........................................................................................

1- Sexe : 1-Masculin......2-Féminin........Age :......ans Ethnie ou province d'origine..........

2- Statut matrimoniale : 1-Célibataire 2-Marié Polygame 3-Marié monogame

4- Divorcée 5- Veuf (ve)

3- Niveau d'éducation : 1-N'a jamais été à l'école 2-Primaire 3-Secondaire 4-Universitaire

4- Croyance : 1- Pas de religion 2-Chrétienne 3-Musulmane 4- Animiste

5- Nombre de personnes en charge :.........1-.Nombre de femme ......

2-Nombre de garçon...........3-Nombre de fille......

6- Activité principale : 1-Agriculture 2-Elevage 3-Commerce 4- fonctionnaire 5-Autres à préciser....................................................................................................

7- Activités secondaires : 1- Pas d'activité 2- Agriculture 3-Elevage 4- commerce 5- Autres à Préciser.....................................................................................................

8- Quelle activité vous rapporte plus argent......................................................

9- Appartenez-vous à une organisation paysanne 1-oui 2-non

11- si oui pourquoi .....................................................................................

12- non pourquoi ..................................................................................

13- Quelle est votre source d'information ? 1-Radio 2- Presse 3- AVZ 4- D'autres producteurs 5- les commerçants 6- Autre (à préciser)......................

Information concernant l'exploitation

14- Quelle est la superficie de l'exploitation :..................................................

15-Depuis quand pratiquez vous la culture de l'igname (expérience dans l'activité) : 16-Un ans 2-Deux ans 2-trois 3- autres............

17-Pourquoi pratiquez-vous la culture des ignames (motivation pour la production) :

1- Source de revenu 2-Source d'Alimentation 3-Autres.................

18-Comment avez-vous accès à la terre : 1-Legs 2-Achat 3- Don 4-Emprunt

5-Métayage 6- A l'Etat

19- Pratiquez-vous la jachère avant la culture de l'igname ? 1- Oui 2-Non

20- Si oui quelle est sa durée ?................................................................................

21- Combien de fois cultivez-vous l'igname sur un même domaine ?......................

22- Pendant quel(s) mois plantez-vous l'igname ?....................................................

23- Pendant quelle période récoltez-vous l'igname ?...................................................

24-Quel système de culture pratiquez-vous ? a- Pure b- Association, lesquelles ?.................................................................................................................................

25- Quelles sont les variétés d'igname que vous cultivez ?

Variété d'igname

Caractéristiques

 
 
 
 
 
 
 
 

26-Quelle est l'igname qui domine dans votre exploitation ? .......................................

Pourquoi ?.....................................................................................................................................

27- Quelle est l'igname préférée des : - Commerçants ? Pourquoi ?------------------------------

Des consommateurs ? Pourquoi ?--------------------------------------------------------------------

28- Quelle est la distance qui sépare les champs d'igname de votre maison ?............................

29 - Quelle(s) autre (s) activité (s) pratiquez-vous dans votre exploitation ?

30- Dou vous proviennent les semences d'igname ?...........................................

31 - Quelle est la qualité de votre main d'oeuvre ? 1- familiale 2-salariale

32- Quelles sont les problèmes que vous rencontrez dans la production de l'igname ?........

............................................................................................................

33- Utilisez-vous de l'engrais ? 1-Oui 2-Non

34- si oui lesquels 1- chimique 2 - biologique

35-D' ou vous provient votre source de financement pour la production d'igname ?........................

a- D'un parent

b- d'un prêt

c- Des opérations précédentes

d- Autres........................

Conservation / Stockage

36- Comment conservez- vous l'igname ?........................................................................

...............................................................................................................

37 -Quelles sont les périodes de stockage ?.......................................................................

38 - Quelle est la durée du stockage ?

a- 1 jour

b- 2 à 5 jours

c-2 semaines

d- 4 semaines

e-Ne se stocke pas

f- Autres à préciser......

39 -Pourquoi stockez-vous ?

a- Parce que personne n'achète

b- Pour attendre la hausse des prix

c- Parce que les prix sont bas

d- consommation future

40-Quelle sont les problèmes qui apparaissent lors du stockage des l'igname ?..............

.......................................................................................................

41-Quelle est la proportion de votre récolte d'igname est destinée au stockage ?

a-1/3 b- ½ c- ¾ d- 1

42-Où sont enregistrées le plus de pertes ?

a- Au champ b- Lors du transport c- Lors du stockage d- autres.........

43 - Nature des pertes ?

a- pertes physique (Détérioration physique des tubercules d'igname)

b-Pertes économiques du a la (mévente).

44-En comparant à d'autres cultures quels sont les avantages à cultiver de l'igname ?.........

................................................................................................................

45 Comment transportez-vous votre production du champ vers votre domicile et le marché ?

a- pousse- pousse b- tête ou dos c- moto d- véhicule

Commercialisation

46-Quelle quantité produisez-vous par an ?.............................................................................

Unité de mesure

Quantité produite (kg)

47-Quelle quantité de votre production est : a- Auto consommée............b- Vendue..........

48- Qui vend votre igname ? 1-vous même 2-votre conjoint(e) 3- vos enfants

49- A qui vendez vous l'igname ?

a- Aux consommateurs b- Aux grossistes c- Aux restaurateurs d-Aux commerçants urbains e- Aux semi-grossistes f- Aux autres revendeurs g- Aux exportateurs

50- Où vendez-vous l'igname ?

a- Bord de champ

b- villes (lesquelles ?).................................................

c- Marchés..............................................................

d- Domicile

e- Autres.............................................................

51- Comment Vendez vous l'igname ?

a- Contrat avec l'acheteur

b-Cash

c- Crédit

d- Autres..............

52-Quelle période de l'année les prix sont élevées ?.........................

53- Quelle période de l'année les prix sont bas ?..................................

54-Quelle (s) variété (s) sont elles les pus commercialisée (s) pourquoi ?................................

.

55-Y'a-t-il des compétitions avec d'autres ignames ?..................................................................

.................................................................................................................

56- Quelles sont les relations qui vous lient avec l'acheteur ?

1- Aucune relation particulière

2- Strictement commerciale

3- Familiale

4- Amicale

5- Autres....................

57- de qui la demande est-elle plus forte ?....................................................................................

58- Quelle distance sépare vos champs du lieu de vente ?...........................................................

59 - À quelle période l'année vendez-vous majoritairement de l'igname ?

Période

Abondance Pénurie

Septembre-Novembre

 

Décembre

 

Septembre-Février

 

Mars-Mai

 

Juin-Août

 

60- Connaissez-vous d'autres circuits de commercialisation de l'igname ?

1- Oui

2- Non

61- Si oui le(s) quel(s).................................................................................

62- quels types de contraintes êtes vous confrontés dans la production de l'igname ?

.............................................................................................................

63- Quels sont les atouts de la commercialisation de l'igname ?..............................................

..........................................................................................................

Prix

64 -Combien vendez-vous l'igname ?

Unité de mesure

Prix moyen (FCFA) / poids moyen ( kg)

Sept-Nov

Dec--Fevrier

Mars-Mai

Juin-Juillet

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

65 - Quels sont les problèmes dans la fixation des prix.........................................

Perspectives

66-- Recevez vous un apport / aide quelconque d'une structure ?...................................

.................................................................................................................

67- Pensez vous que l'igname est disponible pour répondre aux demandes des populations

Urbaines ?.....................................................................................................................................

................................................................................................................

68- la production de l igname améliore t -elle votre niveau de vie ? 1- oui 2- non

69- si oui pourquoi ?--------------------------------------------------------------------------------------

70- Si non pourquoi ?---------------------------------------------------------------------------------

Compte d'exploitation du producteur

Libellé

Quantité

PU

(FCFA)

PT

(FCFA)

Amortissement

Nombre d'année

Valeur

Total

1- charges matérielles

machette

houe

lime

sac

paniers

 
 
 
 
 
 

Total

 
 
 
 
 
 

2- Charges de fonctionnement

défrichage

semences

touaison et semage

engrais

1er sarclage

2nd sarclage

tuteurage

récolte

transport

stockage

imprévus(10%)

 
 
 
 

Total 2

 
 
 
 

Dépense totale

 
 
 
 

Recette brute

 
 
 
 

Recette nette

 
 
 
 

Merci de votre bonne compréhension

Annexe 3 : Questionnaire adressé aux transporteurs d'igname

ANALYSE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA FILIERE IGNAME DANS LA ZONE PERIUBAINE DE DOUALA

Ce questionnaire est strictement confidentiel, et les informations issues de cette enquête ne doivent servir qu'à des fins scientifiques et à la rédaction d'un mémoire de fin d'étude d'ingénieur agronome à l'Université de Dschang.

Identification

Numéro .......Date..................Nom de la localité..................Région.......................

Nom de l'enquêté ..........................................................................................

1- Nature du transporteur: 1-Chauffeur propriétaire 2- Chauffeur locataire 3-Chauffeur Grossiste 4- Autre......... ....................................................................

2- Sexe : 1-Masculin......2-Féminin........Age :......ans Ethnie ou province d'origine..........

3 -Appartenez-vous à une organisation des transporteurs ? 1-Oui 2-Non

4-Si oui pourquoi ?........................................................................................................................

5- Si non pourquoi ?----------------------------------------------------------------------------

6- Statut matrimoniale : 1-Célibataire 2-Marié Polygame 3-Marié monogame

7- Divorcée 5- Veuf (ve)

8- Niveau d'éducation : 1-N'a jamais été à l'école 2-Primaire 3-Secondaire 4-Universitaire

6- Croyance : 1- Pas de religion 2-Chrétienne 3-Musulmane 4- Animiste

10-Nombre de personnes en charge :...................................................................................................

11- Activité principale : 1-Transport 2-Agriculture 3 -Elevage 4- fonctionnaire 5-Autres à préciser....................................................................................................

12- Activités secondaires : 1- Pas d'activité 2- Agriculture 3-Elevage 4- commerce 5- Autres à Préciser.....................................................................................................

13- Quelle activité vous rapporte plus argent...........................................................

14-Depuis combien de temps faites-vous le transport ?.............

15-Quelle est le type d'automobile utilisée vous ?

? Pick-up

Camionnette (Peugeot)

? Camion (Toyota)

? Camions (Benz)c) Autres à préciser........

? Occasion Belgique

?Occasion locale

? Autres à préciser.............

16- pourquoi pratiquez vous le transport ?---------------------------------------------------------------

17 - quelle est la source de financement de votre activité ?

a- d'un parent

b- d'un prêt

c- Des opérations précédentes

d- Autres........................

18- Transportez vous les cultures vivrières ? Oui ? Non

19- Si oui quels types de produits transportez vous de préférence ?

? Les bananes plantains

? Le maïs

? Les tubercules (igname, macabo, taro, manioc......)

?Les cultures maraichères

? Les fruits

? Autres à préciser.........

20- Comment est ce que vous travaillez avec les commerçants de vivres ?

1) contrat

2) cash

3) crédit

4) arrangement cas par cas

21) Quels sont les critères sur lesquels vous vous basez pour fixer vos prix

1) La distance

2) L'état des routes

3) La nature de la marchandise

4) La Quantité de marchandise à transporter

5) Autres à préciser.............................................................................

22- Quels les frais à la charge du transporteur ?

a) péage

b) police

c) Carburant

d) Chargement au départ

e) Déchargement à l'arrivée

f) Autres à préciser.....................

24- Parmi les charges que vous supporter, quelles sont les plus importantes

a) Les charges fiscales

b) Les charges des salaires de employés

c) Entretien du véhicule

f) Autres à préciser.....................

25- Quelles sont les contraintes rencontrées lors de vos activités de transports ?

a) Les tracasseries policières

b) Les percepteurs d'impôts

c) Les douaniers

d) Le mauvais état des routes

f) Autres à préciser.....................

26- Quelle appréciation faites vous de l'état des routes que vous utilisez ?

a) Parfaitement entretenu

b) Pas du tout entretenu

c) un tout petit peu entretenu

f) Autres à préciser.....................

27) avez-vous un convoyeur ? ? Oui ?Non

28- Comment le payez-vous ?-------------------------------------------------------------------

29- quelles sont vos relations avec vos clients ?

1- Aucune relation particulière

2- Strictement commerciale

3- Familiale

4- Amicale

5- Autres....................

30- le transport des ignames et d'autres marchandises améliore t- elle votre niveau de vie ?

31-si oui pourquoi ?-----------------------------------------------------------------

32- non pourquoi ?---------------------------------------------------------------

33-Quelle est la distance de votre trajet ?.............

Compte d'exploitation des transporteurs

Libellé

Quantité

P.U

(FCFA)

P.T

(FCFA)

Carburant

Péage routier

Taxes

Pourboire des policiers

Chargement

Déchargement

imprévus

 
 
 

Total 1

 
 
 

Transport passager

Transport ignames

Autres marchandises

 
 
 

Total 2

 
 
 

Dépenses totales

 
 
 

Revenu net

 
 
 

Merci de votre bonne compréhension

Annexe 4 : Questionnaire adressé aux commerçants d'igname

ANALYSE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA FILIERE IGNAME DANS LA ZONE PERIUBAINE DE DOUALA

Ce questionnaire est strictement confidentiel, et les informations issues de cette enquête ne doivent servir qu'à des fins scientifiques et à la rédaction d'un mémoire de fin d'étude d'ingénieur agronome à l'Université de Dschang.

Identification

Numéro .......Date..................Nom de la localité..................Région.......................

Nom de l'enquêté ..........................................................................................

1- Nature du commerçant : 1-Grossiste 2- Semi-grossiste 3-Détaillante 4- Autre.........

2- Sexe : 1-Masculin......2-Féminin........Age :......ans Ethnie ou province d'origine..........

3 -Appartenez-vous à une organisation des commerçants? 1-Oui 2-Non

4-Si oui pourquoi ?........................................................................................................................

6- Si non pourquoi ?----------------------------------------------------------------------------------------

7- Statut matrimoniale : 1-Célibataire 2-Marié Polygame 3-Marié monogame

4- Divorcée 5- Veuf (ve)

8- Niveau d'éducation : 1-N'a jamais été à l'école 2-Primaire 3-Secondaire 4-Universitaire

9- Croyance : 1- Pas de religion 2-Chrétienne 3-Musulmane 4- Animiste

10- Nombre de personnes en charge :.........1-.Nombre de femme ......

2-Nombre de garçon...........3-Nombre de fille......

11- Activité principale : 1-Commerce 2-Agriculture 3 -Elevage 4- fonctionnaire 5-Autres à préciser....................................................................................................

12- Activités secondaires : 1- Pas d'activité 2- Agriculture 3-Elevage 4- commerce 5- Autres à Préciser.....................................................................................................

13- Quelle activité vous rapporte plus argent...................................................

14- Quelle est votre source d'information sur les prix de l'igname ? 1-Ministère du commerce 2- Presse 3- la municipalité 4- D'autres commerçants 5- votre voisin 6- Autre (à préciser)......................

15- Depuis combien d'année pratiquez- vous cette activité de commercialisation ?-------

Approvisionnement

16- Auprès de qui vous approvisionnez vous en igname ?

a- Grossiste

b-Semi-grossiste

c-Producteurs

d- Autres détaillants

e-Autres producteurs

f-Autres grossistes

17- Où vous approvisionnez vous ?

a-Villages (lesquels ?)....................................................................................

b- Villes (lesquelles ?)...................................................................................

c-Marchés (lesquels ?)...................................................................................

d-Champs................................................................................................

e- Autres................................................................................................

18- Comment vous achetez vous ?

a- Contrat

b-Cash

c-Crédit

d-Autre.........

19- quelle est votre source de financement de la commercialisation ?

a- d'un parent

b- d'un prêt

c- Des opérations précédentes

d- Autres........................

20- Quel(s) mode(s) de transport utilisez vous pour acheminez vos produits du lieu d'approvisionnement vers le lieu de vente ?1- tête 2-moto 3- pousse-pousse 4- voiture

21- Combien achetez vous l'igname ?....

Unité de mesure

Prix moyen (FCFA) / poids moyen ( kg)

Sept-Nov

Dec--Fevrier

Mars-Mai

Juin-Juillet

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Stockage

22- comment conservez-vous vos ignames après la récolte ?.........................................

23- Disposez vous d'un magasin pour stockez vos produits ?........................................

24 - Quelle est la durée du stockage ?

a- 1 jour

b- 2 à 5 jours

c-2 semaines

d- 4 semaines

e-Ne se stocke pas

f- Autres à préciser............

25- Pourquoi stockez-vous ?

a-Parce que personne n'achète

b- Pour attendre la hausse des prix

c- Parce que les prix sont bas

d- Autres........................

26-Pouvez vous estimez vos pertes ?.............................................................................

27- Quelles sont les relations qui vous lient avec l'acheteur ?

1- Aucune relation particulière

2- Strictement commerciale

3- Familiale

4- Amicale

5- Autres....................

Commercialisation

28- A qui vendez vous ?

a- Consommateurs

b-Restaurateurs

c-Autres revendeurs

d-Grossistes

e- Semi grossistes

29-Quelle est la distance qui sépare votre lieu d'approvisionnement du lieu de vente ?........

30 -Quelle (s) variétés d'igname (s) commercialisez vous le plus ?

............................................................................................................

31 -Quelle période de l'année vendez-vous majoritairement l'igname ?..................................

32- De qui la demande est-elle forte ?..................................................................................

33- Comment adaptez-vous vos stratégies de vente aux demandes croissantes ?....................

.............................................................................................................

34-Connaissez un circuit de commercialisation de l'igname, lequel ?...................................

..............................................................................................................

35- A quelles contraintes êtes-vous confrontées dans le commerce de l'igname ?....................

...............................................................................................................

27- Quelle quantité vendez-vous par an ?..... .....................................................

Prix

29- A combien vendez vous ?

Prix

Unité mesure

Prix moyen (FCFA) / poids moyen ( kg)

Sept-Nov

Dec--Fevrier

Mars-Mai

Juin-Juillet

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

30- y'a-t-il des problèmes dans la fixaction des prix.................................................

.................................................................................................................

31-En comparant avec d'autre cultures, la culture d'igname est elle rentable ?.........................

.................................................................................................................

31 -Combien dépensez-vous pour le transport du lieu d'approvisionnement vers votre lieu de vente ?..........................................................................................................................................

Perspectives

32- Recevez vous un apport / aide quelconque d'une structure ?...................................

.................................................................................................................

33- Pensez vous que l'igname est disponible pour répondre aux demandes des populations

urbaines ?.....................................................................................................................................

34- Quels sont les principales contraintes qui menacent la commercialisation des ignames selon vous ?..............

.................................................................................................................

35- la commercialisation des ignames améliore t- elle votre niveau de vie ?

36- si oui pourquoi ?-----------------------------------------------------------------

37- S non pourquoi ?---------------------------------------------------------------

Compte d'exploitation du distributeur

Libellé

Unité

Quantité

Prix unitaire

Prix total

Prix d'achat

Transport personne

Transport d'igname

Manutention

Loyer

Taxes

Imprévus ( 5%)

 
 
 
 

Cout de revient

Prix de vente

 
 
 
 

Merci de votre bonne compréhension






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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus