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Analyse socio- économique de la filière igname dans la zone périurbaine de Douala au Cameroun

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par Eric Pougoué Ngouzé
Université de Dschang Cameroun - mémoire pour l'obtention du grade d'ingénieur agronome 2010
  

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ABSTRACT

The study on the socio-economic analysis of the yam sector was undertaken in peri-urban zone of Douala, Littoral Region of Cameroon from May to September 2009. The aim of study was to analyze the sector in order to understand its functioning. It was about to a characterization of actors, to identifying the different varieties of yam produced and marketed in the zone of study, to make the typology of distribution chains and estimating the loads and profit margins of the actor implied in production and commercialization of yams. The data were collected using the questionnaires submitted to a sample of 40 producers, 10 sellers and 06 drivers chosen at random in zone of study. The descriptive statistics (frequency, mean) was used to analyze the data collected using the SPSS 12.0 software.

The results obtained reveal that the activities of production utilize mainly the men (83 %), composed for producer of Anglophone origin (90 %). Technically three species are produced and marketed in zone of study, in particular: Dioscorea rotundata, Dioscorea alata and Dioscorea cayenensis, with frequencies of production of about 68, 30 and 2 % respectively. The transformation of yam is none-exist. Hundred percent of women are implied in marketing activities and are a majority of Bamiléké (80 %). It exist two principal types of distribution chain: the short circuit and middle circuit. The various activities of yam sector realize the positive profit margins; however, the incomes are not distributed equitably along the marketing chain. The yam sector faces some constraints which constitute a barrier to the system of production, transport and marketing. The constraints concern, the finance insufficiency (67 %), the police harassments (67 %) and the instability of the price of yam tubers (63 %) respectively. The study recommends to the actors organized themselves for more effectiveness in realization of their activities of production and marketing. The National Program of Development of the Roots and Tubers should extend the study in other basin of production in order to have rather general information of the socioeconomic and technical characteristics of the yams sector in peri-urban zone of Douala, in order to undertake actions can improve its operation. To Cameroonian Government, it proposes to reinforce the organizational and technical capacities actors of yam sector.

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION

Ce chapitre décrit le contexte de l'étude, présente la problématique, les objectifs, l'importance de l'étude et les différentes articulations du mémoire.

1.1 CONTEXTE

L'Afrique Subsaharienne conserve la croissance démographique la plus rapide du monde, 2,4 % en 2001 contre 0,8 à 2 % dans les autres régions en voie de développement. Elle représente aujourd'hui 10 % de la population mondiale et 13 % de celles des régions dites en développement (Tabutin et Schoumaker, 2005).

Le Cameroun ne semble pas être épargné de cette situation. En effet, son taux d'urbanisation est passé de 38 % en 1987 à 47 % en 1997. Cependant, la population rurale camerounaise bien que majoritaire (58 %) a considérablement diminué passant de 72 % en 1976 à 62 % en 1987 (Nya, 2008).

Potentiellement doté par la nature, le Cameroun présente des conditions idéales pour assurer la sécurité alimentaire du pays et réaliser des exportations agricoles rentables. Les sols y sont fertiles ; les milieux naturels et le climat diversifiés ; ce qui permet de réaliser tous les types de cultures (Madiba, 2004).

En raison de ces atouts naturels, le secteur rural occupe une place de choix dans l'économie nationale pour sa contribution au Produit Intérieur Brut (PIB). Le PIB agricole est évalué à 5.518 milliards de FCFA, soit 1/3 du PIB. Il est le premier secteur pourvoyeur des devises et d'emplois car représentant 45 % des recettes en devises, 15 % des ressources budgétaires, 60 % du total des exportations, 60 % d'emplois de la population active (MINAGRI, 2005).

A partir de l'année 1986/1987, l'économie camerounaise connaît une crise sans précédent en raison d'une régression de plus de 50 % des cours mondiaux des cultures d'exportation ; de la parité du dollar par rapport au Franc CFA qui diminue de 25 %. Cette crise est aussi aggravée par des facteurs internes tels que les coûts élevés des facteurs de production qui réduisent gravement la compétitivité du secteur agricole (Ondoa, 2006).

La chute des prix des produits agricoles classiques de rentes (Cacao-Café) au Cameroun depuis les années1980, a suscité l'intérêt pour les cultures vivrières comme source de revenus pour les paysans (Bopda, 1993).

En effet, la majorité des exploitants agricoles s'adonnent à un nombre relativement élevé de cultures vivrières au détriment des cultures industrielles et d'exportation traduisant par là, une stratégie de diversification des productions pour limiter les risques liés aux aléas climatiques et faire face aussi bien à l'insécurité alimentaire qu'a la fluctuation des cours des productions de rente (MINPLAPDAT, 2006).

De plus en plus consommés dans les campagnes et les zones urbaines, les produits vivriers contribuent à la hauteur de 154 milliards de FCFA au PIB du Cameroun. Ils emploient près de 1.735.000 personnes (Madiba, 2004).

Le tableau 1 indique les grandes tendances de la production de quelques unes des cultures vivrières au Cameroun.

Tableau 1 : Evolution de la Production de quelques cultures vivrières entre 1990 et 2002

au Cameroun (Tonnes)

Cultures Vivrières

1990

2000

2001

2002

Ananas

Nd

41.780

42.857

76.365

Arachide

210.503

184.361

196.702

294.898

Banane

2.060.829

1.780.783

1.163.744

2.194.544

Pistache

Nd

121.123

12.2011

134.542

Haricot / Niébé

283.678

171.031

174.848

Nd

Huile de Palme

293.446

132.923

136.277

169.725

Igname

393.567

261.650

262.610

311.353

Macabo / Taro

540.888

1.038.673

1.033.556

1.316.176

Maïs

854.577

584.999

552.543

1.040.442

Manioc

2.814.661

1.894.132

1.918.300

2.619.142

Mil / Sorgho

646952

331.574

289.734

526.649

Oignon

41.329

55.842

67.046

77.204

Patate Douce

147.691

179.126

174.226

233.639

Pomme de terre

220.547

126.090

130.535

161.566

Source : Rapport sur la pauvreté rurale au Cameroun (2004 : 35).

Il ressort du tableau 1 que la presque totalité du volume des cultures vivrières au Cameroun connait une diversification et une croissance exponentielle entre 1990 et 2002. Cette diversification serait pour les producteurs une stratégie pour lutter contre la crise économique et l'insécurité alimentaire. Dans ce contexte marqué par une croissance galopante et une crise économique persistante, la culture des ignames occupe en termes de rentabilité économique pour les paysans africains la seconde position après la pomme de terre (Bell et al., 2000). Les ignames sont cultivées dans plus de 40 pays, dont 95 % de la production mondiale est récoltée en Afrique. D`après les statistiques de la FAO en 2006, la production mondiale était estimée à 39 millions de tonnes, dont 36 millions en Afrique. Le tableau 2 montre les pays producteurs de l'igname et leur tonnage.

Tableau 2 : Les pays producteurs d'igname dans le Monde et leur tonnage en 2006.

Pays

Production (tonnes)

Pourcentage

Nigeria

26.870.000

68 %

Ghana

3.225.259

10 %

Côte d'Ivoire

3.000.000

8 %

Benin

2.725.254

6 %

Togo

570.000

1 %

République Centrafricaine

350.000

1 %

Colombie

310.005

1 %

Ethiopie

310.000

1 %

Papouasie

280.000

1 %

Cameroun

266.494

1 %

Autres pays

1.957.573

5 %

Production Mondiale

39.827.785

100 %

Source : Base de données de la FAO, 2006

Il ressort du tableau 2 que la plus grande partie de la production des ignames est africaine. Le Nigeria est le premier producteur mondial avec une production de 26 millions de tonnes, soit environ 68 % de la production mondiale. Le Cameroun vient en 10ème position avec 266.494 tonnes soit 1 % de la production mondiale, ce qui représente une source de revenu et d'alimentation non négligeable pour sa population.

La composition des ignames est voisine de celle de la pomme de terre avec 25 % d'amidon, mais avec un peu plus de protéines (7 %). elle est pauvre en matières grasses et sels minéraux mais assez riche en vitamine C. Certaines variétés utilisées dans l'industrie pharmaceutique contiennent trois types de substances : les alcaloïdes, les tanins et les sapogénines (http : // www. fr.wiki.org / wiki / igname, 2009).

Au Cameroun, l'igname constitue avec les autres racines et tubercules la base de l'alimentation de la grande majorité de la population et contribue de manière significative à la réduction de la pauvreté. Leur production totale est estimée à 4,6 millions de tonnes soit 50, 25, 16, 5 et 4 % représentant respectivement le manioc, le macabo / taro, l'igname, la patate douce et la pomme de terre (PNDRT, 2006).

Les ignames sont cultivées généralement dans les Régions du Sud, du Centre, du Sud-Ouest, du Nord-Ouest, de l'Ouest, du Littoral, aussi sur les sols ferralitiques de Meiganga (Adamaoua) et les sols ferrugineux tropicaux de Mbé (Lyonga et al., 1987). Ce qui correspond aux cinq grandes zones agro écologiques définies par l'Institut de Recherche Agronomique pour le Développement (IRAD).

Le tableau 3 présente les productions et quelques rendements des ignames dans les cinq zones agro écologiques du Cameroun en 2005.

Tableau 3 : Production moyenne de l'igname par zone agro écologique du

Cameroun 2005.

Zone agro écologiques

Production

(Tonne)

Superficie

(ha)

Rendement

(Tonne / ha)

Hauts Plateaux de l'Ouest

Forêts Humides à Pluviométrie Bimodale

Forêts Humides à Pluviométrie Monomodale

Hautes Savanes Guinéennes

Soudano- Sahéliennes

62.987

62.270

77.096

72.748

447.408

20.995

4.538

11.731

7.951

Nd

3,00

13,72

6,57

9,15

Nd

Total

722.509

Nd

Nd

Source : Adaptée du Document de Synthèse de l'étude de Base sur les Racines et Tubercules au Cameroun (2005 :34)

Il ressort du tableau 3, que les rendements les plus élevés sont obtenus respectivement dans la zone des forêts humides à pluviométrie monomodale et dans les hautes savanes guinéennes. Le plus bas rendement est observé dans les hauts plateaux de l'Ouest avec seulement trois tonnes à l'hectare.

La culture des ignames, malgré son potentiel nutritionnel et économique, est confrontée à de nombreuses contraintes qui ont amené certains auteurs à remettre en cause son avenir comme aliment de base. Il s'agit notamment des aspects suivants :


· la quantité élevée de semenceaux nécessaires dans les techniques traditionnelles de multiplication et les coûts d'acquisition élevés de ces semenceaux (53 % du coût total de production) ;


· les exigences élevées des ignames en ce qui concerne la fertilité du sol ;


· l'importance du taux de travail au champ et les frais de main d'oeuvre associée (44 % du

Coût total de production) ;


· les rendements relativement bas et stagnants ;


·les dégâts causées par certaines maladies et ravageurs (pourriture de tubercules, nématodes, chenilles, coléoptères divers et rongeurs) (Nweke, 1991 ; Bell et al., 2000).

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon