WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'Organisation Commune Africaine et Malgache( OCAM ): de la naissance à  l'effritement(1965- 1985)

( Télécharger le fichier original )
par Marcel Arnoux ODY
Université Félix Houphouët Boigny Abidjan - Licence 2012
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

DEDICACE

A ASSI CHIEDA ANTOINETTE,

Ma très chère et tendre génitrice

Aujourd'hui disparue.

Qui m'à couvert d'affection ;

Qui a su m'inculquer le sens de la combativité,

Et maintenir la cohésion de ma famille ;

Et qui, hélas n'a pas vu s'écrire

Les pages de ce présent mini-mémoire

Qu'elle aurait souhaité partager,

Je dédie ces lignes.

REMERCIEMENTS

A la fin de ce travail d'étude et de recherche, je voudrais m'acquitter d'un devoir moral.

D'abord, il me revient d'adresser de façon particulière, mes sincères remerciements à Monsieur BAMBA Abdoulaye qui a bien voulu superviser les recherches. Infiniment merci à lui pour sa promptitude, sa disponibilité et son expérience qui a été indispensable pour l'élaboration dudit travail.

Ensuite, je voudrais saluer affectueusement les membres de ma famille pour leur soutien indéfectible, eux, dont l'exemplarité, le courage et l'abnégation sont une inspiration de tous les jours. Je pense singulièrement à mon géniteur ODY Adon Marcel qui prend mes études en charge. Mes ainés ODY Marcelle Nicole pour son soutien matériel et financier, Lydie, Thierry, et Léonie. Je n'oublie surtout pas mon frère aîné, ODY Marcel Raoul et mon tuteur, KOHOU Frédéric pour avoir guidé mes premiers pas dans ma carrière universitaire.

Enfin, remercier de près Mademoiselle ADOMBI Nadège Désirée, Monsieur DINGUI Chérif ainsi que mes autres Connaissances et Amis qui m'ont assisté lors de mes recherches.

SOMMAIRE

Pages

INTRODUCTION...................................................................................6

CHAPITRE I : UNE NAISSANCE

CONTROVERSEE(1965)...................................10

I/ LE PROCESSUS DE CREATION DE L'OCAM.................................11

II/ FONCTIONNEMENT DE L'OCAM.............................................14

CHAPITRE II : L'OCAM AU COEUR DE LA « GUERRE» DES

MODERES ET DES REVOLUTIONNAIRES (1965-1985)...17

I/ LA POSITION DES REVOLUTONNAIRES.....................................18

II/ L'IMPLICATION DES MODERES DANS CETTE« GUERRE»............20

CHAPITRE III : LA DISPARITION DE L'OCAM (1985)...................23

I/ LES FACTEURS EXOGENES DE SA DISPARITION........................24

II/ LES FACTEURS ENDOGENES DE SON EFFRITEMENT..................26

CONCLUSION...........................................................................29

ANNEXES.................................................................................31

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE......................................................36

TABLES DES MATIERES...............................................................38

INTRODUCTION

L'année académique 2009-2010 ouvre les portes d'un nouveau cycle pour nous étudiants inscrits en licence d'histoire moderne et contemporaine. C'est donc pour tout apprenant de la filière des sciences historiques, la rupture d'avec le premier cycle qui a été dans l'ensemble une première phase consacrée à notre initiation dans ladite filière. En année de licence, les ambitions ont une place de choix ; nous voyons un avenir se dessiner à l'horizon avec beaucoup d'espoir. C'est à ce niveau d'étude universitaire que nous pourrions décider de notre spécialité pour la suite de notre parcours. C'est ainsi que nous avons opté pour l'initiation à l'Histoire Politique. Pour valider la licence, il nous fallait produire un «mini-mémoire». Cette oeuvre est la résultante de diverses recherches faites sur un thème, obéissant à une règle de méthodologie particulière. Pour ce travail universitaire, l'opportunité nous est donnée de choisir un Directeur de Recherche pour nous guider dans nos travaux.

Notre spécialité traite des questions relatives à l'histoire des États, et de la Société politique ; et puisqu'elle s'intéresse aussi à l'Histoire des Relations Internationales, cela a été l'une nos motivations à étudier les organisations internationales. Ainsi donc, notre sujet porte sur «l'Organisation Commune Africaine et Malgache : de la naissance à l'effritement (1965-1985)». Notre choix s'est porté sur ce thème de recherche pour les raisons suivantes : d'abord pour notre propre culture. Ensuite, la question n'est peut-être pas nouvelle à cause de certains écrits, mais nous estimons qu'il est important d'approfondir cette étude qui semble être encore nouvelle pour certaines personnes, en guise de complémentarité à ceux qui déjà auraient travaillé sur ce sujet de façon superficielle sans toutefois aller en profondeur. Enfin, nous pensons qu'en apportant de nouvelles informations pour combler les non-dits, c'est bien entendu la faire renaître tout en faisant d'elle une question d'actualité.

Au lendemain de la décolonisation et de l'indépendance dans les années 1960 pour la plupart des pays africains, ceux-ci conscients d'être restés longtemps sous la tutelle des puissances métropolitaines du continent, vont mettre sur pied des organisations interafricaines afin de se prendre en charge et penser développement. Ce faisant, ces États n'ont pas perçu de la même manière l'objectif premier qui est de partager les mêmes idéologies pour une Afrique responsable et unie. Cet engagement pris par les africains eux-mêmes n'a pas connu le succès tant souhaité car des désaccords de parts et d'autres sur leurs points de vue ont mis à mal leurs regroupements, entrainant ainsi l'interruption de leurs activités. Cet esprit de divergences des dirigeants politiques, aboutit au phénomène de succession d'organisations à cause de leur existence éphémère. C'est donc dans ce même climat qu'est née le 12 février 1965 à Nouakchott en Mauritanie, l'Organisation Commune Africaine et Malgache(OCAM). Cet Organisme politique qui regroupe des États africains francophones et malgache, succède à l'Union Africaine et Malgache (UAM) puis à l'Union Africaine et Malgache de Coopération Economique (UAMCE) après leur dissolution précipitée. Cette organisation qui s'est assignée une mission dynamique allant dans le cadre d'une coopération très étroite d'avec ses membres, n'a véritablement pas échappé aux maux de ses deux organisations soeurs.

Ce tableau que nous venons de dépeindre sur l'O.C.A.M, nous permet de s'interroger en ces termes : «Comment expliquer que l'Organisation Commune Africaine et Malgache créée en 1965 avec pour objectif de renforcer la coopération et la solidarité entre les États africains et malgache afin d'accélérer leur développement dans les domaines politique, économique, social, technique, et culturel, a-t-elle pu s'effriter seulement après vingt ans d'existence ?»

Grâce à des passionnés de la littérature et des spécialistes de l'histoire de l'Afrique, nous disposons des sources et des ouvrages pour effectuer nos recherches. Ces sources et ouvrages consultés abordent plusieurs points essentiels de l'OCAM. D'abord Bosco ADOTEVI et son co-auteur John ADOVI nous entretiennent sur «quelques points qui expliquent le début des divergences politico-idéologiques au sein des organisations qui ont existé avant l'OCAM.et qui d'ailleurs ont causé d'énormes difficultés à sa naissances.»1(*) Ensuite, Raymond RANJEVA a abordé les questions relatives «aux facteurs exogènes qui ont entrainé la disparition de l'OCAM ; aussi à ses objectifs et de son fonctionnement. »2 En outre Guy De LUSIGNAN montre« comment Félix Houphouët-Boigny s'est servi de la création de l'OCAM, d'une part pour lancer une offensive contre les révolutionnaires de Kwamé N'krumah. Et d'autre part, prend des mesures dans le but d'agrandir la famille en invitant les États encore réticents à y adhérer afin d'étendre son pouvoir en Afrique.»3

Enfin Moktar Ould Daddah, le premier Président de la République islamique de Mauritanie et membre de la conférence des chefs d'État de l'OCAM, nous livre ses mots concernant « ses moments passés à l'OCAM ; l'accentuation des divergences politico-idéologiques au sein de ladite Organisation ; les frustrations auxquelles était confronté son pays qu'il a représenté dans cette institution ; son retrait prématuré de ce regroupement des États francophones et malgache.»4

Aussi, nous osons surtout mettre un point sur les difficultés auxquelles nous avons été confrontés lors de nos recherches. Ces problèmes se situent à deux niveaux. D'abord, nous avons eu des problèmes avec les documents qui étaient à notre disposition. En effet, nous n'avons pas eu de documents types sur notre sujet. Certaines informations contenues dans les ouvrages nous mettaient dans l'embarras de choix parce que les dates pléthoriques relatives aux évènements de notre sujet et surtout de nos bornes chronologiques, variaient d'ouvrages en ouvrages. De plus, il y avait des livres dans lesquels certaines pages concernant notre travail, ont été arrachées ou bien des ouvrages où les informations sont carrément décousues et tronquées. En outre, nous avons consulté les journaux liés à l'époque de notre sujet, notamment Fraternité-Hebdo et Fraternité-Matin dont certaines pages n'existaient plus. Aux Archives Nationales de Côte d'Ivoire, les informations n'ont pas été satisfaisantes. Le Ministère des Affaires Etrangères n'a pas répondu à notre requête dans les meilleurs délais. Et enfin, un autre problème peut-être pas majeur, mais a été l'une de nos difficultés. En effet, notre année académique n'étant pas normale du fait du retard accusé, nous avons été obligés de faire nos recherches à la hâte, ce qui ne nous a véritablement pas permis de visiter un grand nombre de centres de recherches .

Mais le plus important, c'est que ces difficultés ne nous ont en aucun cas pas empêché de mener à bien nos travaux. En effet, pour un thème d'une si grande envergure, nous avons parcouru des bibliothèques de pointe où des Ouvrages Généraux et Ouvrages de référence traitant de notre sujet se trouvaient. Il s'agit entre autre du Centre de Recherche et d'Action pour la Paix (Ce.R.A.P) situé à Cocody-Mermoz et du Centre Culturel Français (C.C.F) sis à Abidjan- plateau.

4 Moktar Ould DADDAH, La Mauritanie contre Vents et Marées, Paris, Editions Karthala, 2003, pp. 431 - 436

L'étude que nous avons faite concernant l'Organisation Commune Africaine et Malgache(OCAM), nous amène à déduire qu'elle est une Organisation à vocation politique .Mais elle est inscrite dans le cadre de l'Histoire Politique de notre continent après la période des décolonisations et des indépendances de ces États ; et peut même concerner l'Histoire des Relations Internationales. Nos démarches pour résoudre les problèmes vont se baser sur des informations conséquentes que nous avons à notre disposition. Etant donné que les bornes chronologiques de notre Thème partent de 1965 à 1985, cela va nous permettre de donner le contexte dans lequel est née l'OCAM ; le processus engagé pour aboutir à sa création. Aussi, nous allons mettre l'accent sur le climat qui a régné au sein de cette Organisation et présenter les raisons qui ont entrainé son effondrement.

Trois Axes essentiels constitueront la trame de notre analyse, à savoir :

Ø CHAPITRE I : Une naissance controversée(1965)

Ø CHAPITRE II : L'OCAM au coeur de la «Guerre» des Modérés et des Révolutionnaires (1965-1985)

Ø CHAPITRE III : La disparition de l'OCAM(1985)

CHAPITRE I :

UNE NAISSANCE CONTROVERSEE(1965)

L'Histoire des Relations Internationales qui englobe dans son grand ensemble la vie politique des États et des Organisations Internationales, nous a permis de connaître des Organisations interafricaines qui ont vu le jour après l'indépendance en Afrique francophone, dans les années 1960. Parmi celles-ci, figure l'Organisation Commune Africaine et Malgache créée en vue de renforcer la Coopération et la solidarité entre ses membres. Ce premier chapitre abordera les questions relatives à la longue et difficile marche conduisant à sa naissance ; et aussi, il abordera la question relative à son mode de fonctionnement.

I/ LE PROCESSUS DE CREATION DE L'OCAM

«Habitués dans les deux Fédérations d'Afrique Occidentale Française(AOF) et Afrique Equatoriale Française(AEF), à la centralisation des services économiques et financiers, les quatorze (14) États issus de l'ancienne Afrique ont rapidement reconstitué des Unions.»5 C'est ainsi qu'après l'indépendance, les regroupements francophones qu'ils ont mis en place se sont succédés les uns après les autres à cause des problèmes internes et parfois externes auxquels ils ont été confrontés. Ces problèmes se sont posés avant et après la naissance de l'OCAM malgré les objectifs novateurs qu'elle s'est fixée.

1)-Le début des divergences politico-idéologiques : de l'UAM à l'OCAM (1965)

Le phénomène de récurrence de succession des organisations africaines dans les années 1960, a livré ses secrets. En effet, ces secrets se traduisent par la transformation et la succession pures et simples du sigle6, du nom, voire les objectifs, d'une organisation quelconque, dès qu'un problème survient entre les membres. Sans toutefois chercher à régler les différends internes comme externes, les organismes en Afrique ne sont parvenus à résister longtemps à cause de leur courte durée d'existence.

5Marianne CORNEVIN, Histoire de l'Afrique Contemporaine (de la deuxième guerre mondiale à nos jours), Paris, Petite Bibliothèque Payot, 1978, pp.320.

6Pour des contingents au sein de leur organisation, les membres changeaient de sigles. Ainsi se sont succédées UAM-UAMCE-OCAM qui deviendra Organisation Commune Africaine et Mauricienne(OCAM) après le départ du Madagascar en 1973.

Cela nous permet de dire «qu'il n'y a vraiment pas en Afrique de formules d'association d'États aussi décriées que celles qui dans leur évolution, ont abouti à l'OCAM.»7 Mais avant cet aboutissement, douze Chefs d'État et de Gouvernnement8 fraichement sortis des anciennes fédérations des ex AOF-AEF, ont décidé de créer l'Union Africaine et Malgache(UAM) le 7 septembre 1961 à Tananarive9, à l'exception de la Guinée et du Togo.  Cette Structure qui avait pour but d'organiser dans tous les domaines de la politique extérieure, la coopération entre ses membres afin de renforcer leur solidarité, d'assurer leur sécurité collective, d'aider à leur développement, de maintenir la paix en Afrique, à Madagascar et dans le monde, a été l'objet de contestation, deux ans après sa naissance. En effet, l'OUA, dès sa naissance en mai 1963 à Addis-Abeba en Ethiopie, remet en cause l'existence de l'UAM. Les Présidents Sékou Touré, Kwamé N'krumah, principaux instigateurs des campagnes de dénigrement à l'encontre de ladite organisation et adeptes de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), ont réclamé d'une vive voix la disparition de l'UAM parce que selon eux« la création de l'OUA aurait dû faire disparaître toute autre Organisation à vocation politique. Agir autrement, c'est se livrer à une entreprise de sape de l'unité du continent.»10 L'OUA devenant alors le seul organisme habilité à prendre les décisions d'ordre politique, l'UAM devait s'adapter à cette situation nouvelle.11 Acculés par la pression et les divergences autour de l'existence de leur organisation, les membres de l'UAM décident de la convertir en Union Africaine et Malgache de Coopération Economique, et ce, après la dissolution de l'UAM lors d'une conférence à Dakar en Mars 1964.

7Bosco ADOTEVI, John ADOVI, op.cit.p.27. 8En 1961, douze États francophones nouvellement indépendants décidèrent de créer l'Union Africaine et Malgache. Il s'agit de la Côte d'Ivoire, le Niger, la Haute-Volta, le Dahomey, le Sénégal, la République Centrafricaine, la Mauritanie, le Tchad, le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Gabon, et le Madagascar. 9Tananarive était le nom que portait la Capitale du Madagascar. Cette appellation a changé et est devenue Antananarivo. 10 Bosco ADOTEVI, John ADOVI(dir), Ibidem, p. 27. 11Organisation Commune Africaine et Malgache, Conférence de l'OCAM 1968, Yaoundé, O.C.A.M, 1970, p.13

Enfin, suite à de nouvelles contingences, un autre regroupement du même type devait remplacer l'UAMCE dont le Président Moktar Ould Daddah de la Mauritanie en était le premier président. Au nombre de quatorze, avec l'admission du Togo et du Rwanda respectivement en mars et le 27 juillet 1963, les États africains regroupés au sein de l'ex-UAM ont projeté de se retrouver en Conférence des chefs d'État afin de signer la charte de l'UAMCE. La date et le lieu finissent par être indiqués. Du 10 au 12 Février 1965 à Nouakchott, les travaux ont été ouverts. Sur les quatorze membres, seulement que onze Chefs d'Etat étaient présents ; le Congo-Brazzaville et le Dahomey étaient représentés par deux plénipotentiaires, et enfin le Rwanda absent de la cérémonie. L'objectif qu'ils s'étaient fixés en allant à cette importante réunion, n'a pas été atteint car ils se sont détournés de cela. La charte de l'UAMCE n'a pas été signée mais plutôt remplacée par une nouvelle Organisation dénommée Organisation Commune Africaine et Malgache(OCAM). Le communiqué final de la réunion annonce officiellement sa création le 12 février 1965 à Nouakchott dans la capitale de la République Islamique de Mauritanie. En attendant la signature de sa charte prévue pour l'année suivante12, elle s'est assignée une nouvelle mission politique13. Malgré le long processus de création de ce regroupement régional, la décision prise n'a été acceptée de tous les membres en raison de la divergence d'opinion où certains parmi eux, dénonçaient cet acte de dépolitisation de leur Union. L'OCAM dont la naissance fut sérieusement contestée, va connaître d'énormes difficultés au lendemain de sa création avec l'affaire portant sur l'admission du Congo-Léopoldville au sein de l'OCAM.

12La signature de la charte de l'Organisation Commune Africaine et Malgache(O.CA.M) qui était prévue en janvier 1966, a été rejetée à cause des coups d'Etat survenus au Dahomey, en Haute-Volta et en République Centrafricaine. C'est donc le 27 juin 1966 à Tananarive que la charte a été signée par le Cameroun, la Centrafrique le Congo-Brazzaville, la Côte d'voire, le Dahomey, le Gabon, la Haute-Volta, la République malgache, le Niger, le Rwanda, le Sénégal, le Tchad, le Togo.

13L'O.C.A.M a été créée dans le but de renforcer la Coopération et la Solidarité entre les États africains et malgache afin d'accélérer leur développement dans les domaines politique, économique, social, technique, et culturel.

2)- Les Objectifs de l'OCAM

L'O.C.A.M est fondée essentiellement sur le renforcement de Solidarité entre les membres et le renforcement de leur Coopération.

Ø Le renforcement de la solidarité

«La solidarité des États membres constitue le fondement de l'OCAM parce que l'intention des membres fondateurs de cette Organisation a été de préserver l'unité et l'individualité de l'Afrique francophone malgré l'avènement de l'Organisation de l'Unité Africaine»14. Cette solidarité qui devrait être le socle de leur relation, a aussi des traits liés à leur histoire, économie, et culture commune. D'abord en ce qui concerne leur lien historique, nous pouvons dire que la quasi-totalité des membres sont issus de la colonie française sauf le Rwanda et le Congo-Léopoldville qui sont deux vielles colonies belges. Malgré quelques difficultés au départ, de véritables liens de solidarité ont pu s'établir entre les anciennes colonies françaises et celles des belges. Ensuite, sur le plan économique, l'union a été très vite scellée parce que ces colonies sont membres de la Communauté Economique Européenne. C'est ce qui avait permis la création de l'Organisation Africaine et Malgache de Coopération Economique (OAMCE) en 1961. Enfin, la charte rappelle un lien culturel, du fait de la langue française qui les lie ; ce qui pourrait mieux faciliter leur communication et leur coopération de façon générale.

II/ FONCTIONNEMENT DE L'OCAM

L'Organisation Commune Africaine et Malgache, s'est dotée de certains organes afin de mener au mieux ses missions. Et ces Organes ou Institutions sont au nombre de trois : la Conférence des chefs d'État et de Gouvernement ; le Conseil des Ministres ; le Secrétariat Général Administratif. Ces Institutions ont pour rôle de veiller sur le bon fonctionnement des activités de l'OCAM.

14Raymond RANJEVA, op.cit.,p.40

1)-Structures et mode de fonctionnement

La charte signée à Tananarive à Madagascar le 27 juin 1966, dont l'Article 4 stipule :

Article 4.- Les Institutions de l'organisation sont :

- La Conférence des chefs d'État et de Gouvernement ;

- Le Conseil des Ministres ;

- Le Secrétariat Général Administratif. 15

Ø La Conférence des Chefs d'État et de Gouvernement

La Conférence des Chefs d'État et de Gouvernement regroupe les Chefs d' État et de Gouvernement membres de l'OCAM. Cette Conférence est l'Organe suprême de l'OCAM. Elle se réunit une fois par an en session ordinaire et peut se réunir en session extraordinaire comme la charte le prévoit. A l'ouverture des sessions ordinaires, la Conférence élit le président en exercice de l'Organisation.16. Ce président agit après consultation pour donner l'impulsion nécessaire à la réalisation des buts de l'Organisation. La Conférence a le droit d'émettre des décisions exécutoires.

Ø Le Conseil des Ministres

Le Conseil des Ministres réunit les Ministres des Affaires étrangères des États de l'Organisation, à défaut les Ministres désignés par les Gouvernements des États membres. Cet Organe ne se dissocie pas de la Conférence des Chefs d' État et de Gouvernement. Le Conseil des Ministres se réunit une fois par an, quelques jours avant la session ordinaire des Chefs d'État et de Gouvernement. Il est chargé de la préparation de cette Conférence, connait de toute question qu'elle lui renvoie et veille à l'exécution de ces décisions17 et peut se voir déléguer l'exercice de certaines missions.

15Textes Constitutifs de l'Organisation Commune Africaine et Malgache. Tananarive, 28juin 1966, Paris, Éditions Diloutremer, 1966, p.4.

16Raymond RANJEVA, Idem, p.62.

17Textes Constitutifs de l'Organisation Commune Africaine et Malgache, Idem, .p 5

Ø Le Secrétariat Général Administratif

Le Secrétariat Général Administratif dont le siège est situé à Yaoundé au Cameroun, est dirigé par un Secrétaire Général Administratif nommé par la Conférence des Chefs d'État et de Gouvernement pour deux ans sur proposition au Conseil des Ministres. Il assure le fonctionnement de l'Organisation sous le contrôle du président en exercice qui, a aussi deux ans comme durée de mandat.

2)- Coopération entre États membres

L'OCAM en plus de la solidarité, elle s'est aussi assignée une autre mission qui consiste à s'appuyer sur la coopération entre ses membres pour son bon fonctionnement. L'OCAM s'investit prioritairement comme elle peut dans les domaines techniques et économiques. Les États membres de l'OCAM ont fait de la coopération leur priorité de sorte à créer des liens de solidarité. Ce qui leur permet de respecter la souveraineté des États .Mais à côté de la coopération technique et économique, la charte de l'OCAM n'exclut pas une forme de coopération politique en préconisant «des consultations en matière politique.» Ce domaine particulier a soulevé les difficultés importantes, lors de la mise en place de l'Organisation successeur de l'Union Africaine et Malgache(UAM) 18. Cette coopération a connu quelque peu des déviations à un moment donné de son histoire à cause des États qui se sont rapprochés d'une quelconque façon du groupe des révolutionnaires progressistes. Nous pouvons citer l'exemple de la Mauritanie qui dès son retrait de l'OCAM, a eu un penchant à l'endroit des États du Maghreb puisqu'elle a connu des difficultés de décolonisation avec le Maroc. Ses relations de coopération ont été brouillées d'avec ses autres collègues même si cet État avait continué de participer à certaines activités. C'est ce qui explique son entrée à la Ligue Arabe. Néanmoins les États-membres de l'OCAM ont gardé de bonnes relations internationales puisque les Articles 2 et 3 de leur texte constitutif prônent l'esprit de solidarité et de coopération entre les membres de cette organisation francophone. Ainsi l'OCAM pour sa bonne coopération, exclut de ses objectifs tout caractère supraétatique19.

18Raymond RANJEVA, Idem, p.45.

19Ibidem, p.46.

CHAPITRE II :

L'OCAM AU COEUR DE LA GUERRE DES MODERES ET DES REVOLUTIONNAIRES (1965 -1985)

L'OCAM au lendemain de sa création est contestée par l'OUA du Président égyptien Gamal Abdel Nasser, d'Ahmed Sékou Touré et de leurs autres collègues avec qui, ils partagent la même idéologie. Certains groupes formés par des adeptes du panafricanisme, «livrent» une bataille idéologique, physique, de contestation contre la nouvelle organisation qu'ils qualifient d'être un instrument du néocolonialisme fait pour diviser l'Afrique. Ainsi donc ce chapitre nous livre la « guerre» qui est menée au coeur de l'OCAM par deux blocs opposés idéologiquement : le Groupe de « Casablanca »20 dirigé par Kwamé N'krumah et le groupe de « Brazzaville»21 de Félix Houphouët-Boigny.

I/  LA POSITION DES REVOLUTIONNAIRES

Leur position pendant cette «Guerre» est marquée par la politique de N'krumah qui consiste à vouloir implanter le panafricanisme dans toute l'Afrique. Et par la suite, les Révolutionnaires engagent des «attaques» perpétrées, se traduisant par des agressions physiques, verbales, basées sur des critiques violentes, contre un autre groupe qui se veut modéré et modérateur.

1)- N'krumah pour l'implantation du Panafricanisme en Afrique

20Ce groupe encore appelé Groupe des Révolutionnaires, avec à sa tête le président N'Nkrumah et le président Nasser ; suivis de la Guinée de Sékou Touré et de Modibo Keïta du Mali et du Maroc. Cette formation créée en 1960 lutte contre le néo-colonialisme et prône le panafricanisme. Il regroupait aussi le gouvernement provisoire de la République algérienne, la République Arabe-Unie et le Maroc où à Casablanca la charte fut signée le 7 janvier 1961. C'est ce qui donne le Groupe de «Casablanca.» 21Ce sont les Modérés. Ce sont d'abord les 12 membres de l'UAM et le Congo-Léopoldville, le Libéria, la Sierra Léone l'Ethiopie, le Togo et le Nigéria, avec a leur tête le président Houphouët. Ce Groupe est né à Brazzaville en mai 1961. La charte signée à Monrovia au Libéria lui donne le nom du Groupe de «Monrovia et Brazzaville.» Les États Anglophone vont les quitter un peu plus tard. 22Il s'agit des Groupes des Modérés et Révolutionnaires. 23Raymond RANJEVA, Idem, p.15.

Le Président Kwamé N'krumah est le principal adversaire idéologique du Président Félix Houphouët Boigny. En effet, le Ghana indépendant avec à sa tête N'krumah, fait le voeu de voir une Afrique forte allant à l'unisson. Cette opposition des idées fait naître deux blocs22 systématiquement opposés de par leurs idéologies. Un bloc avec à la tête le Président ivoirien, initiateur de l'UAM, UAMCE, et l'OCAM, prône une Afrique modérée. Ces deux grandes personnalités créent des regroupements divisés en deux catégories : ceux à vocation territoriale limitée et ceux à ambition continentale.23

Le Président Ghanéen était pour l'ambition continentale. L'idée de diviser l'Afrique francophone et Anglophone a été mal appréciée par les présidents Senghor, Sékou Touré, Modibo Keïta, Barthélémy Boganda, Kwamé N'krumah, qui étaient donc pour l'unité Africaine, « Les Etats - Unis d'Afrique.»24 Il est le prophète moderne du panafricanisme. C'est pour cela «  Jean Ziegler écrit : la gloire, la force de M. N'krumah ont été de ressusciter par la lutte politique et par les gestes symboliques à la fois l'héritage culturel des prophètes panafricains et la parole muette, le sanglant souvenir de ces peuples de la nuit.»25 Le but que voulait atteindre ce panafricanisme était situé à deux niveaux. D'une part, cette idéologie prône le rassemblement des Etats francophones et Anglophones situés au sud du Sahara. Et d'autres part, c'était d'unir toute l'Afrique noire et à Madagascar l'Afrique blanche ou l'Afrique du nord qui regroupe les Arabes ou berbères des régions méditerranéennes, qui appartiennent à un milieu qui s'étend aussi sur le proche Orient. Tout ceci a été la résultante de la naissance de l'OUA, en vue d'anéantir les actions des modérés. Ce faisant, le groupe de «Casablanca» entame des séries d'offensive.

2)- « L'attaque » des révolutionnaires menées contre les Modérés

N'krumah était contre les fédérations régionales parce que pour lui, ces fédérations favorisent le néocolonialisme qui monte à grande échelle. C'était donc une façon à lui de blâmer la création de l'OCAM. Lui, son groupe et l'OUA ont envisagé des manouvres afin de porter atteinte à la vie de l'OCAM et donc du groupe des Modérés qui pour eux sont source de désunion en Afrique.

Le Président Houphouët conteste pour dire que la pensée de N'krumah est contraire à l'existence des particularismes tribaux, des obstacles linguistiques, des réalités géographiques.

En plus de Kwamé N'krumah, Houphouët-Boigny a de mauvais rapports d'avec Sékou Touré parce qu'il lui reproche de partager la même idéologie du président Ghanéen. N'krumah et Sékou Touré estiment que l'OCAM

24Les États Unis d'Afrique indique la politique du panafricanisme qui est menée par son instigateur N'KRUMAH. Ce président et bon nombre de ses compagnons comme Sékou Touré nourrissaient des ambitions de voir l'Afrique un jour s'unir avec tous ses États. C'était pour lui de rendre les États en un seul. 25Pierre NANDJUI, Houphouet-Boigny:l'homme de la France en Afrique, Paris, Editions l'Harmattan, 1995, p.93.

n'a pas sa raison d'être car la charte de l'OUA dont ils sont partisans implique nécessairement la dissolution de tous les regroupements. Garder encore l'OCAM serait une insulte à l'Organisation de l'Unité Africaine.

A cela, il faut ajouter que les presses des États dits révolutionnaires ou progressistes s'attaquent par la voix des Organes de presses aux Modérés du président Houphouët-Boigny. Ainsi pour la « Radio Accra » :« le nouveau bloc conservateur peut et doit être divisé». Selon le « Ghanian Times » :«la conférence a fait du beau travail en faveur de l'impérialisme dans son ensemble.»26 L'Hebdomadaire algérien « Révolution Africaine » s étonne de voir le Dahomey et le Congo-Brazzaville accepter de participer à cette Organisation27. A cette époque les médias des États du Groupe des Révolutionnaires se sont attaqués à l'OCAM et donc au groupe d' Houphouët par des critiques violentes. Les Présidents Ben Bella, N'Nkrumah, Keïta et Sékou Touré se montrent fort préoccupés. Ils se réunissent donc à Bamako, le 14 Mars 196528. A l'issue de cette réunion, Kwamé N'krumah entame une action violente et criminelle à l'endroit de l'un des compagnons du président Houphouët-Boigny. Le président Ghanéen porte atteinte à la quiétude du groupe des Modérés tout en occasionnant un attentat qui a failli coûter la vie au président nigérien Hamani Diori.

II) L'IMPLICATION DES MODERES DANS CETTE «GUERRE»

Ce passage présentera l'attitude des modérés face aux actions de leur adversaire idéologique.

1)-L'Unité Continentale selon Houphouët-Boigny

26Jacques BAULIN, La politique africaine d'Houphouët-Boigny, Paris, Editions Eurafor-Presse, 1980, p.152. 27Idem, p.152. 28Ibidem, p.152.

Le Président Houphouët-Boigny n'a vraiment pas le sentiment de créer une union continentale d'avec les autres États issus du groupe de « Casablanca » parce que leurs deux idéologies sont diamétralement opposées. Pour lui, il est impossible que la nouvelle Afrique indépendante n'arrive à se prendre en charge toute seule. C'est pourquoi nous estimons que le Président Houphouët voulait encore toujours apprendre auprès de ses colonisateurs français. La France pour lui doit avoir toujours la main mise sur ses anciens territoires.

Donc à travers lui le groupe des modérés n'est formellement pas d'accord pour qu'il y ait une unité continentale. C'est dans cette perspective qu'après l'UAM, Houphouët-Boigny, l'homme de la France comme le dit si bien Pierre NANDJUI, crée l'OCAM pour empêcher le fonctionnement de l'OUA. En créant l'OCAM il a compté se servir de ses membres pour défendre ses propres intérêts, qui sont en réalités ceux de la France en Afrique ; et combattre tous les africains qui s'opposent à l'impérialisme. Houphouët marquait son désaccord à l'idéologie de N'Nkrumah, parce que pour son groupe et lui l'OCAM est un instrument constitué pour lutter contre l'implantation du communisme que le Dr Kwamé N'Nkrumah envisage de propager en Côte d'Ivoire.

2)- «La riposte »des Modérés à l'attaque des Révolutionnaires

Après l'attaque des Révolutionnaires contre d'abord le fidèle ami de Houphouët et contre la famille toute entière des modérés, ceux-ci ont décidé d'utiliser l'OCAM comme instrument de déstabilisation des Révolutionnaires. L'hostilité provenant de l'OUA, pousse Houphouët et les modérés à riposter. L'OCAM une fois créée, se fixe des principes amers contre tous ceux qui ont tenté de porter atteinte à sa vie. Ladite organisation se fixe deux principes qui sont de deux ordres : non ingérence dans les affaires des autres ; soutien du gouvernement légal du Congo.29 Les objectifs immédiats contre le groupe des révolutionnaires se résument en ces éléments suivants :

- L'OCAM entend créer un bloc modéré et modérateur suffisamment fort au sein de l'OUA ;

- 29 Guy De LUSIGNAN, op.cit., p.285

Le Président Houphouët, en raison de son opposition idéologique d'avec le président N'krumah, veut briser politiquement le président ghanéen considéré comme coupable de tous les maux, surtout celui d'assurer la base des mouvements subversifs en Afrique, notamment contre le Togo, et d'avoir facilité l'attentat contre Hamani Diori son compagnon de toujours ;

- L'OCAM se doit d'apaiser les velléités révolutionnaires de l'Afrique et essayer d'amener certains de ses adhérents à partager les vues de l'Afrique modérée, notamment le Mali qui avait pour opportunité de regagner la zone franc à condition que ses négociations avec la France aboutissent.30

- L'OCAM d'Houphouët envisage inviter d'autres États anglophones à adhérer dans ledit organisme francophone afin de rendre inutile l'OUA.

Tel est le sens clé de la création de l'OCAM.

Cette organisation qui est apparemment un regroupement des États sortis de la colonie française avec pour objectif la solidarité et la coopération entre ses membres, n'est à vrai dit rien de cela ; car dans le fond, elle a été créée pour nuire à N'krumah, à ses compagnons Sékou Touré, Modibo Keïta, et à l'ensemble des membres révolutionnaires de l'OUA.

Par ailleurs le président pour donner encore un sens à son combat, prend pour prétextes les troubles semés par N'Nkrumah. Ces actes portent sur :

- L'assassinat de Sylvanus Olympio au Togo en Janvier 1963 ;

- La chute de Fulbert Youlou en août 1963 ;

- La chute d'Hubert Maga au Dahomey en Octobre 1963 ;

- Coup d'Etat manqué au Gabon en Février 1964 ;

- Troubles au Tchad depuis Septembre 1963 ;

- Série de complots en Côte d'ivoire en 1963 et 1964 ;

- Incidents frontaliers en Septembre 1964 au Niger.31

L'Ivoirien poussé par la colère s'adresse au président Sékou Touré en ces termes : « Vous êtes un frère, un mauvais frère, mais un frère quand même .... En votre âme et conscience, qu'est ce que la révolution verbale, dont vous vous gargarisez à longueur de journée et que vous prétendez avoir faite a pu apporter à votre pays ? ... Est-ce que les Guinéens, depuis 1958, sont mieux nourris, mieux logés, mieux instruits et plus libres. Je souligne le mot « libres » qu'ils ne l'étaient avant votre prétendue révolution ? »32 Déjà en 1965, le dirigeant ivoirien incite ses homologues à prendre conjointement part à une tentative de renversement de ses détracteurs. En 1967, il organise la chute de Sékou Touré.

30 Guy De LUSIGNAN, Idem, pp. 285-286.

31Ibidem, p.284.

32Paul-Henri SIRIEX, Houphouët-Boigny ou la Sagesse africaine, Paris, Editions Nathan, Abidjan, Les Nouvelles Editions Africaine, 1986, p.306.

CHAPITRE III :

LA DISPARITION DE L'OCAM (1985)

Ce chapitre qui s'ouvre à nous, donne des précisions sur les raisons fondamentales de la disparition de l'OCAM après avoir existé seulement que vingt ans. En d'autres termes, nous irons à la source des réels problèmes qui ont mis à mal cette organisation, à savoir les facteurs exogènes et les facteurs endogènes. Ce temps d'existence n'a pas été assez pour une telle Organisation qui s'est fixée de bons objectifs. L'OCAM en agonie depuis sa création, s'est effritée. Les événements politiques pourront être les raisons majeures du bouleversement de la carte des organisations internationales en Afrique, plus particulièrement celle de l'OCAM.

I/ LES FACTEURS EXOGENES DE SA DISPARITION

Ces Facteurs vont porter sur les manoeuvres extérieures faites pour conduire l'OCAM à son déclin.

1)- Les effets de la création de l'OUA sur l'OCAM

Les facteurs exogènes qui ont suscité l'arrêt des activités de l'OCAM ne sont peut être pas aussi importants comme les facteurs endogènes. En effet, l'OUA après sa création a fait répandre sur toutes les autres organisations interafricaines de son époque, ses répercussions. La création de l'OCAM en 1965, c'est-à-dire au lendemain de celle de l'OUA, n'a vraiment pas été acceptée de tous. Certains États la jugent d'être inutile ; d'être un instrument qui allait diviser l'Afrique. Alors l'OUA et ses adeptes ont mené des campagnes de dénigrements à l'encontre de cette organisation des Etats francophones. Cela est le rôle qu'a joué l'OUA dans son effritement. En effet, les principaux instigateurs « du panafricanisme »33 et du groupe des révolutionnaires, avec à leur tête le Président Kwamé N'krumah et principal adversaire idéologique du président Houphouët-Boigny, n'ont jamais reconnu la raison d'être de l'OCAM. Cette contestation grave à l'endroit de l'UAM par le passé, n'a pas échappé à l'héritière des deux précédentes organisations regroupant les Etats francophones.

33C'est un mouvement politique qui vise à rendre solidaires économiquement, politiquement, et culturellement les États africains.

Le Président Sékou Touré membre aussi de l'OUA est parvenu à dire que : « la charte de Casablanca et la charte de Monrovia ont été des tentatives d'unité africaine et des moyens d'accélération du processus historique de l'Afrique. Ces moyens doivent se fondre en une seule et unique charte, la charte de l'Afrique unie. »34 En s'exprimant ainsi, cet adepte d'une Afrique unie voulait et souhaitait la dissolution pure et simple de l'OCAM. Ces pressions mises sur l'ensemble des membres de l'OCAM, vont susciter l'hésitation sur le sort de l'OCAM, comme cela a été le cas de l'UAM, conduisant à sa dissolution.

2)- Les critiques et hésitations à l'encontre de l'OCAM

Au cours de son existence, l'OCAM a été victime de part et d'autre des critiques subversives allant à l'hésitation de ses membres à faire encore partie de l'organisation francophone. Ces critiques venaient un peu de partout naturellement des membres de l'OUA mais aussi avec le temps d'autres vont aussi s'afficher pour blâmer l'OCAM. Il s'agit entre autre de certaines Corporations Syndicales et Socio-professionnelles. D'abord la Fédération des Etudiants d'Afrique Noire en France (FEANF), qui est une organisation se réclamant d'une idéologie de gauche, et appuyant les diverses organisations estudiantines hostiles à leur gouvernement. Il fallait créer une organisation pour contester ses actions. C'est ainsi que le Président Houphouët-Boigny met en place dans le cadre l'OCAM, le Mouvement des Etudiants de l'Organisation Commune Africaine et Malgache (MEOCAM). Ces deux syndicats vont entrer dans une divergence d'idées.

La FEANF depuis Paris a ouvert un télégramme au président Houphouët pour condamner ses actions à travers le M.E.O.C.A.M : «  Etudiants Africains de Paris réunis appel, FEANF condamnent énergiquement votre politique anti-africaine, votre répression sauvage mouvement étudiant Université Abidjan et Côte d'Ivoire façon générale stop. Condamne votre groupuscule fantoche, apprentis - valets M.E.O.C.A.M. Stop.

34Raymond RANJEVA, Idem, p.21.

Exigent libération Etudiants arrêtés, emprisonnés ; rappel Etudiants expulsés, cessation mesures arbitraires stop. Proclament Solidarité, soutien Etudiants Abidjan anti - MEOCAM. »35. Cette situation a pris des proportions Continentales. Ensuite, la Jeunesse de la Révolution démocratique africaine (JRDA) accuse le MEOCAM d'être complice de la France et d'être partisan du néocolonialisme. Cette jeunesse qualifie le MEOCAM d'être le Mouvement des Etudiants de l'Organisation contre l'Afrique en Marche. Enfin, la presse même aussi n'a surtout pas apprécié cette structure de l'OCAM qu'est le MEOCAM parce que pour elle ce mouvement serait partisan et au service du néocolonialisme.

Toutes ces fustigations à l'encontre de l'O.CAM et des ses activités, affaissaient petit à petit ladite organisation francophone. Mais cela va se concrétiser lorsque les problèmes internes surviendront au sein de l'OCAM.

II/ LES FACTEURS ENDOGENES DE SON EFFRITEMENT

A l'instar des facteurs exogènes, nous avons aussi mis l'accent sur les facteurs endogènes qui ont été l'une des causes immédiates de la disparition de l'OCAM. Ces facteurs endogènes sont d'abord la persistance des divergences politico-idéologiques entre les Etats membres de l'OCAM. Et enfin, les démissions incessantes de ses membres qui se traduisaient par des retraits répétés.

1)-La persistance des divergences politico-idéologiques au sein de l'OCAM.

Après notre étude sur les facteurs exogènes cités plus haut, nous voulons mettre le cap sur les facteurs endogènes. Ces facteurs ont eu un impact sur la vie de l'OCAM jusqu'à ce qu'elle disparaisse un jour. Parlant de persistance des divergences politico-idéologiques au sein de la grande famille OCAM, c'est pour nous une façon de dire que ces divergences ont commencé avant même la naissance de l'OCAM. En effet, nous pouvons dire que ces divergences sont parties du fait que lors de la création de l'OCAM, certains États membres étaient absents. Par ailleurs, cette conférence des Chefs d'États membres n'était pas destinée à substituer l'UAMCE mais plutôt à signer sa charte.

35Jacques BAULIN, op.cit., p.169

Mais, il s'est avéré que le Président Félix Houphouët-Boigny, principal instigateur des regroupements francophones, n'a vraiment pas tenu compte du point de vue de ses collègues pour créer l'OCAM à Nouakchott(Mauritanie) le 12 février 1965. Ceci était un premier problème qui n'a pas été réglé. Et puis quand survient le problème de l'admission du Congo-Léopoldville du premier ministre Moise Tschombé au sein de l'OCAM, cela va constituer le noeud de la persistance des divergences entre ses États membres.

Le président de la République Islamique de Mauritanie et son homologue Ahmadou Ahidjo du Cameroun se sont opposés systématiquement quand le gouvernement français et la grande majorité des gouvernements de ladite Organisation, ont voulu faire adhérer sans préavis le Congo-Léopoldville36 de Moïse Tschombé. Le président Léopold Sédar Senghor du Sénégal, faisait partie de ceux qui étaient partie prenante de cette nouvelle adhésion. L'admission du Congo-Léopoldville cautionnée par le président Félix Houphouët-Boigny et une bonne partie de ses collègues, va sonner le glas dans les relations des membres de ce regroupement francophone, suscitant le retrait précipité de certains d'entre eux.

2)-Les démissions incessantes de ses membres (1965-1982)

Cet axe nous permet de donner les raisons pour lesquelles plusieurs membres se sont retirés de l'OCAM. Nous pouvons à cet effet dire que de façon générale, les divergences survenues sur la question de Moïse Tschombé, et celle de voir l'ingérence de la France dans les Affaires communes de l'OCAM, ont été les raisons fondamentales.

Le Président Moktar Ould DADDAH n'a vraiment pas apprécié la conférence extraordinaire qui s'est tenue à son insu à Abidjan le 26 Mai 1965 et en l'absence d'Ahidjo du Cameroun et de deux autres chefs d'Etats. A ce sommet, les chefs d'Etats réunis ont décidé d'admettre le Congo-Léopoldville dans l'organisation commune Africaine et Malgache. Pour le président Mauritanien qui a vu la dignité bafouée de son pays, décide de quitter l'OCAM le 06 Juillet 1965.

36Ancienne appellation de l'actuelle République Démocratique du Congo

Après le retrait officiel de la Mauritanie, la question qui reste à poser est de savoir si la pleine implication de la France dans cette Organisation, ne va-t-elle pas aussi pousser d'autres à quitter l'OCAM ?

Les raisons de ces départs sont simples à identifier. En effet, la plupart des Etats l'ont quittée pour des raisons politiques, la jugeant à tort ou à raison trop inféodée à la France. Pour certains, l'OCAM était perçu comme un « club francophone » ; En d'autres termes, comme instrument du néocolonialisme français en Afrique, souvent opposé dans les instances internationales à l'OUA, aux Etats arabes, lorsque ceux-ci dénoncent avec acuité la maladresse de la politique française sur le continent africain.37

Après l'entrée de l'île Maurice en janvier 1969 au sein de l'OCAM, dont le sigle signifie Organisation Commune Africaine Malgache et Mauricienne, la situation de son adhésion coïncide avec des retraits récurrents de ses collègues membres de l'OCAM. Successivement le 04 juillet 1973 le Madagascar se retire de l'OCAM par des accords généraux signés avec la France. Ce qui va donner Organisation Commune Africaine et Mauricienne. Le Congo-Léopoldville venu maintenir l'effectif de l'OCAM à 14 après le départ de la Mauritanie, décide de partir le 17 Avril 1972. Le Président Tchadien, François Tombalbaye abandonne la Présidence de l'OCAM en cette même année ; tandis que le Président Marcel Yassingbé Eyadéma du Togo, refuse obstinément d'en devenir le président.

Le 15 Août 1972, c'est autour de la République populaire du Congo de s'en retirer. Le Tchad et le Cameroun emboîtent le pas en 1973 respectivement les 03 Juillet et 31 Juillet. Le Gabon aussi quitte cette organisation en Septembre 1976. L'île Maurice qui représentait le quinzième membre depuis son arrivée en 1969, se retire en 1982 de l'OCAM.

De l'Organisation Commune Africaine et Malgache, en passant par l'Organisation Commune Africaine Malgache et Mauricienne, pour en arriver à l'Organisation Commune Africaine et Mauricienne, cette Organisation qui a totalisé seize(16) membres à l'origine, passe à huit lors de sa dissolution, décidée d'un commun accord le 23 Mars 1985 lors de son XIIe sommet à Lomé, au Togo.

37Pierre NANDJUI, Idem, p. 122

CONCLUSION

La diversité des colonialismes qui ont sévi en Afrique, ont exposé l'OUA à d'inévitables divisions. En particulier, les clivages linguistiques à base historique ont suscité dès 1960 une solidarité entre États francophones sous l'impulsion de Félix Houphouët-Boigny, laquelle donna Union Africaine et Malgache(U.A.M) . Cette solidarité institutionnalisée prit plusieurs formes passant de l'UAM à l'UAMCE (Union Africaine et Malgache de Coopération Economique) et enfin à l'OCAM. Le groupe anglophone que dirigeait Kwamé N'Krumah sera moins consistant et en tout cas éphémère au sein de l'OUA. Ces rivalités ont cédé progressivement le pas à des alliances idéologiques et politiques chevauchant les frontières linguistiques. La fissuration idéologique du continent née des rivalités entre les superpuissances s'est profondément répercutée au sein de l'organisation panafricaine au point que même les questions de décolonisation sur lesquelles on croyait l'unanimité définitivement acquise entre États africains, ont donné lieu à des oppositions irréductibles entre tendances « progressiste » et « modérée.»

Ainsi au lendemain de l'indépendance de l'Afrique en général et surtout de l'Afrique francophone en particulier, les États sortis des colonies ont jugé bon de s'organiser tout comme les puissances colonisatrices. Mais ce rêve n'a pu se concrétiser pour cause de malentendus. L'organisation commune africaine et malgache (OCAM), une Organisation politique qui a regroupé des pays francophones s'est inscrite dans le concert des successions des organisations. Succédant le 12 février 1965 à Nouakchott, d'abord à l'Union Africaine et malgache(U.A.M) et enfin à l'Union Africaine et Malgache de Coopération Economique, cette Organisation a eu une naissance «difficile ». La naissance de l'OCAM n'a d'une part pas été approuvée par le groupe des révolutionnaires qui souhaitent que le panafricanisme soit rependu dans toute l'Afrique. Une idéologie qu'encourageait le Président Ghanéen Kwamé N'krumah. Et d'autres parts, ce regroupement a connu une naissance contestée par ses propres membres qui avaient aussi auparavant assisté et accepté les deux Organisations qui ont précédé l'OCAM. C'est alors donc depuis la naissance de cette organisation, que les véritables maux ont commencé à miner son fonctionnement. Malgré la «Guerre» qui lui a été déclarée par le Groupe de « Casablanca», elle a continué d'exister. Mais, la tension au sein de la grande famille des États Francophones a commencé lorsque, l'OCAM créée par Houphouët sous le parrainage de la Grande Puissance France, a imposé l'admission du Congo-Léopoldville de Moise Tschombé aux membres dudit regroupement. Ce problème interne que nous qualifions de divergences politico-idéologiques prend une autre tournure quand La République islamique de Mauritanie du Président Moktar Ould Daddah quitte officiellement l'OCAM quatre mois après sa création, soit le 06 juillet 1965. Après le départ de cet État membre, la situation se dégrade de plus en plus avec la défection d'autres États membres. Car ceux-ci reprochent à l'OCAM d'être trop inféodée à la France. Cette Formation critiquée violemment, contestée, agonise du fait de ces difficultés liées aux divergences politico-idéologiques qui ont atteint leur paroxysme. C'est ce qui a fait que cette Institution n'a pu maintenir en vie cet objectif de solidarité et de coopération qu'elle s'est fixée depuis Nouakchott en 1965. Malgré les tentatives du président Félix Houphouët-Boigny de la sauver de cette léthargie institutionnelle à laquelle se sont greffés de nombreux blocages fonctionnels, l'OCAM a fini par s'effriter le 23 mars 1985 seulement après Vingt ans d'existence.

ANNEXES

Annexe I : LES ETATS MEMBRES AYANT RATIFIE LA CHARTE DE L'OCAM LE 27 JUIN 1966 A TANANARIVE (MADAGASCAR)

ü Pour le Gouvernement de la République Fédérale du Cameroun : El Hadj Ahmadou AHIDJO

ü Pour le Gouvernement de la République Centrafricaine : Jean Bédel BOKASSA

ü Pour le Gouvernement de la République du Congo: Alphonse MASSEMBA-DEBAT

ü Pour le Gouvernement de la République Démocratique du Congo : Pierre ILEKA, Ambassadeur, Ministre plénipotentiaire

ü Pour le Gouvernement de la République de Côte d'Ivoire : Félix HOUPHOUET-BOIGNY

ü Pour le Gouvernement de la République du Dahomey : Christophe SOGLO

ü Pour le Gouvernement de la République du Gabon : Léon M'BA

ü Pour le Gouvernement de la République de la Haute-Volta : Sangoulé LAMIZANA

ü Pour le Gouvernement de la République Malgache : Calvin TSIEBO, Vice-président de la République

ü Pour le Gouvernement de la République du Niger : Diori HAMANI

ü Pour le Gouvernement de la République du Rwanda : RUSINGIZANDEKWE, Ministre des Travaux publics, des Postes et Télécommunications

ü Pour le Gouvernement de la République du Sénégal : Léopold-Sédar SENGHOR

ü Pour le Gouvernement de la République du Tchad : François TOMBALBAYE

ü Pour le Gouvernement de la République du Togo : Nicolas GRUNITZKY

Source : Textes constitutifs de l'Organisation Commune Africaine et Malgache Tananarive, 28 juin 1966, Paris, Editions Diloutremer, 1966, p 8.

Annexe II : États de l'O.C.A.M AU 1er JANVIER 1970

États

Date de la proclamation de l'indépendance

Devise

République du Sénégal

20-08-1960

Un peuple-un But-une foi

République de Côte d'Ivoire

7-08-1960

Union-Discipline-Travail

République de la Haute-Volta

5-08-1960

Unité-Travail-Justice

République Togolaise

27-04-1960

Travail-Liberté-Patrie

République du Dahomey

1-08-1960

Fraternité-Justice-Travail

République du Niger

3-08-1960

Fraternité-Travail-Progrès

République du Tchad

11-08-1960

Unité-Travail-Progrès

République fédérale du Cameroun

1-01-1960

Paix-Travail-Patrie

République Centrafricaine

13-08-1960

Unité-Dignité-Travail

République Gabonaise

17-08-1960

Union -Travail-Justice

République populaire du Congo(1)

15-08-1960

Travail-Démocratie-Paix

République Démocratique du Congo

30-06-1960

Justice-Paix-Travail

République Rwandaise

1-07-1962

Liberté-Coopération-Progrès

République Malagasy

26-06-1960

(2)

île Maurice

12-03-1968

Stella Classique Maris Indici

(1)Anciennement République du Congo ; (2) la devise n'existe pas.

Source : Organisation Commune Africaine et Malgache, Conférence de l'OCAM 1968, Yaoundé, OCAM, 1970.

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE

I/ SOURCES IMPRIMEES

1- Sur l'Organisation Commune Africaine et Malgache

ü Discours prononcé par Monsieur le Président de la République Félix Houphouët-Boigny : Conférence de l'OCAM. Niamey, le 22 janvier 1968, Abidjan, Imprimerie Nationale, S.d, 12 p.

ü Organisation Commune Africaine et Malgache, Conférence de l'OCAM 1968, Yaoundé, OCAM, 1970, 914 p.

ü Textes Constitutifs de l'Organisation Commune Africaine et Malgache. Tananarive, 28 juin 1966, Paris, Editions Diloutremer, 1966, 46 p.

II/ BIBLIOGRAPHIE

1- Instrument de travail

ü ALLIALI (Camille), Discipline d'Houphouët-Boigny, Abidjan, Juris-Editions, 2008, 232 p.

ü Dictionnaire Encyclopédique pour tous, «Petit Larousse en couleurs», Paris, Librairie Larousse, 1980, 1665 p.

ü Encyclopédie Générale de la Côte-d'Ivoire, Abidjan, les Nouvelles Editions Africaines, S.d, 751 p.

ü ROBERT(Paul), le Petit Robert, Paris, S.ed, 2003, 2865 p.

2- Ouvrages Généraux

ü ADOTEVI (Bosco), ADOVI (John) (dir), ROCIA : répertoire des Organisations de Coopération interafricaine, Yaoundé, inter Média, 1984,155 p.

ü BAULIN (Jacques), La Politique Africaine d'Houphouët-Boigny, Paris, Editions Eurafor-Press, 1980, 215 p.

ü CORNEVIN (Robert), L'Afrique noire de 1919 à nos jours, S.l, Presses Universitaires de France, 1973, 251 p.

ü DADDAH (Moktar Ould), La Mauritanie contre Vents et Marrées, Paris, Editions Karthala, 2003, 669 p.

ü DECRAENE(Philippe), Vielle Afrique, Jeune Nation : le Continent noir au seuil de la troisième décennie des indépendances, Paris, Puf, 1982, 301 p.

ü DUMONT (Jean), Histoire Générale de l'Afrique, T.8, Paris, Editions F. Beauval, 1972,606 p.

ü FAURE (Y.-A), MEDARD (J.-P), État et Bourgeoisie en Côte d'Ivoire, Paris, Editions Karthala, 1982,121 p.

ü JOLLY (Jean), Histoire du continent africain : des origines à nos jours, T.2-, Paris, l'Harmattan, 1989, 191p.

ü KAKE (Ibrahima Baba) Combats pour l'histoire africaine, Paris, Présence Africaine, 1982, 300 p.

ü LABATUT (F.), RAHARINARIVONIRINA (R.), Madagascar, étude historique, Madagascar, Editions Fernand Nathan, 1969, 222 p.

ü LUSIGNAN, (Guy De), L'Afrique noire depuis l'indépendance : l'évolution des États francophones, Paris, Librairie Arthène Fayard, 1970, 410 p.

ü NANDJUI (Pierre), Houphouët-Boigny : l'homme de la France en Afrique, Paris, Editions l'Harmattan, 1995, 221 p.

ü PROSPER (Jean-Georges), L'île Maurice au Sommet de la vague économique francophone, Paris, l'Harmattan, 1993, 195 p.

ü RANDRIANA RISOA(Pierre), RAZA FIMAHEFA (Aimé Lalao), Madagascar : d'une République à l'autre (1958-1982), T.1, Antananarivo, S.A. Papeteries de Madagascar, S.d, 260 p.

ü RANJEVA (Raymond), La succession d'Organisations internationales en Afrique, Paris, A. Pedone, 1978, 418 p.

ü SIRIEX (Paul-Henri), Houphouët-Boigny  ou la sagesse africaine, Paris, Abidjan, Edition Nathan, Les Nouvelles Editions Africaines, 1986, 442 p.

III/ JOURNAUX

ü Fraternité-Hebdo

ü Fraternité-Matin

ü Le Monde

TABLE DES MATIERES

DEDICACE.............................................................................................3

REMERCIEMENTS........................................................................4

SOMMAIRE.................................................................................5

INTRODUCTION..........................................................................6

CHAPITRE I : UNE NAISSANCE CONTROVERSEE(1965)...............10

I/ LE PROCESSUS DE CREATION DE L'OCAM................................11

1)- Le début des divergences politico-idéologiques : de l'U.A.M à l'OCAM(1965)............................................................................11

2)- Les Objectifs de l'OCAM............................................................14

II/ FONCTIONNEMENT DE L'OCAM..............................................14

1)- Structures et mode de Fonctionnement...............................................

2)- Coopération entre États membres..........................................................16

CHAPITRE II : L'OCAM AU COEUR DE LA «GUERRE» DES MODERES ET DES REVOLUTIONNAIRES (1965-1985)...................17

I/ LA POSITION DES REVOLUTIONNAIRES....................................18

1)- N'krumah pour l'implantation du Panafricanisme en Afrique.................18

2)- «L'Attaque» des Révolutionnaires menée contre les Modérés.................19

II/ L'IMPLICATION DES MODERES DANS CETTE «GUERRE»............20

1)- L'Unité Continentale selon Houphouët-Boigny..................................20

2)- « La riposte» des Modérés à l'attaque des révolutionnaires ...................21

CHAPITRE III : LA DISPARITION DE L'OCAM(1985).....................23

I/ LES FACTEURS EXOGENES DE SA DISPARISTION.......................24

1)- Les effets de la création de l'OUA sur l'OCAM.................................24

2)- Les critiques et hésitations à l'encontre de l'OCAM.............................25

II/ LES FACTEURS ENDOGENES DE SON EFFRITEMENT..................26

1)- La persistance des divergences politico-idéologiques au sein de l'OCAM...26

2)- Les démissions incessantes de ses membres (1965-1982)......................27

CONCLUSION...........................................................................29

ANNEXES.................................................................................31

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE......................................................36

TABLE DES MATIERES................................................................38

* 1 Bosco ADOTEVI, John ADOVI, ROCIA : répertoire des organisations de coopération interafricaine, Yaoundé, Inter Média, 1984, pp.27-29.

2 Raymond RANJEVA, La succession d'organisations internationales en Afrique, Paris, Editions A.Pedone, 1978, pp.20-46.

3 Guy De LUSIGNAN, L'Afrique noire depuis l'indépendance: l'évolution des États francophones, Paris, Librairie Arthène Fayard, 1970, pp.285-286.






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery