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L'instabilité des marchés des céréales dans l'extrême-nord Cameroun

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par Natali KOSSOUMNA LIBAA
Université de Ngaoundéré Cameroun - Maà®trise de géographie 2001
  

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8.3.'.2. Les circuits de commercialisation des sorghos repiqués.

« Les sorghos repiqués représentent près de 40 % de la production céréalière de l'Extrême-Nord » (Fusillier et al, 1997). Son circuit de commercialisation est beaucoup plus étendu que celui du sorgho pluvial. Les commerçants achètent en période de récolte soit pour revendre immédiatement sur les marchés de consommation (dont Maroua est le plus important), soit pour les acheminer vers les zones déficitaires (Doukoula, Yagoua, Hougno, Mokolo...), soit pour les stocker dans les magasins en prévision d'une éventuelle hausse des prix. Le safrari est de loin la variété la mieux prisée par les spéculateurs pour sa bonne conservation et par les consommateurs pour son goût.

8.3.4.3. Les circuits de commercialisation du mil pénicillaire.

Le mil pénicillaire comme le sorgho pluvial se limite à un circuit assez court. Produit dans la zone du Mayo Danay et du Mayo Kani, Il est consommé localement et drainé vers les villes de Maroua et de Mokolo où il est beaucoup consommé pendant la période de jeûne du Ramadan.

8.3.4.4. Les circuits de commercialisation du maïs.

A l'Extrême-Nord, le maïs est essentiellement produit dans les défluviations du lac Tchad et du Logone et Chari (Kousseri, Mada, Maltam, Blangoua, Fotokol...). La région du Logone et Chari dépend peu des autres villes de l'Extrême-Nord. Ses relations commerciales sont plutôt privilégiées avec les villes et les villages frontaliers du Tchad et du Nigeria. Cette orientation centrifuge des flux commerciaux peut s'expliquer par plusieurs facteurs:

- Les habitudes alimentaires des populations qui ne consomment qu'essentiellement du maïs;

- Le mauvais état du réseau routier pendant la saison des pluies;

- Les similitudes entre les peuples de part et d'autre de la frontière Cameroun-Tchad et Cameroun-Nigeria;

- La facilité de communication à travers le lac Tchad.

Les marchés de Mada, Blangoua, Kousseri, de Fotokol... constituent des centres importants de stockage et de distribution de maïs dans la zone du Logone et Chari. Une bonne partie du maïs est vendue dans les marchés frontaliers. Les marchés de Makari, Mada, et de Fotokol alimentent les marchés nigérians; ceux de Blangoua, Goulfey, Kousseri sont beaucoup plus orientés vers le Tchad.

D'après les témoignages de Monsieur le Maire de Blangoua1(*) et le Chef de Service des Statistiques de la Délégation Départementale de l'Agriculture du Logone et Chari2(*) , il est fort probable que les céréales qui vont au Tchad continuent au Soudan.

Cependant, le maïs qui alimente les autres marchés de l'Extrême-Nord proviennent essentiellement de la région de la Bénoué (Ngong, Adoumri, Boula Ibbi, Baïla...), la production locale étant marginale et destinée à l'auto consommation.

Globalement, les échanges de céréales (mils, sorghos, maïs) avec les pays limitrophes de l'Extrême-Nord apparaissent de manière conjoncturelle, en fonction des pénuries ou des excédents d'un côté ou de l'autre de la frontière. Ces échanges sont le plus souvent de faible ampleur et organisés nettement de manière locale selon des circuits assez courts à partir des marchés frontaliers. Les mêmes conditions climatiques de ces régions situées sur la même latitude font d'ailleurs que, le plus souvent, l'abondance ou la disette est simultanée.

Les circuits de commercialisations sont animés à tous les niveaux d'organisation de la filière par des acteurs ayant des fonctions bien définies, mais aussi des contraintes que nous allons développer dans la prochaine partie.

* 1 Entretien du 13 juin 2000 à Blangoua

* 2 Entretien du 16 juin 2000 à Kousseri

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