WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Religion et pratique de l'excision en Côte d'Ivoire

( Télécharger le fichier original )
par Nguemo Ngueabou Joël et Douala Roméo
Ecole nationale supérieure de statistique et d'économie appliquée Côte d'Ivoire - Diplôme d'ingénieur des travaux statistiques 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Résumé / Abstract

L'excision est une pratique qui remonte depuis l'Egypte antique et qui n'a cessé de se perpétuer au fil des ans. Les raisons évoquées pour justifier ce phénomène sont nombreuses comme le soulignent les auteurs qui ont travaillé sur la question5. Depuis le motif de préservation de la vie de couple en gardant la femme vierge jusqu'au mariage à la nécessité religieuse en passant par les coutumes et traditions les raisons ne manquent pas. Cette étude dont le thème porte sur la religion et la pratique de l'excision en Côte d'Ivoire, nous a permis de mettre en évidence deux facteurs déterminants dans le cadre de la pratique de l'excision en Côte d'Ivoire. Il s'agit bien entendu de la religion et du groupe ethnique. Ces deux facteurs étant aussi fortement corrélés. La religion musulmane est apparue comme celle où la proportion des femmes excisées est la plus élevée ce qui n'est pas le cas chez les chrétiens et animistes. Les Mande du Nord apparaissent comme le groupe ethnique où l'excision des filles est très fréquente. Ce peuple est par ailleurs, très favorable à la perpétuation de l'excision. A l'opposé, les Akan qui sont un peuple à majorité chrétienne (catholique et protestant) sont moins enclins à exciser leurs filles et présentent une faible prévalence de l'excision.

Female circumcision is a practice dating from ancient Egypt and who has continued to be perpetuated over the years. The reasons given to justify this are many, as the authors point out that worked on the issue. Since the motive of preserving life by keeping the torque virgin until marriage to religious necessity through the customs and traditions the reasons are not lacking. This study focuses on the theme of religion and the practice of female circumcision in Ivory Coast, has allowed us to highlight two key factors in the practice of female circumcision in Côte d'Ivoire. This is of course religion and ethnicity. These two factors are also highly correlated. The Muslim religion has emerged as one where the proportion of circumcised women is the highest which is not the case among Christians and animists. The Northern Mande ethnic group appears as where female circumcision is very common. This people are also very favorable to the perpetuation of female circumcision. In contrast, the Akan people who are predominantly Christian (Catholic and Protestant) are less likely to circumcise their daughters and have a low prevalence of female circumcision.

5. Voir chapitre 2, revue de littératuure

Religion et pratique de l'excision en Côte d'Ivoire ENSEA, Mai 2012

Douala Roméo, Nguemo Ngueabou Joel - ITS 2012 12

Chapitre 0 : Introduction générale

0.1 Contexte et justification du thème

Les violences basées sur le genre font partie des formes les plus graves d'atteinte aux droits de l'Homme car elles sont dirigées vers des individus en raison de leur appartenance à un groupe spécifique, particulièrement à un genre donné (homme ou femme). Elles font l'objet des enquêtes VBG (violences basées sur le genre) notamment l'enquête VBG 2007 sur laquelle se basera notre étude. L'expression « violences basées sur le genre » englobe bon nombre de pratiques dégradantes qui vont des violences physiques aux mutilations génitales féminines (MGF) en passant par toutes les autres formes de violences psychologiques, verbales et économiques. Comme le souligne bien l'UNICEF dans son rapport « Violences faites aux femmes en Afrique de l'ouest et du centre », les exemples de violences physiques, la forme la plus répandue, atteste de l'universalité du phénomène. Que ce soit au Canada, aux Pays-Bas, au Sri Lanka, en Zambie, en Tanzanie, au Ghana ou en République démocratique du Congo, l'ampleur de ces violences justifie qu'on lui accorde un intérêt particulier. Plus de 130 millions de filles et femmes auraient subi des MGF en 2005 dont une majorité en Afrique6 . En ce qui concerne la Côte d'Ivoire 45% des femmes ont subi une forme de MGF 7.

Les MGF, elles englobent différentes pratiques traditionnelles qui entraînent l'ablation totale ou partielle d'organes génitaux féminins. L'excision qui est parfois utilisée sous le vocable MGF, est une pratique assez répandue à travers le monde particulièrement en Afrique où elle est la cause d'énormes ravages qui vont des simples traumatismes à des problèmes de santé notamment des problèmes de fécondité et de complication d'accouchement. C'est ainsi que le 2 juin 2006 à Genève, l'OMS montre en citant que «les femmes ayant subi une mutilation génitale féminine ont sensiblement plus de risques d'éprouver des difficultés lors de l'accouchement et que leurs bébés sont davantage exposés au risque de mourir. Parmi les complications graves de l'accouchement figurent notamment les risques de césarienne, de forte hémorragie après la naissance et d'hospitalisation prolongée. L'étude en question a montré que la gravité des complications augmentait avec l'étendue et la sévérité de la mutilation». Par ailleurs, les femmes qui souffrent suite à la pratique de l'excision parfois ne savent pas que c'est celle-ci qui est la cause de leur souffrance. Ceci justifie l'intérêt particulier que revêt la lutte contre les MGF dans les pays où elles sont encore pratiquées. Sur le plan international, malgré les nombreuses conventions protégeant la jeune fille et

6. UNICEF 2005

7. UNICEF, EDS 1994, 1998/1999

Religion et pratique de l'excision en Côte d'Ivoire ENSEA, Mai 2012

Douala Roméo, Nguemo Ngueabou Joel - ITS 2012 13

la femme de ces pratiques pour le moins dégradantes, force est de constater que l'on est encore loin de son éradication complète. Parmi ces conventions, on peut citer :

- La convention sur les droits de l'enfant (CDE)

- La convention sur l'élimination de toutes les formes de discriminations envers les

femmes (CEDEF)

- La charte africaine sur les droits et le bien-être de l'enfant

- La charte africaine sur les droits humains et ceux des populations

- Le protocole additionnel sur les droits des femmes (protocole de Maputo)

- La convention européenne des droits humains

En ce qui concerne l'Afrique, 28 pays sont concernés8 avec des taux variant de 5% à 98% : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d'Ivoire, Djibouti, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Kenya, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Ouganda, Sénégal, Sierra Léone, Somalie, Soudan, Tanzanie, Tchad, Togo, RCA et RDC. Malgré sa pratique assez répandue, l'excision est dans certains pays punie par la législation notamment en Côte d'Ivoire où la loi N°98/757 du 23 décembre 1998 interdit sa pratique. Les contrevenants s'exposent à une peine privative de liberté allant de 1 à 20 ans et d'une amende de 360 000 à 2 000 000 FCFA.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera