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L'analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques. Cas de la Moucharaka et de la Mourabaha

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par Moussa DIOP
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 monnaie finance et banque 2013
  

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L'Analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques : Moucharaka et Mourabaha

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III.3 Le risque de liquidité

Nous distinguons la liquidité d'une entreprise et la liquidité d'un actif. Cette dernière est définie comme la capacité de l'actif à pouvoir être vendu rapidement et à un juste prix (C. Karim, 2008).

Cependant, « la liquidité d'une entreprise est son aptitude à faire face à ses échéances financières dans le cadre de son activité courante, à trouver de nouvelles sources de financement, et à assurer ainsi à tout moment l'équilibre entre ses recettes et ses dépenses »49.

Ainsi, le risque d'illiquidité provient des difficultés à mobiliser des fonds à coût raisonnable (emprunts) ou à vendre des actifs financiers. Toute institution financière doit faire l'arbitrage entre liquidité et rentabilité. Selon C. Karim (2008), il existe trois sources d'incertitudes face au risque de liquidité qui poussent les banques à développer une gestion spécifique. La première est le retrait massif des clients lors d'un choc macroéconomique ou une crise systémique. La deuxième source d'incertitude est le fait que l'arrivée de nouveaux clients et de nouveaux emprunts est incertaine. Et la troisième est que la banque peut avoir pris des positions dans des produits dérivés à effet de levier générateurs de grands besoins en liquidités dans les périodes de crises. Cependant il faut noter que pour les banques islamiques cette dernière source d'incertitude ne les concerne pas car les produits dérivés sont prohibés par la Gharia.

Pour les IFI, le risque d'illiquidité est d'une importance particulière. En effet, sachant que les emprunts à intérêt sont prohibés par la Gharia, les banques islamiques ne peuvent pas recourir à ce mécanisme pour se ressourcer en argent liquide. De même la Gharia n'autorise pas la vente d'une créance en dehors de sa valeur nominale. Par conséquent, il est exclu pour les institutions financières islamiques de s'alimenter en argent liquide en vendant des actifs financiers (BID, 2002. p.59). Ainsi la finance islamique ne dispose pas d'un marché secondaire50 lui permettant de se refinancer sur un marché de gré-à-gré. Ensuite, la spécificité des actifs conformes à la Charia les rend difficilement négociable.

49 VERNIMMEN. http://www.vernimmen.net/html/glossaire/definition liquidite du bilan.html

50 Le marché secondaire est celui sur lequel sont échangés des titres financiers déjà créés (sur le marché primaire). En assurant la liquidité des investissements financiers, le marché secondaire assure la qualité du marché primaire et l'évaluation des titres financiers. VERNIMMEN. www.vernimmen.net

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De même, le système financier islamique manque d'un marché interbancaire international qui lui permettrait de se refinancer rapidement mais aussi ne dispose pas de préteur de dernier recours qui éviterait au système de tomber dans une crise majeure lors de pénurie de liquidité.

Gestion du risque d'illiquidité

Les banques conventionnelles utilisent plusieurs méthodes afin de se prémunir de ce genre de risque. Premièrement, elles peuvent faire appel au marché interbancaire où elles empruntent les fonds nécessaires au remboursement des dépôts. Deuxièmement, elles peuvent utiliser leurs liquidités au bilan et troisièmement, vendre des actifs dont elles disposent. L'ensemble de ses méthodes est défini sous l'acronyme GAP (Gestion Actif-Passif).

Pour les IFI, c'est très délicat de gérer ce risque par manque de préteur de dernier recourt ou bien un marché interbancaire permettant de se refinancer.

En effet les IFI ont beaucoup d'actifs qui sont de courts et moyens termes car les comptes de dépôts sont majoritaires. Ainsi pour réduire le risque de maturité des actifs, elles ont développé des capacités pour le financement et l'investissement, ce qui augmente la maturité moyenne des actifs, mais le refinancement demeure essentiellement à court terme. Il est nécessaire d'apporter des solutions efficaces pour la gestion ALM 51 (gestion actif-passif).

C'est ainsi qu'en 2008, La Banque Centrale de Bahreïn (BCB) a lancé un nouvel instrument financier islamique nommé l'Islamic Sukuk Liquidity Instrument (ISLI) permettant l'amélioration de la liquidité à court-terme. En effet, ce produit est conçu pour permettre aux IFI et aux banques conventionnelles d'avoir accès à une liquidité à court terme contre des Soukouk Ijara souverains.

Le but de la stratégie de la BCB est de créer un marché Soukouk plus profond et plus liquide, ce qui devrait stimuler et promouvoir un marché financier islamique plus actif.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote