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L'analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques. Cas de la Moucharaka et de la Mourabaha

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par Moussa DIOP
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 monnaie finance et banque 2013
  

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II. LA GESTION DES RISQUES LIES AU CONTRAT DE MOURABAHA II.2. Risques liés à la Mourabaha

La Mourabaha est le mode de financement le plus utilisé par les institutions financières islamiques (57% de l'activité bancaire islamique). Elle est comparable au financement à intérêt classique si elle est uniformisée. Cependant la Mourabaha manque d'uniformité sur plusieurs aspects. La divergence de point de vue60 peut être source de risques de contrepartie en l'absence d'un cadre juridique rigoureux.

59 La BIS n'utilise pas encore le produit Moucharaka.

60 Divergence sur le contrat uniformisé par les foukahas.

L'Analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques : Moucharaka et Mourabaha

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La Mourabaha est un contrat récent et certains foukaha l'ont conçu comme une forme de transactions commerciales différées. La condition de validité de ce contrat est basée sur le fait que la banque doit acheter (devenant donc propriétaire) et ensuite transférer le droit de propriété à son client. L'ordre émanant du client ne constitue pas un contrat de vente mais une simple promesse d'achat.

Les avis divergent sur cette promesse d'achat si elle constitue une obligation ou non. Pour l'Académie Fikh de l'OCI, l'OCAIFI ainsi que la plupart des banques islamiques traitent la promesse d'achat comme une obligation vis-à-vis du client. D'autres jurisconsultes sont de l'avis que l'obligation ne s'applique pas au client. Le client même après avoir donné l'ordre et payé, peut demander l'annulation du contrat. Le risque de contrepartie le plus important lié à la Mourabaha émane de cette diversité d'appréhension de la nature juridique du contrat (BID, 2002.

Un autre problème lié à la Mourabaha se pose lorsque la contrepartie ne respecte pas les échéances car les banques islamiques ne peuvent, en principe, augmenter d'aucun surplus c'est-à-dire une augmentation du taux d'intérêt. Ce retard de paiement peut causer des pertes pour la banque. Sur le marché, le risque de taux de rendement se manifeste si le taux de rendement de l'opération est différent du taux de référence (Benchmark) actuel ; alors il y a possibilité de pertes financières.

Pour les formules d'évaluation et de calcul des risques, sont proposées les mêmes formules utilisées en finance conventionnelle basée sur l'actualisation des flux futurs.

II.2 Gestion de risque pour la Mourabaha

Le produit Mourabaha (équivalent à la vente à crédit) est très utilisé par les banques islamiques. Cependant le produit présente des risques importants pour son exécution. Nous pouvons citer les risques de contrepartie, de change, de taux d'intérêt.

II.2.1 Mourabaha et atténuation contractuelle des risques

La vente différée (Bai Ajil) présente beaucoup de risques pour les institutions financières. C'est ainsi que le Gharar (incertitude du résultat causé par des conditions ambigus d'un contrat à règlement différé) est prohibé par la finance islamique. La BID fournit certaines mesures pratiques pour atténuer ce risque (BID, 2002, p. 138-139) :

· Pour réduire les risques de contrepartie liés au contrat de Mourabaha, le paiement en amont d'une commission importante est devenu une pratique courante.

·

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Pour éviter le risque de refus de marchandises commandités par le client, on peut faire la proposition que l'exécution du contrat Mourabaha soit obligatoire pour le client et non pour la banque. Cela suppose que la banque, en tant qu'institution, honorera à ces engagements contractuels en finançant l'opération d'achat de marchandises, même si le contrat n'acquière pas un caractère obligatoire envers elle.

Cependant tous les foukaha ne sont pas unanimes sur le caractère obligatoire de la Mourabaha du coté du client. Une proposition alternative serait de créer un marché de compensation de Mourabaha (MCM) pour régler certains cas qui peuvent surgir à cause du caractère non obligatoire du contrat Mourabaha.

· La validité du contrat Mourabaha est conditionnée par la possession par la banque du bien commandé. Cette opération est pratiquement éliminée par les banques islamiques qui désignent le client comme agent de la banque qui s'en charge de l'achat du bien commandé. De cette façon la banque n'aura pas à supporter le risque de stockage (destruction du matériel, vol...)

· Si le bien commandé est à la possession de la banque, cette dernière court un risque particulier. Pour couvrir ce risque il y'a lieu de prévoir des fonds propres à cet égard.

Vente différée diversifiée (Diversified Bai Ajil)

Il existe une solution plus générale basée sur le partage des risques entre le prêteur et l'emprunteur dans un contrat à vente différée. Certaines écoles contemporaines proposent une titrisation islamique qui consiste à construire un portefeuille de dette (maximum 49 %) et d'actifs tangibles (51 % minimum).

Exemple : Mourabaha avec un client de maturité 20 ans61:

· La valeur réelle (Valeur actuelle) de la dette vaut 49% du montant nominal ;

· Le Markup ou le prix majoré vaut 51% au minimum du nominal ;

Les versements (correspondant au Markup) peuvent être réglés directement en actifs tangibles par exemple actions, parts de fonds de placement, matières premières, etc.

Dans cette vente diversifiée, le préteur en l'occurrence la banque islamique peut choisir les actifs, servant pour le règlement, qui sont libellés dans la devise de la dette. De cette manière la banque pourra se couvrir du risque de change que nous verrons ci-après.

61 Le client bénéficie d'une bonne cote de crédit pour avoir toujours effectué les remboursements dus aux fournisseurs et grâce à la valeur de son patrimoine.

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Du coté de l'emprunteur, les actifs peuvent être choisis de manière à réduire ses obligations en égalisant ses sources de revenus.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault