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Etude analytique du phénomène "circuit" à  l'université de Lubumbashi en RDC

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par Deo TSHIKALI
Université de Lubumbashi RDC - En science de l'information et de la communication option communication des organisations 2010
  

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    EPI RAPHE

    « La corruption de ce qu'il y a de meilleur est la pire. »

    Maxime latine

    II

    ~~~~

    A vous mes très chers parents Jean-Pierre TSHIKALI et Marie-Thérèse MBELU.

    Jean deo gratias TSHIKALI

    III

    AVANF~~P~OPO$

    Le présent travail a été le fruit d'une forte assistance sociale dont nous avons été bénéficiaires depuis notre tendre enfance.

    Raison pour laquelle nous nous faisons le devoir d'exprimer nos sentiments de gratitude à tous ceux qui, parents, frères et soeurs, cousins et cousines, oncles, tantes, amis et connaissances, collègues..., d'une manière ou d'une autre, de près ou de loin ont contribué, tant moralement, intellectuellement que matériellement, à la confection de ce travail de fin d'études.

    Que notre reconnaissance soit spécialement dirigée vers le professeur Jacky MPUNGU qui, malgré ses multiples occupations, s'est montré disponible à assurer jusqu'au bout la direction de ce travail.

    Jean Deo Gratias TSHIKALI

    1

    INTRODUCTION

    0.1. PRESENTATION ET INTERET DU SUJET

    La crise que connaît la république démocratique du Congo aujourd'hui sur les plans social, économique et éducatif est sans précédant et inimaginable. Elle date d'il y a environ un quart de siècle, mais elle s'est particulièrement amplifiée depuis les années 1990 au point que d'aucuns la considèrent résistante à toute thérapie1

    O. GAMELA, N. fait observer qu'au Congo, alors Zaïre, l'ouverture démocratique depuis 1990 revêt l'aspect d'un détonateur qui a provoqué l'aggravation d'une crise dont les ingrédients sont en place depuis au moins deux décennies2

    C'est ainsi que sur le plan de l'éducation par exemple, il est développé des moyens de survie informels suite au fait que le dit domaine se trouve abandonné à son propre sort, par le politique qui ne priorise que ses propres intérêts. Cet abandon se traduit par le non paiement et/ou l'insuffisance des salaires du personnel enseignant à tous les niveaux (primaire, secondaire et universitaire). Ce qui explique sa démotivation et celle des apprenants et la déconsidération du domaine en question par une partie de ces derniers (formateurs et apprenants) et les parents dont les liens avec les tenants du secteur éducatif, passent par diverses pratiques informelles de corruption, lesquelles pratiques ne touchent non seulement l'éducation, mais aussi le social, l'économique, etc. Cependant dans le cadre de ce travail, nous avons un regard tourné vers ces pratiques de corruption dans les milieux universitaires en général et à l'université de Lubumbashi en particulier, il s'agit pour nous de faire une étude sur ce phénomène, qui se constitue en un problème sérieux, dont certaines pistes de solution sont susceptibles d'être apportées. Constituées en moyen pour suppléer à l'insuffisance ou l'inexistence

    1 MBAYA MUDIMBA et STREIFFELER F., secteur informel au Congo-Kinshasa. Stratégies pour un développement endogène. Ed. Universitaires africaines, Kin, 1999, P.9

    2 O. GAMELA, N., « quelle politique économique pour l'Etat Zaïrois ? », dans « quelle économie pour le Zaïre ? Actes du Ixe séminaire scientifique, Kinshasa, facultés catholiques de Kinshasa, 1996, P. 115

    2

    salariale pour certains éducateurs, ces pratiques sont aussi pour certains étudiants, le moyen idéal pour la réussite, le succès à l'université et renvoient ainsi aux calendes grecques les recherches, les révisions des cours, les travaux pratiques,... parce que le « circuit », comme désignation des pratiques de corruption au campus de Lubumbashi, est le moyen le plus sur pour le succès aux études. Il ressort alors, qu'il existe pour les étudiants deux canaux de réussite : l'un par l'effort personnel consistant en la révision journalière des cours, en recherches, en étudiant normalement...et l'autre par le phénomène circuit consistant en la corruption initiée soit par les éducateurs, soit par les étudiants eux-mêmes profitant de la pauvreté des éducateurs ou de leur manque de personnalité pour certains d'entre eux. De cette dichotomie où nous observons une formalité que nous pensons cautionner avec ardeur d'un côté, et une informalité que nous pensons réprimer avec dureté d'un autre ; nous chercherons tout au long de ce travail à remettre en cause le deuxième canal de réussite pour certains étudiants et d'évaluation pour certains professeurs (éducateurs) qui est une maladie comme le dirait un médecin qu'il faut soigner ou mieux comme le dirait un chercheur scientifique que nous sommes en devenir, un problème auquel il faudra proposer des pistes de solution. Tel est le gros de ce sur quoi portera ce mémoire sur l'étude analytique du phénomène circuit à l'université de Lubumbashi.

    Etant encore du milieu dont il est question - université de Lubumbashi - ou du pays dont il s'agit- la République Démocratique du Congo - d'une part ; animé et préoccupé par le souci de voir un jour la RDC se redresser et être un pays de droit, un pays où le népotisme, le clientélisme, le tribalisme et tant d'autres antivaleurs telle la corruption seront inexistants, un pays où tout intellectuel sera d'une formation digne de ce nom, d'une autre, nous nous sommes proposés, nous également en ce moment où le pays se cherche une voie par laquelle se hisser sur la scène des pays développés se traduisant par le fameux « 5 chantiers » ; d'apporter notre pierre d'édification, à ce vouloir de développement par le fait de mener cette enquête au près des futurs cadres de ce pays, sur le phénomène « circuit » dans leur milieu, en vue de proposer des pistes de solution pour remédier à ce problème et contribuer ainsi au développement de la République Démocratique du Congo et par la suite contribuer à la reforme de l'université de Lubumbashi entreprise par ses nouveaux décideurs.

    3

    3 -G. DE VILLERS, phénomènes informels et dynamiques culturelles en Afrique, L'HARMATTAN, Bruxelles, 1996. -MBAYA MUDIMBA et STREIFFELER, Op. Cit., P. 77

    0.2. ETAT DE LA QUESTION

    Le libéralisme économique intégral instauré pendant la deuxième République à régime sociopolitique totalitaire a donné naissance à un système économique marqué par une rupture des équilibres fondamentaux. La non prise en charge de la population par le secteur formel comprenant l'Etat et les entreprises publiques et privées dans cette république et les vaines revendications sociales dues à ce désengagement du secteur formel ont engendré la naissance, plutôt le développement des stratégies de survie individuelles et collectives, parmi lesquelles nous pouvons citer la corruption, une antivaleur comme plusieurs d'autres, qui sûrement ne peut laisser calme ni passer inaperçue à l'égard des penseurs et chercheurs pour la simple raison qu'elle est un mal à l'essence de nombreux problèmes et une véritable entrave au développement d'une nation. Sous différents angles un même sujet peut être trai, tout comme sous différents regards, un même thème peut être abordé.

    C'est de cette façon qu'il s'agit présentement pour nous de traiter dans un contexte purement estudiantin, de la corruption sous une étude analytique se basant théoriquement sur la sémio contextualité et que H. LECLERQ ou mieux G. DE VILLERS, soient MBAYA et FRIEDHELM STREIFFELER qui eux traitent également de la même question sous un regard économico-politique3. Pour ne citer que ceux-ci, sans pour autant ignorer l'hypothèse selon laquelle, il y aurait probablement beaucoup d'autres auteurs qui ont eu à mener des études similaires à celle-ci, parce qu'il n'est pas prohibé que la corruption attire l'attention de qui que ce soit et conduire ainsi à des recherches y ayant trait en guise d'y remédier et surtout que nous disposons tous d'une liberté d'écrire nos pensées. Mais qu'à cela ne tienne, nous savons bien que nous ne sommes ni les premiers, ni les derniers à mener une pareille étude. En science, tout semble être complémentaire, parce que ce qui ne sera peut-être pas dit dans ce travail aurait déjà été dit par nos prédécesseurs ou soit sera dit par la génération à venir. Nous serons du moins heureux de savoir qu'après

    4

    nous, ce sujet (ce problème) ait suscité plusieurs fois de plus, l'attention d'autres scientifiques qui tenterons de faire mieux que nous.

    0.3. PROBLEMATIQUE

    Une recherche scientifique ne part jamais du néant car ne sachant pas sa raison d'être, elle ne saura ni avancer, ni évoluer, ni aboutir. Elle est susceptible de partir toujours d'un fait observé dans une société donnée. Ressortant comme un problème qui se pose, qu'il faut résoudre à l'aide des réalités obtenues postérieurement ou après une enquête empirique. Autrement dit, toute recherche scientifique part d'une problématique qui constitue incontournablement l'épine dorsale du travail à réaliser.

    Ici il s'agit d'un problème qui prévaut à l'université de Lubumbashi qui constitue notre point de départ. Il est en fait question du phénomène dit « circuit », qui se laisse observer dans ladite universi, sur lequel nous nous interrogeons avant de poursuivre avec notre chemin.

    L'interrogation est sous forme d'un questionnement tripartite, que voici:

    0. Le phénomène circuit a-t-il une ampleur à l'université de Lubumbashi ?

    s'agit-il d'une corruption?

    1

    . Quelles en sont les dimensions de référence, lui en tant que situation

    de communication ?

    2

    . quels sont les facteurs susceptibles d'en expliquer l'existence et la

    0.4. HYPOTHESE

    genèse ?

    Ces questions ainsi posées, nécessitent des réponses provisoires pour lesquelles nous devrions, en fin de travail, vérifier la validi.

    0.5. METHODES ET TECHNIQUES

    5

    Eu égard aux questions ci-haut posées, nous partons de l'hypothèse selon laquelle :

    · Le phénomène « circuit » serait d'une grande ampleur à l'université de Lubumbashi tout en n'étant pas une norme collectivement acceptée. Il constituerait un grave préjudice pour notre société car étant une corruption, serait également une entrave à l'idéologie de l'universi.

    · Les sept contextes de la sémio-contextualité dont notamment :

    - le contexte des normes et règles collectivement partagées ;

    - le contexte des enjeux, des intentions et projets des acteurs en présence ;

    - le contexte des positionnements ;

    - le contexte de la qualité des relations (le contexte relationnel) ;

    - Le contexte spatial ;

    - Le contexte temporel ;

    - Le contexte physique et sensoriel.

    En seraient les dimensions de référence ;

    · En outre, plusieurs facteurs expliqueraient l'origine et l'existence du « circuit ». ce serait en l'occurrence :

    - l'affaiblissement de la qualité des étudiants admis à l'universi;

    - La détérioration de la situation de certains enseignants : faibles niveaux de
    salaires, isolement professionnel et vieillissement ;

    - La persistance des méthodes d'enseignement peu efficace et des méthodes d'évaluation stimulant la corruption ;

    - Le surpeuplement des auditoires ;

    - L'abandon de la population par le secteur formel de notre pays, poussant ainsi la population à développer des moyens de survie informels, la mauvaise gouvernance, etc.

    6

    A) Méthodes

    Un sujet de recherche impose ou suggère, ne serait-ce que partiellement, le choix de la démarche méthodologique qui, soit dit en passant est tributaire des préférences du chercheur lui-même et de l'état d'avancement de la science dans le domaine étudié. N'est-ce pas que la validité des résultats d'une recherche est fonction non seulement de la méthode ou des méthodes et de la technique ou des techniques utilisées pour récolter les données à analyser, mais aussi et surtout du chercheur qui les utilise ?

    En effet, avec la présente étude portant sur la corruption, surnommée « circuit » dans le milieu estudiantin à Lubumbashi, il s'agira pour nous d'une part, de faire un examen en tentant d'expliquer le phénomène « circuit » à l'université de Lubumbashi. Pour y arriver, nous procéderons par la méthode analytique.

    Par ailleurs, comme il s'agira aussi de relever les différentes dimensions de référence du « circuit » en tant que situation de communication, la méthode sémio contextuelle s'avère pertinente pour y parvenir, d'autres parts.

    Outre ces deux méthodes, l'observation scientifique est là, une autre démarche méthodologique qui nous permettra d'un oeil purement scientifique, d'observer le « circuit » afin de l'expliquer et de l'analyser. Il y a également la méthode inductive qui nous permettra l'extrapolation des résultats que nous obtiendrons de notre échantillon à notre univers d'enquête.

    B) Techniques

    Vu que nous devrions dans le cadre de ce mémoire, descendre sur terrain pour palper du doigt la réalité estudiantine, en rapport avec le « circuit », pour la récolte des données nécessaires et importantes y afférant, nous recourrons aux techniques telles que :

    - l'entretien et l'interview qui consisteront pour nous, d'aborder des étudiants et étudiantes, des enseignants avec qui nous discuterons et partagerons sur le phénomène circuit à l'UNILU ;

    7

    - le questionnaire, technique par laquelle nous nous enquerrons des différents contextes et de la réalité du phénomène en question, après que nous aurions soumis un questionnaire aux étudiants et enseignants auquel ils seront censés répondre ;

    - le documentaire, dans ce sens qu'il faudra nous accompagner de différents ouvrages traitant des phénomènes informels tels la corruption, des sites internet y ayant trait...

    0.6. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE

    Comme dit précédemment, les phénomènes informels à l'instar de la corruption dite « circuit », dans notre pays ont pris de l'ampleur il y a belle lurette. Ce serait pour nous une mer à boire qu'un verre d'eau, de traiter d'un tel sujet à l'échelle de toutes les universités de la République Démocratique du Congo et ce de la période allant de son essence à nos jours. Cela s'explique par les moyens financiers et logistiques qui nous sont limités, le temps qui nous est imparti, notre situation professionnelle actuelle nécessitant une régularité de forte rigueur et de nombreuses autres raisons...

    C'est pourquoi nous nous limitons à mener cette étude au seul campus de Lubumbashi en sa faculté des lettres et sciences humaines, de la période allant de novembre 2009 à Juin 2010.

    0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

    Outre l'introduction et la conclusion générale qui en constituent respectivement le début et la fin, ce mémoire comportera trois chapitres dont le premier sera le cadre conceptuel et le cadre théorique du travail, le deuxième, la présentation de l'université de Lubumbashi et du système éducatif congolais ; le troisième chapitre enfin, sera la partie pratique du mémoire, où seront récoltées

    8

    les données obtenues du terrain d'investigation, la faculté des lettres et sciences humaines de l'université de Lubumbashi.

    9

    CHAP I : CADRE CONCEPTUEL ET CADRE THEORIQUE DU TRAVAIL

    I.1. CADRE CONCEPTUEL

    I.1.1. DEFINITION ET EXPLICATION DES CONCEPTS CLES

    + Circuit

    Considérant l'intitulé de notre travail « étude analytique du phénomène circuit à Lubumbashi (cas de la faculté des lettres et des sciences humaines) », il est de notre devoir, pour la meilleure compréhension, de tourner notre regard sur le concept circuit en vue d'en donner le contenu, car ressortant comme le point focal de ce dit travail. C'est ainsi que dans un contexte autre que celui où nous sommes censés nous trouver, le concept « circuit » oscille entre plusieurs définitions.

    Dans l'encyclopédie virtuelle WIKIPEDIA, par exemple, au terme circuit est donné neuf sens que voici :

    a) Un circuit est un déplacement, ou un itinéraire formant une boucle qui
    ramène au point de départ ;

    b) Un circuit touristique est un produit touristique comprenant des nuitées
    dans différents sites et le transport entre ces sites ;

    c) Un circuit automobile est une infrastructure pour la pratique des
    courses automobiles ;

    d ) Un circuit est un chemin dont les deux sommets extrémités sont
    i dentiques, dans la théorie des graphes ;

    e) En sciences économiques, l'école du « circuit » est un courant
    hétérodoxe proche des postkeynésiens. Ce courant développe une théorie macroéconomique mettant l'accent sur le rôle de la monnaie et sa circulation ;

    f) En électricité et électronique, un circuit électrique est un ensemble de
    conducteurs qui autorisent le passage d'un courant électrique lorsqu'il est fermé. Si le courant ne passe pas, on dit alors que le circuit est ouvert. (un circuit électronique va mettre en oeuvre des composants pour réaliser une

    10

    fonction, sa réalisation concrète se présente sous forme de circuit imprimé-sur une carte- ou de circuit intégré-dans un boitier.).

    g) Dans le domaine du commerce et de la distribution, un circuit de distribution rassemble l'ensemble des étapes et intermédiaires intervenant dans la distribution des produits entre producteurs et consommateurs ;

    h) « circuit » est une abréviation de coup de circuit au baseball ;

    i) « circuit » est un film américain de DIRK SHAFER qui traite des terreurs qu'éprouve un prostitué à l'idée de vieillir.4

    Tandis que dans le ROBERT DE POCHE, le circuit est :

    a) Une distance à parcourir pour faire le tour d'un lieu ;

    b) Un chemin (long et compliqué) parcouru pour atteindre un lieu ; un parcours organi; un itinéraire en boucle de certaines courses (auto...)

    c) Une suite de conducteurs électriques ; un circuit intégré (circuit électronique sur une plaquette semi-conductrice) ;

    d) Ensemble des conduits pour les fluides ; un mouvement d'aller et retour (des biens)5

    Le dictionnaire virtuel DICOS ENCARTA, quant à lui définit le circuit comme étant :

    a) Un trajet organisé pour des visites touristiques (d'un ensemble de lieux) et des visites thématiques ;

    b) Un parcours imposé sur une piste (pour le déroulement de certaines courses de vitesse) ;

    c) Un trajet compliqué et généralement tournant (pour parvenir quelque

    part) ; un détour ;

    d ) Un parcours organisé (dans différentes activités sportives ou de loisir) ;

    e) Un ensemble de conducteurs reliés entre eux et traversés par un

    courant électrique ;

    4 WWW.WIKIPEDIA.FR/CIRCUIT.HTML, consulté le 05 janvier 2010, à 15h40.

    5 LE ROBERT DE POCHE 2008, éd. Mise à jour, Novembre 2007, P. 127.

    11

    f) Un ensemble des voies d'acheminement et de transit pour l'échange des valeurs et des marchandises ;

    g) Piste constituée de sections emboîtables sur laquelle le jeu consiste à faire circuler des petites voitures ou des trains miniatures ;

    h) Ensemble des principales étapes par où passe (quelque chose) ;

    i) Système de tuyaux organisé pour la circulation des fluides, et notamment pour l'alimentation ;

    Et dit en plus, qu'employé dans la locution adverbiale « en circuit fermé », il signifie avec ses propres règles, en restant replié sur soi et en ayant très peu d'échanges avec l'extérieur ; dans la locution nominale « circuit imprimé », il ramène à un dispositif reproduit sur la surface d'un support isolant permettant de connecter des composants électroniques entre eux. Enfin dans la locution adjectivale « hors circuit » il veut dire, déconnecté de la réali; à l'écart des modes et de ce qui se fait partout.6

    De toutes ces significations, nous pouvons extraire du concept circuit, l'idée de mobili, de parcours, d'un schéma à suivre, ou plus mieux l'idée de processus, de système. Ce qui nous replonge dans le contexte de départ où le « circuit » apparaît comme un acte communicationnel. Autrement dit, quand on en parle à l'université de Lubumbashi, c'est pour désigner le fait par lequel certains enseignants, en échange de bonnes côtes, de leurs autorités sur une fonction (président ou secrétaire d'un jury par exemple), interagissent avec certains étudiants d'une manière informelle, en vue d'obtenir de ces derniers, une sorte de rémunération, des satisfactions de certains de leurs besoins physiologiques...et inversement pour les étudiants après avoir soudoyé certains enseignants ou s'être offertes (cas d'étudiantes) en concubines à eux, réussissent, passent de promotion sans le mériter, acquièrent la sympathie de certains enseignants et cultivent de ce fait la loi du moindre effort.

    Ce phénomène ainsi décrit se constitue à l'université comme étant un système fonctionnant à sa manière avec des mécanismes mis en place, laissant observer une communication processus, car face à cette situation, enseignants et apprenants savent ce que chacun doit faire et comment se conduire pour que ce dit phénomène se déroule tel que voulu par l'une ou l'autre de ces deux entités.

    6 DICOS ENCARTA, MICROSOFT ENCARTA 2009

    12

    Le « circuit » est comparable ou mieux identique à ce que HALL considère comme une situation idiomatique standard qui, pour lui, est constituée des normes cachées et omniprésentes. Ces normes qui interviennent pour guider la forme et la nature des communications qui s'y déroulent, lesquelles vont participer à la résolution du problème à résoudre.7 Car pour découvrir qu'il y a circuit pour tel cours, il faut soit faire partie du groupe d'étudiants promoteurs ou ceux sollicités par l'enseignent ou par le biais d'un autre canal...sinon cela passera inaperçu si l'on en est pas tenu au courant. Il y a présence dans le « circuit », des normes cachées.

    Cependant dire de ce phénomène qu'il comporte des normes cachées ne signifie pas qu'elles le rendent inconnu ou le font passer inaperçu aux yeux des autorités de la République Démocratique du Congo, des autorités de l'Université ou aux yeux du grand public lushois. Sinon le phénomène ne demeure qu'un secret de polichinelle.

    Par ailleurs, le phénomène « circuit » est également à faire coïncider avec la situation paradoxale de Paul WATZLAWICK. En effet, selon lui, une situation paradoxale est constituée des éléments essentiels suivants :

    0. Une forte relation de complémentarité dissymétrique (comme la relation

    hiérarchique-subordonné ou parent-enfant)

    1

    . Dans le cadre de cette relation, une injonction est faite par l'acteur

    dominant. Il faut que l'acteur occupant la position basse obéisse à cette injonction, mais en même temps, il lui faut désobéir pour obéir (comme l'ordre implicite : « soyez autonome »)

    2. Le fait que l'individu occupant la situation basse ne peut sortir du
    paradoxe qu'en cassant la relation, ce qui reviendrait à une insubordination (comme dans la relation hiérarchique-subordonné) ou à une rupture affective (comme dans la relation parent-enfant)8

    Ce qui n'est différent de l'enseignant animé de l'esprit de corruption qui dit aux étudiants de ne jamais le chercher, tout en leur donnant toutes ses coordonnées possibles en leur ajoutant qu'il est très joignable par qui le cherchera et ce, après les avoir soumis à une épreuve moins aisée.

    7 MUCCHIELLI, A., Etude des communications : nouvelles approches, éd. ARMAND COLIN, 2006, P.168

    8 Ibidem

    13

    + Corruption et circuit :

    En début de travail, nous avons quasiment convenu que le circuit était le passage obligé par lequel s'observait toute forme de corruption à l'université de Lubumbashi. Maintenant voyons à ce niveau ce que disent les opinions sur la corruption afin de nous permettre finalement d'affirmer l'équivalence du « circuit » à la corruption.

    Il est stipulé dans l'encyclopédie virtuelle WIKIPEDIA que la corruption est la perversion ou le détournement d'un processus ou d'une interaction entre une ou plusieurs personnes dans le dessein, pour le corrupteur d'obtenir des avantages ou des prérogatives particulières ou, pour le corrompu, d'obtenir une rétribution en échange de sa bienveillance. Elle conduit en général à l'enrichissement de l'organisation corruptrice. Il y a la corruption active et la corruption passive.

    La `'corruption active» consiste à proposer de l'argent ou un service à une personne qui détient un pouvoir en échange d'un avantage indu.

    La `'corruption passive» consiste à accepter cet argent.9

    Plusieurs autres définitions de la corruption, ont été proposées par certaines entités d'à travers le monde :

    L'organisation internationale de lutte contre la corruption, TRANSPARENCY INTERNATIONAL, la définit comme étant l'abus d'un pouvoir reçu en délégation à des fins privées.10

    Pour la Commission des Communautés Européennes, « la corruption est liée à tout abus de pouvoir ou toute irrégularité commis dans un processus de décision en échange d'une incitation ou d'un avantage indu.11

    Selon la Banque Mondiale, « elle est l'utilisation de sa position de responsable d'un service public à son bénéfice personnel. »12

    Elle est en sus de ceci, une utilisation systématique d'une charge publique pour un avantage pri, qui a un impact significatif sur la disponibilité et la qualité des biens

    9 WWW.WIKIPEDIA.ORG, consulté le 20/04/2010 à 19h45.

    10 Ibidem

    11 Ibidem

    12 Ibidem

    13 HALLAK, J. et M. POISSON, Ecoles corrompues, universités corrompues : que faire ?, éd. IIEP-UNESCO, paris, 2009, P. 56.

    14

    et services éducatifs et, en conséquence, sur l'accès, la qualité ou l'équité de l'éducation.13

    Faisant alors, référence à toutes ces définitions et à celle que nous avons donné au circuit précédemment, il nous semble ressortir clairement que le circuit est réellement une corruption dans ce sens que, compte tenu de leurs qualités d'éducateurs d'universi, certains enseignants acceptent de prendre illicitement l'argent de certains étudiants en échange de leur rassurer la réussite aux études.

    Ayant stipulé tout précédemment que le « circuit » était une « communication », nous jugeons de l'importance de sa définition dans le cadre de ce mémoire, surtout aussi que c'est un concept auquel tout au long du travail nous aurons à faire allusion.

    + Communication :

    La communication est l'action, le fait de communiquer, d'établir une relation avec autrui, de transmettre quelque chose à quelqu'un, l'ensemble des moyens et techniques permettant la diffusion d'un message auprès d'une audience plus ou moins vaste et hétérogène et l'action pour quelqu'un, une entreprise d'informer et de promouvoir son activité auprès du public, d'entretenir son image, par tout procédé médiatique.

    Elle concerne aussi bien l'homme (communication interpersonnelle, groupale...) que l'animal et la plante (communication intra- ou inter- espèces) ou la machine (télécommunications, nouvelles technologies...), ainsi que leurs hybrides : homme-animal ; hommes-technologies...c'est en fait, une science partagée par plusieurs disciplines qui ne répond à une définition unique.

    Cependant si tout le monde s'accorde pour la définir comme un processus, les points de vue divergent lorsqu'il s'agit de qualifier ce processus :

    - Un premier courant de pensée, regroupé derrière les sciences de l'information et de la communication, propose une approche de la communication centrée sur la transmission d'informations ;

    15

    - Un second courant, porté par la psychologie, s'intéresse essentiellement à la communication interpersonnelle (duelle, triadique ou groupale). La communication est alors considérée comme un système complexe qui prend en compte tout ce qui se passe lorsque des individus entrent en interaction et fait intervenir à la fois des processus cognitifs, affectifs et inconscients. Dans cette optique, on considère que les informations transmises sont toujours multiples, que la transmission d'informations n'est qu'une partie du processus de communication et que différents niveaux de sens circulent simultanément ;

    - Enfin un troisième courant, issu de la psychanalyse, traite de la communication intrapsychique.14

    Un autre aspect est susceptible d'être trai, car il intervient pertinemment dans l'appréhension du phénomène circuit. C'est celui d'informali. En soi le « circuit », n'est pas une pratique officielle à l'université de Lubumbashi, ni permise par ses autorités. Il est plutôt comme dit dans l'introduction, un moyen développé en vue de l'accroissement des sources de financement du professorat pour certains d'une part, et un moyen de réussite dans la vie estudiantine pour d'autres, d'autres parts. Il relève de l'informel, dont en voici quelques aspects :

    + Groupes informels :

    j

    Etudié dans le domaine du management, l'informel a longtemps été défini comme la négation du formel. Mais pour BRUNET et SAVOIE, les groupes informels sont une collection d'individus entretenant entre eux des relations non prescrites, de sorte qu'ils sont perçus comme formant ensemble une entité sociale qui dépasse la simple uxtaposition des membres et qui est distincte de la structure formelle de

    l'organisation. On peut discriminer la plupart des membres et des non membres dans le cadre d'une organisation. L'informel se décline en quatre éléments observables, soient : les réseaux de communication informelle, les us et coutumes, les leaders d'opinion informel et les processus de décisions informels.15

    14 WWW.WIKIPEDIA.FR/COMMUNICATION.HTML, consulté le 09 Février 2010 à 11h20.

    15 BRUNET et SAVOIE cité in MARION, G., Elaboration et expérimentation d'un outil visuel pour la gestion des aspects informels d'une organisation, département de SIMQ, faculté d'administration, université de SHERBROOKE, 2005, P.10.

    16

    + Liens de communications informelles :

    Les liens de communication informelle sont fortement utilisés, de natures privilégiées et bidirectionnelles, ils contournent les voies formelles. Ils se bâtissent selon des critères sociaux, spatiaux et identitaires. Dans ces liens, il circule une information plus ou moins importante. Mais souvent, ces communications sont reconnues pour : faciliter l'ajustement mutuel, permettre un accès rapide à des personnes utiles, permettre un accès à des informations privilégiées ou faire passer un message sensible. Toutefois, l'information qui circule se propage vite, se déforme, se rattrape difficilement et peut se concrétiser par des impacts organisationnels.16

    Ces quelques concepts clés définis, voyons également les facteurs qui sont censés expliquer la genèse et l'existence du phénomène « circuit », à l'université de Lubumbashi ensuite les causes et les formes de la corruption.

    I.1.2. FACTEURS SUSCEPTIBLES D'EXPLIQUER LA GENESE ET L'EXISTENCE DU CIRCUIT A L'UNILU

    a. L'affaiblissement de la qualité de certains étudiants admis à l'université :

    Au plan réglementaire, l'admission à l'université est conditionnée par la réussite aux épreuves du diplôme d'Etat avec une moyenne d'au moins 60%. En réali, certains étudiants sont admis sur base de pressions exercées auprès des agents de l'université chargés de l'admission, par des membres de leurs familles, ou par des paiements illicites (« phénomène circuit ») exigés par certains de ces agents auprès des candidats. Les décisions d'admission reflètent davantage, dans certains cas, les rapports de force des personnes recommandant les candidats ou leur situation financière, plutôt que la qualité des dossiers présentés. Ce problème de la qualité de certains candidats à l'admission à l'université est amplifié par l'affaiblissement de la qualité de l'éducation reçue par les candidats à l'admission au niveau secondaire et, en plus, par les trafics d'influence qui émaillent l'obtention du diplôme d'Etat. Ces

    16 MARION, G., Op. Cit., P. 64

    17

    trafics d'influence signifient que la réussite aux examens d'Etat n'est plus le meilleur indicateur de la qualité des dossiers des candidats à l'admission.17

    b. La détérioration de la situation de certains enseignants : faibles niveaux de salaires...

    Les facultés de l'université de Lubumbashi regorgent des enseignants de haut niveau formés dans certaines des plus grandes universités du monde. Certains d'entre eux ne remplissent plus que marginalement leur mission d'enseignement à la suite de la dévalorisation de la fonction enseignante en République Démocratique du Congo. Un des facteurs contribuant à cette dévalorisation est la situation salariale du personnel académique et scientifique. La faiblesse des salaires accordés aux professeurs, pousse certains d'entre eux à des antivaleurs telles que la corruption (le circuit) et leur exode. S'ils ne quittent pas le pays, ils acceptent des responsabilités à temps plein à l'extérieur de l'universi.

    A cause de l'insuffisance des moyens financiers, due à la baisse des subsides reçus de l'Etat et à la rupture de la coopération internationale depuis les années 1990, la majorité des enseignants sont dans l'impossibilité de participer à des réunions scientifiques à l'extérieur du pays. La plupart n'ont plus accès à la littérature internationale récente dans leur domaine, car les abonnements aux revues scientifiques ne sont plus honorés.

    Le résultat de la disparition des occasions de recyclage est le vieillissement des contenus des enseignements. A cause des conditions précaires de travail, on se retrouve avec un corps professoral démotivé et fatigué par des énergies dépensées dans les différentes activités de survie (y compris l'informelle pratique de corruption) auxquelles il est engagé à travers la ville. Ce corps est aussi vieillissant. Actuellement, l'âge moyen des professeurs est de 58 ans. Le corps professoral est vieillissant. Les conditions de travail qui prévalent à l'université n'attirent plus les jeunes et les possibilités de formation postuniversitaire sont limitées. Certains jeunes acceptent d'être nommés assistants, seulement pour le prestige de l'association avec l'universi. Dans les faits, comme certains professeurs titrés, certains assistants

    17 Plan stratégique pour la réhabilitation et la revitalisation des universités de la République Démocratique du Congo., PUK, 2006, P.37.

    18Idem, PP. 37, 38, 39.

    18

    passent eux aussi le gros de leur temps à l'extérieur de l'universi. Le vieillissement des professeurs signifie que l'université va être confrontée à un problème majeur de la relève de son corps professoral au cours des prochaines années.18

    c. La persistance des méthodes d'enseignement peu efficaces et des méthodes d'évaluation qui encouragent l'échec et de ce fait la corruption :

    L'enseignement est le plus efficace quand les enseignants ont recours aux méthodes actives. Dans l'enseignement supérieur et universitaire, le recours à ces méthodes (l'apprentissage par résolution de problèmes, l'apprentissage coopératif, la pédagogie du projet ou par le projet...) marque le passage du « paradigme enseignement » (enseignement magistral encyclopédique) au « paradigme apprentissage » (l'action de l'enseignement est centrée sur l'étudiant).

    L'enseignement magistral invite à l'oubli des matières apprises après l'évaluation, met les étudiants dans une situation telle qu'ils ont tendance à corrompre les enseignants en plus étouffe les initiatives chez eux pour reproduire filement ce que les enseignants leur ont dit ou écrit. Cette approche de la transmission des savoirs (l'enseignement magistral et encyclopédique) est, entre autres, l'une des causes de la corruption d'une part et du faible rendement interne et externe de l'enseignement supérieur et universitaire. Elle favorise les échecs, la démotivation des étudiants, la durée indue des études, l'oubli rapide de ce qui est appris, le plagiat et l'abandon des études. Les méthodes actives favorisent la réussite, la motivation, la réduction de la durée des études et la rétention de ce qui est appris, parce qu'elles créent chez les étudiants le besoin d'apprendre. Le rôle de l'enseignant est alors surtout de mettre à leur disposition des occasions qui leur permettent d'apprendre.

    A l'université de Lubumbashi, les pratiques pédagogiques sont traditionnelles (cours magistraux, séminaires, travaux dirigés...). C'est sans doute cette situation qui explique en partie le faible rendement des programmes.

    Il faut noter néanmoins que ce faible rendement interne pourrait s'expliquer par les méthodes d'évaluation des étudiants. En général, l'évaluation sommative continue à

    19 Idem, PP. 39, 38.

    19

    être de règle. Les épreuves et les contrôles servent principalement à identifier les étudiants qui peuvent poursuivre leurs études. La fonction formatrice de l'évaluation n'est pas du tout ou n'est que peu considérée.

    Cette tradition d'évaluation pourrait en partie s'expliquer par le fait que le taux d'échecs est quelque fois perçu comme un indicateur du sérieux de l'enseignant voire de l'institution à laquelle il appartient. Les taux d'échecs sont provoqués en administrant aux étudiants des épreuves et des examens excessivement difficiles.19

    d. Le surpeuplement des auditoires :

    Le nombre exorbitant d'étudiants que comptent les promotions de certaines facultés de l'UNILU, rend le travail des enseignants, titanesque, lorsqu'ils doivent évaluer les étudiants en vue de les coter...il devient difficile pour eux de corriger les très nombreuses copies d'étudiants ; par conséquent elles sont liquidées soit aux proches des enseignants soit à d'autres personnes...ainsi les points sont commercialisés. Les cotes sont données non pas en fonction de ce qui est noté sur la feuille, mais en fonction de ce qui est donné en terme d'argent au correcteur par l`étudiant. Parfois une telle pratique est un montage ou une manigance de l'enseignant. Les classes sont pléthoriques en premier graduat. Un ancien professeur de l'université a décrit le surpeuplement des classes à ce niveau d'études en ces termes : « nous avons enseigné...à 1200 étudiants dans des salles de classes prévues pour 200 ; pour arriver jusqu'à la table du professeur, il fallait que deux assistants ouvrent le passage ; 30 minutes après le début du cours, la moitié des étudiants somnolaient, terrassés par la chaleur, la fatigue et la faim. Il n'y avait ni écritoire pour eux, ni le tableau pour l'enseignant ; les cours polycopiés n'existaient pas faute de papier duplicateur ou étaient d'une qualité extrêmement médiocre. Leur principal intérêt était de procurer quelques revenus accessoires aux enseignants. Les professeurs ne donnaient qu'une petite partie de leurs cours, parfois seulement la leçon inaugurale, puis laissaient la plus grande part des charges d'enseignement aux assistants. Il était exceptionnel qu'une matière fût totalement enseignée. La correction des travaux pratiques et des interrogations étant donné le grand nombre

    20

    de copies, ne pouvait se faire que d'une manière extrêmement simplifiée et ne donnait lieu à aucun échange entre enseignant et étudiant. »20

    E. L'abandon des horaires des cours et du calendrier académique fixes :

    Le cumul des fonctions de certains enseignants avec celles de l'extérieur de l'université perturbe considérablement les activités d'enseignement et d'encadrement des étudiants. Comme les cours ne sont plus dispensés aux périodes de leur programmation, il n'y a plus d'horaires fixes des cours dans les facultés. Quand les cours sont dispensés, ils sont condensés sur de courtes périodes en fonction de la disponibilité des professeurs. Un cours annuel peut être dispensé en une ou deux semaines. Les plages horaires des cours, c'est-à-dire les moments où ils sont effectivement dispensés, sont négociées entre les professeurs en fonction de la disponibilité en fonction de leurs emplois de temps respectifs à l'extérieur de l'universi. La conséquence directe de l'horaire flottant des cours qui résulte de cette situation est la disparition du calendrier académique fixe. On ne sait plus quand l'année universitaire commence et quand elle prend fin. Elle commence quand les professeurs sont disponibles et elle se termine quand ils ont tous dispensés leurs cours. L'abandon des horaires fixes des cours dans les facultés, et l'année universitaire flottante, créent une incertitude nuisible aux apprentissages des étudiants qui de ce fait aux évaluations auxquelles ils sont soumis, ne satisfont et vont alors chercher à le faire par d'autres voies qui sont informelles.21

    F. L'abandon de la population par le secteur formel de la RDC, poussant la population à développer des moyens de survie informels :

    Le tableau général de l'Etat congolais est noir, un Etat incapable de mettre fin à la spéculation qui s'est installée dans tous les domaines ; un Etat dont les agents collaborent avec les opérateurs économiques pour extorquer les masses populaires et abusent sans cesse de leur pouvoir ; un Etat dont les responsables municipaux pratiquent le commerce, infligent aux opérateurs économiques des amendes arbitraires et font payer à ces derniers des taxes imaginaires...les représentants de l'Etat, loin de penser à l'amélioration des conditions de vie de la population,

    20 Cité in PLAN STRATEGIQUE POUR LA REHABILITATION ET LA REVITALISATION DES UNIVERSITES DE LA RDC. Op. Cit., P. 43.

    21 Idem.

    21

    s'intéressent plutôt aux richesses de leurs entités administratives et à leur propre bonheur.22

    I.1.3. LES CAUSES ET LES FORMES DE LA CORRUPTION

    1. Les causes

    Aux facteurs ci-haut évoqués, comme étant des données susceptibles d'expliquer l'essence et l'existence du « circuit », il est mieux d'ajouter les causes ci-après, qui elles aussi peuvent expliquer le circuit, mais d'une manière assez générale et en tant que corruption :

    + La mauvaise gouvernance, qui peut se traduire par un cadre législatif

    flou, un système judiciaire inadéquat, un manque de transparence et de responsabilisation et un manque de liberté de presse ;

    + L'absence d'une politique anti-corruption préventive et de prise de
    conscience de l'importance des questions comme l'éthique professionnelle, les conflits d'intérêts, le refus des cadeaux et autres avantages qui finissent par créer des relations troubles ou mal perçues par les tiers... ;

    + Faibles salaires. Certains enseignants par exemple peuvent ne pas
    gagner suffisamment d'argent pour nourrir leur famille, et doivent donc céder à la corruption (circuit) pour subvenir à leurs besoins ;

    + La culture administrative et corporatiste peu propice générant des
    craintes et qui dissuade toute dénonciation (ou simple remise en cause d'un système affecté) par les éléments intègres ou simplement désireux d'appliquer les règles existantes ; esprit de revanche du groupe et des supérieurs imposant des sanctions déguisées au lieu de valoriser l'intégri;

    + Les institutions faibles. Fonctionnaires à forte autorité ayant peu de
    comptes à rendre, responsables officiels attirés par des rémunérations coupables et ayant des salaires faibles.

    22 STREIFFELER, F., MBAYA MUDIMBA et al., village, ville et migration au zaïre, enquête psychosociologique sur le mouvement des populations de la sous-région de la Tshopo à la ville de Kisangani, Paris, l'Harmattan, 1986, PP. 83-84., cité in MBAYA MUDIMBA et STREIFFELER, F., Op.cit., P. 12.

    22

    2. Les formes

    Le « circuit » peut également s'exécuter sous des formes déjà connues de la corruption, sans oublier que certaines d'entre elles ne se font que dans certains domaines autre que l'éducation. Il y a par exemple :

    + Les « dessous de table », qui sont des versements à des responsables

    afin qu'ils agissent plus vite, de façon plus souple et plus favorable. « le circuit » peut se dérouler de cette façon. Un étudiant peut donner de l'argent à un enseignant pour qu'il plaide sa cause dans un jury par exemple, s'il en est membre ;

    + La « fraude » : c'est la falsification des données, de factures, la
    collusion...le circuit peut aussi consister en ceci. Dans ce cas, les côtes d'un apprenant dans un cours, sans lequel il ne peut passer de promotion, peuvent être rectifiées par celui qui les détient, après avoir reçu quelque chose de l'étudiant, à supposer que lesdites côtes étaient médiocres ;

    + L' « extorsion » : c'est l'argent obtenu par la coercition ou la force ;

    + Le « favoritisme » (« népotisme », « collusion ») : c'est le fait de

    favoriser des proches. Dans le cadre du circuit à ce niveau, un(e) étudiant(e) peut user de tous ses moyens possibles pour acquérir la sympathie d'un enseignant supposé être inabordable...de fois l'étudiant(e) peut atteindre son objectif.

    Ceci vient, une fois de plus éclaircir, ce qui avait encore comme zone d'ombre sur l'appréhension du problème sous analyse, le phénomène circuit. Si la théorie sémio-contextuelle que nous verrons tout juste après ce point, va nous permettre d'en faire l'étude analytique et d'en connaitre ainsi les dimensions de référence, la littérature ci-dessus, vient de nous permettre de nous saisir du quid du phénomène circuit observé à l'UNILU.

    23

    I.2. CADRE THEORIQUE.

    L'analyse sémio-contextuelle d'ALEX MUCCHIELLI semble particulièrement importante pour ce travail. En effet cette méthode d'analyse qualitative basée sur différentes recherches en sciences humaines stipule que toute situation de communication (dans le cadre de ce travail il s'agit du phénomène circuit) est décomposable en sept contextes en interrelation et interdépendants. Ces contextes sont les dimensions de référence de toute situation de communication. La théorie sémio-contextuelle de la communication ou de la communication-processus et sa méthode d'analyse contextuelle et cognitive vont nous servir, avec quelques petites modifications dues aux domaines d'application différents, de cadre de référence pour le phénomène « circuit » à l'université de Lubumbashi.

    La théorie sémio-contextuelle est issue d'une approche compréhensive. Il n'y a pas de `'situation en soi», une situation est toujours une situation par et pour les acteurs. Le `'système de pertinence» de ces acteurs (étudiants et enseignants- c'est-à-dire leurs enjeux, intentions et intérêts), limitent et découpent les `'choses à voir», c'est-à-dire les éléments constitutifs de la situation en question. Ce sont les acteurs qui construisent la `'situation-pour-eux» à partir des significations attachés aux éléments essentiels d'après leur vision. Ceci reprend donc les apports de la phénoménologie et de l'interactionnisme symbolique.23

    C'est en fonction du `'système de pertinence» de l'acteur que la situation est vécue, situation qui est porteuse d'une ou plusieurs problématiques lesquelles sont perçues par l'acteur comme des injonctions d'actions pour résoudre ces problématiques. L'analyse sémio-contextuelle repose sur l'étude des processus de communication de l'action en situation.

    La sémio-contextuelle comptabilise sept contextes participant à l'étude des communications-processus. Ainsi une situation, de fait problématique pour un acteur est décomposable en sept contextes car chacun de ces contextes se trouve dans toute situation de communication.

    23 MUCCHIELLI, A., l'art d'influencer, éd. Armand Colin, Paris, 2000, P.87

    24

    a) Le contexte des normes et règles collectivement partagées :

    L'ethnométhodologie nous rapporte depuis plusieurs décennies l'importance du contexte normatif dans l'appréhension et la compréhension des fondements de l'action humaine. Ce concept est entre autre repris par la sociologie, la psychologie avec l'intronisation par BRUNER de la psychologie culturelle, ainsi que par les psychothérapeutes de l'école de PALO ALTO...

    C'est l'une des dimensions de référence de toute situation de communication entre acteurs. Le contexte normatif est constitué des normes présentes implicitement ou non dans une situation.

    Les normes sont des règles sociales collectivement partagées, elles sont à l'origine des préconstruits culturelles et des conduites formant un fond de référents commun à un groupe d'acteurs. Les éléments significatifs normatifs de ce contexte imposent des contraintes à l'acteur, associés aux autres éléments pertinents de la situation pour l'acteur, ses contraintes révèlent les problématiques de la situation.

    Dans le cadre de ce mémoire, la situation de communication est le phénomène circuit, dont les acteurs sont certains enseignants, certains étudiants voire même certains particuliers. Le phénomène se déroule pendant qu'existent des lois et des règles qui l'interdisent. Il y a par exemple le règlement académique de l'université ou les lois en rapport avec l'éducation qui ne cautionnent pas la fraude et donc le circuit. Elles sont des normes collectivement acceptées à l'UNILU, en République Démocratique du Congo et posent de ce fait des contraintes aux comportements des faiseurs du circuit.

    Un étudiant sait que s'il est attrapé en flagrant délit du circuit (de corruption), il risque l'exclusion définitive de l'universi. Dès lors s'il doit faire le circuit pour tel ou tel autre cours, son comportement sera tel qu'il sera très discret, très renfermé, très méfiant, très prudent...le règlement académique qui est une norme explicite pose des contraintes à son comportement.

    Mêmement pour un enseignant se trouvant dans la même situation...dans ce cas il est plutôt à la recherche d'argent en contrepartie des points, de bonnes côtes à donner à un étudiant. Cependant il ne le dira pas tout ouvertement, en toute liberté ;

    25

    mais d'une manière voilée, car il y a des normes qui se posent en contraintes, sinon il sera verra subir une sanction...

    b) Le contexte des enjeux, des intentions et des projets des acteurs en présence :

    Autre dimension de référence à toute situation de communication, le contexte des enjeux souligne le système interactif des enjeux des acteurs dans la situation.

    Pour MUCCHIELLI, un acteur, du fait même de son existence et de sa présence dans la situation, ne peut pas ne pas avoir d'enjeux. L'enjeu, dans la conception `'situationnaliste», est consubstantiel à la nature humaine (...) l'enjeu d'un acteur, c'est ce qui est, d'une manière primordiale, `'en jeu», pour lui, dans la vision individuelle qu'il a de la situation et de l'insertion de cette situation dans un emboitement de situations plus larges qui constitue son champ total de vie. L'enjeu peut être la poursuite d'une finali, ce peut aussi être l'atteinte d'un objectif concret. L'enjeu de l'acteur oriente nécessairement sa perception de la situation et des faits s'y déroulant. Il oriente aussi toutes ses activités en situation. Les enjeux d'un acteur social sont plus ou moins immédiats et concrets. Ils s'insèrent nécessairement dans une temporali.24

    Le présent contexte nous aide à comprendre dans le cadre de ce travail, le « circuit » vu sous cet angle :

    La rémunération de la plupart d'enseignants congolais étant insuffisante ou insignifiante, ceux-ci demeurent à la quête d'augmentation de leur revenu. L'exécution de la tâche d'enseignant pour certains d'entre eux est centré sur cet enjeu. Par conséquent, un cours facile à maîtriser peut être rendu difficile à réussir par le titulaire en vue de pousser les étudiants à recourir à d'autres moyens pour la réussite, tel le circuit. Inversement parlant, une étudiante par exemple, à la capaciintellectuelle moindre, voulant à tout prix réussir, peut se sentir obligée de séduire l'enseignent pourvu que ce dernier lui redoive en retour de bonnes côtes. Nous voyons par là que le fait de donner et de recevoir le cours dans la relation éducateur-apprenant subi l'influence de leurs enjeux, leurs intentions, leurs projets qui peuvent

    24 MUCCHIELLI, A., Etudes des communications : Nouvelles approches, Op. Cit., P.181

    26

    être d'une part l'augmentation de sources de revenus ou la recherche de la satisfaction de certains besoins physiologiques et d'autres parts la réussite...

    c) Le contexte des positionnements :

    Les acteurs sociaux, impliqués dans une situation, ne peuvent pas ne pas avoir, entre eux, des positions réciproques dans cette situation. L'ensemble de ces positions respectives forme le contexte des positionnements. Un positionnement peut découler des statuts, des rôles historiques ou actuels, comme de la « place », donnée ou prise, par tel ou tel acteur. Il peut aussi découler des places qui sont attribuées ou que s'attribuent les acteurs au cours de leurs échanges.

    Toute communication peut être considérée comme contribuant à positionner les acteurs échangeant les uns envers les autres. Le simple fait d'ouvrir la bouche pour dire quelque chose, c'est se positionner comme « ayant quelque chose à dire dans les circonstances présentes ». On ne peut ne pas être positionné par rapport aux autres et la communication-en-acte en est le moyen principal. Toute communication est porteuse d'une proposition de définition des « places » des interlocuteurs aussi à travers son contenu qu'à travers la manière dont elle est faite.25

    Dès qu'un acteur « transmet » un message signifiant, dès qu'il organise pour des acteurs, une communication, il intervient dans ce contexte des positionnements des acteurs qui réagissent aussi en fonction de ces positionnements. (...) un expert pourra confirmer des informations pointues données par un dirigeant. Un responsable d'équipe aura le statut légitime pour annoncer des réorganisations à venir...26

    Il en est de même pour ce cas sous étude. Des « étudiants », ne s'engagent dans le « circuit » que s'ils sont vraiment convaincus que c'est réellement l'enseignant qui veuille qu'il en soit ainsi, dans le cas où c'est des tierces personnes qui coordonnent l'opération en son nom. Cette hésitation, ce doute, cette indécision s'explique par le fait que le positionnement de l'enseignant dans l'interaction avec les étudiants est différent de celui des autres. C'est un positionnement qui découle de son statut réel

    25 MUCCHIELLI, A., Op. Cit., P. 183

    26 Idem, communication interne, Armand Colin, Paris, 2004, P. 78

    27

    du « maître avec ses disciples ». Dans le circuit, la place des acteurs à l'université joue un rôle, car c'est compte tenu du positionnement (de la position) de l'individu qui dit que pour le cours X, l'enseignant veut une somme Y pour la dispense, qu'un étudiant en difficulté choisit à s'y engager ou pas de peur qu'il ne soit roulé.

    d) Le contexte de la qualité des relations (le contexte relationnel) :

    Le contexte relationnel social immédiat est la base de toute activité de socialisation, de toute communication. Il repose sur un système d'élément qui qualifie les relations, bonnes ou mauvaises, qu'entretiennent les acteurs en situation de communication, système constitutif à laquelle ils appartiennent.

    La qualité de la relation apparaît comme le fondement existentiel de la communication entre acteurs sociaux. En effet un des phénomènes premiers qui a lieu lors d'une rencontre entre deux acteurs sociaux est le phénomène de sympathie-antipathie. La référence à la qualité de la relation avec son semblable est une donnée primitive de l'existence sociale.27

    Ce contexte nous permet de comprendre le fait qu'un étudiant ayant des affinités avec un certain enseignant, peut se voir dispensé de son cours ou avoir de bonnes côtes quelque soit sa capaciintellectuelle, par rapport aux autres étudiants. De la même manière qu'un enseignant pourra être (subjectif) large ou non lors de la correction selon qu'il se trouve en présence des copies des étudiants avec qui les relations sont bonnes et ceux dont les relations se limitent aux seules séances des cours.

    Ainsi, le « circuit » d'un cours ne peut beaucoup plus concerner que des étudiants avec qui un enseignant sympathise moins et que dans l'autre sens, un étudiant peut difficilement en échange des points, soudoyer un enseignant, s'il coopère très bien avec lui.

    27 MUCCHIELLI, A., Etudes des communications : nouvelles approches, Op.cit., P. 182

    28

    E) Le contexte spatial :

    Ce qui est communiqué prend un sens par rapport à la disposition du lieu et à ses contraintes s'imposant à tous.28

    Le contexte spatial de toute communication est constamment présent si l'on veut bien considérer que l'on ne peut pas communiquer en dehors d'un lieu matériali, qu'il s'agisse d'une situation se déroulant dans la rue ou dans le cyberespace.29

    Pour la présente étude, le contexte spatial se révèle être souvent des endroits autre que l'universi, car le « circuit » est informel et non autorisé à l'universi. Il faut cependant être prudent, car si l'on est repéré en flagrant délit, on risque des sanctions. Lorsqu'un enseignant avide d'argent ou animé d'autres ambitions, demande à des étudiants de le chercher, après les avoir soumis à une épreuve casse-tête...c'est qu'il exclut d'office l'université et qu'il faudra le trouver ailleurs, il pourra clairement s'exprimer.

    C'est ainsi que des étudiants se hâtent de trouver des enseignants à leurs domiciles, dans leurs lieux de détente (bar, terrasse,..) pour traiter en sécuri, en coulisse sans la présence de tous ceux qui peuvent être considérés comme des éléments gênants. Il n'est toujours pas agréable pour étudiant qui a fait le circuit de le dévoiler ou que le fait soit connu de tous. Le faire à l'université est une imprudence. D'le faire ailleurs.

    F) Le contexte temporel :

    Cette dimension est souvent alliée à la précédente : le temps et l'espace. Toute communication s'inscrit nécessairement dans le contexte de ce que nous avons déjà communiqué ou auquel nous faisons référence, le contexte historique. Et il est évident qu'une communication faite à un moment T n'aura pas la même signification que celle faite à un moment T'. La notion de temporalité est intrinsèque à toute existence, la vie et la mort, rien n'échappe au temps qui passe.

    28 MUCCHIELLI, A., communication interne, op.cit, P.75

    29 Idem, Etudes des communications : Nouvelles approches, Op.cit., P. 182

    29

    Le circuit se fait souvent sentir ou se déroule aux moments d'examens c'est-à-dire la période qui vient juste avant, pendant et après les examens ou mieux les sessions.

    Après avoir passé son examen d'une manière peu fameuse, un(e) étudiant(e) tenant à tout prix à la réussite, va chercher à le faire autrement : trouver l'enseignant et passer à ladite transaction, si ce dernier est l'un de ceux qui sont avides d'argents ou d'autres ambitions. Cela peut se faire avant l'examen et dans ce cas l'étudiant peut soit posséder à l'avance des questions qui seront posées soit s'assurer de sa réussite prochaine.

    g) Le contexte physique et sensoriel :

    La dernière dimension est le contexte physique et sensoriel. Il stipule que les communications prennent sens en fonction des éléments physico-sensoriels perçus par nos différents sens (vue, ouïe....)

    Un étudiant tenu au courant d'un « circuit » pour un cours donné, s'il est intéressé, il saura d'office comment s'y prendre.

    j

    Cependant cela n'est pas toujours à son bon gré. Si c'est de l'argent dont a besoin l'enseignant, l'étudiant pourra lui en donner mais cela malgré lui. Tout comme une étudiante peut être voulue par un supérieur ; elle peut se laisser faire malgré elle, uste pour les points, les bonnes côtes. L'état sensoriel de l'étudiant(e) se verra

    modifié par le fait d'avoir dépensé de l'argent qui lui servirait à autre chose de plus profitable soit encore de s'être offerte à une personne qu'on n'aime pas en réali. Il peut y avoir regret, souci...

    Voilà fini le parcours des sept contextes caractérisant toute situation de communication. Dans ce cas qui est le phénomène circuit observé à l'université de Lubumbashi.

    Contextes en interrelation composent chaque situation de communication. Le sens d'une situation pour un acteur résulte de l'ensemble de ces sept contextes qui influent sur leur manière d'agir, de se conduire et par là même de s'informer et de communiquer. La théorie sémio-contextuelle consiste ainsi au repérage et à l'analyse

    30

    des différents éléments porteurs de sens ou contextes d'une situation de communication lesquels sont employés par les acteurs afin de résoudre une situation qui en tant que telle ne peut être que problématique. Ces contextes ou dimensions sont présents dans toute situation de communication et les acteurs qui participent à cette situation sont de fait confrontés à ces contextes, lesquels influent consciemment ou inconsciemment sur les opérations mentales.

    Appliquée au phénomène circuit à l'université de Lubumbashi, cette théorie vient de nous permettre d'une part, d'en faire une analyse qui se veut être sémio-contextuelle et de l'autre, d'en comprendre le déroulement à tous les contextes tels que stipulés précédemment dans l'hypothèse de travail.

    31

    CONCLUSION PARTIELLE

    Les cadres conceptuel et théorique posés ; cela constitue un balisage de chemin pour la suite du présent mémoire, qui consistera en son deuxième chapitre, outre la présentation de l'université de Lubumbashi, en un regard tourné vers le système éducatif congolais en ce sens que ce travail traite d'un fait relevant du domaine l'éducation en République Démocratique du Congo.

    32

    CHAPITRE II : CADRE CONTEXTUEL

    II.1. PRESENTATION DE L'UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

    II.1.1. LOCALISATION

    L'université de Lubumbashi, en sigle appelée UNILU, est une des grandes universités de la République Démocratique du Congo. Elle est, en effet, située dans la province du Katanga, à Lubumbashi, dans la commune de Lubumbashi au quartier GAMBELA II, sur la route KASAPA.

    II.1.2. BREF HISTORIQUE

    L'actuelle université de Lubumbashi résulte de plusieurs moments de changements. Ainsi, elle est l'aboutissement d'une longue histoire qui se présente de la manière suivante :

    · En 1955, le décret royal belge du 26 octobre 1995 crée l'université officielle du Congo et Ruanda-Urundi, université qui ouvre ses portes en 1956 sur base du décret du 15 mai 1956 ;

    · En 1960, l'ordonnance N° 800/16 du 16 septembre 1960 crée l'université d'Etat d'Elisabethville qui remplace l'université officielle du Congo et du Ruanda-Urundi ;

    · En 1963, l'ordonnance présidentielle N° 36/23/2/1963 crée l'université officielle du Congo (U.O.C) ;

    · En 1971, l'ordonnance présidentielle N° 71/075 du 6 aout 1971 modifiée par celle N° 72/075 du 12 janvier 1972, regroupe les universités congolaises et les Instituts supérieurs en Université Nationale du Zaïre (UNAZA). Du fait du changement du nom du pays le 27 février 1971, l'actuelle université de

    Lubumbashi devient alors Université Nationale du Zaïre/ Campus de
    Lubumbashi.

    · En 1981, à la suite de la décision d'Etat N° 09/CC/81 du 03 juin 1981 et de l'ordonnance-loi N° 25/81 du 3 octobre 1981, portant création d'établissements

    30 WWW.UNILU.AC.CD

    31 idem

    33

    publics autonomes d'enseignement, il est créé l'université de Lubumbashi par ordonnance présidentielle N° 81/143 du 3 octobre 198130

    II.1.3. MISSIONS DE L'UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

    L'ordonnance créant l'université de Lubumbashi lui assigne les missions suivantes :

    · Assurer la formation des cadres de conceptions dans les domaines les plus divers de la vie nationale. A ce titre, elle dispense des enseignements inscrits à ses programmes de manière à favoriser l'éclosion des idées neuves et le développement des aptitudes professionnelles ;

    · Organiser la recherche scientifique fondamentale et appliquée orientée vers la solution des problèmes scientifiques du Congo, compte tenu néanmoins de l'évolution de la science, des techniques et de la technologie dans le monde ;

    · S'ouvrir au milieu qui génère l'université pour s'y rendre utile. Elle contribue ainsi, non seulement à l'effort de développement de sa microsociété, mais aussi et, par là, à l'édification de la nation toute entière.

    Cette triple mission est contenue dans son emblème où, en dextre, sur fond d'or, on note l'initiale `'L» symbole de la ville de Lubumbashi, une croisette de la province du Katanga, scandale géologique et les lignes ondulées du majestueux fleuve Congo qui prend sa source au Katanga et baigne l'ensemble du pays. En senestre, sur fond vert d'espérance, un fer de lance traverse le livre largement ouvert de l'étudiant et pointe vers les trois étoiles de l'étude, la recherche et l'enseignement social31 :

    32 Idem

    34

    II.1.4. FONCTIONNEMENT DE L'UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

    II.1.4.1. APPARITORAT CENTRAL

    L'apparitorat central est un service spécialisé du secrétariat général académique. Il est la seule porte d'entrée à l'université de Lubumbashi, et en tant que tel, il est responsable de toutes les activités relatives aux inscriptions, inscriptions et inscriptions spéciales. Il est directement piloté par le directeur des affaires académiques, le secrétaire général académique. Il est composé :

    · D'un secrétariat ;

    · D'un service des inscriptions ;

    · De deux guichets de perception ;

    · D'un appariteur.

    L'appariteur est l'animateur principal de ce service. Il a fonction de chef de division des inscriptions et répond de ses responsabilités devant les autorités académiques compétentes. Il est secondé par une personne avec fonction de chef de bureau des inscriptions.

    L'apparitorat central est le seul service de l'université qui a mandat d'organiser toute forme de perception des frais académiques. Un paiement n'est donc valable que s'il est effectué à l'un de ses guichets et contre remise immédiat d'un reçu. Ceci dit, une alternative contraire n'engage que l'irresponsabilité de l'étudiant et le percepteur à l'esprit malin.32

    II.1.4.2. RECTORAT DE L'UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

    Le recteur anime, supervise et coordonne l'ensemble des activités de l'universi. A ce titre, il assure l'exécution des décisions du ministre de l'enseignement supérieur et universitaire, du conseil d'administration, du conseil de l'université et du comité de gestion :

    35

    · Il préside le conseil de l'université et le comité de gestion ;

    · Il veille au respect du statut et du règlement de l'universi;

    · Il exerce tous les pouvoirs du comité de gestion en cas d'urgence ;

    · Il exerce le pouvoir de police de l'universi, notamment en ce qui concerne le maintien de l'ordre public, l'application des lois et règlements relatifs à la sécurité des biens et des personnes, à la salubrité des lieux et à la santé morale et physique de la population de l'universi;

    · Il peut convoquer et assister avec voix délibérative aux conseils de facultés, des départements, des institutions et organisations de l'universi. Il peut assister sans voix délibérative aux jurys d'examens ; dans les deux cas la présidence de la séance lui revient ;

    · Il ouvre et clôture les sessions des cours et examens et les sessions d'examens ;

    · Il confère les grades académiques, contresigne les diplômes légaux, les diplômes honorifiques propres à l'universi, ainsi que les diplômes de docteur conférés par l'universi;

    · Il représente l'université dans toutes les relations extérieures officielles avec les autorités tant nationales qu'internationales ;

    · En cas d'urgence, il prend toutes les mesures qui relèvent de la compétence du conseil de l'universi, à charge de l'en informer à sa toute prochaine session ;

    · Il adresse un rapport annuel au conseil d'administration sur le fonctionnement de l'universi.

    Le recteur est assisté de façon permanente par un cabinet composé de :

    1) d'un directeur de cabinet ;

    2) d'un collège des conseillers :

    - conseiller académique ;

    - conseiller scientifique ;

    - conseiller administratif ;

    - conseiller socioculturel ;

    - conseiller juridique ;

    36

    - conseiller juridique adjoint ;

    3) d'un collège d'assistants :

    - deux assistants auprès du recteur ;

    - trois assistants auprès du secrétaire général académique ; - trois assistants auprès du secrétaire général administratif ; - trois assistants auprès de l'administrateur du budget ; - secrétaire de cabinet.

    4) Des services spécialisés attachés au bureau du recteur : - Direction de la coopération universitaire ;

    - Direction de la communication sociale.

    II.1.4.3. ADMINISTRATION DE L'UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

    L'université de Lubumbashi est administrativement organisée en deux grands organes qui sont :

    1) Le conseil de l'universi. Il est composé :

    - Du recteur ;

    - Du secrétaire général académique ;

    - Du secrétaire général administratif ;

    - De l'administrateur du budget ;

    - Des doyens des facultés

    - Du vice doyen de la faculté de médecine chargé des chimies organiques ;

    - Du bibliothécaire en chef ;

    - D'un représentant du corps académique ;

    - D'un représentant des étudiants.

    2) Le comité de gestion. Ce comité est composé :

    - Du recteur ;

    - Du secrétaire général académique ;

    - Du secrétaire général administratif ;

    - De l'administrateur de budget.

    II.1.4.4. FACULTES ET DEPARTEMENTS DE L'UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

    Ce programme de deux ans comprend des cours et séminaires, ainsi que la présentation d'une dissertation. La réussite à ce programme autorise le candidat à

    37

    L'UNILU comme on l'appelle, comprend au total 15 facultés et départements que voici :

    1) Faculté des lettres et sciences humaines ;

    2) Faculté des sciences sociales, administratives et politiques ;

    3) Faculté des sciences ;

    4) Faculté polytechnique ;

    5) Faculté de médecine vétérinaire ;

    6) Faculté de médecine ;

    7) Faculté de droit ;

    8) Faculté des sciences économiques et gestion ;

    9) Faculté des sciences agronomiques ;

    10) Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation ;

    11) Ecole supérieure d'ingénieurs industriels (E.S.I.) ;

    12) Ecole de santé publique ;

    13) Ecole de criminologie ;

    14) Ecole de cartographie ;

    15) Filières d'études dans les extensions.

    II.1.4.5. ETUDES

    A l'université de Lubumbashi, les études sont organisées en trois cycles : le premier cycle comprend trois années d'études et conduit au diplôme de graduat. Cependant à la faculté polytechnique, l'entrée en première année de graduat nécessite une réussite en année préparatoire dénommée pré-polytechnique ou au concours organisé à cette fin. Le deuxième cycle comporte deux années d'études et donne accès au diplôme de licencié ou d'ingénieur. Toutefois, en faculté de médecine vétérinaire et de médecine, le deuxième cycle est de trois années et aboutit au diplôme de docteur en médecine.

    Au niveau du troisième cycle, le candidat suit d'abord le programme arrêté pour l'obtention du diplôme d'études approfondies (D.E.A.).

    38

    présenter une thèse de doctorat. Pour la médecine et la médecine vétérinaire, l'obtention respective d'un diplôme de spécialiste (programme de 4 à 6 ans) ou de D.E.A. est requise pour entreprendre des recherches en vue de la présentation d'une thèse d'agrégation de l'enseignement supérieur en médecine humaine et en médecine vétérinaire.33

    II.2. SYSTEME EDUCATIF CONGOLAIS

    Le système éducatif congolais est géré par trois ministères : le ministère de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel (MEPSP), le ministère de l'enseignement supérieur et universitaire (MESU) et le ministère des affaires sociales (MAS).

    II.2.1. APERCU HISTORIQUE

    Lorsque la République Démocratique du Congo était encore Congo Belge, l'enseignement était semblable à l'enseignement officiel de Belgique. Ce qui demeure presque toujours identique de nos jours. Les six premières années sont appelées « primaires ». Le cycle secondaire à l'époque était subdivisé en deux fois trois ans. Les trois premières années étaient dites « inférieures », les trois autres supérieures. Ce cycle offrait trois orientations, à savoir : humanités classiques (grec, latin, mathématique), humanités modernes (techniques, scientifiques, commerciales) et humanités « professionnelles ou familiales ». Un diplôme sanctionnait la fin de chaque cycle de trois ans. Le terme des six années secondaires offrait, comme c'est toujours le cas actuellement, le choix aux études dites « supérieures » (enseignant non universitaire- entre 2 et 4 ans) ou « universitaires » (2 années de candidature, trois et plus d'années de licence, suivies d'un doctorat). Le diplôme d'Etat était parfois compensé par un examen d'admission qui portait sur la capacité d'entreprendre les études choisies.34

    33 Idem.

    34 WWW.WIKIPEDIA.ORG

    39

    II.2.2. NIVEAUX D'ENSEIGNEMENT

    Il existe tous les niveaux d'enseignement en République Démocratique du Congo. Ainsi au niveau des écoles primaires et secondaires, il y a respectivement comme finali, le certificat d'études primaires (6 ans d'école primaire) et le diplôme d'Etat (6ans d'école secondaire-humanités). Concernant l'enseignement supérieur et recherche, il y a successivement le graduat (3ans d'université), la licence (2 ans d'université après le graduat), le D.E.A. (2 ans à l'université de Kinshasa et l'université de Lubumbashi, après un certains nombre de critères) et la soutenance de thèse de doctorat.

    - Le diplôme d'Etat sanctionne six années d'études de second degré, après avoir obtenu le certificat d'études primaires ;

    - Le diplôme de graduat (grade de gradué), est un diplôme qui sanctionne, les trois premières années d'études universitaires ou supérieures ;

    - Le diplôme de licence (grade de licencié), est le diplôme qui sanctionne, cinq années d'études universitaires c'est-à-dire trois années de graduat, plus deux années de licence (première et deuxième).

    En RDC, la durée du cycle universitaire total retenue par le ministère de l'éducation nationale est encore de cinq sans compter que certaines filières ont une année préparatoire préalable et mis à part les études en médecine. Cependant, malgré des multiples réformes, l'enseignement supérieur reste encore sur- dans certaines choses- le schéma hérité de la Belgique. A titre illustratif, bien qu'il y a des changements, les titres dans le corps professoral universitaire et supérieur sont restés identiques : professeur (ordinaire, visiteur, associé, émérite), chef des travaux, assistant de premier mandat et de deuxième mandat, recteur (de l'université), doyen (de la faculté) et directeur général (de l'institut supérieur).

    40

    CONCLUSION PARTIELLE

    Ce deuxième chapitre vient de passer en revue le cadre où est observé le phénomène sous étude, l'université de Lubumbashi ensuite l'organisation du système éducatif congolais pertinent dans ce chapitre par le fait que certains facteurs expliquant le circuit, évoqués précédemment, ne relèvent pas directement de l'universi, mais d'autres niveaux de l'enseignement. C'est par exemple la qualité d'étudiants recrutés à l'universi: certains d'entre eux ont un bagage intellectuel moins suffisant et sont de ce fait promptes à recourir au circuit une fois admis à l'universi. Ceci est un problème issu du `'secondaire» voire du `'primaire» qui sont des passages obligés prévus dans le système éducatif congolais, pour arriver aux études supérieures ou universitaires.

    Cependant tout ceci ne relève que de la partie non empirique de notre travail. La

    partie suivante consistera en la vérification de la véracité de tout ce qui,
    précédemment a été affirmé. L'université de Lubumbashi étant vaste, c'est à la faculté des lettres et sciences humaines que nous nous sommes limités.

    La création de l'université nationale du Zaïre en 1971, groupa à Lubumbashi toutes les facultés des lettres du pays. Cela donna un éclat particulier à la facul,

    41

    CHAPITRE III : INVESTIGATION SUR TERRAIN, COLLECTE DES DONNEES ET INTERPRETATION DES RESULTATS

    Il est principalement question dans ce présent chapitre de vérifier la véracité de nos hypothèses proposées lors de l'introduction. Cependant nous commencerons par présenter notre champ d'investigation qui est la faculté des lettres et sciences humaines de l'université de Lubumbashi, ensuite nous présenterons notre échantillon et nous terminerons par la collecte et l'interprétation des données.

    III.1. PRESENTATION DU TERRAIN

    La faculté des lettres et sciences humaines est aussi vieille que l'université de Lubumbashi, créée le 26 octobre 1956 sous la dénomination de l'université officielle à Elisabethville.

    Elle était, en cette époque dénommée faculté de philosophie et lettres. Et elle comprenait les services suivants :

    - Service de linguistique ;

    - Service de philosophie classique ;

    - Service de langue (devenu par la suite service de philologie germanique) ;

    - Service de l'histoire ;

    - Service de philosophie.

    Vers 1960, la faculté s'est dotée du service de philologie africaine. Conformément à cette dernière reforme des programmes, les anciens départements de langues et littératures se sont commués et fusionnés en un seul département de lettres et civilisations comprenant les services ci-après :

    - Service de lettres et civilisations africaines et congolaises ; - Service de lettres et civilisations françaises et latines ; - Service des lettres et civilisations anglaises.

    42

    tant par le nombre et la qualité du corps enseignant que par celui des étudiants. Il s'opère à cette époque la restauration la faculté en département ci-après :

    - Département de langue et littérature anglaises ; - Département de langue et littérature africaines ; - Département de langue et littérature françaises ; - Département de langue et littérature latines ; - Département d'histoire ;

    - Département de philosophie.

    En 1996, la faculté s'enrichit d'une autre filière d'études : les sciences de l'information et de la communication.

    La réforme des programmes de cours des universités de la république démocratique du Congo, sanctionnée par l'arrêté ministériel N° MINESU/ CABMIN/067/2004 a opéré le changement de dénomination de la faculté des lettres à celle de la faculté des lettres et sciences humaines, enrichie de quatre filières d'études :

    - Les sciences du langage ;

    - Les langues et affaires ;

    - Les lettres et civilisations congolaises ;

    - Les sciences et techniques documentaires35.

    35 Rapport du stage effectué au CERDAC/UNILU en janvier 2010 par TSHIKALI SAKAUMBA, (inédit), UNILU, Lubumbashi 2010, p.4.

    43

    III.2. REPARTITION ACTUELLE DE LA FACULTE DES LETTRES

    Faculté des lettres et sciences humaines

    Département de philosophie

    Dép . des sciences de l'information et de la communication

    Département de langue et littérature africaines

    Département des sciences du langage

    Département de langue et littérature latines

    Département des sciences et techniques documentaires

    Département d'histoire

    Département des lettres et civilisations congolaises

    Département de langue et littérature française

    Département de langue et littérature anglaises

    Département des langues et affaires

    III.3. POPULATION ET ECHANTILLON

    III.3.1. POPULATION

    Notre population est constituée par les enseignants et les étudiants de la faculté des lettres et sciences humaines.

    III.3.2. ECHANTILLON

    Selon MPUNGU MULENDA, l'échantillon est la partie réduite d'un univers qui sera étudiée et qui permettra par extrapolation de connaître les caractéristiques de la totalité de cet univers36.

    Ainsi en ce qui nous concerne, nous avons recouru à la technique aléatoire pour la constitution de notre échantillon. Nous avons en effet choisi 15 enseignants et 100 étudiants représentant respectivement le corps enseignant à la faculté des lettres et la communauté estudiantine de ladite facul.

    36 MPUNGU MULENDA, cours des méthodes de recherche en communication, (inédit), UNILU, LUBUMBASHI 2010.

    44

    III.4. METHODE ET TECHNIQUE

    III.4.1. METHODE

    Comme annoncé dans l'introduction de ce travail, parmi les méthodes dont nous avons usé, il y a celle inductive. Les résultats que nous obtiendrons de notre échantillon tel que nous l'avons construit, sont ceux là que nous extrapolerons à notre univers d'enquête qui est la faculté des lettres et sciences humaines.

    III.4.2. TECHNIQUE

    Pour recueillir les différentes opinions dont nous avions besoin, nous avions conçu un questionnaire contenant 19 questions dont 9 destinées aux enseignants et 10 autres destinées aux étudiants. Cependant aux enseignants les questions ont été posées sous forme d'interview tandis qu'aux étudiants, nous avons laissé le questionnaire que nous avons récupéré après qu'ils y aient répondu.

    III.5. INTERPRETATION DES RESULTATS

    III.5.1. DEPOUILLEMENT DU QUESTIONNAIRE

    Le dépouillement a été effectué grâce aux réponses données. C'est-à-dire aux assertions (repères proposées) sélectionnées par les personnes interviewées. Il a consisté à chiffrer et compter arithmétiquement des réponses choisies par les enseignants et les étudiants. L'analyse des données a permis de garder les tendances majoritaires, lesquelles devraient confirmer ou infirmer nos hypothèses.

    Après avoir posé 9 questions aux enseignants, nous avons constaté ce qui suit:

    + QUESTIONNAIRE DESTINE AUX ENSEIGNANTS

    45

    Question 1 : le « circuit » quand on en parle à l'université de Lubumbashi, savez-vous ce que c'est ?

    . Non

    C

    A. Oui

    B

    . Indécis

    QUESTION

    REPONSES

    NOMBRE

    POURCENTAGE

     
     

    D'ENSEIGNANTS

    (%)

     

    A

    14

    93

    1

    B

    0

    0

     

    C

    1

    7

    TOTAL

    15

    100

    A la première question, 14 enseignants (soit 93%) ont dit qu'ils savent de quoi il s'agit quand on parle du « circuit » à l'université de Lubumbashi.

    Question 2 : existe-il réellement à l'UNILU ?

    A. Oui

    B

    . Non

    C

    . Indécis

    A la deuxième question, 13 enseignants (soit 86%) ont affirmé que le « circuit » existe réellement à l'université de Lubumbashi.

    QUESTION

     

    REPONSES

    NOMBRE

    POURCENTAGE

     
     

    D'ENSEIGNANTS

    (%)

     

    A

    13

    86

    2

    B

    1

    7

     

    C

    1

    7

    TOTAL

    15

    100

    46

    Question 3 : peut-il être considéré comme une antivaleur ?

    A. Oui

    B

    . Non

    C

    . Indécis

    QUESTION

    REPONSES

    NOMBRE

    D'ENSEIGNANTS

    POURCENTAGE (%)

     

    A

    13

    87

    3

    B

    0

    0

     

    C

    2

    13

    TOTAL

    15

    100

    A la troisième question, 13 enseignants (soit 86%) ont dit que le « circuit » est une antivaleur.

    Question 4 : la plupart des auditoires de l'UNILU, vous les trouvez

    A. Peuplés

    B . Surpeuplés

    C . Moins peuplés

    D

    . Suffisamment peuplés

    QUESTION

    REPONSES

    NOMBRE

    D'ENSEIGNANTS

    POURCENTAGE (%)

     

    A

    5

    33

     

    B

    7

    46

    4

    C

    1

    7

     

    D

    2

    14

    TOTAL

    15

    100

    A la quatrième question, 7 enseignants (soit 46%) ont dit qu'ils trouvent que la plupart des auditoires de l'UNILU sont surpeuplés et 5 autres (soit 33%) ont dit qu'ils les trouvent peuplés.

    Pour ce qui est de la sixième question, 13 enseignants (soit 86%) ont dit qu'ils trouvent les étudiants admis ces dernières années à l'UNILU, moins performants.

    47

    Question 5 : le nombre élevé d'étudiants que peut compter un auditoire, est-il à considérer comme un facteur expliquant le « circuit » ?

    . Non

    A. Oui

    B

    QUESTION

    REPONSES

    NOMBRE

    POURCENTAGE

     
     

    D'ENSEIGNANTS

    (%)

     
     

    A

    11

     

    73

    5

    B

    4

     

    27

    TOTAL

    15

     

    100

    Concernant la cinquième question, 11 enseignants (soit 73%) ont affirmé que, le nombre élevé d'étudiants que peut compter un auditoire est à considérer comme étant un des facteurs expliquant le « circuit ».

    Question 6 : les étudiants admis à l'UNILU ces dernières années, vous les

    trouvez :

    A. Performants

    B . Très performants

    D

    C . Moins performants . Assez performants

    QUESTION

    REPONSES

    NOMBRE

    D'ENSEIGNANTS

    POURCENTAGE (%)

     

    A

    2

    14

     

    B

    0

    0

    6

    C

    13

    86

     

    D

    0

    0

    TOTAL

    15

    100

    48

    Question 7 : la qualité de certains étudiants admis à l'UNILU peut-elle être considérée comme un facteur expliquant également le « circuit » ?

    A. Oui

    B

    . Non

    C

    . Indécis

    QUESTION

    REPONSES

    NOMBRE

    D'ENSEIGNANTS

    POURCENTAGE (%)

     

    A

    14

    93

    7

    B

    0

    0

     

    C

    1

    1

    TOTAL

    15

    100

    A la septième question, 14 enseignants (soit 93%) ont été d'avis que la qualité de certains étudiants admis à l'UNILU est un des facteurs expliquant le « circuit ».

    Question 8 : votre salaire, vous le trouvez :

    A. Très suffisant

    B . Suffisant

    C . Moins suffisant

    D

    . Insuffisant

    E

    . Indécis

    QUESTION

    REPONSES

    NOMBRE

    D'ENSEIGNANTS

    POURCENTAGE (%)

     

    A

    0

    0

     

    B

    0

    0

    8

    C

    3

    20

     

    D

    9

    60

     

    E

    3

    20

    TOTAL

    15

    100

    cause.

    49

    A la huitième question, 9 enseignants (soit 60%) ont dit que leur salaire est insuffisant. 3 autres (soit 20%) ont dit moins suffisant.

    Question 9 : la mauvaise gouvernance est à l'essence (origine) du « circuit ». Cette affirmation est :

    A. Correcte

    B . Non correcte

    C . Indécis

    QUESTION

    REPONSES

    NOMBRE

    D'ENSEIGNANTS

    POURCENTAGE (%)

     

    A

    14

    93

    9

    B

    0

    0

     

    C

    1

    7

    TOTAL

    15

    100

    Enfin, à la neuvième question, 14 enseignants (soit 93%) ont dit être d'avis que la mauvaise gouvernance est à l'essence du « circuit ».

    · Interprétation des données du questionnaire destiné aux enseignants.

    De ce questionnaire, il se dégage que la plupart d'enseignants de l'université de Lubumbashi (faculté des lettres et sciences humaines) savent de quoi il s'agit quand on parle du circuit à l'université et que ce dernier y existe réellement quoiqu'étant une antivaleur du fait qu'il est une corruption.

    Il ressort également de tout ce qui précède que la plupart des facteurs susceptibles d'expliquer l'origine et l'existence du « circuit » tels qu'évoqués dans notre hypothèse, l'ont confirmée. La mauvaise gouvernance ayant déjà élu domicile dans notre pays depuis quelques décennies en est la principale et la primordiale

    50

    + QUESTIONNAIRE DESTINE AUX ETUDIANTS

    Quand à ce questionnaire, après l'avoir soumis aux étudiants nous avons remarqué les tendances ci-après :

    Le « circuit » à l'université de Lubumbashi : Question 1 : savez-vous ce que c'est ?

    A. Oui

    B

    . Non

    C

    . Indécis

    QUESTION

    REPONSES

    NOMBRES D'ETUDIANTS

    POURCENTAGE (%)

     

    A

    96

    96

    1

    B

    0

    0

     

    C

    4

    4

    TOTAL

    100

    100

    A la première question, 96 étudiants (soit 96%) ont dit qu'ils savent de quoi il s'agit en parlant du « circuit » à l'universi.

    Question 2 : est-ce une corruption ? A. Oui

    . Non

    C

    B

    . Indécis

    QUESTION

    REPONSES

    NOMBRE

    D'ETUDIANTS

    POURCENTAGE (%)

     

    A

    91

    91

    2

    B

    5

    5

     

    C

    4

    4

    TOTAL

    100

    100

    51

    A la deuxième question, 91 étudiants (soit 91%) ont affirmé que le circuit est une corruption ;

    Question 3 : a-t-il de l'ampleur dans votre monde d'étudiants ? A. Oui

    . Non

    C

    B

    . Indécis

    QUESTION

    REPONSES

    NOMBRE

    POURCENTAGE

     
     

    D'ETUDIANTS

    (%)

     
     

    A

    96

     

    96

    3

    B

    2

     

    2

     

    C

    2

     

    2

    TOTAL

    100

    100

     

    A la troisième question, 96 étudiants (soit 96%) ont dit être d'avis que le circuit a une ampleur dans le monde estudiantin.

    Question 4 : l'avez-vous déjà pratiqué ?

    A. Oui

    B

    . Non

    C

    . Indécis

    A la quatrième question, 58 étudiants (soit 58%) ont affirmé avoir déjà pratiqué le « circuit ». 13 autres (soit 13%) ont été indécis à ce propos.

    QUESTION

     

    REPONSES

    NOMBRE

    POURCENTAGE

     
     

    D'ETUDIANTS

    (%)

     
     

    A

     

    58

     

    58

    4

    B

     

    29

     

    29

     

    C

     

    13

     

    13

    TOTAL

    100

     

    100

     

    52

    Question 5 : ses transactions sont souvent faites hors de l'université :

    A. Vrai

    B

    . Faux

    C

    . Indécis

    QUESTION

    REPONSES

    NOMBRE

    D'ETUDIANTS

    POURCENTAGE (%)

     

    A

    79

    79

    5

    B

    15

    15

     

    C

    6

    6

    TOTAL

    100

    100

    A la cinquième question, 79 étudiants (soit 79%) ont stipulé que les transactions du « circuit » sont souvent faites hors de l'universi.

    Question 6 : est-il une antivaleur ?

    A. Oui

    B

    . Non

    C

    . Indécis

    QUESTION

    REPONSES

    NOMBRE

    D'ETUDIANTS

    POURCENTAGE (%)

     

    A

    86

    86

    6

    B

    4

    4

     

    C

    10

    10

    TOTAL

    100

    100

    A la sixième question, 86 étudiants (soit 86%) ont dit que le « circuit » est une antivaleur.

    Question 7 : s'il est une antivaleur, la faute est : A. Aux enseignants

    53

    B. Aux étudiants

    C . Partagée (étudiants et enseignants)

    A la huitième question, 47 étudiants (soit 47%) ont dit avoir obtenu leur diplôme d'Etat avec un pourcentage se situant entre 50% et 55%.

    D. Indécis

    QUESTION

    REPONSES

    NOMBRE

    D'ETUDIANTS

    POURCENTAGE (%)

     

    A

    5

    5

     

    B

    18

    18

    7

    C

    66

    66

     

    D

    11

    11

    TOTAL

    100

    100

    A la septième question, 66 étudiants (soit 66%) ont stipulé que le « circuit » est une antivaleur et que la faute en est aux enseignants et aux étudiants.

    Question 8 : le pourcentage avec lequel vous aviez obtenu votre diplôme d'Etat, se situe entre :

    . 56% et 60%

    C

    A. 50% et 55%

    B

    . 61% et 65%

    D . 66% et 75%

    E . 76% et plus

    QUESTION

    REPONSES

    NOMBRE

    D'ETUDIANTS

    POURCENTAGE (%)

     

    A

    47

    47

     

    B

    26

    26

    8

    C

    22

    22

     

    D

    4

    4

     

    E

    1

    1

    TOTAL

    100

    100

    A la dixième question, 68 étudiants (soit 68%) ont dit que la mauvaise gouvernance est l'origine même du« circuit ».

    54

    Question 9 : les conditions dans lesquelles vous étudiez, vous les trouvez :

    A. Bonnes

    B . Assez bonnes

    C . Mauvaises

    D

    . Moins bonnes

    QUESTION

    REPONSES

    NOMBRE

    D'ETUDIANTS

    POURCENTAGE (%)

     

    A

    12

    12

     

    B

    0

    0

    9

    C

    59

    59

     

    D

    29

    29

    TOTAL

    100

    100

    A la neuvième question, 59 étudiants (soit 59%) ont stipulé qu'ils étudient dans des mauvaises conditions.

    Question 10 : pensez-vous que la mauvaise gouvernance soit l'origine même du « circuit » ?

    . Non

    C

    A. Oui

    B

    . Indécis

    QUESTION

    REPONSES

    NOMBRE

    D'ETUDIANTS

    POURCENTAGE (%)

    10

    A

    68

    68

     

    B

    6

    6

     

    C

    26

    26

    TOTAL

    100

    100

    55

    Interprétation des données du questionnaire destiné aux étudiants.

    De ce questionnaire, il ressort que les étudiants savent ce qu'est le « circuit » dans le contexte de l'université et que la plupart d'entre eux l'ont déjà au moins une fois pratiqué.

    Il y ressort en plus que, bon nombre d'entre eux sont moins performants lorsqu'ils proviennent des humanités secondaires et que cela est un facteur faisant partie des catalyseurs du circuit autant que l'insuffisance salariale du corps enseignant de l'universi, les conditions d'études moins bonnes (auditoires surpeuplés...) et la mauvaise gouvernance. Ce qui, une fois de plus confirme notre hypothèse.

    S'il existe, le « circuit » est donc une communication ou mieux une situation de communication entre enseignants et étudiants dont les dimensions de références sont effectivement les contextes des normes et règles collectivement partagées ; des enjeux, des intentions et projets des acteurs en présence ; de positionnement ; de la qualité des relations ; spatio-temporel et physique et sensoriel, qui à cet effet valident notre étude analytique qui a suivi une démarche méthodologique, sémio-contextuelle.

    56

    CONCLUSION PARTIELLE

    Ce dernier chapitre qui a été plus pratique que théorique, nous a présenté la faculté des lettres et sciences humaines ensuite notre échantillon sur lequel notre enquête sur terrain a été effectuée et a fini avec l'interprétation et la collecte des données recueillies sur terrain.

    Par ailleurs, le « circuit » persiste à l'université parce que, outre ce qui est ci-haut dit, il y a la qualité d'étudiants admis à l'université dont la base de la plupart d'entre

    57

    CONCLUSION GENERALE

    Nous voici au terme de notre investigation scientifique qui a mobilisé toutes nos énergies sur l'analyse sémio-contextuelle du phénomène « circuit » observé à l'université de Lubumbashi d'une part et sur l'enquête pour connaître les facteurs pouvant être considérés comme étant les catalyseurs et les causes dudit phénomène, d'autres parts.

    « Étude analytique du phénomène circuit à l'université de Lubumbashi (cas de la faculté des lettres et sciences humaines) », est un thème qui nous a permis l'appréhension de la corruption dans le domaine de l'éducation et à en connaître l'origine et les causes.

    Le présent travail a donné lieu à des études sur terrain dans le monde estudiantin : les facteurs qui expliquent l'existence du circuit et les raisons qui les sous-tendent.

    Grâce à ce travail, nous avons pu appliquer l'une des nouvelles acceptions des sciences de l'information et de la communication (la théorie sémio-contextuelle) à un fait courant de la société en tant que situation de communication (le phénomène « circuit »), comme cela est voulu par les chercheurs et les tenants desdites sciences engagés dans le débat pour reconnaître aux sciences de l'information et de la communication une certaine autonomie par rapport aux autres sciences pour lesquelles elles sont dites être au carrefour. Ainsi l'analyse sémio-contextuelle faite lors du cadre théorique de ce mémoire, ne pourra que contribuer à ce vouloir et à servir la génération à venir de cadre de référence pour évoluer dans cette même idéologie nouvelle des SIC.

    Comme dit dans notre hypothèse, laquelle a d'ailleurs été confirmée, il y a « circuit » ou corruption à l'université parce que la mauvaise gestion au niveau des gouvernants se traduisant le plus souvent par le détournement des deniers publics, amène au non paiement des fonctionnaires de l'Etat parmi lesquels les enseignants. Certains d'entre eux ont cependant du mal à supporter cette situation, développent de ce fait des stratégies de rémunération informelle (circuit).

    58

    eux n'est qu'à désirer ; les auditoires surpeuplés, les conditions d'études moins bonnes...

    Ce ne sont que des maux auxquels il faut remédier, pour mieux parvenir à la reforme de l'universi. Raison pour laquelle, il est capital pour notre travail de formuler quelques recommandations qui serviront de piste de solution pour pallier à cet handicap dont souffre l'universi.

    59

    RECOMMANDATIONS

    Faisant allusion aux facteurs qui expliquent l'origine et l'existence du « circuit » à l'université de Lubumbashi, nous pensons que certaines recommandations méritent d'être faites à l'Etat congolais, au ministère de l'éducation, aux autorités académiques, aux enseignants et aux étudiants pour foutre hors de camp de l'universi, cette mauvaise pratique qui tend à être formalisée :

    o A l'Etat congolais :

    Il faudrait que l'Etat prenne les dispositions nécessaires pour que le budget alloué au domaine de l'éducation soit suffisant et que le financement de ce dernier soit régulier et consistant de façon à ce que les enseignants soient toujours rémunérés au moment qu'il faut et que le recours à tout financement des parents, tout financement informel soit inexistant.

    o Au ministère de l'éducation :

    Il faudrait en appeler à tout le corps enseignant, à une éthique professionnelle de grande rigueur.

    Qu'il soit instauré une politique d'anti-corruption préventive et de prise de conscience de l'importance des questions comme l'éthique professionnelle.

    Il faudrait veiller à ce qu'aux niveaux primaire et secondaire, l'enseignement soit très efficace en vue produire des candidats à l'université de haute quali.

    o Aux autorités académiques :

    Qu'ils développent une culture administrative et corporatiste propice qui ne génère pas des craintes et qui ne dissuade pas toute dénonciation par les éléments intègres ou désireux d'appliquer le règlement académique avec rigueur.

    Qu'ils persévèrent avec le système du test avant l'admission à l'université afin que ne soit étudiant que la personne à la hauteur de franchir cette étape avec succès.

    o Aux enseignants :

    60

    Qu'ils soient tels que, les notions d'éthique professionnelle leur soient toujours présentes à l'esprit dans l'accomplissement de leur mission et l'exécution de leur tâche.

    Qu'ils évitent de faire de leur tâche, un pouvoir.

    Qu'ils développent la culture du refus des cadeaux et dons lorsqu'ils sont en exécution de leur métier.

    o Aux étudiants :

    Il faudrait qu'ils prennent conscience de leurs présences à l'universi, en ce sens qu'ils y sont formés en porteurs de solutions aux nombreux problèmes qui se posent en société et que par conséquent cette formation doit être digne de ce nom et doit se mériter.

    Qu'ils rompent avec la culture du moindre effort.

    APPRECIATION CRITIQUE

    La concrétisation et la réalisation de tout ce que nous avons émis en guise de suggestion va déboucher sur une autre réalité de la vie estudiantine à l'université de Lubumbashi : l'inexistence du « circuit » et donc de la corruption.

    61

    ANNEXE 1 : questionnaire adressé aux enseignants

    1) Le « circuit » quand on en parle à l'université de Lubumbashi, savez-vous ce que c'est ?

    . Non

    C

    A. Oui

    B

    . Indécis

    2) Existe-t-il réellement à l'UNILU ? A. Oui

    . Non

    C

    B

    . Indécis

    3) Peut-il être considéré comme une antivaleur ? A. Oui

    . Non

    C

    B

    . Indécis

    4) La plupart des auditoires de l'UNILU, vous les trouvez : A. Peuplés

    B . Surpeuplés

    D

    C . Moins peuplés

    . Suffisamment peuplés

    5) Le nombre élevé d'étudiants que peut compter un auditoire, est-il à considérer comme un catalyseur du « circuit » ?

    . Non

    A. Oui

    B

    6) Les étudiants admis à l'UNILU ces dernières années, vous les trouvez :

    A. Performants

    B . Très performants

    D

    C . Moins performants . Assez performants

    62

    7) La qualité de certains étudiants admis à l'UNILU peut-elle être considérée comme un facteur expliquant également le «circuit » ?

    . Non

    C

    A. Oui

    B

    . indécis

    8) votre salaire, vous le trouvez : A. très suffisant

    B . suffisant

    C . moins suffisant

    D

    . insuffisant

    E

    . indécis

    9) la mauvaise gouvernance est à l'essence du « circuit ». cette affirmation est :

    A. correcte

    B . non correcte

    C . indécis

    63

    ANNEXE 2 : questionnaire destiné aux étudiants

    Le circuit à l'université de Lubumbashi :

    1) savez-vous ce que c'est ? A. oui

    . non

    C

    B

    . indécis

    2) est-ce une corruption ? A. oui

    . non

    C

    B

    . indécis

    3) a-t-il de l'ampleur dans votre monde d'étudiants ? A. oui

    . non

    C

    B

    . indécis

    4) l'avez-vous déjà pratiqué ? A. oui

    . non

    C

    B

    . indécis

    5) ses transactions sont souvent faites hors de l'université : A. vrai

    . faux

    C

    B

    . indécis

    6) est-il une antivaleur ? A. oui

    . non

    C

    B

    . indécis

    7) s'il est une antivaleur, la faute est : A. aux enseignants

    B . aux étudiants

    D

    C . partagée . indécis

    E.

    64

    8) le pourcentage avec lequel vous aviez obtenu votre diplôme d'Etat, se situe entre :

    . 56% et 60%

    C

    A. 50% et 55%

    B

    . 61% et 65%

    D . 66% et 75%

    E . 76% et plus

    9) Les conditions dans lesquelles vous étudiez, vous les trouvez : A. Bonnes

    B . Assez bonnes

    C . Mauvaises

    D

    . Moins bonnes

    10) Pensez-vous que la mauvaise gouvernance soit l'origine même du circuit ?

    . Non

    C

    A. Oui

    B

    . indécis

    65

    BIBLIOGRAPHIE

    DICTIONNAIRES

    1. ROBERT DE POCHE 2008, éd. Mise à jour, Novembre 2007.

    2. DICOS ENCARTA, MICROSOFT ENCARTA 2009.

    NOTE DE COURS

    3. MPUNGU MULENDA, cours des méthodes de recherche en

    communication, (inédit), UNILU, Lubumbashi, 2010.

    OUVRAGES

    4 . DE VILLERS, G., phénomènes informels et dynamiques culturelles

    en Afrique, l'Harmattan, Bruxelles, 1996.

    5. GAMELA, O.N., « quelle politique économique pour l'Etat Zaïrois? », dans quelle économie pour le Zaïre ? Actes du IXe séminaire scientifique, Kinshasa, FACAKIN, 1996.

    6. HALLAK, J, et M. POISSON, Ecoles corrompues, universités corrompues : que faire ?, éd. IIEP-UNESCO, Paris, 2009.

    7. MARION, G., Elaboration et expérimentation d'un outil visuel pour la gestion des aspects informels d'une organisation, département de SIMQ, faculté d'administration, université de Sherbrooke, 2005.

    8. MBAYA MUDIMBA et STREIFFELER, F., secteur informel au Congo-Kinshasa. Stratégies pour un développement endogène., éd. Universitaires africaines, Kinshasa, 1999.

    9. MUCCHIELLI, A., l'art d'influencer, éd. Armand Colin, Paris, 2000.

    10. Idem, communication interne, éd. Armand Colin, Paris, 2004.

    11. Idem, études des communications : nouvelles approches. éd. Armand Colin, Paris, 2006.

    12. Plan stratégique pour la réhabilitation et la revitalisation des universités de la RDC., PUK, 2006.

    SITES INTERNET

    13.

    66

    WWW.UNILU.AC.CD

    14. WWW.WIKIPEDIA.FR

    15. WWW.WIKIPEDIA.ORG

    67

    TABLE DES MATIERES

    ~PIQfrAPHE. I

    ~~~~~~~~ II

    A~~~T-P~OPO$ III

    INTRODUCTION 1

    0.1. PRESENTATION ET INTERET DU SUJET 1

    0.2. ETAT DE LA QUESTION 3

    0.3. PROBLEMATIQUE 4

    0.4. HYPOTHESE 4

    0.5. METHODES ET TECHNIQUES 5

    a) Méthodes 6

    b) Techniques 6

    0.6. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE 7

    0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL 7

    CHAP I : CADRE CONCEPTUEL ET CADRE THEORIQUE DU TRAVAIL 9

    I.1. CADRE CONCEPTUEL 9

    I.1.1. DEFINITION ET EXPLICATION DES CONCEPTS CLES 9

    I.1.2. FACTEURS SUSCEPTIBLES D'EXPLIQUER LA GENESE ET L'EXISTENCE DU

    CIRCUIT A L'UNILU 16

    I.1.3. LES CAUSES ET LES FORMES DE LA CORRUPTION 21

    I.2. CADRE THEORIQUE. 23

    a) Le contexte des normes et règles collectivement partagées : 24

    b) Le contexte des enjeux, des intentions et des projets des acteurs en présence : 25

    c) Le contexte des positionnements : 26

    d) Le contexte de la qualité des relations (le contexte relationnel) : 27

    e) Le contexte spatial : 28

    f) Le contexte temporel : 28

    g) Le contexte physique et sensoriel : 29

    CONCLUSION PARTIELLE 31

    CHAPITRE II : CADRE CONTEXTUEL 32

    II.1. PRESENTATION DE L'UNIVERSITE DE LUBUMBASHI 32

    II.1.1. LOCALISATION 32

    II.1.2. BREF HISTORIQUE 32

    68

    II.1.3. MISSIONS DE L'UNIVERSITE DE LUBUMBASHI 33

    II.1.3. FONCTIONNEMENT DE L'UNIVERSITE DE LUBUMBASHI 34

    II.2. SYSTEME EDUCATIF CONGOLAIS 38

    II.2.1. APERCU HISTORIQUE 38

    II.2.2. NIVEAUX D'ENSEIGNEMENT 39

    CONCLUSION PARTIELLE 40

    CHAPITRE III : INVESTIGATION SUR TERRAIN, COLLECTE DES DONNEES ET

    INTERPRETATION DES RESULTATS 41

    III.1. PRESENTATION DU TERRAIN 41

    III.2. REPARTITION ACTUELLE DE LA FACULTE DES LETTRES 43

    III.3. POPULATION ET ECHANTILLON 43

    III.3.1. POPULATION 43

    III.3.2. ECHANTILLON 43

    III.4. METHODE ET TECHNIQUE 44

    III.4.1. METHODE 44

    III.4.2. TECHNIQUE 44

    III.5. INTERPRETATION DES RESULTATS 44

    III.5.1. DEPOUILLEMENT DU QUESTIONNAIRE 44

    CONCLUSION PARTIELLE 56

    CONCLUSION GENERALE 57

    RECOMMANDATIONS 59

    o A l'Etat congolais : 59

    o Au ministère de l'éducation : 59

    o Aux autorités académiques : 59

    o Aux enseignants : 59

    o Aux étudiants : 60

    APPRECIATION CRITIQUE 60

    ANNEXE 1 : questionnaire adressé aux enseignants 61

    ANNEXE 2 : questionnaire destiné aux étudiants 63

    BIBLIOGRAPHIE 65

    TABLE DES MATIERES 67






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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo