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Les commémorations du 11 novembre en Belgique francophone pendant l'entre-deux-guerres. Les cas de Bruxelles, Liège et Mons

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par Emeline WYNANTS
Université de Liège - Master en histoire 2012
  

Disponible en mode multipage

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Figure 1 : Carte postale, non datée, in Archives de la ville de Bruxelles, Archives Privées 915 : Marcelle Lebouille (dossier documentaire constitué à l'occasion du 25ème anniversaire du décès d'Adolphe Max).

Remerciements

Voici venu le moment d'exprimer notre gratitude envers ceux qui, de près ou de loin, nous ont aidée et soutenue. Nous tenons aÌ remercier chaleureusement Monsieur Philippe Raxhon qui a accepteì la direction de ce projet : son expérience, ses critiques et suggestions, ainsi que la liberté bienveillante qu'il nous a laissée, ont été d'un apport précieux. Nous remercions également les membres de notre jury, Catherine Lanneau et Laurence Van Ypersele, pour leur lecture attentive.

Un merci particulier à Edith Liénard, sans qui nous n'aurions jamais appris à apprécier l'Histoire.

Nos pensées les plus vives à Bénédicte Wynants pour sa relecture et bons conseils, à David Vinamont, Laetitia Raskin, et Flore Duchesne pour leur soutien indéfectible. Une palme d'or à Steve Collin, présent chaque jour de ce processus, qui a su nous calmer et nous supporter. Un merci particulier à notre maman, Ariane Dupont, présente dans chaque moment de doute.

Ce travail n'aurait pu aboutir sans l'aide de nombreuses personnes. Que nous pardonnent celles que nous oublions ici, mais nous adressons une pensée particulière aÌ Madame Sandrina Paris, documentaliste de la bibliothèque universitaire de la Défense, à l'adjudant Xavier Van Tilborg, à Janssens Gustaaf, archiviste du Palais Royal, à Niebes Pierre-Jean, Premier Assistant aux Archives de l'Etat à Mons, à Sibille Benoît, chef du Protocole, à Jean-Claude Lebrun des Archives au Musée Royal de l'Armée, à Bourdon Yves, spécialiste dans les matières militaire qui se rapportent aux deux guerres mondiales dans la région de Mons, à Faehres André de la Maison de la Mémoire de Mons.

Nous dédions ce travail à la mémoire du poseur de lignes, Joseph Dewit (1884-1951), notre arrière-arrière grand-père, blessé d'un éclat d'obus.

« Pour la génération perdue, on a créé un ensemble parfaitement tragique : unité de temps, le 11 novembre ; unité de lieu, le monument aux morts ; unité d'action, la cérémonie commémorative. À la onzième heure, du onzième jour, du onzième mois, de la cinquième année de guerre, les armes se sont tues, laissant le champ aux larmes. »

Stéphane AUDOIN-ROUZEAU, Annette BECKER, 14-18, retrouver la Guerre, Gallimard, 2000, p. 249.

Remerciements 2

Table des illustrations. 7

Introduction. 8

0.1 Le choix du sujet. 8

0.2 Le contexte historique. 9

0.3. La problématique. 15

0.4. Les sources. 16

0.5. Méthodologie. 19

0.6. Historiographie. 20

0.7. Plan du mémoire. 23

Une commémoration : pour quoi ? Pour qui ? 25

1.1 Se souvenir, être reconnaissant et commémorer. 25

1.1.1 Se souvenir. 25

1.1.2 Etre reconnaissant. 27

1.1.3. Commémorer. 28

1.2 La notion de « Devoir de mémoire ». 30

1.3 Une question de vocabulaire. 32

1.3.1 La Mort, le Deuil et la Souffrance. 32

1.3.2 Le Sacrifice. 34

1.3.3 Le Héros. 34

1.4 Les formes de la commémoration. 36

1.5 La mise en valeur d'un groupe social. 39

1.6 L'importance de la commémoration dans l'identité nationale. 40

1.7 De la première commémoration au rituel. 41

Les commémorations du 11 novembre. 43

2.1 De la difficulté du choix d'une date. 43

2.2 Les cérémonies en général. 52

2.2.1 La Toussaint : La commémoration traditionnelle du souvenir des morts 52

2.2.2. L'anniversaire de l'Armistice. 58

2.2.2.1 L'ère officieuse des commémorations : 1919- 1921 68

2.2.2.2 La première phase de l'ère officielle : 1922-1932. 72

2.2.2.2.1. Le rituel. 72

2.2.2.2.2. Les participants et organisateurs. 74

2.2.2.2.3. Les enjeux de la commémoration. 76

2.2.2.3. La seconde phase de l'ère officielle : 1933-1939. 85

2.3 1919 ou l'an zéro de la commémoration. 92

2.4 1922 et le choix du soldat inconnu. 96

2.4.1 Le concept de Soldat Inconnu. 96

2.4.2 L'idée de Soldat Inconnu belge. 98

2.4.3 Le choix de l'inconnu 106

2.4.3.1 L'exemple français. 106

2.4.3.2 Le choix de l'Inconnu Belge 106

2.4.3.3 La translation du corps du Soldat Inconnu. 109

2.4.3.4 La première cérémonie d'hommage au Soldat Inconnu belge. 111

2.4.4. Conclusion 115

2.5 1924 et l'allumage de la flamme du souvenir. 119

2.5.1. Une idée française. 120

2.5.2 La flamme du souvenir belge. 121

2.5.2.1 La symbolique de la Flamme. 125

2.6 Le dixième anniversaire et le vingtième anniversaire. 127

2.7 Le relais sacré. 133

2.8 1930 et le centenaire belge. 139

2.9 Liège et Mons. 142

2.9.1 Les batailles de Liège : du 4 au 16 août 1914. 142

2.9.2 Les batailles de Mons : 20-24 août 1914 et 11 novembre 1918. 145

2.9.2.1 20-24 août 1914. 145

2.9.2.2 11 novembre 1918. 147

2.9.3 Les commémorations. 148

2.9.3.1 A Liège. 148

2.9.3.1.1 Le dixième anniversaire de l'Armistice. 153

2.9.3.1.2. Deux incidents fascistes : 1928 et 1936 154

2.9.3.1.2.1 1928, l'incident des chemises noires. 154

2.9.3.1.2.2 1936, l'incident rexiste. 156

2.9.3.2 A Mons. 158

2.9.3.2.1 Les Particularités montoises. 162

2.9.3.2.1.1 Le pèlerinage des « Old Contemptibles ». 162

2.9.3.2.1.2 La retraite militaire 165

2.9.3.2.1.3 Deux années particulières pour Mons : 1923 et 1935. 166

2.9.3.2.1.3.1 1923 et l'inauguration du monument dit à La Bascule 166

2.9.3.2.1.3.2 1935 et le souvenir britannique. 171

2.9.4. Conclusion sur les commémorations de Liège et Mons. 173

Conclusion. 175

Annexe n°1: Listes des lois prises en faveur des Anciens combattants. 181

Annexe n°2 : Plan du square de la Colonne de Congrès. 199

Bibliographie. 202

Table des illustrations.

Figure 1 : Carte postale, non datée, in Archives de la ville de Bruxelles, Archives Privées 915 : Marcelle Lebouille (dossier documentaire constitué à l'occasion du 25ème anniversaire du décès d'Adolphe Max). 1

Figure 2 La Dernière Heure, 3 novembre 1919, p.1. 55

Figure 3 Parcours des cérémonies de la Toussaint, à Bruxelles. 57

Figure 4 La Nation Belge, 1er novembre 1926, p.1. 77

Figure 5 La Nation Belge, 4 novembre 1924, p.2. 83

Figure 6 La Voix du Peuple, 11 novembre 1939, p.1. 89

Figure 7 La Défense Wallonne, 11 novembre 1939, p.1. 90

Figure 8 La Nation Belge, 11 novembre 1922, p.2 107

Figure 9 La Nation Belge, 12 novembre 1922, p.2. 110

Figure 10 La Nation Belge, 12 novembre 1922, p.1. 112

Figure 11 Le Soir, 4 novembre 1924, p.1. 119

Figure 12 La Nation Belge, 4 novembre 1924, p.4. 124

Figure 13 La Nation Belge, 12 novembre 1931, p.2. 138

Figure 14 Carte extraite de: Le rôle des forts en province de Liège 1914-1918, 1940-1945, Liège, Bibliothèque Chrioux-Croisiers, 1989, p. 6. Annotation par nos soins avec la date de la reddition des forts. 143

Figure 15 ASCOLI D., The Mons star. The British Expeditionary Force 1914, Edinburgh, Birlinn, 1981, p. 45. 146

Figure 16 Parcours pour les cérémonies liégeoises. 150

Figure 17 Parcours pour les cérémonies montoises. 160

Figure 18 ASCOLI D., The Mons star. The British Expeditionary Force 1914, Edinburgh, Birlinn, 1981, p. IX 164

Figure 19 La Province, 10-11 novembre 1923, p.2. 167

Figure 20 Le monument du carrefour dit de la Bascule, Mons 2013 168

Introduction.

0.1 Le choix du sujet.

Pour le choix du sujet, plusieurs orientations s'imposaient à nous. La plupart concernait la période de l'entre-deux-guerres. La lecture de Questions d'histoire contemporaine - Conflits, mémoires et identité sous la direction de Laurence Van Ypersele1(*) nous a renforcée dans notre choix. Cet ouvrage aborde divers sujets : l'héroïsation et l'identité collective2(*), la problématique de la mémoire et de sa transmission nous ayant particulièrement attirée. Suite à une conversation avec Monsieur Raxhon, un travail sur les commémorations du 11 novembre dans l'entre-deux-guerres en Belgiques'imposa à nous très naturellement. En effet, ce sujet a l'avantage de correspondre à une période plus que riche et intéressante pour la Belgique. De plus, aborder les commémorations nous permetde nous tourner vers unsecteur de l'historiographie que nous avons rarement eu l'occasion d'explorer. Ajoutons ensuite que le cadre chronologique de l'entre-deux-guerres est délimité strictement : 1919-1939 : 1919 puisqu'il s'agit du premier anniversaire et 1939 comme dernière célébration avant la Seconde Guerre Mondiale et une nouvelle occupation allemande qui ne permettait sans doute pas que l'on célèbre sa défaite de 19183(*). Au cours de nos recherches préparatoires, et devant l'étendue des titres belges (les journaux se révélant être nos sources premières), il nous a paru nécessaire de délimiter le cadre géographique. Dans un premier temps, nous avions pensé nous concentrer sur les manifestations nationales organisées à Bruxelles. Mais, après des dépouillements plus poussés, nous avons pu remarquer que des manifestations importantes avaient eu lieu à Liège et Mons. Nous expliquerons dans la suite de ce travail les raisons qui ont poussé les contemporains à agir de la sorte.

Un autre argument est que l'historiographie de l'acte mémoriel lié au 11 novembre en Belgique4(*), est maigre. Ceci nous permet d'espérer réaliser une recherche et une étude enrichissante pour l'histoire de la mémoire de la Première Guerre Mondiale dans l'entre-deux-guerres. Par ailleurs, notre prospection dans le passé s'insère dans un phénomène plus vaste qu'est le prochain centenaire de la Première Guerre Mondiale5(*). Ce centenaire apporte un foisonnement de réflexions, articles, ouvrages spécialisés sur la guerre et l'après-guerre qui ont énormément nourri nos réflexions. Enfin, cette recherche abordera d'autres questions intéressantes comme: voir comment, pourquoi et autour de quels valeurs, faits, ... une nation entière se fédère ou non pour reconnaître, valoriser ses combattants et certains de ses civils.

Avant de commencer les dépouillements bibliographiques précis sur notre sujet, nous avons lu deux ouvrages que nous considérons comme primordiaux : STÉPHANY Pierre, Les années 20 et 30. La Belgique entre les deux guerres pour ce qui concerne l'atmosphère de notre période6(*), ainsi que DE SCHAEPDRIJVER Sophie, La Belgique et la première guerre mondiale, pour avoir une bonne idée du contexte historique.7(*)Il nous semble important de restituer les faits saillants de la Grande Guerre ainsi que les changements politiques, socioculturels,... qui ont eu lieu en Belgique durant les vingt années qui nous occupent.8(*)

0.2 Le contexte historique.

Le début du vingtième siècle est marqué par une multitude de crises internationales telles que les mouvements nationalistes en Autriche-Hongrie, la guerre entre la ligue balkanique et l'empire ottoman ou encore les crises marocaines de 1905 et 1911. Tout ceci exacerbe les tensions jusqu'à l'assassinat de François Ferdinand à Sarajevo en 1914, qui mène au déclenchement de la guerre via le jeu des alliances.

Après cet attentat, l'Europe, d'abord, puis le monde vont être plongées dans une guerre qui durera quatre ans. Le monde scientifique s'accorde sur le fait que cette guerre est d'un genre nouveau, dans le sens où d'une guerre de mouvement, les acteurs passent dès 1915 à une guerre de position dans les tranchées de l'Yser. La différence fondamentale entre ces deux « façons de faire la guerre » est la mobilité des troupes en présence. En effet, la guerre de mouvement mise sur la rapidité des déplacements pour remporter la victoire alors que la guerre de position consiste à attaquer depuis un point fixe fortifié.Entre août et décembre 1914, l'Allemagne entreprend plusieurs offensives et pénètre le sol de la Belgique et le nord-est de la France mais très vite le front se stabilise dans cette région alors qu'à l'Est l'Allemagne repousse la Russiedans ses terres. Entre 1915 et 1917, le conflit se transforme en guerre de position : le front se stabilise, chaque armée prenant position. Cependant, certaines offensives auront quand même lieu comme la bataille de Verdun en 1916, pour tenter de percer le front. La guerre de mouvement reprend en 19179(*) avec l'arrivée des Américains qui grâce à de nouvelles offensives, permettent aux Alliés de remporter la guerre.10(*)

Notons, dès à présent, la grande singularité de la Belgique dans ce conflit : contrairement aux autres belligérants, la quasi-totalité de son territoire est occupé par l'Allemagne. Le 4 août 1914, la Belgique est envahie par l'armée allemande selon la stratégie dite du plan Schlieffen : défaire rapidement la France pour pouvoir se retourner vers la Russie.11(*) Un des principes sur lesquels reposait la réussite du plan est donc la rapidité d'exécution mais la petite armée belge, aidée de la France et de la Grande- Bretagne majoritairement, ralentit l'armée allemande. Si bien, que les fronts se stabilisèrent autour de la Marne et de l'Yser.12(*)

Au niveau politique, la fin du mois d'août 1914, l'Allemagne a installé un nouveau pouvoir (le gouvernement belge étant réfugié au Havre) et le pays est donc administré par le Feld Marechal13(*) Von der Goltz puis, dès le 28 septembre, par le baron Von Bissing. Cette administration allemande  laisse subsister certaines institutions belges à côté d'organismes nouveaux entièrement allemands. Pendant quatre années, la Belgique vivra sous la terreur allemande qui supprime toutes les libertés chères à la Belgique comme la liberté de presse. Plus encore, les conditions économiques et de ravitaillement deviennent rapidement problématiques : chaque mois les provinces sont contraintes de payer d'énormes contributions et, les réquisitions au profit de l'Allemagne laissent peu de vivres et de matières premières à la disposition de la population locale. Lors de l'hiver 1916-1917, les réquisitions pour le travail commencent ainsi que les déportations (elles sont estimées à 60 000 départs d'ouvriers). Durant toute cette période, l'Allemagne s'emploie à accentuer le problème linguistique via sa Flamenpolitik. Cette politique visait à séparer administrativement la Wallonie et la Flandre afin de rendre le pays plus inoffensif. C'est dans cette démarche que s'inscrivent la première flamandisation de l'université de Gand ainsi que la création du Conseil de Flandre. 14(*)

Cette guerre est aussi d'un genre nouveau par sa mobilisation générale15(*) : mobilisation de nouvelle main d'oeuvre comme celle des femmes qui sont appelées à remplacer les hommes partis au front, mobilisation industrielle, économique et culturelle.16(*) Cette dernière mobilisation est probablement l'une des plus importantes car elle est chargée de convaincre, de rassurer l'opinion publique. Toute la population est touchée par cette guerre.

Quand, le 11 novembre 1918, l'Armistice fut signé, l'heure était au bilan, à la reconstruction, à la mise en valeur du sacrifice et des personnes qui se sont sacrifiées. Cette volonté est très forte à la sortie de guerre mais nous avons également pu constater qu'elle reste dominante durant tout l'entre-deux-guerres. Au niveau humain, dix millions de morts sont à déplorer ainsi que des millions de blessés qui ne guériront jamais entièrement. Le bilan matériel est lui aussi colossal, laissant dans les zones de combats des villes complètement dévastées. Les premières préoccupations des différents gouvernements seront la remise sur pied du pays en passant par la modernisation des installations industrielles et de l'agriculture. Les premières années de la sortie de guerre se passèrent, comme durant la guerre, sous le signe de l'Union Sacrée car, aux vues de la situation dans laquelle se trouvait le pays suite à la guerre, les craintes des dirigeants au sujet d'une révolution sociale redoublent.17(*) Notons que la sortie de guerre s'accompagne cependant d'un conflit linguistique pour la Belgique.

Au sens strict de la définition du terme armistice, nous pouvons dire que la paix est totalement revenue grâce au traité de Versailles du 28 juin 1919 bien qu'entre ces deux dates aucune attaque n'est engagée et la reconstruction de chaque pays commence. Le texte de l'Armistice contient les prémices de celui du traité de Versailles en prévoyant un changement de régime en Allemagne, des compensations pour les dommages causés à la population civile, le retrait des troupes de France, de Belgique et de la rive gauche du Rhin ; l'occupation par les Alliés de têtes de pont sur la rive droite du fleuve ainsi que la livraison de l'armement, du matériel roulant et de la flotte de guerre en contrepartie de la fin du blocus de l'Allemagne. Le traité de paix, lui, ajoute la création de la Société des Nations dont les objectifs sont le désarmement, la prévention des guerres au travers du principe de sécurité collective, la résolution des conflits par la négociation et l'amélioration globale de la qualité de vie.Le traité comprend également des clauses territoriales comme la restitution de l'Alsace-Loraine à la France ou la création de nouveaux pays tels que la Yougoslavie. Les clauses militaires reprennent pour l'essentiel les conditions d'armistice : la réduction des armements et des effectifs, la démilitarisation de la rive gauche du Rhin,... Dans les grosses lignes, les clauses économiques posèrent plus de problèmes au Comité du Traité de Versailles tant les opinions divergeaient : la Grande-Bretagne plaidait en faveur de l'indulgence alors que la France criait « Vengeance ». Au final, le traité retient qu'en tant que responsable du déclenchement de la guerre, l'Allemagne était condamnée à payer le montant des dommages subis par les Alliés. Pour ce qui est de la Belgique, ce traité lui offre un mandat sur le Rwanda et le Burundi, les cantons de l'Est ainsi que son entière souveraineté, c'est-à-dire qu'elle n'est plus obligatoirement neutre. 18(*)

L'entre-deux-guerres est une période riche en évènements et en changements. Notre but, ici, n'est donc pas de l'expliciter en détails mais bien d'inscrire notre travail dans un contexte plus large. Nous revenons brièvement sur celui-ci en donnant les caractéristiques principales de cette période.La période d'entre-deux-guerres n'est évidemment pas monolithique. La première décennie s'ouvre sur un climat international très tendu et il faut attendre le tournant des Accords de Locarno (1925-1926) pour que s'amorce, en Europe, une période de détente. La seconde décennie est, quant à elle, dominée par les effets de la crise économique et les replis nationalistes.

Au lendemain de la guerre, le Premier Ministre du gouvernement du Havre démissionne. A Lophem, le Roi et ses conseillers, soucieux de prolonger l'Union sacrée, décident de poursuivre dans cette voie en intégrant les socialistes au nouveau gouvernement. Ce système de Lophem installe en Belgique le système pluripartite dans le cadre de gouvernement de coalition, système que nous connaissons encore de nos jours.19(*) C'est également lors de cette entrevue de Lophem que le suffrage universel pur et simple est imposé par Albert 1er. Toutefois, l'union sacrée périclite très rapidement - il n'en est déjà plus question lors du scrutin du 20 novembre 1921-mais laisse quand même le temps au gouvernement de voter plusieurs lois sociales capitales telles que la journée des huit heures, la loi Vandervelde sur l'ivresse publique et la semaine des six jours.20(*) Dès ce moment, la Belgique entre dans une longue phase d'instabilité politique : entre 1921 et 1934, sept gouvernements se succèdent. Jusqu'en 1924-1925, l'instabilité politique se conjugue avec une instabilité économique qui pousse le gouvernement à prendre nombre de mesures anti-inflatoires. En parallèle, les questions de l'armée et des langues entrainent elles aussi la chute de plusieurs gouvernements : réductions du service militaire, des effectifs de l'armée ou flamandisation de l'Université de Gand, les décisions politiques sont souvent l'occasion de grandes manifestations populaires durant toute la période de l'entre-deux-guerres. 21(*)

Entre 1927 et 1931, le pays connaît une période d'expansion économique. Ce contexte économique favorable permet aux différents gouvernements d'entreprendre de grands travaux publics tels que ceux de l'écluse du Kruisschans à Anvers, le port maritime de Gand ou le canal Albert. Toutefois, dès 1932, les effets du krach de Wall Street se font sentir. Le choc est d'autant plus dur que le franc avait été stabilisé en 1926

En 1934, le roi Albert Ier décède inopinément et son fils Léopold III lui succède. Mais l'instabilité ministérielle et les divisions nationales s'aggravent, suscitant l'apparition, dans une partie de l'opinion publique, d'un courant de pensée politique autoritaire prônant un ordre fort. C'est le moment de l'émergence de partis fascistes avec la flambée rexiste de 1936-1937 autour de Léon Degrelle et le VNV flamand de Staf de Clercq. Cependant dès mars 1935, un gouvernement dit « de renaissance nationale » obtient la confiance des chambres. Ses première mesures concernent le milieu monétaire : en sauvant le franc, il redonne du travail à la population. 22(*)

Malgré ce redressement en un an, la crise économique laisse des séquelles politiques en favorisant notamment les partis extrémistes tels que le Parti communiste. C'est dans ce contexte de mécontentement général que de tels partis ont pu gagner du terrain. S'ajoute à cela l'instabilité internationale due à la montée des pouvoirs totalitaires, aux guerres telle que la Manchourie ou l'Ethiopie. C'est pourquoi, le 14 octobre 1936, le Roiplaide pour un retour à la neutralité, affirmant refuser toute coopération avec les états-majors alliés, alors même que la menace hitlérienne s'affirme aux frontières.23(*)

Après ce bref aperçu, nous voyons bien que les commémorations de l'Armistice s'inscrivent dans un contexte houleux et délicat, emprunt de sentiments divers qui transparaitront dans les célébrations.

0.3. La problématique.

La première question que nous nous sommes posée était de savoir avec exactitude ce que l'on entendait par « armistice ». Selon la définition du Petit Robert, un armistice est une convention signée par plusieurs gouvernements mettant fin à des hostilités entre armées en temps de guerre24(*). Conclu pour 36 jours et régulièrement renouvelé, l'Armistice impose aux Allemands de livrer l'essentiel de leur armement, aviation et flotte de guerre, ainsi que de quitter sous trente jours la rive gauche du Rhin et trois têtes-de-ponts de la rive droite: Coblence, Cologne et Mayence. Les combats ne reprendront pas après le 11 novembre 1918 et la paix est réelle le 28 juin 1919 à l'occasion de la signature du traité de paix.De prime abord, nous voyons bien que l'on ne célèbre pas une victoire à proprement parler mais bien la fin des hostilités, des sentiments qui en ont découlé tels que la peur.

Notre travail concernant la Belgique, nous nous référons à l'Armistice du 11 novembre. Il convient, cependant,de ne pas oublier qu'il y eut quatre autres armistices avant celui qui nous préoccupe ici. Il y a tout d'abord le traité de Brest-Litovsk du 15 décembre 1917 entre l'Allemagne et la Russie. Le second est signé, à Thessalonique, le 29 septembre 1918 entre les Alliés et la Bulgarie ce qui met fin aux hostilités sur le front oriental. Le troisième est l'armistice de Moudros entre les Alliés et l'Empire ottoman, il est signé le 30 octobre 1918. Le dernier est celui de Padoue du 3 novembre 1918, entre l'Italie et l'Autriche-Hongrie.25(*)

La célébration de la victoire ne fut pas toujours joyeuse. Au cours de nos recherches, nous avons pu établir une chronologie de ces commémorations. 1918-1924 consacre l'exaltation des « morts pour la Patrie » et la condamnation des « traîtres à la Patrie ». Au cours de cette première période, l'Etat décide d'officialiser la reconnaissance nationale en instituant le 11 novembre comme jour férié. La période de 1924 à 1932 permet d'instaurer le rituel de la cérémonie avec notamment l'apparition du Soldat Inconnu ou du Relais Sacré. Enfin, 1933-1939 est une période différente par son contexte. Les effets du Krach de Wall Street se font sentir, les querelles linguistiques sont de plus en plus présentes, la guerre civile espagnole a éclaté, l'Italie et l'Allemagne se font de plus en plus menaçantes,... Tant de raisons qui poussent le peuple belge à se rappeler avec encore plus de ferveur les sacrifices consentis pour une guerre qu'il ne veut plus revivre.

La problématique des commémorations nous offre ainsi une panoplie de points d'intérêt comme celui de l'évolution du sentiment patriotique, du pacifisme, de la montée du fascisme, du nazisme,... Outre ces divers points, les différentes formes de célébrations permettent de voir les enjeux liés à la mémoire, ses manipulations, ses mainmises.

Le corps de notre travail tentera de répondre à diverses questions :

1. Qu'est-ce qu'une commémoration ? Quels sont ses objectifs?

2. Quels étaient les sentiments de la population face à ces commémorations ? Pouvons-nous étendre la notion de « devoir de mémoire » aux pratiques commémoratives de l'entre-deux-guerres ?

3. Comment se sont-elles déroulées?Pouvons-nous parler de ritualisation ? Quand la ritualisation apparait-elle ?

4. Outre ces commémorations, qu'a fait la Belgique pour ses anciens combattants ?

5. Le contexte national et international tend-il à prendre plus d'importance que le 11 novembre ? Il s'agira pour cette question d'analyser la place des commémorations dans la presse par rapport aux autres évènements du mois de novembre.

6. Quels étaient alors les personnages marquants lors de ces commémorations?

7. Pourquoi les villes de Liège et de Mons sont-elles mises en avant ?

0.4. Les sources.

En ce qui concerne les sources, la première et majeuresource que nous utiliserons est la presse belge. A la vue du nombre impressionnant de titres pour la Belgique, nous avons réalisé unesélection avec l'accord de notre promoteur, et suite à une discussion avec Madame Catherine Lanneau, notre lectrice. Il existe une logique sous-jacente derrière cette liste : chaque titre (parfois deux ou trois pour couvrir la période) représente une tendance politique ou une région. A titre de comparaison, nous avons fait une brève incursion dans la presse néerlandophone. Au final, nous avons dépouillé dix-neuf titres entre 1919 et 1939 sur la période commençant le 1e novembre et s'achevant le 15 novembre.

Parallèlement aux journaux, nous nous sommes focalisée sur les publications officielles telles que Le Moniteur Belge26(*), Les Annales Parlementaires, Les Procès Verbaux des Conseils des Ministres,... afin de tenter de percevoir l'opinion officielle, politique ainsi que les mesures prises en faveur soit de l'évènement soit des acteurs de celui-ci. Nous avons, bien entendu, consulté des centres et des fonds d'archives. Pensant trouver des informations aux Archives Générales du Royaume27(*), nous avons consulté le Guide des sources de la Première Guerre Mondiale en Belgique28(*). Malheureusement, cet ouvrage ne nous a pas permis de trouver des renseignements concernant notre sujet.Comme un membre de la famille royale est chaque fois présent lors des cérémonies, nous avons pris contact avec les Archives du Palais Royal29(*) où nous avons pu consulter les Archives du Département du Grand Maréchal (époque Albert I) et les Archives du Département du Grand Maréchal (époque Léopold III) qui contiennent quelques dossiers concernant la cérémonie du 11 novembre. Notre sujet étant en relation avec le monde militaire, nous nous sommes rendue au Musée royal de l'armée30(*) afin d'y consulter le fonds numéro 42 : Ministère de la Défense nationale service du personnel militaire et du recrutement dont une partie concerne la participation de l'armée aux manifestations patriotiques dans la période qui nous occupe, ainsi que la boite 81131(*) des Archives dites de Moscou. Nous avons également contacté la documentaliste générale de l'Armée qui nous a dirigée vers divers services32(*) qui ne nous ont pas permis d'obtenir de plus amples informations. Nous avons tenté de retrouver les archives du Comité de la Flamme ainsi que celles de la Ligue du Souvenir mais cela s'est révélé vain pour la période de l'entre-deux-guerres33(*). Nous avions voulu consulter les archives de la sûreté de l'Etat pour la période concernée mais malheureusement, ces dernières ont été détruites durant la campagne de mai 1940. Nous avons également contacté la Fédération Nationale des Combattants - puisqu'elle jouait un grand rôle dans l'organisation des diverses cérémonies- mais celle-ci ne possède pas d'archives relatives à la période étudiée. Suite à une discussion avec la chargée de communication de l'Institut National des Invalides de guerre, anciens combattants et victimes de guerre, nous nous sommes tournée vers le Service du Protocole du SPF Intérieur. Ce dernier nous a transmis le seul document à sa disposition : une notice se rapportant à l'Armistice, rédigée par son ancien chef de bibliothèque. Notre recherche se focalisant sur Bruxelles, Liège et Mons, nous nous sommes rendue dans les services d'Archives de ces trois villes 34(*). Pour ce qui concerne Mons, nous nous sommes aussi reportée au fonds Licoppe35(*) qui conserve des documents sur la ville de Mons pendant la Première Guerre Mondiale. Nous avons aussi consulté le fonds Putanier36(*)ou encore le Fonds d'histoire du mouvement wallon37(*). Toutes ces sources vont nous permettre d'établir le sens contemporain qu'avaient ces commémorations.

Mais nous ne nous sommes pas arrêtée aux sources, nous avons également consulté plusieurs travaux d'historiens sur des sujets similaires. Nous avons d'ailleurs trouvé plusieurs mémoires inédits dont la lecture fut très enrichissante. Ceux-ci concernent principalement les monuments commémoratifs dans diverses régions38(*). Toutefois, ces mémoires ne relatent pas un rituel commémoratif mais décrivent, analysent des monuments qui sont partie prenante de ce rite.

Nous avons également pris comme référence des ouvrages ou articles traitant d'autres grands thèmes tels que les Anciens Combattants en Belgique39(*), le pacifisme40(*), la notion de deuil face aux morts de la Grande Guerre41(*),... Pour une vue d'ensemble des ouvrages consultés, nous renvoyons le lecteur à la partie bibliographie de ce travail.

0.5. Méthodologie.

Depuis le début de nos études, nous sommes confrontée à des travaux d'historiens qui sont tous formés selon une méthode précise : la problématique, l'heuristique, la critique, la sémantique et enfin la communication. Nous allons, donc, exposer ici notre méthode de travail.

Nous avons utilisé la presse de deux manières distinctes : d'une part, nous l'utiliserons pour rendre compte du déroulement des différentes cérémonies. Pour ce faire, nous nous sommes appuyée sur une grille de lecture : Que commémore-t-on ?,La paix ou la victoire ?, Qui commémore-t-on ?, Les soldats, les morts, les vivants ?, Qui commémore ?, La population, le gouvernement ?, Comment commémore-t-on ? Par des Discours, des cortèges, des Messes, des minutes de silence, des coups de canon,... ?, Qui est présent ?, Le Roi, les ministres,... ?, Qui prononce un discours ?, Quelle est la place des communautés religieuses ?

D'autre part, nous avons réalisé une étude de presse comprenant notamment une partie statistique. En effet, nous avons établi des graphiques représentant l'évolution de l'intérêt porté à l'événement au cours de l'entre-deux-guerres mais aussi en fonction de la tendance politique des divers journaux utilisés. Cette partie tente de montrer sur quel accent ces commémorations ont été centrées : la fête, la victoire, la mort, le deuil,... ? et surtout, nous avons essayé de mettre en évidence le poids de l'Armistice au fil du temps par rapport aux évènements contemporains. Ainsi progressivement, ces cérémonies servent de présentoir au pacifisme en accentuant le côté « atrocités de la guerre ». Nous aurons donc une étude quantitative dont les données ont été récoltées par le dépouillement des dix-neuf journaux mentionnés42(*). Systématiquement, nous avons sélectionné les articles concernant la Toussaint et le 11 novembre sur la période du premier au quinze novembre. Ces articles ont été analysés par rapport à leur place dans le journal43(*)et leur contenu.

Afin d'utiliser au mieux notre corpus de presse, nous avons lu un article intitulé : «  Comment l'historien peut-il utiliser le témoignage des journaux ? ». Ce dernier révèle la complexité d'une telle source. En effet, la multitude d'approches journalistiques rend autant de récits partiels d'un événement en cours. La crédibilité des journalistes peut être incertaine, principalement dans le cas des journaux attachés à une mouvance politique mais leurs silences peuvent être très révélateurs. C'est pourquoi la confrontation des témoignages de différents journaux est souvent un moyen de rétablir par recoupement une meilleure vérité. Toutefois, la lecture de la presse ne peut fournir à elle seule, tous les matériaux nécessaires à la transmission du passé. Il est donc nécessaire de connaître préalablement l'histoire de la période. 44(*)

0.6. Historiographie.

L'historiographie de la Grande Guerre est immense comme nous avons pu le constater. Cela s'avère très complexe de la parcourir intégralement. C'est pourquoi, nous avons dégagé les principales thématiques d'étude reliées au conflit afin de mieux en saisir l'évolution.45(*)Nous ne présentons pas ici de grands ouvrages mais bien les grandes tendances qui ont parcouru le monde historien.

Au point de vue thématique, les premières études s'intéressent surtout au déroulement des opérations militaires et à leur échec ou réussite ainsi qu'aux relations diplomatiques entre les belligérants. Suite à l'article 231du traité de Versailles, les années vingt et trente sont marquées par des ouvrages centrés sur la question de la responsabilité de la guerre.

En parallèle à ces deux tendances, nous pouvons voir que durant toute l'entre-deux-guerres, les témoignages pullulent et ce sous deux tendances distinctes : d'un côté, ceux qui insistent sur le patriotisme, le dévouement, le courage et l'abnégation des soldats,... d'un autre, ceux qui montrent les soldats perdus au milieu d'une immense misère, contraints par les généraux, souffrant de l'incompétence d'officiers supérieurs, n'ayant aucune haine pour l'ennemi...

Dès la fin des années 1960 et ce jusqu'à la fin des années 1980, les historiens commencent à s'interroger sur des thèmes plus variés. C'est pour ainsi dire, la fin des ouvrages globaux, les chercheurs privilégient un point de vue particulier comme Antoine Prost qui choisit de s'intéresser aux anciens combattants dans la société française46(*).A partir de ce moment, plusieurs auteurs considèrent que l'historiographie de la Grande Guerre se scinde en deux : les partisans de la « culture de guerre »47(*) et les partisans de l'imposition de la guerre, c'est-à-dire que la position selon laquelle les soldats n'ont pas eu d'autre choix. C'est aussi le moment de l'élaboration du concept de brutalisation par George Mosse. Ce concept de « brutalisation » fait référence à une guerre de type nouveau, d'une violence inconnue jusqu'alors, qui a transformé en brutes ceux qui y ont participé. 48(*)

Dans les années 1990, nous assistons à un renouveau historiographique dû notamment à l'ouverture de nouvelles archives ce qui engendre une multiplication d'ouvrages. Ce renouveau se marque par le colloque international, à Nanterre, organisé par Jean-Jacques Becker et Stéphane Audouin-Rouzeau49(*). Ce renouveau se trouve dans l'affrontement entre l'Historial de Péronne, représenté par les auteurs ci-dessus et soutenant l'idée du consentement à la guerre, et le Collectif de Recherche Internationale et de Débat sur la guerre 1914-1918 (CRID 14-18) pour qui la guerre a été subie et non consentie. 50(*)Les chercheurs deviennent de moins en moins convaincus par le consentement à la guerre. Certes, durant le conflit, les voix ne se sont pas élevées mais avant et après tel était bien le cas. De nouveaux thèmes apparaissent comme la guerre de masse (vu le nombre impressionnant de morts), la psychologie des combattants, l'expérience de guerre pour les prisonniers, les civils, ... .En s'intéressant à des sujets tels que la médecine, l'art ou la littérature, les historiens de l'« École de Péronne » espèrent parvenir à répondre à une question que Jean-Baptiste Duroselle posait en 1994 dans son livre La Grande Guerre des Français : l'incompréhensible : comment ont-ils fait pour tenir?Ce renouveau se marque aussi par l'apport plus grand laissé aux sciences sociales telles que la sociologie ou la sémiotique.

Notons qu'une frange non négligeable de l'historiographie consacrée au premier conflit mondial est dédiée à l'économie. Cette partie peut se découper en trois phases : entre 1920 et 1940, les travaux ont tendance à se concentrer sur les politiques économiques officielles des états. Dans les années 1960-1970, les chercheurs analysent l'activité industrielle en fonction des alliances entre les hommes d'affaires, les experts et les officiels civils et militaires. Actuellement, l'historiographie tente de combiner ces deux phases : acquérir une compréhension des économies de guerre en envisageant la répartition des biens et services entre les militaires et les civils.

En déplaçant les centres de gravité historiographiques de l'économique et du politique vers le social et le culturel, les historiens de la guerre se sont particulièrement attachés à l'étude des représentations du conflit et des pratiques commémoratives de l'après-guerre.51(*)Les enjeux mémoriels de la Première Guerre Mondiale ne sont donc pas non plus mis de côté. Nous avons déjà parlé des témoignages, mais il existe d'autres éléments. Dans cette partie de l'historiographie, les historiens s'interrogent surtout sur la représentation d'une certaine partie de la guerre dans la mémoire collective, dans le patrimoine monumental,... 52(*) Cela permet également de s'interroger sur les sorties et les conséquences de la guerre. En ne prenant que l'exemple de l'étude des monuments commémoratifs et des cérémonies qui les entourent, nous avons à portée de main une multitude de sujets de mémoire ou de thèse. Les monuments aux morts, le culte du Soldat Inconnu et la commémoration de l'Armistice sont ainsi devenus des thèmes privilégiés de la nouvelle configuration historiographique de la guerre 1914-1918.53(*)

De manière générale, nous pouvons dire que l'historiographie de la Première Guerre Mondiale passe de la question des « causes » à la question des « origines ». Au fil du temps, l'historiographie tend à se tourner vers l'histoire culturelle plutôt que militaire ou diplomatique. Cette histoire culturelle, par ses emprunts de plus en plus fréquents à d'autres disciplines, a permis de porter un regard différent sur des aspects méconnus de la vie des gens lors de ce conflit. Remarquons que de plus en plus de projets s'inscrivent dans une démarche plus européenne, les chercheurs ne se contentent plus d'étudier leur propre pays mais tentent d'élargir leur objet au conflit, ses conséquences, son ressenti,.. au sens large.

0.7. Plan du mémoire.

Notre travail tente de répondre aux diverses questions énoncées dans notre problématique. Pour ce faire, nous commençons par un chapitre sur les commémorations dans l'identité nationale. Ce chapitre est composé de plusieurs sous-chapitres : une première partie est consacrée à la question du vocabulaire : qu'entendons-nous par commémoration, souvenir, reconnaissance,... ? A partir de là, nous verrons comment ces cérémoniesjouent un rôle dans la création de l'identité nationale ainsi leurs rôles qui peuvent être ou non fédérateurs, mais nous verrons aussi comment elles fractionnent une société en mettant à l'honneur un certain groupe social par rapport aux autres, les sentiments qu'elles mettent en exergue et comment elles passent de « l'anniversaire » au rituel. Cette partie aborde également la question du « devoir de mémoire ». Nous en donnons une brève définition qui nous permettra, tout au long de cette étude, d'examiner le discours tenu par les contemporains des cérémonies de l'Armistice par rapport aux gestes qu'ils posent.

Ensuite, vient le coeur de notre travail: la mémoire de l'Armistice de la première guerre mondiale en Belgique, allant du plus général vers le plus particulier. Nous commençons par brosser le tableau global, c'est-à-dire que nous présentons le programme habituel des cérémonies, les participants et/ou organisateurs. Ensuite, nousétudions les années les plus particulières sur les vingt-et-une qui nous occupent à savoir 1919 comme premier anniversaire, 1922 et 1924 puisque le Soldat Inconnu est choisi et la flamme du souvenir est allumée, 1928 et 1938 comme dixième et vingtième anniversaire, et 1930 ou l'assimilation à la Révolution Belge. Chemin faisant, nous réaliserons une étude de presse ainsi que l'identification de certains personnages particulièrement présents. De plus, nous nous pencherons sur un rituel nouveau dans la commémoration qui débute en 1929 : le Relais Sacré.

Une commémoration : pour quoi ? Pour qui ?

Il nous a semblé important de commencer ce mémoire en évoquant le coeur même de notre sujet à savoir le phénomène de la commémoration. En effet, à l'heure actuelle, ce phénomène nous semble banal tellement il est ancré dans notre société et son fonctionnement. Cependant, il est bon de se pencher sur son histoire, de voir d'où il vient, comment il est choisi et mis en oeuvre. Bien que consacré à une définition conceptuelle, ce chapitre s'attachera aussi à appliquer le concept au 11 novembre qui est une commémoration particulière aux regards par exemple des commémorations du 21 juillet ou du 15 août.

La majeure partie des ouvrages consultés pour la rédaction de ce chapitre sont de l'ordre de l'anthropologie et des sciences sociales telles que la psychologie plus que de travaux d'historiens qui eux s'attardaient plutôt sur l'historiographie consacrée aux diverses commémorations ou évènements importants. Ceci dit, cela ne signifie pas que nous n'en ayons pas consulté54(*). Notons également dès à présent que sur le sujet des commémorations du 11 novembre, l'historiographie française55(*) est beaucoup plus prolifique que la belge.

1.1. Se souvenir, être reconnaissant et commémorer.

1.1.1. Se souvenir.

Qu'est-ce que la mémoire ? Voici bien une question complexe.La notion de mémoire est délicate aÌ approcher car elle regroupe un ensemble de significations variant suivant le contexte dans lequel elle est utilisée. De façon générale, la mémoire, du latin memoria, « souvenir », se définit comme « la faculteì de l'e^tre vivant de conserver l'empreinte ou la trace de son passeì et de s'y reìfeìrer. [...] Elle permet de modifier leur comportement en fonction de leur expeìrience. L'apprentissage et le dressage reposent sur cette faculté».56(*)Outre, l'activité biologique et psychique qui permet d'emmagasiner, de conserver et de restituer des informations, la mémoire peut aussi être l'aptitude de se souvenir de quelque chose57(*). La notion de mémoire peut être abordée en tant que mémoire individuelle ou en tant que mémoire collective. Au niveau individuel, le souvenir en reste souvent au stade de souvenir mais au niveau collectif, un souvenir peut se matérialiser, laisser des traces.58(*) Cette matérialisation résulte premièrement d'une volonté soit propre au groupe soit des dirigeants ; cette matérialisation résulte ensuite d'une reconstruction du passé, narré par des individus dans un contexte socio-culturel particulier.59(*) L'historien, partant de ces traces, tente de dégager des faits objectifs, le fondement premier des souvenirs. Grâce aux diverses traces, l'évènement est questionné mais bien plus, le récit qui en est fait.60(*)La mémoire collective quand à elle est le fruit d'une reconstruction identitaire. Pierre Nora la définit comme « ce qui reste du passé dans le vécu des groupes ou ce que ces groupes font du passé »61(*)Ce qui est donc recherché dans l'étude de la mémoire d'un événement est la pluralité des interprétations du passé. Pour illustrer cette pluralité mémorielle, nous reprendrons une citation d'Antoine Prost :

« Deux mémoires collectives de Verdun se sont donc constituées simultanément dès 1916. Une mémoire nationale tout d'abord, en un double sens : mémoire de la nation tout entière, structurée par la presse, les autorités publiques, les notables locaux et les conversations quotidiennes ; mémoire nationale aussi, résonnante de fierté patriotique. À côté de cette mémoire, et liée à elle par les lettres du front ou les récits incomplets et pudiques des permissionnaires, une mémoire combattante, plus étroite, plus dense, plus forte, à la fierté plus intime, chargée d'émotions, d'angoisses, de deuils : celle des soldats qui ont "fait" Verdun ».62(*)

Nous pouvons donc dire que la mémoire est une forme de connaissance du passé qui, comme l'Histoire, résulte d'une investigation dans le passé. Toutefois, elle se distingue de l'Histoire puisqu'elle est une reconstruction d'une partie du passé, choisie arbitrairement. Histoire et mémoire se distinguent notamment par le fait que la mémoire se joue sur l'émotion partagée, la participation collective et la fidélité au passé dans un éternel présent.63(*) Elle se distingue aussi par le but qu'elle poursuit. En effet, si l'Histoire vise à la connaissance, la mémoire, elle, veut renforcer l'identité collective. Les choix mémoriels ont donc une implication directe dans le présent.64(*) Nous pouvons aussi remarquer que la référence au passé est rarement une fin en soi : elle est inspirée par un intérêt actuel et tend à une fin actuelle.65(*) L'Etat, qui instaure la commémoration d'un évènement, le fait suite à une demande (consciente ou non) de la société. Pour prendre l'exemple de la commémoration du 11 novembre, celle-ci répond à plusieurs volontés exprimées à l'époque : donner un sens à la mort et la souffrance de tant de personnes, exprimer une reconnaissance, ...

1.1.2. Etre reconnaissant.

Se souvenir de la guerre engendre chez « ceux de l'arrière »66(*) une reconnaissance pour ainsi dire infinie envers les valeureux combattants du front sans le courage desquels la victoire n'aurait pas été possible. La reconnaissance n'est rien d'autre que l'estime publique, qu'un remerciement pour une action. Ici, on reconnaît que, par leurs présences au front, les soldats ont sauvé la vie de ceux restés chez eux. Une reconnaissance publique est également rendue aux prisonniers civils de la guerre, aux résistants. Nous pouvons donc voir que cette reconnaissance n'est pas fonction de la place tenue au cours du conflit mais plutôt aux actions qui ont été menées lors de celui-ci. En réalité, tout ce qui touche au souvenir de la Grande Guerre est teinté par l'horreur du front mais aussi par la notion de sacrifice grâce auquel la Patrie a pu être défendue et victorieuse.

1.1.3. Commémorer.

Que signifie commémorer ? Selon Laurence van Ypersele, commémorer c'est se souvenir ensemble d'évènements passés en tant qu'ils fondent notre identité, notre rapport au monde. Commémorer permet de marquer sa reconnaissance envers les générations passées et envers les morts, de tirer des leçons du passé et aussi de construire une identité nationale collective.67(*)Commémorer est un cérémonial organisé de la mémoire, une mise en avant d'évènements passés auxquels la société confère une valeur symbolique. Les commémorations officielles ne sont pas liées à des faits anodins ;ceux-cirelèvent plutôt du singulier : indépendance d'une nation, anniversaire d'un personnage important ou de sa mort,... Ces faits se doivent d'être au-dessus de la masse, d'avoir une portée globale car plus qu'un souvenir, une commémoration devient vite l'objet d'un engouement politique, social et médiatique: souvent des congés légaux, des banquets, des concerts, des appels à la générosité,... 68(*)viennent souligner l'acte de commémoration. Nous pouvons même mentionner qu'un grand prix de cyclisme est dédié au 11 novembre.69(*)

Dans le cas qui nous occupe, il existe plus d'un type de commémorations : fête de la Victoire, fêtes de reconnaissance, de retour des régiments, remise de la croix de guerre aux communes, cérémonies funéraires, inaugurations des monuments aux morts et enfin la cérémonie du 11 novembre où tristesse et joie s'entremêlent. 70(*)

Plusieurs définitions existent pour le terme « commémoration », à commencer par « opération d'ordonnancement du temps {...}, en évoquant le passé, à rendre sensibles les liens unissant acteurs et destinataires {...}, elle participe à la définition de l'identité du groupe concerné ».71(*) Il s'agit bien, dès lors, de mettre à l'honneur un événement passé qui a une résonnance dans le présent de la population. L'histoire, elle, retient cette définition: « La commémoration, cérémonie destinée à rappeler le souvenir, est l'une des manifestations visibles de la mémoire. Mais bien plus qu'un simple reflet de la mémoire, elle travaille aussi à la produire : le processus commémoratif est un acte volontaire pour matérialiser à l'aide d'une mise en scène organisée, codifiée, une certaine vision du passé et pour agir ainsi sur les représentations collectives. »72(*). Cependant, la définition de Stéphane Latté73(*) met l'accent sur la mort, ce qui est tout à fait le cas avec les commémorations du 11 novembre. Dès la première cérémonie74(*), la victoire est presque mise de côté au profit de l'hommage rendu aux morts et aux sacrifices qui ont amené cette victoire. C'est pourquoi, comme nous le verrons dans la suite de ce travail, les célébrations de novembre ont un caractère sacré et solennel, surtout dans les premières années où la plaie est encore grande ouverte.

Les cérémonies d'hommage, du souvenir ne laissent pas de place à l'imprévu, elles sont sobres et dépouillées. Nous avons pu constater que jamais durant l'entre-deux-guerres, des mouvements protestataires ne se sont déroulés pendant la cérémonie commémorative. Ils avaient lieu quelques jours avant ou après, mais jamais en même temps ce qui montre bien le caractère sacré que revêtait cet hommage.

La notion de mémoire et celle de commémorer sont intimement liées puisque nous commémorons pour maintenir le souvenir. Toutefois, ce souvenir induit une idée de dette et de reconnaissance envers les générations passées et les morts. Les commémorations de la Première Guerre Mondiale varient en ce sens que progressivement, elles ne sont plus uniquement tournées vers la glorification des soldats morts pour la patrie mais intègrent la notion de guerre totale et tendent à mettre en avant d'autres personnes.

1.2. La notion de « Devoir de mémoire ».

Notre axe de recherche étant de savoir si nous pourrions étendre la notion de « devoir de mémoire » aux pratiques commémoratives de l'entre-deux-guerres, il est important de définir ce qu'est un « devoir de mémoire »75(*). Cette définition couplée à une grande vigilance nous permettront d'utiliser cette notion exprimée pour la première fois dans les années 80-90, pour la période de l'entre-deux-guerres.76(*)

En utilisant les termes de « devoir de mémoire », nous utilisons une formule exprimée dans les années 80 et 90 avec la parution de l'ouvrage posthume Le devoir de mémoire77(*) de Primo Lévi. Ses implications sont multiples et complexes. Elles touchent à la fois l'enseignement et la culture, la religion et l'histoire, la politique et l'économie, la psychanalyse et la morale. Le terme recouvre de multiples facettes et possède tout aÌ la fois une dimension morale, éthique, religieuse et politique.78(*) Cette expression est fortement décriée, décrite, ... L'historiographie et les conceptions à ce sujet sont immenses, c'est pourquoi, nous nous attacherons à la définition donnée par Olivier Lalieu, qui selon nous, a le mérite d'être claire et de s'attacher particulièrement à la définition plutôt qu'à la polémique qui l'entoure79(*).

L'expression « devoir de mémoire » entre dans le dictionnaire Larousse en 2003 avec pour définition : « L'obligation morale de témoigner, individuellement ou collectivement, d'événements dont la connaissance et la transmission sont jugées nécessaires pour tirer les leçons du passé (la Résistance ou la déportation pendant la Seconde Guerre mondiale par exemple). »80(*)Selon la définition d'Olivier Lalieu, le « devoir de mémoire » comporte deux objectifs : celui de se souvenir, c'est-aÌ-dire le culte des morts, et la mémoire, un champ plus large qui touche à la fonction du souvenir dans la société.81(*) S'ajoute à cela un appel à la jeunesse. Cet appel à la jeunesse est fortement corrélé au premier objectif : se sou- venir, c'est aussi, et peut-être d'abord faire connaître » ; faire connaître, c'est empêcher l'opinion de succomber à nouveau, par ignorance.82(*)Le « devoir de mémoire » est aussi « la légitimité, plusieurs années après les faits invoqués, d'en demander réparation et d'en tirer des leçons».83(*)

En suivant, cette définition, nous pouvons constater que le « devoir de mémoire » porte sur le culte des morts et celui du souvenir, destinés à l'éduction de la jeunesse afin que cette dernière n'oublie pas les sacrifices consentis pour qu'elle vive.

Notre réflexion a été initiée par la lecture de l'article de 2001 de Barcellini. Celui-ci estime que si le devoir de mémoire ne s'est développé que depuis les années 80, sa signification et ses implications se retrouvent dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale, voire de la Première.84(*) Alors que dans l'après-guerre, le fait d'avoir survécu donne impérativement au rescapé des devoirs85(*) auxquels il ne peut se soustraire ; aujourd'hui, le « devoir de mémoire » signifie principalement l'existence d'un devoir des individus, comme de la collectivité, de garder vivant le passé afin de rester vigilant et d'en tirer les leçons.86(*)

1.3. Une question de vocabulaire.

Dès le début de nos recherches, nous avons pu constater une importance particulière laissée au vocabulaire. Plusieurs termes sont, en effet, récurrents. Il s'agit de : commémoration, que nous avons explicité un peu plus haut, deuil, sacrifice, héros. Mais pas seulement puisqu'à l'époque, les contemporains de ces évènements faisaient déjà une distinction sémantique. En l'occurrence, durant l'intégralité de la période quinous intéresse (1919-1939), la commémoration du 11 novembre s'étend sur quinze jours et nous remarquons que le premier novembre est appelé « jour de souvenir »87(*) alors que le onze est appelé « jour de reconnaissance ».88(*) Plusieurs recherches telles que celle de Hardier et Jagielski montrent que les combattants, durant le conflit, honoraient la mort de leurs camarades les 1e et 2 novembre comme le veut la coutume.89(*)

Une question a alors surgi : que se cache-t-il derrière ces différents termes : souvenir, reconnaissance ? Mais aussi derrière ceux utilisés pour rendre compte de ces célébrations : mort, deuil, héros,... ?

1.3.1. La Mort, le Deuil et la Souffrance.

S'il y a bien une notion centrale dans la commémoration de l'Armistice, c'est celle de la mort et in fine du deuil qui en résulte.Pour ce qui concerne la Première Guerre Mondiale, les auteurs s'accordent à dire que la mort est une mort de masse90(*) et c'est justement ce qui rend le phénomène si prégnant : son ampleur. Le sentiment de perte ressenti par l'ensemble de la population (pour parler en terme psychologique, l'entièreté de la population appartient au moins à un cercle de deuil) mène à un rassemblement.91(*)

Selon la définition communément admise, le deuil est une souffrance, une détresse liée à la perte d'un être aimé.92(*)Nous nous situons alors à un niveau individuel, particulier. Et pourtant, nous voyons que la Nation le prend à son compte en instaurant un deuil national, celui des morts pour la Patrie. Cette collectivisation de la perte n'est pas toujours la bienvenue comme le montre Thierry Hardier et Jean-François Jagielski.93(*) En effet, un grand nombre des « morts pour la Patrie » sont en fait disparus, ce qui rend le travail de deuil presqu'impossible puisque celui-ci s'articule autour de la matérialisation de la mort94(*). C'est d'ailleurs en partie pour cela que les nations belligérantes consentiront à de gros investissements commémoratifs95(*) et institueront ce que Hardier et Jagielski qualifient de  « trois thérapies de groupe »96(*) : les ossuaires, les cérémonies devant les monuments aux morts et le culte de glorification du Soldat Inconnu, pour tenter de combler le deuil des veuves et orphelins des disparus. En effet, par ces actes de commémoration de la guerre, la population tente de contredire la mort froide de masse en rendant aux morts une visibilité grâce à l'inscription de leur nom.97(*)

La commémoration n'est donc au début, qu'une matérialisation de la souffrance engendrée par le deuil, lui-même engendré par la mort. La souffrance est partie prenante de l'individu de l'entre-deux-guerres tant la population compte alors de nombreuses veuves, orphelins, de parents ayant perdu leur(s) fils. A ces deuils sont associés les nombreux mutilés qui, eux, continuent de souffrir.

1.3.2. Le Sacrifice.

La notion de sacrifice est assez complexe à définir. Les ouvrages que nous avons pu consulter à ce sujet ne donnent de ce terme qu'une définition basée sur la religion. Toutefois, un article tente de s'en servir en application avec la Première Guerre Mondiale, mais il s'agit plus d'une comparaison des définitions données à l'expression « mort certaine » par certains militaires hauts gradés.98(*) Nous allons toutefois avancer une esquisse de la conception que nous nous faisons du terme « sacrifice ».

Au sens premier, le sacrifice est un don envers un dieu quel qu'il soit. Mais dans le cas précis qui nous occupe, ces soldats n'ont pas été sacrifiés pour apaiser un dieu mais pour protéger une nation, tenir face à un ennemi sanguinaire,... Dans une certaine vision romanesque, la guerre se gagne par les plus braves, par ceux qui n'ont pas peur de mourir pour cette victoire. La mentalité guerrière serait donc empreinte du sacrifice de soi qui doit être le plus utile possible. Nous pouvons nous poser la question de savoir si cette mentalité est bien celle du combattant belge. Nous en doutons fortement, en effet, la Belgique neutre ne possédait pas une réelle « armée de métier »99(*) au commencement de la guerre100(*). La notion de sacrifice au profit de la nation n'est donc pas aussi ancrée en Belgique qu'elle ne l'est par exemple au Japon101(*). Toutefois, les civils reconnaissent bien aux soldats ce sacrifice, qu'il ait ou non été consenti. Et c'est ce sacrifice qui leur confère le statut de « Héros de la nation » et qui lui octroie une reconnaissance.

1.3.3. Le Héros.

Comme nous venons de le voir, le combattant par son sacrifice devient un héros. L'article de Laurence Van Ypersele nous apprend que le héros est un homme exemplaire qui se distingue par une valeur extraordinaire... à la fois détaché de la foule et simplement humain. Le héros incarne un système de valeurs considéré comme idéal. Le Soldat belge de la Première Guerre Mondiale et plus particulièrement le soldat mort incarne le courage de la Poor Little Belgium, dans une situation plus que difficile, il s'est battu, sacrifiant sa propre vie afin que la Patrie triomphe. Par sa mort, le héros atteint l'immortalité, l'ensemble de la population se souviendra de la beauté de son geste et luttera contre l'oubli de son nom. Nous verrons dans le chapitre suivant que les Martyrs de cette même guerre, sont eux aussi considérés comme des héros. Il réside une différence fondamentale entre ces deux types de héros : le premier est un équilibre entre le courage et la colère alors que le second n'est que don de soi. 102(*)

Quoiqu'il en soit, que le héros soit guerrier ou martyr, il n'en reste pas moins que le pouvoir politique se l'approprie afin de renforcer l'identité nationale ainsi que son propre pouvoir. 103(*) Nous pouvons dire que les commémorations constituent non seulement une ressource mais aussi un instrument de l'action politique qui n'est pas obligatoirement celle de l'Etat. En effet, les commémorations du 11 novembre se sont inscrites dans la tradition chrétienne du culte des morts ce qui mena le clergé à vouloir récupérer les cérémonies pour promouvoir le pacifisme et l'antimilitarisme alors que les associations et les gouvernements voulaient jouer sur la dimension patriotique.104(*) Nous avons pu constaté que les partis extrémistes tels que le Parti Communiste donnait à ces commémorations une signification particulière. Les significations qui sont données à cette journée sont bel et bien liées à différentes conceptions politiques, qui ne sont elles-mêmes pas obligatoirement représentée au sein du gouvernement. Nous considérons que les commémorations sont aussi bien une ressource qu'un instrument dans la mesure où les politiciens y puisent certaines valeurs et où ils l'utilisent pour en faire passer.

Pour renforcer cet argument du pouvoir politique, nous pouvons aussi remarquer que c'est l'Etat, par ses représentants, qui donne de l'importance à la cérémonie. Son choix de se rendre en un lieu, rend la cérémonie centrale105(*). Qui plus est, il prend souvent la décision de supplanter le lieu de l'évènement au profit d'un lieu central qui est plus susceptible de rencontrer l'adhésion de la foule.106(*)C'est pourquoi dans le cas qui nous occupe, les cérémonies principales sont celles de Bruxelles à la Colonne du Congrès, qui revêt un caractère national mais aussi les cérémonies plus locales auxquels les membres du gouvernement ou de la famille royale participent.107(*)

1.4. Les formes de la commémoration.

La commémoration est une matérialisation d'un souvenir. Elle peut dès lors prendre plusieurs formes que nous allons ici répertorieret définir brièvement.

Commençons par le monument aux morts. Ce dernier revêt plusieurs significations qui lui donnent autant de fonctions particulières : en premier lieu, le monument aux morts est un témoin de l'histoire108(*). Cette première acceptation engendre une fonction mémorielle : le monument doit avoir une fonction pédagogique : enseigner aux nouvelles générations la guerre, l'horreur allemande afin de ne jamais oublier. Deuxièmement, le monument aux morts est la manifestation du souvenir et de la reconnaissance éternelle que les survivants témoignentenvers les disparus.109(*) Troisièmement, il est un substitut à la tombe individuelle pour nombre de familles endeuillées.110(*)Une fonction funéraire se profile ici : le monument est avant tout une tombe et par là devient le centre du culte laïque que devient peu à peu le souvenir des morts de la Grande Guerre. Comme l'a dit Stéphanie Claisse, le monument aux morts est une thérapie collective face aux traumatismes de la guerre. Il est aussi un lien entre les Morts et les vivants au quotidien mais plus particulièrement lors des inaugurations ou des cérémonies annuelles.111(*)En dehors de ces fonctions, le monument aux morts peut également revêtir une fonction sociale (le monument est un moyen d'appuyer une revendication sociale de reconnaissance matérielle en faveur des anciens combattants).112(*)et selon Joël Candeau, le monument aux morts renferme une autre fonction : provoquer chez le visiteur une émotion, dans le but d'obtenir son adhésion à un projet politique.113(*)

La plaque commémorative et le changement des noms de rues sont aussi de beaux exemples de commémorations. Placée sur la façade d'une maison reconstruite, dans une entreprise, une école, la plaque commémorative a la même fonction que le monument aux morts, elle veut lutter contre l'oubli, remettre sans cesse en mémoire le souvenir de l'horreur de la guerre et de ceux qui y ont péri. Le nom des rues et des places belges rappelle aussi régulièrement cette Première Guerre. Il y a la rue du 11 novembre à Mons et à Etterbeek, la place du XX Août à Liège, le square Gabrielle Petit à Nivelles,... Par ces quelques exemples, nous voyons bien que la commémoration concerne les faits de guerre dans leur ensemble puisque ces divers noms de rue, place, square évoquent tantôt l'Armistice, tantôt une grande bataille, tantôt un héros-martyr.

Les cérémonies commémoratives commencent souvent par un service religieux. Prenons le cas de Liège en 1928114(*) : comme toujours la commémoration se déroule sur trois jours. La matinée du 10 novembre est consacrée aux offices religieux : à 9h30, un office est organisé à la synagogue, à 10h, c'est une cérémonie protestante et enfin à 11h (heure symbolique s'il en est), un Te Deum à la cathédrale115(*). L'après-midi est dédiée aux pèlerinages aux divers cimetières. Nous pouvons comprendre par cet exemple, que le 11 novembre est complexe de sens. Dans une nation comme la Belgique, la religion joue un rôle important, ayant dominé la politique durant des décennies, mais aussi car l'un de ses représentants (le Cardinal Mercier) joua un grand rôle lors de la Première Guerre Mondiale.

Le cortège funéraire est véritablement l'élément central de la cérémonie. Il se forme à un endroit précis, comprend les différentes personnes importantes : le roi, les représentants politiques (le Bourgmestre, les collèges échevinaux, les délégations étrangères), les anciens combattants (selon une hiérarchie définie à l'avance) et enfin, la population belge. Suivant un itinéraire précis, ce cortège se rend soit aux cimetières (lors de la Toussaint) soit à la colonne du Congrès ou au monument aux morts du village, de la ville. Là, dans un recueillement profond, le cortège, par la personne du roi (ou du membre de la famille royale ou d'un édile), dépose une gerbe de fleurs pour honorer les défunts.

La minute de silence permet de remplacer la prière. Cette forme de commémoration est privilégiée par le gouvernement afin de ne pas privilégier une religion. Elle possède une signification profonde pour la population également : « dévotion du souvenir, hymne muet et ineffable chantant notre victoire et ceux qui nous la donnèrent, expression symbolique de la Patrie unie et du peuple indivisible ».116(*)

Les coups de canons ou de cloches font également partie du cérémoniel. Les archives de la ville de Mons, nous ont permis de voir que le 28 juillet 1919, le ministre de l'Intérieur décide que chaque année, le 2 août à 19h, des sonneries de cloches célèbreront, dans toutes les communes du Royaume, le moment à jamais historique de la remise de l'ultimatum allemand.Malheureusement, au cours de nos recherches, nous n'avons pu trouver de renseignements sur l'arrêt de cette coutume. Bien plus, chaque année pour le 11 novembre, vingt et un coups de canon sont tirés depuis le parc de Bruxelles à 11h.

Les drapeaux, les médailles et le passage en revue des troupes sont d'autres façons que l'Etat a trouvées pour honorer les anciens combattants. Le roi ou le ministre de la Défense passe devant un régiment, le salue. Dans le domaine militaire, le passage en revue des troupes est un rituel très règlementé : les troupes sont en « Présentez armes » lors de l'arrivée des autorités. Elles sont accueillies par le commandant des troupes qui salue, à six pas environ, l'autorité qui préside la cérémonie. L'autorité rend le salut. Pour ce qui est des médailles, elles sont remises aussi bien à un régiment qu'à un individu en particulier. En corrélation avec cette remise de médaille, le médaillé est aussi mis à l'honneur dans le Moniteur Belge. En effet, à chaque fois qu'une médaille est décernée, une publication est faite avec le nom, le grade et l'adresse du soldat ou du civil. Au sein de la communauté d'anciens combattants, il existe un véritable culte du drapeau (que celui-ci soit celui de la Belgique ou celui du régiment sous lequel ils ont combattu). Chaque fois qu'un drapeau est remis à un régiment, c'est l'occasion d'une manifestation patriotique, d'une mise en valeur.

1.5. La mise en valeur d'un groupe social.

Lors d'une commémoration, une place privilégiée est toujours consacrée à une personnalité ou à un groupe d'acteurs de l'évènement ou de représentants comme les Anciens Combattants. Elle célèbre les groupes en honorant leurs morts. A travers une manifestation collective, un hommage individuel est rendu puisque, au niveau local, le nom de chaque mort est prononcé et un enfant répond « Mort pour la Patrie ».117(*) C'est bien par le rassemblement populaire que la commémoration peut rendre hommage. En effet, lors de cérémonies aux pieds de monuments aux morts, il n'est pas rare que les autorités présentes appellent un à un le nom des disparus en observant un instant de silence entre chaque nom.

Toutefois, il est bon de s'entendre sur la définition des termes « groupe social ». Il s'agit d'un groupe dans lequel se retrouvent des individus occupant une position plus ou moins semblable dans la société, sans forcément entretenir de relations directes avec l'ensemble des membres qui composent ce groupe.118(*) Il est intéressant de voir que dans le cas qui nous occupe, le groupe social mis en valeur semble s'élargir progressivement, avec la reconnaissance de nouvelles victimes de la guerre. En effet, dans un premier temps, les personnes mises à l'honneur sont principalement les soldats morts aux combats ainsi que les soldats revenus du front. Par la suite, les veuves et les orphelins sont mis en avant et au fil du temps, les autorités réalisent que toute la population belge a été touchée par cette guerre que ce soit à travers ses martyrs, ses résistants, ses veuves et orphelins,... Le groupe mis en avant devient donc l'ensemble de la population, la Patrie.

La référence à la patrie devient omniprésente en Belgique : sur les actes de décès, sur les stèles, les plaques et les monuments commémoratifs. Par ce fait, nous voyons bien la volonté d'honorer l'ensemble du pays pour avoir tenu durant quatre années. 119(*)

1.6. L'importance de la commémoration dans l'identité nationale.

L'identité nationale est en premier lieu un ensemble cohérent d'images et de sentiments concernant l'espace national et elle sert à la reconnaissance de l'individu à l'intérieur de la communauté.120(*) Elle est forte et socialement partagée car cet ensemble de symboles est transmis aux diverses générations par plusieurs moyens comme les médias, l'école,... Elle est d'autant plus forte qu'elle est créée progressivement grâce à des phénomènes qui encouragent l'admiration, la fierté et le respect. L'identité nationale se trouve sous l'égide de l'Etat qui veille à l'utilisation des symboles, au respect des valeurs et des comportements véhiculés à l'égard de la nation. L'action gouvernementale joue donc sur le nationalisme et le patriotisme qui servent à resserrer les liens entre les membres d'un même pays. En l'occurrence, l'Etat promeut l'attitude de la population et fait ainsi de l'attitude héroïque un trait de caractère de l' « âme » belge. Il est donc évident que l'identité nationale n'est qu'une construction qui dépend du contexte contemporain. Nous avons pu voir au cours de nos recherches qu'au profit de cette unité nationale, le gouvernement va jusqu'à faire voter une loi d'amnistie pour fait de collaboration ce qui aura l'effet inverse de celui recherché : les Anciens Combattants sont heurtés par cette démarche qui, selon eux, déshonore leur sacrifie.Cette identité nationale permet le conditionnement des comportements.121(*) Mais la communauté n'est pas qu'un récepteur passif, elle réagit au message idéologique par la prise de position. Nous avons pu voir qu'en mai 1922, les citoyens montois reprochent au Bourgmestre d'avoir gaspillé l'argent communal afin d'organiser des « réjouissances inappropriées » lors de la commémoration des morts pour la Patrie. Une kermesse avait été organisée pour les enfants dans le parc du Waux-Hall ce qui déplut fortement aux Anciens Combattants montois.122(*)Les membres de la nation défendent cette identité parce qu'elle fournit une reconnaissance et des justifications pour les actions entreprises.123(*)

C'est ce qui explique l'engouement pour les commémorations de la Première Guerre Mondiale, elles permettent d'ancrer la population dans la représentation identitaire d'une Belgique forte et courageuse.

Nous voyons donc que mémoire et identité sont liées. Pour Tzvetan Todorov, « le rappel du passé est nécessaire pour affirmer son identité, tant celle de l'individu que celle du groupe. L'un et l'autre se définissent aussi, bien entendu, par leur volonté dans le présent et leurs projets d'avenir : mais ils ne peuvent se dispenser de ce premier rappel ».124(*)

1.7 De la première commémoration au rituel.

Nous avons vu ce qu'est une commémoration, nous avons observé qu'elle résulte d'une volonté, d'une programmation, nous avons expliqué qu'elle se constitue de gestes particuliers. Au fils du temps, elle devient une tradition, un rituel. Qu'est ce qu'un rituel ? Selon Catherine Le Grand Seìbille, le rite est une pratique réglée, collective et transmise, qui a souvent un caractère sacreì et qui porte toujours une dimension symbolique125(*). De prime abord, pas de différence donc avec une commémoration. De plus, dans plusieurs typologies consacrées aux rituels, les commémorations sont toujours placées dans la catégorie des rites de cycles sociaux. Notre première intuition nous pousse à dire qu'une commémoration devient un rite par l'ancrage dans le temps, la tradition. Il n'y a pas de laps de temps déterminé pour juger de ce passage mais quoiqu'il en soit, nous voyons bien que les commémorations du 11 novembre étaient ressenties comme un besoin annuel et ce sont leurs formes quasiment immuables qui en ont fait des rituels.126(*)

Mais existe-t-il des éléments précis qui permettent de passer d'une simple commémoration à un rituel ? Au regard de l'anthropologie, trois traits caractérisent principalement la ritualité : un caractère collectif qui, comme nous venons de le dire, cimente le lien social ; un caractère obligatoire car, en principe, la tenue de la cérémonie implique la participation de chacun;un dernier caractère est que le rituel est « élaboratif »127(*) de sens. Comme nous l'avons montré, la commémoration du 11 novembre est entièrement tournée vers la mort qui est elle-même empreinte d'un rituel propre(celui des funérailles) dont s'inspire fortement le rite qui s'installe progressivement : messe, cortège, dépôt de gerbe,... 128(*)

Le point de départ d'un rituel est la création d'un espace-temps particulier(ici, au niveau national : le 11 novembre à 11h, à la colonne du Congrès). Ensuite, il est rendu obligatoire par l'Etat belge par une loi du 25 juillet 1922129(*). Il est évident que le caractère obligatoire n'est pas catégorique mais plutôt conseillé, il est de bon ton d'être présent aux cérémonies patriotiques du souvenir. Les anthropologues s'accordent aussi à dire que grâce à ces rituels, nous pouvons discerner les valeurs et la perception du monde d'une communauté donnée. Mais surtout, le rituel est une répétition.130(*)

Les commémorations du 11 novembre.

« Pour la première fois dans une période d'après-guerre, les monuments aux morts remplacent les arcs de triomphe. Ce ne sont plus les seuls généraux victorieux qu'on honore, mais surtout la mémoire des simples soldats ».131(*)

2.1 De la difficulté du choix d'une date.

Dès le début de nos recherches, nous avons pu constater que la date du 11 novembre ne suscitaitpas chaque année le même intérêt. En effet, entre 1919 et 1922, cette date n'est pas marquée du sceau officiel de la commémoration. Elle n'obtiendra ce sceau qu'avec le choix du Soldat Inconnu. Cette non-officialisation des trois premières années nous a poussée à nous interroger sur le choix de la date qui paraissait aux premiers abords évidente.132(*)

Quels sont les sentiments, évènements qui ont guidé le choix de cette date ? Dès le 11 novembre 1918, la Belgique est libérée après quatre années d'occupation. Les sentiments dominants sont donc la joie et le soulagement, toutefois, les pleurs et la rancoeur sont aussi fortement présents. Ces différents sentiments ont certainement dû peser dans la difficile décision d'une date commémorative.

Il faut tout d'abord remarquer que, déjà pendant le conflit, les Jass rendaient hommage à leurs camarades tombés aux combats lors des 1er et 2 novembre, selon la tradition chrétienne.133(*) Il a donc été envisagé, dans un premier temps, de garder cette coutume mais bien vite, des voix se sont élevées pour obtenir une date spécifique et les débats se sont ouverts : 21 juillet134(*), 4 août135(*), 28 septembre136(*), 11 novembre137(*), 20 novembre138(*), 22 novembre139(*)?

Dès décembre 1918, la question se pose au Sénat où le comte Goblet d'Alviela140(*) propose une loi faisant de la journée du 22 novembre - date de l'entrée des Souverains Albert et Elisabeth à Bruxelles- une fête nationale annuelle. 141(*) Dans le chef de son auteur, la volonté est, en faisant un parallèle avec les journées de 1830 qui ont permis à la Belgique d'obtenir son indépendance, que chacun se souvienne des sacrifices endurés pour recouvrer l'indépendance nationale. Appuyée par la gauche, cette proposition est renvoyée à la commission de l'intérieure.142(*) Nous pouvons aisément comprendre le choix de cette date qui fut vécue à l'époque comme une apothéose, la véritable fin de la guerre. Elle représente le souvenir, la joie. Cette date devait donc symboliser la résistance des patriotes belges puisqu'elle marque la fin de 52 mois d'occupation, durant lesquels la population belge s'est montrée vaillante.

Au conseil des ministres du 10 février 1919, le Premier Ministre Delacroix demande de se rallier soit à la proposition du Comte Goblet d'Alviela proposant d'ériger en jour de fête le 20 novembre143(*) - date de l'entrée du Roi à Bruges- soit à celle du Roi qui propose la date de l'Armistice. Le conseil se rallie unanimement au choix du roi.144(*)Cette date du 11 novembre est alors proposée au Sénat comme fête nationale par le baron Cogels145(*) qui n `est autre que le rapporteur de la commission ayant examiné la proposition de Goblet et consorts.Malgré l'intervention du Sénateur Descamps146(*), qui pointe des difficultés d'organisation à cette période de l'année, notamment en ce qui concerne les revues et mouvements de troupes147(*), c'est bien la date du 11 novembre qui est finalement choisie à l'unanimité des membres présents148(*) Si au Sénat, elle est vue comme « la cessation de l'horrible effusion de sang» et comme un lien immuable entre la Belgique et les Alliés149(*), à la Chambre, il en est autrement.

En effet, pour le catholique Pierre Imperiali150(*), le 11 novembre a certes apporté la paix dans le pays mais c'est aussi le moment où ses Alliés ont déçu la Belgique en ne prenant pas en compte ses revendications pour la paix151(*). Pour lui, il faut se souvenir du « jour {4 août 1914}, - l'instant, dirai-je,- où d'un seul mot « non », le Roi, interprète de la Belgique entière, faisait cette chose magique : d'un petit peuple, la plus grande nation morale du monde ».152(*) Pour le libéral Eugène Hanssens153(*), partisan de la même date, ce qu'il faut avant tout perpétuer, c'est le sens de l'honneur et du devoir du peuple belge, seul capable d'édifier les générations suivantes. « ... Sa célébration qu'il nous faut assurer de préférence à toutes autres, en nous disant d'ailleurs qu'en la célébrant nous célébrons du même coup tout ce qui a suivi et ce qui n'aurait pas pu suivre si l'on n'avait pas fait ce que l'on a fait le 4 août 1914 ». L'opinion du socialiste Jules Destrée154(*) est d'un autre ordre. Partisan également du 4 août, son argument est que le 11 novembre n'est pas national mais de fait international. Selon lui, « La célébration de l'anniversaire du 4 août sera une fête vraiment belge, et rappellera ainsi éternellement aux enfants des écoles, à l'attention du public, au monde, à nos alliés et à nos ennemis, ce que nous avons fait de plus beau depuis que nous sommes Belges.155(*)Ce sera une fête qui montrera que la Belgique, à l'instant suprême où son existence était en péril, a révélé une âme collective, supérieure aux âmes individuelles. Nous devons continuer à nous inspirer de cette âme collective et tâcher d'en rester dignes à l'avenir. Telle sera la signification de la célébration de l'anniversaire du 4 août 1914 ».

Lors de la même séance, le ministre des Finances Delacroix propose encore une autre date : celle du 28 septembre 1918 qui est à ses yeux le jour de la gloire. Ce jour-là, les valeureux soldats belges ont pris lors d'une dernière offensive, conquis la forêt d'Houthulst et la crête des Flandres.156(*)

Finalement, le 10 juillet, le projet de loi instituant la journée du 4 août comme jour de commémorationest voté favorablement à l'unanimité des députés présents.157(*)

Ce changement de date dans le projet de loi provoque un nouveau débat au Sénat. Le comte d'Alviela s'était rallié à la date du 11 novembre mais ne peut se rallier à celle du 4 août pour deux raisons : il n'y aurait que quinze jours entre deux fêtes nationales ce qui ne favorise pas la reprise de l'activité, et, cette date est « funèbre » alors que le 22 novembre était une date « glorieuse ». Pour le catholique Félix Struye158(*), l'argument de la date purement belge, c'est-à-dire le 4 août, doit remporter l'adhésion. Cette date est reconnue internationalement comme typiquement belge. En effet, lorsque Struye se trouvait en Suisse, on lui a fait remarquer à plusieurs reprises que le 4 août ne pouvait que représentait l'héroïsme belge. Il est convaincu que la population belge, une fois la douleur dissipée, célèbrera avec ferveur cette date. Le 4 août est donc voté par 53 oui, 1 non et 9 abstentions.159(*)

Le 31 juillet 1919160(*), une loi fixant l'anniversaire de l'entrée en guerre de la Belgique comme fête nationale paraît au Moniteur.161(*) Il faut attendre, comme nous l'avons dit, 1922 et le choix du Soldat Inconnu pour que le 11 novembre devienne jour de fête nationale.162(*)

Les Belges vont donc célébrer pendant trois ans le 4 août. Le 27 mars 1922, le Conseil des Ministres est mis au courant du souhait d'une série de conseils communaux, de voir la date du 11 novembre devenir fête nationale en lieu et place de la date du 4 août. Le conseil des Ministres fait sien le voeu de certains conseillers communaux qui demandaient que la fête patronale du roi du 15 novembre soit transférée au 11 novembre pour que celui-ci deviennent une fête légale. C'est aussi une façon pour eux de signifier au Roi leur reconnaissance et le rôle essentiel qu'il a joué dans la Victoire.163(*)Dans ce texte, le rôle du Roi dans la victoire de l'armée est magnifié. Dès avant la guerre, Albert Iest un roi populaire qui incarne aux yeux des Belges les valeurs de la nation, la foi en l'avenir. Mais au lendemain de la guerre, l'image du sauveur de la Patrie s'impose à tous les Belges, combattants ou non.164(*) Albert 1e prend son rôle constitutionnel très à coeur. La présence du souverain sur le sol national permit au soldat de ne pas se sentir abandonné et de retrouver confiance notamment lorsque celui-ci effectuait des visites dans les tranchées.165(*) Il est le seul souverain à y descendre et à partager le sort des ses troupes.166(*) L'image d'Albert est indissociable de l'image du soldat, déjà avant 1914, il apparaissait en costume d'apparat et après guerre, c'est en uniforme de campagne qu'il se montre à la population.167(*)Mais il est aussi proche des plus humbles civils occupés. Il vit modestement avec sa famille à La Panne et utilise son prestige pour obtenir l'aide humanitaire dont son peuple a besoin.168(*) Il est donc vainqueur militaire mais aussi sauveur de son peuple. La notion de paix et le sentiment de quiétude ont grandi durant ces trois années : l'Europe se reconstruit progressivement après plus de quatre années de guerre.

Lorsque que le sujet est abordé le 13 juillet à la Chambre des Représentants, c'est la notion de paix qui est liée au 11 novembre qui est mise en avant par William Van Remoortel169(*). Malheureusement, ce souhait crée un tollé dans l'assemblée. En effet, Van Remoortel voulait baptiser cette fête nationale « fête de la paix ».170(*) Certains Représentants rechignent pour diverses raisons : cela desservirait la Belgique puisque ce jeune pays enfin maître de sa destinée, justifierait ainsi ses fêtes nationales, alors que la paix est déjà célébrée le 1e mai avec la fête du travail.171(*) Pour Fischer172(*), célébrer une paix universelle serait un mensonge puisqu'au 11 novembre 1918, tous les pays n'étaient pas encore en paix. Pour lui, c'est le sentiment de délivrance qui doit être mis en avant. Ce sentiment est par ailleurs partagée par le socialiste Vandemeulebroucke173(*) : « nous formons le voeu qu'ils {tous ceux qui dans la Chambre et au dehors, veulent que l'on ne continue plus cette course exagérée aux armements} considéreront le 11 novembre comme un jour choisi pour inculquer à la jeunesse le désir d'agir, dans l'intérêt de la Belgique, pour la paix en éliminant dans la mesure du possible toutes les causes de guerre ». 174(*) Le débat se poursuit alors sur divers sujets comme, par exemple, celui du nombre de bourgeois et de travailleurs morts lors de la guerre. Nous reviendrons sur ce débat un peu plus loin dans ce travail.

Nous pouvons voir qu'un consensus est bel et bien présent quant au choix de la célébration du 11 novembre. Le problème qui se pose dès lors concerne la signification à lui donner : paix, délivrance, joie,... ? Finalement, ce seront la délivrance et la paix en perpétuelle construction que souligneront les membres de la Chambre à la presque unanimité - 96 oui, 2 non et 8 abstentions-.175(*)

La discussion se poursuit au Sénat. Le 20 juillet, le sénateur socialiste Lekeu176(*) - le seul membre du Sénat à prendre la parole sur le sujet- interprète la date du 11 novembre comme suit : « {ce} n'est pas seulement à nos yeux la date emblématique marquant la fin de la dernière guerre, mais le jour symbolique, signifiant par-dessus tout la fin de la guerre dernière, l'avènement de la paix, non pas de la paix incertaine, caduque, étriquée, douloureuse, souvent menteuse d'aujourd'hui, mais la paix définitive, inaltérable, fondée sur le droit du peuple et la solidarité internationale, devenant la loi d'un monde nouveau ». 177(*) A travers cette citation, nous pouvons voir le pacifisme socialiste qui a la part belle à cette époque. Le Pacifisme socialiste reconnaît en principe que les guerres sont provoquées par les contradictions capitalistes, mais il estime qu'avant l'établissement définitif du Socialisme mondial, il serait indispensable de constituer un tribunal international, de limiter et de régler les armements.178(*) Idée déjà présente avant guerre, l'Armistice fait croitre ce sentiment jusqu'à la désillusion qu'engendra l'échec du Pacte de Locarno179(*), dans les années 30.180(*)

A travers tous ces débats, nous pouvons voir que le choix de la date commémorative est révélateur d'une mentalité, d'uneévolution dans l'opinion publique. Il suffit de comparer la signification donnée aux deux dates primordiales en 1919 puis en 1922 pour en comprendre l'impact. Le 11 novembre est considéré comme « une date universellement mémorable pour nos Alliés comme pour nous. Nous avions été unis dans les souffrances de la guerre, nous devions nous montrer unis dans la gloire et dans l'espérance de la consolidation de la Paix ».181(*) Le 4 août est quant à lui, vu par la commission d'examen du projet, présidée par le baron Cogels comme « l'anniversaire du noble geste de notre Roi, de notre Gouvernement, de nos Chambres législatives, ayant derrière elles le Peuple tout entier, et repoussant la proposition infamante qui lui fut adressée par la puissante Allemagne. C'était le commencement de nos malheurs, mais ce fut aussi l'oeuvre de glorification de la Belgique dans l'Histoire. Cette date symbolisera l'honneur, le respect du Droit et l'abnégation héroïque dans la défense du sol patrial.». 182(*)En 1922, le rapport de la Commission sénatorial de l'Intérieur nous apprend que le 4 août est « considéré comme l'expression même du sacrifice de la Belgique se dressant tout entière contre l'invasion brutale d'une nation parjure ».183(*) Il s'agit, ici, d'une question qui rejaillit dans la presse. Nous avons pu lire ce sentiment dans Le Journal de Liège : « bientôt le Parlement ayant compris qu'il fallait commémorer la victoire et non l'invasion, le 11 novembre est devenu la seconde fête nationale »184(*).

Nous avons également montré que l'un des sentiments dominants en Belgique était celui de faire une commémoration typiquement belge. D'autant plus que cette guerre a fait surgir dans les consciences un fervent patriotisme.Par ailleurs, nous pensons que cette volonté venait du fait que les revendications belges, lors du traité de Versailles, n'avaient pas été satisfaites ce qui laisse au peuple belge un sentiment de trahison et d'injustice face aux Alliés. Toutefois, comme nous l'avons dit, la Belgique finit par s'aligner sur la date commémorative choisie par les Alliées et ira même calquer sa cérémonie du Soldat Inconnu sur celle de la France185(*).

Le choix de la date laisse aussi apercevoir ce que le pouvoir législatif pensait être le plus important : rendre hommage au martyre belge et aux massacres de civils d'août 1914, à la résistance patriotique ou à la lutte des soldats belges et alliés qui permit la délivrance de la Belgique , ...

Ces différentes représentations et conceptions montrent à quel point il fut difficile de sortir du choc de la Grande Guerre.

2.2 Les cérémonies en général.

2.2.1 La Toussaint : La commémoration traditionnelle du souvenir des morts

De tout temps, les 1er et 2 novembre ont marqué le calendrier du sceau du souvenir des défunts.186(*) La Première Guerre leur donne une coloration particulière : celle du souvenir, de la reconnaissance envers les soldats morts pour la Patrie. La Toussaint est un moment de recueillement dès la première année de guerre, cette tradition devient une véritable manifestation de patriotisme.187(*)La Toussaint est vue comme un rite annuel d'hommage aux morts, rite immanquable car la crainte de l'oubli transparait. Lors de ce jour particulier, l'oubli est combattu, chacun a une pensée pour les défunts qu'il a connus. Lorsque nous parlons de « crainte de l'oubli », nous nous référons au sentiment général qui se dégage des articles de presse. Cette célébration estdoublée d'une certaine litanie qui revient régulièrement : « Ah ! que leur souvenir fasse que nous ne nous endormions jamais sur notre Victoire ! Les armes et les coeurs se rouillent dans l'oubli... »188(*) ; « Mais comment aurions-nous le droit d'oublier ceux qui ont donné leur -vie à la Patrie, ceux qui ont souffert dans leur chaire, leur santé et leurs affections... »189(*). Nous voyons bien par ces deux exemples qu'il n'est pas envisageable de ne pas se souvenir des morts.

Lors d'une journée dédiée au souvenir et au recueillement, il apparaît important de rendre hommage au dévouement des combattants tout en rejetant toute volonté de gloire militaire ou de nationalisme dans le sacrifice. La population dans son ensemble rend hommage aux morts de la guerre sans faire de distinction: wallons, flamands, civils, militaires,...

La Toussaint permet de soutenir la transmission générationnelle de l'esprit de la victoire et de la reconnaissance qui est due aux acteurs de celle-ci. C'est d'ailleurs ce point particulier qui explique la place spécifique des enfants - vecteurs de transmission et travailleurs de la consolidation de la paix-. En effet, dans les différents cortèges, les enfants sont placés directement après les représentants politiques mais aussi en bout de cortège par la présence des Boy-scouts.190(*) Les placer au début et à la fin du cortège contribue à créer en quelque sorte un cercle, symbole du mouvement, du changement, de transformation. Le cercle est également un symbole de perfection et de l'union par l'absence de division possible. Par extension, il symbolise aussi la vie des êtres vivants- le cercle de la vie- de la naissance à la mort, et ce recommencement perpétuel.191(*) Les enfants incarnent alors l'avenir, plus fort que la mort, mais aussi la transmission de la mémoire de la guerre.192(*)

Les Pèlerinages de la Toussaint sont des cérémonies officielles, entièrement dédiées aux morts193(*), et reprenant des programmes inchangés de 1929 à 1939194(*) : Réunion du cortège, avancée jusqu'au cimetière, visite de ce dernier et dépôt de gerbes au monument aux morts. Auparavant, une messe a souvent lieu à l'église. Aucun discours ne devait être prononcé. Une première sonnerie  Aux Champs  donne le signal de la minute de recueillement, une deuxième en marque la fin.195(*) Ce sont souvent- pour ne pas dire tout le temps- les membres de la Fédération Nationale des Combattants et de la Fédération Nationale des Invalides qui s'occupent de l'organisation de cette pieuse célébration. Ce qui n'empêche pas les autorités communales et religieuses de se joindre massivement à cette pratique.

Bien qu'au niveau des sources officielles nous n'en ayons trouvé que pour Bruxelles, la presse relate, avec plus ou moins d'intérêt, les célébrations dans le pays. Et partout, les cortèges du 1er novembre se ressemblent et rassemblent. La foule nombreuse est souvent décrite comme recueillie et silencieuse, aussi bien dans les cortèges qu'aux cimetières ou devant les monuments aux morts. Le caractère funèbre de ces cérémonies est celui qui ressort. Le rassemblement des participants se fait vers 10h20, à 10h25 retentit la sonnerie du Garde à vous. Le cortège se met en branle vers 10h30 et se dirige vers le cimetière au son de marches funèbres entonnées par les Harmonies locales.196(*) Une fois arrivé à l'entrée du cimetière, le cortège se range sur la droite de la voie publique afin que le Collège et le Conseil communal lepassent en revue celui-ci, tandis que retentit la sonnerieAu Champ. La cérémonie à l'intérieur du cimetière est orchestrée par l'inspecteur des inhumations. 197(*)

Ces cérémonies revêtent un caractère national puisque le seul drapeau accepté à l'intérieur du cimetière est celui de la Belgique. Ceux des groupements patriotiques et des sociétés sont acceptés durant le cortège mais doivent attendre la fin de la cérémonie au cimetière pour rejoindre leur groupe.198(*) Nous supposons que cette interdiction d'entrer dans le cimetière pour les drapeaux est due à la volonté de rendre cette cérémonie nationale, neutre, de rendre le temps d'un instant au pays son atmosphère d'Union Sacrée. Dès 1933, il est également interdit aux personnes revêtues d'uniformes ayant une signification politique d'entrer dans le champ de repos.199(*)Une autre interdiction apparaît en 1935 : il est demandé aux participants de ne pas fumer durant le cortège et la cérémonie du cimetière.200(*)

Ces cortèges du deuil témoignent de la fonction rituelle qui marque ces commémorations. Ils conduisent la population au cimetière, pour des pèlerinages de reconnaissance aux morts de la guerre. Ils permettent l'expression d'un deuil collectif le jour où les familles vont aussi, individuellement, se recueillir sur les tombes. C'est pourquoi la presse insiste sur le caractère pieux de ces cortèges.201(*) L'extraordinaire participation populaire à ces cérémonies officielles témoigne du besoin de recueillement collectif pour conjurer la douleur et le deuil d'un mort de masse.

Figure 2 La Dernière Heure, 3 novembre 1919, p.1.

Si nous nous attachons au cas bruxellois, nous pouvons remarquer que ce jour-là, le Collège des Bourgmestre et Echevins et le Conseil Communal de la ville se rendent aux quatre cimetières de la Ville - Laeken, Evere, Haren et Neder-Over-Heembeek-202(*), selon le cérémonial que nous avons rapporté plus haut. 1923 voit se profiler l'hommage aux citoyens belges fusillés par l'ennemi, au cimetière d'Evere.203(*) En 1925, le pèlerinage de Laeken est précédé de la cérémonie de la translation des corps des personnes décédées des suites de leur déportation ou de leur emprisonnement par les Allemands. 204(*) En 1930, la Toussaint est également l'occasion de déposer quelques gerbes sur les monuments évoquant « la fondation de l'Indépendance du pays ». De plus, cette année voit aussi l'inauguration du portique monumental de la pelouse d'honneur205(*), au cimetière d'Evere. 206(*) En 1932, hommage est rendu aux Bruxellois morts au service de l'oeuvre coloniale congolaise.207(*) Remarquons que le cérémonial est figé jusque dans son itinéraire208(*). Chaque année, les participants empruntent le boulevard Emile-Bockstael (A), la place Emile-Bockstael (B), les rues Marie-Christine (C), du Champ de l'Eglise (D) et parvis Notre-Dame puis rentrent dans le cimetière (E).209(*)

Figure 3 Parcours des cérémonies de la Toussaint, à Bruxelles.

Pour ce qui est de Liège, les cérémonies ont lieu au cimetière de Robermont et le cortège démarre du Boulevard d'Avroy.210(*) Les édiles communaux se rendent également- et en premier lieu- au cimetière de Saint-Walburge et en fin de journée, au Bastion pour s'incliner sur la tombe des frères Collard211(*). Les cérémonies liégeoises de la Toussaint sont marquées par la présence de représentants français, anglais et italiens.212(*)

Les cérémonies montoises de la Toussaint ne sont jamais reprises par la presse locale. La seule mention de la Toussaint que nous ayons trouvée pour cette ville concerne l'état des cimetières. Les tombes des défunts seraient mieux entretenues « dans la région qu'ailleurs dans le pays »213(*) où elles sont souvent laissées sales malgré la ferveur.214(*) Peut-être peut-on y voir une justification : la Ville de Mons n'organise pas de grands cortèges mais cela n'empêche pas ses concitoyens de prendre soin de leurs morts.

En conclusion, une certaine commémoration civique de la guerre s'est greffée sur la tradition religieuse de la Toussaint. Ses cérémonies continuent d'être un moment majeur dans le calendrier commémoratif. Journée de recueillement des familles, elle portait en elle une pratique initiée dans les années de guerre : rendre collectivement hommage aux morts et disparus.215(*) Elle reste donc la journée du deuil, de la douleur et du recueillement. Ce n'est qu'à partir de 1928, que ce pèlerinage patriotique, organisé par La Ligue du Souvenir et les sections locales de la Fédération Nationale des Combattants, est qualifié de « traditionnel ».216(*) Ces cérémonies, mêlant hommages intimes et collectifs, ont pour mission de montrer aux familles à quel point toute une population peut être reconnaissante envers ceux qui se sont battus pour la Patrie.217(*)

2.2.2. L'anniversaire de l'Armistice.

De manière générale, l'anniversaire de l'Armistice est présenté par de longs articles commençant généralement en première page. Toutefois, au fil du temps, ce début en première page se transforme en quelques photographies des cérémonies nationales tandis que le corps de texte se situant, lui, en deuxième page, se concentre sur les manifestations plus locales. Ces articles donnent lieu à des rubriques qui sont réservées à ces célébrations et portant des titres tels que « La Commémoration de l'Armistice en province et à l'Etranger ».

Nous avons constaté que les articles descriptifs occupent la majeure partie de la place réservée à l'Armistice tandis que les articles de fond et des éditoriaux voient le jour lors d'évènements clés comme les dix, les vingt ans et le centenaire du pays. Parmi ces articles, nous distinguons ceux relatant les dernières heures précédant la signature de l'Armistice et ceux donnant une signification à cette date. Cette signification varie relativement peu comme nous le verrons un peu plus tard. La signification qui lui est donnée est surtout là pour appuyer le rôle du souvenir au sein de la société. Elle peut ainsi mener à de sérieuses critiques du pouvoir en place ou de la société engendrée de la guerre, de la société divisée par la chasse aux activistes, la question linguistique, la vie chère,... Les « articles-souvenirs » jouent un rôle primordial au sein de la question du devoir de mémoire. Si la commémoration insiste sur le pôle « culte des morts », la presse, elle, se focalise sur celui « culte du souvenir ». Chaque année supplémentaire est une nouvelle occasion de revenir sur la signature, les grandes batailles, les inondations de l'Yser,... Il est toutefois marquant de constater que ces souvenirs sont centrés sur les moments forts -la résistance des forts liégeois- ou glorieux - la résistance du Roi face à l'ultimatum- plutôt que sur les souffrances du peuple belge en pays occupé. Cela montre, selon nous, une volonté d'éduquer le citoyen dans l'amour, la grandeur du pays plutôt que dans la haine de l'ennemi.

Une autre constatation concerne la teneur de ces articles. Homogènes jusqu'en 1929, ils changent avec l'organisation du Relais Sacré qui est la seule évolution notable dans la ritualisation de la commémoration du 11 novembre. En effet, avant cette date, les journaux relatent les cérémonies nationales et celles qui ont lieu dans quelques grandes villes comme Mons, Liège, Gand, Ostende,...218(*)Avec le Relais Sacré, les comptes rendus ne sont plus consacrés aux cérémonies du 11 novembre, qui se contente dorénavant de quelques lignes au sujet de celle de Bruxelles et de photographies, mais aux cérémonies de transmissions de flambeaux. Ce changement pourrait s'expliquer par la proximité de ces célébrations. La population n'a pas la possibilité de se rendre chaque année à Bruxelles, or, ces cérémonies sont plus locales et touchent donc un plus grand nombre. Ce dernier point s'inscrit immanquablement dans le cadre de la création d'une mémoire collective, d'une identité nationale. La participation active à ce genre d'événement ne peut qu'ancrer la pratique et sa signification dans l'imaginaire social du citoyen.

Qu'en est-il au niveau quantitatif ? Après des débuts mitigés entre 1919 et 1922, cette célébration connaît une évolution constante durant toute l'entre-deux-guerres. Nous pouvons constater sur les graphiques ci-dessous que le nombre d'articles décolle véritablement en 1922 à l'occasion du choix du Soldat Inconnu pour ensuite se stabiliser et connaître quelques bonds pour des évènements particuliers comme les deux années jubilaires ou la mort d'un acteur important lors de la guerre et des cérémonies commémoratives : Adolphe Max. En novembre 1939, Adolphe Max décède et son décès a un immense impact dans la presse. En effet, la quasi-totalité des articles lui sont alors dédiés : ses dernières heures, ses relations politiques, son rôle durant la guerre,... Si bien que la commémoration de l'Armistice passe presque inaperçue au niveau du contenu. L'introduction de nouveaux rites tel que le Relais Sacré, et le spectre d'une nouvelle guerre accentuent la médiatisation de l'événement à partir de 1934. L'inquiétude grandissante est principalement perceptibles dans les propos tenus au sujet des ces cérémonies puisqu'aucun discours n'est prononcé lors de la cérémonie officielle à la tombe du Soldat Inconnu.

Si nous nous attardons quelques peu sur la place qu'occupent ces articles au sein même des journaux, nous pouvons constater plusieurs choses. La propension à la première page (38%) est à relativiser. S'il s'agit bien d'une réalité pour les premières années, très vite après l'inhumation du Soldat Inconnu, la première page est consacrée à une photographie du Roi devant la dalle sacrée ou des gardes d'honneur, le contenu des cérémonies se trouvent quant à lui souvent en deuxième ou troisième page. De manière générale, nous pouvons dire que les informations récoltées le furent sur les deuxièmes pages, la première privilégiant l'actualité nationale et internationale. Encore une fois, l'instauration du Relais Sacré joue un rôle non négligeable dans cette évolution. Nous avons constaté qu'à partir de 1929, le taux d'articles en première page diminue alors que les articles en pages intérieures s'accumulent. Cette évolution peut s'expliquer par la coutume : le public, de plus en plus, habitué à ces manifestations quise déroulent chaque année de la même manière ne ressent de moins en moins le besoin d'avoir de longs descriptifs s'étendant sur plusieurs pages. Une autre caractéristique témoigne également de cette habitude : à partir de 1930, une place plus grande est laissée, dans les comptes rendus des cérémonies nationales, à la description des tenues vestimentaires des membres de la famille royale. Une autre explication à la croissance des secondes pages est l'instauration d'une célébration plus locale, laissant ainsi plus de place à l'écho provincial. Cette rubrique se situe généralement en deuxième ou troisième page.

Une étude centrée sur la répartition entre les journaux montre que deux journaux se partagent la majorité des articles. En première place, nous retrouvons La Nation Belge qui prône l'union de tous les Belges qui est la seule à pouvoir ramener le calme dans le pays. En deuxième position, nous retrouvons La Libre Belgique. Ce n'est pas étonnant puisqu'elle continue l'action entreprise durant le conflit. Ses discours sont volontiers centrés sur l'union sacrée autour du Roi qui permettrait de contrecarrer les menaces internes comme externes. Dans la même ligne d'idées, nous retrouvons également La Dernière Heure qui a tendance à se focaliser sur l'aspect de la Victoire. Le journal Le Soir - que nous n'avons consulté que pour les années clés- prêche quant à lui pour une certaine sobriété, pour que les problèmes quotidiens s'effacent devant le devoir patriotique : « Mais lors de ces manifestations d'une joie légitime, un recueillement s'impose. Après l'exaltation que provoque, à juste titre, la liberté reconquise, il convient de songer encore à ceux qui nous la rendirent ».219(*) Les journaux plus extrémistes comme Le Drapeau Rouge, La Légion Nationale, L'Action Nationale,.. n'accordent que peu de place à ces célébrations leur préférant la lutte au profit de leurs idéaux politiques.

Remarquons que cette étude quantitative arrive aux mêmes conclusions que l'étude menée par Mathieu Brasseur220(*) alors que nos corpus de presse n'étaient en majeure partie pas composés des mêmes journaux. Mathieu Brasseur utilisent, en outre, les journaux Le Soir, Le Vingtième Siècle, Le Peuple et L'Etoile Belge. Nous n'avions que trois journaux en commun : La Libre Belgique, La Nation Belge et Le Drapeau Rouge. Le fait d'arriver aux mêmes conclusions, nous permet de dire qu'il semblerait que ce changement - aussi bien au niveau de la place au sein du journal que du contenu- soit valables pour la presse francophone de Belgique.

L'analyse de ces cérémonies se découpe en plusieurs périodes. Ces périodes ne doivent pas constituer de frontières infranchissables. La première période s'étend de 1919 à 1921, époque où le 11 novembre n'est pas encore considéré comme une fête officielle. La deuxième période se situe entre 1922 et 1932. Le 11 novembre est maintenant une fête nationale, il possède un monument national autour duquel se réunir et le pays connaît une relative prospérité. Cet état de fait génère un sentiment de confiance dans la paix malgré le désappointement que les compensations ont engendré. Le 11 novembre est alors perçu comme une fête de recueillement et de célébration, ne laissant pas de place aux meetings contre la guerre, ce qui n'empêche pas au niveau local quelque mouvement protestataire notamment à Liège contre les Italiens fascistes comme nous le verrons plus loin. La troisième période débute avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir, la montée des nationalismes, des idées totalitaires et la crise économique. Le pays entre alors dans une situation délicate où la peur de l'inconnu et d'une nouvelle guerre provoquent l'évolution de la signification du 11 novembre. Ces commémorations deviennent l'occasion de prêcher la paix universelle sur base des souvenirs horribles encore frais dans la mémoire de la population.

Nous pouvons constater que ces périodes correspondent plus ou moins aux époques délimitées par Laurence van Ypersele, Emmanuel Debruyne et Stéphanie Claisse. Celles-ci sont de 1918 à 1924, de 1925 à 1934 et de 1935 à 1940. La première époque est marquée par des sentiments ambivalents : d'un côté, une vague d'hommage aux « Morts pour la Patrie » et de l'autre une explosion de haine contre les « mauvais belges ». L'heure est donc au deuil et à la vengeance. 221(*) En 1925, le Pacte de Locarno inaugure une nouvelle ère, celle de la détente internationale où le pacifisme grandit et la démobilisation des esprits commence. Nous voyons alors les propos changer du tout au tout : des atrocités d'août 1914, nous passons à l'exaltation de la Société des Nations.222(*) Cet état d'esprit s'infiltrera dans toute la vie de la nation belge puisqu'à partir de 1926, les manuels scolaires vont progressivement être moins acerbes vis-à-vis de l'Allemagne et mettre en lumière la mission pacificatrice de la Société des Nations.223(*) Enfin, la montée des totalitarismes en général et l'accession au pouvoir d'Hitler en particulier confirment les craintes les plus profondes des pacifistes.224(*) Une fois de plus, les propos tenus changent radicalement. Durant cette période, l'amour de la Patrie est exalté ainsi que l'unité face aux dangers.

Nous présenterons dans un premier temps ces trois phases. Cette présentation sera suivie de l'exposé de quelques années clés : 1919, 1922, 1924, 1928-1938, 1930 et enfin 1929. Il nous a semblé opportun d'agir de cette façon, pour une meilleure compréhension à la lecture.

2.2.2.1 L'ère officieuse des commémorations : 1919- 1921

Comme le montrent les statistiques, les articles concernant cette célébration sont assez rares ce qui se comprend aisément puisqu'à ce moment-là, les rôles qui lui seront échus - commémoration de la Victoire et cérémonies du souvenir et de deuil- ne le sont pas encore. Pourtant, certains journaux exaltent malgré tout le souvenir unique de cette journée. Ce jour est, d'ailleurs, présenté par La Libre Belgique comme ceci : « L'Armistice, c'était la consécration officielle de la défaite {...} C'était l'aurore de la victoire ; mais c'était surtout l'heure du soulagement ».225(*)

L'analyse de Mathieu Brasseur affirme que ce sont donc des sentiments de liberté et de victoire qui dominent l'époque, laissant le temps du souvenir de côté. Selon lui, aucun pèlerinage ni de messe en l'honneur des soldats ou des civils morts durant la guerre. Il semble que la fête en l'honneur de la liberté retrouvée et de la victoire.226(*) Toutefois, nos propres recherches nous amènent à des déclarations en totale opposition. Nous pouvons d'ailleurs le constater par les propos tenus par La Nation Belge : « A tous ces héros et à tous leurs frères d'armes ira aujourd'hui la pensée reconnaissante de tous les Belges qui comprennent que c'est aux sacrifices surhumains de leur armée qu'ils doivent d'avoir, le 11 novembre 1918, recouvré l'indépendance nationale »227(*). Tandis que Le Journal des Combattants clament : « Amis combattants, que notre visite aux tombes de nos anciens frère de misère ait la signification d'une réparation, d'une amende honorable pour tant d'aveugles qui n'ont pas compris tout l'éloquence, la beauté idéale de leur sacrifice sublime. Promettons leur de couvrir de notre protection et de notre amour leurs si chères tombes rayonnantes de gloire, tout irradiée d'immortalité. Jurons leur solennellement d'achever leur oeuvre, et d'être les véritables soldats de la paix dans une Belgique qui ne sera vraiment grande et belle que le jour où nous l'aurons guérie de la gangrène politicailleuse qui la ronge pour l'instant. Que leur souvenir vive éternellement dans nos coeurs et les fortifie ! »228(*). Le souvenir et la reconnaissance sont ainsi loin d'être ignorés durant cette période.

Certes, le gouvernement n'organise pas de cérémonies officielles mais des célébrations ont quand même lieu. Entre le 1er et le 15 novembre, plusieurs offices religieux sont réalisés à la mémoire des soldats morts en Belgique, à l'étranger et à la colonie229(*). De nombreuses inaugurations - monuments aux morts, plaques commémoratives, maison du Combattant,... - ont également lieu durant ces trois années. Lors de ces inaugurations, des discours exaltant la Patrie et le sacrifice des soldats et civils morts sont prononcés.230(*)Toutefois, pour une partie de la population, le 11 novembre est l'occasion de regretter que cette journée fasse moins de bruit que la journée de déclaration de guerre, ce qui mène à l'organisation de manifestations contre le militarisme et les réactionnaires. Ces manifestations sont appelées « fête de la paix ».231(*) Dès lors, des propos tels que ceux-ci : « je me suis promis de lutter contre le militarisme, conte le guerrisme, qu'il s'appelât défense nationale ou esprit de conquête, avec, hélas ! l'infinie modestie de mes moyens ». « Ce n'est pas avec de beaux discours, avec des décorations posthumes, voire même avec les oeuvres philanthropiques les plus intelligentes que l'on remplace un bon père »232(*) se propagent dans la presse. Nous pouvons donc constater que malgré l'absence d'une organisation officielle, le 11 novembre est porteur de signification pour la population belge. Et cette signification n'est pas toujours joyeuse : « la foule n'eut guère l'aspect endimanché qu'elle eut du avoir si, par une singulière aberration, on n'avait pas choisi le 4 août comme deuxième fête nationale ».233(*) Ce sentiment se propage également par les gestes de la population. En effet, le 11 novembre 1920, les agents de change bruxellois décident de ne pas coter et de ne faire aucune transaction. A l'heure de l'ouverture des marchés, ils se regroupent devant la plaque commémorative pour se recueillir. Cet événement est comme une « façon pacifiste de protester contre les autorités qui n'ont pas voulu proclamer jour férié l'anniversaire de l'armistice et de la délivrance ».234(*)

Outre ces inaugurations et offices religieux, nous avons constaté qu'une partie des colonnes consacrées à l'événement le sont au souvenir de la liesse populaire qui a touché l'ensemble du pays ou à la déroute allemande à Bruxelles. Que ce soit des personnalités comme le lieutenant-général Gillain, le bourgmestre Adolphe Max ou encore l'échevin Brassine qui évoquent leur souvenir du 11 novembre 1918235(*) ou les propos de journalistes : « L'Armistice est signé. En ville, une clameur formidable monte jusqu'au ciel. Les drapeaux innombrables pavoisent les fenêtres {...} »236(*) ; « Et brusquement, Bruxelles n'est plus qu'une corbeille à drapeaux, un bouquet flottant de couleurs vives. Nous sommes chez nous ! Nous ne savons plus que nous avons lutté, que nous avons souffert : les ailes de la victoire et de la liberté battent sur nos mauvais souvenirs et les dissipent »237(*), ces souvenirs sont particulièrement important dans le cadre du devoir de mémoire. Ce dernier ne s'exprime pas encore réellement dans les termes du devoir mais nous ressentons, à travers le ton des articles, une certaine nécessité de rappelerles horreurs de la guerre afin de trouver un sens à la mort et aux souffrances endurées.

Tous les journaux ne voient pas l'anniversaire de l'Armistice comme une fête patriotique de la victoire. Que ce soit La Wallonie, Le Drapeau Rouge ou Le Peuple, tous ces journaux voient le 11 novembre comme la liberté retrouvée mais surtout comme la fin de la « boucherie universelle »238(*) et comme « une ère définitive de paix et l'avènement d'un régime qui devrait assurer aux hommes comme aux peuples, la libre disposition de soi »239(*).

Les années 1920 et 1921 sont de nouvelles occasions de plaider en faveur d'une nouvelle signification pour cette date emblématique. Les comptes rendus relatant les inhumations des soldats inconnues britanniques, français et italiens sont légions - environ un par journal-.240(*) L'idée est saluéeplus d'une fois : « Le soldat inconnu, c'est toute l'armée frémissante et muette ; c'est l'effort immense et sublime de tous les peuples alliés pour résister à l'égression d'une race de proie ; c'est la communion de toutes les âmes éprises de justice et de liberté »241(*), « Chez nous, rien de semblable. Nous ne savons pas même si nous serons représentés à Londres et à Paris comme l'armée britannique et l'armée française le furent naguère à Bruxelles, lors des obsèques du général Leman {...} Notre gouvernement ne s'intéresse, semble-t-il, pas beaucoup à ces sortes de choses. Lorsqu'il s'agit de l'armée, il se montre aussi chiche de gloire que de sous. Il ne reste donc aux Belges qu'à adresser aujourd'hui silencieusement l'hommage du coeur aux soldats qui mouraient pour affranchir la patrie du joug ennemi. {...} A tous ces héros et à tous leurs frères d'armes ira aujourd'hui la pensée reconnaissante de tous les Belges qui comprennent que c'est aux sacrifices surhumains de leur armée qu'ils doivent d'avoir, le 11 novembre 1918, recouvré l'indépendance nationale ».242(*) Nous pouvons apercevoir que cette symbolique du Soldat Inconnu qui représenterait tous ses frères morts et disparus tient au coeur de la population belge.243(*)

Il apparaît donc que les sentiments qu'inspire l'anniversaire de l'Armistice durant ces trois années sont ambivalents. Entre joie et tristesse, l'Armistice ne prendra que progressivement une charge émotionnelle par rapport aux morts. En conclusion, à cette époque, l'Armistice est principalement vu comme un traité mettant fin à la guerre. Il faudra attendre que ce jour devienne une fête officielle et acquiert son rituel propre pour que ce jour symbolise le souvenir de la Première Guerre mondiale dans sa globalité.

2.2.2.2 La première phase de l'ère officielle : 1922-1932.

2.2.2.2.1. Le rituel.

Suite à l'inhumation du Soldat Inconnu, la Belgique lui rend un hommage qualifié de « rite consacré »244(*) , ce dernier se présente comme suit245(*) :

Le 11 novembre, les célébrations commencent très tôt : vers 8h30, les flambeaux du Relais Sacré arrive sur la dalle sacrée.246(*) A 9h30, une messe commémorative est prononcée dans la chaire de la collégiale Sainte-Gudule. Pendant ce temps, la foule, maintenue par des barrières Nadar, encadre la place du Congrès et forme la haie au long de la rue Royale, de la Porte de Schaerbeek à la place des Palais. Autour de la tombe du héros anonyme, des soldats, des sous-officiers et des officiers belges, français et italiens montent une garde d'honneur247(*), sabre au clair, alors que les drapeaux et étendards des régiments de la garnison bruxelloise se dressent au bas de la Colonne du Congrès. Peu avant 10h, un cortège des sociétés patriotiques formé Porte de Schaerbeek et organisé par la Confédération Nationale des Anciens Combattants défile. Les sociétés se placent alors autour du vaste quadrilatère tandis que les délégués des unités de la garnison, de l'Ecole militaire, des Combattants et Invalides, des infirmières, des officiers de campagne, des prisonniers politiques encerclent la rotonde. Sont également présents les ministres - ceux qui ont un rôle sont les ministres de l'Intérieur et de la Défense Nationale- ainsi que le bourgmestre bruxellois, des échevins, le président de la Fédération Nationale des Invalides, le gouverneur de la province du Brabant, des généraux, des attachés militaires. Une voiture de la Cour amène, vers 10h50, la famille royale - le Roi, chaque fois en uniforme-. A 10h55 retentit la sonnerie Aux Champs. Le Premier ministre s'avance alors pour accueillir le Roi qui dépose une gerbe de chrysanthèmes, ornée des couleurs nationales et signée « Albert et Elisabeth ». Ce faisant, la musique militaire joue la Brabançonne en sourdine et au même moment retentit le premier des vingt-et-un coups de canon, tirés du Parc de Bruxelles par un peloton d'artillerie. C'est au premier coup de canon que la minute de recueillement débute et le deuxième coup en sonne le glas. Suite à ce moment de méditation, la famille royale remonte en autos pour rentrer au Palais. Le gouvernement suivi de la ville de Bruxelles, des attachés militaires et des délégations d'associations patriotiques viennent déposer leurs couronnes. Lorsque les autorités ont quitté le square, la foule est autorisée à rendre le même hommage à l'Illustre Inconnu. 248(*)

Dès 1927, la cérémonie se poursuit par la visite, à 11h45, des Anciens Combattants au monument dédié au Poilu Inconnu, à Laeken. A midi, les Anciens Combattants et les Invalides de guerre sont conviés à un dîner. La médiatisation de cette manifestation ne durera qu'un temps.

2.2.2.2.2. Les participants et organisateurs.

Il s'agit maintenant de présenter ceux qui se souviennent : Qui est présent ? Qui organise ?

Ces manifestations officielles sont placées sous le haut patronage du Roi qui est présent en tant que chef de l'Etat mais aussi comme commandant en chef de l'armée. La présence de la figure royale est d'autant plus marquée sous le règne d'Albert 1er en raison de son rôle durant la Première Guerre mondiale. La présence du reste de la famille royale n'est pas une obligation. Seule la Reine Elizabeth est présente à chaque cérémonie et ce grâce à son rôle d'infirmière et d'écoute au chevet des malades et des blessés durant la guerre.

Au côté de la famille royale, nous trouvons les représentants des institutions publiques : membres du gouvernement, sénateurs et parlementaires. Nous avons pu noter la présence du Bourgmestre de la ville de Bruxelles qui est pour la période étudiée Adolphe Max249(*). Autour d'eux, nous retrouvons différents ministres, les plus récurrents étant le ministre de la Défense et le Premier Ministre. Les membres du gouvernement sont libres de participer ou non à la cérémonie du moment où ils préviennent la commission organisatrice.250(*)A leurs côtés, sont présents en grand nombre les représentants militaires. Lors de pratiquement toutes les cérémonies, des représentants d'états étrangers, d'ambassadeurs, de consuls et de présidents d'associations d'Anciens Combattants. Cette présence internationale s'explique par le caractère international de l'Armistice.

Enfin, parmi les participants identifiables, nous retrouvons les associations d'Anciens Combattants qui occupent le pourtour de la Place du Congrès, avec leurs drapeaux distinctifs. Chaque année, ils reçoivent un salut royal lorsque le Roi et la Reine quittent les lieux. Se joignent à cette catégorie, les familles des victimes

La foule, quant à elle, n'est pas identifiable et est rarement qualifiée. Il est donc impossible de percevoir l'implication de la population dans la réalisation de ces cérémonies. Toutefois, nous avons pu constater que, pour les trois villes étudiées, il lui est demandé de pavoiser la devanture de sa maison ce qui semble être respecté.La participation populaire est confirmée par Olivier Standaert qui affirme que tout au long des vingt-deux années de l'entre-deux-guerres, la participation aux cérémonies n'est jamais prise en défaut.251(*)

Au niveau de l'organisation, nous retrouvons les administrations communales accompagnés des membres dirigeants d'organisations patriotiques telles que l'Association des Officiers de la Campagne 1914-1919, la Fédération Nationale des Combattants, la Fédération Nationale des Invalides ou encore la Fédération Interalliée des Anciens Combattants. A leurs côtés, se trouvent également le ministre de l'Intérieur ainsi que des représentants militaires.252(*) C'est probablement cette forte représentation de soldats et ex-soldats qui explique le caractère militaire de la cérémonie et l'hommage presqu'exclusif que les soldats reçoivent. Nous verrons dans le point suivant que d'autres catégories sociales sont mises à l'honneur mais ce de façon ponctuelle et sur une volonté particulière du comité organisateur alors que l'hommage aux soldats semble naturel. En 1925, après trois années de pèlerinage à la tombe du Soldat Inconnu, le comité organisateur propose d'instituer ce pèlerinage national annuellement « afin de rendre un pieux hommage aux Belges qui ont fait le sacrifice de leur vie pour conserver intact le patrimoine légué par les fondateurs de notre Indépendance ». Aux vues de la pratique qui se développe, ce projet n'a pas été entièrement retenu. En effet, ce projet prévoyait l'intégration des enfants des écoles dans le cortège ainsi qu'une soirée dédiée aux concerts militaires.253(*)L'élément essentiel de ce projet est la participation de la Nation à ces manifestations, c'est-à-dire la présence du gouvernement et surtout du Roi-Chevalier. Les journaux reconnaissent qu'il a fallu un certain temps pour que ce processus, cette tradition se mette en place. La Libre Belgique souligne : « Il faut à toutes choses, un certain temps pour mûrir - tout comme aux fruits. Il a fallu attendre quatre ans pour arriver à la glorification de nos morts héroïques... »254(*). Et La Nation Belge ajoute : « La commémoration de l'armistice eut été incomplète, elle aurait négligé une intention essentielle si elle n'avait retenu de la journée éblouissante que l'allégresse avec laquelle l'aube en fut saluée par les millions d'hommes enchainés depuis quatre ans à l'oeuvre de guerre ; On l'a compris chez nous. A mesure que le temps voilait l'éclat joyeux du souvenir, la signification austère du 11 novembre se dégageait. En creusant le sens de la date inoubliable, on découvrit qu'elle n'était pas de celles qui peuvent exalter les coeurs sans arrière-pensée. L'heure qui nous rendit la paix sonna au cadran de l'Histoire après un holocauste sans précédent, elle avait été hâtée par l'héroïsme et la valeur de nos soldats, la grandeur de leur sacrifice devait être évoquée pour que cet anniversaire ne fût pas une injustice posthume à leur mémoire. {...} Ce n'était pas assez des honneurs rendus chaque année depuis l'armistice à la tombe du Soldat Inconnu par l'Amicale des Officiers de la Campagne 1914-1918 et des pèlerinages patriotiques. La Nation devait s'associer officiellement ... ».255(*) Nous verrons, un peu plus loin, la question de la perception dans le temps de cette ritualisation.

2.2.2.2.3. Les enjeux de la commémoration.

Le 11 novembre est dès le départ, une fête ambivalente voulant célébrer à la fois la victoire, les Morts pour la Patrie et le patriotisme. Lors de l'ère officieuse, la joie et l'insistance sur la notion de Victoire sont les deux émotions associées à cette date mais progressivement entre 1922 et 1932, ces émotions sont nuancées par le fait que la Victoire et la joie n'ont été possibles que grâce aux sacrifices des soldats belges. Le Peuple dira même «  La journée du 11 novembre, n'est pas une journée de fête, mais en quelque sorte, un prolongement de la Toussaint »256(*). C'est donc à partir de 1922, que le ton change. De l'idée de victoire que la population se faisait de l'Armistice, l'on passe à un sentiment de recueillement, dorénavant indissociable de l'Armistice. On n'oublie pas pour autant la notion de victoire mais celle-ci est emprunte de déception comme le montre cette illustration :

Figure 4La Nation Belge, 1er novembre 1926, p.1.

Ou encore cette citation : « En dépit des désillusions qui ont suivi la victoire si chèrement conquise, malgré les difficultés de la vie quotidienne, les soucis et les appréhensions de demain ...».257(*) Encore une fois, l'anniversaire de l'Armistice donne lieu, dans la presse, à un véritable débridement de critiques, parfois à demi-mots : « Oublions pour 24 heures, les droits méconnus des héros, les cris et les plaintes - oh combien légitimes- des vieux parents et des orphelins, laissons à leurs deniers de Judas, les traitres impunis et les mercantis encensés de tout part. Oublions, un instant tout cela, pour ne penser qu'à cette date du 11 novembre qui consacra le triomphe du Droit sur la Force brutale ! ».258(*) Ce sentiment de victoire en demi-teinte n'est pas représenté exclusivement dans Le Journal des Combattants, d'autres comme L'Action Nationale l'abordent également.259(*)

Pendant cette époque, une nouvelle tendance commence à se développer et prendra son plein essor lors de la deuxième phase de l'ère officielle des commémorations. Il s'agit de la notion de paix. Pour le moment, elle est principalement - pour ne pas dire exclusivement- représentée par les organes de gauche. Pour les journaux socialistes et communistes, cette signature symbolise la paix et l'espérance de ne plus revivre la guerre alors que pour les autres journaux, il s'agit principalement de la libération de la Belgique. Toutefois, remarquons que Le Drapeau Rouge évoque la paix à travers la notion de lutte. Dès 1923, il reprend un certain slogan : « Lutte contre la guerre ; Lutte contre le fascisme ; Lutte pour l'amnistie totale des condamnés pour faits commis à l'occasion de la guerre »260(*). C'est en 1929, que ce même journal parle ouvertement de «  la paix » mais pas pour elle-même, pour fustiger le gouvernement qui se veut pacifiste mais dont le budget de la guerre atteint pour 1930 un milliard 188 millions 996, 621 francs.261(*)La Wallonie, aussi, aborde cette question de la paix en instaurant la rubrique « Que la Paix était belle », à partir de 1930. Cette rubrique est, dès lors, l'occasion de présenter aux lecteurs de nombreux souvenirs.262(*) A lire les journaux d'autres tendances, nous constatons que cette notion n'est pas développée entre 1922 et 1932. Le terme « paix » apparaît rarement et quand il apparaît ce n'est pas pour en faire l'apanage. Tout comme la Victoire, la paix est une notion teinté de rancoeur : « La paix n'a pas été ce qu'elle aurait dû être. Viciée par une idéologie absurde, elle a épargné le vaincu, le criminel, et elle a fait peser sur les vainqueurs ruinés tout le poids des réparations nécessaires »263(*).

Le patriotisme, quant à lui, tend à être une notion galvaudée. Que ce soit les cortèges liés à la Toussaint, ceux liés à l'Armistice,264(*) que ce soit les bals, les thés ou encore les courses cyclistes,265(*) tout évènement est qualifiée de « patriotique » du moment qu'il s'inscrit sous le signe du souvenir, d'une association d'anciens combattants, de veuves de guerre, d'orphelins de la guerre,... Pourtant, la presse n'hésite pas à le hisser sur un piédestal puisque c'est en vertu de ce patriotisme que des milliers de Belges se sont battus. Le terme n'est employé que pour désigner la manifestation, lorsqu'ils parlent du dévouement des soldats, ils parlent plutôt de l'amour de la Patrie, sans donner de détails ou de caractéristique. C'est pourquoi, bien que présente, cette notion de patriotisme n'a pas retenu pour ce travail une place primordiale.

L'Anniversaire de l'Armistice est une des occasions par excellence pour montrer toute la reconnaissance qu'a la population à l'égard de ses sauveurs. Mais quels sauveurs ? Si l'inhumation du Soldat Inconnu tend à faire penser que la reconnaissance officielle se borne à célébrer les Soldats morts ou vivants, les organisateurs et la population voient plus loin. En effet, au cours de la période 1922-1932, certaines années sont marquées d'un sceau particulier. En 1923, il est décidé et le bourgmestre de la ville de Bruxelles enjoint ses concitoyens à mettre à l'honneur les mutilés et les invalides de la Grande Guerre.266(*)

En 1924, ce sont les déportés et les prisonniers civils de l'occupation allemande qui sont mis à l'honneur mais de façon moins ostentatoire que le cortège des mutilés et invalides.267(*) En effet, mis à part le communiqué de presse, aucune mention n'est faite de cet hommage. Parmi ces déportés et prisonniers civils, nous pouvons distinguer ceux qui le furent pour raison économique de ceux qui le furent pour raison politique. D'un côté, entre 1916 et 1918, des milliers d'ouvriers sont déportés en Allemagne pour combler la pénurie de main-d'oeuvre allemande dans les usines. L'Allemagne recourt à cette stratégie car l'emploi des prisonniers ne suffit pas. Le contingent fixé par l'Allemagne s'élevait à 350-400 000 hommes âgés de 17 à 55 ans. Au sein de cette catégorie, deux forces s'opposent : les « bons » déportés, c'est-à-dire ceux qui y ont été contraints, qui étaient prisonniers de camps et qui vivaient dans d'horribles circonstances, et les « mauvais » déportés, c'est-à-dire ceux qui y ont été volontairement, attirés par les offres de salaires et de logement. Cette ambiguïté rend assez complexe la reconnaissance des souffrances qu'ont pu endurer ces déportés.268(*) D'un autre côté, dans les camps de prisonniers en Allemagne mais aussi dans les prisons, casernes belges, nous retrouvons de nombreux civils qui y furent envoyés pour suspicion d'espionnage ou d'acte de résistance envers l'Autorité allemande ou encore en guise d'otages. Ces prisonniers politiques ont acquis leur gloire grâce à la mort des espions et résistants avec qui ils partageaient le danger. 269(*) Cette catégorie regroupe également toute personne ayant été interceptée tentant de passer en Hollande avec de faux papier pour rejoindre le front.

En 1926, la population décide spontanément de rendre hommage à la famille royale dans son ensemble à l'occasion du mariage du prince Léopold et de la princesse Astrid. Ce mariage a lieu le 10 novembre 1926 et à la sortie de la cérémonie religieuse, les jeunes mariés, dans un geste de reconnaissance, vont se recueillir sur la tombe du Soldat Inconnu.270(*) En signe de reconnaissance, la foule acclame longuement la famille royale. Les jeunes mariés pour leur dévotion envers les héros de la Grande Guerre, le couple régnant pour leur rôle durant la guerre. La Reine Elisabeth, de naissance allemande, commence son rôle au sein de la grande guerre en aidant à la rédaction de la réponse royale face aux volontés allemandes. Dès la violation du territoire belge, elle se déclare profondément Belge, rassurant ainsi la population qui depuis quelques années -lors de voyages diplomatiques en Allemagne- trouvait le couple royal un peu trop germanophile.271(*) Elle prend immédiatement la décision de transformer le palais en hôpital où elle remet son uniforme d'infirmière.272(*) Toujours aux côtés d'Albert 1e, Elisabeth connaît la retraite d'Anvers, l'exil vers la côte et enfin l'installation à La Panne. Toutefois, ce qui ne devait être qu'une étape de plus dans leur périple devient leur habitat pour quatre ans. Durant ce temps, elle n'hésite pas à braver le danger des tranchées pour distribuer lainage et cigarettes aux soldats.273(*) Toute cette activité dans les tranchées lui vaut le mythe de la Reine-Infirmière. Après guerre, elle continue à accompagner son mari dans ses divers déplacements, nationaux comme internationaux. Dès avant la guerre, Albert Iest un roi populaire qui incarne aux yeux des Belges les valeurs de la nation, la foi en l'avenir. Mais au lendemain de la guerre, l'image du sauveur de la Patrie s'impose à tous les Belges, combattants ou non.274(*) En effet, dès le mois de novembre 1918, Albert 1e fait l'unanimité en instaurant le suffrage universel masculin à 21 ans et en promettant de régler les problèmes linguistiques.275(*) Véritablement vu comme celui-ci exprime leur expérience et leurs espoirs et justifie leurs revendications et leur amertume276(*), le Roi-Chevalier a partagé le sort des ses troupes.277(*) L'image d'Albert est indissociable de l'image du soldat, déjà avant 1914, il apparaissait en costume d'apparat et après guerre, c'est en uniforme de campagne qu'il se montre à la population.278(*)Mais il est aussi proche des plus humbles civils occupés. Il vit modestement avec sa famille à La Panne et utilise son prestige pour obtenir l'aide humanitaire dont son peuple à besoin.279(*) Albert I est, aux yeux de son peuple, l'incarnation d'une autorité sage et créatrice, d'un guide.280(*) Sa présence puis son souvenir ont chapeauté de leur aura toutes les cérémonies commémoratives de la Grande Guerre durant toute l'entre-deux-guerres, leur donnant par ce simple fait un caractère privilégié, voire sacré.

En 1927, ce sont les condamnés à mort qui font l'objet de toute l'attention. Les condamnés à mort sont principalement des civils condamnés pour des faits de résistance passive à l'occupant, d'espionnage, ... Environ 6000 personnes ont participé à des activités de résistance telles que contribuer à des prohibés, faire passer des hommes et surtout le renseignement (espionnage281(*) ferroviaire, transmission du courrier,...). Cet engagement est multiple : professionnel car considéré comme la prolongation du travail, religieux s'il épouse les convictions des engagés, aventurier et solidaire s'il est vécu dans l'optique de partager le sort des troupes au front.282(*) Leur sortie de la guerre s'apparente alors à un chemin de reconnaissance qu'ils voulaient aussi forte que celle accordée aux combattants du front. Déjà pendant la guerre, les espions tentaient de revaloriser l'activité autant à leurs propres yeux qu'à ceux de la société en se mettant sur un pied d'égalité avec les soldats. Ce sont des soldats de l'intérieur aussi méritants et dignes que ceux du front.283(*) Pour eux, l'une des plus grandes injustices est que d'emblée une reconnaissance soit accordée aux morts alors que les vivants peinent à trouver leur statut. 284(*)

Aux vues de ces mises à l'honneur, nous pouvons voir que la reconnaissance est accordée en raison d'actions particulières. L'action est le véritable moteur de la reconnaissance tant nationale - à travers médailles, pensions, diplômes,...-285(*) que populaire - place particulière au sein des cérémonies commémoratives de l'Armistice. Lorsqu'au premier chapitre, nous évoquions les commémorations, nous avons signalé que leur propre était de mettre en avant un certain groupe social afin de resserrer les liens que ce groupe entretient avec la population dans son ensemble. A travers ces quelques exemples, nous voyons que les cérémonies liées à l'Armistice ne dérogent pas à la règle.

Un autre grand thème abordé lors de ces cérémonies est celui de l'absence des corps. Les morts, si nombreux, n'ont pas tous le privilège d'avoir été retrouvés, il est donc difficile pour les familles de commencer un véritable processus de deuil.286(*) L'absence des corps fut une épreuve durable pour toutes les familles durant le conflit mais aussi longtemps après. Des tombeaux symboliques ont été érigés et des veillées organisées pour pallier l'absence de corps disparus aÌ jamais, non identifiés ou non restitués. Comme le disent Thierry Hardier et Jean-Francois Jagielski, les familles sont confrontées « à cette longue et progressive acceptation d'un deuil qui ne dit pas son nom, une absence au-delà de l'absence puisque le corps ne réapparaitrait probablement jamais »287(*). Le désir et le devoir de recueillement sur la tombe, cet acte important qui psychologiquement facilite l'acceptation du deuil leur était de facto interdit. Le concept de deuil est étroitement lié à la notion d'aboutissement visant à terme une acceptation intime et publique de la mort.288(*)Selon Stéphane Audoin-Rouzeau, il n'est pas étonnant que les sociétés occidentales s'investissent autant dans le processus commémoratif. Leur but était de tenter d'alléger la douleur de ceux qui n'avaient même pas de lieu pour débuter leur propre deuil : après 1918, l'étonnante innovation des « soldats inconnus » n'a pas d'autre origine.289(*)Toute la presse ne s'intéresse pas à cette problématique qui revient particulièrement au moment de la Toussaint et, quand elle s'y intéresse, la question fait l'objet d'une illustration, d'une caricature, mais pas d'un article.290(*) Nous pouvons quand même dire qu'il s'agit, de fait, d'un problème de société assez parlant pour ne pas avoir à utiliser des mots pour atteindre l'opinion publique.

Figure 5La Nation Belge, 4 novembre 1924, p.2.

Nous conclurons cette partie sur les questions de la ritualisation et du culte du souvenir et du devoir de mémoire. La question de la ritualisation est quelque peu difficile à aborder. En effet, cette question est fortement liée à la subjectivité. En 1929, La Dernière Heure nous dit : « L'anniversaire de l'Armistice a été fêté en Belgique, selon la tradition désormais établie {...} Et la journée se termina par des réjouissances dignes de commémorer la délivrance du pays en 1918. »291(*). Elle insiste, en 1932, en parlant d'un « rite consacré ».292(*)La Libre Belgique, quant à elle, nous parle d'une tradition dès l'année 1925.293(*) Encore un exemple pour illustrer cette subjectivité, Le Journal des Combattants de 1927 nous dit : « le 11 novembre, jour choisi pour commémorer l'anniversaire de l'armistice, est là, et nous ne voulons pas que cette tradition qui s'ébauche s'accomplisse à nouveau sans dire à cette occasion ce que cette symbolique journée représente pour nous ».294(*) Ces quelques exemples nous prouvent que chacun perçoit qu'une tradition s'installe mais surtout, que chacun la fait débuter à un moment différent. Comme l'explique Luc Bussières dans son ouvrage sur l' « Evolution des rites funéraires et du rapport à la mort dans la perspective des sciences humaines et sociales », définir le rite est quelque chose d'ardu : chaque auteur lui donnant une signification particulière.295(*) Dans le cadre de cette étude, nous retiendrons cette définition : « Le rite ou rituel est un ensemble d'actes formalisés, expressifs, porteurs d'une dimension symbolique. Le rite est caractérisé par une configuration spatiotemporelle spécifique, par le recours aÌ une série d'objets, par des systèmes de comportements et de langages spécifiques, par des signes emblématiques dont le sens codeì constitue l'un des biens d'un groupe ».296(*) La question de l'instauration temporelle de la ritualisation est donc stérile mais il nous semblait important de la relever puisque les contemporains de l'événement avaient perçu qu'un rite se mettait progressivement en place.

La fête de l'Armistice tend à devenir la fête autour de laquelle se cristallise la mémoire de la Grande Guerre297(*), notamment en mettant à l'honneur certaines catégories sociales. Ce changement de perception - de la délivrance à la reconnaissance au souvenir- implique qu'il faut perpétuer tant la mémoire des faits que le rituel mis en place. La presse, ayant bien compris l'enjeu, n'aura de cesse d'augmenter la couverture médiatique liée aux manifestations concernant l'Armistice. Bien plus, avertissements appuyés, culpabilisation et propagande sont autant d'armes utilisées par les journaux pour astreindre la population - surtout la jeune- à ne pas oublier.Tout au long de la période, nous avons pu lire des phrases de ce type : « Nos braves soldats, qui ont sacrifié leur vie pour nous, méritent qu'on ait le respect de leur mémoire, ... »298(*),« De telles publications {Livre d'Or de l'Institution Sainte-Marie de Bordeaux} et manifestations barrent efficacement la route à cette sacrilège indifférence qui s'appellent l'oubli »299(*), « Promettons-leur de ne rien négliger pour préserver de l'oubli leurs exploits et leurs sacrifices, et pour empêcher l'ignorance et l'esprit de parti de stériliser leurs souffrances, leurs blessures, leur immolation,... »300(*), ou encore : « c'est un devoir impérieux pour nous, Anciens Combattants, de fêter cette date »301(*). Si nous nous référons à l'étude de Mathieu Brasseur, cette notion de devoir est également présente dans Le Peuple, qui publie : « Le Belge ne doit jamais oublier, c'est un devoir ». 302(*) Nous pouvons dire que le peuple belge était conscient de l'enjeu que représentent ces commémorations : souder une population et éduquer la jeunesse qui n'a pas vécu ces drames. Sans user de l'expression « devoir de mémoire », les journaux ont su rendre visible le caractère obligatoire du souvenir. Si l'on ajoute à cela le caractère mortuaire des cérémonies, nous nous trouvons en plein coeur des deux pôles caractérisant le devoir de mémoire : « le culte des morts » et « le culte du souvenir ».

2.2.2.3. La seconde phase de l'ère officielle : 1933-1939.

Ces quelques années sont teintées de troubles : les effets du krach boursier américain se font sentir, les querelles linguistiques autour de la flamandisation des administrations publiques battent leur plein et la guerre civile espagnole rappelle de sombres souvenirs mais aussi divise un peu plus encore la population belge. C'est donc dans une atmosphère tendue que continue à se dérouler ce qui est de plus en plus perçu comme une tradition qui doit perdurer. De manière générale, les notions de délivrance et de libération sont remises à l'honneur à travers les souvenirs glorieux de 1918. Malgré le contexte tant intérieur qu'extérieur, le 11 novembre reste une fête célébrant le sacrifice de milliers de personne : « La commémoration de l'Armistice est la célébration d'une libération tant pour le vainqueur que pour le vaincu : le ciel recouvre sa pacifique sérénité et les hommes renoncent à l'oeuvre de dévastation et de mort {...}Si l'anniversaire de l'Armistice nous appelle au pieux devoir d'honorer leur héroïsme {les millions de morts de la guerre}, il nous induit aussi, hélas ! à la décevante constatation que cet héroïsme n'a pas produit les fruits qui devaient être sa récompense, et que le « soldat inconnu » fait aujourd'hui douloureusement figure de soldat méconnu. »303(*)

Les célébrations et la presse continuent donc à s'axer sur le souvenir des soldats. Ce souvenir commencent, à cette époque, à s'articuler beaucoup plus autour des morts et de leur nombre, présentant ainsi le 11 novembre comme le prolongement de la Toussaint. Nous avons d'ailleurs constaté que les articles dédiés à la Toussaint devenaient de plus en plus long, abordant chaque fois, une vingtaine de cimetières locaux. Cette notion de souvenir pose question. En effet, selon l'analyse de Mathieu Brasseur, les articles historiques ou évoquant la joie du 11 novembre 1918 tendent à disparaître au profit d'articles évoquant des faits contemporains pour toucher la population jeune.304(*) Or, nos recherches vont dans un tout autre sens. Des articles consacrés à la guerre, aux batailles, aux souvenirs de guerres ou encore au 11 novembre 1918 partagent les premières et deuxièmes pages des journaux avec des articles relatifs à la conférence du désarmement305(*) - surtout à partir du moment où Hitler quitte la table des négociations et la Société des Nations-, aux évènements hitlériens306(*), à l'initiative du Roi Léopold 3 et de la Reine Wilhelmine307(*),...La Libre Belgique illustre bien cette ambivalence : « Comme chaque année, l'aube du 11 novembre marque une date fatidique et mémorable {...} C'est une grande fête, une cérémonie nationale, un rite patriotique. On célèbre le souvenir de la belle délivrance, de l'immortelle victoire. {...} Les canons qui tonnent pour rappeler légitimement nos hauts succès, il faut, hélas ! les tenir prêts à toute éventualité »308(*).

La notion de victoire309(*) présente dans cette citation est une idée qui perd du terrain au profit du concept d'union qui l'a permise et qui doit renaître face au danger imminent : «  L'anniversaire de l'armistice ne doit pas être compté pour une fête joyeuse et depuis des années, comme d'instinct, nous avons pris d'ailleurs l'habitude d'en faire une commémoration aussi funèbre que glorieuse. C'est le souvenir des morts pour la Patrie que l'on commémore surtout aujourd'hui, souvenir inexprimablement (sic.) plus pur que celui de l'incomplète et de la boiteuse Victoire. En bref, c'est la fête des Anciens Combattants, morts ou survivants, et c'est par ces derniers que le 11 novembre garde néanmoins- malgré toutes les réserves qu'il faut faire sur l'événement qu'il rappelle- un aspect réconfortant. {...} Plus que les pompes triomphales, plus que les guirlandes de l'éloquence officielle, c'est une leçon d'union, c'est une conscience plus nette de leurs nouveaux devoirs - non moins impérieux que les anciens- que les vétérans iront chercher dans l'air du 11 novembre où les cloches, le canon et les trompettes de l'armistice font encore planer leur écho. {...} Le seul fait que la roue du destin a tourné, que l'atmosphère de 1914 est en train de se reconstituer autour de nous, qu'il est de nouveau question de guerre, au même point de nos frontières, pour les mêmes raisons, dans des conditions presque identiques, doit être, aux yeux des anciens combattants, un sujet d'indignation d'abord, un puissant stimulant ensuite.».310(*) Cet extrait de La Nation Belge illustre parfaitement l'ambiance régnant aux commémorations de 1933-1939 : les morts sont plus que jamais mis à l'honneur, la victoire a été balayée et dans l'atmosphère renaissante de 1914, il faut que le peuple Belge s'unisse. Ce journal présentera d'ailleurs souvent des images de la Belgique du temps où l'union était inébranlable. En 1936, par exemple, il déclare que : « Pour rester dignes de la guerre et de l'Armistice, il nous aurait fallut demeurer tel que la guerre nous avait fait ».311(*)En 1938, il dit encore : « Au-dessus de tout ce qui nous divise, il y a la Belgique qui doit vivre et pour laquelle sont morts tous nos soldats de Liège, d'Anvers, de l'Yser et de l'offensive libératrice »312(*). Le journal des combattants, lui aussi, appelle à l'union : « Que cet anniversaire du 11 novembre soit la consécration de l'union de tous les hommes de bonne volonté. L'heure est grave, partout à la fois et dans tous les domaines. Ceux qui sont morts pour nous exigent que nous soyons dignes d'eux. C'est la seule façon qui nous reste de leur prouver que nous ne les avons pas oubliés »313(*), « C'est un retour à cette union des âmes, en vue d'un nouvel effort, pour une suite de l'oeuvre de salut qui leur est demandé »314(*). C'est donc par l'union que le pays éviterait les dangers,... Pourtant la guerre est bel et bien à ses portes et l'opinion publique le sent.

Pour les journaux de gauche que sont La Wallonie, Le Drapeau Rouge et La Voix du Peuple, l'imminence de la guerre fait peur et doit faire peur. Les célébrations du 11 novembre passent donc au second plan au profit de mise en garde : « La préparation actuelle à la guerre européenne fait frémir. La Société des Nations veut travailler, mais elle se débat au milieu d'intrigues obscures ou même avouées, la classe ouvrière, anémiée par une misère sans nom dur à la crise, manque de réaction »315(*), de titres accrocheurs : « La guerre ou la paix »316(*),...

Figure 6 La Voix du Peuple, 11 novembre 1939, p.1.

Si à gauche, l'on agite le hochet de la peur, le reste de la presse tente de demander la paix et de renier la guerre. Dans cet optique, nous voyons apparaître des articles consacrés à la Société des Nations où elle est présentée comme une institution faite pour empêcher que l'Armistice ne soit effacé. De plus en plus, l'Armistice est considérée comme une fête où la guerre est condamnée et où la paix est un objectif à atteindre. Il est évident que les groupes de gauche veulent le même objectif mais le reste de la presse l'appelle sur un ton moins violent, moins effrayant comme le montre cet extrait de La Libre Belgique : « Le 11 novembre 1918 fut une journée délirante. Qu'elle le reste aux années à suivre, le délire peut-être en moins, mais de dessous nos déboires, rendue à sa haute signification, fête de la paix revenue »317(*).

Outre le souvenir, la paix et la guerre, le 11 novembre est dans ces années difficiles l'occasion de saluer et d'affirmer la confiance de la population envers la monarchie. Que ce soit en 1934, après la mort du Roi Albert 1e , ou en 1935, après la mort de la Reine Astrid, les messes officielles leur sont dédiées, des articles paraissent sur le rôle de la famille royale au plus profond de la guerre. La présence du Roi en 1935 est saluée par l'ensemble de la presse. Il est considéré comme honorable et hautement symbolique que la première action officielle du Roi après le décès de sa femme soit de rendre hommage aux morts de la Grande Guerre.318(*)Comme l'ont montré Alexis Schwarzenbach ainsi que Dumoulin Michel, Dujardin Vincent et Van den Wijngaert Mark, le décès de laReine Astrid fait naitre au sein du peuple un puissant sentiment de sympathie et de compassion pour le jeune veuf. 319(*)

Il ressort des différents articles consacrés au sujet que le Roi et la monarchie sont perçus comme des éléments de stabilité, d'unité ce qui permet de tenir dans les moments difficiles : « En ce jour anniversaire, une voix s'élève qui ranime la confiance, celle du Souverain qui, fidèle à la tradition de la monarchie en Belgique, s'efforce, en toute occasion, de ranimer les vertus foncières de la race, d'exalter les coeurs, d'atténuer le choc des idées, et de rapprocher les tâches constructives qui les sollicitent »320(*). Il est intéressant de voir que cet extrait est daté de 1936, ce qui montre bien que dans l'esprit d'une partie de la population, la déclaration de neutralité n'est pas mal perçue, seuls les cercles wallingants et francophiles en font grands cas puisque cela signe la fin de l'accord militaire franco-belge.321(*)

Figure 7La Défense Wallonne, 11 novembre 1939, p.1.

Ajoutons encore qu'en 1936, les déportés économiques sont mis à l'honneur à l'occasion des vingt ans des déportations. Toutefois, cette cérémonie ne se fond pas dans celle du 11 novembre comme cela avait été le cas notamment pour les mutilés et invalides.322(*) Cela peut s'expliquer par le fait que cette même année, le Soldat Inconnu reçoit la Croix du Feu.323(*) L'élément militaire prime alors sur l'élément civil puisque ce sont les soldats qui ont défendu et libéré le pays.

Nous conclurons cette partie sur quelques remarques au sujet du « devoir de mémoire ». Entre 1933 et 1939, la notion d'obligation du souvenir et du devoir est moins perceptible. Mis à part Le Journal du Combattant, la presse n'insiste plus sur ces notions. L'atmosphère lourde et tendue de ces six années semblent suffire, aux yeux des journalistes, à la ferveur populaire. Comme nous l'avons dit, l'accent est particulièrement mis sur les souvenirs de guerre et sur le culte des morts mais d'une façon, que nous avons ressentie, comme plus spontanée.

Après cette analyse générale, nous allons maintenant explorer quelques années marquantes pour l'histoire des commémorations du 11 novembre en Belgique francophone.

2.3 1919 ou l'an zéro de la commémoration.

Comme nous l'avons dit plus haut, le 11 novembre 1919 ne fait pas partie de l'ère des cérémonies officielles. Cette non-officialité des cérémonies d'alors peut notamment se voir dans la presse. Nous donnons ici un seul exemple : le 5 novembre 1919 - seule manifestation à l'occasion de l'Armistice pour cette année-, les Anciens Combattants hutois et la chorale de la même ville, organisaient une cérémonie patriotiques au cimetière. « Malgré la publicité donnée à cette manifestation, ni la population ni les pouvoirs publics n'ont pris part à cette touchante cérémonie »324(*).

1919 voit la parution de deux lois relatives au souvenir de la guerre. Ces deux lois sont dans des directions totalement opposées, celle du 31 juillet 1919325(*) porte sur la célébration de la journée du 4 août tandis que celle du 14 juillet326(*) est relative à la commémoration et la glorification des morts. Nous voyons donc que celle du 31 juillet vise à fixer au calendrier national une date de commémoration alors que celle du 14 juillet vise la nécessité de commémorer et de rendre hommage aux victimes de la guerre. Au final, ces deux lois se confondent dans l'hommage rendu aux morts et aux vivants qui témoigne d'une volonté de reconnaître différentes expériences de guerre bien que le débat sur la reconnaissance de ces expériences soit âpre.

En 1919, la victoire est célébrée en divers moment : soit lors de la fête nationale du 21 juillet et de la journée commémorative du 4 août327(*) soit à des dates importantes pour les différentes localités.328(*) Le 11 novembre n'est qu'un jour comme les autres, le reflet d'un Armistice en demi-teinte pour le pays.

Au lendemain du conflit, dans le contexte de la reconstruction nationale, l'heure est aux bilans : les journauxDe Scheldeet La Nation Belgepublient le bilan des soldats morts aux combats pour les différents pays, les décisions prises à Versailles au sujet de la Belgique,...329(*)Les autres journaux, eux, se contentent de rappeler l'ambiance du 11 novembre 1918 : rires et larmes de joie, embrassades, drapeau national au vent, mépris de l'occupant. 330(*)

Il est intéressant de constater que le terme « commémoration » n'est utilisé dans la presse que pour désigner les cérémonies liés à la bataille de l'Yser alors que l'on parle de « fêtes patriotiques » pour les manifestations liées à l'Armistice. 331(*) Selon notre analyse, ce fait s'explique simplement : les manifestations liées à l'Armistice, bien que s'articulant autour d'un monument aux morts ou d'un cimetière, tendent à mettre l'accent sur la notion de victoire, de libération donc de joie  bien que, comme nous l'avons vu, cette notion de joie deviendra vite une vision amère de la victoire; celles de l'Yser rappellent les évènements dont a été victime l'Yser ainsi que les nombreux morts dont la ville a été le témoin. Il semble alors évident que l'on ne peut utiliser le même terme pour rendre compte de cérémonies diamétralement opposées.

1919 est une année qui voit l'élévation de nombreux monuments aux morts.332(*) Le monument, sa dédicace et la liste des victimes jouent un rôle essentiel. Il constitue le lieu symbolique autour duquel civils, anciens combattants et autorités se rassemblent chaque année pour perpétuer le souvenir.333(*)De manière générale, les monuments commémoratifs, quelle que soit leur forme, expriment l'attachement de la localité aÌ ses enfants et soulignent leur sacrifice pour la communauté.334(*) Outre les communes, différents corps de métier décident aussi de rendre hommages à « leurs morts ».335(*) A travers cette volonté de s'approprier une part de la gloire de ses héros morts, nous pouvons voir non seulement « l'esprit de clocher »336(*) si caractéristique en Belgique mais aussi la volonté de la population d'exprimer sa reconnaissance.

En ce mois de novembre 1919, le lien entre les survivants et les morts est présent comme jamais. En effet, les uns sont gratifiés tandis que les autres sont pleurés, bien que certains reçoivent des décorations à titre posthume.337(*)Les cérémonies organisées pour l'occasion ne sont pas des fêtes de la victoire comme le pays a pu en connaître quelques temps plus tôt. Il s'agit de services religieux338(*), de fêtes patriotiques prenant la forme d'inaugurations de monuments aux morts, de remises de diplômes d'honneur aux soldats survivants. « En leur remettant aujourd'hui un « diplôme d'honneur », nous accomplissons un geste symbolique. Nous leur rendons hommage et nous leur disons notre admiration et notre gratitude. Nous savons une chose : c'est grâce aÌ leur engagement et aÌ leur sacrifice que nous jouissons aujourd'hui de notre liberté ».339(*) D'autres types de manifestations peuvent être organisées comme à Frameries où la ville décide de planter un « arbre de la liberté »340(*) dans le square de la gare. D'autres villes comme Schaerbeek et Tournai organisent un cortège d'Anciens Combattants dans les rues de la ville avant de les honorer par la remise d'un drapeau aux couleurs nationales.341(*)

De manière générale, les cérémonies de 1919 prennent peu de place dans la presse. En effet, l'heure est à la campagne électorale du 16 novembre. Nous avons donc des articles qui mêlent souvenirs de guerre, glorifications des héros et considérations politiques. La Nation Belge, par exemple, demande aux lecteurs de voter pour l'union nationale. « Notre devoir est de mener contre ces derniers {Internationalistes et activistes} une lutte sans trêve et sans merci, de redresser leurs erreurs, de dépister leurs sophismes, de clouer au pilori ces complices de l'ennemi. Parmi les manoeuvres auxquelles ils ont volontiers recours, il en est une dont nous ne saurions assez faire ressortir le caractère odieux. C'est que les sans-patrie se posent précisément en défenseurs de la patrie. On connaît l'argument favori des néo-aktivistes{sic} : l'armée belge qui combattait sur l'Yser était presque uniquement composée de Flamands et ce sont les Flamands qui ont sauvé la Belgique {...} Ce misérable argument est repris aujourd'hui par certains socialistes {...} Nous voulons bien collaborer à cette fête, non pas parce que c'est une manifestation patriotique mais pour commémorer les soldats tombés qui étaient presque tous des ouvriers ». L'article se conclut sur ces mots : « Il n'y a pas eu au front, des Flamands, des Wallons, des bourgeois et des ouvriers, il n'y a eu que des Belges ».342(*) Par cette mystification de l'union nationale dans laquelle se serait déroulé toute la guerre, nous pouvons constater un véritable sentiment patriotique teinté d'antisocialisme et du problème linguistique. Nous voyons, dans ces propos, une tentative pour faire taire les dissensions - problème communautaire et exigences de gauche- qui voient le jour à ce moment-là.

En conclusion, nous pouvons affirmer que les cérémonies du 11 novembre 1919 sont loin de revêtir le caractère rituel qu'elles acquerront quelques années plus tard. En effet, ces cérémonies sont diverses et éparses, chaque commune organisant sa célébration alors que plus tard, les cérémonies seront ritualisées tant au niveau de la commune, qu'au niveau national. Toutefois, l'organisation de cérémonie, en l'absence d'un cadre officiel, est symptomatique d'une large demande de la société civile et militaire probablement liée à l'absence de corps, la mort de masse et le besoin de reconnaissance.

2.4 1922 et le choix du soldat inconnu.

2.4.1 Le concept de Soldat Inconnu.

Le concept de soldat inconnu veut répondre à une demande sociétale.La tombe du Soldat Inconnu est sensée remplacer dans l'imaginaire collectif, toutes les tombes individuelles qui, faute d'éléments d'identifications, n'ont pu être édifiées. De plus, l'inhumation en 1920 des deux premiers soldats inconnus, le français et le britannique a lieu. Il s'agit de funérailles nationales. 343(*) Cette création de symbole national devient, dès l'inhumation, le noyau dur des commémorations nationales de tous les pays s'étant doté d'un Soldat Inconnu.344(*)

Ce concept d'enterrer les restes d'un soldat non-identifié a une longue genèse derrière lui. L'idée de célébrer un soldat inconnu germa pour la première fois dans l'esprit du Prince de Joinville en 1870. Cette idée fut reprise lors d'un discours tenu le 26 novembre 1916 dans le cimetière de l'Est aÌ Rennes, par François Simon, président du Souvenir Français qui proposa de choisir le corps d'un soldat ayant servi sous l'uniforme français, non identifieì, mort au Champ d'Honneur et de le placer au Panthéon.345(*) La proposition, rédigée en ces termes : «  Pourquoi la France n'ouvrirait-elle pas les portes du Panthéon aÌ l'un de nos combattants ignorés, mort bravement pour la Patrie, avec pour inscription sur la pierre, deux mots: "Un soldat" et deux dates: 1914/1918 ?Cette inhumation d'un simple soldat sous ce dôme, ouÌ reposent tant de gloires et de génies, serait comme un symbole et plus, ce serait un hommage rendu aÌ l'ArméeFrançaise toute entière » ne rencontra alors aucun écho.346(*) Cette idée est reprise en 1918 par le député Maurice Maunoury.347(*)L'idée se développe durant toute la guerre mais ne gagne réellement l'opinion publique que par les fêtes de la victoire du 14 juillet 1919. En effet, à cette occasion, un cénotaphe avait été posé sous l'Arc de Triomphe et avait connu une importante ferveur. 348(*)

Il est alors décidé que l'on transférerait dans la capitale un héros inconnu choisi au coeur de la citadelle de Verdun.349(*) Nous pouvons voir que si l'accord sur le principe d'inhumation des restes d'un inconnu et sur la date du 11 novembre se font à peu près dans l'unanimité, le lieu choisi et les modalités de la cérémonie donnent lieu à d'importants débats aussi bien à l'Assemblée Nationale que dans l'opinion. 350(*) Ces débats eurent lieu notamment parce que 1920 coïncidait avec le cinquantième anniversaire de la République où il s'agit de transférer le coeur de Gambetta au Panthéon. L'Inconnu a-t-il sa place entre les grands hommes de France, lui, que l'on voulait le plus simple possible ? N'essaie-t-on pas de récupérer ce symbole de patriotisme ? Tant de questions auxquelles est confrontée l'Assemblée Nationale qui décidera finalement le 8 novembre 1920 que la commémoration se ferait en deux temps : un cortège unique, pour le coeur de Gambetta et les restes du héros inconnu, jusqu'à l'Arc de Triomphe où une minute de silence serait respectée. Après cela, le Soldat Inconnu devait rester sur place et le coeur de Gambetta, poursuivre son chemin jusqu'au Panthéon. 351(*)

Les débats accaparent tellement le gouvernement français que la Grande-Bretagne sera la première à inhumer son Tommy Inconnu, dans l'abbaye de Westminster, au côté des rois et grands hommes anglais.352(*)A Paris, les restes d'un soldat sont bel et bien transportés jusque l'Arc de Triomphe le 11 novembre 1920 mais ce n'est que le 28 janvier 1921 que les ossements trouvèrent leur place dans la sépulture fraichement creusée sous l'Arc. Entre les deux dates, le cercueil fut conservé dans une des colonnes de l'Arc et veillé, chaque jour, par un camarade. 353(*)

L'objectif de la création des Soldats Inconnus354(*) est d'offrir un lieu de recueillement dédié au sacrifice collectif, et de donner symboliquement un corps à toutes les familles qui en sont privées. La tombe du Soldat Inconnu devient une tombe de substitution pour tous ceux qui ne savent pas où pleurer.355(*)S'il advenait que les Inconnus de diverses nations alliées viennent aÌ être identifiés, il faudrait les remplacer. Par leur caractère de reconnaissance individuelle au-delà de l'impuissance aÌ les nommer, ces tombeaux sont également des monuments funéraires commémoratifs. Plus que des ossuaires, les tombeaux des soldats inconnus ont servi de support aÌ la ritualisation du deuil par le biais des grandes commémorations nationales.356(*)

2.4.2 L'idée de Soldat Inconnu belge.

La création du Soldat Inconnu belge survient suite à une série de réflexions. La glorification des morts pour la Patrie est une idée récurrente dans tous les pays belligérants, et ce, déjà durant la guerre. En Belgique, la première proposition de monument dédié aux morts de la Guerre est adressée à l'administration des Beaux-arts, vingt jours seulement après l'Armistice.357(*) Cette initiative commémorative populaire est un phénomène nouveau en Belgique où les monuments commémoratifs étaient du fait des classes dirigeantes qui n'étaient pas soutenues par la population. Ce manque de soutien, avant guerre, se voit particulièrement dans le manque d'entrain que rencontrent les souscriptions.358(*) Au sortir de la guerre, les choses changent, de nombreuses souscriptions sont ouvertes tantôt pour un héros local359(*), tantôt pour le Soldat Inconnu360(*). Les suggestions d'érection de monuments aux morts ne pourront pas toutes être suivies ce qui oblige les gouvernements à prendre position en matière de politique mémorielle et de commémoration. Comme nous l'avons vu, le gouvernement vote une loi de glorification en juillet 1919. Cette loi, outre l'inscription des noms des disparus sur les murs intérieurs du Palais de Justice de Bruxelles, la remise des diplômes aux familles, prévoit l'érection d'un monument commémoratif dont la nature et l'emplacement restaient à déterminer.361(*) Cette loi promeut une commémoration tant nationale que régionale puisque le pendant des inscriptions dans les registres nationaux se retrouvera dans les registres communaux. De plus, les tombes seront entretenues aux frais de l'Etat.362(*) Une première pomme de discorde apparaît alors. En effet, cette loi prévoit d'honorer également les civils morts sous les coups de l'ennemi. Le premier point est que le gouvernement oppose combattants et non-combattants en prévoyant un hommage différent. Le second est que l'Etat belge n'englobe pas toutes les catégories de civils, il oublie notamment les prisonniers politiques et les déportés économiques, créant ainsi un malaise au sein de la population. A la Chambre, le 26 octobre 1922, le député catholique Brifaut363(*) insiste en disant « elle {la manifestation du 11 novembre 1922} sera organisée dans un esprit de large patriotisme pour témoigner aux anciens combattants et surtout à ceux qui sont morts pour la patrie - car c'est à eux qu'iront les hommages du 11 novembre prochain- les sentiments de reconnaissance qui animent le pays tout entier ». 364(*) Cette question de savoir qui honorer avait déjà été développée lors d'une autre séance. En effet, le 13 juillet 1922, à la Chambre, le groupe socialiste, tant wallonne que flamande, prend la parole afin de faire remarquer les différences profondes qu'il y a eu pendant la guerre entre la classe ouvrière, formant la quasi totalité de l'armée, alors que les bourgeois s'entendirent avec l'occupant.365(*)Il est évident que cette position est exagérée mais à travers cette problématique, nous pouvons voir qu'il est extrêmement difficile de trouver un consensus, de contenter un pays entier, d'autant plus lorsque ce pays fut touché dans sa presque totalité par la guerre, laissant ainsi une multitude d'expériences particulières, chacune cherchant ensuite de la reconnaissance.

Le choix de l'emplacement366(*) pose question à l'administration Bruxelloise. L'étude de Stéphanie Claisse nous montre qu'en novembre 1919, un projet de monument est étudié par la ville de Bruxelles. Le coût s'élèverait à 850 000 francs. La réflexion de l'administration bruxelloise s'articule autour de la question de l'intervention étatique puisque le monument aurait un caractère national. Ce n'est qu'en mai 1920 qu'Adolphe Max apprend par le ministre des Sciences et des Arts que seul le Conseil des ministres peut décider de l'intervention. Le ministre des Sciences et des Arts, quant à lui, s'interroge sur son emplacement dans un cimetière . C'est impensable ! un tel monument devant frapper l'imagination et la mémoire de la population,il convient donc de l'inscrire dans la vie quotidienne de celle-ci. Nous pouvons remarquer que, dès le début, et dans la presse, le choix de l'emplacement pose questions : « D'aucuns proposent de placer un sarcophage dans la salle des pas perdus du Palais de Justice, d'autres songent à la crypte de la place des Martyrs où dorment les héros de la Révolution de 1830 »367(*).

C'est au cours de la même année que l'idée de Jass Inconnu surgit dans l'opinion publique belge. Mais c'est dès février 1919 queLe Patriote illustréavait entamé une campagne en faveur de cette idée.368(*) Comme l'a montré Stéphanie Claisse dans sa thèse de doctorat, de nombreuses familles belges se retrouvent, après guerre, sans dépouille ni sépulture où pleurer leur mort.369(*) L'idée du Soldat Inconnu semble alors tout indiquée pour combler ce vide. C'est d'ailleurs ce sentiment qui est propagé par La Libre Belgique, notamment, qui rappelle que chaque nouvelle cérémonie patriotique, chaque nouveau nom sur les monuments aux morts, rappellent aux familles des disparus qu'elles ne savent pas où se trouve le corps de leurs défunts.370(*) Cette notion de familles des disparus attendant le retour du corps aimé est également repris dans La Meuse : « Au Soldat Inconnu, nous ne pouvons offrir que notre coeur. A ses vieux parents, et tous les ascendants en larmes sont ses vieux parents, donnons la protection, qui, jusqu'à présent hélas leur fut chichement mesurée {...} C'est un devoir impérieux, le premier ». 371(*)Mais plus encore lors du vote final du projet de loi à la Chambre, le député Louis Piérard372(*) dira : « Je me suis dit que les mères pleurant un fils dont les restes n'ont pu être identifiés, dont le corps déchiqueté, méconnaissable, s'est comme fondu dans la boue mouvante des tranchées de Dixmude ou des entonnoirs de Merckem, pourra se dire en passant devant la tombe auguste au pied de la Colonne, symbole de l'indépendance nationale : « Qui sait ? C'est peut-être lui qui est là... ». 373(*)

Bien présente dans la presse, il faut attendre novembre 1920 pour que la question soit abordée au Parlement. L'opinion publique joue un grand rôle dans l'évolution gouvernementale face au Soldat Inconnu. En effet, les cérémonies britannique et française ont été relatées dans la presse belge et dès le lendemain, des voix s'élèvent pour réclamer un hommage similaire.374(*) Lors de la séance du 23 novembre 1920, le sénateur Alphonse Carpentier375(*), dépose une proposition de loi et une motion d'ordre ayant pour objet la glorification d'un soldat inconnu mort au cours de la Grande Guerre.376(*)Il propose que cette inhumation aie lieu le 21 juillet 1921 à la Place des Martyrs puisque la Belgique ne possède pas de Panthéon.377(*) Le 2 décembre 1920, le député socialiste Louis Piérard défend un projet similaire devant la Chambre. Louis Piérard met en avant les commémorations française et britannique et enjoint le gouvernement à rendre un hommage semblable.378(*) Cette idée ne reçoit pas l'assentiment du gouvernement qui « pense que ces propositions, qui constituent une contrefaçon de ce qui a été fait en France et en Angleterre, arrivent trop tard et que le Gouvernement doit s'en tenir à l'exécution de la loi du 14 juillet 1919 relative à la commémoration et à la glorification des morts et des condamnés à mort pour la Belgique, au cours de la Grande Guerre »379(*). Ce souhait d'agir comme la France et l'Angleterre l'ont faitest présent aussi dans la presse. Ainsi,Le Soir déclare : « La Belgique se doit d'élever un monument à tous ses morts, et, pour venir une fois de plus après tous les autres, elle l'érigera au « Soldat Inconnu » ».380(*)

De plus, les Commissions réunies de la Défense nationale et de l'Intérieur, chargées d'examiner la proposition d'Alphonse Carpentier, précisent que cette pensée est généreuse et doit être encouragée en la rattachant au projet de monument national voulu par la loi de 14 juillet 1919.381(*)Il faut, cependant, attendre février 1921 pour que Carpentier se rallie à l'idée d'un monument national « en présence de la situation financière du pays, l'on m'a fait comprendre qu'il était difficile de songer à édifier un monument spécial au soldat inconnu ».382(*)Le Sénat vote alors le projet de loi amendé de Carpentier383(*), et l'envoie à la Chambre le 10 février. En mars 1921, la Commission spéciale chargée de l'examen de la proposition de loi tendant aÌ l'érection du monument au Jass Inconnu, émet l'avis que ce monument devra « faire partie de celui qui sera élevé aux héros de la guerre, et dont l'emplacement sera la Place Poelaert, dans l'axe de la rue de la Régence, se détachant sur la porte de bronze du Palais de Justice».384(*) Le projet transmis par le Sénat, en un article unique, annonce que les restes d'un soldat belge inconnu mort au champs d'honneur au cours de la Grande Guerre, seront exhumés et transportés à Bruxelles, pour être inhumés solennellement dans le Monument commémoratif qui sera élevé par l'Etat en vertu de l'article 6 de la loi du 14 juillet 1919.385(*) En juillet 1921, Henry Carton de Wiart386(*), Premier ministre et ministre de l'Intérieur propose de reporter l'examen du projet « monument national- Soldat Inconnu » après les élections de 1921.387(*)

C'est donc en 1922 que les discussions reprennent. Les deux projets388(*) sont discutés séparément lors des conseils de cabinet. Pour le ministre de l'Intérieur et de l'Hygiène, le catholique vicomte Berryer389(*), aucune mention légale ne lie le gouvernement au projet du Soldat Inconnu alors que le gouvernement est obligé par une loi d'élever un monument commémoratif de la guerre puisqu'une loi en ce sens est parue au Moniteur Belge. Comme les Anciens Combattants projettent une grande manifestation le 11 novembre pour l'inhumation du Soldat Inconnu, le Conseil des ministres décide d'accélérer le choix de l'emplacement du monument national. La proposition du Square du Palais de la Nation est rejetée du fait de sa localisation en zone neutre, ce qui pourrait engendrer des conflits en cas de troubles. Le Parc, qui avaient la préférence des Anciens Combattants, présente le même inconvénient. Il reste donc quatre possibilités : le Cinquantenaire, la Place Poelaert, la place des Martyrs et la Colonne du Congrès. Berryer défend l'idée de la Colonne du Congrès qui présente l'avantage de proposer un monument définitif pour le 11 novembre. Il est décidé que le ministre de l'Intérieur et de l'hygiène serait en charge de l'organisation.390(*) Un projet de loi est donc rédigé et envoyé à la Chambre qui le vote le 26 octobre à la quasi unanimité et le 7 novembre au Sénat.391(*)La loi est publiée au Moniteur le 10 novembre 1922392(*) . Mais comme nous l'avons dit, la commission organisatrice a commencé son oeuvre dès le 22 septembre. Cette commission est présidée par Adolphe Max et composée des délégués des pouvoirs publics et des associations d'Anciens Combattants.393(*)

Au niveau symbolique, le Soldat Inconnu est incontestablement important. Mais il convient de souligner que cette question du Soldat Inconnu belge s'inscrit dans un contexte national et international relativement complexe : l'Angleterre et la France sont en désaccord sur la politique internationale, les réparations posent toujours problèmes pour les Belges394(*), le coût de la vie est élevé395(*) et la question d'une université flamande ainsi que la réorganisation de l'armée font débat. Ces différents problèmes donnent lieu à des déclarations de ce type : « A cette heure où la Patrie menace d'être déchirée en raison des exigences flamingantes, l'hommage du pays au Soldat Inconnu, inhumé au pied de cette colonne, élevée à la gloire des Constituants de 1830, est un symbole d'un caractère tragique. »396(*) . Toutefois, la cérémonie projetée pour le 11 novembre 1922 par les Anciens Combattants ne reçoit pas l'unanimité puisque les Vlaamsche Oud-Strijders (V.O.S)397(*) et l'Association des Anciens combattants socialistes annoncent qu'ils n'y participeront pas. Jouant la carte de l'antimilitarisme et de la démocratie : les VOS demandent que les officiers et généraux soient écartés de la cérémonie. Afin d'éviter toute prise de paroles intempestives ou politiques, il est décidé que seul le Roi prononcera un discours. 398(*) Quant aux Anciens Combattants socialistes, leur refus de participer se porte sur la présence ou non des drapeaux d'associations lors de la cérémonie. La question de la présence des drapeaux d'associations sera relancée lors du Conseil des Ministres du 30 octobre puisque le président de l'Amicale des Officiers de la Campagne a entrepris une démarche afin que le gouvernement revienne sur sa décision. Afin d'éviter une nouvelle affaire du « fusil brisé »399(*), le Conseil des Ministres décide que seuls les drapeaux de l'armée participeraient à la cérémonie. 400(*)

La polémique s'étend au domaine religieux. En effet, les ministres catholiques veulent donner un caractère religieux à cette cérémonie. Or, les ministres libéraux s'y opposent fermement et suggèrent de fixer au 12 novembre, les rites religieux. Pour les ministres catholiques, il est inconcevable de ne pas donner une bénédiction à ce corps alors que la plupart des soldats tombés étaient croyants.401(*) La presse catholique reprend la polémique et la solution sera trouvée par le Cardinal Mercier. Le 29 octobre, une lettre pastorale est lue dans toutes les églises. Celle-ci enjoint les prêtres à célébrer un service funèbre pour le repos de l'âme des soldats tombés au combat, ce service devant mêler reconnaissance envers Dieu et attachement au Roi-Soldat. 402(*) Malgré la polémique, le jour venu, les catholiques triomphent. Le Cardinal Mercier, le Grand Rabbin Bloch, le pasteur Rochelieu et le doyen de Sainte-Gudule, Monseigneur Evrard, participent à la cérémonie de la place du Congrès et des services religieux ont lieu juste après la cérémonie officielle.403(*)

Maintenant que le principe est accepté, il ne reste plus qu'à procéder au choix de l'inconnu.

2.4.3 Le choix de l'inconnu 

2.4.3.1 L'exemple français.

Le choix du Soldat Inconnu français devait servir d'exemple à notre pays, c'est pourquoi, nous exposons brièvement son déroulement404(*).

Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1920, neuf dépouilles non identifiées - une par secteur de la zone des armées405(*)- devaient arriver à Verdun. Au final, seuls huit corps sont mis en bière car sur l'un des secteurs - pour garder l'anonymat le plus complet, il n'est pas précisé lequel-, il a été impossible de trouver un corps français parfaitement non identifiable.406(*)

Le 10 novembre, à l'intérieur de la citadelle, le ministre des pensions André Maginot, accompagné de cinq veuves, cinq mutilés, cinq soldats et cinq vétérans de 1870, entre dans la chapelle ardente, installée pour l'occasion. Des hommes du 132e régiment montent la garde autour des corps de leurs camarades tombés au combat. Un jeune caporal, Auguste Thin, est choisi par le ministre pour désigner le Soldat Inconnu à l'aide d'un bouquet cueilli sur le champ de bataille de Verdun. Il a fait lentement presque deux fois le tour des catafalques identiques avant de fleurir le sixième cercueil en partant de droite, devant lequel, aussitôt redressé, il se met au « garde à vous », tandis que la Marseillaise retentit.407(*)

2.4.3.2 Le choix de l'Inconnu Belge

Le choix du Soldat Inconnu belge se déroule sur le même principe que le choix du Soldat Inconnu français. Des corps non identifiés de soldats tombés lors des défenses de Liège, Namur, Anvers, sur le front de l'Yser et lors de l'offensive libératrice de 1918 dans les Flandres sont exhumés des cimetières militaires du pays.408(*) Le 10 novembre, les cinq cercueils de chêne, surmontés d'une croix noire, sont placés dans la salle d'attente des premières classes de la gare de Bruges dès 8h45. 409(*)

Figure 8La Nation Belge, 11 novembre 1922, p.2

A leur arrivée, une délégation de l'armée est présente, les clairons sonnent et les drapeaux du 4e régiment de ligne, du 8e lanciers et du 7e d'artillerie viennent s'incliner devant eux. Un service d'honneur est assuré par des Invalides et des officiers de la garnison. A10h, l'évêque de Bruges célèbre, à la cathédrale, un service solennel pour le repos de l'âme des soldats inconnus. A 16h30, en présence du général Maglinse - chef d'Etat-Major général-, du Colonel Giron - chef du cabinet du ministre de la défense-, des lieutenants colonels Goffin et van der Eycken, du commandant Declercq et de délégationsd'Anciens Combattants, Albert Devèze410(*), ministre de la défense nationale, est conduit dans la chapelle. Là, l'aveugle de guerre, Raymond Haesebroeck411(*), attend le ministre qui le prend par le bras et lui dit : « Je vais vous faire toucher le cercueil des cinq camarades qui sont ici. Après cela vous choisirez celui qui doit être enterré à Bruxelles ». Raymond Haesebroeck fait halte devant chaque bière afin de se rendre compte par lui-même de la présence des cinq corps. L'aveugle les touche de la main et les compte à haute voix, puis fait trois pas en arrière, de manière à se trouver en face du cercueil du milieu. Ici, les récits diverges, Haesebroeck aurait dit « le quatrième à gauche »412(*) ou « le deuxième à droite »413(*). Quelles que soient les paroles qui furent prononcées, le cercueil désigné est le même, l'avant-dernier. Raymond Haesebroeck dépose aux pieds du catafalque la couronne de laurier que lui tend le ministre de la défense, suite à quoi, un dernier salut aux morts est réalisé. 414(*)

Deux versions circulent également sur la réponse d'Haesebroeck lorsque le général de Longueville lui demande d'expliquer son choix. La première veut que, lors de son service militaire, on lui ait appris « en avant par 4, à droite par 3 ». La deuxième version dit qu'il aurait pensé en défilant devant chaque cercueil « Première division d'Armée, premier groupe, premier escadron, premier peloton ». 415(*)

2.4.3.3 La translation du corps du Soldat Inconnu.

Lorsque le corps fut choisi, on le place dans un cercueil spécial en acajou orné de casques et de lauriers d'argent, surmonté d'une grande croix. Ce sarcophage aurait été lui-même surélevé sur un catafalque entouré d'une garde d'honneur.416(*) Les cinq bières voient défiler la population brugeoise entre 18 et 21h. Les quatre autres cercueils ayant reçu les mêmes soins, ceux-ci restent dans la chapelle ardente jusqu'au lendemain ; ils seront ensevelis dans le cimetière de la Ville. 417(*)

Le lendemain, un train spécial est affrété pour conduire le Jass Inconnu à Bruxelles. Là aussi, la gare est transformée en chapelle ardente : tentures sombres bardées des couleurs nationales, cierges, catafalque monumental, ... dressés au centre du grand hall de la gare. Au pied du catafalque, se trouvent la couronne de la ville de Bruxelles (oeillets et chrysanthèmes) et celle de l'armée (chrysanthèmes et orchidées). Le sarcophage est sorti du wagon par huit418(*) ou dix419(*) mutilés aidés de quatre grands blessés, ils le posent sur un affût de canon tiré par six chevaux. Le premier ministre, Georges Theunis420(*), et le bourgmestre de la ville de Bruxelles, Adolphe Max, reçoivent les premiers les restes et entourent le cercueil du drapeau national. Le Prince Léopold -futur Léopold III- et le Roi s'inclinent suite à quoi l'on procède à la levée du corps, le cortège se forme et se met en branle au son de la Marche funèbre de Beethoven.421(*)

Figure 9La Nation Belge, 12 novembre 1922, p.2.

Le cortège se dirige silencieusement vers la Colonne du Congrès où la foule ainsi que la Reine Elisabeth, la Princesse Marie-Josée et les représentants alliées et de l'armée, attendent l'arrivée du Héros Inconnu. Tout au long du parcours, le Roi Albert et le Prince Léopold suivent le cortège funèbre à pieds. La minute de silence n'a pas lieu à 11h puisque le cortège n'est pas encore arrivé à la Colonne.422(*)

2.4.3.4 La première cérémonie d'hommage au Soldat Inconnu belge.

La cérémonie d'hommage au Soldat Inconnu est très solennisée. Le rituel est institué par voie d'affiches et par publications successives du programme dans la presse. Le 6 novembre 1922, la proclamation suivante est adressée à la région bruxelloise : « Le 11 novembre, anniversaire de l'Armistice, qui mit fin aux horreurs de la plus affreuse des guerres, les restes d'un soldat inconnu, mort pour la Patrie, seront solennellement inhumés, à Bruxelles, au pied de la Colonne du Congrès. En rendant hommage à ce héros anonyme, la Belgique honorera tous ceux qui, par le sacrifice de leur vie423(*), ont sauvé l'existence du pays et ont assuré, contre les entreprises d'un ennemi sans scrupule, le triomphe du Droit et de l'Honneur outragés. Nous convions nos concitoyens à s'associer à cette manifestation de pieuse gratitude, en arborant, en berne, aux façades de leurs demeures, le drapeau national. Un coup de canon annoncera le moment précis, où, vers la fin de la matinée du 11 novembre, la sublime dépouille du soldat inconnu sera placée dans la sépulture où elle reposera désormais. A cet instant, la circulation sera interrompue dans le pays entier, les trains, les tramways, les véhicules, quels qu'ils soient, arrêteront leur marche ; les hommes resteront debout et la tête découverte, et - pendant une minute- jusqu'à ce que soient mises en branle les cloches de toutes les églises et de tous les beffrois, la population partout marquera par son silence ému et par son recueillement le respect dont elle entoure les mânes des martyrs glorieux ensevelis, côte à côte, dans les tombes ignorées, sous la terre sanglante dans champs de bataille où ils ont pour nous remporté la victoire ».424(*)

A 11h15, le Roi épingle les décorations belges425(*) sur le cercueil du Jass, les généraux étrangers l'imitent426(*).

Figure 10La Nation Belge, 12 novembre 1922, p.1.

A 11h25, le cercueil est au pied de la tombe, les clairons sonnent Aux Champs, un canon tonne par intervalles et les drapeaux s'inclinent. Ensuite, la dépouille est descendue dans la fosse alors que le canon annonçant la minute de silence retentit. Suite à cela, un défilé débute, il est interrompu entre 11h45 et 12h15 par le discours royal427(*). Ce dernier développe différents thèmes. En premier lieu, le souverain rappelle les évènements tragiques qui ont mené à cette cérémonie : l'ultimatum, le courage, le patriotisme et la patience de la population.428(*) S'ensuit alors, une réflexion sur l'emplacement choisi et la signification de la commémoration : « Hommage de notre patriotique ferveur et de notre infinie gratitude »429(*). Le Roi poursuit son discours en exprimant sa gratitude envers toutes les personnes éprouvées par la guerre, toutes celles qui n'ont pu trouver le repos du deuil. De plus, le Roi revient sur la question du choix, de l'origine de ce Soldat : « Nous ne nous préoccupons pas de savoir s'il est bourgeois, ouvrier ou paysan, s'il est Flamand ou Wallon, nous l'honorons parce qu'il personnifie à nos yeux toutes les plus solides qualités de notre race, parce qu'il est le symbole intangible de la défense de notre indépendance retrempée par l'épreuve et de notre unité, gage des destinées immortelles de la Patrie ».430(*)A la lecture de ce discours, nous voyons bien que ce Soldat Inconnu est vu par le souverain comme le symbole national du deuil et de l'amour national.

Suite à cette cérémonie de la Colonne du Congrès, des offices religieux ont lieu : d'abord à 13h, dans la Cathédrale Sainte-Gudule, en présence de la famille royale ; ensuite à 15h, au temple protestant en présence de représentants de l'armée et du gouvernement ; enfin à 16h, un service est organisé à la synagogue. 431(*)

Le Soldat Inconnu connaît plusieurs types d'hommages et notamment l'hommage poétique432(*) :

Vous ne reverrez plus les monts, les bois, la terre,

Beaux yeux de mes soldats qui n'aviez que vingt ans

Et qui êtes tombés, en ce dernier printemps,

Où plus que jamais douce apparut la lumière.

On n'osait plus songer au réveil des champs d'or

Que l'aube revêtait de sa gloire irisée,

La guerre occupait tout de sa sombre pensée

Quand au fond des hameaux on apprit votre mort.

Depuis votre départ, à l'angle de la glace,

Votre image attirait et les coeurs et les yeux,

Et nul ne s'asseyait sur l'escabeau boiteux

Où tous les soirs, près du foyer, vous preniez place.

Hélas ! Où sont vos corps jeunes, puissants et fous,

Où, vos bras et vos mains et les gestes superbes

Qu'avec la grande faux vous faisiez dans les herbes ?

Hélas ! La nuit immense est descendue en vous.

Vos mères ont pleuré dans leur chaumière close,

Vos amantes ont dit leur peine aux gens des bourgs,

On a parlé de vous tristement, tous les jours,

Et puis un soir d'automne on parla d'autre chose.

Mais je ne veux pas, Moi, qu'on voile vos noms clairs,

Vous qui dormez là-bas dans un sol de bataille

Où s'enfoncent encore les blocs de la mitraille

Quand de nouveaux combats opposent leurs éclairs.

Je recueille en mon coeur votre gloire meurtrie,

Je renverse sur vous les feux de mes flambeaux

Et je monte la garde autour de vos tombeaux,

Moi qui suis l'avenir, parce que la Patrie.

Emile Verhaeren

Tu dormais jusqu'ici dans la terre accueillante

Où les hasards d'un fer cruel t'avaient couché.

Depuis des mois, tranquille, à ton rêve attaché,

Tu mêlais ton sommeil à l'histoire vivante..

Aujourd'hui, te voici loin des champs d'épouvante,

Tout un peuple fervent sur ton corps s'est penché

Et le chemin de ton retour était jonché

De larmes et de fleurs, en offrande émouvante.

La Patrie a voulu te donner pour tombeau

O mon frère inconnu, son autel le plus beau.

Désormais tu seras près de nous dans ta gloire.

Et si le dur destin te prit jusqu'à ton nom,

Le drapeau qui soutint tes espoirs de victoire

Sera, Frère inconnu, ton immortel blason.

JJ van Dooren

Bien qu'une certaine unité se soit créée autour de ce symbole, toute la presse ne se montre pas unanime au sujet de l'inhumation.L'indépendance Belge, qui relate les cérémonies, titre: « Le Pathétique hommage de la Nation reconnaissante à ses Héros »433(*). Aujourd'hui, le titre peut surprendre mais l'acceptation première du terme pathétique est : « qui émeut »434(*). Après un article descriptif, le journaliste regrette simplement que ces cérémonies soient de pâles copies des cérémonies françaises.435(*)Le Drapeau Rouge, quant à lui, ne se donne pas la peine de relater les cérémonies et va même plus loin en titrant « Contre la comédie tragique du 11 novembre ». Pour ce journal d'extrême gauche, la commémoration d'un Soldat Inconnu n'est qu'une mascarade pour tenter de faire oublier à la population qu'elle s'est battue pour une paix qu'elle n'a toujours pas et que le gouvernement laisse périr dans la misère les Anciens Combattants, les mutilés de guerre, les veuves et les orphelins.436(*)

2.4.4. Conclusion

Pour conclure sur le Soldat Inconnu, nous pouvons dire que ce symbole a véritablement ancré les cérémonies commémoratives de l'entre-deux-guerres. Non seulement, il est le lieu privilégié de concentrations contestataires mais bien plus, il devient le lieu de passage obligé. Ainsi, quand délégation étrangère vient en Belgique, on l'oriente vers la dalle sacrée ; ou quandà la fin de la cérémonie religieuse deleur mariage, le Prince Léopold et la Princesse Astrid vont se recueillir sur cette même dalle,...Comme le montre Francis Balace, il suffit de consulter le Livre d'Or tenu au monument pour se rendre compte que se succèdent devant lui savants, conférenciers, artistes, nouveaux agents de la police bruxelloise, sportifs,... Personne ne peut y échapper. Se rendre sur la tombe de l'illustre Inconnu c'est, non seulement, rendre hommage aux combattants de la Grande Guerre mais aussi à la Belgique en tant que pays hôte.437(*)De plus, à partir de cette année 1922, les cérémonies du 11 novembre deviennent officielles et vont s'articuler autour de la Colonne du Congrès.

Symbole du passé et de l'avenir, le Soldat Inconnu doit forger une jeunesse patriote. Ce soldat peut aussi être vu comme l'expiation des survivants qui culpabilisent de l'être. Il faut remarquer que le symbole choisi pour la commémoration nationale est la figure du soldat mort laissant sur le côté les soldats vivants, les déportés politiques, les résistants,... (bien que plusieurs de ces derniers soient morts sous les balles de l'ennemi). Toutefois, comme le dit Stéphanie Claisse, la foule qui s'associe aux célébrations peut être prise comme la représentation du civil dans la guerre. Les civils furent aussi mis au centre des fêtes de la Victoire de 1919438(*), ce qui tend à montrer qu'ils ne sont pas totalement ignorés par le gouvernement qui prendra d'ailleurs diverses mesures en leur faveur.439(*)

Bien plus, le Soldat Inconnu symbolise l'unité belge comme l'a montré le discours royal. Mais en 1922, les partis politiques belges sont divisés entre la gauche et la droite. Le temps de l'Union Sacrée paraît bien loin. Ceci explique que très vite des mesures sont prises pour le protéger.

Le 13 novembre 1922, Adolphe Max fait afficher sur les murs de la ville de Bruxelles une proclamation de ritualisation : « Concitoyens,Un Soldat Inconnu repose depuis deux jours au pied de la Colonne du Congrès. En sa personne anonyme, la nation a voulu honorer l'abnégation de tous ceux qui, comme lui, se sont sacrifiés à la Patrie dans la guerre sanglante où furent mises en péril l'intégrité et l'indépendance même de la Belgique. La population de la capitale a témoigné, par son recueillement dans l'inoubliable manifestation du 11 novembre, la reconnaissance qu'elle garde à ces héros. Il ne faut pas qu'un tel hommage soit celui d'un seul jour. Le ministre de la Défense nationale a prescrit, au point de vue militaire, les marques de respect qui devront être, d'une manière permanente, rendue désormais à la tombe du Soldat Inconnu. Je demande à tous mes concitoyens de s'inspirer de cène pensée pieuse. Devant la sépulture de la place du Congrès, que toujours les hommes se découvrent et que les femmes s'inclinent, en s'associant au deuil des veuves, des mères, des soeurs et des enfants, dont nous avons vu, samedi, couler les larmes. Bruxelles, le 13 novembre 1922. Le Bourgmestre?Adolphe Max ».440(*) Ce ne sera pas la seule intervention du bourgmestre bruxellois en faveur du Soldat Inconnu. En effet, au cours des ans, la tombe n'est plus aussi sacrée, elle commence à faire partie du paysage, subit plusieurs dégradations441(*) et récupérations politiques442(*) ce qui conduit Adolphe Max à proclamer : « Voulant assurer le caractère de dignité et de recueillement dont doivent s'inspirer les hommages au Soldat Inconnu, M. Le bourgmestre Max a pris un arrêté conçu en ces termes : sauf en ce qui concerne les cérémonies officielles auxquelles assistent des membres du gouvernement ou des représentants de l'autorité, toutes les manifestations devant la tombe du soldat inconnu sont subordonnées à notre autorisation préalable. Ces manifestations ne pourront comporter ni musique, ni chants, ni discours. Sont interdites, place du Congrès, les prises de photographies destinées aux entreprises de publicité ou qui auraient pour but la constitution des éléments de films épisodiques ».443(*)

Cette adoption du concept du Soldat Inconnu et les différentes manifestations y référant nous permettent aussi de réfléchir sur la notion de « devoir de mémoire » que nous avons expliquée dans la première partie.444(*) En effet, outre le rappel des hauts faits des armées belges et alliées, l'hommage rendu aux morts - dont celui du Soldat Inconnu est à notre sens, l'ultime forme- est bien représenté et est particulièrement présent dans l'esprit des contemporains. Le Souverain, lors de son discours de l'inhumation, en donne un bon exemple : « Cette défense de l'indépendance et de la liberté de son propre développement impose à une nation de grands devoirs. Si elle s'y soustrait, elle compromet sa sécurité et son avenir. En voyant ces Belges de toutes les provinces et de tout rang social, qu'une même pensée unit spontanément dans l'accomplissement d'un pieux devoir, je sens qu'il n'en sera jamais ainsi et que jamais ne se perdra le souvenir des jours tragiques que la Patrie vient de traverser, des douleurs stoïquement supportées, de tant d'existences sacrifiées au maintien de nos libertés». 445(*) Mais le Roi n'est pas le seul à en être conscient. En effet, nous avons pu lire à plusieurs reprises des idées similaires dans la presse.Le Journal des Combattants rapporte l'ordre du jour de la Fédération Nationale des Combattants qui : « {...} Décide d'inviter ses 856 sections à participer à cette cérémonie par devoir sacré et par gratitude fraternelle envers notre camarade anonyme mort au champ d'honneur »446(*). Le Journal de Liège enjoint les passants au souvenir, en donnant la parole au Soldat Inconnu : «Mais ces morts que nous glorifions, ont le droit de nous dire notre devoir {...}  Frères, nous sommes morts pour que l'humanité ne revoie plus les horreurs de la guerre. Frères, nous sommes morts pour que le monde soit plus juste, plus fraternel. Frères, nous sommes morts pour le salut et la grandeur de la Patrie. A vous d'agir en sorte que notre sacrifice n'ait pas été inutile... Que la conscience de chacun réponde »447(*). Par ces quelques citations, nous pouvons voir que bien que ne l'exprimant pas en termes de « devoir de mémoire », la commémoration des morts et victimes de la guerre est ressentie comme une obligation.

2.5 1924 et l'allumage de la flamme du souvenir.

Figure 11Le Soir, 4 novembre 1924, p.1.

2.5.1. Une idée française.

Au début de l'année 1921, le sculpteur Grégoire Calvet, puis en octobre 1923, l'écrivain et journaliste de L'Intransigeant - journal de droite- Gabriel Boissy soumettent l'idée de faire brûler une flamme en permanence sur la tombe du Soldat Inconnu.448(*) Jacques Péricard proposa de faire ranimer cette flamme quotidiennement par des Anciens Combattants. L'opinion publique se rallia à ce projet et le gouvernement chargea l'architecte Henri Favier de lui soumettre des croquis en vue d'une éventuelle réalisation.449(*) Le projet retenu fut celui d'une gueule de canon braqué vers les cieux, encastrée au centre d'une rosace représentant un bouclier circulaire renversé. La surface ciselée de ce bouclier est constituée de 24 glaives romains formant une étoile sur un lit de feuilles de chêne et de lauriers. La flamme apparaîtrait dans la gueule du canon.

A Paris, la Flamme fut allumée la première fois le 11 novembre 1923, à 18 h par le ministre de la guerre, André Maginot, pendant que les soldats du 5e régiment d'infanterie présentaient les armes et que la musique jouait La Marche funèbre de Chopin.450(*)

Depuis cette date la flamme est entretenue : durant l'entre-deux-guerres, elle est ravivée chaque soir à 18 h 30 par des associations d'anciens combattants ou de victimes de guerre. 451(*) Lors de l'invasion de Paris par les troupes allemandes, le cérémonial du ravivage de la flamme est maintenu mais aussi pendant l'occupation, les couvre-feux et les combats pour la libération de Paris en 1944. le 11 novembre 1940, les lycéens et les étudiants parisiens se tournent vers la tombe du soldat inconnu et vers la Flamme. Ils défient ainsi par leurs cortèges l'occupant.452(*) Elle brûle toujours aujourd'hui et des cérémonies de ravivage de la flamme sont toujours organisées, chaque jour, par des associations.453(*)

2.5.2 La flamme du souvenir belge.

L'année 1923 marque déjà une diminution de l'intérêt porté au culte des héros de la guerre454(*) et ceci, couplé avec la cérémonie française de la Flamme, fait naitre en Belgique la volonté de voir se perpétrer le même genre d'idée. Dans l'esprit d'une frange de la population belge, entretenir le feu imposerait une continuité dans la pensée.455(*) La Flamme est perçue comme un geste de reconnaissance, comme un symbole fort : « N'est-ce pas la plus belle affirmation pour prouver symboliquement à nos morts qu'ils ne sont pas morts en vain, que nous savons le prix de leur sang et que nous leur jurons toujours fidélité par nos actes, actes qui doivent être inébranlablement le prolongement de leur vie, la suite sincère de leur offrande ? Allumons la flamme du souvenir entre les deux lions de pierre de la Colonne du Congrès et sur le coeur de ce fier lion qu'est ce grand Soldat Belge qui sommeille sous sa dalle anonyme. C'est l'âme de tous nos morts valeureux que nous raviverons ainsi pour qu'elle nous éclaire fermement par l'exemple, dans l'obscurité de notre vie et de notre destinée ».456(*)

Le gouvernement belge décide alors d'imiter la France puisque la décision est prise de reprendre le même cérémonial pour l'allumage. Plusieurs projets sont présentés mais sont tous jugés inacceptables. Le Baron Ruzette457(*) propose de fixer l'allumage au 2 novembre jour des morts458(*) et d'organiser une cérémonie patriotique pour l'occasion. Dans son projet, le Roi devait lui-même allumer la flamme.459(*) Pour le ministre Prosper Poullet460(*), la cérémonie n'a pas assez d'importance (sic.) pour que le Roi fasse le déplacement. Il propose donc que l'on fasse appel au Duc de Brabant. Le Conseil charge alors les Ministres de la Défense nationale et de l'Intérieur et de l'Hygiène de régler ce programme et de représenter le Gouvernement à la cérémonie.461(*) L'analyse de Francis Balace nous apprend que le Roi Albert prend cette décision un peu cyniquement puisque cela lui procure une journée de loisirs : «Dans quatre jours, on doit allumer une lampe sur la tombe du soldat inconnu. Heureusement que nos ineffables édiles n'ont pu se mettre d'accord sur les solennités pour le 11 novembre, ce sera un jour qu'on pourra passer en paix »462(*).

Le cérémonial est, une fois de plus, très précis. La population est tenue derrière une barrière de policiers, sur les trottoirs entourant le square de la Colonne du Congrès. Tous les réverbères allumés, sont voilés de crêpe et enrubannés des couleurs nationales, l'impression de deuil était accentuée par le temps brumeux. Dès 17h45, les autorités doivent prendre place. Sont présents les trois ministres mentionnés plus haut, l'Amicale des Officiers, la Fédération Nationale des Combattants et la Fraternelle des Vieux Combattants ainsi que des Invalides de guerre qui se sont placés derrière le luminaire, nous notons aussi la présence de représentants militaires (le lieutenant général Collyns, commandant la circonscription militaire, et le général de Longueville, commandant de la province) et du bourgmestre Max. A 18h, le Prince Léopold arrive en automobile463(*) et au même moment, les clairons sonnent Aux Champs. Les ministres, le bourgmestre et les officiers généraux reçoivent le Prince. La musique militaire du 9e de ligne joue La Brabançonne. Les armes sont alors présentées et les clairons « ouvrent le ban » puis sonnent Aux Champs, une salve retentit. C'est le signal de la minute de recueillement464(*). Le porte-drapeau s'avance et incline très bas les couleurs nationales. Le grand invalide de guerre tiré au sort465(*), Lange466(*) allume la vasque soit à l'aide d'un flambeau soit à l'aide d'une petite éponge imbibée d'alcool467(*).Le journal Le Soir nous donne la première version et L'Indépendance Belge la seconde. Les autres journaux ne mentionnant pas la technique utilisée pour l'allumage de la flamme, nous ne pouvons pas dire avec certitude laquelle des deux fut utilisée. On joue alors La Brabançonne. Le Prince dépose une couronne au nom de ses parents puis ce sont les représentants du gouvernement et des associations qui font leurs offrandes. A 18h10, le Prince Léopold quitte le square, la foule est autorisée à défiler.468(*) «  On sent monter de cette foule muette et figée un hymne de reconnaissance et de respect pour le grand mort à qui la nation apporte aujourd'hui un nouveau témoignage ». 469(*)

Figure 12La Nation Belge, 4 novembre 1924, p.4.

Pour l'ensemble des journaux étudiés, mis à part Le Drapeau Rouge, la simplicité de la cérémonie la rend encore plus émouvante. L'absence de discours ainsi que le peu de présence d'uniforme sont également salués. Ce dernier point permet à la cérémonie de toucher l'ensemble de la population et pas seulement les Anciens Combattants ce qui est primordial puisque, comme nous le verrons, cette flamme représente le foyer.470(*)Le Drapeau Rouge, quant à lui, parle d'une inauguration en grande pompe officielle. Pour lui, la flamme du souvenir n'est qu'une nouvelle comédie macabre : la bourgeoisie veut que vive le souvenir de sa guerre, les prolétaires eux n'ont pas besoin de ce symbole pour se souvenir de la boucherie.471(*) Il s'agit donc de la deuxième fois que Le Drapeau Rouge rejette les commémorations officielles, jugées, selon lui, trop bourgeoises et ostentatoires. L'hommage ne serait pas moins beau devant de simples croix de bois.472(*) Nous pouvons voir que les fêtes de l'Armistice sont utilisées par la Gauche pour critiquer le capitalisme et les institutions nationales qui les organisent afin de détourner l'attention des prolétaires des difficultés économiques dans lesquelles se trouvent le pays depuis la fin de la guerre.

2.5.2.1 La symbolique de la Flamme.

Il nous semble important d'aborder le caractère symbolique de cette cérémonie. Non seulement, nous parlerons de la symbolique du feu mais aussi de la symbolique de la vasque créée pour l'événement.

L'un des symboles que recouvre cette flamme est celui du « foyer qui est le centre matériel et vivant qui réunit les familles. Et celles-ci sont les éléments qui composent la Patrie ».473(*) Ensuite,le feu est purificateur et régénérateur, il est lié à la mort et à la renaissance474(*) : « N'est-ce pas le Soldat Inconnu qui ressuscite sous une forme nouvelle ?  {...} Elle représentera ce flambeau qui, selon la légende antique, se transmet de générations en générations »475(*). Le feu peut également être compris comme la connaissance476(*) : Malheur à nous si jamais nous perdons le souvenir de nos morts, de leurs vertus, de leurs sacrifices, si nous rendions jamais la dette que nous avons contractée envers eux. ... Vous {les professeurs des écoles} serez les Vestales à qui incombera le devoir d'entretenir dans le coeur des enfants comme la flamme d'un autel, le culte des grands sentiments, l'enthousiasme des grandes causes »477(*).

Le lampadaire de la Colonne du Congrès est composé d'une vasque en bronze, d'après un modèle découvert à Pompéi478(*) ; la vasque estposée sur quatre colonnes entre lesquelles sont assis des griffons.479(*) Le griffon recouvre les symboliques des deux animaux qui le composent : le lion et l'aigle. Ces deux animaux symbolisent la puissance, la sagesse et la justice. Ils symbolisent aussi, dans certaines cultures, les renaissances. Le griffonmythologique évoque la force, la sagesse, la vigilance mais aussi l'obstacle à franchir.480(*) En l'absence de documents concernant ce luminaire, nous ne pouvons pas affirmer que ces différents symboles étaient présents dans le chef de la Commission organisatrice. Peut-être l'image majestueuse de l'animal mythique suffisait-elle à honorer, par le jeu du parallélisme, le Soldat Inconnu. Mais, il semble peu probable que le choix ait été inconscient. En effet, nous pouvons relier à l'image du Soldat Inconnu les caractéristiques du griffon: il a eu la force, la sagesse et la puissance de terrasser l'ennemi, il s'est battu pour la cause de la justice, il est aussi le symbole qui doit faire renaitre dans les générations suivantes son abnégation face au danger et ses valeurs patriotiques. Il est enfin le vigile de la paix, l'obstacle, toujours debout, face aux futurs ennemis.

Pour terminer, nous pouvons affirmer que l'allumage de cette flamme du souvenir et sa réalisation ne sont pas de simples gestes commémoratifs. Ils revêtent un sens symbolique important, celui d'une lueur qui rappelle perpétuellement le Soldat Inconnu, la guerre, le sacrifice de la population,... Il s'agit d'un feu sacré, qu'il faut sans cesse entretenir, comme il convient d'entretenir le souvenir et la reconnaissance.

2.6 Le dixième anniversaire et le vingtième anniversaire.

Le dixième et le vingtième anniversaires, bien qu'étant deux dates importantes, ne recèlent pas autant de particularités que l'on pourrait croire. Comme nous allons le voir, ces années sont quand même marquées par quelques particularités.

Le 11 novembre 1928 est « le premier pas dans le régime des commémorations solennelles, en attendant le 25e et le 50e anniversaires. Ce premier stade dans l'âge et le recul vers le passé prêtent à la fête du jour un accent particulier {...} On y surprendra une plus grande joie, mélangée d'une plus sourde tristesse».481(*)Bien plus, « Le 11 novembre, dixième anniversaire de la signature de l'Armistice qui mettait fin à l'infernal carnage, doit être célébré avec une ferveur particulière par tous les anciens combattants et toutes les victimes de la guerre. C'est une date sacrée, dont le souvenir ne s'arrachera jamais de nos coeurs. Nous devons, en la commémorant, frapper l'opinion publique, trop oublieuse des sacrifices et des deuils de la guerre. Toutes les sections, même dans les plus petites communes, auront à coeur d'organiser d'une façon grandiose cette manifestation du souvenir qui enveloppe, dans ses voiles de brume, les morts et les vivants, soldats d'un même idéal de justice et de paix. LE 18 NOVEMBRE : Revue monstre à Bruxelles des 850 sections de la F.N.C au cri de : « Nous sommes une force, nous voulons le triomphe de toutes nos revendications482(*) » ».483(*)

Nous voyons donc que ce dixième anniversaire marque les esprits. Une des particularités de ces célébrations sont la présence des délégations étrangères. En effet, le 10 novembre, des délégations étrangères484(*) - française, américaine, britannique, italienne, polonaise, roumaine, yougoslave, tchécoslovaque et portugaise- sont accueillies par les ministres accompagnés d'un musique militaire, sur le quai de la gare. De là, une retraite militaire est organisée.Il s'agit d'une retraite aux flambeaux, organisée par le directeur du Journal des Combattants. 485(*)

La journée du 11 est réglée comme du papier à musique : dès les petites heures du matin, six officiers (deux Belges, deux Français et deux italiens) se relayent chaque heure afin de monter une garde d'honneur sur la tombe de l'Inconnu. 486(*) A 11h, les troupes de la garnison de Bruxelles, le Roi, la Reine, les Princes, tous les ministres en grand uniforme , les membres du corps diplomatique, les généraux, les délégations étrangères et les diverses associations patriotiques se massent autour du monument pour participer à la cérémonie traditionnelle. Pour marquer le coup : deux minutes de recueillement qui sont annoncées par des coups de canon et suivie par le dépôt de gerbes. A 11h30, les délégués alliés sont reçus par le Roi au Palais Royal. A 12h30, la FNC offre un déjeuner aux volontaires de guerre qui sont mis à l'honneur pour la première fois à l'occasion de ce dixième anniversaire. A 15h, les participants officiels sont conviés à un thé à l'Hôtel des Invalides tandis qu'Adolphe Max reçoit les volontaires de guerre à l'Hôtel de ville.487(*) La journée se termine par un banquet à partir de 19h30, honoré de la présence des ambassadeurs de diverses nations alliées et associées, le ministre des affaires étrangères et le ministre de la défense nationale.

Ce dixième anniversaire est également l'occasion d'inaugurer une pelouse d'honneur au cimetière de Saint-Gilles488(*), d'organiser des conférences sur « Le 11 novembre 1918 et la Paix »489(*), de se rendre au Tir National pour rendre hommage aux fusillés490(*),... C'est aussi la période que choisit la Tchécoslovaquie pour remettre au Soldat Inconnu belge la Croix de Guerre tchécoslovaque.491(*)

Outre ces manifestations, cette date permet également à la presse de revenir sur les faits : la libération du pays, l'annonce de l'Armistice au Grand Quartier Général belge, la retraite des troupes allemandes, les manifestations populaires du 11 novembre 1918,...492(*)Ce point est, selon nous, à mettre en corrélation avec la problématique du « devoir de mémoire » puisque l'un des objectifs est de maintenir le souvenir. Après dix ans, les stigmates de la guerre commencent à s'estomper du paysage mais pas des esprits de ceux qui ont connu ses affres. Toutefois, la vie a continué, des enfants sont nés et ont grandi, il semble important à tous d'enseigner, d'entretenir le souvenir des évènements afin que « l'on n'oublie pas 493(*)». Pour d'autres journaux, il s'agit de l'occasion parfaite de faire valoir son point de vue politique, en n'hésitant pas parfois à donner des informations totalement en porte-à-faux avec celles transmises par les autres journaux. Alors que les autres journaux parlent d'une foule aussi nombreuse qu'en 1922494(*), Le Drapeau rouge nous dit que « sous le signe de la guerre qui revient, un anniversaire officiel et fade, est déserté par les masses populaires »495(*).L'Autorité et l'Action Nationale profite de l'occasion pour parler des crises parlementaires qui parcourent l'Europe et plus particulièrement la France.496(*) Selon La Wallonie, le 11 novembre n'a pas encore acquis la signification qu'il doit revêtir pour tous les amis de la paix. Le 11 novembre doit être un jour de foi dans la paix, de foi dans le travail international commun qui commande des efforts nationaux. C'est donc le moment de consacrer les efforts fournis au niveau de la réglementation du travail.497(*)Le Drapeau Rouge est le plus engagé : il dénonce notamment la loi qui vise à éteindre certaines poursuites et peines pour des délits commis entre le 4 août 1914 et le 4 août 1919. Cette loi a été votée malgré les manifestations d'Anciens Combattants et autres patriotes.498(*) Pourtant, la position du Drapeau Rouge est tout autre, il la dénonce car elle est incomplète et qu'il ne peut y avoir de paix universelle tant que la guerre tient des otages.499(*)A côté de la presse, les Anciens Combattants expriment aussi leurs rancoeurs et revendications. Comme nous l'avons dit plus haut, ils appellent à une manifestation en faveur de leurs droits pour le 18 novembre 1928.

Dans les jours précédant le vingtième anniversaire, après avoir procédé au désormais traditionnel rappel des faits500(*), L'Action Wallonneainsi que La Défense Wallonnes'adonnent à un plaidoyer sur l'échec de la Société des Nations, sur la course à l'armement et sur l'imminence de la guerre.501(*) Le congrès des Anciens Combattants et Mutilés réclame une attitude plus ferme à l'égard des pays totalitaires.502(*) Cet anniversaire est véritablement marqué par l'ombre de la guerre qui n'a jamais vraiment cessé depuis le 11 novembre 1918 : « l'Italie a conquis l'Ethiopie503(*), Franco assassine le peuple espagnol504(*), le Japon morcelle la Chine505(*) ! L'Allemagne a déchiré tous les traités, persécuté des milliers d'hommes en attendant de faire régner sa loi sur le monde ».506(*)

Pourtant, malgré le contexte général, les cérémonies commémoratives se déroulent normalement. Dès 9h30, une garde d'honneur composée de deux officiers, deux sous-officiers et deux soldats507(*) se relaye chaque heure sur la tombe du héros anonyme. A 9h45, les emblèmes des régiments et unités dissouts prennent la direction de la place du Congrès. A 10h10, les Anciens défilent devant le monument avant de prendre place autour du square. A 10h30, le Prince Charles - remplaçant un Léopold III grippé- est à la place du Congrès. Les honneurs militaires lui sont rendus au son de La Brabançonne. Il dépose alors deux gerbes - une au nom de Léopold, l'autre au nom d'Elisabeth- sur la dalle sacrée. A 10h45, le cortège des autorités civiles et militaires arrive. C'est à ce moment que les trompettes thébaines508(*) retentissent pendant un quart d'heure. A 11h, un premier coup de canon marque le début de la minute de recueillement. 11h01, un deuxième coup de canon indique la fin du recueillement. Des sonneries de trompettes thébaines et du bourdon de la collégiale retentissent, tandis que le Roi quitte le square salué par les présidents des Chambres, les ministres et le commandant de la première circonscription. A 11h05, un roulement de tambours annonce le dépôt de fleurs : du gouvernement, du ministre de la défense nationale, du collège échevinal et des présidents de fédérations d'Anciens Combattants. Après les dépôts, les attachés militaires s'inclinent puis les officiers généraux en activité de service. Viennent alors le tour des associations patriotiques, des enfants des écoles, des boy-scouts et pour finir, des troupes de la garnison. Après ce défilé, les personnalités quittent la tribune pour le Palais de la Nation passant par une double haie formée par les Anciens Combattants et les enfants et sociétés patriotiques.509(*)Notons aussi que comme les années précédentes, le 11 novembre est l'occasion d'inaugurer de nouveaux monuments ou plaques comme le monument des Boursiers Bruxellois morts pour la Patrie510(*) ou les plaques commémorant la fusillade de deux civils à Saint-Gilles511(*).

La célébration à la Colonne du Congrès ne sera bientôt plus la partie centrale des commémoration. En effet, depuis 1929, les cérémonies du Relais Sacré tendent à prendre de plus en plus de place. Celles-là ont le mérite d'être plus locales et donc de toucher un plus grand nombre. De plus, le cérémonial étant plus théâtral, elle frappera davantage les esprits. Cette année 1938 marque également le dixième anniversaire du Relais Sacré512(*), ce qui a comme conséquence de lui donner une signification et une diffusion particulière - outre les flambeaux belges, un flambeau part de Paris, un du Congo et un du Grand-Duché du Luxembourg513(*)-. « Pourquoi le relais de 1938 doit-il revêtir un éclat spécial ? En raison des évènements internationaux qui, ont eu pour résultat de raviver des souvenirs que la masse était trop encline à oublier rapidement ; parce que nous avons eu la preuve tangible que le maintien du souvenir de la guerre et de tous ses deuils est l'un des meilleurs garants du maintien de la paix ; parce que cette année amène le 20e anniversaire de la conclusion de l'Armistice et le 10e de la création de notre cérémonie unique du relais sacré, parce qu'il importe encore beaucoup en ce moment de montrer à tous ceux qui ont intérêt à le savoir, que si les Anciens Combattants prennent de l'âge et si leurs associations multiples peuvent faire croire à une dispersion, c'est-à-dire à une diminution de leurs forces, ils sont toujours à la FNC un groupement qui sait faire bloc et maintenir l'entente et l'unité d'action avec tous les autres ».514(*)

En conclusion, nous pouvons constater plusieurs choses. En premier lieu, ces différentes cérémonies sont très similaires malgré le temps qui les sépare. Nous pouvons donc affirmer qu'un certaine ritualisation s'est mise en place au fil du temps. Cette dernière n'est toutefois pas immuable. Ensuite, les comptes rendus se focalisent au fur et à mesure sur les cérémonies du Relais Sacré qui répondent mieux à la demande locale. Enfin, ces deux anniversaires ne se situent absolument pas sur la même longueur d'onde. Le dixième anniversaire se situe dans l'ère du pacte de Locarno qui est caractérisée par un certain apaisement. Alors que le vingtième anniversaire est plutôt dans l'ère de la remobilisation liée à la montée des régimes totalitaires.515(*)Il y a donc un réel changement de mentalité entre ces deux dates. En 1938, le Journal des Combattants affirmait : « Aujourd'hui, le 11 novembre s'apparente trop au 1e et au 2 novembre, la Toussaint et le Jour des trépassés, voués depuis toujours au culte des morts civils, se prolongent maintenant par la fête de l'Armistice devenue, elle aussi, une manifestation d'une ampleur impressionnante, dédié aux morts de la guerre, et dont le caractère funèbre gagne d'année en année au détriment de la signification primordiale, de la portée intrinsèque de l'Armistice : fête de la victoire et de la paix. {...} La commémoration de l'Armistice doit affirmer l'idéal de concorde et de paix de tous les peuples amis, et la communion des alliés dans une même légitime fierté, issue du succès de leurs armes ».516(*) Cette citation tend à montrer que cette distinction n'est pas aussi évidente que l'on voudrait le faire croire. En effet, d'un côté l'on vente la victoire tout en rappelant les morts qui l'ont permise, d'un autre, on tente d'exalter les alliés et leur succès avec les armes.

2.7 Le relais sacré.

Comme nous l'avons vu, une flamme brûle nuit et jour - comme dans un sanctuaire - sur la tombe du Soldat Inconnu à la Colonne du Congrès, depuis 1924. Cette flamme est ainsi devenue le symbole du souvenir et du Culte des Morts de la guerre.

Lors du dixième anniversaire de l'Armistice, nous avons vu qu'une retraite aux flambeaux avait été organisée. L'initiative est celle du directeur du Journal des Combattants, Jean-Louis Martin517(*), qui voulait rendre un hommage national au « Grand Frère Anonyme ». 518(*) Nous rappelons ce point car, de manière générale, nous avons pu constater que l'on confondait retraite aux flambeaux et Relais Sacré. Si nous prenons par exemple, la notice rédigée dans les années 1970 par les responsables de la Fédération Nationale des Combattants ou un entretien réalisé par le journal Le Soir en 2004 avec le président de cette fédération, les informations sont erronées. En effet, selon ces deux sources, le Relais Sacré débuterait en 1928 et serait une cérémonie d'hommage à la mémoire des soldats morts pour la Patrie quel que soit le champ de bataille belge ou étranger où ils trouvèrent la mort.519(*) Or, la première utilisation des termesRelais sacré date du 27 octobre 1929520(*) et, si un doute subsistait, la cérémonie de 1933 est qualifiée de « cinquième Relais Sacré »521(*), le vingtième anniversaire de l'armistice est «  une double manifestation patriotique : la signature de l'armistice a vingt ans, le Relais Sacré a dix ans »522(*).

Ceci dit, nous pouvons maintenant expliciter ce principe du Relais Sacré. Encore une fois, l'idée vient de France. En 1927, un flambeau ardent quittait la citadelle de Verdun en passant de mains d'Anciens Combattants en mains d'Anciens Combattants pour rejoindre la tombe du Poilu Inconnu, sous l'Arc de Triomphe.523(*)

En Belgique, le premier Relais Sacré a été organisé suite à l'acte incivique commis par un étudiant hollandais: « Désireuse d'effacer l'ignoble souillure faite par un étudiant néerlandais sur la tombe du Soldat Inconnu, la Fédération Nationale des Combattants a organisé à travers le pays un « Relais Sacré » »524(*). Dans la nuit du 27 juillet 1929, un jeune hollandais âgé d'une trentaine d'année escalade la colonne du Congrès et urine depuis le sommet sur la dalle sacrée. Interpellé, le jeune homme est renvoyé aux Pays-Bas. Ces derniers organisent au nom de toute la nation un pèlerinage expiatoire - un groupement d'invalides et d'aveugles de guerre déposeront sur la dalle outragée une gerbe de fleur et une palme de fer forgé- le 9 août 1929. En outre, le coupable est invité à annuler son inscription à l'université de Leyde.525(*) Ce qui montre bien que ce geste est perçu par la nation belge, comme par la nation hollandaise comme un geste ignoble et dégradant.

Le projet initial de la cérémonie a été pensé par Gaston Van de Wiele - président de la Fédération Nationale des Combattants en 1929- : des communes les plus reculées de Belgique, partiraient des flambeaux qui passant de village en village, se rendront à Bruxelles. Un flambeau aurait été allumé aux quatorze torches526(*) et remis au Roi qui aurait rallumé la flamme sacrée éteinte pour la circonstance. Le flambeau serait alors parti pour être conservé au Musée Royale de l'Armée. Mais, ce projet ne reçoit pas l'assentiment du gouvernement527(*) et des pouvoirs publics qui estiment que la flamme éternelle ne peut être éteinte.528(*) Le projet est alors remanié quelque peu pour s'inscrire dans la vision du gouvernement. Les flambeaux, portés par les Anciens Combattants pendant des jours et des nuits, à travers les villes et les villages, s'achemineraient par une marche convergente - transmis d'une section à l'autre - jusqu'à Bruxelles, pour aller, à la nuit tombante, le 11 novembre, brûler leur dernière flamme, puis s'éteindre devant la Dalle Sacrée. Gaston Van de Wiele imagine un dernier point dans ce cérémonial : « Nous avons penséqu'à défaut de pouvoir ranimer la flamme, nous pourrions entourer pendant quelques minutes la Tombe du Glorieux Inconnu, par le feu transmis de main en main par ses anciens camarades entretenant malgré tout, 11 ans encore après l'Armistice, le feu sacré qui les anime dans la Tourmente ». 529(*)

Cette cérémonie n'a pas recueilli immédiatement tous les suffrages. En effet, Le Drapeau Rouge ironise à son sujet, trouvant qu'il pouvait être « apparenté à une fête sportive devant faire oublier les tracasseries du quotidien ».530(*)Le Journal des Combattants répond à ses détracteurs : « cette cérémonie n'est pas une propagande tapageuse ou une revalorisation du sport ; c'estune cérémonie solennelle de réparation, voulant prouver qu'avant tout, le devoir de l'homme est de ne pas oublier »531(*). Nous avons pu voir aussi que le gouvernement n'a pas donné son accord au projet initial. Le gouvernement était opposé à l'idée d'éteindre ne serait-ce qu'un instant la flamme pour permettre son ravivage. Selon les organisateurs, la manifestation ne peut donc pas avoir l'ampleur escomptée mais elle vibrera du recueillement pieux de la population belge. 532(*)

La signification de cette cérémonie, qui est sans doute la plus émouvante de toutes les cérémonies d'après-guerre, est profonde. Cette nouvelle tradition devient un véritable symbole de patriotisme qui permet à tous les villages et toutes les villes de Belgique de « s'associer avec recueillement à cette manifestation patriotique ». 533(*) La valeur patriotique de ce geste est soulignée par La Libre Belgique dans trois articles :

« Cette sorte de course aux flambeaux imité de l'antique enferme en soi un beau souvenir et plus d'un symbole... Elle signifiait aussi l'inextinguible ardeur du patriotisme belge... »534(*) ; « Cette convergence unanime, au même jour, de tout le pays vers un centre unique, un même point vital et patriotique revêt, en une telle circonstance, un sens profond et impressionnant » 535(*); « Le geste patriotique toutefois est assez éloquent pour qu'il n'échappe à personne. Dans tout le pays, ces flambeaux aux chevelures de feu portés de village en village et rallumés de loin en loin à quelque flamme sacrée suscitent un émotion vive et forte, qui subsiste derrière eux »536(*).

Ce patriotisme est également révélé par La Province lorsqu'elle énonce le but de la cérémonie : « d'entretenir le culte du souvenir de nos héros et {...} faire passer sur tout le pays un souffle patriotique »537(*).

Ces petites flammes, gardées jalousement et portées fièrement par les Anciens de l'Yser et de la Lys, attestent que la population n'a rien oublié des événements sanglants qui l'ont meurtrie. Cette nation, par un symbole frappant - le feu -, entend montrer au pays tout entier, aux mères, aux femmes, aux enfants,538(*) qu'elle a conservé le souvenir de ceux qui sont tombés et que le culte qui leur est voué se confond avec l'amour de la Patrie.539(*)

Le déroulement du Relais Sacréest simple. Organisé par la Fédération Nationale des Combattants avec le patronage du gouvernement, des présidents du Sénat et de la Chambre et des gouverneurs de province, 14 flambeaux sont allumés aux points frontières de la Belgique540(*) :chaque province avait au minimum un flambeau. Toutefois, Liège en possède trois, le Hainaut et la Flandre Occidentale deux.541(*) Un flambeau est également envoyé depuis Paris - plus tard, un flambeau sera aussi envoyé de Londres, de Luxembourg et de Washington542(*)-. 543(*)L'allumage du premier flambeau ainsi que sa transmission se fait devant le monument local aux morts, en présence des autorités communales. Lorsque le porteur du flambeau s'est incliné devant le monument, il tend la flamme sacrée à la section locale suivante. 544(*) Chaque flambeau converge dans un premier temps dans le chef lieu de sa province où il passe une nuit, gardé par des Anciens Combattants Dans la journée du 11 novembre, les flambeaux atteignent Bruxelles, où ils gagnent la Colonne du Congrès, pour, après les cérémonies officielles, monter une garde d'honneur pendant un quart d'heure sur la tombe du Soldat Inconnu.545(*) Les Anciens regagnent alors le local de la Fédération pour prendre part au bal de l'Armistice.546(*)

En 1930, le programme de cette cérémonie varie légèrement.Lors de leur arrivée à Bruxelles, les flambeaux sacrés vont s'incliner à la place des Martyrs (pour célébrer le sacrifice des combattants de 1830) où ils montent une garde d'honneur d'un quart d'heure avant de rejoindre la Colonne du Congrès. 547(*)

Remarquons enfin que, tout comme le Soldat Inconnu, les flambeaux sacrés ont droit à leur hommage poétique :

« LaÌ-bas, au loin, sous sa pierre de gloire,

Il vous attend l'humble petit soldat

Dont le pays conserve la mémoire

Et tous les ans vénère le trépas.

A vos lueurs que son ombre tressaille ;

Vous évoquez l'immortel souvenir

De ses exploits dans la grande bataille

OuÌ, bravement, il sut vaincre et mourir. »

Marcel Detrez. 548(*)

Figure 13La Nation Belge, 12 novembre 1931, p.2.

2.8 1930 et le centenaire belge.

Douze ans après la fin de la Grande Guerre, la Belgique célèbre avec faste et éclat son premier Centenaire. Le jour de la fête nationale, quelque 60.000 anciens combattants, invalides et veuves de guerre défilent sur la place des Palais. Durant l'année du centenaire, deux grandes expositions sont organisées à titre symbolique : celle de Liège avec pour thème dominant l'industrie et l'économie, alors que la seconde, qui se déroule à Anvers, privilégie la culture.549(*)

Les anniversairesse chargent au fil du temps d'une signification changeante, liée au contexte dans lequel ils sont célébrés. La glorification du centenaire de l'indépendance de la Belgique permet de rendre compte du patriotisme belge. Toutefois, la boucherie de 14-18 hante encore les esprits, et occupe, de ce fait, une place importante dans les publications commémorant le Centenaire550(*), ainsi que dans les cérémonies commémoratives.551(*)

Le contexte de l'entre-deux-guerres est marqué par une crise générale de confiance dans les régimes parlementaires, et par la montée des mouvements fascistes. En Belgique, la principale cause d'instabilité gouvernementale est liée aux problèmes linguistiques, remettant en cause le caractère unitaire de l'État belge. La 11 novembre, les ministres libéraux puis tout le cabinet donne sa démission suite à la reprise de la lutte flamande après la flamandisation de l'université de Gand. Toutefois, le Roi refuse cette démission.552(*)

C'est donc dans un contexte assez instable et difficile qu'ont lieu les commémorations de l'Armistice en cette année de centenaire. Ces cérémonies revêtent le caractère traditionnel qu'elles ont acquis depuis 1922, à savoir une messe solennelle à la collégiale Sainte-Gudule à 10h suivi aux alentours de 11h, de la cérémonie autour de la Colonne du Congrès. Toutefois, les cérémonies du centenaire se complètent de pratiques particulières comme une cérémonie militaire dans la cour du Sénat553(*), la plantation d'un arbre du centenaire à Molenbeek554(*) ou encore, une nouvelle étape dans le parcours du Relais sacré : la Place des Martyrs555(*). Il s'agit d'une étape tout indiquée puisque ce 11 novembre est placé sous le signe d'une signification particulière : « Cette année, unissant dans un même souvenir, ceux qui tombèrent sur les barricades de 1830 et dans les tranchées de l'Yser, le pays tout entier s'est consacré au souvenir des héros, qui à cent ans de distance, ont combattu pour l'indépendance de la Belgique ».556(*)

Contrairement à ce que nous pourrions penser, cette association dans la commémoration n'est pas tellement développée.557(*) Laurence van Ypersele, Emmanuel Debruyne et Stéphanie Claisse l'affirment eux aussi : « la place accordée au souvenir de la Grande guerre est au moins aussi importante, si pas plus, que l'espace occupé par 1830 ».558(*) Premièrement, nous pouvons constater que la majorité des articles se contente d'y faire allusion pour revenir bien vite à l'éternel compte-rendu des cérémonies. Deuxièmement, les articles reflètent surtout l'instabilité internationale puisque c'est l'occasion pour des journaux comme De Schelde de proclamer leur haine de la guerre, en titrant « Ik vloek den oorlog ».559(*)Bien plus, 1930 est l'année où l'Angleterre commence à se demander s'il ne serait pas opportun, dans un esprit de pacification générale, de supprimer les cérémonies commémoratives incessantes au Soldat Inconnu.560(*) Cette idée en révulse plus d'un en Belgique, ce qui donne naissance à d'importantes envolées lyriques sur le devoir sacré du culte des morts comme le montre cet extrait du Journal des Combattants : « Et enfin, et j'ai intentionnellement réservé Ce devoir pour le dernier, car cette cérémonie nous prouve que nous ne sommes guère prêts, à en abandonner l'accomplissement, de nos Morts eux-mêmes, nous ne pouvons pas laisser mourir le souvenir ! {...} Que d'autres estiment, s'ils le veulent absolument, que des cérémonies comme celle-ci sont génératrices de haine et dangereuses pour la paix du monde ! C'est pour tous qu'ils sont morts, vos enfants, vos époux, vos pères : c'est à tous qu'incombe le devoir sacré de la reconnaissance ! Au lendemain de la célébration de l'anniversaire de l'armistice, renouvelons à nos chers disparus le serment de ne point oublier leurs souffrances et de travailler de toutes nos forces à la réalisation des voeux qu'ils formèrent en mourant : Que leur Culte reste vivace en nos coeurs ! ».561(*)

Bien qu'ayant quelques particularités, cette année montre un réel désintéressement pour la signification de la cérémonie puisqu'une partie des articles est consacrée aux tenues de la Reine et de la Princesse.562(*) Ajoutons à cela que pour la première fois, la minute de recueillement est qualifiée de minute de silence.563(*) Sous un air anodin, ce changement de vocabulaire amorce un désintérêt croissant face à cette cérémonie. En effet, comme nous l'avons dit, la notion de recueillement implique que la pensée toute entière soit tournée vers les morts, leur souvenir, la reconnaissance alors que la notion de silence n'impose rien, si ce n'est le silence.Ce désintérêt se marque aussi dans l'appellation donnée aux cérémonies : on parle de fête de la victoire notamment parce que l'on voit se multiplier les bals, thés dansant à l'occasion de l'Armistice.564(*) Nous pouvons également remarquer que le spectre d'une nouvelle guerre est déjà bien présent puisqu'en cette date de l'Armistice, le président Hoover envisage l'attitude de l'Amérique en cas de nouvelle « guerre européenne ».565(*)

Nous pouvons donc dire sans hésiter que cette année 1930 marque un véritable tournant dans les commémorations liées à la signature de l'Armistice, non seulement, le monde connaît de nouvelles menaces mais en plus, la distance face aux évènements commence à se faire sentir ce qui se traduit par un certain désintérêt. De plus, le « connu » et le « traditionnel », n'ayant plus le caractère de la nouveauté, ils perdent de leurs intérêts médiatiques. Les faits sont connus, les cérémonies ritualisées, après cette date, on présentera les cérémonies nationales par des photographies et on privilégiera les comptes rendus des relais sacrés locaux.

2.9 Liège et Mons.

2.9.1 Les batailles de Liège : du 4 au 16 août 1914.566(*)

La région liégeoise est la première touchée par l'envahisseur allemand. Cette région fait partie des trois places fortes- avec Namur et Anvers- censées contrôler les voies de communications belges. La Position fortifiée de Liège a été construite en 1888-1894 selon les plans du général Brialmont567(*).

Il s'agit d'une ceinture de forts situés à environ 7-10 km du centre de la ville et distants l'un de l'autre d'une portée de canon. Le but de cette ceinture est double : favoriser les opérations de l'armée de campagne au-delà de la Meuse et interdire à l'adversaire l'utilisation des routes et chemins de fer dont Liège était le noeud. 568(*)

Figure 14 Carte extraite de: Le rôle des forts en province de Liège 1914-1918, 1940-1945, Liège, Bibliothèque Chrioux-Croisiers, 1989, p. 6. Annotation par nos soins avec la date de la reddition des forts.

Le 4 août, les troupes allemandes partent d'Aix-la-Chapelle, Eupen et Malmédy, en direction de Visé et des intervalles entre les forts. Les dirigeants allemands ne s'attendaient pas à une résistance belge et prévoyaient une victoire rapide grâce à l'effet de surprise. Leurs estimations attendaient 6 000 soldats belges. La réalité est toute autre : 32 000 hommes étaient chargés de la défense liégeoise569(*), ils étaient sous le commandement du Général Leman570(*) qui ne se faisait pourtant pas d'illusions : privés de moyens de communications et d'informations sur les mouvements de l'ennemi, les forts étaient voués à la destruction en quelques jours.571(*) Pourtant, à la veille de ce 4 août 1914, des travaux préparatoires et d'amélioration avaient été effectués : redoutes et tranchées s'étendaient dorénavant entre les forts, les forts étaient armés et blindés.572(*)

Le 4 août marque donc le début des combats avec la bataille de Visé, proche du fort de Pontisse. Dès le 7 août, la ville est prise par les hommes du général allemand Ludendorff573(*). La veille, le Général Leman avait fait évacuer à l'arrière les forces mobiles et ordonner aux forts intacts de continuer la lutte pour ralentir l'envahisseur. Le 6 août 1914, Liège est bombardée pour la première fois par des Zeppelins allemands.574(*) Malgré la prise de la ville, les forts tiendront jusqu'au 16 août.

La résistance belge mettant à mal leurs projets, les Allemands décident de faire usage de leurs pièces d'artillerie les plus lourdes : deux obusiers de 420 mm connus sous le nom de Gross Bertha. Le fort de Pontisse subit le premier les tirs, les 12 et 13 août, pendant que d'autres forts sont bombardés par l'artillerie « classique ». Le 15, le fort de Loncin subit le même sort, c'est lors de cette attaque que le général Leman est fait prisonnier. Hollogne qui est le dernier fort encore debout, se rend le 16 août. 575(*)

Cette résistance joue un grand rôle dans la propagande de guerre, dans le mythe de la Belgique martyre. Liège reçoit la Légion d'Honneur française dès le 7 août 1914 (une cérémonie a lieu à Liège le 14 juillet 1919). Toutefois, bien qu'il soit exact de dire que l'action liégeoise, dans son entièreté, a ralenti la progression allemande, il est cependant faux de lui attribuer le sursaut français de la Marne. 576(*) Si ces douze jours de combats ont autant marqué les esprits c'est parce qu'ils sont les premiers faits d'armes de cette Grande Guerre., Enfin, les forces en présence étant inégales, cette mise à l'honneur servait la propagande anti-allemande.

2.9.2 Les batailles de Mons : 20-24 août 1914 et 11 novembre 1918.

2.9.2.1 20-24 août 1914.

Par le jeu des Alliances, la Grande-Bretagne ne tarde pas à envoyer ses troupes. Celles-ci débarquent le 13 août 1914 au Havre, d'où des trains doivent les conduire vers Le Cateau.577(*) Le 20 août, la British Expeditionary Force (BEF), composée de deux corps d'armée de deux divisions, se concentre près de la forêt de Mormal. Le lendemain, elle se place à la gauche des forces françaises. 578(*) Les Allemands sont alors à sept kilomètres à l'Est - à Villers-Saint-Ghislain- et à Obourg où tombe le premier soldat britannique. Pendant ce temps, le bataillon dit des Dragoon Guards patrouille vers Soignies où les premiers coups de feu britanniques sont tirés. Les soldats bivouaquent au faubourg d'Havré, à la Bascule,...579(*)Tout le Borinage voit l'arrivée des Tommies qu'il acclame, aide, supporte. En effet, les soldats britanniques se déploient dans toute la région : depuis Mons jusque Bavay en passant par Saint-Ghislain, Elouges, Wasmes, Pâturages et Frameries. 580(*)

Figure 15ASCOLI D., The Mons star. The British Expeditionary Force 1914, Edinburgh, Birlinn, 1981, p. 45.

Durant l'installation britannique, la bataille de Charleroi fait rage. Dès que la ville est définitivement prise, les Allemands prennent la direction de Mons. Le 23 août, ils se trouvent à l'Est de la route de Mons à Beaumont, au nord du canal de Mons à Condé et du canal du centre. Les Britanniques sont retranchés derrière ces lignes jusque Binche. A peine déployés, ils soutiennent le choc malgré l'infériorité numérique - un contre trois-. 581(*)

Le 23 août, quelques escarmouches ont lieu très tôt vers Obourg, Nimy et Ville-Pommeroeul mais l'attaque principale va avoir lieu sur la boucle du canal du Centre, le point faible de la défense des Britanniques. Par vagues successives, les Allemands tentent de franchir le canal. A court de munitions, les Anglais doivent se replier, laissant la ville aux troupes teutonnes. Les combats se poursuivent tout au long du canal de Mons à Condé. 582(*) D'après la tradition, plusieurs Anges auraient décoché des flèches sur l'ennemi, durant ces combats, permettant ainsi miraculeusement aux Britanniques de se replier sur la ligne Quiévrain-Frameries. 583(*)

Pour beaucoup, cette bataille de Mons marque le début de la fin de la bataille des frontières584(*).585(*)

2.9.2.2 11 novembre 1918.

Cette deuxième bataille de Mons est menée par une toute autre armée. Il s'agit de Canadiens, encadrés par des généraux britanniques. Comme l'armée canadienne ne possédait presque pas de cavalerie, la première armée britannique avait mis à sa disposition le 5ème Régiment de Lanciers Irlandais, celui-là même qui avait pris part à la bataille du mois d'août 1914. 586(*)

Cette armée entre sur le territoire belge le 5 novembre, par Marchipont. Le 6 novembre, elle marche déjà de part et d'autre de la chaussée de Mons à Valenciennes et libère le périmètre Condé-Baudour-Audregnies-Noirchain. A partir de ce moment, la progression vers Mons commence. La date d'entrée sur le territoire montois est controversée : celle du 9 novembre est avancée par Emile Dony en 1918 mais, en 1968, Georges Licope - directeur du musée de la guerre à Mons-, écrit que le 9 novembre, les troupes britanniques et canadiennes sont à l'Ouest de Mons.587(*)Et ce ne serait que le 10 novembre, dès 23h, que des pelotons se faufilent dans l'agglomération montoise. Les combats font rage jusque 6h30, le 11, moment où le quartier général de l'armée canadienne apprend que les hostilités vont prendre fin le jour même. Une demi-heure plus tard, les soldats canadiens entrent triomphalement dans la ville.588(*)

Le but poursuivi était de reprendre Mons par les armes avant l'Armistice car la rumeur voulait que de nouvelles frontières suivraient celles de la ligne de front.

2.9.3 Les commémorations.

2.9.3.1 A Liège.

Les cérémonies liégeoises de l'immédiat après-guerre, entre 1919 et 1922, ont principalement lieu le jour de la Toussaint. Lors des cortèges de la Toussaint, la population liégeoise dans son ensemble - autorités civiles, religieuses et militaires, enfants des écoles,...- rend visite aux divers cimetières de la cité ardente : Saint-Gilles, Sainte-Walburge et Robermont. La cérémonie principale est celle de Robermont - les deux autres cimetières sont visités par une foule souvent moins imposante et, ce, un jour avant ou après celui de Robermont.589(*)

Contrairement à ce que nous verrons pour Mons, la Cité Ardente ne fait pas grand cas de ces manifestations particulières. Qu'il s'agisse du cortège de voitures marchandes organisé par Liège-Attraction590(*), de la commémoration italienne de Vittorio Veneto591(*) ou encore de la retraite militaire aux flambeaux592(*) qui a lieu chaque année depuis 1920 et qui continue en parallèle au Relais Sacré, les comptes rendus sont peu nombreux et peu fournis. Une brève mention, un itinéraire, une réflexion sur le climatou la présence de la jeunesse et l'on s'intéresse au sujet suivant. La question de la jeunesse est primordiale à Liège. L'anniversaire de l'Armistice est vécu comme une véritable leçon de civisme et il est du devoir du corps enseignant de préparer la jeune génération notamment en rappelant les grands évènements de la guerre. 593(*)

Ce n'est qu'en 1926594(*) que Liège commence à organiser véritablement des cérémonies pour le 11 novembre. Nous le déduisons de la publication dans la presse des programmes des cérémonies à partir de l'année suivante où il sera précisé que cela se déroule « comme l'année précédente »595(*). Les organisateurs des cérémonies sont une commission constituée par une partie des autorités communales - surtout les années particulières comme les dix ans, les vingt ans des déportations et les vingt ans de l'Armistice596(*)- et le Comité de l'Entente. Ce comité est composé de groupements d'Invalides, d'Anciens Combattants et de Condamnés Politiques de Liège 1914-1918, de la Fédération Nationale des Invalides, de la Fédération Nationale des Combattants, de l'Amicale des Officiers, de l'Amicale des Sous-officiers, de l'Amicale des Condamnés Politiques et Pro Patria, des Fraternelles régimentaires, de l'Union des mères et veuves de guerre, de la Fédération Nationale des Volontaires de guerre.597(*)

Le programme liégeois reste pratiquement inchangé durant tout l'entre-deux-guerres :

A 8h30, une délégation du collège et du comité communal fleurit les tombes des soldats belges dans les cimetières de Sainte-Walburge et de Saint-Gilles.

A 8h45, un cortège se forme. Il est composé de cavaliers, musique militaire, compagnies en armes, délégations des corps et services de la garnison. La réunion de cette partie du cortège se fait place du marché. Les sociétés patriotiques et d'anciens militaires ainsi que les sociétés civiles se joignent au cortège à partir de la place de l'Yser. Autorités civiles et militaires sont en tête du cortège, juste derrière le drapeau de 1830 et les étendards de l'armée.

En parcourant l'itinéraire suivant : rues Puits-en-Sock, Entre-deux-ponts598(*), quai de la Dérivation, pont de Bressoux599(*), quai600(*) et rue d'Amercoeur, Thier de Robermont, le cortège se dirige vers le cimetière de Robermont.

Figure 16 Parcours pour les cérémonies liégeoises.

Une fois dans le cimetière de Robermont, les diverses délégations déposent une gerbe de fleurs au pied du monument aux morts. S'ensuit alors le défilé solennel du cortège, suivit par les enfants des écoles qui sont arrivés directement au cimetière. Le cortège va ensuite au Bastion de la Chartreuse où la tombe des frères Collard est fleurie à son tour. 601(*)

Après la cérémonie au Bastion, le cortège emprunte les rues des Champs et Grétry, le pont de la Boverie602(*), le quai des Etats-Unis603(*), la place du 20 août, la rue de l'Université, la place de la République française et du maréchal Foch jusqu'à la place St-Lambert pour un salut aux drapeaux des nations alliées. Les cérémonies prennent fin à 11 h par la minute de silence qui est annoncée par le bourdon de la Cathédrale et les cloches des églises. Les sirènes des usines retentissent. Les tramways s'arrêtent de circuler. 604(*)

Peu avant la commémoration de l'Armistice de 1927, la section liégeoise de la Fédération Nationale des Combattants organise un pèlerinage sur les tombes du Soldat Inconnu à la Colonne du Congrès et au Poilu Inconnu de Laeken. 605(*) Le 6 novembre, des trains spéciaux sont affrétés pour transporter les Liégeois à Bruxelles et Laeken. Outre les Liégeois, le bourgmestre de Bruxelles, le capitaine de la Forest-Divonne - attaché militaire français- et des représentants des différentes associations militaires françaises participent à la célébration. Les délégations des autorités religieuses, civiles et militaires, des veuves et orphelins de guerre, des invalides, combattants, officiers de la campagne 1914-1918 et condamnés politiques, de l'harmonie des policiers liégeois, des enfants des écoles, de l'harmonie bruxelloise et des sociétés wallonnes de l'agglomération bruxelloise, de l'harmonie des Orphelins de Liège et des sociétés liégeoises déposent une gerbe de fleurs, après avoir réalisé ce que les organisateurs appellent « le salut aux drapeaux »606(*). Suite au défilé des délégations, le cortège se rend à la messe organisée à Saints Michel et Gudule pour ceux tombés aux champs d'honneur et les déportés morts des suites de leur douloureux exil. Dans l'après-midi, une réception des représentants des diverses sections a lieu à la Maison Wallonne607(*) de Bruxelles.608(*)

Dès 1929 et la première cérémonie du Relais Sacré, les cérémonies du 11 novembre sont boudées par la presse qui leur préfère la théâtralité du Relais Sacré. En effet, à partir de novembre 1929, les passations de flambeaux, les itinéraires de ceux-ci,... sont relatés pour chaque village du parcours. Pour ce qui est du cortège du 11 novembre, le lecteur doit se contenter de photographies rarement commentées ou légendées comme suit « cérémonie habituelle »609(*), « même cérémonial que l'an dernier »610(*),... C'est également à partir de ce moment que les initiatives liées au 11 novembre se multiplient. En effet, dès 1930, les cérémonies débutent dès le 9 novembre avec un bal des familles organisé au Home des Invalides. Elles se poursuivent le 10 avec la cérémonie du Relais Sacré dès 18h et le banquet des Anciens Combattants à 20h. La matinée du 11 est dédiée au pèlerinage de Robermont et la soirée à diverses représentations théâtrales ou cinématographiques dans les théâtres de la ville. 611(*)

Après les morts du Roi Albert, en 1934, et de la Reine Astrid, en 1935, le pèlerinage annuel se développe quelque peu : les honneurs sont rendus à l'aller au mémorial d'Outre-Meuse, à la statue du Lieutenant Général Bertrand, au mémorial de Saint-Remacle, aux monuments au roi Albert, aux morts alliés à Robermont, au Mur des Fusillés du Bastion, aux monuments de la Chartreuse - dédiés aux 15e d'artillerie, 1er de ligne, 3e génie- et au retour au mémorial de St-Nicolas. 612(*)

Nous avons pu constater que les commémorations liégeoises et montoises sont différemment relatées, par exemple: « La mémoire des grands morts a été honorée. Le souvenir a montré combien il {le souvenir} reste vivant dans les coeurs liégeois. A présent, l'on peut se reporter aux heures d'ivresse qui accueillirent la fin de la tourmente. La joie peut se manifester, quand le devoir a été pieusement accompli. ».613(*) Ce sentiment n'est pas uniquement valable pour 1937, nous avons pu remarquer qu'à plusieurs reprises, il est demandé aux forains de pavoiser leurs étales614(*), qu'un concours de décoration de voitures est organisé615(*),...On est bien loin de la remarque rapportée à Mons, la même année 1937, où des Anciens Combattants écrivent au bourgmestre pour reprocher à l'INR d'avoir diffusé un titre de Joséphine Baker durant la minute de silence.616(*) Cette divergence de sentiment se marque aussi dans les papiers officiels de la ville de Liège où le mot « commémoration » est barré au profit de la célébration, mot moins empreint de solennité.617(*)

2.9.3.1.1 Le dixième anniversaire de l'Armistice.

Le dixième anniversaire de l'Armistice prend une place tout à fait particulière dans le cycle commémoratif liégeois. Le rituel est quelque peu bousculé. Répartis sur trois jours, les gestes d'hommage se multiplient. Pour ne citer qu'un exemple anecdotique, le Comité organisateur des commémorations demande aux forains de garnir leurs étales pour le passage du cortège. 618(*)

Tout débute le 10 novembre dès 8 heures du matin par la visite des différents mémoriaux par le Gouverneur de la province, les membres du Collège accompagnés des délégués de l'Entente des Anciens Combattants. S'ensuivent une cérémonie religieuse à la Synagogue, au Temple protestant et un Te Deum à la Cathédrale.619(*) Après le repas, trois cortèges se forment pour procéder aux pèlerinages aux cimetières. La soirée est, elle aussi, consacrée à la célébration des Morts pour la Patrie. Deux manifestations ont lieu en parallèle : dès 20h, les théâtres wallons du Trocadéro et du Trianon offrent un gala théâtral. A la même heure, la population liégeoise est conviée à une grande Retraite aux Lumières à travers les rues de la ville. 620(*)

Le 11 novembre, le Général de la circonscription, le Gouverneur, le commandant de la Place, le Bourgmestre et le commissaire d'arrondissement reçoivent le Prince Charles et la Princesse Marie-José. En longeant le boulevard d'Avroy, ce petit cortège se rend à l'hôtel de ville où une réception en l'honneur des princes est prévue. Sur leur passage, les enfants des écoles ainsi que les délégations des sociétés de la ville forment une haie.621(*)

A 10h50, tout ce monde se rend à la Place Saint-Lambert, les drapeaux des groupements belges et alliés précédant les Princes. Peu avant 11h, deux minutes de silence sont respectées pour le recueillement en souvenir des Glorieux Morts. Après quoi, la cérémonie du salut aux Drapeaux alliés se déroule comme à l'accoutumée. A 11h25, les Princes se rendent à la cathédrale où un bref service a lieu. Après le déjeuner, un cortège se forme pour aller fleurir le mémorial du Palais des princes évêques, les monuments de Robermont, du Bastion, de Saint-Remacle et de Saint-Nicolas. A 15h30, tous les groupements patriotiques défilent sur la place Saint-Lambert. Lors de l'assemblée générale des associations patriotiques, qui se tient directement après le défilé, une plaquette-souvenir est remise aux princes. En réponse, le Prince Charles remet un drapeau à l'Union des Mères et Veuves de guerre. Les Princes regagnent alors la gare alors que la population liégeoise poursuit ses célébrations. De 16 à 17h, un concert de carillon se tient à la cathédrale, suivi d'une cérémonie d'art religieux - il s'agit d'un concert de musique religieuse-. A 19h, les musiques civiles égaient la ville. Dès 20h, le théâtre royal et le théâtre du Gymnase offrent un gala théâtral et le conservatoire offre un concert populaire.622(*)

Le 12 novembre, la fédération interalliée des Anciens Combattants (FIDAC) organise une grande réception. Après une balade en ville, un banquet est offert à ses représentants par l'administration communale. A 16h, les représentants de la FIDAC visitent Cointe où le Comité du Mémorial leur offre le thé. 623(*)

2.9.3.1.2. Deux incidents fascistes : 1928 et 1936
2.9.3.1.2.1 1928, l'incident des chemises noires.

Cet événement survient lors de la commémoration, par les Italiens résidant à Liège, de leur armistice. Ce dernier est signé suite à la bataille de Vittorio Veneto, le 4 novembre 1918, qui voit s'opposer l'Italie, soutenue par des troupes franco-britanniques, et l'Autriche-Hongrie. L'Autriche-Hongrie était confrontée à de nombreuses difficultés internes - telles que celles du ravitaillement et de l'épuisement des soldats- qui la poussent à redoubler l'intensité de ses attaques. La crise politique interne de l'Empire culmine avec la création, le 28 octobre, de la Tchécoslovaquie. La dissolution de l'Autriche-Hongrie est consommée le 31 octobre lorsque la Hongrie se déclare indépendante. La bataille de Vittorio Veneto proprement dite se déroule du 24 octobre au 3 novembre 1918, dans le nord-est de l'Italie. Le but de cette bataille était de couper les troupes autrichiennes dans le Trentin des troupes déployées sur le Piave inférieur ce qui défait le front alpin.624(*)

Dès novembre 1921, la population italienne de Liège625(*) se rend au cimetière le 3 novembre - date de l'armistice de Villa Giusti626(*)- pour y célébrer la mémoire de leurs compatriotes morts « pour le droit et la justice »627(*). Le cérémonial est semblable à celui du 11 novembre : procession dans la ville jusqu'au cimetière de Robermont, dépôt de fleurs, minute de recueillement et défilé des participants devant les tombes. La seule différence est l'organisation d'une cérémonie religieuse à la cathédrale avant le départ du cortège.628(*) Cette première célébration liégeoise se déroule en parallèle à la célébration italienne de la victoire de Vittorio Veneto et à l'inhumation du soldat inconnu italien, à Rome. 629(*)

En novembre 1928, les Italiens de Liège commencent leur pèlerinage annuel. Après l'office religieux à Saint-Remacle, la colonne italienne ainsi que les membres du consulat sortent de l'église. Sur le parvis, ils assistent à une réunion « imposante »630(*) de communistes et d'antifascistes voulant organiser une contremanifestation sur le passage du cortège. A deux reprises, la police disperse les communistes et antifascistes mais celles-ci passent les barrages par petits groupes pour s'acheminer vers la nécropole. Aux abords du cimetière, la police, qui avait devancé les fauteurs de troubles, ordonne à ces derniers de se ranger sur le trottoir opposé. A 11h30, les Italiens sortent du cimetière et le commissaire en chef les engage à prendre place dans les trams en direction du centre ville. Cependant, à la vue des chemises noires, communistes et antifascistes se ruent sur les participants du cortège. A 11h50, la police réussit à rétablir l'ordre. Pour éviter toute reformation de bandes, la police escorte jusqu'en ville, les contremanifestants qui chantent l'Internationale. 631(*) Il est intéressant de remarquer que le même esclandre eut lieu le même jour à Bruxelles : des communistes et antifascistes encerclent les Italiens pendant leur célébration de l'Armistice.632(*) La rapidité de l'altercation ainsi que l'année peuvent expliquer le peu de relais de cet événement dans la presse. En effet, Le Drapeau Rougene fait que l'évoquer brièvement633(*) tandis queLa Wallonie ne revient même pas sur cet incident, lui préférant comme nous l'avons vu, la prise de position politique ou l'organisation de conférences à l'occasion du dixième anniversaire de l'Armistice. 634(*)

2.9.3.1.2.2 1936, l'incident rexiste.

Cet incident ne s'inscrit pas dans la même logique que celui de 1928. Premièrement, celui-ci se déroule lors du cortège habituel lié au 11 novembre.

Après la cérémonie au cimetière de Robermont, la foule se rend à la place Saint-Lambert afin de réaliser le salut aux drapeaux alliés. Près de la place, il y avait un kiosque à journaux où une cinquantaine635(*) de rexistes636(*) se joint au cortège. Commence alors la provocation : les rexistes ne se découvrent pas lors de la montée des drapeaux, saluent les hymnes nationaux du salut nazi, ils entonnent ensuite le chant rexiste juste après La Brabançonne. Les jeunes gardes socialistes et communistes637(*) entament alors L'Internationale. Face à une foule mécontente, les Rexistes battent en retraite sous la protection de la police. La foule les suit jusque devant leur local où pendant une heure, des cris protestataires se font entendre : « A bas Rex », « Allez saluer comme ça chez les Boches », « Filez à Berlin »,... La Police se charge de faire circuler les protestataires de plus en plus nombreux, si bien qu'il n'y eut aucune friction. Une seule arrestation est à déplorer : après plusieurs avertissements, un des rexistes refuse de gagner l'intérieur du local, il est donc arrêté à titre préventif. A 13h30, le calme était revenu.638(*)

Il est intéressant de confronter ce récit avec celui donné par le journal rexiste. Titré « Des Marxistes provoquent un incident », l'article est long d'une quinzaine de lignes qui ne disent rien, si ce n'est le lieu de l'incident et la rapidité d'action des services d'ordre. 639(*)

Cesdeux incidents sont de beaux exemples de la tension politique qui règne continuellement en Belgique durant l'entre-deux-guerres. Mais de plus, nous pouvons les relier au pacifisme qui résulte du pacte de Locarno. En effet, la guerre est mise hors la loi et les partis extrémistes, totalitaires sont perçus comme des agitateurs prêts à refaire couler le sang.640(*) Si l'on ajoute à cela, le fait que le respect des morts et le souvenir des héros de la guerre est vécu par une partie de la population - majoritairement les Anciens Combattants- comme un véritable devoir, nous pouvons facilement comprendre que le moindre geste irrespectueux puisse mettre le feu aux poudres. Toutefois, il est intéressant de constater que ces événements restent des phénomènes mineurs et rapidement circonscrit ce qui tend à confirmer l'importance qu'ont acquises les commémorations de l'Armistice au fil du temps.

2.9.3.2 A Mons.

Les célébrations de l'Armistice commencent à Mons dès le 11 novembre 1918 avec la signature du Livre d'Or de la ville par les autorités militaires qui ont libéré celle-ci. Le 13 novembre, les manifestations se poursuivent par l'inhumation des huit soldats canadiens tombés lors de la reprise de la ville de Mons. Le 19, le collège échevinal exprime son admiration et sa reconnaissance au corps canadien. Le 22, le collège avise les quatre généraux responsables de la libération, qu'ils sont nommés « citoyens d'honneur » de la ville de Mons.641(*)

Comme nous l'avons dit plus haut, le choix d'une date fut difficile et plusieurs commémorations eurent lieu à différents moments au cours des premières années d'après-guerre. Ce n'est que le 25 juin 1925, que le collège échevinal montois prend la décision d'unifier les cérémonies commémoratives en les reportant toutes à la date du 11 novembre, jour férié légal. Cependant, le 24 août 1924 et à la même époque de 1927 à 1929, un office est célébré à Notre-Dame de Messine à la mémoire des civils tombés le 23 août 1914.642(*)

Dès 1919, les édiles communaux demandent à la population de pavoiser les maisons aux couleurs nationales et alliées. 643(*)

Dès 1922644(*), une mécanique bien huilée se met en place concernant lerituel de la commémoration :

Tout commence à 10h par un rassemblement au Parc Communal afin de fleurir le monument aux Montois morts pour la Patrie. Après que le Conseil Communal ait déposé ses gerbes, une minute de recueillement se fait et enfin l'assistance défile pieusement devant le monument. Ensuite, les participants forment un cortège qui se met en branle pour rejoindre le cimetière de la ville où aura lieu le même cérémonial. Ce cortège est toujours formé dans le même ordre :

1. Police et musique militaire

2. Conseil communal et Autorités

3. Orphelins de la guerre

4. Invalides et mutilés militaires

5. Délégués officiels de l'armée, Amicale des officiers et sous-officiers

6. Combattants belges et croix de feu

7. Groupements coloniaux

8. Combattants français

9. Combattants britanniques

10. Prisonniers politiques et agence de renseignements (pro patria)

11. Invalides civils

12. Déportés et autres groupes nés de la guerre

13. Boy-scouts

14. Royale Harmonie de Mons et Les sociétés locales dans l'ordre de leur arrivée

15. Les écoles officielles

16. Les écoles libres.

Chaque année, le cortège suit le même itinéraire :

Au départ de la Place du Parc Communal, le cortège emprunte la Rue des Quatre Fils Aymon, les rues Verte, de la Biche, d'Havré, la chaussée du Roeulx et le chemin de la Procession jusqu'au cimetière de Mons. 645(*)

Figure 17 Parcours pour les cérémonies montoises.

La commémoration se poursuit par un rassemblement qui, vers 11 heures, se forme au cimetière où a lieu le rituel de la minute de silence646(*) : le bourdon du Beffroi qui sonne le glas depuis 10h59 annonce le début de la minute de recueillement. A 11h et une minute, le carillon, le bourdon du Beffroi, toutes les cloches des églises, chapelles et les sirènes des usines se font entendre. Finalement, une seconde sonnerie retentit à 11h15.647(*) Après cette minute de silence, les dépôts de fleurs par les autorités locales et le cortège des Invalides, combattants, sociétés et écoles se font, au son des hymnes alliés, devant la Croix du Sacrifice648(*). Les autorités fleurissent aussi l'enclos des évacués. Ensuite, elles se rendent à la Croix de la Bascule - dès 1924-, au monument Charles Simonet649(*) pour y déposer des fleurs et elles rentrent à l'hôtel de ville pour fleurir les plaques irlandaise -inaugurée le 13 novembre 1922650(*)- et canadienne -installée le 12 juin 1926651(*)-. Dès 1934, il faut ajouter à cette liste des monuments à fleurir à l'occasion de l'Armistice, la fontaine souvenir dédiée aux combattants de 1830 et le monument aux morts des 1e et 4e régiments de Chasseurs à Pieds652(*).653(*)

Tout au long de nos recherches sur les commémorations montoises, nous avons pu constater que certains Montois tentent d'obtenir des cérémonies publiques en l'honneur d'un mort en particulier mais le collège échevinal se doit de refuser et de ne privilégier que les cérémonies en l'honneur de tous les soldats montois tombés pour la défense du sol national.654(*) A plusieurs reprises, des citoyens montois reprochent au Bourgmestre d'avoir gaspillé l'argent communal afin d'organiser des « réjouissances inappropriées » lors de la commémoration des morts pour la Patrie. Nous pouvons noter aussi que ce genre de commémoration est prévu pour réaliser la communion de tous dans le culte de ceux qui sont tombés pour une cause profondément juste et pour la réalisation d'un idéal éminemment respectable.655(*) Concernant Mons, la célébration de l'Armistice n'est pas le seul but. Les commémorations montoises ont la vocation de célébrer les Soldats du Commonwealth pour la libération de la ville mais aussi la célébration et l'hommage à ces Britanniques qui ont sacrifié leur vie pour la ville de Mons.656(*)

Enfin, au niveau religieux, nous avons remarqué que des offices spéciaux avaient lieu lors d'inaugurations de monuments, lors d'anniversaires importants comme les dix et les vingt ans. Ils ont parfois lieu à la demande des concitoyens et sont alors dédiés à l'un ou plusieurs défunts patriotes. 657(*)

Très vite, les longs compte-rendus laissent place à de petits articles régionaux où l'on qualifie la cérémonie « d'habituelle », de « rituelle ». L'on privilégie un tour des cérémonies (Paris, Londres, Varsovie, Bruxelles,...) et dès les débuts du Relais Sacré, celui-ci est plus narré que les cérémonies du Souvenir, très probablement à cause du côté théâtral que lui confère le passage de flambeaux au coeur de la nuit.

2.9.3.2.1 Les Particularités montoises.
2.9.3.2.1.1 Le pèlerinage des « Old Contemptibles ».

La particularité de la commémoration montoise est le pèlerinage des Old Contemptibles. Il nous a parut nécessaire, dans un premier temps, d'identifier les personnes auxquelles s'appliquait à cette expression. Ce terme vient de l'ordre du jour du 19 août 1914 du Kaiser Guillaume II. Ce dernier intimait au Général von Kluck - commandant de la première armée allemande- : « C'est mon commandement impérial et royal, que vous concentriez vos énergies pour le présent vers la poursuite d'un but unique, à savoir que vous mettiez en oeuvre votre habileté et toute la valeur de mes soldats pour exterminer tout d'abord l'Anglais félon et bousculer et annihiler la méprisable petite armée du général French658(*) ». Cette déclaration officielle n'a jamais été remise en question même si certains ont prétendu qu'il s'agissait d'une traduction incorrecte.659(*)

En outre, cette déclaration contribua, dans une large mesure, à l'utilisation de la métaphore « David-Goliath » pour parler des forces alliées face aux forces allemandes. En effet, quelques jours après la publication de cet ordre du jour dans le Times, ce même journal publie un poème intitulé : « French's Contemptible Little Army ».

The Kaiser scoffed at the British Army and labelled it "contemptible" because it was small. He felt grossly insulted that any army that did not count its men in millions should dare to assail the might of the Hollenzollerns, and against this small British David, in a pronouncement which will certainly be historic, he directed his Goliath legions to concentrate their energies.660(*)

Le Kaiser s'est moqué de l'Armée Britannique et l'a qualifiée de « méprisable » car elle était petite. Il a grossièrement insinué que n'importe quelle armée qui ne compte pas ses hommes en millions ne devrait pas oser attaquer la puissance des Hollenzollern, et dans une déclaration qui sera certainement historique, il a commandé à ses légions Goliath de concentrer leur énergie contre ce petit David britannique

Les Old Contemptibles  sont donc des combattants ayant appartenu à la British Expeditionary Force (BEF). Plus précisément, il s'agit des membres de la 5ème Brigade de Cavalerie, des 1ière et 2e Divisions du 1er Corps, des 3e et 5e Divisions du 2e Corps et de la 19e Brigade d'Infanterie , c'est-à-dire ceux qui ont participé à la bataille de Mons du mois d'août 1914.661(*)Mais pour être un Vieux Méprisable , il faut avoir été en service actif entre le 5 août et le 22 novembre 1914. Il faut donc pouvoir bénéficier de la décoration 1914 Star , aussi connue sous le nom Mons star.662(*)

Figure 18ASCOLI D., The Mons star. The British Expeditionary Force 1914, Edinburgh, Birlinn, 1981, p. IX

La tradition du pèlerinage des Old Contemptibles remonte vraisemblablement à l'année 1926. L'association The Old Contemptibles  est créée le 25 juin 1925 par le Capitaine Danny.663(*) Toutefois, en 1926, on trouve mention de la présence d'une délégation de combattants anglais mais celle-ci n'est pas qualifiée de  Old Contemptibles.664(*)Il faut attendre 1927 pour trouver dans la presse, la première mention qui date du 14-15 novembre 1927 : « Notre ville a, de nouveau, reçu la visite des membres de la Old Contemptible Association... ».665(*)

A partir de ce moment et ce jusqu'en 1938666(*), une délégation de membres de l'association entreprend le voyage en Belgique, quelques jours avant le 11 novembre. Entre 1926 et 1932, le même rituel est respecté : arrivés en Belgique par Ostende, les  Old Contemptibles  font une halte à Bruxelles et sont ensuite accueillis à la gare de Mons par les autorités communales et les associations patriotiques de la ville. Les édiles communaux les passent en revue, à la suite de quoi, un cortège se forme. Au son de la musique régimentaire, ce cortège se dirige vers l'hôtel de Ville pour y recevoir un vin d'honneur. Le lendemain, ces soldats anglais prennent part à la cérémonie organisée par la ville - allant du monument aux Montois morts pour la Patrie à la Croix du Sacrifice au cimetière Communal-. L'un des moments forts de ce pèlerinage est la minute de recueillement au monument à la Bascule667(*).668(*)

Dès 1933, les Old Contemptibles  participent à un nouveau pèlerinage à Bruxelles. La veille des cérémonies montoises, les  Old Contemptibles  font halte à Bruxelles où leur marraine, Ada Bodart669(*), les accueille à la gare. Le lendemain elle les conduit à la tombe du Soldat Inconnu où ils sont reçus par le bourgmestre Adolphe Max ainsi que par l'attaché militaire britannique. Après un pieux  recueillement, ils se rendent à la prison de Saint-Gilles visiter et fleurir la cellule d'Edith Cavell. Le reste de leur pèlerinage bruxellois est plus festif : réception à la caserne des grenadiers, thé au Cercle Gaulois, gala en soirée. Et ce n'est qu'après cette journée, que les Old Contemptibles gagnent Mons. 670(*)

2.9.3.2.1.2 La retraite militaire

La retraite militaire, appelée aussi « retraite aux flambeaux », est une procession à travers les rues de la ville. Les participants tiennent un flambeau, les réverbères de la ville sont voilés de crêpes noirs. Le pas est lent, au rythme de la musique militaire. La foule est silencieuse et découverte. Cette retraite est un véritable moment de piété et de recueillement. Après un tour de la ville et de ses monuments aux morts et plaques commémoratives, le cortège se disperse là où tout a commencé : la Grand'Place.671(*)

Si comme partout ailleurs en Belgique, la première retraite aux flambeaux se fait en 1928 à l'occasion du dixième anniversaire de l'Armistice, à Mons, elle a lieu six autres fois, selon le souhait de la section montoise de la Fédération Nationale des Combattants. Ce cérémonial n'est pas à confondre avec celui du Relais Sacré  puisque six années672(*) durant, les deux cohabitent. Plusieurs différences sont d'ailleurs à remarquer entre les deux phénomènes : il n'y a pas de musique militaire lors du Relais Sacré, le Relais Sacré est organisé de manière nationale - voire internationale avec Paris-, le Relais Sacré suit toujours le même itinéraire au sein de la ville de Mons alors que le parcours de la retraite militaire varie d'année en année.

2.9.3.2.1.3 Deux années particulières pour Mons : 1923 et 1935.
2.9.3.2.1.3.1 1923 et l'inauguration du monument dit à La Bascule

Comme nous l'avons vu plus haut, les batailles de Mons ont été menées de concert par : la Grande-Bretagne, l'Irlande et le Canada. L'année 1923 marque le grand moment de la reconnaissance montoise - et à travers elle, la reconnaissance belge- envers les soldats anglo-saxons.

La présence des Anglo-Saxons est loin d'être inhabituelle puisqu'ils assistent aux diverses commémorations - Armistice, jours anniversaires des batailles-, de 1919 à 1939, sur le sol de la commune de Mons. Mais cette année 1923 est particulière dans la mesure où ils ont reçu l'autorisation d'élever un monument commémorant leurs morts sur le territoire de la commune. Il ne s'agit pas de n'importe quel emplacement puisque ce monument est érigé au carrefour dit de la Bascule, témoin de moments décisifs des deux batailles montoises.

Cette célébration suit un programme très précis:

Figure 19La Province, 10-11 novembre 1923, p.2.

La commémoration du 11 novembre 1923 est placée, à Mons, sous le signe du sacrifice et de l'entraide. On y commémore les soldats britanniques, irlandais et canadiens ainsi que le patriote montois Charles Simonet et la famille Delaunois qui représentent les victimes civiles de la guerre. On veut y honorer les soldats morts et les héros vivants.673(*)

Le moment phare de cette célébration est l'arrivée du cortège au carrefour dit de la Bascule et l'inauguration de son monument. L'autorité britannique avait demandé à la ville de Mons un emplacement sur le territoire de sa commune où elle pourrait procéder à l'érection d'un monument à la mémoire des officiers et soldats du 2nd Bataillon Royal Irish Regiment, tombés au champ d'honneur. Le collège échevinal montois jugea fort à propos de lui concéder le lieu même où ce bataillon s'était illustré. Ce monument prendrait la forme d'une croix irlandaise de vingt mètres de haut et conduira à un pèlerinage annuel comme nous l'avons mentionné plus haut.674(*)

Figure 20 Le monument du carrefour dit de la Bascule, Mons 2013

A 9h30, les autorités communales et la délégation britannique- composée du 1er bataillon d'York représenté par le Capitaine Dawson et 30 Sous-officiers et Soldats, ainsi que du 5e Royal Irish Regiment du major Forster- sont au cimetière de Saint-Symphorien. Il est intéressant de remarquer que cette journée débute par la célébration de la mémoire de leurs camarades morts le 23 août 1914. C'est en effet à Saint-Symphorien qu'ont été ensevelies les dépouilles découvertes sur le champ de bataille. Il y aurait 513 soldats répartis comme suit : 229 du Commonwealth et 284 Allemands675(*).

Lors de la cérémonie de la Croix du Sacrifice, le président de la Ligue du Souvenir fait un discours élogieux sur l'armée britannique. Dans ce même discours, il mentionne l'idée que ce lieu doit être « un lieu de mémoire » où l'on conservera impérissable le souvenir des Morts car seuls les morts ont le droit à l'oubli et au pardon. Ensuite, l'on procède au dépôt de fleurs sur les tombes.676(*)

A la Bascule, le monument est caché du public par un drapeau anglais. Le maréchal French prend alors la parole pour remercier la ville de Mons pour l'avoir autorisé à élever un monument en mémoire de ses camarades. Il rappelle, ensuite, les autres batailles historiques du régiment sur le sol montois en 1709 et 1745. Il En disant cela, il inscrit les rapports amicaux des deux nations dans le temps. Pour lui, avoir son nom sur la plaque de cuivre de ce monument est le plus grand honneur possible suite à une mort valeureuse et héroïque. Son discours s'achève sur ces mots : « Si nous continuons à aimer ceux que nous perdons, pouvons-nous entièrement perdre ceux que nous aimons ? Dieu merci, nous ne le pouvons pas. Quand ceux qui partirent avec de si grands espoirs périrent dans les tranchées ou reposent au loin dans une tombe sans nom, c'est une erreur que de penser qu'ils ne reviendront jamais. Ils ne sont jamais vraiment partis. Leur courageux esprit demeure encore proche des coeurs de ceux qui les aimèrent. Ils restent avec nous comme au jour où nous leur avons dit adieu, à la fleur de leur âge. Le temps ne saurait rider leurs fronts ou ternir l'éclat juvénile de leurs visages. La maladie ne peut les abattre, ils vivent rayonnants d'une impérissable beauté, ceints des couronnes de l'immortalité ». Enfin, le monument est dévoilé.677(*) S'ensuivent alors les allocutions du représentant du bourgmestre de la ville - ce dernier étant souffrant-, de celui de l'armée belge et de celui du bataillon irlandais. Les propos des personnalités belges sont similaires : remerciement pour l'intervention durant la guerre, rappel des campagnes antérieures comme l'avait fait le maréchal French. La seule différence notable est que le représentant du bourgmestre formule la promesse au nom de la population de fleurir les tombes ainsi que de faire un pèlerinage les jours anniversaires. Le militaire, quant à lui, insiste sur la coïncidence qui a voulu que ce soit le 2e bataillon Royal Irish qui s'illustra à Mons le 23 août 1914 et les 10 et 11 novembre 1918. Pour ce qui est des mots du major irlandais Forster, nous avons pu voir qu'une fois encore, la ville de Mons est remerciée pour l'attribution de ce lieu. Il procède ensuite à la remise des corps des camarades aux bons soins de la population montoise.678(*)

C'est à ce moment qu'interviennent les autorités religieuses : une bénédiction du monument est réalisée par les membres du clergé irlandais et montois. Après cette partie religieuse, les clairons sonnent l'Adieu aux Morts qui marque le début de la minute de recueillement. Les mêmes clairons en signalent la fin. Vient alors le tour des hymnes nationaux et régimentaires, interprétés par la musique du 21e de ligne. 679(*)

La cérémonie revêt ensuite la même apparence que celles des autres années : une visite au Cimetière communal pour y fleurir la Croix du Sacrifice, le mémorial Charles Simonetet les sépultures de victimes montoises de la guerre, une visite au Parc communal pour y fleurir le monument aux Montois morts pour la Patrie, l'arrivée à l'hôtel de ville où l'on procède à une minute de recueillement face au mémorial irlandais - plaque commémorative apposée sur la façade de l'hôtel de ville680(*)- avant le lunch. 681(*)

Ce banquet est l'occasion d'échanger de nouvelles preuves d'amitié entre les représentants des deux nations avec notamment la signature du livre d'or de la ville par le maréchal French ; cet acte étant considéré comme la transmission d'un souvenir aux générations de demain. Dans son discours, le maréchal French renouvèle ses éloges à l'armée belge : « La magnifique attitude de l'Armée belge, d'abord en formant barrière à l'avance allemande- faisant ainsi gagner aux forces alliés un temps d'une valeur incalculable682(*)-... » ainsi que le roi : « une figure illustre resplendit en brillantes couleurs ... les mots me manquent pour exprimer le respect et l'admiration que je ressens toujours lorsque je pense à ce grand soldat, qui est votre glorieux roi ». Le ministre belge de la Justice, Fulgence Masson683(*), reprend en remerciant French et ses soldats pour leur intrépidité, etdéclare que cette guerre avait créé une inébranlable amitié entre les deux peuples ;ilaffirme ensuite que la seule volonté belge était de recouvrer un équilibre en Europe, et a demandé enfin au Maréchal d'être le porteur des réclamations belges auprès de ses compatriotes.

Le dernier élément de cette journée inaugurale est le don, par le major Forster, d'un des tambours du régiment, en souvenir des liens existant entre celui-ci et la ville.684(*) Il ne s'agit pas ici du premier ou du seul cadeau commémorant les batailles de Mons qui sont offerts à la ville. En 1919, la 3e division canadienne a offert, à la ville de Mons, une douille d'obus gravée, en commémoration de la bataille de Mons du 11 novembre 1918.685(*) Un autre exemple de ces donations est la célébration au Waux-Hall en l'honneur de la remise à la ville par le corps canadien, des pièces d'artillerie ayant tiré les derniers coups de canon sur l'ennemi.686(*) Cette célébration s'est déroulée le 15 août 1919. 687(*)Nous voyons par ces quelques exemples, que les souvenirs de guerre et les liens entre les anciens Alliés sont primordiaux en ce début d'après-guerre.

2.9.3.2.1.3.2 1935 et le souvenir britannique.

La présence britannique lors des cérémonies commémoratives est une spécificité montoise.688(*) 1935 marque une fois de plus une célébration particulière pour les deux nations. En effet, à l'occasion du jubilé d'argent du roi George V et de la reine Mary - souverains britanniques-, les Anciens Combattants de Mons organisent une fête solennelle tout à fait particulière. Le but était de remettre au roi une urne en argent - représentant le Beffroi de Mons- contenant de la terre prélevée sur les tombes des Soldats Britanniques dans la région, et ce en suivant un cérémonial très précis.

Notons, tout d'abord, que la cérémonie n'a pas lieu à proprement parler le jour de l'Armistice puisqu'elle a lieu les 2 et 3 novembre 1935. Cette cérémonie se découpe donc en plusieurs temps : le 2 novembre correspond à la partie religieuse de cette célébration intitulée « Le Souvenir Britannique ». D'abord, une messe de requiem est célébrée à la collégiale Sainte-Waudru suivie d'un office au temple protestant. La reconnaissance envers les Britanniques est si importante aux yeux de la population montoise que cet événement a droit à une triple page de comptes rendus, avec de nombreux détails tels que la présence d'un catafalque recouvert de voile noir, orné d'une croix d'or et retenu par quatre cierges au pied de l'autel de la collégiale. 689(*)

Suite à cette partie religieuse, les participants se rendent au cimetière de Mons pour procéder au prélèvement de la terre sacrée690(*). Ce prélèvement fut organisé comme suit : au pied de l'immense Croix du Sacrifice, dix enfants - garçons et filles- tiennent chacun une urne de cuivre constituée par une douille d'obus anglais. Après un discours prononcé par l'aide de camp du roi, discours qui rappelait les premiers jours de guerre et le courage des soldats britanniques, l'on procède à une minute de silence au son des clairons militaires. S'avancent, alors, les présidents ou représentants mandatés des Associations Patriotiques et d'Anciens Combattants, chacun ayant pour mission de remplir l'une des dix urnes à l'aide d'une cuillère en argent. Ensuite, le contenu des dix urnes fut déversé dans une plus grande urne enveloppée du drapeau tricolore. L'honneur fut laissé à un Ancien Combattant de la porter jusqu'à l'hôtel de ville où attendait, en reproduction, un Beffroi d'argent dans la salle de la Toison d'Or. 691(*)Ce Beffroi d'argent est l'urne destinée au Roi George V.

Le lendemain, à 13h, un cortège se forme autour du monument élevé à la mémoire des Montois morts pour la Patrie. Les urnes contenant la terre692(*), posées devant le monument, seront fleuries par les diverses associations patriotiques au son du  Dernier Adieu  et du Last Post . A 13h30, le cortège se met en branle et prend la direction de la Grand'Place. A 14h20, le comte de Flandre prend place à la tribune. Débute, alors, la partie principale de la cérémonie. Le colonel Demart- président du comité du souvenir britannique- prend la parole pour remercier le frère du Roi d'honorer la cérémonie de sa présence. Il rappelle ensuite les hauts faits britanniques dans la région avant d'expliquer le choix de la reproduction du Beffroi. Ce dernier a été témoin des quatre années d'horreur, il accompagna la marche des libérateurs. Il symbolise la liberté et les vertus des aïeux, les Anciens Combattants ont pensé que sa réplique en argent pourrait devenir l'intermédiaire, auprès des souverains britanniques, de leurs sentiments. Retentissent alors la Marche Funèbre de Chopin et le bourdon du Beffroi qui signalent le scellement du Beffroi d'argent. Cette urne reçoit la bénédiction du curé de la collégiale Sainte-Waudru- et du pasteur anglican.

Le ministre de la défense nationale, Albert Devèze intervient alors pour exprimer toute sa gratitude envers l'armée britannique en passant en revue les faits d'armes dont la région de Mons s'est illustrée. Le dernier discours est celui de l'ambassadeur d'Angleterre à Bruxelles. Dans ce dernier, il remercie intensément la Belgique pour ce gage de reconnaissance. Outre la reconnaissance, il parle aussi de la transmission du souvenir par ces mots : « Le souvenir de ce sang versé nous unit et nous unira toujours, et ce modèle, rappelant toute cette jeunesse anglaise tombée sur le champ d'honneur, jeunesse dont vous avez été à la fois les hôtes hospitaliers et les valeureux camarades d'armes, en revêt un caractère particulièrement précieux. La terre que contiennent ces urnes, terre pieusement recueillie sur les tombes de nos morts par les mains d'une génération ignorante des horreurs de la guerre est aussi sacrée pour nous que pour vous-mêmes ».693(*)

Après cette série de discours, les hymnes nationaux belges et anglais retentissent et le cortège passe solennellement devant l'urne sacrée avant de se diriger au Square du Château. C'est à cet endroit que se trouve le Beffroi, au pied duquel un coffrage a été aménagé pour accueillir le reste de la terre sacrée. Ce transfert de terre se fait au son du  Garde à vous, Ouvrez le ban, Dernier Adieu  et Mort d'Aase d'Edvard Grieg. Lorsque la musique se tait, le coffrage est scellé, garni de fleurs. Les drapeaux s'inclinent pour une minute de silence. Les hymnes nationaux sonnent encore une fois et le cortège retourne à la Grand'Place où les invités de marque sont conviés à un banquet.694(*)

2.9.4. Conclusion sur les commémorations de Liège et Mons.

Les commémorations montoises et liégeoises se situent à mi-chemin entre les commémorations nationales et la multitude des commémorations locales. En effet, ces célébrations sont tantôt grandioses, tantôt élégantes dans leur simplicité, Grandiose de par l'importance de ces deux villes durant la guerre, simple dans leur réalisation. Cette simplicité peut également s'expliquer par le fait que ces commémorations ne doivent pas prendre le dessus sur les célébrations nationales. Elles sont, toutefois, représentatives d'une époque, d'une réponse sociale. C'est parce que la population réclamait une reconnaissance pour ses disparus, pour les souffrances qu'elle a enduré durant cinquante-deux mois que ces commémorations ont vu le jour. Elles ont donc une fonction au sein de ces communautés : rappeler aux concitoyens les heures de solidarité qui les ont unis, les patriotes qui ont perdu la vie pour qu'ils vivent.

Cependant ces commémorations plus locales sont loin d'être similaires. Certes, elles sont organisées par des associations d'Anciens Combattants avec l'aide des instances communales mais nous avons vu que la signification qui s'y rattache n'est pas du tout identique. Tout comme lors des débats menant au choix de la date commémorative, les significations données à ce jour faste vont de l'allégresse de la Victoire à la tristesse du deuil. Toutefois, le cérémonial est le même : un cortège funèbre parcourt la ville, par un itinéraire fixe, pour se rendre au cimetière communal ainsi qu'aux divers monuments commémoratifs qui se trouvent sur le territoire de la commune. Suite à cela, des thés ou des bals sont organisés. La différence fondamentale entre ces deux villes se situent à un autre niveau. Si les Liégeois ont tendance à donner un sens plus festifs à leur commémoration, nous pensons que c'est en raison de la reconnaissance et le prestige que le monde reconnaît à la défense des forts liégeois. N'oublions pas qu'ils sont présentés comme les héros sans qui les forces alliées n'auraient pas pu s'organiser. De son côté, Mons est quelque peu oubliée par l'historiographie et la reconnaissance internationale, laissant ainsi sa population entièrement dévouée au culte de ses morts et de ses libérateurs.

Tout comme pour les cérémonies bruxelloises, nous avons pu constater qu'une ritualisation a bel et bien eu lieu ici aussi. Que ce soit le parcours, les participants du cortège, les mémoriaux visités,... tout semble se répéter d'année en année. Hommage imposant ou obligations sociales ? Nous ne saurions l'affirmer. Les comptes rendus se font de moins en moins présents et précis mais ils sont toujours là parfois seulement sous forme photographique. Une chose est sûre : le culte des morts et du souvenir est très tôt considéré comme un devoir sacré. C'est ce qui rend cette question épineuse : d'un côté, cela est considéré comme un devoir, de l'autre, nous pourrions penser que progressivement ce souvenir, entretenu tant bien que mal, ravivé au gré des évènements, pèse sur une société déjà éprouvée par les diverses crises qui jalonnent l'entre-deux-guerres. Ces commémorations représentent, selon nous, la continuation annuelle d'une pratique initialement prévue afin d'exorciser un manque, celui du corps de l'être aimé.

Conclusion.

Dans notre introduction, plusieurs questions avaient été posées. Au terme de ce mémoire, nous souhaitons à présent y répondre.

1. Qu'est-ce qu'une commémoration ? Quels sont ses objectifs?

Une commémoration est une cérémonie officielle organisée pour conserver la conscience nationale d'un évènement de l'histoire collective et servir d'exemple et de modèle. Par cette commémoration de l'Armistice, le peuple belge veut se souvenir de tous ses morts, de ses libérateurs si nous prenons l'exemple de la ville de Mons mais aussi d'une victoire à laquelle il a participé. L'objectif de cette commémoration n'est autre que le souvenir. En effet, les démonstrations de joie, les divertissements sont présents mais dans un deuxième temps. La matinée - véritablement instant de la commémoration- est entièrement tournée vers le deuil, le souvenir, la reconnaissance. A travers ces commémorations, le peuple belge tentait par ailleurs de retrouver l'union nationale qui l'avait caractérisée pendant ces quatre années de guerre mais qui, très vite, avait disparue face aux difficultés de la reconstruction et face aux problèmes linguistiques.

2. Quels étaient les sentiments de la population face à ces commémorations ? Pouvons-nous étendre la notion de « devoir de mémoire » aux pratiques commémoratives de l'entre-deux-guerres ?

Après la joie et la tristesse liées, dans la victoire, au moment de l'armistice, la tristesse a pris le pas. Désormais, la victoire de 1918 sera associée au chagrin et à la douleur. L'euphorie de la victoire a progressivement disparu sous le poids du deuil de l'immédiat après-guerre. Dès 1919, il apparaît clairement que les intentions commémoratives des célébrations sont forgées par l'expérience de la guerre. Elles imposent des cérémonies qui associent triomphe et marche funèbre et honorent un sacrifice patriotique consenti pour une guerre défensive et considérée comme juste. Ces cérémonies expriment une communion nationale qui n'est plus que commémorative et figée dans l'image sacralisée du héros victime de la guerre.

La commémoration de l'Armistice est, comme nous l'avons vu, l'expression même de la volonté d'une Nation qui veut se souvenir et qui porte le deuil d'un événement qui l'a touché au plus profond d'elle-même. La jeunesse de cette célébration lui permet de se moduler en fonction des fluctuations des sentiments de la société. Entre 1922 et 1932, les sentiments principaux liés à cette commémoration sont la victoire qui dès le début de cette période, est perçue comme décevante, le respect des Morts pour la Patrie et le patriotisme. Entre 1933 et 1939, le sens de la célébration change quelque peu. En effet, la notion de souvenir reste primordial mais celle de victoire notamment tend à disparaître au profit de l'union qui l'avait permise. A cette époque, le 11 novembre commence à s'articuler beaucoup plus autour des morts et de leur nombre, en faisant le prolongement de la Toussaint. De plus, ces six années sont marquées par une manifestation de la confiance populaire envers la monarchie. De manière générale, nous pouvons dire que l'Armistice est utilisée, par la presse, pour se remémorer une époque bénie où presque tous les Belges étaient unis dans un même élan de patriotisme. Ce patriotisme est l'une des valeurs que la presse met en avant afin de créer une identité belge basée sur les faits de guerre, le culte des morts, l'union et l'amour de la Patrie. Au total, un décalage s'est opéré entre d'une part, la désunion politique et les désillusions ressenties, et d'autre part, la mise en récit par les célébrations et les commémorations d'une expérience de guerre vecteur d'union.

Au niveau du « devoir de mémoire », nous avons pu constater que le désir de saluer la mémoire de ceux qui sont morts ou qui se sont battus pour que la Patrie soit à nouveau libre et en paix ressortait incontestablement. Bien qu'il ne soit pas explicitement désigné par les vocables « devoir de mémoire », nous avons fait remarquer que la nécessité du souvenir et du culte des morts étaient véritablement exprimée. C'est pourquoi, nous pensons qu'il est possible d'appliquer cette notion aux pratiques commémoratives de l'entre-deux-guerres.

3. Comment se sont-elles déroulées? Pouvons-nous parler de ritualisation ? Quand la ritualisation apparait-elle ?

Comme nous l'avons dit précédemment, les commémorations du 11 novembre sont particulièrement bien orchestrées. Dans un premier temps, une messe avait lieu en la collégiale Sainte-Gudule. Vers 10h, les différentes fraternelles d'Anciens Combattants ainsi que les associations patriotiques arrivent au Soldat Inconnu. A 10h30, ce sont les représentants des institutions publiques qui font leur arrivée. Avec l'arrivée du Roi et de la Reine à 11h, c'est la minute de silence, annoncée par un premier coup de canon, qui débute. Lorsque les vingt-un coups de canon ont été tirés, le Roi quitte le square, laissant les représentants du gouvernement, de l'armée, de la ville et puis les associations patriotiques et la foule procéder au dépôt des gerbes de fleurs. Dès 1927, la cérémonie se poursuit, vers 11h45, par le même hommage rendu au Poilu Inconnu de Laeken - à la différence que la foule y est moins nombreuse et qu'il n'y a pas de coups de canon-. Le midi et l'après-midi sont dédiées à des sociabilités entre Anciens Combattants tels qu'un déjeuner, un thé ou encore un bal. En 1929, une nouvelle phase de la commémoration voit le jour. Il s'agit du Relais Sacré qui débute dans les alentours du 9 novembre pour converger le 11 novembre à 8h30, à Bruxelles. Sur place, les flambeaux rendent d'abord hommage aux valeureux combattants de 1870 avant d'aller monter une garde de quinze minutes sur la tombe du Soldat Inconnu.

Si nous pouvons bel et bien parler d'une ritualisation, nous avons démontré qu'il est très difficile de savoir à partir de quel moment, les commémorations ont commencé à être perçues comme des traditions, des rites. Chaque journal perçoit qu'une tradition s'installe mais surtout, que chacun la fait débuter à un moment différent. La première mention d'une tradition est en 1925 par La Libre Belgique, les autres journaux suivent le mouvement dès les années suivantes. Nous pouvons donc dire qu'après seulement deux années supplémentaires - en 1922, la première célébration du 11 novembre a lieu- les pratiques commémoratives sont qualifiées d'habituelles.

4. Outre ces commémorations, qu'a fait la Belgique pour ses Anciens Combattants ?

Ce point n'a pas été particulièrement développé tout au long de ce mémoire. Afin de répondre à cette question, il aura fallu se reporter à notre première annexe. Nous avons ainsi pu montrer qu'outre les commémorations du 11 novembre qui tendent à mettre les Anciens Combattants à l'honneur, l'Etat belge a procédé à diverses mesures allant également dans ce sens. Que ce soit des décorations, des diplômes, des pensions,... l'Ancien Combattant, le déporté économique, les veuves et orphelins, ... toutes les victimes de la guerre ne sont pas délaissées en Belgique bien que le sentiment présent dans la presse, à l'occasion de l'Armistice, laissent entendre le contraire. D'années en années, de nouvelles revendications voient le jour afin de soulager la misère de tout ceux qui ont perdu quelques choses à la guerre - la jeunesse, la santé, un père, un enfant, un mari-. Par ces gestes, la Nation Belge témoigne de sa reconnaissance et accorde une place considérable aux Anciens Combattants et aux Associations issues de la guerre.

5. Le contexte national et international tend-il à prendre plus d'importance que le 11 novembre ?

Si pour quelques années - 1922, 1924, 1928, 1929, 1930 et 1938-, les commémorations du 11 novembre font les gros titres, elles ont tendance à passer au second plan pour le reste de l'entre-deux-guerres. Cela s'explique d'une part par les tentatives de paix universelle, de désarmement qui ponctuent les années 20 et 30, d'autre part par la menace d'une nouvelle guerre qui se fait de plus en plus pressante. De plus, la ritualisation peut également expliquer ce changement d'importance. En effet, si dans les premières années, l'attrait de la nouveauté engendre une première place au sein des préoccupations nationales, la ritualisation et le recommencement annuel engendrent, quant à eux, une certaine lassitude qui relègue les comptes rendus des commémorations, au second plan.

6. Quels étaient alors les personnages marquants lors de ces commémorations?

Les premiers protagonistes sont les Anciens Combattants, véritables moteurs de cette commémoration puisqu'ils sont les organisateurs des cérémonies. Viennent, ensuite, la famille royale - principalement Albert 1e et Elisabeth pour leur rôle durant le conflit- et le gouvernement - principalement le Premier Ministre et le ministre de la Défense Nationale-. La seule figure identifiée et identique pourl'ensemble de la période étudiée n'est autre que le bourgmestre de la ville de Bruxelles : Adolphe Max. Personnage emblématique du premier conflit, il s'est aussi démené pour en arriver à ces commémorations. C'est ce qui explique sa place primordiale ainsi que l'ampleur que prend sa mort en novembre 1939. Les commémorations de l'Armistice sont, pour ainsi dire, inexistantes par rapport aux articles et témoignages destinés à cette figure capitale. L'Armistice est une fête qui met l'accent sur la jeunesse, en l'impliquant dans le rituel ainsi qu'en rappelant sans cesse les tragédies pour qu'ils en prennent conscience et éviter que cela se reproduise. Quant à la foule, nous n'avons presque rien à en dire. En effet, si sa présence est révélée chaque année, n'ayant aucune information numérique, il ne nous a pas été possible d'analyser l'affluence annuelle de ces célébrations.

7. Pourquoi les villes de Liège et de Mons sont-elles mises en avant ?

La dernière section de ce mémoire a répondu à cette question. Outre les combats importants qui ont eu lieu dans ces villes - la défense des forts de Liège lors de la première quinzaine d'août 1914, le 23 août 1914 et le 11 novembre 1918 à Mons-, ces villes ont développé des pratiques commémoratives particulières. Liège possède la particularité de procéder à un cortège d'automobile-réclame alors que Mons entretient chaque année son amitié avec les troupes britanniques et canadiennes qui sont intervenues sur son territoire durant le conflit. Il est intéressant de constater que d'autres villes importantes durant le conflit telles que Namur, Anvers ou Ypres n'ont pas une couverture médiatique aussi important, probablement car elles n'ont pas développé de pratiques commémoratives individuelles. Du côté flamand, l'hommage aux Morts pour la Patrie est, dès les premières années de l'entre-deux-guerres, réalisé lors de la commémoration de la bataille de l'Yser695(*). C'est pourquoi, notre étude s'est bornée à l'étude des commémorations nationales de Bruxelles ainsi que celles de Liège et de Mons.

Enfin, le phénomène commémoratif est un enjeu socio-politique et le lieu d'expression des pouvoirs et tensions vécues au sein de la société. Le pouvoir rassembleur ou diviseur de la mémoire et de ses manifestations en fait un instrument privilégié de construction identitaire. Toutefois, les tensions, aspirations, luttes de pouvoirs et besoin de définition et de construction transcendent chacune des composantes de la société, qu'elle soit individuelle, collective ou nationale. La commémoration émane donc de l'amalgame de ces composantes. Plus que le simple reflet de l'identité nationale, elle est un fait collectif et doit être comprise comme telle.

Si au cours des ans, la signification de ces cérémonies tend à rester plus ou moins similaire, nous avons montré qu'elles s'insèrent dans des périodes idéologiques bien distinctes. Il serait opportun de poursuivre cette recherche par l'étude de cette cérémonie jusqu'à nos jours afin de déterminer à partir de quel moment, elle tombe en désuétude. Nous pourrions aussi faire une étude comparative avec les fêtes du 8 mai pour voir si les pratiques étaient innovantes ou de simples imitations des pratiques commémoratives élaborées durant l'entre-deux-guerres.

Annexe n°1: Listes des lois prises en faveur des Anciens combattants.

Dans le présent tableau, nous avons opéré une sélection des lois en faveur des anciens combattants mais aussi des victimes civiles de la guerre qui seront au fur et à mesure beaucoup plus valorisées. Toutefois, nous avons laissé de côté les lois sur les tribunaux des dommages de guerres ainsi que celles sur la Fédération des coopératives pour les dommages de guerre qui ne nous montraient pas réellement l'implication de l'Etat dans la mise en valeur des Anciens combattants.

Nous avons aussi décidé de lister les lois et modifications sur les dommages de guerre. Ces lois sont un pan très important de la législation mais, nous n'entrerons pas dans le détail. En effet, ces lois étant exclusivement économique et notre propos ne se situant pas là, nous les citons seulement dans un souci du détail. En ce qui concerne les pensions d'invalidité696(*) ou en faveur des veuves et orphelins, nous signalerons uniquement ici que périodiquement, des tableaux sont publiés avec les pourcentages et les sommes qui y correspondent en fonction du statut de la personne697(*). Voici, tout de même une liste des différentes pensions :

1. Pensions allouées aux invalides militaires

2. Pensions de veuves et orphelins

3. Allocations aux ascendants

4. Rentes pour chevrons de front

5. Rentes de veuves et d'orphelins de porteurs de chevrons de front

6. Rentes pour chevrons de captivité

7. Rentes de veuves et d'orphelins de porteurs de chevrons de captivité

8. Rentes en faveur des prisonniers politiques

9. Rentes de veuves et d'orphelins de prisonniers politiques

10. Rentes en faveur des agents des services de renseignements

11. Rentes de veuves et d'orphelins d'agents des services de renseignements 12.Rentes en faveur des combattants d'Eupen-Malmedy

13. Rentes de veuves et d'orphelins de combattants d'Eupen-Malmeìdy

14. Allocations aux victimes civiles

15. Allocations aux ayants droit de victimes civiles

16. Rentes en faveur des déportés

17. Rentes en faveur des marins pêcheurs

18. Pensions allouées aux invalides militaires

19. Pensions de veuves et d'orphelins

20. Allocations aux ascendants

Notons aussi que nous n'avons pas répertorié les publications relevant de la nominations des militaires ou civiles ayant droit aux diverses médailles. Bon nombre des publications parues dans le moniteur concerne des nominations ou une prolongation du délai pour introduire son dossier de demande de pension ou d'allocations. Il est donc évident que nous ne les avons pas répertoriées ici puisqu'elles ne nous apprennent rien.

Suite à ce tableau récapitulatif698(*), vous trouverez une photographie des différentes médailles honorifiques créées en l'honneur des combattants et civils de la Première Guerre Mondiale.

Date de promulgation au Moniteur Belge699(*)

Intitulé de la loi

Modifications

Résumé

18 mai 1915, 173

Création d'une décoration civique 1914-1915

21 juillet 1915, 280-281

15 août 1915, 331

20 août 1915, 335

16 octobre 1915,376

12 décembre 1918- CXV

28 juin 1919 -2925

30 janvier 1925, 448

Décernée aux civils ou militaires non-combattants pour mérite exceptionnel témoignant le dévouement à la Patrie à l'occasion des événements de la guerre.

25 octobre 1915, 386

Création de la croix de Guerre

6 mars 1919-811

16 mai 1919, 2129-

Distinction accordée aux soldats dans champs de bataille pour leur bravoure. Présentation et description de la médaille.

17 mars 1916, 219

Secours immédiats aux familles des militaires belges décédés ou disparus

24 juin 1916, , 346

27 octobre-2 novembre 1918, 915-916

Un mois de traitement pour les veuves de militaires (en dessous du grade d'officier)

150 fr pour les enfants de moins de 18 ans

Si sans nouvelle du militaire depuis 6 mois, il est considéré comme décédé.

24 juin 1916, 313

Création des chevrons de front

 

Destinée aux soldats des tranchées qui y sont depuis au moins 18 mois

15 septembre 1916, 521

Création de la Médaille de la Reine Elisabeth

14 mai 1919- 2056

Décernée aux Belges ou étrangers qui, pendant la guerre, se sont dévoués aux oeuvres de guerre, plus spécifiquement par leurs actes en donnant des soins aux malades ou blessés pendant au moins une année avant le 10 septembre 1919.

27 septembre 1916, 530

AR sur la rémunération aux familles des soldats et sous-officiers sous les armes

18-24 mars 1917- 283

 

15-18 août 1917, 640-641

Création d'un Office des dommages de guerre

 

Mesures pour dresser l'inventaire des dommages et pour en déterminer le montant.

9-15 septembre 1917, 693-696, 701

Sépultures des militaires des Armées Belges et Alliées décédés pendant la durée de la guerre.

Accord concernant les lieux de sépulture en Belgique des militaires Anglais et Français

9-16 mars 1918- 245

18 janvier 1919-199

9 mars 1919- 865

7 juin 1919, 2545-2548

27 novembre 1919, 6451

29-30 décembre 1919- 7512

18 août 1920, 6047

25 décembre 1920- 10430-10431

20 juin 1923- 3030

Création d'une Commission Nationale des sépultures militaires chargée d'aider le gouvernement à attribuer des sépultures à perpétuité pour les soldats de la campagne 1914-1918.

Aidée par un service provincial des sépultures militaires.

Exercice de la police par le roi

Application du code pénal en cas d'infraction

Interdiction pour les civils de faire rapatriés les corps des défunts

30 septembre-6 octobre 1917, 746-747

Création d'une section des orphelins de la guerre au sein de l'Office de la protection de l'enfance.

 
 

2-8 décembre 1917, 931-936

Création d'un office central Belge pour les prisonniers de guerre

16-22 juin 1918- 527

28 juillet -3 août 1918- 576

22 décembre 1918- CXXXVII, CXXXIX

Prise en charge des prisonniers de guerre belges militaires et civils en captivité ou transférés en Suisse ou dans un pays neutre.

Bureau de renseignement

22 avril 1918, 431

Création d'un insigne dénommé «Chevron de blessure »

4 juin 1918- 534

27 novembre 1919- 6451 (Réhabilitation)

Insigne distinguant les militaires de tout grade qui on reçu une blessure de guerre.

24-26 octobre 1918, 856-858

Médailles de l'Yser

27 janvier 1921, 2999

14 février 1934, 673

Décernées aÌ ceux qui, entre le 17 et 31 octobre 1914, faisaient partie de l'armée combattant sur l'Yser et qui se sont montrés dignes de cette distinction.

En 1934, on parle de la Croix de l'Yser. Elle est en faite la même médaille placée sur une croix à branches courtes et avec le médaillon sur la branche supérieure de la croix. Les quatre branches sont reliées entre elles par une couronne de lauriers

26 octobre 1918, 910

Création d'un insigne spéciale « la Fourragère »

 

Rappel des actions d'éclats que certains régiments, bataillons, groupes et unités assimilées ont accomplies au cours de la campagne.

19 novembre 1918, LXII

Décoration Maritime 1914-1918

 

Décernée pour mérite exceptionnel en mer (également aux membres de la marine de pêche ou la marine marchande).

8 mars 1919, 845

Loi relative à des avances faites par l'Etat pour les dommages causés aux biens par les faits de la guerre

 
 

7 avril 1919, 1394

AR portant création de la Médaille du roi Albert

 

Décernée aussi bien à des Belges qu'à des étrangers qui, pendant la guerre, s'étaient montrés exceptionnellement actifs à promouvoir, organiser ou administrer des oeuvres de charité et d'humanité dans le but d'aider des Belges en détresse.

Ceux qui s'étaient distingués par leur mérite dans le domaine du ravitaillement de la Belgique occupée, recevaient la médaille avec deux rayures aux couleurs nationales.

En 1934, elle est attribué à ceux qui ont effectué des recherches la nuit du 17 au 18 février lors de l'accident du roi Albert

7 avril 1919, 1394-1398

Commission de la reconnaissance - Institution

8 novembre 1920, 8971

Création d'une commission par province chargée d'analyser les candidatures civiles pour l'obtention d'une distinction honorifique.

Clôture en 1920

4 mai 1919, 1873

Assistance aux familles des militaires décédés au cours de la campagne

 

Enumération des allocations alloués en fonction du grade du militaire décédé et de la situation des ayants droit comme par exemple, une femme ayant accouché après le 7 février 1917

16 mai 1919, 2130

Octroi de la médaille de l'Yser, rapport au roi

 

Attribution de cette décoration au Roi

1er juin 1919

Loi relative à la rente pour chevrons de front

27 novembre 1919-6484

4 mars 1920- 1772

28 avril 1921, 3579-3580

10 août 1923, 3858

30 septembre 1923- 4839-4844

25 mai 1929- 2872

31 mai 1929- 2988

1er novembre 1933- 5563

25 janvier 1937- 660

En 1932, on accorde une rentre de chevrons de front pour les prisonniers de guerre

En 1937, on règle la question de la date de prise de cours des rentes : en cas de décès, il faut introduire une demande dans les six mois pour continuer à bénéficier des rentes.

5 juin 1919, 2505-2515 2787

Loi du 10 mai 1919 sur les réparations à accorder aux victimes civiles de la guerre

5 juin 1919, 2518-2519-

22 juin 1919- 2784-

22 juin 1919, 2787

6 juillet 1919- 3128

11 juillet 1919- 3312

12 juillet 1919- 3746

6 septembre 1919- 4795

22 octobre 1919 5597

5 mai 1920- 3434-3441

1e septembre 1920- 8401, 9818

15 mai 1922- 3992

2 juin 1922- 4110

14 mai 1936- 3586-3587

13 janvier 1937- 188

Réparations accordées aux personnes physiques et juridiques de nationalité belge qui n'auront pas été condamnés d'infraction.

Pour les sociétés, les capitaux doivent être restés belges pendant le conflit.

La valeur de l'indemnité dépend de la valeur du bien

AR relatif au barème déterminant le degré d'invalidité des victimes civiles de la guerre

En 1936, on distingue plus particulièrement les Amputés de la guerre (tableau des pertes physiques avec l'équivalence en % d'invalidité).

10 juin 1919, 2585-2587

Médaille commémorative du Comité national de Secours et d'Alimentation 1914-1918

 

Création d'une distinction honorifique spéciale destinée à reconnaître les services rendus par les collaborateurs du Comité National de Secours et d'Alimentation

22 juin 1919, 2782-2784

Loi du 1er juin 1919 établissant une dotation au profit des combattants de la guerre de 1914-1918

4 mars 1920-1772

1. Allocations de famille (300 francs et 100 francs par enfant de moins de 18 ans)

2. Chevrons de front : rente viagère de 100 francs pour le premier chevrons et de 50 pour les suivants

3. Dispositions valables pour les familles des « disparus »

24 juin 1919, 2924

Arrêté Royal réglementant l'attribution des insignes réservés aux civils qui à l'occasion de la guerre se sont distingués par leurs dévouements à la patrie.

 
 

3 juillet 1919, 3033- 3040

Loi du 15 juin 1919 instituant l'oeuvre nationale des orphelins de la guerre

24-25 novembre 1919- 6394

22 février 1920- 1425-1427

15 avril 1920-2843-2844

Au bénéfice de tout enfant ayant perdu son soutien de famille par faits de guerre

Aucune fête ne peut être donnée en son nom sans une autorisation écrite

En 1920, ce n'est plus sous le patronat du Département des Affaires économiques mais sous celui du Ministère de la Justice

14 juillet 1919, 3280

Création d'une décoration dénommée « Médaille de la victoire »

26 mars 1922- 3034

11 mai 1936- 4204

Tous ceux qui ont servi dans les forces armées belges mobilisées entre le 1er août 1914 et le 11 novembre 1918 eurent le droit de porter cette médaille en bronze.

Présentation et description de la médaille

En 1936, cette médaille peut être attribuée aux marins de l'Etat et aux pécheurs belges qui ont la décoration maritime de guerre.

21 juillet 1919, 3447-3448

Arrêté royal instituant une Médaille commémorative de la guerre 1914-1918

15 février 1920- 1220

20 février 1921- 2343-2344

26 mars 1922 - 3034

11 mai 1936, 4204.

Décernée aux Belges qui ont servi, pendant la guerre, dans les forces armées belges et qui étaient ayant droit au port de la Médaille de la Victoire.

En 1920, la médaille peut être décernée aux membres de la Garde Civique.


En 1921, elle peut être décernée aux marins de la marine marchande belge.


En 1936, cette médaille peut être attribuée aux marins de l'Etat et aux pécheurs belges qui ont la décoration maritime de guerre.

31 juillet 1919, 3618

Loi portant que l'anniversaire de la journée du 4 août 1914 sera célébrée chaque année comme fête nationale

24-25 juillet 1922, 5240

En 1922, le 4 août n'est plus une fête nationale contrairement au 11 novembre qui le devient.

1e août 1919, 3667-3668

Loi du 14 juillet 1919 relative à la commémoration et à la glorification des morts et des condamnés à mort pour la Belgique au cours de la Grande Guerre

 

Inscription des noms des morts pour la patrie dans un registre avec remise d'un diplôme à la famille et sur les murs intérieurs du Palais de Justice

Entretien des tombes de ces mêmes morts par l'Etat

Elévation d'un monument commémoratif

Registre des noms des prisonniers civils et militaires, déportés, ... dans chaque commune.

8 août 1919, 3813-3816

Loi du 3 août 1919 assurant la réintégration des Belges mobilisés dans les fonctions et emplois publics et facilitant aux mutilés, combattants mobilisés, etc., l'admission aux fonctions et

emplois publics.

23 mars 1921, 2422

19-20 janvier 1925- 283

Aide et délais supplémentaires pour l'obtention d'un emploi public pour les Anciens combattants ou leurs orphelins.

Création d'une commission chargée de donner une situation équivalente en cas d'impossibilité de réintégrer son ancien emploi.

Face aux abus, une liste des fonctions auxquelles ils ne peuvent prétendre est dressée. Il s'agit de fonctions que l'on atteint par voie de promotion.

30 août 1919, 4249-4250

Loi du 28 août 1919 accordant amnistie pour certaines infractions commises avant le 4 août 1919

 

Liste des articles du code pénal et civil qui bénéficient de l'amnistie

31 août 1919, 4274-4277

Loi du 25 août 1919 relative aux chevrons de front

30 juillet 1921- 6256/ 6765

Description de l'insigne des chevrons de front, unité pouvant en bénéficié, délais pour son obtention, indemnités.

21 septembre 1919, 4826-4828

Loi approuvant l'accord signé à Bruxelles le 13 juin 1919 entre la Belgique et la Grande-Bretagne, au sujet des sépultures militaires britanniques en territoire belge.

 

La Commission Impériales des Sépultures militaires est reconnue comme le seul organisme chargé de la conservation des sépultures britanniques.

Mesures pour la création de nouveaux cimetières militaires pour regrouper les corps

20-21 octobre 1919, 5558-5559

Loi du 11 octobre 1919 concernant l'oeuvre nationale des Invalides de la guerre

3 mars 1920- 1731, 1735

12 novembre 1920- 9754

9 décembre 1920- 10148

18 juin 1921- 5282

8 février 1922- 1532

Définition de l'Invalide de guerre : incapacité de travail, partielle ou permanente, résultant de blessures, maladies ou infirmités causées ou aggravées par la Guerre

L'oeuvre doit faciliter la récupération de la capacité du travail

L'oeuvre est une personne juridique700(*)

En 1922, elle est gérée par le ministère de l'Intérieur et de l'hygiène.

En 1923, on envisage aussi le cas des militaires devenus invalides lors d'un congé pendant la campagne.

31 octobre 1919, 5777-5780

Loi ayant pour objet d'assurer aux travailleurs mobilisés la conservation de leur emploi

 

Délais de l'introduction de la demande suite à la libération militaire

Si l'employeur est mort, son héritier doit pourvoir à l'emploi.

8 novembre 1919, 5918-5919

Loi d'amnistie du 31 octobre 1919 pour certains crimes et délits commis avant le 4 août 1919 en contravention aux lois pénales militaires

28 juin 1921, 5642

Amnistie pour désertions postérieures au 11/11/1918, pour les petites infractions, pour les infractions en « présence de l'ennemi »

19 mars 1920, 2147

Loi relative au port des décorations par les mères des miliciens morts pour la patrie

21 mai 1920- 3871

Les mères peuvent portées les décorations décernées à leurs fils. Seul le ruban changera (ruban avec uniquement une barrette en émail noir).

25 août 1920, 6209, 6524

Loi relative à des opérations de prêts à faire aux invalides de la guerre

17-18 décembre 1920-10275

28 décembre 1920- 10529

30 juillet 1921, 6301

29 octobre 1922, 7408

Création d'un fonds des combattants charger de donner une somme déterminée par l'invalidité, le grade,... aux combattants ou à leurs ayant droits.

8 septembre 1920, 6693

Loi accordant un témoignage de reconnaissance aux militaires de la guerre 1914-1918

20 juillet 1921- 6235

22 juillet 1924- 3922

9 août 1923- 3840

Allocation insaisissable de 75 francs par mois de service accompli au front entre le 1e août 1914 et le 11 novembre 1918 pour ceux qui reçoivent les chevrons de front.

50 francs pour les militaires de l'arrière

En 1923, les allocations sont transmissibles en ligne direct

23 mars 1921, 2689

Autorisation accordée à diverses batteries par arrêté royal pour des inscriptions commémoratives

 
 

10 juin 1921, 4734

Loi relative à certains contrats d'hypothèque, d'assurance mixte et d'épargne, souscrits par

d'anciens combattants de la Grande Guerre

 
 

30 juillet 1921, 6250

Loi sur la déclaration de présomption de décès des militaires défunts

5 février 1926- 563

25 février 1927-756

 

20 août 1921, 5885

Loi portant création d'une institution de prévoyance au profit des veuves et des orphelins des militaires appointés au-dessous du rang d'officier

 
 

28 août 1921, 6954

Loi portant révision de la loi du 10 juin 1919 sur les réparations à accorder aux victimes civiles de la guerre.

 
 

17 novembre 1921, 10651

Réintégration des mobilisés

 
 

28 juillet 1922, 5371

Rapatriement des corps des prisonniers politiques et déportés civils belges, inhumés en Allemagne

 

Si la famille en exprime le désir, l'Etat fait revenir le corps à ses frais.

10 novembre 1922, 7574

Loi pour glorifier un Soldat belge inconnu mort au cours de la Grande Guerre

 

Disposition pour l'ensevelissement du corps d'un soldat inconnu sous la colonne du congrès701(*)

11 novembre 1922, 7590-7591

Attributions de Médailles au Soldat Inconnu

 

Croix de chevalier de l'Ordre de Léopold, Croix de chevalier de l'Ordre de Léopold II, Croix de guerre avec palme, Médaille de l'Yser, Médaille de la Victoire et Médaille Commémorative de la guerre 1914-1918.

27 novembre 1922, 7891-7892

Croix des déportés

 

Remise à tous les Belges qui, pendant la 1ère Guerre Mondiale, furent déportés en Allemagne pour refus de travail et y étaient soumis à effectuer des travaux forcés par l'ennemi.

15 février 1923, 624

Liquidation du fonds de dotation des combattants

1e juin 1923- 2656

12 août 1926- 4329

29 août 1926- 4722

 

14 avril 1923, 1837

Loi fixant les conditions dans lesquelles il pourra être procédé au rapatriement des corps des victimes de la Grande Guerre en conformité des dispositions des traités de paix.

 
 

3 mai 1923, 2187

Loi réglant l'utilisation par les Invalides de guerre, de timbres poste pour le paiement d'honoraire de médecins.

 
 

5 août 1923, 3778

Loi accordant une allocation spéciale aux militaires invalides de la guerre pour la période pendant laquelle ils ont été mis en congé sans solde ou sans allocations

 
 

29 août 1923, 4263

Arrêté royal du 11 août 1923 approuvant le texte des lois coordonnées sur les pensions militaires

 

Ce texte reprend les différentes pensions en cours au sein de l'armée (en fonction du grade, de l'invalidité, de veuvage, ...).

6 septembre 1923, 4404-4406

AR déterminant les conditions dans lesquelles les militaires en activité de service, invalides de guerre, peuvent être admis à la pension d'invalidité en restant au service actif.

 
 

17 avril 1924, 2109

Arrêté royal accordant une indemnité exceptionnelle de vie chère pour l'année 1924 aux Invalides, aux veuves et aux orphelins de la guerre.

 
 

1e août 1924, 3953

Loi relative à l'exhumation et au transport sous un monument à ériger à Tournai, au boulevard du Hainaut, des restes des cinquante-trois soldats français tombés au champ d'honneur le 24 août 1914, pour la défense de la ville de Tournai

 
 

25 janvier 1925, 381-385

Loi instituant une caisse nationale des pensions de la guerre

13 février 1925-629

12 août 1926- 4329

Cette caisse prend la relève de l'Etat pour le paiement des pensions

11 mars 1925, 1135

Loi apportant quelques modifications aux lois des 21 juillet 1844 et 5 juin 1920 sur les pensions et accordant une indemnité de vie chère aux victimes civiles de la guerre et à leurs ayants droit.

 

On leur accorde une indemnité de vie chère et on révise les barèmes.

11 mars 1925, 1142-1143

AR du 26 janvier 1925 : Décoration civique et croix de déportés conférées à des personnes, qui, au cours de la guerre 1914-1918, ont été déportées en masse en territoire ennemi, pour refus de travail ou qui ont été réquisitionnées pour effectuer des travaux en dehors de leurs foyers sous la contrainte de l'occupant

 

Parfois à titre posthume pour les déportés décédés des suites des privations, tortures subies sous la contrainte de l'occupant.

26 novembre 1926, 6474

Exonération de taxes communales en faveur des Invalides de Guerre

 
 

2 avril 1926, 1723

Redoutes Albert et Elisabeth, ouvrage du cavalier et boyau de la mort. Déclaration d'utilité publique et détournement de la route le long de l'Yser.

 
 

17 mars 1927, 1220

Expropriation pour cause d'utilité publique dans la commune de Merckem : maintien du site « Castel Britannia »

 
 

4 août 1927, 3627

Sépultures des militaires ex-ennemis inhumés en Belgique

 

Les dispositions en faveur des sépultures des militaires belges et alliés sont applicables aux militaires de pays ex-ennemi.

Les terrains alloués à cette occupation sont propriétés de l'Etat.

23 mai 1928, 2399

Médaille de la restauration nationale 1914-1918

15 février 1929, 543

Décernée en récompense du mérite et du dévouement aux administrateurs, commissaires ou collaborateurs des sociétés coopératives créées dans le but d'aider le gouvernement dans l'oeuvre des réparations des dommages résultants des faits de guerre.

20 janvier 1929, 199

Extinction des poursuites répressives et des peines relatives à certains crimes et délits commis entre le 4 août 1914 et le 4 août 1919

 
 

19 avril 1929, 2018

Contrôle par l'oeuvre nationale des invalides de la guerre et de l'oeuvre nationale des orphelins de la guerre, des appels à la générosité publique sous le couvert ou en faveur des invalides de la guerre, d'orphelins de la guerre et de leur famille

 
 

17 juin 1930, 3219

Médaille du volontaire combattant

 

Remise aux civils belges ou étrangers qui se sont engagés volontairement à servir dans les forces armées belges et qui ont effectivement, pendant la 1e Guerre Mondiale, servi dans une unité de combat dans une zone dangereuse pendant aux moins 6 mois.

20 juillet 1930, 3917

Médaille commémorative du Centenaire

 

Décernée pour bons et loyaux services (pour les civils et les militaires) depuis au moins 20 ans

31 décembre 1930, 6926

Médaille du prisonnier politique

 

Décernée aux Belges qui, pendant la guerre, ont été détenus par l'ennemi pendant au moins un mois pour des actes de courage ou dévouement à la cause des alliés.

7-8 septembre 1931, 5155

Création d'une carte spéciale d'identité ou de priorité délivrée à certains invalides de la guerre

 

Cette carte est valable pour les invalides de guerre à 100 pour cent ou pour les invalides de guerre d'au moins 60 pour cent ayant perdu un membre et plus spécifiquement ceux pour qui la station debout est pénible.

11 et 12 janvier 1932, 134

Modification et complètement de la loi du 8 août 1919 assurant la réintégration des Belges mobilisés dans les fonctions et emplois publics et facilitant aux mutilés, combattants, mobilisés, etc., l'admission aux fonctions et emplois publics

 
 

17 juin 1932, 3353

Loi du 14 mai 1932 portant création de la Carte du feu

13 mai 1936- 4119-4120

Accordée aux soldats qui en contact direct avec l'ennemi, ont encouru pendant une longue période les fatigues, risques et dangers résultant de la lutte par le feu et le mouvement.

13 juillet 1932, 3810

Complément de la loi du 25 août 1919 relative à l'octroi des chevrons de front

 
 

30 avril 1933, 2282

Création de l'insigne spécial « Croix du feu »

 

Cet insigne est créé pour distinguer les porteurs de la carte du feu

5 juillet 1933, 3427-3429

Cumul d'une pension de veuve au titre militaire et d'une pension de veuve de victime civile de la guerre

 

Le cumul des pensions n'est pas interdit dans la mesure où elles ne dédommagent pas le même fait.

Cette mesure s'inscrit dans la lutte contre le crise des années trente.

14 février 1934, 673

Croix de feu702(*)

13 mai 1936-4136-4138

Tous ceux qui avaient reçu la "Carte du Feu" avaient droit à cette croix c.à.d. ceux qui ont servi au front pendant au moins 18 mois.


En 1936, Commission d'appel chargée d'étudier les cas individuellement.

27 mai 1934, 3021-3022

Carte officielle de l'amputé de guerre

 

Elle est décernée aux anciens combattants ayant subi l'amputation d'un membre suite à une blessure de guerre.

22 août 1934, 4731

Croix de l'Yser

 

Nouveau modèle : Une croix de Malte - la bordure en relief, les quatre bras reliés entre eux par les tronçons d'une couronne de lauriers et les trois bras inférieurs chargés en abîme d'une tête de cloi- chargée des deux panonceaux avers de la médaille de l'Yser, le panonceau supérieur débordant de moitié le bras supérieur de la croix.

16-17 mars 1936, 1546703(*)

Attribution d'un drapeau au 28ème régiment de ligne

 
 

2 mai 1936, 3354

Loi sur l'avancement des médecins, pharmaciens et vétérinaires, classés auprès des officiers du service de santé et du service vétérinaire qui n'avaient pas la qualité militaire avant le 11 novembre 1918.

 

Le temps que ces catégories socioprofessionnelles ont passé au front est comptabilisé dans leur supplément d'ancienneté.

5 février 1937, 660-661

Chevrons de front

 

La veuve d'un ancien combattant ou d'un prisonnier de guerre décédé avant juillet 1933 a six mois pour introduire sa demande pour avoir droit aux chevrons de front.

17 novembre 1937, 6998

Suppression de la réduction de 5 % ou de 10 % frappant les pensions d'invalidité des victimes civiles de la guerre

 
 

17 mars 1938, 1508

Institution de l'oeuvre nationale des anciens combattants, déportés et prisonniers politiques de la guerre 1914-1918

11 mai 1938, 3092-3100

11 juin 1938, 3864-3866

 

28 juillet 1938, 5147

Chevrons de front

 
 

2 février 1939, 521

Restitution de la retenue de 10% prélevée sur les arrérages des rentes de chevron de front dus pour la période du 1e juillet 1937 au 31 décembre inclus

 
 

Annexe n°2 : Plan du square de la Colonne de Congrès.

A. Emplacement à occuper par SM le Roi, à son arrivée devant le Tombeau et pendant la minute de recueillement.

1. Trottoir réservé au public

2. Enceinte réservée aux militaires de la garnison

3. Tribune officielle

4. Accès pour l'enceinte 2

5. Musique Militaire

6. Musique militaire

7. Accès pour l'enceinte 8

8. Enceinte réservée aux officiers de la garnison et aux invités

9. Enceinte réservée aux grands invalides assis

10. Refuge Sud de la Place du Congrès

11. Trottoir réservé au public

12. Emplacement à occuper par les Anciens Combattants Rue Royale

13. Emplacement à occuper par les écoles et les sociétés patriotiques

14. Détachement d'honneur n°4 (14 bis : trottoir réservé au public)

15. Trottoir réservé au public

16. Réservé aux Anciens Combattants

17. Officiers généraux en activité

18. Membres de la presse

19. Photographes et cinéastes

20. Délégation de l'AOC

21. 2e groupe des Officiers de réserve et pensionnés

22. 4e groupe des Drapeaux des Associations d'Anciens Combattants

23. Anciens Combattants escortant leurs drapeaux

24. Estrade

25. 3e groupe des drapeaux des Associations d'Anciens Combattants

26. Détachement d'honneur n°3

27. Cinéastes

28. Drapeaux fédéraux d'Anciens Combattants

29. Drapeaux des régiments de la garnison

30. Drapeaux fédéraux d'Anciens Combattants

31. Photographes

32. Présidents fédéraux

33. Détachement d'honneur n°2

34. Estrade

35. Drapeaux des Associations d'Anciens Combattants alliés et 2e groupe des drapeaux d'Associations d'Anciens Combattants

36. 1e groupe des drapeaux d'Anciens Combattants

37. Anciens Combattants escortant leurs drapeaux

38. 1e groupe des officiers de réserve et pensionnés

39. Délégations de l'Armée

40. Délégation des Associations des Mères et Veuves de guerre

41. Officiers des Etats-Majors et des Services

42. Officiers de l'Etat Major Général des Armées

43. Officiers généraux de réserve ou pensionnés

44. Réservé aux Anciens Combattants

45. Détachement d'honneur n°1

46. Trottoir réservé au public

47. Trottoir réservé au public

48. Refuge Nord.

Source : ARCHIVES DU PALAIS ROYAL, Archives du Département du Grand Maréchal (époque Léopold III), n°187, Plan de l'emplacement des délégations pour la cérémonie du 11 novembre.704(*)

Bibliographie.

1. Sources.

1.1. Presse

1. De Schelde (1e- 15 novembre 1919- 1935).

2. L'Action nationale (1e- 15 novembre 1924-1929).

3. L'Autorité (1e- 15 novembre 1927-1993).

4. L'Action Wallonne (1e- 15 novembre 1933-1939).

5. L'Indépendance Belge (1e-15 novembre 1919, 1922, 1924, 1928, 1930 et 1938).

6. La Défense Wallonne (1e- 15 novembre 1923-1939).

7. La Dernière Heure (1e- 15 novembre 1919-1939).

8. La Légion Nationale (1e- 15 novembre 1933-1934).

9. La libre Belgique (1e- 15 novembre 1919-1939).

10. La Meuse (1e- 15 novembre 1919-1939).

11. La Nation Belge (1e- 15 novembre 1919-1939).

12. La Province (1e- 15 novembre 1923-1939, sauf 1926).

13. La Voix du Peuple (1e- 15 novembre 1936-1939).

14. La Wallonie (1e- 15 novembre 1919-1939).

15. Le Drapeau rouge (1e- 15 novembre 1921-1935).

16. Le Journal de Liège (1e- 15 novembre 1919-1939).

17. Le Journal des Combattants : Organe officiel de la Fédération nationale des combattants (1e- 15 novembre 1919-1939).

18. Le Pays Réel (1e- 15 novembre 1936-1939).

19. Le Soir (1e-15 novembre 1919, 1922, 1924, 1928, 1930 et 1938).

20. Pourquoi Pas (Novembre 1919-1939).

21. Volk en Staat (1e- 15 novembre 1936-1939).

1.2. Revues

· 14-18, Le Magazine de la Grande Guerre.

· 14-18: la très grande guerre, Paris, 1994.

· FÉDÉRATION NATIONALE DES COMBATTANTS, Bulletin de documentation n°27 : Le Relais Sacré, 10 octobre 1950.

· Guerres mondiales et conflits contemporains 1992 - n° 167- Les monuments aux morts de la Première Guerre Mondiale.

· Guerres mondiales et conflits contemporains 2000 - n° 198 - Les femmes et la guerre.

· Guerres mondiales et conflits contemporains 2001 - n° 202 - 203 - Civils et militaires dans les conflits du XX° siècle.

· Guerres mondiales et conflits contemporains 2004 - n° 216 - Guerres et après-guerres. 14-18 et Indochine.

· Guerres mondiales et conflits contemporains 2007 - n° 228 - Mémoire de la Première Guerre mondiale en Europe médiane.

· Guerres mondiales et conflits contemporains 2008 - n° 229 - Faire la paix. Diversifier la guerre.

· Guerres mondiales et conflits contemporains 2009 - n° 235 - Historial, Musées et Mémoriaux de la Grande Guerre.

· Guerres mondiales et conflits contemporains 2009 - n° 236 - Guerres et après-guerres.

· Guerres mondiales et conflits contemporains 2010 - n° 238 - Les répercussions dans l'après-guerre ...

· Histoire et anthropologie, n°24, 2001.

· Les Cahiers électroniques de l'imaginaire n°1, 2003 : « Héroïsation et questionnement identitaire : mise au point des concepts transdisciplinaires ».

· Les Cahiers électroniques de l'imaginaire n°2, 2004 : «  Héroïsation et anti héroïsation ».

· Raison Présente, Mémoire et histoire, n°128, 4ème trimestre 1998.

· Revue belge des livres, documents et archives de la guerre: 1914-1918: Première à quatorzième série, Bruxelles?: Malines?: Paris, Librairie Falk fils, Georges Van Campenhout, succ. H. Dierickx-Beke Fils Librairie de Nobele, 1924.

· Revue d'histoire de la Guerre mondiale, Publications de la société d'histoire de la Guerre.

· Sciences Humaines, Souvenir et mémoire, n°107, juillet 2000.

· SOUDAGNE Jean-Pascal, Chemins de mémoire 14-18, Guide Broché, 04/2008.

1.3. Publications patriotiques et sources-travaux.

· ABRAHAM H., En Belgique occupée lors de la Guerre 1914-1918 {en ligne: http://www.eglise-romane- tohogne.be/environs/images/en_belgique_occupee.pdf), (page consultée le 1e juin 2013, dernière mise à jour en décembre 2012).

· BAUDHUIN V., La Belgique après le centenaire, Louvain, Editions de la société d'études morales, sociales et juridiques, 1931.

· CAPITAINE FRANÇOIS, Ce que toute femme d'Invalide de guerre ou d' ancien combattant doit connaître ; ce qu'elle doit faire lors du décès de son mari, Gand, Maison d'Editions et d'Impressions, 1924.

· CASTIAUX A.  et TEMMERMAN F., Guide de l'invalide. Encyclopédie des questions intéressant les mutilés, invalides de guerre et anciens combattants belges. 1. FNI & oeuvres, 2. Codification & commentaires, Liége : Imprimerie Nationale des Militaires Mutilés et Invalides de la Guerre, 1938.

· Ce que nous voulons - Fédération Nationale des Croix du Feu, Bruxelles, 1936.

· Comité de la Flamme au Soldat Inconnu ASBL sous le Haut Patronage de S.M. le Roi et le Patronage du Gouvernement. Avenue du Bois de la Cambre 98 bte 13, 1050 Bruxelles. Bruxelles, Oscar Conreur, s.d.

· DE GROOTE H, Le Roi Albert. Glanures dédiées aux soldats des premiers et quatrièmes Chasseurs à pied, Liège, 1934.

· DE SCHRYVER A., La bataille de Liège (août 1914), Liège, H. Vaillant-Carmanne, 1922.

· DE THIER J. et GILBART O., Liège pendant la Grande Guerre : Tome 1, Liège héroïque : la défense eet la prise de Liège -- Tome 2, Liège martyre : la barbarie germanique dans la province de Liège -- Tome 3, Liège indomptée : l'occupation allemande septembre 1914 à novembre 1918 -- Tome 4, Liège indomptée : l'occupation allemande septembre 1914 à novembre 1918, Liège, Imprimerie Bénard, 1919.

· DEPESTER H., Nos héros et nos martyrs de la grande guerre.- Tamines, Duculot, impr.-édit., 1922.

· DERIVIERE R., 11 novembre. Les AEC. Un clandestin. Cone. 1930 - 1940 - 1945, Bruxelles, s.d. [1945].

· DESGUIN H., La ville de Mons pendant l'occupation des barbares, Mons, Presses réunies, 1919.

· DONY E., La Bataille de Mons (9-11 novembre 1918) et la délivrance par la première armée britannique, Mons, Ed Léon Dequesne, 1918.

· FEBVRE L., Le problème de l'incroyance au xvie?siècle : la religion de Rabelais, Paris, 1942.

· FÉDÉRATION NATIONALE DES COMBATTANTS, Le Relais Sacré, REF CDT / 1814 (notice envoyée par la secrétaire nationale, sans autre référence).

· GÉNÉRAL WEYGAND, Le 11 novembre, Paris, Flamarion, 1932.

· GILBERT E., L'armée dans la nation : l'entre-deux-guerres en Belgique, Bruxelles : Wellens, 1945.

· HANOTAUX G., Histoire illustrée de la guerre 1914, Paris, Bordeaux, Gounouilhou, 1924.

· HINZELIN E., 1914 : Histoire illustrée de la guerre du droit, Paris, Quillet Aristide, 1916.

· Jusqu'à la Mort! Biographies de soldats et de patriotes belges tués ou fusillés.- Bruxelles, Revue des Auteurs et des Livres, 1923 et 1924 ; 4 vol., portr., auteurs divers.

· KANN R., Le plan de campagne allemand de 1914 et son exécution, Paris, 1923.

· KURTH G., La Patrie Belge. Y a-t-il une nationalité belge ? La Belgique dans la Grande Guerre.- Bruxelles, Albert Dewit, 1922.

· La patrie belge. pour la commémoration du centenaire de notre indépendance 1830-1930, Bruxelles, Soir, 1930.

· LEMAN G (préf. HAUTECLER G.), Le Rapport du général Leman sur la défense de Liège en août 1914, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, 1960.

· LYR R., Nos héros morts pour la patrie, l'épopée belge de 1914-18, histoire et documentation, Bruxelles, 1920.

· PIRENNE H., Histoire de Belgique des origines à nos jours, tome VII : De la révolution de 1830 à la fin de la première guerre mondiale.- Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1952 (1ère édition en 1931).

· PIRENNE H., La Belgique et la guerre mondiale, Paris/New-Haven, Presses universitaires de France/Yale University Press, 1928.

· Relais sacré, Bruxelles, Centre d'Education à l'Armée (Bulletin de documentation du CEFA), 1950.

· ROLLAND J. et CHARPENTIER J., Histoire de la ville de Saint-Ghislain, Saint-Ghislain, Imprimerie O. Gandibleu Fils, 1930.

· Souvenons-Nous, Pâturages, Ballez-Colmant-Wuillot, 1924.

· TASNIER L. , VAN OVERSTRAETEN R., La Belgique et la guerre, Tome 3 Les opérations militaires, Bruxelles, Henri Bertels, 1923.

· TOURNIER C., Sur les chemins de Belgique au lendemain de l'Armistice à la mémoire de S. M. Albert 1er, hommage à S. M. Léopold III, Toulouse, Editions de la Basilique, 1939.

· VAN KALKEN F., Entre deux guerres. esquisse de la vie politique en Belgique de 1918 a 1940 , Bruxelles, Office de Publicité, 1945.

· WARNOTTE R., Les propagandes nationales pendant et après la guerre, dans RBLDA (Revue belge des livres, documents et archives de la Première Guerre mondiale), XI, 1935- 1936, 71-92.

· WARREN W. (préf.), Jugés par eux-mêmes, Paroles allemandes, Paris, Nancy, Berger-Levrault, 1916.

1.4. Publications officielles

· Annales des Travaux publics de Belgique (1924).

· Annales parlementaires 1918-1939.

· BOIJEN R, PARIDAENS MA, Aperçu des fonds d'Archives du Musée royal de l'Armée. Liste des inventaires disponibles, Bruxelles, Musée Royal de l'Armée, 1980.

· BROUWERS D. Les archives de l'Etat en Belgique 1930 à 1936, Tongeren, 1937.

· CUVELIER J., Les archives de l'Etat en Belgique de 1919 à 1930, Bruxelles, 1931.

· Documents parlementaires 1918-1939.

· Moniteur Belge.

· Procès Verbaux du conseil des ministres 1918-1939.

1.5. Fonds d'archives.

· ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Collection des Archives de la Première Guerre mondiale (1914-1918).

· ARCHIVES DE LA VILLE DE LIÈGE.

· ARCHIVES DE LA VILLE DE MONS.

· ARCHIVES DITES DE MOSCOU.

· Fonds Licoppe.

· Fonds Putanier.

· MUSÉE DE LA VIE WALLONNE.

1.6. Description de monuments, support visuel.

· Abney Park, London. The Old Contemptibles of glorious memory - parade once again to honour memory of Capt. Danny, founder of their association {vidéo en ligne}, Londres, British Pathé, 1931, (URL : http://www.britishpathe.com/video/the-old-contemptibles , page consultée le 1e juin 2013, dernière mise à jour non-mentionnée).

· ASSOCIATION ROYALE DES ÉCRIVAINS WALLONS ANCIENS COMBATTANTS, Xe anniversaire : plaquette-souvenir, Fleurus, Lucien Hacquart-Watiau, 1931.

· CLAIRON E., « Le symbole : le soldat inconnu », émission Karambolage sur Arte, 5 novembre 2006.

· Journée de la reconnaissance et du souvenir de la Ligue Nationale des Ex-Prisonniers de Guerre 1914-novembre 1919, Bruxelles, Wellens-Pay, 1933.

· La colonne du congrès et le soldat inconnu, Bruxelles, Ministère de la Défense Nationale, 1954.

· Manifestations Patriotiques, Fonds photographiques du CEGES.

2. Travaux.

2.1. Bibliographies rétrospectives

· '''ANCHIERI E., Bibliographie critique de l'histoire des origines de la 2ème guerre mondiale 1919-1939, Bruxelles, Commission Internationale pour l'Enseignement de l'Histoire.

· BACHA E. et DUPIERREUX R., Périodiques belges. Répertoire par titres et par sujets. 1928.- Brux, Dewit, 1928.

· DE GRANDE V., Bibliographie van de Eerste wereldoorlog, geannoteerde inventaris van de Westvlaamse heemkundige tijdschriften, Roeselare, 1987.

· HEYSE M. et VAN EENO R., Bibliographie de l'Histoire de Belgique (1914-1940).- Louvain-Bruxelles, Ed. Nauwelaerts, 1986. (Centre Interuniversitaire d'Histoire contemporaine, cahiers 90).

· HOFFMANN D., « Fotographie als historisches Dokumenten », in Fotogeschichte,1985, p.3-14.

· L'entre-deux-guerres en Belgique: 1918-1940?: bibliographie., Bruxelles?: Facultés universitaires Saint-Louis, 1989.

· LEFEVRE P. et LORETTE J. (dir.), La Belgique et la Première Guerre mondiale (Travaux du centre d'Histoire militaire ; 21).- Bruxelles, Musée Royal de l'Armée, 1987.

· MATHELART S., GUBIN E. , Pour l'histoire des meìdias en Belgique. Bibliographie de 1830 aÌ nos jours, Bruxelles, Université Libre de Bruxelles, 1994.

· TALLIER P-A., La Belgique et la première guerre mondiale: Bibliographie, Bruxelles, Musée royal de l'armée et d'histoire militaire, 2001.

· VAN DEN EECKHOUT P. &VANTHEMSCHE G. (dir.), Bronnen voor de studie van het hedendaagse België 19e-20e eeuw, 2e éd. revue et augmentée, Bruxelles, Commission Royale d'Histoire, 2009.

· VANDEN BOSCH H., TALLIER P-A., AMARA A. ET D'HOOGHE V., Guide des sources de la Première Guerre mondiale en Belgique, Bruxelles, Archives générales du Royaume, 2010.

2.2. Bibliographies courantes

· Bibliographie de l'histoire de Belgique dans Revue belge de philologie et d'histoire, Bruxelles, 1922--.

2.3. Outils

· AUDOIN-ROUZEAU S. et BECKER J.-J., Encyclopédie de la Grande Guerre 1914-1918 : histoire et culture, Paris, Bayard, 2004.

· BECKER J-J., Dictionnaire de la Grande Guerre, Bruxelles, André Versaille, 2008.

· Biographie Belge d'Outre-Mer, Bruxelles, Académie Royale des Sciences d'Outre-Mer.

· Nouveaux instruments biographiques pour l'histoire contemporaine de la Belgique, Louvain-la- Neuve, Chaire Monnet/Gehec, 2006.

· Biographie nationale (BN), publiée par l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux- arts de Belgique, Bruxelles, H. Thiry-Van Buggenhoudt, Bruylant-Christophe, 1866-1944 (et supplément de 1956 à 1986).

· Nouvelle biographie nationale (NBN), publiée par l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, 1988-2010.

· CHEVALIER J. ET GHEERBRANT A., Dictionnaire des symboles : mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres, Paris, Robert Laffont, 1990.

· COLIGNON A., Dictionnaire des saints et cultes populaires en Wallonie, Liège, Musée de la Vie wallonne, 2003.

· DELZENNE Y-W ET HOUYOUX J. (dir.),Le nouveau dictionnaire des Belges, Bruxelles, Le Cri, 1998.

· DE SCHRYVER R., Nieuwe encyclopedie van de Vlaamse beweging, Tielt, Lannoo, 1998.

· DELFORGE P., Encyclopédie du mouvement wallon, Mont-sur-Marchienne, Institut Jules Destrée, 2010.

· Dictionnaire des mouvements sociaux, Presses de Sciences po, Paris, 2009.

· Dictionnaire historique de la langue française, Paris, Dictionnaires Le Robert-Sejer, 2006.

· DUMONT G-H., Chronologie de la Belgique. De 1830 à nos jours, Bruxelles, Le Cri, 2005.

· Encyclopedie van de Vlaamse Beweging, Tielt, Lannoo, 1973-1975.

· HANSEN-LOVE L. (dir.), La philosophie de A à Z, Paris, Hatier, 2000.

· HASQUIN H., Dictionnaire d'histoire de Belgique.- Bruxelles, Hatier, 1988.

· INCHBIAH D., Dictionnaire des instruments de musique, Paris, Librio, 2003.

· Le Dictionnaire des Belges.- Bruxelles, P. Legrain, 1981.

· LE NAOUR J-Y., Dictionnaire de la Grande Guerre, Paris, Larousse, 2008.

· MESURES. et SAVIDAN P., Dictionnaire des sciences humaines,  Paris : PUF - Presses Universitaires de France, 2006.

· Nationaal Biografisch Woordenboek, Bruxelles, Palais des Académies, 1964-2009.

· Nieuwe encyclopedie van de Vlaamse beweging, Tielt, Lannoo, 1998.

· Neue Deutsche Biographie (Historische Kommission bei der Bayerischen Akademie der Wissenschaften), 1953-2007.

· ODIS - Database Intermediary Structures Flanders.

· QUINOT H., Recueil illustré des ordres de chevalerie et décorations belges de 1830 à 1963: contenant l'historique, la législation et tous renseignements sur le port des décorations..., Bruxelles, H. Quinot, 1963.

· VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969.

2.4. Ouvrages généraux

· 1914-1918, La Grande Guerre, Paris, Société d'éditions scientifiques, 2003.

· ADRIAENSSEN A., Marie-Josée, Bruxelles, Luc Pire, 2001.

· ANDERSON B., Imagined communities : reflections on the origin and spread of nationalism, London, Verso, 1991.

· ASCOLI D., The Mons star. The British Expeditionary Force 1914, Edinburgh, Birlinn, 1981.

· AUDOUIN-ROUZEAU S. Et BECKER A., 14-18 Retrouver la guerre, Paris, Gallimard, 2000.

· AUDOUIN-ROUZEAU S., L'enfant de l'ennemi. 1914-1918, Aubier, Paris, 1995.

· BACLIN G., BERNARD L. Et ROUSSEAUX X., En première ligne. La justice militaire belge face à « l'incivisme » au sortir de la Première Guerre mondiale, Bruxelles, Archives Générales du Royaume, 2010.

· BAGNALL C., Russia 1914-41, Oxford, Heinemann, 2004.

· BARJOT D., BLED J-P. et CHASSAIGNE P., Les sociétés, la guerre, la paix : 1911-1946, Paris, Société d'édition d'enseignement supérieur (SEDES), 2003.

· BARTHORP M., The Old Contemptibles, Oxford, Osprey Publishing, 2005.

· BAUDRY P., La place des morts : enjeux et rites, Paris, Armand Colin, 1999.

· BECKER A., La guerre et la foi. De la mort à la mémoire, 1914-1940, Paris, 1994.

· BECKER A., Les monuments aux morts: patrimoine et mémoire de la GrandeGuerre, Paris, Errance, 1990.

· BECKER A., Oubliés de la Grande Guerre: humanitaire et culture de guerre (1914-1918): populations occupées, déportés civils, prisonniers de guerre, Paris, Noêsis, 1998.

· BECKER J-J. et AUDOIN-ROUZEAU S. (Dir.), Les Sociétés européennes et la guerre de 1914-1918 : actes du colloque organisé à Nanterre et à Amiens du 8 au 11 décembre 1988. Nanterre, Publications de l'Université de Nanterre, 1990.

· BECKER J-J., KRUMEICH G, WINTER J., BECKER A. et Audoin-Rouzeau S., Guerre et Cultures, 1914-1918, Paris, Colin, 1994.

· BECKER J-J., Le Traité de Versailles, Paris, Presses Universitaires de France - PUF, coll. « Que sais-je ? », 2002.

· BENVINDO B., Des Hommes en guerre. Les soldats belges entre ténacité et désillusion, 1914-1918, Études sur la Première Guerre mondiale, Bruxelles, Archives générales du Royaume, 2005.

· BERNARD F., Fêtes chrétiennes: du jour des Morts à la fête de la Réformation, Paris, L'Harmatan, 2007.

· BERRAFATO E. et L. et VERNEY J.P., L'Italie en guerre, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2006.

· BERSTEIN S. et MILZA P., Histoire du XXe siècles, t.1 : 1900-1939. Un monde déstabilisé, Paris, Hatier, 1993.

· BITSCH M-T, La Belgique entre la France et l'Allemagne, 1905-1914, Paris, Publications de la Sorbonne, 1994.

· BITSCH M-T., Histoire de Belgique de l'Antiquité à nos jours, Bruxelles, Editions Complexe, 2004.

· BITSCH M.-T., Histoire De La Belgique, Bruxelles, Hatier, 1992.

· BRONNE C., Reine de coeur, Reine des arts, Elisabeth de Belgique, Bruxelles, Rossel, 1976.

· BRUNET J-P. (dir.), D'une guerre mondiale à l'autre 1914-1945, Paris, Hachette, 2003.

· BULLITT L., Armistice 1918, Kent, The Kent State University Press, 1996.

· CANDAU J., Anthopologie de la mémoire, Paris, Armand Colin, 2005.

· CAPDEVILLA L. et VOLDMAN D., Nos Morts. Les sociétés occidentales face aux tués de la guerre, Paris, Payot, 2002.

· CAZALS R., « Si je reviens comme je l'espère »: lettres du front et de l'arrière, 1914-1918, Grasset, 2003.

· CAZALS R., 14-18, le cri d'une génération, Paris, Privat, 2003.

· CENTLIVRES P., FABRE D. et ZONABEND F., La fabrique des héros, Paris, Ed. de la Maison des Sciences de l'Homme, 1999.

· CHAUTARD S., Les Grandes Batailles de l'histoire, Paris, Studyrama, 2005.

· CLAISSE S. et LEMOINE TH., Comment (se) sortir de la Grande Guerre ? : Regards sur quelques pays « vainqueurs » : la Belgique, la France et la Grande-Bretagne, Paris, Editions L'Harmattan, 2005.

· COLIGNON A, KESTELOOT C., et MARTIN D. (ed.), Commémoration : enjeux et débats, Bruxelles : Centre de recherches et d'études historiques de la seconde guerre mondiale, 1996.

· COLIGNON A., Les anciens combattants en Belgique francophone 1918-1940, Liège?: Michel Grommen, 1984.

· CONNELLY M., The Great War, Memory and Rituel. Commemoration in the City and East London, 1916-1939, Woodbridge, Boydell Press, 2002.

· COMET G., LEJEUNE A., et MAURY-ROUAN C., Mémoire individuelle, mémoire collective et histoire, Marseille , Solal Editeurs, collection : Résiliences, 2008.

· COMET G., LJEUNE A., et MAURY-ROUAN C., Mémoire individuelle, mémoire collective et histoire, Marseille, Solal, 2008.

· DAVALLON J., DUJARDIN P. ET SABATIER G., Le geste commémoratif, Lyon, CERIEP, 1994.

· DESCHAEPDRIJVER S., La Belgique et la première guerre mondiale, Bruxelles, P.I.E.-Peter Lang, 2004.

· DE VOS L. La Première guerre mondiale, Braine-l'Alleud, J-M Collet, 1997.

· DEMEY TH., Bruxelles, chronique d'une capitale en chantier, tome II. De l'expo 58 au siège de la C.E.E., Bruxelles, Paul Legrain, 1992.

· DEMORY J.-C., Au Coeur de la Grande Guerre (1914-1918), Paris, Hachette, 2003.

· DEN BROER P. et FRIJHOFF W. (dir.), Lieux de mémoire et identités nationales, Amsterdam, Amsterdam University Press, 1993.

· Dépasser Le Cadre National Des « Lieux De Mémoire »: Innovations Méthodologiques, Approches Comparatives, Lectures Transnationales, Bruxelles Berlin New York, P.I.E. Peter Lang, 2009.

· DEPOORTERE R., La question des réparations allemandes dans la politique étrangère de la Belgique après la première guerre mondiale 1919-1925, Bruxelles, 1997.

· DEPROOST P-A., VAN YPERSELE L. et WATTHEE-DELMOTTE M. (Dir.), Mémoire et identité. Parcours dans l'imaginaire occidental, Louvain-La-Neuve, Presses universitaires de Louvain-La-Neuve, 2008.

· DESTATTE P., Jules Destrée, l'antisémitisme et la Belgique. Lettre ouverte à tous ceux qui colportent des mythes éculés sur les Wallons et leur histoire, Charleroi, Institut Jules Destrée, 1995.

· DHUYVETTER B., Mémoire de pierre, mémoire de guerre, Mouscron, 1990.

· DI MURO G.F., Léon Degrelle et l'aventure rexiste (1927-1940), Bruxelles, Éditions Luc Pire, 2005.

· DONNEL C., The Forts of the Meuse in World War I, Oxford, Osprey Publishing, 2007.

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2.6. Mémoires et Thèses

· AUZAS V., La commémoration du 11 novembre à paris de 1919 à 2008, Thèse de doctorat en Histoire, inédit, Université Paris V, année académique 2007-2008.

· BECHET C., Une Grande Guerre pour un petit pays : La vision de la guerre 14-18 dans l'enseignement primaire francophone (1918-1940), Mémoire de licence en histoire, inédit, Université de Liège, Année académique 2001-2002.

· BIEVEZ E., La mémoire de la GrandeGuerre à travers les monuments aux morts dans les communes de Huy, Tihange et Ben-Ahin, Mémoire de licence en histoire, inédit, Louvain-La-Neuve, année académique 2002-2003.

· BRASSEUR M., La représentation des fêtes à travers la presse francophone bruxelloise de l'entre-deux-guerres (1919-1939), Mémoire de Master en Histoire, inédit, Université Catholique de Louvain, année académique 2004-2005.

· BURON J-Y., Le 25ème anniversaire de l'invasion allemande dans l'opinion liégeoise en août 1939, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Liège, année académique 2005-2006.

· BUSSIÈRES L., Evolution des rites funéraires et du rapport à la mort dans la perspective des sciences humaines et sociales, Thèse de doctorat en sciences humaines, Inédit, Ecole des études supérieures, Université Laurentienne en Ontario, année académique 2009-2010.

· BUVÉ A., Les vitraux commémorant les guerres mondiales du XXeme siècle en Belgique: images de verres et de mémoire, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2008-2009.

· CALINDERE O., L'identité nationale et l'enseignement de l'histoire: analyse comparée des contributions scolaires à la construction de l'identité nationale en France et Roumanie (1950-2005), Thèse de doctorat en science politique, inédit, Université Montesquieu-Bordeaux IV, année académique 2009-2010.

· CANTAMESSA S., Les immigrés italiens dans la province de Liège, de 1922 à 1945, Mémoire de licence en Histoire, Inédit, Université de Liège, année académique 1999-2000.

· CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006.

· CLAISSE S., Les monuments aux morts de la grande Guerre dans les communes d'Etalle, Habay-la-Neuve et Tintigny, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 1998-1999.

· CONSTANT J., La mémoire des « atrocités allemandes » de la Première Guerre mondiale dans l'Entre- deux-guerres au Pays de Herve. Mémoire de licence en Histoire, inédit, Liège, année académique 2005-2006.

· DHUYVETTER B., Les monuments aux morts, les plaques et les stèles commémoratives, les noms de rues de la première et seconde guerre mondiale dans le grand Mouscron, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 1987-1988.

· DANIERE K., Les monuments aux morts de la Grande Guerre, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Université Louis Lumière Lyon 2, année académique 1995-1996.

· DUBOIS Y., Les monuments commémoratifs de la grande guerre en province de Liège, Mémoire de licence en Histoire de l'art et archéologie, inédit, Liège, année académique 2010-2011.

· ERGEN N., La mémoire de la Grande Guerre à travers les monuments aux morts dans les communes d'Ans, Awans et Saint-Nicolas, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2000-2001.

· FRANÇOIS A., La mentalité de l'ancien combattant de la Grande Guerre, en Belgique francophone, 1918-1940., Mémoire de licence en Histoire, inédit, Bruxelles, année académique 1997-1998.

· FRYSZMAN A. , La victoire triste ? : Espérances, déceptions et commémorations de la victoire dans le département du Puy-de-Dôme en sortie de guerre (1918-1924), Thèse de doctorat en Ecole des hautes études en sciences sociales (PARIS), inédit, année académique 2008-2009.

· GUILITTE A., Les monuments aux morts de la guerre 1914-1918 dans les communes du grand Namur (1919-1932), Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 1986-1987.

· JANSSENS G., La Belgique dans ses images: une enquête sur les représentations de la Belgique à travers le dessin de presse pendant l'entre-deux-guerres 1918-1940, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2003-2004.

· LAHAYE G., Le Parti rexiste dans l'arrondissement de Liège : 1935-1940, mémoire de licence en Histoire, inédit, Université de Liège, année académique 1980-1981.

· MAYNE C., L'action de l'Etat en faveur des victimes de la Première Guerre Mondiale (1918-1930) mémoire de licence en Histoire ULB, inédit, Bruxelles, 1999.

· MUNAUT J., Au sortir de la grande guerre: une expérience ambiguë?: au lendemain de l'armistice, la Belgique et ses hommes?: étude à travers la presse belge de novembre 1918 à décembre 1920, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2000-2001.

· PIERRE M., Les monuments aux morts, les plaques et les stèles commémoratives des première et seconde guerres mondiales dans les communes de Virton et de Tintigny, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 1991-1992.

· POURVEUR B., Etude du mouvement des jeunes gardes socialistes de 1932 à 1939 : aperçu de l'action politique des JGS et de leurs relations avec les jeunesses communistes, en particulier dans l'arrondissement de Liège, mémoire de master en Histoire, inédit, Université de Liège, année académique 1994-1995.

· SINGELYN M., Le culte des morts... une forme de patriotisme?? Les funérailles nationales en Belgique: leur rôle et leur évolution dans les mémoires collectives belges de l'Entre-deux-guerres, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2009-2010.

· TIXHON A., Le souvenir des massacres du 23 août 1914 à Dinant : étude des commémorations organisées durant l'entre-deux-guerres, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 1994-1995.

· VAN EETVELDE S., Mémoire d'une ville martyre. L'évolution mémorielle de l'expérience de la Première guerre mondiale à Visé(1914-1939), Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2002-2003.

2.7. Sites internet.

· « Une loi pour le 11 Novembre, au nom de quelle urgence? | Slate », in Slate.fr

· FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES, Accueil : Commémorer 14/18, {en ligne}, http://www.commemorer14-18.be/, (Consulté le 14 novembre 2012, dernière mise à jour le 9 novembre 2012).

· HET DEPARTEMENT INTERNATIONAAL VLAANDEREN, 100 jaar Groote Oorlog (2014-2018), {en ligne}, http://www.vlaanderen.be/int/artikel/herdenking-van-100-jaar-groote-oorlog, (Consulté le 14 novembre 2012, dernière mise à jour non mentionnée)

· LE COMITÉ DE LA FLAMME, La Flamme sous l'arc de triomphe, flamme nationale, {en ligne: http://www.laflammesouslarcdetriomphe.org/calendrier-du-ravivage/ ), (page consultée le 27 juillet 2013, dernière mise à jour le 1e juillet 2013).

· SERVICE DU PROTOCOLE INTÉRIEUR, « Le 11 novembre », {en ligne : http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/DGIP/communications/Newsletter/Focus-06-FR.pdf} (dernière mise à jour en 2011, page consultée le 5 juillet 2013).

· ZIMET Joseph, Rapport de préfiguration du centenaire de la Première Guerre mondiale « Commémorer la Grande Guerre (2014-2020) : propositions pour un centenaire international », {En Ligne}, http://www.defense.gouv.fr/actualites/memoire-et-culture/prefiguration-des-commemorations-du-centenaire-de-la-premiere-guerre-mondiale , (Consulté le 24 septembre 2012, dernière mise à jour le 10 novembre 2011).

2.8. Colloques et interventions.

· DEMOULIN R., La presse, une mine pour l'histoire ?: conférence faite le 26 janvier 1982, Liège, Université de Liège [ULg], Faculté de Philosophie et Lettre, 1982.

· VAN YPERSELE L. &RAXHON Ph., « 1789 : contre les républicains français, une identité belge a posteriori ? », Colloque L'émergence de l'identité Belge avant 1830 ?, Archives Générales du Royaume, Bruxelles, 29 septembre 2005 (enregistrement audio).

* 1VAN YPERSELE L. (Dir.), Questions d'histoire contemporaine - Conflits, mémoires et identité, Paris, Presse universitaire de France, 2006.

* 2 Ce sont deux chapitres qui nous seront particulièrement utiles dans la suite de ce travail.

* 3 Notons qu'il est possible que dans l'intimité, des patriotes aient célébré l'armistice de 1918 mais au grand jour, ces manifestations sont bannies.

* 4 Alors qu'une thèse a été dédiée à ce sujet pour Paris: AUZAS V., La commémoration du 11 novembre à Paris de 1919 à 2008, http://www.theses.fr/s17654, consulté le 5 février 2012.

* 5Pour la fédération Wallonie-Bruxelles : FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES, Accueil : Commémorer 14/18, {en ligne}, http://www.commemorer14-18.be/, (Consulté le 14 novembre 2012, dernière mise à jour le 9 novembre 2012)

Pour la Flandre : HET DEPARTEMENT INTERNATIONAAL VLAANDEREN, 100 jaar Groote Oorlog (2014-2018), {en ligne}, http://www.vlaanderen.be/int/artikel/herdenking-van-100-jaar-groote-oorlog, (Consulté le 14 novembre 2012, dernière mise à jour non mentionnée)

Pour la France : ZIMET Joseph, Rapport de préfiguration du centenaire de la Première Guerre mondiale « Commémorer la Grande Guerre (2014-2020) : propositions pour un centenaire international », {En Ligne}, http://www.defense.gouv.fr/actualites/memoire-et-culture/prefiguration-des-commemorations-du-centenaire-de-la-premiere-guerre-mondiale , (Consulté le 24 septembre 2012, dernière mise à jour le 10 novembre 2011).

* 6STÉPHANY P., Les années 20 et 30. La Belgique entre les deux guerres. Bruxelles, Ed. Paul Legrain, 1983, 2 vol.

* 7DE SCHAEPDRIJVER S., La Belgique et la première guerre mondiale, Bruxelles, P.I.E.-Peter Lang, 2004.

* 8 Nous avons également consulté: SMETS M. (dir.), Resurgam:La reconstruction en Belgique après 1914, Louvain, Crédit Communal, 1985. Et GOBYN R., SPRIET W. Et BALTHAZAR H. (dir.), Les années 30 en Belgique: la séduction des masses, Bruxelles, Caisse générale d'épargne et de retraite C.G.E.R. et Ludion, 1994.

* 9En 1917, la Russie se retire après la révolution bolchevique. C'est à cette occasion qu'est signée la paix de Brest-Litovsk. Pendant la guerre, la Russie est active sur le front de l'Est :en août 1914, la « Triplice » engage 72 divisions sur le front russe. L'acharnement des combats oblige l'Allemagne à étoffer sans cesse ce front en prélevant des unités de l'armée impériale allemande sur le front français En octobre 1916, la carence de la logistique est manifeste, le complexe militaro-industriel russe n'est pas performant, la production d'obus est seulement de 35 000 par mois alors que les besoins sont de 45 000 par jour, on compte dans certaines unité un fusil pour trois hommes, la carence de réseau ferré dont les trains ne dépassent pas les 25 km/h et de l'intendance pose d'énormes problèmes, l'inflation a atteint les 300 % depuis le début de la guerre mais les salaires ont seulement doublé. Le refus des troupes de réprimer les manifestations, dû entre autres à la forte dégradation de l'économie, et à la lassitude vis-à-vis des classes dirigeantes obligent le tsar Nicolas II à abdiquer ; ainsi éclate la révolution de février 1917 et la Russie devient une république. Un gouvernement provisoire est alors constitué, présidé par Alexandre Kerenski. Tout en esquissant des réformes, celui-ci tente malgré tout de respecter les engagements de la Russie vis-à-vis de ses alliés en poursuivant la guerre. L'impopularité de cette dernière mesure est exploitée par le parti des bolcheviks qui, le 25 octobre 1917, renverse le gouvernement à Petrograd (alors capitale de la Russie) par les armes (Révolution d'Octobre).

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* 10DE VOS L. La Première guerre mondiale, Braine-l'Alleud, J-M Collet, 1997, p. 25-38.

* 11BECKER J-J., « La résistance de Liège en août 1914 et l'opinion française », in Bulletin d'information du Centre Liégeois d'Histoire et d'Archéologie Militaire [CLHAM], janvier-mars 2006, t. IX, fascicule 9, p. 29-33 ; KANN R., Le plan de campagne allemand de 1914 et son exécution, Paris, 1923. p. 98-104 ; BECHET C., « La résistance de Liège en août 14 et la reconnaissance française : histoire, mythe et mémoire », in Actes du LVIème Congrès de la Fédération des Cercles d'Archéologie et d'Histoire de Belgique - Liège 2012 (sous presse).

* 12 Un débat existe sur la question de savoir si ce plan a bel et bien ralenti la progression de l'armée allemande. Voir à ce sujet: RITTER G., The Schlieffen plan: critique of a myth, London, Greenwood Press,1958; HÉNIN P-Y., Le plan Schlieffen: un mois de guerre, deux siècles de controverse, Paris, Economica, 2012 ; ZUBER T., Inventing the Schlieffen Plan : German War Planning 1871-1914, New-York, Oxford University Press, 2002 ; ZUBER T., German war plannig 1891-1914 : sources and interpretations, Rochester, The Boydell Press, 2004 ;

* 13 Grade militaire d'officier général supérieur dans les armées allemandes, autrichiennes et impériales russes

* 14PIRENNE H., Histoire de Belgique, Livre V, t. V, 1974 (nouvelle éd.), p. 245-272.

DE SCHAEPDRIJVER S., La Belgique et la première guerre mondiale, Bruxelles, P.I.E.-Peter Lang, 2004, p. 137-171.

* 15 Les chiffres officiels attestent 365 000 mobilisés pour la Belgique.

AUDOIN-ROUZEAU S., BECKER J-J., Encyclopédie de la Grande Guerre : histoire et culture, Paris, Fayard, 2004, p.225.

* 16JAUMAIN S., AMARA M., MAJERUS B. &VRINDTS A. (dir.), Une guerre totale? La Belgique dans la Première guerre mondiale. Actes du colloque international organisé à l'ULB du 15 au 17 janvier 2003, Bruxelles, Archives Générales du Royaume, 2005 ; GOTOVICH J. et DUMOULIN M., Gouvernée en Belgique occupée : Oscar von der Lancken-Wakenitz - Rapports d'activité 1915-1918, ?Édition critique, Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, Peter Lang, 2004.

* 17SMETS M. (dir.), Resurgam: La reconstruction en Belgique après 1914, Louvain, Crédit Communal, 1985.

* 18LAUNEY M., 1919 Versailles, une paix bâclée?, Paris, Editions Complexe, 1999, p. 110-120.

* 19WITTE E. Et CRAEYBECKX J., La Belgique politique de 1830 à nos jours Les tensions d'une démocratie bourgeoise, Bruxelles, Labor, 1987, p.170.

* 20DUMOULIN M, GERARD E., VAN DEN WIJNGAERT M. et DUJARDIN V., Nouvelle Histoire de Belgique, volume 2 : 1905-1950, Bruxelles, Editions Complexes, 2006, p. 49-59.

* 21BITSCH M-T., Histoire de Belgique de l'Antiquité à nos jours, Bruxelles, Editions Complexe, 2004, p. 171-185.

* 22BALACE F., « Un enfantement dans la douleur (1914-1950) », in DEMOULIN B. et KUPPER J-L. (dir.), Histoire de la Wallonie : de la préhistoire au XXIe siècle, Toulouse, Editions Privat, 2004, p.292-294.

* 23VANWELKENHUYZEN J., Le gâchis des années 1930 : 1933-1937, Bruxelles, Editions Racine, 2007, p.511-540.

* 24 « Armistice », in Dictionnaire historique de la langue française, Paris, Dictionnaires Le Robert-Sejer, 2006, p. 206.

* 25KRUMEICH Gerd, « Les armistices », in AUDOIN-ROUZEAU Stéphane et BECKER Jean-Jacques, Encyclopédie de la Grande Guerre 1914-1918 : histoire et culture, Paris, Bayard, 2004, p. 981-991.

* 26 Pour une meilleure compréhension de notre part, nous avons en réalité consulté les tomes de la Pasinomie ce qui permet de remettre une loi dans son contexte un peu plus général.

* 27 Localisée à Bruxelles : Rue de Ruysbroeck, 2, 1000 BRUXELLES

* 28VANDEN BOSCH H., TALLIER P-A., AMARA A. ET D'HOOGHE V., Guide des sources de la Première Guerre mondiale en Belgique, Bruxelles, Archives générales du Royaume, 2010.

* 29 Egalement localisée à Bruxelles : Rue Ducale, 2, 1000 BRUXELLES

* 30 Parc du Cinquantenaire 3, 1000 Bruxelles

* 31 Cette boite concerne le premier Régiment d'Artillerie d'Armée, les commémorations, les fêtes de régiment, les exercices et les manoeuvres de 1920 à 1940.

* 32 Service du protocole, archives de la police,...

* 33 En ce qui concerne le Comité de la Flamme, le Centre d'Etudes et de Documentation Guerre et Sociétés contemporaines (Ceges/Soma) possède les archives à partir de 1951 ainsi qu'une série de photographies à partir de 1945. (côte: CEGES (Dépôt Aviation (Magasins) AA 2104). La Ligue du Souvenir avait comme fonction de veiller à ce que le souvenir de la grande guerre ne s'efface pas, notamment par la diffusion dans la presse d'articles (exemple : Le Soir, 4 août 1919, p.1). Le Comité de la Flamme lui veillait au bon fonctionnement de la flamme placée sur la tombe du Soldat Inconnu.

* 34 Archives de la Ville de Bruxelles, Archives de la Ville de Liège, Archives de la Ville de Mons,

* 35 Conservé à l'Université Mons-Hainaut

* 36 Nous avons consulté la partie conservée à l'Université Mons-Hainaut puisque la partie conservée au Musée de la Vie Wallonne concerne spécifiquement le mouvement wallon.

* 37 Ce fonds est situé à Liège: Cour des Mineurs, 4000 Liège

* 38BIEVEZ E., La mémoire de la GrandeGuerre à travers les monuments aux morts dans les communes de Huy, Tihange et Ben-Ahin, Mémoire de licence en histoire, inédit, Louvain-La-Neuve, 2003.

BUVÉ A., Les vitraux commémorant les guerres mondiales du XXeme siècle en Belgique: images de verres et de mémoire, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2008-2009.

CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006.

CLAISSE S., Les monuments aux morts de la grande Guerre dans les communes d'Etalle, Habay-la-Neuve et Tintigny, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 1998-1999.

CONSTANT J., La mémoire des « atrocités allemandes » de la Première Guerre mondiale dans l'Entre- deux-guerres au Pays de Herve. Mémoire de licence en Histoire, inédit, Liège, année académique 2005-2006.

DANIERE K., Les monuments aux morts de la Grande Guerre, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Université Louis Lumière Lyon 2, année académique 1995-1996.

DUBOIS Y., Les monuments commémoratifs de la grande guerre en province de Liège, Mémoire de licence en Histoire de l'art et archéologie, inédit, Liège, année académique 2010-2011.

ERGEN N., La mémoire de la Grande Guerre à travers les monuments aux morts dans les communes d'Ans, Awans et Saint-Nicolas, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2000-2001.

GUILITTE A., Les monuments aux morts de la guerre 1914-1918 dans les communes du grand Namur (1919-1932), Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 1986-1987.

* 39COLIGNON A., Les anciens combattants en Belgique francophone 1918-1940, Liège?: Michel Grommen, 1984 ; DENECKERE G., « Oudstrijders op de vuist in Brussel: het amnestieconflict tijdens het interbellum », in Revue Belge d'Histoire contemporaine, volume 25, t. 3-4, 1996, p. 273 - 327.

* 40VAISSE M., Le pacifisme en Europe : des années 1920 aux années 1950,  Bruxelles, Emile Bruylant, 1993.

* 41WINTER J., Entre deuil et mémoire : la GrandeGuerre dans l'histoire culturelle de l'Europe, Paris, Colin, 2008.

* 42 La majorité de ces journaux ont été consultés à la Bibliothèque Royale de Belgique à Bruxelles

* 43 C'est-à-dire la page sur laquelle commence l'article. En effet, il arrive fréquemment qu'un article commence en page une pour se poursuivre en deuxième page.

* 44ALBERT P., « comment un historien peut-il utiliser le témoignage des journaux ? » in Bulletin de la Société d'histoire moderne, 16e série, n°6, Paris, 1980, p. 16-23 ; DEMOULIN R., La presse, une mine pour l'histoire ?: conférence faite le 26 janvier 1982, Liège, Université de Liège [ULg], Faculté de Philosophie et Lettre, 1982 ; RINGLET G., Le mythe au milieu du village : comprendre et analyser la presse locale, Bruxelles, Editions Vie Ouvrière, 1978 ; LEENAERTS R.J., La presse peìriodique en Belgique,Torhout, Flandria Nostra, 1987 ; MATHELART S., GUBIN E. , Pour l'histoire des meìdias en Belgique. Bibliographie de 1830 aÌ nos jours, Bruxelles, Université Libre de Bruxelles, 1994.

* 45 Cette partie est notamment rédigée à l'aide de :

PROST A. et WINTER J., Penser l'histoire de la Grande Guerre. Un essai d'historiographie, Paris, Le Seuil, 2004.

VAN YPERSELE L., « Bilan historiographique de la guerre 14-18, in Cahiers du Centre de recherches en histoire du droit et des Institutions, Facultés universitaires Saint-Louis, Bruxelles, 2005, n°23-24, p. 1-29.

JULIEN E., « AÌ propos de l'historiographie française de la première guerre mondiale », Labyrinthe [En ligne], http://labyrinthe.revues.org/217, (Consultée le 10 octobre 2012, dernière mise à jour le 24 juin 2008).

Pour ce qui concerne la Belgique, nous renvoyons à : TALLIER P-A. et BOIJEN R., La Belgique et la Première Guerre mondiale. Etat des sources - Etat de la recherche. Actes du colloque des 8 et 9 novembre 2001 au Musée royal de l'Armée, Archives générales du Royaume, Bruxelles, 2002. Ce livre propose notamment des articles sur l'état de la recherche dans les diverses universités belges.

* 46PROST A., Les Anciens Combattants et la société française (1914-1939), Paris, Presses de la FNSP, 3 vol., 1977.

* 47La « culture de guerre » peut être définie comme le champ de toutes les représentations de la guerre forgées par les contemporains : de toutes les représentations qu'ils se sont données de l'immense épreuve, pendant celle-ci d'abord, après celle-ci ensuite.

AUDOUIN-ROUZEAU S. &BECKER A., Violence et consentement : la « culture de guerre » du premier conflit mondial, in RIOUX J.P. &SIRINELLI J.F. (dir.), Pour une histoire culturelle, Paris, Seuil, 1997, p. 252.

* 48 Ce concept de brutalisation est développé dans : MOSSE G., De la Grande Guerre au totalitarisme. La brutalisation des sociétés européennes, Hachette, Paris, 1999.

* 49BECKER J-J. et AUDOIN-ROUZEAU S. (Dir.) Les Sociétés européennes et la guerre de 1914-1918 : actes du colloque organisé à Nanterre et à Amiens du 8 au 11 décembre 1988. Nanterre, Publications de l'Université de Nanterre, 1990.

* 50 Parmi les auteurs du CRID, nous pouvons citer RÉMY CAZALS. Il a notamment écrit: 14-18, le cri d'une génération, Paris, Privat, 2003 ainsi que « Si je reviens comme je l'espère »: lettres du front et de l'arrière, 1914-1918, Grasset, 2003.

* 51BECKER J-J., KRUMEICH G, WINTER J., BECKER A. et Audoin-Rouzeau S., Guerre et Cultures, 1914-1918, Paris, Colin, 1994, p.187 ; HEATHORN S., « The Mnemonic Turn in the Cultural Historiography of Britain's Great War », in The Historical Journal, vol.48, n°4, 2005, p. 1103-1124.

* 52 Citons par exemple pour le patrimoine monumental : BECKER Annette, Les monuments aux morts: patrimoine et mémoire de la GrandeGuerre, Paris, Errance, 1990.

* 53 Voir, entre autres, à ce sujet : GREGORY A., The Silence of Memory. Armistice Day 1919-1946, Oxford/ Providence, BERG, 1994; INGLIS K.J.,« Entombing Unknown Soldiers », History and Memory, vol. 5, n°2, 1993, 7-31; BECKER A., Les Monuments aux morts. Mémoire de la Grande Guerre, Paris, Errance, 1988 ; WINTER J., Sites of Memory, Sites of Mourning.The Great War in European Cultural History, Cambridge, Cambridge University Press, 1995 ; SHERMAN D., The Construction of Memory in Interwar France, Chicago, Chicago University Press, 1994 ; BIEVEZ E., La mémoire de la GrandeGuerre à travers les monuments aux morts dans les communes de Huy, Tihange et Ben-Ahin, Mémoire de licence en histoire, inédit, Louvain-La-Neuve, 2003. ; BUVÉ A., Les vitraux commémorant les guerres mondiales du XXeme siècle en Belgique: images de verres et de mémoire, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2008-2009 ; CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006 ; CLAISSE S., Les monuments aux morts de la grande Guerre dans les communes d'Etalle, Habay-la-Neuve et Tintigny, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 1998-1999 ; DANIERE K., Les monuments aux morts de la Grande Guerre, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Université Louis Lumière Lyon 2, année académique 1995-1996 ; DUBOIS Y., Les monuments commémoratifs de la grande guerre en province de Liège, Mémoire de licence en Histoire de l'art et archéologie, inédit, Liège, année académique 2010-2011 ; ERGEN N., La mémoire de la Grande Guerre à travers les monuments aux morts dans les communes d'Ans, Awans et Saint-Nicolas, Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2000-2001 ; GUILITTE A., Les monuments aux morts de la guerre 1914-1918 dans les communes du grand Namur (1919-1932), Mémoire de licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 1986-1987 ; ...

* 54RAXHON P., « Essai de bilan historiographique de la mémoire », in Cahiers du Centre de Recherches en Histoire du Droit et des Institutions, 2008.

RAXHON P., « Historiens et commémorations, encore et toujours... », in BOUSMAR E.; DUBOIS S.; TOUSIGNANT N. (Ed.), Les 175 ans de la Belgique. Histoire d'une commémoration et commémoration d'une histoire : regards critiques, 2007.

BECKER J-J., « L'évolution de l'historiographie de la Première Guerre mondiale », Revue historique des armées, 242 | 2006, [En ligne], mis en ligne le 01 octobre 2009. URL : http://rha.revues.org/index4152.html. Consulté le 07 octobre 2012.

* 55 Nous pouvons notamment citer: BARCELLINI S., «  Souvenir, mémoire et marché - Le 11 Novembre témoigne des enjeux économiques et marchands des commémorations historiques », in Le Monde, 12 novembre 2008.

DALISSION R., « La célébration du 11 novembre ou l'enjeu de la mémoire combattante dans l'entre-deux-guerres (1918-1939) », in Guerres mondiales et conflits contemporains, n°192, 1998, p. 5-21.

* 56HANSEN-LOVE L. (dir.), La philosophie de A à Z, Paris, Hatier, 2000, p. 284-285

* 57 « Mémoire », in Dictionnaire historique de la langue française, Paris, Dictionnaires Le Robert-Sejer, 2006, p.2189-2190.

* 58PERROT M., « Archive, mémoire, histoire », in Travail de mémoire, 1914-1998, une nécessité dans un siècle de violence, éd. Autrement, collection mémoire n°54, Paris, 1997, p. 36.

* 59COMET G., LEJEUNE A., et MAURY-ROUAN C., Mémoire individuelle, mémoire collective et histoire, Marseille , Solal Editeurs, collection : Résiliences, 2008, p. 18-19.

* 60BOURSIER J-Y., « La mémoire comme trace des possibles », in, Socio-anthropologie [En ligne] http://socio-anthropologie.revues.org/index145.html , (Consulté le 12 novembre 2012, dernière mise à jour le 15 mai 2004).

* 61 Définition de 1978 citée dans LE GOFF J., Histoire et mémoire, Saint-Amand, Gallimard, coll. Folio histoire, 1988, p. 170

* 62PROST A., « Verdun » dans NORA P., Les lieux de mémoire, La Nation, Paris, Gallimard, 1997, p. 118.

* 63VAN YPERSELE L. , « Les mémoires collectives », in VAN YPERSELE L. (Dir.), Questions d'histoire contemporaine - Conflits, mémoires et identité, Paris, Presse universitaire de France, 2006, p. 191-201.

* 64RAXHON P., « L'historien, acteur de mémoire ? », in DEPROOST P-A., VAN YPERSELE L., WATTHÉE-DELMOTTE M., Mémoire et identité, Parcours dans l'imaginaire occidental, Louvain-La-Neuve, Presses universitaires de Louvain, 2008, p.252-253; GARCIA P., « Les politiques de la mémoire. Exercices de mémoire ? Les pratiques commémoratives dans la France contemporaine », in Cahiers français, juillet-août 2001, n°303, p.33 ; POMIAN K., « Sur les rapports de la mémoire et de l'histoire », in Le Débat, 2002/5, n°122, p.32-40 ; JULIEN E., Paris, Berlin. La mémoire de la guerre, 1914-1933, Rennes, 2009, p.10

* 65ROSOUX V-B, « le rôle de la mémoire en politique étrangère : essai de théorisation », in Cahiers Electroniques de l'Imaginaire, N° 1 : 2002-2003 : Héroïsation et questionnement identitaire en Occident : Mise en place des concepts interdisciplinaires {en ligne}, http://www.uclouvain.be/313758.html (dernière mise à jour le 19 mars 2010, page consultée le 12 novembre 2012).

* 66 Nous reprenons ici la conception de l'arrière de Sophie de Schaepdrijver : « In the First World War, civilian life too was mobilized - or mobilized itself for war; the German, French, Austrian and other « home fronts » served the military front (materially and culturally) and constituted « homes » for the front soldiers on leave. Occupied Belgium could not be a « home front » in this manner; but it was a « home front » in a more immediate sense: civilians were facing the enemy directly, and the home - the domestic, the familiar, the routine - became a theatre of confrontation ». S'il n'y a pas d'arrière au sens commun du terme, tout le territoire n'est pas pour autant la zone de front. Il faut donc le comprendre comme étant la partie hors front.

DE SCHAEPDRIJVER S., « A Civilian War Effort: the Comiteì National de Secours et d'Alimentation in Occupied Belgium, 1914-1918», in Remembering Herbert Hoover and the Commission for Relief in Belgium, Bruxelles, Proceedings of the seminar held at the University Foundation on October 4 2006, 2007, p. 30.

* 67 Cité dans MOREAU C., « Du bon usage de la commémoration », in Prof, le magazine des professionnels de l'enseignement, Juillet- août 2013, n°18, p.29

* 68 Notons par exemple, que pour les commémorations du 11 novembre, divers tournois sportifs, des collectes d'argent en faveur des orphelins de guerre, des galas de bienfaisance,... sont organisés.

* 69La Nation Belge, 10 novembre 1919, p.5; La Nation Belge, 9-10 novembre 1920, p.6, ...

* 70TISON S., « Traumatisme de guerre et commémorations. Comment champenois et sarthois sont-ils sortis de la guerre ? (1870-1940) », in Guerres mondiales et conflits contemporains, 2004/4 n° 216, p. 16.

* 71GARCIA P., « Commémoration », in MESURESylvie et SAVIDAN Patrick, Dictionnaire des sciences humaines,  Paris : PUF - Presses Universitaires de France, 2006, p. 159-161.

* 72JULIEN E., Paris, Berlin. La mémoire de la guerre, 1914-1933, Rennes, 2009, p. 113.

* 73 « on entendra ici par commémoration tout rassemblement, organisé dans l'intention d'être publicisé au-delà du cercle de ses participants, et dont un motif, au moins, est l'hommage à une ou plusieurs personnes décédées. »

LATTÉ S., « Commémoration », in Dictionnaire des mouvements sociaux, Presses de Sciences po, Paris, 2009, p. 116.

* 74 Nous considérons que la première cérémonie est celle de 1919. 1918 est une manifestation spontanée, non régulée qui ne résulte pas d'une volonté particulière.

* 75 Sur l'évolution du « devoir de mémoire » et ses différentes acceptations, nous renvoyons vers les différents articles de Sébastien Ledoux. Sébastien Ledoux termine actuellement une thèse sur « L'histoire du « devoir de mémoire » » à Paris 1 (Centre d'histoire sociale du XXe siècle). Il a déjà publié Le « devoir de mémoire » à l'école. Essai d'écriture d'un nouveau roman national, Sarrebruck, Études universitaires européennes, 2011, et de nombreux articles sur le sujet.

* 76 L'anachronisme, ce « péché irrémissible » de l'historien , est un problème fondamental de la critique historiographique, à la fois par ses enjeux épistémologiques (est-il possible de faire de l'histoire sans anachronisme ?) et par la complexité de son analyse. Et bien que l'on tende à rejeter l'usage de l'anachronisme dans la discipline historique, certaines nouvelles expressions peuvent amener à de nouvelles études. Il faut, toutefois, garder à l'esprit que les contemporains des faits n'avaient pas conscience de cette notion. Elle peut être exprimée sous d'autres termes, formes. Comme nous le verrons, pour ce qui concerne le 11 novembre, les contemporains parlent bel et bien d'un devoir.

FEBVRE L., Le problème de l'incroyance au xvie?siècle : la religion de Rabelais, Paris, 1942, p. 15 ; RANCIÈRE J., « Le concept d'anachronisme et la vérité de l'historien », in L'Inactuel, automne 1996, n°6, p. 53 ; DOSSE F., « De l'usage raisonné de l'anachronisme », in Espaces Temps, 2005, n° 87/88, 2005, p.156- 171.

* 77PRIMO Levi, Le devoir de mémoire, entretien avec Anna Bravo et Frederico Cereja, traduit de l'italien par Joël Gayraud, avec une introduction et une postface de Frederico Cereja, Paris, Éd. Mille et une nuits, 1995. (Il s'agit de la transcription d'une interview accordée en 1983).

* 78BIENENSTOCK M., « Le devoir de mémoire, un impératif ? », in Les temps modernes, septembre-octobre 2010, n° 660, p. 99-115.

* 79 Cette polémique est au sujet de son emploi trop présent et de la notion d'oubli.

BENSOUSSAN G., « Les paradoxes d'un devoir de mémoire », in Travail de mémoire, 1914-1998, une nécessité dans un siècle de violence, éd. Autrement, collection mémoire n°54, Paris, 1997, p. 198, CLERO J-P., « Sur l'expression « devoir de mémoire » ou de quelques dangers d'évoquer l'indicible », in L'indicible : dans l'espace franco-germanique au XXe siècle, L'Harmattan, Paris, 2005, p. 214 ; RICOEUR P., Histoire, mémoire, oubli, Paris, Le Seuil, 2000, p. 83, 109 ; LEDOUX S., « Écrire une histoire du devoir de mémoire », in Le Débat, mai-aout 2012, n°170, p. 175-185.

* 80 « Devoir de Mémoire », in Dictionnaire Larousse, Paris, Editions Larousse, 2003, p. 376.

* 81LALIEU O., «  L'invention du « devoir de mémoire » », In Vingtième Siècle. Revue d'histoire N°69, janvier-mars 2001, n°69, p. 84.

* 82LALIEU O., «  L'invention du « devoir de mémoire » », In Vingtième Siècle. Revue d'histoire N°69, janvier-mars 2001, n°69, p.88.

* 83 LALIEU O., «  L'invention du « devoir de mémoire » », In Vingtième Siècle. Revue d'histoire N°69, janvier-mars 2001, n°69, 93.

* 84BARCELLINI S, « Du droit au souvenir au devoir de mémoire », in Cahiers français, juillet-août 2001,n°303, p.24-27

* 85 Comme nous le verrons, le terme « devoir » revient sans cesse.

* 86GENSBURGER S., LAVABRE M-C., « Entre « devoir de mémoire » et « abus de mémoire » : la sociologie de la mémoire comme tierce position », in MüLLER B. (dir.), Histoire, mémoire et épistémologie. A propos de Paul Ricoeur, Lausanne, Payot, 2005, p. 79.

* 87 Exemple : La dernière heure, 2 novembre 1922, p. 1 et 3.

* 88 Exemple : La Libre Belgique, 9 novembre 1923, p. 2

* 89HARDIER T. et JAGIELSKI J-F., Combattre et mourir pendant la Grande Guerre: 1914-1925, Paris, Imago, 2004, p. 285-293.

* 90 Lors de l'entrée en guerre, la Belgique comptait 7 400 000 habitants. Les chiffres officiels du gouvernement belge pour les pertes militaires s'élèvent à 26 338 tués, morts de blessures ou d'accidents, 14 029 morts de maladies ou disparus auxquels il faut ajouter 2 620 soldats tués dans la campagne d'Afrique . Les services militaires anglais et américains comptes 13 716 tués et 24 456 disparus pour le 11 novembre 1918. Aux morts militaires s'ajoutent les morts civiles qui se chiffrent à quelque 62 000 (dont presque 7 000 en guise de représailles allemandes). Au total les pertes s'élèveraient à 104 987 aussi bien militaires que civiles et il y aurait 44 686 blessés militaires.

MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES, Annuaire statistique de la Belgique et du Congo Belge 1915- 1919,Bruxelles, Imprimerie A. Lesigne, p.100.

* 91BACH A., « La mort en 1914-1918 », Revue historique des armées, 259 | 2010, [En ligne], http://rha.revues.org/index6979.html. (mis en ligne le 06 mai 2010, Consulté le 23 novembre 2012).

* 92BAUDRY Patrick, « Deuil », in MESURESylvie et SAVIDAN Patrick, Dictionnaire des sciences humaines,  Paris : PUF - Presses Universitaires de France, 2006, p. 264-266.

* 93HARDIER Thierry et JAGIELSKI Jean-François, « Le corps du disparu durant la Grande Guerre : l'impossible deuil » in Quasimodo, n°9 t.2, printemps 2005, p. 75-95.

* 94LAUFER L., « Quand le lieu de sépulture est un reste du disparu », in Champ psychosomatique, 2002/4 no 28, p. 113-127.

* 95AUDOIN-ROUZEAU S., « Qu'est-ce qu'un deuil de guerre ? », Revue historique des armées, 259 | 2010, [En ligne], http://rha.revues.org/index6973.html. (mis en ligne le 06 mai 2010, Consulté le 23 novembre 2012).

* 96HARDIER Th. Et JAGIELSKI J-F., Combattre et mourir pendant la Grande Guerre: 1914-1925, Paris, Imago, 2004, p. 92.

* 97CRÉPON M., « La mémoire des guerres. A propos de la modernisation des commémorations », in Esprit, 2011/1, p. 111.

* 98LAGRANGE F., « Les combattants de la « mort certaine ». Les sens du sacrifice aÌ l'horizon de la Grande Guerre », in Cultures & Conflits 2006/63, p. 63-81.

* 99 Francis Balace parle de soldats de métier. Il faut donc entendre par cette expression « armée de métier », l'armée composée des hommes ayant pour profession d'être des militaires.

BALACE F., « Un enfantement dans la douleur (1914-1950) », in DEMOULIN B. et KUPPER J-L. (dir.), Histoire de la Wallonie : de la préhistoire au XXIe siècle, Toulouse, Editions Privat, 2004, p. 286.

* 100GILBERT E., L'armée dans la nation : l'entre-deux-guerres en Belgique, Bruxelles : Wellens, 1945, p. 19-45.

* 101LAGRANGE F., « Les combattants de la « mort certaine ». Les sens du sacrifice aÌ l'horizon de la Grande Guerre », in Cultures & Conflits 2006/63, p. 64.

Nous utilisons cette comparaison à la lecture de cet article qui se sert de l'attitude des combattants japonais pour illustrer de la notion de sacrifice durant la guerre. Dans cet article, l'auteur nous apprend que « le combattant japonais rêve de mourir pour la patrie ».

* 102VAN YPERSELE L., « Héros et héroïsation », in VAN YPERSELE L. (Dir.), Questions d'histoire contemporaine - Conflits, mémoires et identité, Paris, Presse universitaire de France, 2006, p. 149, 155.

* 103VAN YPERSELE L., « Héros et héroïsation », in VAN YPERSELE L. (Dir.), Questions d'histoire contemporaine - Conflits, mémoires et identité, Paris, Presse universitaire de France, 2006, p. 157.

* 104CANDAU J., Anthropologie de la mémoire, Paris, Armand Colin, 2005, p. 83, 107.

Nous verrons un peu plus loin que le débat sur la religion au sein de cette commémoration a, également, eu lieu en Belgique.

* 105BOURSIER J-Y. , « Le monument, la commémoration et l'écriture de l'Histoire »,in Socio-anthropologie [En ligne], http://socio-anthropologie.revues.org/index3.html , (mis en ligne le 15 janvier 2003, Consulté le 12 novembre 2012).

* 106FLEURY D. , « Plaques, stèles et monuments commémoratifs : l'État et la « mémoire de pierre » », in Revue historique des armées, 259 | 2010, [En ligne], http://rha.revues.org/index6988.html. , (mis en ligne le 24 janvier 2012, consulté le 12 novembre 2012).

* 107 Lors de la célébration du 11 novembre 1928, la princesse Marie Josée est présente.

Archives de la ville de Liège, Service du Protocole, boîte 37.

* 108 Cette première signification est celle qui nous correspond aujourd'hui. En effet, avec la disparition des acteurs de l'évènement, les monuments aux morts tendent à n'être que des vestiges d'un passé autour desquels une tradition est toujours vivace.

* 109 Cette signification est celle qui correspond à la mentalité de l'entre-deux-guerres.

* 110BIEVEZ E., La mémoire de la GrandeGuerre à travers les monuments aux morts dans les communes de Huy, Tihange et Ben-Ahin, Mémoire de master en histoire, inédit, Louvain-La-Neuve, année académique 2002-2003, p. 108.

* 111CLAISSE S., La mémoire de la guerre 1914-1918 à travers les monuments aux morts dans les communes d'Etalle, Habay, Léglise et Tintigny, Mémoire de licence, inédit, Université de Louvain-La-Neuve, année académique 1998-1999, p. 128-129.

* 112DUBOIS Y., Les monuments commémoratifs de la grande guerre en province de Liège, Mémoire de licence en Histoire de l'art et archéologie, inédit, Liège, année académique 2010-2011, p. 28-31.

* 113CANDEAU J., Anthropologie de la mémoire, Paris, Armand Colin, 2005, p. 124.

* 114ARCHIVES DE LA VILLE DE LIÈGE, Fonds du Protocole, boite n°64, programme des fêtes officielles du dixième anniversaire de l'armistice.

* 115 La place primordiale de la religion catholique s'explique par le fait que cette religion était la religion dominante de la Belgique.

* 116La Province, 11 novembre 1923, p.1.

* 117LATTÉ S., « Commémoration », », in Dictionnaire des mouvements sociaux, Presses de Sciences po, Paris, 2009, p. 121 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1925, p.2 (commémoration locale à Moleembeek).

* 118HÄHNEL-MASNARD C., LIENARD-YETERIAN M., MARINAS C. (dir.), Culture et mémoire, représentations contemporaines de la mémoire dans les espaces mémoriels, les arts du visuel, la littérature et le théâtre, Paris, les éditions de l'école polytechnique, 2008, p. 53.

* 119ERGEN N., .La mémoire de la Grande Guerre à travers les monuments aux morts dans les communes d'Ans, Awans et Saint-Nicolas, Mémoire de master en Histoire, inédit, université catholique de Louvain-la-Neuve, année académique 2000-2001, p. 192-197.

* 120ROEKENS A., « Les identités collectives, l'apport des sciences sociales », in VAN YPERSELE L. (Dir.), Questions d'histoire contemporaine - Conflits, mémoires et identité, Paris, Presse universitaire de France, 2006, p. 82 ; ANDERSON B., Imagined communities : reflections on the origin and spread of nationalism, London, Verso, 1991, p. 86-90.

* 121HUNTINGTON S., Qui sommes-nous ? : Identité nationale et choc des cultures, Paris, O. Jacob, 2004, p. 34 ; GELLNER E., Nations and Nationalism, Ithaca, Cornell University Press, 1983, p. 113-125.

* 122 AEMONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n° 232 : Lettre de plainte d'Anciens Combattants montois au sujet de la kermesse du Waux-Hall, 25 mai 1922.

* 123CALINDERE O., L'identité nationale et l'enseignement de l'histoire: analyse comparée des contributions scolaires à la construction de l'identité nationale en France et Roumanie (1950-2005), Thèse de doctorat en science politique, inédit, Université Montesquieu-Bordeaux IV, année académique 2009-2010, p.87 ; HOBSBAWN E., Nations and nationalism since 1780 : programme, myth, reality, Cambridge, Cambridge University Press, 1992, p. 150-170.

* 124TODOROV T., « La mémoire fragmentée. La vocation de la mémoire », in Cahiers français, juillet-août 2001, n°303, p.4.

* 125LE GRAND-SÉBILLE C., « Anthropologie de la mort périnatale aujourd'hui », in Spirale, 2004/3 no 31, p. 43.

* 126MOULIN P., Notes de cours en Psychosociologie de la Santé, Université Paul Verlaine - Metz & INSERM, année académique 2010-2011, p. 11-16.

* 127 Le rituel permet de traiter ce qui échappe à la maitrise des hommes. On y recourt quand on ne peut exprimer le phénomène par des mots.

* 128BAUDRY P., La place des morts : enjeux et rites, Paris, Armand Colin, 1999, p. 59-66.

* 129Moniteur Belge- Journal Officiel, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur Belge, 1922, p.5240.

* 130LARDELLIER P., Théorie du lien rituel : anthropologie et communication, Paris : Editions L'Harmattan, 2003, p. 17-24, 44, 59-61, 65-70, 75-81.

* 131 « La passion de commémorer », in 14-18: la très grande guerre, Paris, 1994, p. 245-250.

* 132 Cette question du choix de la date fut abordée brièvement par Stéphanie Claisse dans CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p. 525-544 ainsi que dans un article paru dans La Libre Belgique (La Libre Belgique, 30 juillet 2004, p.12 et La Libre Belgique, 10 novembre 2008, p.6). Francis Balace l'aborde également dans son article : BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p.370.

* 133LE NAOUR J-Y., Le Soldat inconnu - La guerre, la mort, la mémoire, Paris, Gallimard, 2008, p. 76-77 ; CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p. 50-51.

* 134 Fête nationale de la Belgique.

* 135 Début de la guerre.

* 136 En 1830, c'est à cette date que fût prononcée l'indépendance de la Belgique avec la fondation du Comité Central. Comme un parallèle est souvent fait avec les combattants de 1830 : ceux-ci se sont battus pour acquérir l'indépendance, ceux de 14 pour la sauvegarder, cette date devait symboliser le courage belge.

WITTE E., GUBIN E., NANDRIN J-P. et DENECKERE G., Nouvelle Histoire de Belgique, volume 1 : 1830-1905, Bruxelles, Editions Complexe, 2005, p. 201.

* 137 Armistice.

* 138 Entrée du Roi à Bruges.

* 139 Entrée du Roi à Bruxelles, cette date devait célébrer la résistance et victoire de l'armée belge ainsi que le choix du Roi-Chevalier.

* 140 Comte Eugène Goblet d'Alviella (10 août 1846-9 septembre 1925): Homme politique libéral, diplômé de l'Université Libre de Bruxelles (ULB), Eugène Goblet d'Alviella est docteur en droit, en philosophie et lettre et en sciences administratives et politiques. Il sera professeur à l'ULB puis recteur entre 1896 et 1898. Directeur de la Revue de Belgique entre 1874 et 1890, il est conseiller provincial du Brabant (1872-1878), député de Bruxelles (1878-1884), sénateur (1892-1894), sénateur provincial du Brabant (1900-1921) et sénateur coopté (1921-1925). Il est aussi ministre sans portefeuille entre 1916 et 1918. Il est nommé ministre d'Etat le 4 août 1914.

(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 158-159 ; R. KREGLINGER, Notice sur la vie et les travaux du Comte Goblet d'Alviella, Rapport de l'Université libre de Bruxelles sur l'année académique 1924-1925, Bruxelles, 1926, p. 34. ; VANLANGENHOVE F., « Eugène Goblet d'Alviella », in Biographie Nationale, tome 41, Bruxelles, Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-arts de Belgique, 1979, p. 359-362. Pour plus d'information : Alain DIERKENS Ed., « Eugène Goblet d'Alviella, historien et franc-maçon », in Problèmes d'Histoire des Religions, vol. 6, éd. ULB, Bruxelles, 1995., 216p.).

* 141Annales parlementaires de Belgique. Sénat., séance du 17 décembre 1918, p. 17

* 142Annales parlementaires de Belgique. Sénat., séance du 20 décembre 1918, p. 20

* 143 Le Comte Goblet d'Alviella s'était entretemps rallié à la proposition du baron de Broqueville.

Documents Parlementaires (Chambre), session 1919-1920, n°60, 5 février 1919.

Ces propose sont tenus par le Comte Goblet d'Alviela lors d'une séance ultérieur.

Annales parlementaires de Belgique. Sénat., séance du 15 juillet 1919, p.478.

* 144ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des ministres, procès-verbal, séance du 10 février 1919, p. 45.

* 145Baron Frédégand Cogels (14 avril 1850- 17 février 1932): Homme politique catholique, Frédégand Cogels est diplômé docteur en droit de l'Université de Louvain. Il est membre du conseil communal d'Anvers, gouverneur de la province d'Anvers entre 1900 et 1907 et sénateur de l'arrondissement de 1892 à 1900 et de 1918 à 1920.

(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 45).

* 146Baron EdouardDescamps (27 août 1847- 19 janvier 1933): homme politique catholique, Edouard Descamps fait ses études de droit et de sciences politiques et administratives à l'Université de Louvain où il obtient ses deux doctorats. Il est professeur à l'Université en 1881, membre du conseil communal de Louvain en 1895, membre du conseil provincial du Brabant entre 1884 et 1892. Entre 1892 et 1932, il est sénateur pour l'arrondissement de Louvain. Il est également ministre d'Etat de l'Etat indépendant du Congo et ministre des Sciences et des Arts entre 1907 et 1910. Après son mandat de ministre, il devient Vice-président du Sénat de 1911 à 1914. Entre 1901 et 1915 il est à plusieurs reprises nominé pour l'obtention du Prix Nobel de la paix, qu'il n'obtiendra jamais. Il est également président de l'Académie Royale de Belgique ainsi que Doctor Honoris Causa des Universités de Paris, d'Oxford et d'Edimbourg.

(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 109-110 ; YAKENTEBOUK R., « Edouard Descamps », in Biographie Nationale, tome 41, Bruxelles, Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-arts de Belgique, 1979, p. 198-246).

* 147Annales parlementaires de Belgique. Sénat., séance du 11 février 1919, p. 51

* 148Annales parlementaires de Belgique. Sénat., séance du 11 février 1919, p. 54.

* 149CLAISSE S., « Quand les Belges célébraient le 4 août », in La Libre Belgique, 10 novembre 2008, p.6

* 150Marquis Pierre Impériali (17 mai 1874-16 janvier 1940):Homme politique catholique, Pierre Imperiali est un propriétaire, membre du conseil communal (1901), échevin (1905) et Bourgmestre (1919) de Soheit-Tinlot. Il sera député de l'arrondissement de Huy-Waremme entre 1912 et 1919 et sénateur de ce même arrondissement entre 1919 et 1925. Imperiali est connu pour avoir inventé la Méthode Imperiali, appliquée dès 1921 aux élections communales, pour promouvoir un collège électoral démocratique représentatif. Il s'agit en fait de la répartition proportionnelle des sièges. Cette réforme d'allocation des moyens du système électoral a toujours subi des critiques, mais existe toujours au niveau communal.

(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 191 ; « Pierre Imperiali », in De Katholieke Unie van België / L'Union Catholique Belge, Brussel, 1934, p. 10, 23.).

* 151Les revendications Belges: Les revendications belges se font à plusieurs niveaux. En premier lieu, nous pouvons parler de la question des réparations : la Belgique estime mériter un important remboursement pour qu'elle puisse payer les dettes qu'elle a contracté auprès des Alliés mais aussi pour obtenir une indemnisation d'occupation. La Belgique sera prioritaire sur une somme de 2,5 milliards après beaucoup de discussions. Première déception belge puisque ses premiers calculs tablaient sur plus de 35 milliards de dommages. En contrepartie, la Belgique obtient un siège permanent à la commission des réparations et participe à l'occupation des territoires rhénans. Au niveau colonial, la Belgique est intéressée par l'Afrique allemande afin d'obtenir une ouverture vers l'Atlantique notamment. Après d'âpres discussions avec les Anglais, la Belgique obtient quand même un mandat sur le Rwanda et le Urundi. Au niveau des revendications envers les Pays-Bas, La Belgique voudrait obtenir la rive gauche voire les deux rives de l'Escaut ainsi que la mise en place d'une réglementation internationale concernant l'Escaut et le Limbourg hollandais. Le traité de neutralité obligée de 1839 sera revu puisque cette neutralité n'a pas empêché la guerre. Ce sera la seule revendication par rapport à la Hollande qui sera écoutée. Dès lors, la Belgique devra se débrouiller seule pour rééquilibrer la concurrence entre Anvers et Rotterdam, c'est pourquoi elle creusera le Canal Albert. Au niveau territorial, il y a aussi la question des cantons de l'Est et celle du Luxembourg. Au final, la Belgique obtient Eupen, St-Vith, Malmédy et Moresnet. Pour ce qui est du Luxembourg, la France fait croire à une volonté de l'annexer pour obtenir un accord militaire avec la Belgique. La Belgique n'obtient donc pas d'accroissement de ce côté-là mais une union économique se créée.

BECKER J-J., Le Traité de Versailles, Paris, Presses Universitaires de France - PUF, coll. « Que sais-je ? », 2002, p. 113 ; CABANES B., « Le vrai échec du traité de Versailles », in L'Histoire, n°343, juin 2009, p. 82-87 ; LAUNEY M., 1919 Versailles, une paix bâclée?, Paris, Editions Complexe, 1999, p. 110-120 ; YAKEMTCHOUK R., La Belgique et la France : Amitiés et rivalités, Paris, L'Harmattan, 2010, p. 59-76.

* 152Annales parlementaires de Belgique, Chambre des représentants, séance du 9 juillet 1919, p. 1229.

* 153Eugène Hanssens (4 juillet 1865- 2 juin 1922) : Homme politique libéral, Eugène Hanssens fait ses études de droit à l'Université Libre de Bruxelles où il obtient son doctorat en 1886. En 1904, il devient professeur à l'université. Entre 1914 et 1919, il est député de l'arrondissement de Bruxelles.

(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 169 ; DE PAGE, H., « Eugène Hanssens », in Biographie Nationale, tome 30, Bruxelles, Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux Arts, 1958-1959, p. 447-451.)

* 154Jules Destrée (21 août 1863- 3 janvier 1936): Jules Destrée est membre du parti ouvrier belge. En 1883, il obtient un doctorat en droit à l'Université Libre de Bruxelles. Homme de lettres, il siège au conseil communal et échevin à Marcinelle entre 1903 et 1911. Il est le fondateur et le secrétaire général de l'Assemblée Wallonne. Il est député de l'arrondissement de Charleroi entre 1894 et 1936. De 1919 à 1921, il est ministre des Sciences et des Arts. On retient de lui sa fameuse Lettre au Roi, rédigée en 1912, l'un des textes fondateurs de la prise de conscience de l'identité wallonne. Durant la Grande Guerre, chargé de mission par le gouvernement, il contribue au ralliement de l'Italie au camp des alliés. A Petrograd, il établit un contact avec les forces socialistes antibolchéviques, puis, du Japon, parvient à Pékin. Membre de la Ligue d'Action wallonne, où il défend ses options fédéralistes, partisan de la formation d'Etats-Unis d'Europe, il tente d'apporter une solution au problème des nationalités par le Compromis des Belges - étape vers le fédéralisme - qu'il signe avec le socialiste flamand Huysmans (1929).

(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 117-119. ; DELFORGE P., « Jules Destrée », in Encyclopédie du Mouvement Wallon, Charleroi, Institut Jules Destrée, 2000, tome 1, p. 483-490).

* 155 La personnalité de Destreìe est complexe et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'est pas possible de parler de continuité dans sa démarche, notamment en ce qui concerne l'existence d'une nationalité belge. En effet, quelques années plus tôt, Destrée affirmait, dans sa Lette au Roi (p.6), « Laissez-moi vous dire la vérité, la grande et horrifiante vérité : il n'y a pas de Belges ». La solution qu'il propose à l'époque est celle du séparatisme. Pendant la première guerre mondiale, Destrée prend part à diverses missions gouvernementales. Après guerre, il devient ministre après son adhésion au Comité de politique nationale. Nous pouvons donc voir que la pensée de Destrée a évolué au cours de la guerre. Le patriotisme soulevé par l'outrage allemand ainsi que le rattachement du Frontbeweging à l'idée de séparation administrative doivent y être pour quelque chose. Il considère désormais qu'une forme d'âme collective belge existe, nourrie des affres de la guerre, cependant, cela ne l'empêche pas de rester fédéraliste.

(LANNEAU C., « l y a 100 ans... la Lettre au Roi, de Jules Destreìe », in Culture, le magazine culturel en ligne de l'Universiteì de LieÌge {en ligne : http://culture.ulg.ac.be/jcms/prod_945876/il-y-a-100-ans-la-lettre-au-roi-de-jules-destree?part=4 ), (mise en ligne en mai 2012, page consultée le 4 juillet 2013) ; DESTATTE P., Jules Destrée, l'antisémitisme et la Belgique. Lettre ouverte à tous ceux qui colportent des mythes éculés sur les Wallons et leur histoire, Charleroi, Institut Jules Destrée, 1995, 30p. ; DESTRÉE J., « Lettre au roi sur la séparation de la Wallonie et de la Flandre », in Revue de Belgique, 15 août-1e septembre, 24p.).

* 156Annales parlementaires de Belgique, Chambre, séance du 9 juillet 1919, p. 1230-1234.

* 157Annales parlementaires de Belgique, Chambre, séance du 10 juillet 1919, p. 1247.

* 158Félix Struye (14 octobre 1871-15 décembre 1942) : Struye fut élu conseiller communal de Ypres (1911-21), sénateur de l'arrondissement de Furnes-Dixmude-Ostende (1912-21) et sénateur provincial de la province de Flandre-Occidentale (1921-25).

(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 309).

* 159Annales parlementaires de Belgique. Sénat., séance du 15 juillet 1919, p. 477-478.

* 160 Notons que quelques jours avant le 31 juillet, le 14 juillet 1919, une loi prévoit l'érection d'un monument national. Nous y reviendrons plus tard.

* 161Moniteur Belge, Texte de loi du 31 juillet 1919, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur belge, p. 3618.

* 162Moniteur Belge, Texte de loi du 24-25 juillet 1922, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur belge, p. 5240.

* 163ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des ministres, procès-verbal, séance du 27 mars 1922, p. 123.

* 164VAN YPERSELE L., Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve, Quorum, 1995, p. 308.

VELAERS J., Albert 1e Koning in tijden van oorlog en crisis 1909-1934, Tielt, Lannoo, 2009, p.589-600.

* 165DE GROOTE H, Le Roi Albert. Glanures dédiées aux soldats des premiers et quatrièmes Chasseurs à pied, Liège, 1934, p. 7.

* 166VAN YPERSELE L., Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve, Quorum, 1995, p. 139-141.

* 167VAN YPERSELE L., Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve, Quorum, 1995, p.93.

* 168VAN YPERSELE L., Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve, Quorum, 1995, p. 148.

* 169William Van Remoortel (3 octobre 1888- 7 mars 1965): Docteur en droit de l'Université Libre de Bruxelles. Entre 1921 et 1949, il est membre du conseil communal bruxellois. Ancien combattant, il est député bruxellois de 1919 à 1925 et sénateur pour l'arrondissement de 1937 à 1961. En 1957, il est membre du conseil interparlementaire du Benelux. Membre de la Fédération Nationale des Combattants, il est exclu du parti socialiste. Il lance alors le Parti des Combattants. Il sera le seul réélu en 1921 et ne le sera pas aux élections suivantes. Il entame alors une carrière chez les socialistes.

(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 361.; Carbonnelle C., « William Van Remoortel », in Biographie Belge d'Outre-Mer, tome 8, Bruxelles, Académie Royale des Sciences d'Outre-Mer, 1998, p.359-361 ; COLIGNON A., Les anciens combattants en Belgique francophone 1918-1940, Liège, Michel Grommen, 1984, p. 220).

* 170Annales parlementaires de Belgique, Chambre des représentants, séance du 13 juillet 1922, p. 1740.

* 171Annales parlementaires de Belgique, Chambre des représentants, séance du 13 juillet 1922, p. 1740.

* 172François Fischer (7 janvier 1875- 25 novembre 1949): Homme politique socialiste, François Fischer est journaliste. En 1907, il devient membre du conseil communal de Schaerbeek et échevin de 1912 à 1947. Il est député de l'arrondissement de Bruxelles entre 1919 et 1949, questeur de 1925 à 1944, Vice-président du Sénat entre 1944 et 1945. En 1945, il est nommé ministre d'Etat.

(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 146.)

* 173Hippolyte Vandemeulebroucke (11 mai 1884-30 novembre 1936) : Assureur, Il rallie le Cercle gymnastique socialiste Vooruit et devient en 1900 membre et en 1902 secrétaire de la Jeune Garde socialiste. En 1926, Hippolyte Vandemeulebroucke rentre au conseil communal de Sint-Gillis-bij-Dendermonde. Il en devient le bourgmestre l'année suivante. En 1922, il est élu comme membre du secrétariat permanent du conseil général du Parti ouvrier belge. En 1926, il fonde le Socialistisch Arbeidersverweer et devient président de la Fédération nationale des Mutualités socialistes.

(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 335).

* 174Annales parlementaires de Belgique, Chambre des représentants, séance du 13 juillet 1922, p. 1746.

* 175Annales parlementaires de Belgique, Chambre des représentants, séance du 13 juillet 1922, p. 1746.

* 176Jules Lekeu (15 juin 1862- 12 mars 1933): Membre du parti ouvrier belge, Jules Lekeu est journaliste, conseiller communal de Schaerbeek de 1895 à 1907, sénateur provincial du Hainaut entre 1911 et 1933. Il est aussi administrateur de la Société intercommunale des eaux dès 1899 (dès 1913 administrateur-délégué et ensuite président). Il est membre du conseil général du parti ouvrier belge entre 1902 et 1924. Au niveau journalistique, il était rédacteur du Peuple (1895). Il est fondateur de L'Avenir de Schaerbeek, feuille socialiste locale.

(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 220.).

* 177Annales parlementaires de Belgique. Sénat., séance du 20 juillet 1922, p. 1008.

* 178DUCOULOMBIER R., Les socialistes dans l'Europe en guerre. Réseaux, parcours, expériences, 1914- 1918, Paris, L'Harmatan, 2011, p.102-109 ; DREYFUS M., L'Europe des socialistes, Bruxelles, Editions Complexe, 1991, p.57-70.

* 179Le pacte de Locarno: À l'issue d'une conférence internationale qui réunissait les représentants de la France (Briand), de l'Allemagne (Stresemann), de la Belgique (Vandervelde), de la Grande-Bretagne, de la Tchécoslovaquie et de la Pologne, une série d'accords étaient signés à Locarno en Suisse, les 15 et 16 octobre 1925. Le plus important de ces traités établissait le maintien du statu quo en ce qui concernait les frontières franco-allemande et belgo-allemande sous la garantie de l'Angleterre et de l'Italie. L'article 2 prévoyait que si l'armée allemande réoccupait la zone démilitarisée, les signataires pourraient avoir recours aux armes contre elle. Des conventions d'arbitrage entre l'Allemagne et les autres nations étaient annexées au traité principal, de même qu'un accord entre la France et la Pologne d'une part, la Tchécoslovaquie d'autre part. De façon verbale, on s'entendit à Locarno sur l'évacuation de Cologne et sur l'entrée de l'Allemagne à la Société des Nations. Locarno symbolisa l'abandon par l'Allemagne de l'esprit de Rapallo et le retour de celle-ci dans le concert des nations ainsi que la croyance en l'avenir de la paix par la pratique de la sécurité collective.

PAXTON R (Dir.), L'Europe au XXe siècle, Paris, Éditions Tallandier, 2011, p. 190 ; PREVOT D., Le XXe siècle : le siècle des illusions, Paris, Éditions ellipses, 2001, p.203.

* 180SRIVASTAVA J., International Realitions, Meerut, Goel Publishing House, 2005, p.110-112.

* 181Annales parlementaires de Belgique. Sénat., document n° 115, daté du 15 juillet 1919, p. 1

* 182Annales parlementaires de Belgique. Sénat., document n° 115, daté du 15 juillet 1919, p.2.

* 183Annales parlementaires de Belgique. Sénat., document n° 170, daté du 18 juillet 1922, p. 1.

* 184Le Journal de Liège, 6 novembre 1925, p.1.

* 185 Ce point sera expliqué dans la section 2.4.3 Le choix de l'Inconnu.

* 186 En effet, Toussaint et Jour des Morts remontent à l'antique fête celte dédiée à Samain. Cette fête marquait la fin de l'année et l'entrée dans la période hivernal où les hommes connaissaient une pause consacrée à la pensée de ceux qui n'étaient plus.

BERNARD F., Fêtes chrétiennes: du jour des Morts à la fête de la Réformation, Paris, L'Harmatan, 2007, p. 5-6.

* 187CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p. 50-51.

* 188La Province, 3 novembre 1924, p.6.

* 189La Dernière Heure, 4 novembre 1927, p.3.

* 190ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Fêtes et cérémonies: Participation des élèves à des manifestations, 1919-1925, AVB IP II 1836.

* 191CHEVALIER J. ET GHEERBRANT A., Dictionnaire des symboles : mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres, Paris, Robert Laffont, 1990, p. 191-195.

* 192DALISSON R., « La célébration du 11 novembre, l'enjeu de la mémoire combattante : héritages et pratiques, 1919-1939 », in Guerre mondiales et conflits contemporains, n° 192, 1999/1, p. 18.

* 193 Le Conseil Communal bruxellois précise que le pèlerinage a pour but de « déposer des couronnes sur les tombes des victimes du Devoir, des fusillés et des militaires morts pour la Patrie ».

ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Section fonds administratif: Manifestation patriotique du 21 juillet 1919 et les Pèlerinages de la Toussaint dans les anciennes communes de Laeken, Nerder-over-Heembeek et Haren, 1919-1934, AVB IP II 2675.

* 194 Ces dates reflètent la temporalité des documents que nous avons pu trouver.

ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Section fonds administratif: Manifestation patriotique du 21 juillet 1919 et les Pèlerinages de la Toussaint dans les anciennes communes de Laeken, Nerder-over-Heembeek et Haren, 1919-1934, AVB IP II 2675.

La Nation Belge, 1e novembre 1919, p.1.

Le Soir, 1e novembre 1919, p.1

* 195La Dernière Heure, 2 novembre 1928, p.1-2. ; Le Drapeau rouge, 1e novembre 1928, p.1. ; La Libre Belgique, 2 novembre 1919, p.2. ; La Libre Belgique, 2-3 novembre 1926, p.2. ; La Libre Belgique, 3 novembre 1934, p.1. ; La Nation Belge, 2-3 novembre 1920, p.1. ; La Nation Belge, 2 novembre 1927, p.1-3. ; Le Journal de Liège, 2 novembre 1926, p.2. ; Le Journal de Liège, 3 novembre 1935, p.2. ; Le Soir, 2 novembre 1922, p. 2. ;

* 196La Dernière Heure, 3 novembre 1919, p.1-2. ; La Dernière Heure, 2 novembre 1939, p.2. ; La Libre Belgique, 3 novembre 1921, p.2. ; La Libre Belgique, 3 novembre 1931, p.2. ; La Libre Belgique, 3 novembre 1935, p.2. ; La Nation Belge, 1e novembre 1921, p.1. ; Le Journal de Liège, 1-2 novembre 1925, p.2. ; Le Journal de Liège, 3 novembre 1930, p.1. ; Le Soir, 2-3 novembre 1928, p.1.

* 197De Schelde, 1e novembre 1921, p.1. ; De Schelde, 2 novembre 1922, p.1. ; La Dernière Heure, 2 novembre 1919, p.1. ; La Dernière Heure, 2 novembre 1935, p.3. ; La Libre Belgique, 3 novembre 1922, p.1. ; La Nation Belge, 2 novembre 1922, p.1. ; La Nation Belge, 2 novembre 1929, p.3. ; Le Journal de Liège, 1e novembre 1924, p.2. ; Le Journal de Liège, 3 novembre 1939, p.2. ; Le Soir, 1e novembre 1930, p.2. 

* 198ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Pèlerinage au cimetière de Laeken, 1919-1920, AVB Cultes 1337.

ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Cérémonies de la Toussaint, 1924-1925, AVB IP II 1651.

* 199ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Section fonds administratif: Manifestation patriotique du 21 juillet 1919 et les Pèlerinages de la Toussaint dans les anciennes communes de Laeken, Nerder-over-Heembeek et Haren, 1919-1934, AVB IP II 2675.

* 200ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Pèlerinages de la Toussaint, 1935-1939, AVB IP II 2676.

* 201La Dernière Heure, 2 novembre 1922, p.1. ; La Dernière Heure, 2 novembre 1931, p.1-3. ; La Libre Belgique, 3 novembre 1923, p.2. ; La Libre Belgique, 3 novembre 1925, p. 2. ; La Nation Belge, 3 novembre 1923, p.1. ; La Nation Belge, 2 novembre 1924, p.1. ; Le Journal de Liège, 1-2 novembre 1923, p.2. ; Le Soir, 1e novembre 1939, p.2. ;

* 202 Parmi ces cimetières, deux sont plus particulièrement représentés dans la presse. Tout d'abord, le cimetière d'Evere qui est le premier cimetière de Bruxelles. Les manifestations officielles ont d'ailleurs principalement lieu dans ce cimetière. L'autre est celui de Laeken. Le pèlerinage de Laeken s'inscrit dans le cadre de l'amitié franco-belge qui est née de la Grande Guerre et qui mène à la signature de l'accord militaire franco-belge. A partir de juillet 1927, ce cimetière prend une toute nouvelle importance en lien avec l'inauguration du entre le 15 et le 17 juillet 1927, du monument au Poilu Inconnu Français. Dès lors, des pèlerinages y sont organisés (14 juillet, Toussaint et 11 novembre) par l'attaché militaire, des groupes français et belges d'anciens combattants ainsi que le Souvenir Français ou encre la Fédération des Sociétés Wallonnes de l'Arrondissement de Bruxelles. A partir de cette année 1927, le compte-rendu de ces pèlerinages est inséré dans ceux des commémorations du 11 novembre, sous le titre « Au Poilu Inconnu ». En fonction des années, les Anciens Combattants et Associations patriotiques qui le souhaitent se rendent avant ou après la cérémonie au Soldat Inconnu afin d'incliner leurs drapeaux respectifs, de s'y recueillir en silence et d'y jouer les hymnes nationaux.

BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p.381-382 ; ERGEN N., La mémoire de la Grande Guerre à travers les monuments aux morts dans les communes d'Ans, Awans et Saint-Nicolas, Mémoire de master en Histoire, inédit, université catholique de Louvain-la-Neuve, année académique 2000-2001, p. 197-198.

* 203La Dernière Heure, 2 novembre 1923, p.6. ; Le journal de Liège, 1e novembre 1922, p.1. (Annonce de l'inauguration pour l'année suivante).

* 204ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Section fonds administratif: Manifestation patriotique du 21 juillet 1919 et les Pèlerinages de la Toussaint dans les anciennes communes de Laeken, Nerder-over-Heembeek et Haren, 1919-1934, AVB IP II 2675. Programme 1925.

* 205 Les pelouses d'honneur sont réservées à l'inhumation des anciens combattants belges et alliés, ainsi qu'aux prisonniers politiques, résistants, déportés et réfractaires dont les mérites sont officiellement reconnus et qui remplissent l'une des conditions ci-après : avoir été domicilié dans la commune au moment de la mobilisation ou de l'incarcération ou être domicilié sur le territoire de la commune au moment du décès. Les bénéficiaires sont tenus d'adopter le modèle de pierre tombale en vigueur pour cette partie du cimetière. La plaque de marbre est commandée et payée par l'association des anciens combattants?En cas d'incinération, les restes mortels pourront être acceptés en cellule de columbarium, aux mêmes conditions qu'en pelouse d'honneur.

VAN BOL J-M., Les funérailles et les sépultures: aspects civils et administratifs, Bruxelles, Editions Larcier, 2003, p.142; PHILIPPART C., Entre faits de vie et faits de guerre, Namur, Editions namuroises, 2010, p.157.

* 206ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Section fonds administratif: Manifestation patriotique du 21 juillet 1919 et les Pèlerinages de la Toussaint dans les anciennes communes de Laeken, Nerder-over-Heembeek et Haren, 1919-1934, AVB IP II 2675. Programme 1930.

* 207ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Section fonds administratif: Manifestation patriotique du 21 juillet 1919 et les Pèlerinages de la Toussaint dans les anciennes communes de Laeken, Nerder-over-Heembeek et Haren, 1919-1934, AVB IP II 2675. Programme 1932.

* 208 N'ayant pu trouver de cartes de l'époque en suffisamment bon état pour une utilisation, nous utilisons une carte actuelle. Lorsque les noms de rues changent entre les deux époques, nous l'indiquerons en note de bas de page.

* 209ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Section fonds administratif: Manifestation patriotique du 21 juillet 1919 et les Pèlerinages de la Toussaint dans les anciennes communes de Laeken, Nerder-over-Heembeek et Haren, 1919-1934, AVB IP II 2675.

* 210Le Journal de Liège, 1-2 novembre 1922, p.2.

* 211Les Frères Collard: en 1916, Louis et Anthony Collard, Tintignolais de moins de 20 ans, nourrissent l'espoir de se rendre sur le front de l'Yser pour y être guides d'aviateurs. Arrivés à Liège, ils sont recrutés par le réseau de la Dame Blanche. Ils commencent alors leurs missions d'espionnage sous les noms Godefroid 1 et Godefroid 2. Le 8 mars 1918, ils sont capturés par l'ennemi. Après quatre mois de détention, le 28 juin 1918, les frères Collard et cinq autres prisonniers passent devant le Kriegsgericht (Conseil de Guerre) à Liège. Considérés par l'occupant comme les plus grands espions capturés depuis le début de la guerre, les frères Collard ne se font aucune illusion sur leur sort. Le 2 juillet, l'auditeur militaire annonce leur condamnation à mort. Leur recours en grâce est rejeté. Le 18 juillet 1918, Louis et Anthony Collard sont fusillés à La Chartreuse. Face au peloton, ils chantent le Magnificat, hymne d'allégresse et de triomphe de la liturgie catholique. Plusieurs ouvrages leur sont consacrés entre 1920 et 1923.

VAN YPERSELE L., « La Patrie en guerre », in DEKONINCK R., WATTHEE-DELMOTTE M., L'idole dans l'imaginaire occidental, Paris, L'Harmatan, 2005, p.245 ; VAN YPERSELE L., DEBRUYNE E. et CLAISSE S., De la guerre de l'ombre aux ombres de la guerre : l'espionnage en Belgique durant la guerre 1914-1918, Bruxelles, Editions Labor, 2004, p. 236.

* 212Le Journal de Liège, 3 novembre 1923, p.2.

* 213La Province, 4 novembre 1934, p.2.

* 214La Province, 4 novembre 1934, p.2.

* 215JAGLIESKI J-F., Le Soldat Inconnu, Invention et postérité d'un symbole, Paris, Imago, 2005, p.88 ; CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p. 50-51.

* 216La Dernière Heure, 2 novembre 1928, p.1-2. ; Le Soir, 2-3 novembre 1928, p.1. 

* 217BIEVEZ E., La mémoire de la GrandeGuerre à travers les monuments aux morts dans les communes de Huy, Tihange et Ben-Ahin, Mémoire de master en histoire, inédit, Louvain-La-Neuve, année académique 2002-2003, p. 83.

* 218 Remarquons que ces compte-rendus se trouvent dans la presse francophone. Nous n'avons rien trouvé de similaire dans la presse néerlandophone.

* 219Le Soir, 12 novembre 1924, p.2.

* 220BRASSEUR M., La représentation des fêtes à travers la presse francophone bruxelloise de l'entre-deux-guerres (1919-1939), Mémoire de Master en Histoire, inédit, Université Catholique de Louvain, année académique 2004-2005, p. 122-126.

* 221VAN YPERSELE L., DEBRUYNE E. et CLAISSE S., De la guerre de l'ombre aux ombres de la guerre : l'espionnage en Belgique durant la guerre 1914-1918, Bruxelles, Editions Labor, 2004, p. 107.

* 222VAN YPERSELE L., DEBRUYNE E. et CLAISSE S., De la guerre de l'ombre aux ombres de la guerre : l'espionnage en Belgique durant la guerre 1914-1918, Bruxelles, Editions Labor, 2004, p. 151.

* 223BECHET C., « La révision pacifiste des manuels scolaires. Les enjeux de la mémoire de la guerre 14-18 dans l'enseignement belge de l'Entre-deux-guerres », in Cahier d'Histoire du temps présent, n°20, décembre 2008, p. 56-57.

* 224VAN YPERSELE L., DEBRUYNE E. et CLAISSE S., De la guerre de l'ombre aux ombres de la guerre : l'espionnage en Belgique durant la guerre 1914-1918, Bruxelles, Editions Labor, 2004, p. 167.

* 225La Libre Belgique, 12 novembre 1919, p.1.

* 226BRASSEUR M., La représentation des fêtes à travers la presse francophone bruxelloise de l'entre-deux-guerres (1919-1939), Mémoire de Master en Histoire, inédit, Université Catholique de Louvain, année académique 2004-2005, p. 130-131.

* 227La Nation Belge, 9 novembre 1920, p.3 

* 228Le Journal des Combattants, 13 novembre 1921, p. 1.

* 229La Libre Belgique, 6 novembre 1920, p.1; La Nation Belge, 8 novembre 1920, p.2

* 230 Inauguration d'un monument aux Héros de la commune de Marche (La Dernière Heure, 1e novembre 1921, p.2) ; inauguration de plaques commémoratives au Tir communal de Gand (La Dernière Heure, 12 novembre 1921, p.3 ) ; Monument à la mémoire des soldats de la commune de Woluwe-St-Lambert (La Dernière Heure, 12 novembre 1921, p.6) ; Monument à la mémoire des militaires et civils morts pour la Partie à Harlebeke (La Libre Belgique, 9 novembre 1921, p.2 ) ; funérailles du maréchal des logis Clovis Desmedt à Estaimbourg et du soldat Nestor Vanderisme à Mignault (La Libre Belgique, 9 novembre 1921, p.2 ), maison du Combattant à Liège (La Nation Belge, 5 novembre 1920, p.1) ; inauguration du mémorial au Collège communal de Tirlemont, d'un monument à Alluin, des monuments de Somme-Leuze et Han-sur-Lesse (La Nation Belge, 8 novembre 1920, p.2).

* 231De Schelde, 11 novembre 1920, p.1 ; De Schelde, 10 novembre 1921, p.1 ; De Schelde, 11 novembre 1921, p.1 ; Le Drapeau Rouge, 5 novembre 1921, p.4.

* 232Le Drapeau Rouge, 5 novembre 1921, p.4.

* 233La Meuse, 13 novembre 1920, p.2.

* 234La Dernière Heure, 12 novembre 1920, p.3 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1920, p.1.

* 235La Nation Belge, 11 novembre 1921, p. 1.

* 236Le Soir, 12 novembre 1919, p.1.

* 237La Meuse, 11 novembre 1921, p.2.

* 238Le Peuple, 11 novembre 1919, p.1 ; La Wallonie, 4 novembre 1921, p.4.

* 239Le Drapeau Rouge, 9 novembre 1921, p.3.

* 240La Meuse, 12 novembre 1920, p. 2 ; La Nation Belge, 12 novembre 1920, p.1 -2 ; La Nation Belge, 5 novembre 1921, p. 2 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1920, p.3 ; La Dernière Heure, 5 novembre 1921, p.6 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1920, p.2 ; La Libre Belgique, 5 novembre 1921, p.1 ; Le Journal des Combattants, 12 novembre 1920, p.1 ; Le Journal des Combattants, 6 novembre 1921, p. 1.

* 241La Meuse, 6 novembre 1920, p.1.

* 242La Nation Belge, 9 novembre 1920, p.3.

* 243 La question du Soldat Inconnu belge est traitée dans le point 2.4 1922 et le choix du Soldat Inconnu.

* 244La Dernière Heure, 12 novembre 1932, p.1.

* 245La Libre Belgique, 13 novembre 1923, p.1-2 ; La Libre Belgique, 12 et 13 novembre 1924, p.2 et 2-3 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1925, p.1-2 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1926, p.2 ;  La Libre Belgique, 12 novembre 1927, p.2 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1928, p .2 ; La Libre Belgique, 13 novembre 1928, p.2 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1931, p.1-2 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1932, p.1-2 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1933, p.1-3 ; La Libre Belgique, 13 novembre 1933, p.3 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1934, p.1-2 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1935, p.1-4 ; ; La Libre Belgique, 12 novembre 1937, p.1-2 ; ; La Libre Belgique, 13 novembre 1938, p.1-2 ; ; La Libre Belgique, 12 novembre 1939, p.1-4 ; ; La Libre Belgique, 13 novembre 1939, p.2 ;La Dernière Heure, 12 novembre 1923, p.1-3 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1925, p.1-3 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1927, p.1 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1928, p.1. ; La Dernière Heure, 12 novembre 1929, p.1 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1931, p.1-3 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1932, p.1-3 ; Le Soir, 13 novembre 1928, p. 1 ; La Wallonie, 13 novembre 1928, p.2  ; Le Soir, 12 novembre 1930, p.3, La Dernière heure, 12 novembre 1930, p.1-3 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1933, p. 1-7 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1934, p. 1-3 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1935, p. 1-3 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1936, p. 1-3 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1937, p. 1-3 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1938, p. 1-3 : La Dernière Heure, 12 novembre 1939, p. 1-3 ; La Nation Belge, 12 novembre 1923, p.1-3 , La Nation Belge, 12 novembre 1924, p.1-3 ; La Nation Belge, 12 novembre 1925, p.1-3 ; La Nation Belge, 12 novembre 1926, p.1-3 ; La Nation Belge, 12 novembre 1927, p.1-5 ; La Nation Belge, 12 novembre 1928, p.3 ; La Nation Belge, 13 novembre 1928, p.3 ; La Nation Belge, 12 novembre 1929, p.1-3 ; La Nation Belge, 12 novembre 1930, p.4 ; La Nation Belge, 12 novembre 1931, p.3-4 ; La Nation Belge, 12 novembre 1933, p.1-3 ; La Nation Belge, 12 novembre 1934, p.1-4 ; La Nation Belge, 13 novembre 1934, p.5 ; La Nation Belge, 12 novembre 1935, p.1-5 ; La Nation Belge, 12 novembre 1936, P.1-9 ; La Nation Belge, 12 novembre 1937, p.1-5 ; La Nation Belge, 12 novembre 1938, p.1-6 ; La Nation Belge, 12 novembre 1939, p.2-4 ; La Nation Belge, 13 novembre 1939, p.4 ; Le Journal des Combattants, 16 novembre 1924, p.2-3 ; Le Journal des Combattants, 22 novembre 1925, p.2-3 ; Le Journal des Combattants, 21 novembre 1926, p.1-3 ; Le Journal des Combattants, 28 novembre 1926, p.1 ; Le Journal des Combattants, 12 novembre 1928, p.1; Le Journal des Combattants, 13 novembre 1932, p.1 ; Le Pays Réel, 13 novembre 1936, p.1 ; Le Pays Réel, 12 novembre 1938, p.1 ; Le Pays Réel, 13 novembre 1938, p.1-5 ; Le Pays Réel, 12 novembre 1939, p.1-4.

* 246 Tradition qui débute en novembre 1929. Voir le point 2.8 consacré au Relais Sacré.

* 247 C'est lors des cérémonies de 1925 qu'une première garde d'honneur est organisée. Elle est alors qualifiée « d'exceptionnelle ». Mais dès l'année suivante, elle est réitérée car les Soldats et les Sous-officiers voulaient eux aussi avoir l'honneur de pratiquer ce geste. (La Dernière Heure, 12 novembre 1925, p.1-3 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1926, p.1).

* 248 Cf. Annexe n°2: plan de la Colonne du Congrès avec l'emplacement des divers protagonistes.

* 249Adolphe Max (30 décembre 1869-6 novembre 1939 : issu de la bourgeoisie intellectuelle dirigeante, Adolphe max possède pourtant une ouverture d'esprit qui lui vient probablement de la fréquentation de milieux très divers. Avocat, journaliste et homme politique, Adolphe Max est une figure emblématique du Bruxelles du début du vingtième siècle. En tant qu'homme politique, il commence ses activités dès l'université où il fonde la jeune garde libérale. De 1896 à 1910, il est membre du conseil provincial. Le 18 janvier 1898, il devient également auditeur du Conseil supérieur du Congo, en 1903, il est conseiller et en 1919, il en est le vice-président. 1903 est aussi l'année où il rentre au conseil communal de Bruxelles. En 1908, il est échevin du contentieux et de la bienfaisance publique ; en 1909, il devait devenir l'échevin de l'instruction publique mais le Bourgmestre meurt et Léopold II confie à Adolphe Max cette tâche. Jusqu'à la guerre, son activité principale est de redresser les finances de la ville. Pour ce faire, il n'hésite pas à mettre toute autre activité entre parenthèses. C'est son activité et son attitude durant l'occupation allemande qui vaut à Adolphe Max sa popularité. En effet, le 20 août, il se place avec quelques notables bruxellois comme otage volontaire de l'occupant. Il organise divers secours, apporte son aide calme et raisonnée à qui en a besoin, se montre ferme lorsque l'occupant trahi leur convention. Suite à son ordre de suspendre le payement du solde de contribution de guerre, il est mis aux arrêts le 26 septembre 1914. Il passe le reste de la guerre en prison. Cette arrestation arbitraire ne fait qu'accroitre sa popularité, d'autant plus, que du fond de sa cellule, il fait tout ce qu'il peut pour entretenir le moral des Belges. Après-guerre, il s'évertue de nouveau à rétablir les finances de la ville et il continue à aider ses compatriotes. En 1918, contre sa volonté, il devient ministre d'Etat. A sa mort, ce n'est pas que Bruxelles qui est en deuil mais le pays entier. Les grands journaux consacrent leurs unes à cet homme et lors de la cérémonie commémorative de l'armistice, la population lui rend un vibrant hommage.

BERNARD C., « Max Adolphe » in Biographie Nationale de Belgique, tome 30, Bruxelles, Bruylant, 1958, p. 551-568.

* 250ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Fêtes et cérémonies: Participation des élèves à des manifestations, 1919-1925, AVB IP 2721 : Manifestations patriotiques, de 1922 à 1948 : Lettres adressées au gouvernement demandant la confirmation de la participation.

* 251STANDAERT O., La mémoire d'une « Ville martyre » : manifestations et évolution de la mémoire de la Grande Guerre à Andenne 1918-1940, Bruxelles, Archives générales du Royaume, 2005, p. 71.

* 252 Peu de papiers de ce comité organisateur nous sont parvenus. Nous présentons donc ici un aperçu général des personnalités engagées.

ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Fêtes et cérémonies: Participation des élèves à des manifestations, 1919-1925, AVB IP 2721 : Manifestations patriotiques, de 1922 à 1948 : composition du comité organisateur des cérémonies de 1923, 1924, 1933.

* 253ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Fêtes et cérémonies: Participation des élèves à des manifestations, 1919-1925, AVB IP 2721 : Manifestations patriotiques, de 1922 à 1948 : projet d'instauration d'un pèlerinage annuel à la tombe du Soldat Inconnu.

* 254La Libre Belgique, 13 novembre 1923, p.1.

* 255La Nation Belge, 12 novembre 1925, p.1-3.

* 256Le Peuple, 11 novembre 1928, p.1 cité dans BRASSEUR M., La représentation des fêtes à travers la presse francophone bruxelloise de l'entre-deux-guerres (1919-1939), Mémoire de Master en Histoire, inédit, Université Catholique de Louvain, année académique 2004-2005, p. 133.

* 257Le Journal des combattants, 7 novembre 1926, p.1. 

* 258Le Journal des combattants, 8 novembre 1925, p.1.

* 259 « C'est encore une fête nationale. Celle de la déception, de la défaite imméritée... Qu'on se soit trompé dans les premiers temps, qu'on ait vu dans le 11 novembre la fête de la délivrance : soit. Mais est-il un seul des délivrés qui n'eût accepté dix jours de plus d'oppression pour que la victoire soit complète ? Nous avons demandé naguère que la fête commémorative de novembre fût fixée à l'anniversaire de la rentrée du Roi à Bruxelles. On ne nous a pas écoutés. Nous continuons à célébrer comme des aveugles le premier jour de la grande duperie ».

L'Action nationale, 9 novembre 1924, p.1. 

* 260Le Drapeau Rouge, 3 novembre 1923, p.1.

* 261Le Drapeau Rouge, 9 novembre 1929, p.1.

* 262La Wallonie, 13 novembre 1930, p.2.

* 263La Nation Belge, 11 novembre 1923, p.1.

* 264L'indépendance belge, 1e novembre 1925, p.1-2 ; Le Soir, 3 novembre 1924, p.2 ; La Nation Belge, 12 novembre 1926, p.1 ; La Libre Belgique, 13 novembre 1929, p.1-2.

* 265La Dernière Heure, 12 novembre 1923, p.5 ; Le Soir, 11 novembre 1927, p.4.

* 266ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Fêtes et cérémonies: Participation des élèves à des manifestations, 1919-1925, AVB IP 2721 : Manifestations patriotiques, de 1922 à 1948 : communiqué d'Adolphe Max demandant à la population de rendre un vibrant hommage envers ceux qui se sont sacrifiés pour l'honneur et le salut de la Patrie ;  ARCHIVES DU PALAIS ROYAL, Archives du Département du Grand Maréchal (époque Albert I), n° 218 : programme du cortège du 11 novembre 1923, dédié aux mutilés et invalides de la Grande Guerre ; La Dernière Heure, 9 novembre 1923, p.3 ; La Libre Belgique, 13 novembre 1923, p.1-2 ; La Nation Belge, 9 novembre 1923, p.3 ; Le Journal des combattants, 11 novembre 1923, p.3.

* 267ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Fêtes et cérémonies: Participation des élèves à des manifestations, 1919-1925, AVB IP 2721 : Manifestations patriotiques, de 1922 à 1948 : communiqué de presse à l'occasion du 11 novembre 1924.

* 268PIRENNE H., Histoire de Belgique, Livre V, t. V, 1974 (nouvelle éd.), p. 294-301 ; CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p.127-147.

* 269 Sur 120 000 déportés, près de 3 000 meurent en Allemagne. (PEETERS G., La Belgique. Une terre, des hommes, une histoire, Bruxelles, 1980, p. 243. Ces déportations touchent plus souvent les populations wallonnes puisque l'Allemagne veut, en forçant les tensions communautaires, détruire le pays. (DORCHY H., Histoire des Belges. Des origines à 1991, Bruxelles, 1991, p. 171.)

* 270Le soir, 12 novembre 1926, p.1 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1926, p.1.

* 271BITSCH M-T, La Belgique entre la France et l'Allemagne, 1905-1914, Paris, Publications de la Sorbonne, 1994, p. 252.

* 272VAN ROKEGHEM S, VERCHEVAL-VERVOORT J, AUBENAS J, Des femmes dans l'histoire de Belgique depuis 1830, Bruxelles, Luc Pire, 2006, p. 192-193.

* 273BRONNE C., Reine de coeur, Reine des arts, Elisabeth de Belgique, Bruxelles, Rossel, 1976, p. 22.

* 274VAN YPERSELE L., Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve, Quorum, 1995, p. 308.

* 275VAN YPERSELE L., Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve, Quorum, 1995, p. 38.

* 276VAN YPERSELE L., Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve, Quorum, 1995, p. 310.

* 277VAN YPERSELE L., Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve, Quorum, 1995, p. 139-141.

* 278VAN YPERSELE L., Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve, Quorum, 1995, p.93.

* 279VAN YPERSELE L., Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve, Quorum, 1995, p. 148.

* 280VAN YPERSELE L., Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve, Quorum, 1995, p. 48.

* 281 Nous pouvons remarquer que dans ce contexte, la figure de l'espion n'est plus liée à l'infamie puisque l'activité d'espionnage est mise au service de la Patrie.

CLAISSE S. et LEMOINE TH., Comment (se) sortir de la Grande Guerre ? : Regards sur quelques pays « vainqueurs » : la Belgique, la France et la Grande-Bretagne, Paris, Editions L'Harmattan, 2005, p.10.

* 282VAN YPERSELE L, DEBRUYNE E et CLAISSE S, De la guerre de l'ombre aux ombres de la guerre : l'espionnage en Belgique durant la guerre 1914-1918, Bruxelles, Editions Labor, 2004, p.57-58.

* 283VAN YPERSELE L., DEBRUYNE E. et CLAISSE S., De la guerre de l'ombre aux ombres de la guerre : l'espionnage en Belgique durant la guerre 1914-1918, Bruxelles, Editions Labor, 2004, p.59.

* 284DEBRUYNE E., « Sortir de l'ombre- Des combattants clandestins en quête de reconnaissance », in TELLIER P-A. &NEFORS P., Quand les canons se taisent actes du colloque international organisé par les Archives de l'Etat et le Musée royal de l'Armée et d'Histoire militaire, Bruxelles, 3-6 novembre 2008, Bruxelles,Archives générales du Royaume, vol.18, 2010, p. 449-481.

* 285 Cf. Annexe n°1.

* 286CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p.168.

* 287HARDIER T. et JAGIELSKI J-F., « Le corps des disparus durant la Grande Guerre : un impossible deuil », in Quasimodo, n° 9 (« Corps en guerre. Imaginaires, idéologies, destructions. Tome 2 »), printemps 2006, p. 86.

* 288AUDOIN-ROUZEAU S., « Corps perdus, corps retrouvés. Trois exemples de deuils de guerre », in Annales, Histoire, Sciences Sociales, 2000, vol.55, n°1, p.48-49.

* 289AUDOIN-ROUZEAU S., « Qu'est-ce qu'un deuil de guerre ? », in Revue historique des armées, 2010, n°259, p.9.

* 290La Nation Belge, 4 novembre 1924, p.2 ; La Libre Belgique, 3 novembre 1925, p.3 ; La Wallonie, 5 novembre 1924, p.2.

* 291La Dernière Heure, 13 novembre 1929, p.3.

* 292La Dernière Heure, 12 novembre 1932, p.1-3.

* 293 « Puisque ces hommages au Soldat Inconnu sont devenus une tradition, ne pourrait-on rassembler tous ces gestes qui se répètent et ces offrandes dispersées ... »

La Libre Belgique, 4 novembre 1925, p.2. 

* 294Le Journal des Combattants, 13 novembre 1927, p.1.

* 295BUSSIÈRES L., Evolution des rites funéraires et du rapport à la mort dans la perspective des sciences humaines et sociales, Thèse de doctorat en sciences humaines, Inédit, Ecole des études supérieures, Université Laurentienne en Ontario, année académique 2009-2010, p. 18-21.

* 296SEGALEN M., Rites et rituels contemporains, Paris, Nathan, 1998, p. 20.

* 297 La presse elle-même est consciente de ce rôle de « porteur du souvenir » qui lui est donné mais aussi elle est consciente de cette symbolique du 11 novembre comme le montre cette citation de La Dernière Heure: « En neuf ans, la fête de la délivrance est devenue celle du souvenir » ou encore celle de La Nation Belge : « Le 11 novembre est le jour des Morts de la guerre, celui des vivants aussi. Que la minute de recueillement devant la tombe fameuse soit celle où tous les Belges s'unissent en une commune vénération, dans un même culte du souvenir ».

La Dernière Heure, 12 novembre 1927, p.1 ; La Nation Belge, 11 novembre 1931, p.1. 

* 298La Libre Belgique, 15 novembre 1923, p.1.

* 299La Libre Belgique, 8 novembre 1927, p.1.

* 300La Nation Belge, 11 novembre 1923, p.1.

* 301Le Journal des combattants, 7 novembre 1926, p.1.

* 302Le Peuple, 12 novembre 1928, p.2 cité dans BRASSEUR M., La représentation des fêtes à travers la presse francophone bruxelloise de l'entre-deux-guerres (1919-1939), Mémoire de Master en Histoire, inédit, Université Catholique de Louvain, année académique 2004-2005, p. 135.

* 303La Libre Belgique, 11 novembre 1939, p.1.

* 304BRASSEUR M., La représentation des fêtes à travers la presse francophone bruxelloise de l'entre-deux-guerres (1919-1939), Mémoire de Master en Histoire, inédit, Université Catholique de Louvain, année académique 2004-2005, p.140.

* 305Conférence du désarmement: est un effort par les États membres de la Société des Nations, en collaboration avec les États-Unis et l'Union soviétique, pour la réalisation de l'idéologie du désarmement. Elle eut lieu à Genève, publiquement entre 1932 et 1934, puis plus discrètement jusqu'à mai 1937. Au moment de l'ouverture de cette conférence mondiale, l'atmosphère est sombre puisque ls troupes japonaises occupent la Mandchourie. Avec l'arrivée et le départ d'Hitler en 1933, les travaux de la conférence sont minés, les puissances ne s'entendent pas sur la question du désarmement. Que ce soit pour la presse ou pour l'historiographie, cette conférence est perçue comme la dernière chance de la paix : ou elle mènera au désarmement, ou elle mènera à la guerre. Au cours des années suivantes, l'Allemagne fut pressée plusieurs fois, notamment par les Britanniques, de réintégrer la Conférence du Désarmement. Les Français, de leur côté, débutèrent une politique de réarmement, tout en continuant à participer à la Conférence.

BOUCHARD C., «  La SDN comme outil de réconciliation », in MARTENS S. et DE WAELE M. (éds.), Vivre ensemble, vivres avec les autres : conflits et résolution de conflits à travers les âges, Villeneuve d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2012, p.121-133 ; VAÏSSE M., « La Société des Nations et le désarmement », in ANGENENDT A. (éd.), The League of Nations in Retrospect, Berlin/New York, De Gruyter, 1983, p.245-265.

* 306 Accords de Munich et Anschluss notamment.

* 307L'Initiative de Léopold 3 et Wilhelmine: Le 7 novembre 1939, le Roi des Belges et la Reine des Pays-Bas renouvellent l'offre qu'ils avaient lancé en août : servir d'intermédiaires pour faciliter un accord éventuel. La France et l'Angleterre, dans leur réponse du 12 novembre, admettent le principe de garanties effectives de la liberté de toutes les nations. Hitler considère dès le 13 novembre que l'initiative des souverains a échoué.

DUMOULIN M., VAN DE WIJNGAERT M. et DUJARDIN V., Léopold III, Bruxelles, Editions Complexe, 2001, p. 99 et 174 ; VANWELKENHUYZEN J., L'agonie de la paix : 31 août-3 septembre 1939, Bruxelles, Editions Duculot, 1989, p.106-109.

* 308La Libre Belgique, 11 novembre 1934, p.2.

* 309 Lorsque le mot victoire apparait, ce n'est que dans des articles tristes, désabusés:

« De la victoire de 1919, il ne reste rien ; qu'une douloureuse leçon d'héroïsme » (Le Pays Réel, 11 novembre 1937, p.1) ; « Mais nous, les survivants de la guerre, avons-nous fait notre devoir depuis 19 ans que la tourmente a cessé ? Eux, ils sont morts pour une grande cause. Ils ont tout sacrifié pour que la paix, la paix bienfaisante puise vaincre à jamais la guerre. Ils avaient dans leurs yeux en rendant le dernier soupir, l'image d'un monde meilleur d'un monde régénéré par eux. Hélas ! 19 ans après leur victoire, que reste-t-il de leur leçon et de leur sacrifice ? La guerre sévit en Europe et en Asie, plus âpre et plus meurtrière que jamais et elle nous menace. Elle n'a jamais été aussi menaçante ! {...} Prêchons la croisade bienfaitrice des survivants de la guerre en faveur de la paix et que de Belgique, terre généreuse et où les hommes sont épris d'idées humanitaires, porte cette croisade pour le monde». (Le Journal des combattants, 28 novembre 1937, p.1).

Nous pourrions citer pléthore d'exemple mais ceux-ci nous semblent suffisamment significatifs.

* 310La Nation Belge, 11 novembre 1934, p.1.

* 311La Nation Belge, 12 novembre 1936, p.1.

* 312La Nation Belge, 12 novembre 1938, p.6.

* 313Le Journal des combattants, 10 novembre 1935, p.1.

* 314Le Journal des combattants, 8 novembre 1936, p.1. 

* 315La Wallonie, 9 novembre 1935, p.7. 

* 316La Voix du Peuple, 11 novembre 1937, p.1.

* 317La Libre Belgique, 11 novembre 1938, p.2.

* 318La Dernière Heure, 12 novembre 1935, p. 3 ; La Libre Belgique, 11 novembre 1935, p.1 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1935, p.1-4 ; La Nation Belge, 12 novembre 1935, p.2 ; Le Journal des combattants, 13 novembre 1935, p.1. 

* 319DUMOULIN M., VAN DE WIJNGAERT M. et DUJARDIN V., Léopold III, Bruxelles, Editions Complexe, 2001, p.173 ; SCHWARZENBACH A., « Rêves royaux : Réactions à la mort de la Reine Astrid de Belgique, 1905-1935 », in Cahiers d'histoire du temps présent - n° 5 - 1999, p. 10.

* 320La Nation Belge, 11 novembre 1936, p.1. 

* 321 La Défense Wallonne, 13 novembre 1936, p.3 ; La Défense Wallonne, 12 novembre 1939, p.1 ; L'Action Wallonne, 15 novembre 1938, p.2 ; L'Action Wallonne, 15 novembre 1939, p.1.

* 322La Dernière Heure, 9 novembre 1936, p. 1 ; La Libre Belgique, 9 novembre 1936, p.1 ; La Nation Belge, 10 novembre 1936, p.1-2 ; La Voix du Peuple, 9 novembre 1936, p.3. 

* 323La Nation Belge, 12 novembre 1936, P.1-9 ; Le Pays Réel, 13 novembre 1936, p.1 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1936, p.1 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1936, p.2.

* 324La Nation Belge, 6 novembre 1919, p.1 

* 325Moniteur Belge- Journal Officiel, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur Belge, 31 juillet 1919, p. 3618.

* 326Moniteur Belge- Journal Officiel, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur Belge, 1e août 1919, p. 3667-3668.

* 327Les célébrations du 4 août: Dans tout le pays, « l'anniversaire du jour fatal sera célébré par les carillons de nos hôtels de ville et de nos beffrois, par les sonneries de cloches de toutes les églises, les sifflements des locomotives et les sirènes des établissements industriels ». A cette occasion, il n'y a ni cortèges ni discours, juste ces sonneries qui enjoignent la population belge à célébrer le jour om les Allemands ont fait basculer la Belgique dans cet affreux drame.

La Gazette de Huy, 3 août 1919, p.1, cité dans BIEVEZ E., La mémoire de la GrandeGuerre à travers les monuments aux morts dans les communes de Huy, Tihange et Ben-Ahin, Mémoire de licence en histoire, inédit, Louvain-La-Neuve, 2003, p.89.

* 328 Nous pouvons notamment citer les fêtes de la Victoire à Bouillon le 24 août 1919. Stéphanie Claisse nous apprend aussi que c'est en août-septembre 1919 qu'on lieu les premières commémorations libres des combats et des atrocités.

CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p. 83, 86.

* 329De Schelde, 7 novembre 1919, p.1 ; La Nation Belge, 6 novembre 1919, p.1. 

* 330La Libre Belgique, 12 novembre 1919, p.1 ; Le Soir, 12 novembre 1919, p.1 ; VAN YPERSELE L. , TIXHON A., « Ceìleìbrations de novembre 1918 dans le royaume de Belgique », in VingtieÌme SieÌcle. Revue d'histoire. N°67, juillet-septembre 2000. p. 65-69.

* 331La Nation Belge, 1er novembre 1919, p.1. 

* 332 Notamment le monument de la place des Combattants à Saint-Ghislain, celui de la place verte à Baudour (La Province, 15 novembre 1919, p.3). Cette affirmation est confirmée par Stéphanie Claisse qui explique que la plupart des monuments aux morts sont inaugurés entre 1919 et 1924.

CLAISSE S., « Visages de la patrie belge à travers les monuments aux morts de 14-18 », in CLAISSE S. et LEMOINE TH., Comment (se) sortir de la Grande Guerre ? : Regards sur quelques pays « vainqueurs » : la Belgique, la France et la Grande-Bretagne, Paris, Editions L'Harmattan, 2005, p.

* 333DUBOIS Y., Les monuments commémoratifs de la grande guerre en province de Liège, Mémoire de licence en Histoire de l'art et archéologie, inédit, Liège, année académique 2010-2011, p. 48.

* 334VAN YPERSELE L. et TIXHON A., « Du sang et des pierres. Les monuments de la guerre 1914-1918 en Wallonie », in Les Cahiers d'Histoire du temps Preìsent, volume 7, p. 109.

* 335CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p. 79 ; Le Journal de Liège, 12 novembre 1919, p.4 (Les Postiers honorent leurs morts), La Province, 13 novembre 1920, p.5 (les cheminots montois honorent leurs morts).

* 336DUMOULIN M, GERARD E., VAN DEN WIJNGAERT M. et DUJARDIN V., Nouvelle Histoire de Belgique, volume 2 : 1905-1950, Bruxelles, Editions Complexes, 2006, p.32

* 337 Tout au long de l'entre-deux-guerres, le Moniteur Belge publie la liste des personnes recevant telle ou telle médaille.

* 338 Hyon, Schaerbeek, Quaregnon, Neuville ... La Dernière heure, 10 novembre 1919, p.2 ; La Libre Belgique, 11 novembre 1919, p.2 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1919, p.1 

* 339La Dernière heure, 10 novembre 1919, p.2 

* 340 Laurence van Ypersele et Axel Tixhon nous apprennent que le gouvernement invite toutes les communes belges à planter un « arbre de la victoire » le 22 novembre 1919, date du premier anniversaire de la rentrée du Roi dans sa capitale. Sans toutefois porter le même nom ou avoir lieu à la même date, nous ne pouvons pas ne pas mentionner la similitude de l'idée.

VAN YPERSELE L. et TIXHON A., « Du sang et des pierres. Les monuments de la guerre 1914-1918 en Wallonie », in Les Cahiers d'Histoire du temps Preìsent, volume 7, p. 95.

* 341La Dernière heure, 10 novembre 1919, p.2 ; La Libre Belgique, 11 novembre 1919, p.2 ; La Nation Belge, 1er novembre 1919, p.1 ; Le Soir, 1e novembre 1919, p.1.

* 342La Nation Belge, 9 novembre 1919, p.1 

* 343BECKER A., « Du 14 juillet 1919 au 11 novembre 1920 mort, ouÌ est ta victoire ? » in VingtieÌme SieÌcle. Revue d'histoire, N°49, janvier-mars 1996, p. 39.

* 344INGLIS K., « Entombing unknown soldiers: from London and Paris to Baghdad », in History and Memory, 5/2, automne-hiver 1993, p.23.

* 345MOSSE G. L., De la Grande Guerre au totalitarisme. La brutalisation des sociétés européennes, Paris, Hachette, 1999, p.109-110.

* 346FONCK G., Le Soldat Inconnu, tome 1 : Les Démarches, Reims, Autoédition, 2004, p.26-31.

* 347JAGIELSKi J-F., Le Soldat Inconnu : invention et postérité d'un symbole, Paris, Imago, 2005, p.54

* 348FRYSZMAN A., La victoire triste ? : Espeìrances, deìceptions et commeìmorations de la victoire dans le deìpartement du Puy-de-Do^me en sortie de guerre (1918-1924), Thèse de doctorat, inédit, Ecole des hautes études en sciences sociales, Paris, année académique 2006-2009, p. 213-234.

* 349GÉNÉRAL WEYGAND, Le 11 novembre, Paris, Flamarion, 1932, p.5-15.

* 350PROST A., « Verdun », in NORA P. (dir.), Les lieux de mémoire, tome 2, vol. 3. La Nation, Paris, Gallimard, 1997, p.134.

* 351LE NAOUR J-Y., Le Soldat inconnu, La Guerre, la mort, la mémoire, Paris, Décourtes Gallimard, 2008, p. 42-46.

* 352SOUDAGNE J-P., L'histoire incroyable du Soldat Inconnu, Rennes, Editions Ouest-France, 2008, p.132-133.

* 353JAGIELSKi J-F., Le Soldat Inconnu : invention et postérité d'un symbole, Paris, Imago, 2005, p.125-130.

* 354 Sur les Soldats Inconnus, voir notamment: BECKER A., « Le culte des morts, entre mémoire et oubli », in AUDOIN-ROUZEAU S. et BECKER JJ. (dir.), Encyclopédie de la Grande Guerre 1914-1918. Histoire et culture, Paris, Bayard, 2004, p.1108-1109. Et TEMMERMANS F., « Les Soldats Inconnus », in Cinquième Tiroir aux Souvenirs, Bruxelles, FNI, 1971, p.192-202.

* 355LE NAOUR J-Y., « Le soldat inconnu : une histoire polémique », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p.308.

* 356CAPDEVILLA L. et VOLDMAN D., Nos Morts. Les sociétés occidentales face aux tués de la guerre, Paris, Payot, 2002, p. 231.

* 357CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p. 173-173.

* 358VAN YPERSELE L. &RAXHON Ph., « 1789 : contre les républicains français, une identité belge a posteriori ? », Colloque L'émergence de l'identité Belge avant 1830 ?, Archives Générales du Royaume, Bruxelles, 29 septembre 2005.

* 359 Pour le monument dédié à Charles Simonet à Mons : La Province, 12 novembre 1919, p.1

* 360Le XXe siècle, 12 novembre 1920, p.1. En 1922, le lendemain de l'inhumation du Soldat Inconnu, Le XXe siècle publie la liste des souscripteurs. Stéphanie Claisse a démontré que cette liste ne permet pas une réelle analyse, les informations étant trop floues. Ce sont 1461 souscripteurs qui ont permis au journal de récolter 51 494,29 francs.

CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p.153-154.

* 361Moniteur Belge- Journal Officiel, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur Belge, 1e août 1919, p. 3667-3668.

* 362Moniteur Belge- Journal Officiel, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur Belge, 1e août 1919, p. 3667-3668. (article 7).

* 363Valentin Brifaut (14 juillet 1875-15 novembre 1963): Docteur en droit et licencié en sciences politiques et sociales de l'Université de Louvain, il est député de Dinant-Philippeville entre 1912 et 1925. Il est sénateur suppléant en 1933. Entre 1908 et 1946, il est membre du conseil communal d'Elsene. Il fut l'animateur principal de la Ligue antimaçonnique.

(« Valentin Brifaut (1887-1963) » In ODIS - Database Intermediary Structures Flanders [en ligne : http://www.odis.be/pls/odis/opacuvw.toon_uvw_2?CHK=ps_2186 ] (dernière mise à jour le 3 juillet 2012, page consultée le 4 juillet 2013)).

* 364Annales parlementaires de Belgique. Chambre, Séance du 26 octobre 1922, p. 1870.

* 365Annales parlementaires de Belgique, Chambre des représentants, séance du 13 juillet 1922, p. 1744-1746.

* 366 Le choix de l'emplacement du monument répond d'abord aÌ un souci de visibilité (il doit interpeller un maximum de passants), et d'adéquation entre le lieu et l'oeuvre (il doit être magnifieì par un environnement valorisant permettant le recul nécessaire).

* 367Le Soir, 13 novembre 1920, p. 1.

* 368Le Patriote illustré, 9 février 1919, p.1. Cité dans CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p.132-133.

* 369CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p.132.

Ce problème est également présenté dans l'article : POURCHER Y., « La fouille des champs d'honneur », Terrain [En ligne : http://terrain.revues.org/3057 ; DOI : 10.4000/terrain.3057], (mis en ligne le 15 juin 2007, page consultée le 4 juillet 2013).

* 370 La Libre Belgique, 10 novembre 1922, p.1.

* 371La Meuse, 8 novembre 1922, p.1

* 372Louis Piérard (7 février 1886-3 novembre 1951) : Journaliste et homme de lettres, il est député de l'arrondissement de Mons du 16 novembre 1919 au 3 novembre 1951. Il est également membre du conseil communal de Bougnies en 1932 avant d'en devenir le bourgmestre l'année suivante.

(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 271).

* 373Annales parlementaires de Belgique. Chambre, Séance du 26 octobre 1922, p. 1869.

* 374Le Soir, 13 novembre 1920, p. 1., L'Indépendance Belge, 13 novembre 1920, p.2, La Nation Belge, 13 novembre 1920, p.1.

* 375Alphonse Carpentier (20 février 1869-9 avril 1934) : Journaliste, Alphonse Carpentier devient échevin de Zaventem en 1910 et le reste jusqu'en 1920. Entre 1913 et 1921, il est conseiller provincial du Brabant ainsi que Sénateur de l'arrondissement de Liège. En 1925, il est Sénateur de l'arrondissement de Bruxelles.

(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 37).

* 376Annales parlementaires de Belgique. Sénat., séance du 23 novembre 1920, p.8.

* 377Documents Parlementaires (Sénat), session 1920-1921, n°6, 23 novembre 1920.

* 378Annales parlementaires de Belgique. Chambre. Séance du 2 décembre 1920, p. 73. Et Documents Parlementaires (Sénat), session 1920-1921, n° 7, 2 décembre 1920.

* 379 Il s'agit de la position défendue par Henry Carton de Wiart, Premier ministre et ministre de l'Intérieur. Le conseil des ministres le soutient à l'unanimité.

ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des ministres, procès-verbal, séance du 6 décembre 1920, p.431.

* 380Le Soir, 15 novembre 1920, p. 1.

* 381Documents Parlementaires (Sénat), session 1920-1921, n°26, 29 décembre 1920.

* 382Annales parlementaires de Belgique. Sénat. Séance du 9 février 1921, p.160.

* 383 Il suggère que le monument voit le jour au square, alors en construction, devant le Palais de la Nation.

Documents Parlementaires (Sénat), session 1920-1921, n° 34 (non daté).

* 384BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p. 367.

* 385Documents Parlementaires (Sénat), session 1920-1921, n° 34 (non daté).

* 386Henry Carton de Wiart (31 janvier 1869- 6 mai 1951) : Docteur en droit de l'Université libre de Bruxelles, il entre au conseil communal de Saint-Gilles en 1895 et y reste jusqu'en 1911. A 27 ans (1896), Henry Carton de Wiart devient membre de la Chambre des représentants. Il en sera le secrétaire entre 1902 et 1911. Il devient ministre de la Justice (17 juin 1911), ministre d'Etat (21 novembre 1918), Premier Ministre (8 novembre 1920 - 4 décembre 1921), du Travail, de la Prévoyance sociale et de l'Hygiène (décembre 1932- janvier 1934). Cette grande carrière politique s'explique notamment par ses dons d'orateur étincelant. Il contribue aussi à diverses publications juridiques ou au Journal de Bruxelles au sujet de l'implantation belge au Congo. Son oeuvre législative la plus importante est la loi du 15 mai 1912 sur la protection des enfants. Il participe notamment à de nombreuses conférences pour mieux faire connaitre la Belgique, à l'étranger. Outre ses activités politiques et juridiques, Henry Carton de Wiart publie de nombreux ouvrages d'histoire, des romans historiques, des récits de voyages, des études de caractère social ou juridique. Après la seconde guerre, il joue un grand rôle dans le déroulement de la Question Royale.

(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p.38-39

SCHMITZ Y., « Henry Carton de Wiart », in Biographie Nationale de Belgique, tome 44, Bruxelles, Bruylant, 1985, p. 164-178).

* 387BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p. 367.

* 388 Celui de l'inhumation d'un Soldat Inconnu et celui d'un monument national aux morts.

* 389Vicomte Berryer (4 mai 1868- 14 juin 1936): Docteur en droit de l'Université de Liège, Paul Berryer entre au conseil communal de Liège en 1903 et devient sénateur de l'arrondissement de Liège de 1908 à 1936. En novembre 1918, il est nommé Ministre d'Etat, de 1910 à 1918, il est ministre de l'Intérieur. Entre 1921 et 1924, il est ministre de l'Intérieur et de l'Hygiène.

VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 14.

* 390ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des ministres, procès-verbal, séance du 22 septembre 1922, p. 319-320.

* 391Annales parlementaires de Belgique. Chambre, Séance du 26 octobre 1922, p. 1869-1870. ; Annales parlementaires de Belgique. Sénat. Séance du 7 novembre 1922, p. 1067.

* 392Moniteur Belge- Journal Officiel, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur Belge, 10 novembre 1922, p. 7574.

* 393ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Fêtes et cérémonies: Participation des élèves à des manifestations, 1919-1925, AVB IP II 1836. Lettre de la commission aux directeurs des écoles, datée du 17 octobre 1922.

* 394 Cette question des réparations, cruciale dans les années d'après-guerre, décevra beaucoup les Belges.

DE SCHAEPDRIJVER S., La Belgique et la Première Guerre mondiale, Bruxelles, Peter Lang, 2004, p.294-295.

DEPOORTERE R., La question des réparations allemandes dans la politique étrangère de la Belgique après la première guerre mondiale 1919-1925, Bruxelles, 1997.

* 395 C'est d'ailleurs à partir de ce moment là que les victimes de la guerre et leurs ayants droit bénéficieront d'une indemnité de vie chère.

Moniteur Belge- Journal Officiel, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur Belge, 5 juin 1920, p.5402.

* 396La Meuse, 12-13 novembre 1922, p.4.

* 397Verbond der Vlaamse Oudstrijders : Mouvement créé sur le front de l'Yser en 1916. Il est en relation directe avec le Front Beweging (mouvement frontiste). Dès 1917, il demandait au souverain de s'engager à imposer l'égalité linguistique dans l'administration, l'armée et l'enseignement supérieur. En 1920, il est une des premières organisations flamandes à se prononcer en faveur de l'amnistie.

Encyclopedie van de Vlaamse Beweging, Tielt, Lannoo, 1973, volume 2, p. 1739-1741.

* 398ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des ministres, procès-verbal, séance du 22 septembre 1922, p. 320.

* 399L'affaire du fusil brisé: Il s'agit en fait de trois manifestations louviéroises, les 7 septembre, 2 octobre, 16 octobre 1921. a manifestation socialiste du 7 septembre qui prolonge, aÌ La LouvieÌre, la « semaine syndicale » commenceìe le 4 aÌ Morlanwelz. A cette occasion, l'annonce de la venue du syndicaliste allemand Johan Sassenbach provoque la coleÌre de quelques centaines d'anciens combattants de 1914-1918. C'est à cette occassion que plusieurs drapeaux tricolores sont déchirés par des contre-manifestants de gauche. Une contre-manifestation expiatoire du 2 octobre est organiseìe par la Ligue du Drapeau dans la capitale du Centre, pour reìparer l'outrage infligeì aÌ l'embleÌme du pays. Le « Fusil briseì » proprement dit a lieu le 16 octobre, et reìunit un nombre consideìrable de manifestants du P.O.B. et de la J.G.S. dans la citeì de la louve, et qui voit la remise aux Jeunes Gardes d'un eìtendard pacifiste et antimilitariste (sur fond rouge, un soldat belge, un « Jass » en uniforme brise son fusil. Sur la partie droite de l'eìtendard, scintille le soleil levant de la paix et de l'espoir). Le ministre Anseele participera aussi aÌ la manifestation. Sa preìsence « causera » la chute du gouvernement de Carton de Wiart le 19 octobre 1921.

HUWÉ M., « Le Fusil brisé, épisode pittoresque, en trois actes, de la vie sociale et politique, à La Louvière », in, Hainaut-Tourisme, n°221, novembre 1983, p.203-204. ; DEMOULIN R., « Militarisme et antimilitarisme en Belgique après la première guerre mondiale- L'affaire du fusil brisé », in Actes du 103e Congrès National des Sociétés Savantes, Nancy-Metz, 1979, t.1, p.305-322 ; FRANÇOIS A., La mentalité de l'ancien combattant de la Grande Guerre, en Belgique francophone, 1918-1940., Mémoire de licence en Histoire, inédit, Université Libre de Bruxelles, année académique 1997-1998, p.51-54.

* 400ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des ministres, procès-verbal, séance du 30 octobre 1922, p. 413.

* 401 Francis Balace aborde ce conseil de cabinet en précisant qu'aucun procès-verbal n'existe et que les fuites dans la presse proviennent sans doutes des ministres catholiques eux-mêmes.

BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p. 374.

* 402 La lettre pastorale est reproduite dans Le Soir, 31 octobre 1922, p. 2

* 403La Nation Belge, 12-13 novembre 1922, p.2; La Libre Belgique, 12 novembre 1922, p.2; CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p.144-145 et 162-163.

* 404 Comme nous l'avons montré dans la partie consacrée au concept de soldat inconnu, de nombreuses études ont été réalisées sur le sujet. Le lecteur y trouvera donc une description plus détaillée de ce choix.

* 405 Les neuf secteurs sont: l'Alsace, l'Artois, la Belgique, la Lorraine, le Chemin des Dames, la Champagne, la Somme, Verdun et la Marne.

* 406LE NAOUR J-Y., Le Soldat inconnu, La Guerre, la mort, la mémoire, Paris, Découvertes Gallimard, 2008, p. 38-39.

* 407JAGIELSKi J-F., Le Soldat Inconnu : invention et postérité d'un symbole, Paris, Imago, 2005, p.91-95.

* 408BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p.373 ; L'Indépendance Belge, 14 novembre 1922, p.5

* 409Le Soir, 11 novembre 1922, p.2., L'indépendance Belge, 11 novembre 1922, p.5 ; La Dernière Heure, 11 novembre 1922, p.1

* 410Albert Devèze (6 juin 1881- 28 novembre 1859): issu d'une famille de militaires, Albert Devèze se destine aux lettres jusqu'à la mort de sa mère, puis embrasse le droit et est proclamé docteur en 1902. Il est un franc-maçon actif notamment lorsque le parlement veut voter une loi interdisant aux soldats de faire partie d'une loge. Dès 1905, il rejoint le parti libéral, il est plutôt de tendance progressiste puisqu'il donne son appui à des thèmes tels que le suffrage universel ou la question sociale. Il passe très vite les étapes de la hiérarchie politique (conseiller, bourgmestre, député,...). Il sera Ministre de la Défense Nationale à deux reprises : de novembre 1920 à août 1923 et de décembre 1932 à mai 1936. Ses opinions francophiles, pro-wallonnes et militaristes lui coûtent son poste au lendemain des élections de mai 1936.

LANNEAU C., « Devèze Albert », in Nouvelle Biographie Nationale, tome 9, Bruxelles, Emile Bruylant, 2007 p. 148-153.

* 411Raymond Haesebroeck (5 octobre 1892- 25 août 1951): Raymond (ou Reilnold ou Renaud, selon les documents de son dossier) Haesebroeck (aussi orthographié Haezebroeck ou Haesebroock) a toujours vécu dans la région de Bruges. En 1912, il est milicien au premier escadron du troisième lancier. Le 23 octobre 1917, en tentant de sauver un camarade, il est touché par des éclats d'obus et devient totalement aveugle. Son dossier militaire nous apprend également que ce soldat fut sur le front dès les premiers jours de la guerre et qu'il y resta pendant 39 mois. Le 15 mai 1918, le décret royal n°5060 lui accorde la croix de chevalier de l'ordre de Léopold deux avec palme ainsi que la croix de guerre avec palme. Le 16 juin 1920, il reçoit la médaille commémorative de la guerre 1914-1918 et la médaille de la victoire. Le décret royal n° 16469, du 4 octobre 1928, lui octroie la croix de l'Yser, le n°1000 du 15 novembre 1935, la croix du feu. Le 21 juillet 1936, il reçoit la croix d'officier de l'ordre de Léopold II par le décret royal n°1348. Enfin, le décret royal n°2800, du 15 novembre 1939, lui accorde une palme supplémentaire sur le ruban de la croix de guerre.

(Dossier Militaire de Raymond Haesebroeck. Fourni par l'adjudant Xavier van Tilborg, dossier en format pdf, n°154293).

* 412La Nation Belge, 11 novembre 1922, p.2 ; Le Soir, 11 novembre 1922, p.2 ; L'indépendance Belge, 11 novembre 1922, p.5 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1922, p.3

* 413La Province, 12 novembre 1922, p.2.

* 414La Nation Belge, 11 novembre 1922, p.2 ; Le Soir, 11 novembre 1922, p.5 ; L'indépendance Belge, 11 novembre 1922, p.5 ; La Dernière Heure, 11 novembre 1922, p.1

* 415SERVICE DU PROTOCOLE INTÉRIEUR, « Le 11 novembre », {en ligne : http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/DGIP/communications/Newsletter/Focus-06-FR.pdf} (dernière mise à jour en 2011, page consultée le 5 juillet 2013).

* 416BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p.373

* 417La Nation Belge, 11 novembre 1922, p.2; Le Soir, 11 novembre 1922, p.5 ; L'indépendance Belge, 11 novembre 1922, p.5 ; La Dernière Heure, 11 novembre 1922, p.3

* 418BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p.373

* 419La Meuse, 12-13 novembre 1922, p.4, L'indépendance Belge, 14 novembre 1922, p.5 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1922, p.3

* 420Georges Theunis (28 février 1873- 4 janvier 1966): Homme politique issu du parti catholique, Georges Theunis est électricien de formation et représente la Belgique lors de la commission des réparations. En novembre 1920, il devient ministre des Finances. Le 16 décembre 1921, il est nommé premier ministre et le reste jusqu'au 13 mai 1925. En 1932, il reçoit le ministère de la Défense Nationale.

(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 315).

* 421Le Journal de Liège, 12 novembre 1922, p.2. ; Le Soir, 12 novembre 1922, p.1 ; L'indépendance Belge, 12 novembre 1922, p.3

* 422La Nation Belge, 12 novembre 1922, p.1 Le Soir, 12 novembre 1922, p.1 ; L'indépendance Belge, 11 novembre 1922, p.5

* 423 Une nouvelle fois, nous voyons bien que dans le chef du gouvernement, il est important d'honorer les morts. Rien n'est dit au sujet des vivants. Ce qui explique que très vite le symbole du Soldat Inconnu soit récupéré par les Anciens Combattants pour revendiquer pensions et avantages sociaux comme l'a montré Alain Colignon. (COLIGNON A., Les anciens combattants en Belgique francophone 1918-1940, Liège, Michel Grommen, 1984, p. 113).

* 424 Cité par Le Soir, 7 novembre 1922, p.1.

* 425 Un arrêté du 8 novembre 1922 confère au Soldat Inconnu : la Croix du Chevalier de l'ordre de Léopold avec palme, la Croix du Chevalier de l'ordre de Léopold II avec palme, la Croix de guerre avec palme, la Médaille de l'Yser, la Médaille de la Victoire, la Médaille Commémorative de la Campagne de 1914-1918.

Moniteur Belge- Journal Officiel, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur Belge, 11 novembre 1922, p. 7590-7591

* 426 Croix de guerre française (ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des ministres, procès-verbal, séance du 30 octobre 1922, p.414), Congressional Medal of Honor et la Croix de guerre italienne (BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p. 378.).

* 427 Remarquons encore une fois que les discours sont peu nombreux lors des cérémonies commémoratives de l'Armistice, exception faite des inaugurations de bâtiments. Nous y voyons une volonté de ne pas accaparer ce moment solennel par des discours politiques, revanchards, ...

* 428 Discours royal d'Albert 1er reproduit dans MINISTÈRE DE LA DÉFENSE NATIONALE, DIRECTION DE L'ÉDUCATION DES FORCES ARMÉES, La Colonne du Congrès et le Soldat Inconnu, Bruxelles, Institut géographique militaire, 1957, p.61

* 429Discours royal d'Albert 1er reproduit dans MINISTÈRE DE LA DÉFENSE NATIONALE, DIRECTION DE L'ÉDUCATION DES FORCES ARMÉES, La Colonne du Congrès et le Soldat Inconnu, Bruxelles, Institut géographique militaire, 1957, p.61

* 430 Discours royal d'Albert 1er reproduit dans MINISTÈRE DE LA DÉFENSE NATIONALE, DIRECTION DE L'ÉDUCATION DES FORCES ARMÉES, La Colonne du Congrès et le Soldat Inconnu, Bruxelles, Institut géographique militaire, 1957, p.61

* 431Le Journal de Liège, 14 novembre 1922, p.2. ; La Nation Belge, 12 novembre 1922, p.3 ; Le Soir, 12 novembre 1922, p.3 ; L'indépendance Belge, 11 novembre 1922, p.5

* 432Le Journal de Liège, 9 novembre 1922, p.2 ; Le Courrier de l'Armée, 11 novembre 1922, p.1.

* 433L'indépendance Belge, 11 novembre 1922, p.3

* 434 « Pathétique », in Dictionnaire historique de la langue française, Paris, Dictionnaires Le Robert-Sejer, 2006, p.2607.

* 435 C'est l'opinion qu'il développera dans un article ultérieur (L'Indépendance Belge, 13 novembre 1923, p.1).

* 436Le Drapeau Rouge, 11 novembre 1922, p. 1.

* 437BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p.388.

* 438CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p.169.

* 439 Décoration civique, Création d'un office central Belge pour les prisonniers de guerre, réparations à accorder aux victimes civiles de la guerre,...

Cf., Annexe n°1.

* 440Le Soir, 14 novembre 1922, p.1

* 441 En passant du graffiti au coup de pioche, à la dégradation par l'urine.

Nous n'avons pas trouvé les dates précises pour ces différents faits, ils sont relatés dans un article du journal Le Peuple. (Le Peuple, 29 juillet 1929, p. 3).

* 442 Nous pouvons notamment parler de l'attentat orchestré par un italien de Belgique contre le prince italien futur époux de la princesse Marie-Josée (L'indépendance Belge, 25 octobre 1929, p.1 ; ADRIAENSSEN A., Marie-Josée, Bruxelles, Luc Pire, 2001, p.67-70) ou encore de l'événement du 9 février 1926. A cette date, une foule composée d'officiers en civils, d'anciens combattants et de membres des ligues nationalistes de droite se forme pour conspuer et cracher sur le Premier Ministre Prosper Poulet suite à la remise au Musée de l'Armée des drapeaux des régiments dissous dans la foulée de Locarno. Pierre Nothomb tente d'amener cette foule jusqu'au Parlement. Nothomb et ses fidèles s'étaient massés autour de la dalle sacrée en attendant une reprise de l'agitation. Ils finiront toutefois par se disperser (BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p. 379 ; FRANÇOIS A., La mentalité de l'ancien combattant de la Grande Guerre, en Belgique francophone, 1918-1940., Mémoire de licence en Histoire, inédit, Université Libre de Bruxelles, année académique 1997-1998, p. 29-30)

* 443L'Indépendance Belge, 23 janvier 1929, p.1. Cette décision avait été prise au Conseil des Ministres du 7 janvier 1929 (ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des ministres, procès-verbal, séance du 7 janvier 1929, p.15).

* 444 Cf. Page n°29-30.

* 445 Discours royal d'Albert 1e reproduit dans MINISTÈRE DE LA DÉFENSE NATIONALE, DIRECTION DE L'ÉDUCATION DES FORCES ARMÉES, La Colonne du Congrès et le Soldat Inconnu, Bruxelles, Institut géographique militaire, 1957, p.61

* 446Le Journal des Combattants, 12 novembre 1922, p.3

* 447Le Journal de Liège, 12 novembre 1922, p.1

* 448LE NAOUR J-Y., Le Soldat inconnu, La Guerre, la mort, la mémoire, Paris, Découvertes Gallimard, 2008, p.

* 449JAGIELSKi J-F., Le Soldat Inconnu : invention et postérité d'un symbole, Paris, Imago, 2005, p.91

* 450JULIEN E., Paris, Berlin. La mémoire de la guerre, 1914-1933, Rennes, 2009, p. 99-100

* 451LE NAOUR J-Y., « Le soldat inconnu : une histoire polémique », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p. 320-321.

* 452MANSON J., Leçons de ténèbres : résistants et déportés - FNDIR - UNADIF, Paris, Plon, 1995, p. 173.

* 453LE COMITÉ DE LA FLAMME, La Flamme sous l'arc de triomphe, flamme nationale, {en ligne: http://www.laflammesouslarcdetriomphe.org/calendrier-du-ravivage/ ), (page consultée le 27 juillet 2013, dernière mise à jour le 1e juillet 2013).

* 454BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p. 379. Affirmation confirmée par nos statistiques.

* 455Le Journal de Liège, 4 novembre 1923, p.1 

* 456La Province, 11 novembre 1923, p.1 

* 457Baron Ruzette (22 juillet 1866 -25 mai 1929) : Docteur en droit, Albéric Ruzette est membre du parti catholique. Il est représentant de Bruges de 1902 à 1907 ainsi que de 1912 à 1913. Il est également conseiller provincial (1892-1902) et gouverneur de la Flandre-Occidentale de 1907 à 1912, sénateur de l'arrondissement de Bruges de 1919 à 1929. Il est enfin ministre de l'Agriculture de 1918 à 1921, et ministre de l'Agriculture et des Travaux publics de 1921 à 1925.

VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 291 ; DENOËL T., Le nouveau dictionnaire des Belges, Bruxelles, Le Cri, 1992, p. 620 ; « Albéric Ruzette (1866-1929) » In ODIS - Database Intermediary Structures Flanders [en ligne : http://www.odis.be/pls/odis/opacuvw.toon_uvw_2?CHK=PS_3993 ], (dernière mise à jour le 31 janvier 2013, page consultée le 8 juillet 2013).

* 458 Nous pouvons nous poser la question de savoir pourquoi cet allumage a lieu le 2 novembre et pas le 11. Nous proposons deux analyses. La première serait que l'on choisit la date du jour des morts pour faire référence à l'idée ancienne qui se rattache au culte ancestrale du feu, du feu des Vestales, à la lampe perpétuelle qui brille dans les églises (Le Journal de Liège, 4 novembre 1923, p.1). La deuxième serait de type beaucoup moins spirituelle. En effet, constitutionnellement, le Parlement doit se réunir le deuxième mardi du mois de novembre. Or, en 1924, le 11 novembre tombe précisément le deuxième mardi. Il est intéressant de voir que le Parlement s'est bel et bien réuni mais qu'en plus, il n'a pas envoyé de délégation pour saluer le Soldat Inconnu (L'Action Nationale, 16 novembre 1924, p.1 et La Dernière Heure, 13 novembre 1924, p.2).. Nous pouvons donc penser que le choix de la date n'est pas innocent, qu'elle fut choisie afin de pouvoir remplir le devoir constitutionnel, l'hommage aux morts de la guerre passant au second plan.

* 459ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des ministres, procès-verbal, séance du 9 octobre 1924, p. 485-486.

* 460Prosper Poullet (5 mars 1868 - 3 décembre 1937): Docteur en Philosophie et Lettres, issu du parti catholique, il entame sa carrière politique en 1904 en devenant conseiller communal de Louvain jusque 1911. Entre 1900 et 1908 il est conseiller provincial du Brabant et à partir de 1908, il est député. Sa première fonction ministérielle lui est attribuée en 1911: il devient Ministre des Sciences et des Arts, jusqu'en 1918, lorsqu'il est nommé ministre des Affaires économiques. Plus tard, il est également Ministre des Chemins de Fer, de la Marine ainsi que de l'Intérieur. De 1925 à 1926, il devient Premier Ministre. Il est nommé Ministre d'Etat le 20 mai 1926. Son gouvernement est confronté aux problèmes de l'Occupation de la Ruhr et de la diminution du service militaire. Il donne début mai 1926 sa démission en raison de la gravité de la crise financière. Plus tard, Prosper Poullet est une seconde fois Ministre de l'Intérieur, de 1932 à 1934.

VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p.276-277 ; VAN GOETHEM H., «  Prosper Poullet », in Nationaal Biografisch Woordenboek, tome 13, Bruxelles, Palais des Académies, 1990, p.668.

* 461ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des ministres, procès-verbal, séance du 21 octobre 1924, p. 531.

* 462 Roi Albert à sa soeur Henriette, duchesse de Vendôme - 28 octobre 1924. Musée Royal de l'Armée, Fonds Louis Wilmet (publié dans Jean STENGERS, L'Action du Roi en Belgique depuis 1831. Pouvoir et influence. Essai de typologie des modes d'action du Roi, Paris- Louvain-la-Neuve, Duculot, 1992, p.12). Cité dans BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p. 380.

* 463 Précision apparemment primordiale puisque tant les différents journaux consultés que le programme officiel le précise.

* 464 Il est intéressant de constater qu'à l'époque, on ne parle pas d'une minute de silence mais d'une minute de recueillement ce qui montre bien la volonté qui se cache derrière ce moment solennel. En effet, il ne suffit pas d'arrêter toute activité, il faut se recueillir, tourner ses pensées vers tous les valeureux qui sont morts pour la Patrie.

* 465ARCHIVES DU PALAIS ROYAL, Archives du Département du Grand Maréchal (époque Albert I), n°243, programme de la cérémonie de l'allumage du luminaire situé sur la tombe du Soldat Inconnu.

* 466 En l'absence d'un prénom, nous n'avons pas été capable de trouver une date de naissance et donc d'avoir accès à son dossier militaire. Nous livrons ici les quelques informations dont nous disposons: Monsieur Lange est un verviétois qui a perdu les deux jambes à Ramscapelle.

Le Soir, 4 novembre 1924, p.2 ; L'Indépendance Belge, 2-3 novembre 1924, p.1.

* 467L'Indépendance Belge, 2-3 novembre 1924, p.1 

* 468La Dernier Heure, 3 novembre 1924, p.1 ; La Libre Belgique, 3-4 novembre 1924, p.1 ; La Nation Belge, 3 novembre 1924, p. 1 ; Le Journal des combattants, 2 novembre 1924, p.2 ; L'Indépendance Belge, 2-3 novembre 1924, p.1 ; Le Soir, 4 novembre 1924, p.1-2 ; La Province, 10-11 novembre 1924, p.1 ; Le Journal de Liège, 1 novembre 1924, p.2.

ARCHIVES DU PALAIS ROYAL, Archives du Département du Grand Maréchal (époque Albert I), n°243, programme de la cérémonie de l'allumage du luminaire situé sur la tombe du Soldat Inconnu.

* 469La Libre Belgique, 3-4 novembre 1924, p.1 

* 470La Dernier Heure, 3 novembre 1924, p.1 ; La Libre Belgique, 3-4 novembre 1924, p.1 ; La Nation Belge, 3 novembre 1924, p. 1 ; Le Journal des combattants, 2 novembre 1924, p.2 ; L'Indépendance Belge, 2-3 novembre 1924, p.1 ; Le Soir, 4 novembre 1924, p.1-2 ; La Province, 10-11 novembre 1924, p.1 ; Le Journal de Liège, 1 novembre 1924, p.2.

* 471Le Drapeau Rouge, 4 novembre 1924, p.2

* 472Le Drapeau Rouge, 16 novembre 1924, p.3

* 473La Dernier Heure, 3 novembre 1924, p.1 

* 474CHEVALIER J. ET GHEERBRANT A., Dictionnaire des symboles : mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres, Paris, Robert Laffont, 1990, p. 435.

* 475Le Soir, 4 novembre 1924, p.1-2 

* 476CHEVALIER J. ET GHEERBRANT A., Dictionnaire des symboles : mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres, Paris, Robert Laffont, 1990, p. 436.

* 477La Province, 10-11 novembre 1924, p.1 

* 478L'Indépendance Belge, 2-3 novembre 1924, p.1 

* 479La Dernier Heure, 3 novembre 1924, p.1 

* 480CHEVALIER J. ET GHEERBRANT A., Dictionnaire des symboles : mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres, Paris, Robert Laffont, 1990, p. 12-18, 486-487, 575-577.

* 481La Libre Belgique, 11 novembre 1928, p.2.

* 482 En effet, les Anciens Combattants n'ont toujours pas, dix ans après, reçu tout ce qu'ils demandaient. Ils veulent notamment que la pension d'orphelin soit montée à 3 francs par jour, que celle des parents de soldats célibataires décédés passe à 1500 francs par an. Ces revendications cachent une certaine rancoeur face au gouvernement mais surtout face à une paix pas réellement rétablie.

Le Journal des Combattants, 11 novembre 1928, p.1.

* 483Le Journal des Combattants, 4 novembre 1928, p.1.

* 484 Cette présence étrangère était voulue par le comité organisateur car cela permet de montrer que sans aide ou presque, le pays a su se relever, relancer son économie, stabiliser son franc et prépare deux expositions pour le centenaire de l'indépendance.

Le Journal des Combattants, 28 octobre 1928, p.1.

* 485FÉDÉRATION NATIONALE DES COMBATTANTS, Bulletin de documentation n°27 : Le Relais Sacré, 10 octobre 1950, p.1-2 ; BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p. 387.

* 486Le Soir, 13 novembre 1928, p. 1 ; Le Journal des Combattants, 12 novembre 1928, p.1; La Wallonie, 13 novembre 1928, p.2 ; La Nation Belge, 12 novembre 1928, p.3 ; La Libre Belgique, 13 novembre 1928, p.2 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1928, p.1.

* 487La Libre Belgique, 12 novembre 1928, p.2.

* 488La Libre Belgique, 13 novembre 1928, p.2.

* 489La Wallonie, 8 novembre 1928, p.3.

* 490 Lors de cette cérémonie, le représentant du Baron Ruzette, alors vice-président du Sénat, remet au président de la Fédération des Invalides Prisonniers Politiques, le nouveau drapeau de la section de Bruxelles.

Le Soir, 13 novembre 1928, p.2.

* 491La Nation Belge, 13 novembre 1928, p.3.

* 492Le Soir, 10 novembre 1928, p. 2 ; Le Journal des Combattants, 4 novembre 1928, p.2 ; La Wallonie, 12 novembre 1928, p.1 ; La Nation Belge, 9 novembre 1928, p.3 ; La Libre Belgique, 10 novembre 1928, p.2 ; La Dernière Heure, 11 novembre 1928, p.1.

* 493Le Journal des Combattants, 13 novembre 1928, p.1.

* 494Le Soir, 13 novembre 1928, p. 1 ; Le Journal des Combattants, 12 novembre 1928, p.1; La Wallonie, 13 novembre 1928, p.2 ; La Nation Belge, 12 novembre 1928, p.3 ; La Libre Belgique, 13 novembre 1928, p.2 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1928, p.1.

* 495Le Drapeau Rouge, 13 novembre 1928, p. 2.

* 496Les radicaux français se retirent, le 6 novembre, de l'Union nationale après le congrès d'Angers, ce qui contraint Raymond Poincaré, président du Conseil, à former un cabinet appuyé sur le centre et la droite. Ces articles ont pour mission de montrer à l'opinion publique belge que la majorité des pays européens connaissent les mêmes difficultés que la Belgique, qui rappelons-le, connaître pas moins de onze changements gouvernementaux sur la décennie 1930.

L'Autorité, 15 novembre 1928, p. 2 ; L'Action Nationale, 11 novembre 1928, p. 397 ; VANWELKENHUYZEN J., Le gâchis des années 30: 1933-1937, Bruxelles, Editions Racine, 2007, p. 683.

* 497La Wallonie, 10 novembre 1928, p. 2.

* 498VAN YPERSELE L., « Mémoire et sortie de guerre », in DEPROOST P-A., VAN YPERSELE L., WATTHÉE-DELMOTTE M., Mémoire et identité, Parcours dans l'imaginaire occidental, Louvain-La-Neuve, Presses universitaires de Louvain, 2008, p. 387.

* 499Le Drapeau Rouge, 9 novembre 1928, p. 1

* 500Le Soir, 10 novembre 1938, p. 1 ; Le Journal des Combattants, 11 novembre 1938, p.1; La Wallonie, 8 novembre 1938, p.2 ; La Nation Belge, 10 novembre 1938, p.2 ; La Libre Belgique, 10 novembre 1938, p.2 ; La Dernière Heure, 9 novembre 1938, p.1.

* 501L'Action Wallonne, 8 novembre 1938, p.2 ; La Défense Wallonne, 10 novembre 1938, p ;1.

* 502La Dernière Heure, 7 novembre 1938, p.2.

* 503Voir à ce sujet : DORESSE J., Histoire de l'Ethiopie, Paris, Presse Universitaire de France, 1970, p. 86-112; ABEBBÉ B., Histoire de l'Ethiopie d'Axoum à la révolution, Paris, Edition Maisonneuve et Larose-Centre français des études éthiopiennes, 1998, p.187-193.

* 504Voir à ce sujet : LUIS J.-P., La Guerre d'Espagne, Toulouse, Milan, 2002 ; BENNASSAR B., La guerre d'Espagne et ses lendemains, Paris, Perrin, 2004 ; PÉPIN P., Histoires intimes de la guerre d'Espagne : 1936-2006 : la mémoire des vaincus, Paris, Nouveau monde, 2006. ...

* 505 Entre 1931 et 1945, la Mandchourie a constitué l'avant-poste de l'occupation de la Chine par l'Empire du Japon, qui, dans le cadre de sa politique expansionniste, l'envahit en 1931 et y installa le nouvel État du Mandchoukouo, soit « pays du peuple mandchou », considéré comme un pays indépendant du reste de la Chine. L'ancien empereur Puyi fut mis au pouvoir par les Japonais, avec le titre d'Empereur du Mandchoukouo. En 1945, l'Union soviétique attaqua les Japonais en Mandchourie, mettant un terme à l'existence du Mandchoukouo.

EASTMAN L., The Nationalist era in China, 1927-1949, Cambridge, Cambridge University Press, 1991, p. 123.

* 506La Wallonie, 12 novembre 1938, p.1-3.

* 507La Dernière Heure, novembre 1938, p. alors que La Nation Belge parle de trois officiers de réserve et trois de l'active (La Nation Belge, novembre 1938, p.).

* 508Trompette thébaine : instrument de musique de la famille des cuivres utilisé dans les cérémonies ou les concerts pour renforcer ou ajouter de la solennité à l'événement. Pour obtenir une trompette thébaine, il « suffit » de « déplier » une trompette normale en Si bémol de façon à ce que la colonne d'air s'étende le plus possible en minimisant la longueur des coudes. Bien souvent, les pistons sont situés plus près de l'embouchure du point de vue de la colonne d'air. Ils sont en apparence plus loin en raison du fait que la trompette soit dépliée. La longueur ainsi gagnée permet d'éloigner un peu plus le pavillon et accroître la distance en apparence. Elle mesure environ 1,20 mètre de longueur.

INCHBIAH D., Dictionnaire des instruments de musique, Paris, Librio, 2003, p.57.

* 509La Dernière Heure, 12 novembre 1938, p. 1-3 ; La Libre Belgique, 13 novembre 1938, p. 1-3; La Nation Belge, 12 novembre 1938, p. 1-5 ; La Wallonie, 15 novembre 1938, p.2 ; Le Journal des Combattants, 13 novembre 1938, p. 1.

* 510La Dernière Heure, 11 novembre 1938, p. 3 

* 511La Libre Belgique, 9 novembre 1938, p. 4  

* 512 C'est la dixième fois qu'il est organisé.

* 513La Libre Belgique, 8 novembre 1938, p. 3 ; La Nation Belge, 9 novembre 1938, p. 5.

* 514Le Journal des Combattants, 20 novembre 1938, p.4.

* 515 Nous nous référons ici à la distinction temporelle opérée par Laurence van Ypersele qui est reprise dans CLAISSE S. et LEMOINE TH., Comment (se) sortir de la Grande Guerre ? : Regards sur quelques pays « vainqueurs » : la Belgique, la France et la Grande-Bretagne, Paris, Editions L'Harmattan, 2005, p.5 et VAN YPERSELE L., DEBRUYNE E. et CLAISSE S., De la guerre de l'ombre aux ombres de la guerre : l'espionnage en Belgique durant la guerre 1914-1918, Bruxelles, Editions Labor, 2004, p. 103-179.

* 516Le Journal des Combattants, 13 novembre 1938, p.1.

* 517 C'est le nom qui figure dans FÉDÉRATION NATIONALE DES COMBATTANTS, Bulletin de documentation n°27 : Le Relais Sacré, 10 octobre 1950, p.1-2. Francis Balace, quant à lui, révèle le nom de José-Léo Martin (BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p. 387) Alain Colignon résoud le problème du prénom en n'inscrivant que les initiales aussi bien dans son livre que dans son article (COLIGNON A., Les anciens combattants en Belgique francophone 1918-1940, Liège?: Michel Grommen, 1984 ; COLIGNON A., « La Belgique, une patrie d'anciens combattants? », in Cahiers d'Histoire du Temps Présent, n° 3, (consacré au Nationalisme), 1997, p.115-140)

* 518Entretien téléphonique avec Chantale De Turck, secrétaire nationale de la Fédération Nationale des Combattants, 21 juin 2013 mais Francis Balace affirme bien que cette cérémonie du Relais Sacré débute bien en 1929.

BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p.387.

* 519FÉDÉRATION NATIONALE DES COMBATTANTS, Le Relais Sacré, REF CDT / 1814 (notice envoyée par la secrétaire nationale, sans autre référence) ; Le Soir, 9 novembre 2004, p.20

* 520Le journal des combattants, 27 octobre 1929, p.1 

* 521La Meuse, 11-12 novembre 1933, p.1 

* 522L'indépendance Belge, 12 novembre 1938, p.1-2.

* 523CLAIRON E., « Le symbole : le soldat inconnu », émission Karambolage sur Arte, 5 novembre 2006 ; DALISSON R., « La célébration du 11 novembre, l'enjeu de la mémoire combattante : héritages et pratiques, 1919-1939 », in Guerre mondiales et conflits contemporains, n° 192, 1999/1, p. 17.

* 524Le Journal des Combattants, 27 octobre 1929, p.1 ; La Nation Belge, 9 novembre 1929, p.3.

* 525L'Indépendance belge , 1e août 1929, p. 1 ; L'Indépendance belge, 10 août 1929, p.1 ; L'Indépendance belge, 11 août 1929, p.1 ; L'Indépendance belge, 30 juillet 1929, p.1 ; La Libre Belgique, 30 juillet 1929, p.3 ; Le soir, 29 juillet 1929, p.1-2 ; Le peuple, 29 juillet 1929, p ;3 ; Le 20e siècle, 29 juillet 1929, p. 1 ; De Standaard, 29 juillet 1929, p.4 ; Het Nieuws van de dag, 30 juillet 1929, p.2 ; La nation belge, 29 juillet 1929, p. 1 ; La nation belge, 30 juillet 1929, p.1.

* 526 Les treize flambeaux belges: Un par province, deux supplémentaires pour Liège, un supplémentaire pour le Hainaut et la Flandre occidentale et un flambeau français.

* 527 Plus particulièrement, c'est le ministre de l'intérieur, Henri Baels, qui a estimé que la flamme ne pouvait jamais être éteinte.

Le Soir, 8 novembre 1929, p.1 C'est ce journal qui nous donne cette information, nous n'avons trouvé aucun procès-verbal du Conseil des Ministres qui en parle.

* 528La Dernière Heure, 11 novembre 1929, p.3

* 529Le Journal des Combattants, 3 novembre 1929, p.2

* 530Le Drapeau Rouge, 6 novembre 1929, p.1

* 531Le journal des combattants, 10 novembre 1929, p.1-2 

* 532La Nation Belge, 9 novembre 1929, p. 3 

* 533Le Vingtième Siècle, 11 novembre 1929, p.2.

* 534La Libre Belgique, 12 novembre 1929, p.1.

* 535La Libre Belgique, 11 novembre 1930, p.2.

* 536La Libre Belgique, 12 novembre 1932, p.1-2.

* 537La Province, 7 novembre 1930, p.2 

* 538 Ces différentes catégories sont probablement mises en avant à cause de l'idéal héroïque du valeureux héros qui se bat pour la veuve et l'orphelin.

* 539De Schelde, 8 novembre 1930, p.2 

Ces propos peuvent surprendre venant de ce journal mais cela montre bien à quel point cette dégradation est perçue par toute la nation comme profondément irrespectueux.

* 540La Dernière Heure, 12 novembre 1929, p.3 

* 541 Cela montre bien l'importance donnée à ces différentes provinces pour leurs actions pendant la guerre (la résistance des forts, la dernière bataille du sol belge, la résistance).

* 542FÉDÉRATION NATIONALE DES COMBATTANTS, Le Relais Sacré, REF CDT / 1814 (notice envoyée par la secrétaire nationale, sans autre référence).

* 543La Nation Belge, 10 novembre 1929, p.2.

* 544La Province, 7 novembre 1930, p.2 

* 545Le Soir, 12 novembre 1929, p.2.

Dès 1933, les programmes des parcours des différents flambeaux sont consignés. ARCHIVES DU PALAIS ROYAL, Archives du Département du Grand Maréchal (époque Albert I), n°524 et les Archives du Département du Grand Maréchal (époque Léopold III), n°182, 183, 184, 185, 186, 187.

* 546Le Courrier de l'Armée, 12 novembre 1929, p.3.

* 547La Libre Belgique, 12-13 novembre 1930, p.2 

* 548Moniteur des Instituteurs Primaires, Récitation : Aux Flambeaux Sacrés, 5 novembre 1936, p.94. Cité dans BECHET C., Une Grande Guerre pour un petit pays : La vision de la guerre 14-18 dans l'enseignement primaire francophone (1918-1940), Mémoire de licence en histoire, inédit, Université de Liège, Année académique 2001-2002, p. 82.

* 549BRASSEUR M., La représentation des fêtes à travers la presse francophone bruxelloise de l'entre-deux-guerres (1919-1939), Mémoire de Master en Histoire, inédit, Université Catholique de Louvain, année académique 2004-2005, p. 75-76.

* 550NANIOT T., «  Figures belges lors du centenaire en 1930 », in Toudi mensuel n°68, avril-mai-juin 2005, p. 7-8.

* 551 Certaines figures comme le couple royal, de grands généraux ou des héros civils sont particulièrement bien évoqués pour ce centenaire mais il est intéressant de constater qu'elles sont presque toutes liées à la Première Guerre mondiale et issues de la Wallonie.

BRASSEUR M., La représentation des fêtes à travers la presse francophone bruxelloise de l'entre-deux-guerres (1919-1939), Mémoire de Master en Histoire, inédit, Université Catholique de Louvain, année académique 2004-2005, p. 75-80. NANIOT T., «  Figures belges lors du centenaire en 1930 », in Toudi mensuel n°68, avril-mai-juin 2005, p. 12.

* 552 A cette époque, l'Université flamande de Gand et l'Ecole des Hautes Etudes (francophone) coexistent. Afin que les professeurs ne privilégient pas l'Ecole des Hautes Etudes, il est interdit aux professeurs de l'université d'y donner cours ce qui suscite le mécontentement des ministres libéraux.

VAN KALKEN F., Entre deux guerres. esquisse de la vie politique en Belgique de 1918 a 1940 , Bruxelles, Office de Publicité, 1945, p.61 ; LUYKX T., Politieke geschiedenis van België, Amsterdam-Bruxelles, Elsevier, 1985, p.333 ; STENGERS J., L'action du Roi en Belgique. Pouvoir et influence. 2e édition revue.- Bruxelles, Editions Racine, 1996, p.75, 224.

* 553Le Soir, 11 novembre 1930, p.1-2

* 554Le Soir, 12 novembre 1930, p.3, La Dernière heure, 12 novembre 1930, p.1-3 ; La Nation Belge, 12 novembre 1930, p.4 

* 555La Libre Belgique, 12 novembre 1930, p.1-2 ; La Nation Belge, 10 novembre 1930, p.3 

* 556La Nation Belge, 12 novembre 1930, p.1.

* 557 L'année 1930 voit plusieurs inaugurations de monuments aux morts. C'est à cette occasion que l'on rapproche le courage des soldats belges de 14-18 avec celui des volontaires de 1830.

VAN YPERSELE L. et TIXHON A., « Du sang et des pierres. Les monuments de la guerre 1914-1918 en Wallonie », in Les Cahiers d'Histoire du temps Preìsent, volume 7, p. 91-92.

* 558VAN YPERSELE L., DEBRUYNE E. et CLAISSE S., De la guerre de l'ombre aux ombres de la guerre : l'espionnage en Belgique durant la guerre 1914-1918, Bruxelles, Editions Labor, 2004, p. 152.

* 559 « Je maudis la guerre ».

De Schelde, 8 novembre 1930, p.1. 

* 560La Libre Belgique, 5 novembre 1930, p.2, La Nation Belge, 6 novembre 1930, p.1.

* 561Le Journal des combattants, 9 novembre 1930, p.2.

* 562La Dernière heure, 12 novembre 1930, p.1-3.

* 563La Dernière heure, 12 novembre 1930, p.1.

* 564La Dernière heure, 12 novembre 1930, p.1 ; La Libre Belgique, 6 novembre 1930, p.2 ; La Nation Belge, 12 novembre 1930, p.4 ; Le Journal des combattants, 16 novembre 1930, p.12 ; Le Soir, 12 novembre 1930, p.3.

* 565La Dernière heure, 13 novembre 1930, p.3.

* 566 Notre propos n'est pas de donner un compte-rendu détaillé de la préparation et des opérations mais de présenter les évènements qui ont marqué la population et qui donneront lieu à des commémorations.

Pour cette partie nous avons notamment consulté :

DE THIER J. et GILBART O., Liège pendant la Grande Guerre : Tome 1, Liège héroïque : la défense eet la prise de Liège -- Tome 2, Liège martyre : la barbarie germanique dans la province de Liège -- Tome 3, Liège indomptée : l'occupation allemande septembre 1914 à novembre 1918 -- Tome 4, Liège indomptée : l'occupation allemande septembre 1914 à novembre 1918, Liège, Imprimerie Bénard, 1919.

MENZEl E., « La défense de Liège », dans LYR R. (dir.) Nos héros morts pour la Patrie, patrie, l'épopée belge de 1914-18, histoire et documentation, Bruxelles, 1920, p. 38-49.

DE SCHRYVER A., La bataille de Liège (août 1914), Liège, H. Vaillant-Carmanne, 1922.

BALACE F., « Aux premières loges des deux guerres », in Histoire et Patrimoine de la Province de Liège, Bruxelles, Éditions Alambic, 1997, p. 294-302. 

BALACE F., « Un enfantement dans la douleur (1914-1950) », in DEMOULIN B. et KUPPER J-L. (dir.), Histoire de la Wallonie, de la préhistoire au XXie siècle, Toulouse, Editions Privat, 2004, p. 278-280.

* 567Général Brialmont (25 mai 1821-20 juillet 1903): Après une enfance à la campagne, il entre à l'école militaire le 12 juin 1839. Elève passionné, il finit brillamment ses études et fait partie du génie militaire dès le mois de septembre 1843. Avec le génie, il travailla à Liège, Bruxelles, Mons, Charleroi, Anvers. Il participa également au cabinet du ministre de la guerre de 1847 à 1851. Brialmont écrivit plusieurs ouvrages exposant ses vues militaires et même une biographie sur le Duc Wellington. En septembre 1875, il devient inspecteur général des fortifications et du corps du génie. Deux ans plus tard, il est promu général. Après plusieurs débats, ses projets de forts permanents sur la Meuse furent mis en exécutions en 1888 et achevés en 1891. Lors de sa retraite militaire, il fut élu à la Chambre des Représentants, le 14 juin 1892. Ses prises de positions seront toujours en faveur de l'armée même sur des questions comme celle du Congo. Jusqu'à sa mort le 20 juillet 1903, il s'occupa de la transformation d'Anvers et de l'extension du camp retranché.

LECOMTE L., « Brialmont Henri-Alexis », in Biographie Nationale de Belgique, tome 30, Bruxelles, Bruylant, 1958, p.212-229.

* 568TASNIER L. , VAN OVERSTRAETEN R., La Belgique et la guerre, Tome 3 Les opérations militaires, Bruxelles, Henri Bertels, 1923, p.35 ; DONNEL C., The Forts of the Meuse in World War I, Oxford, Osprey Publishing, 2007, p.32-60.

* 569 Les forces en présence étaient de ce fait, totalement inégales.

PIRENNE H., Histoire de Belgique, tome 7 : La Belgique et la Guerre mondiale, Paris, New-Haven, Presses universitaires de France et Yale University Press, 1928, p. 57-58 ; BALACE F., « L'art de la guerre en Belgique au XIX siècle. La dangereuse illusion des remparts », in DEJARDIN V., MAQUET J. (dir.), Le patrimoine militaire de Wallonie, Namur, Institut du Patrimoine wallon, 2007, p.51-63.

* 570Général Leman (Liège, 08 janvier 1851 - Liège, 17 octobre 1920): fils de militaire, Gérard Leman entre et sort premier de l'Ecole Militaire. Membre du génie, il devient répétiteur des cours de construction, d'art militaire et de fortification à l'Ecole militaire en mai 1880. Jusqu'en 1914, sa carrière se fait dans cette école où il pousse l'étude mathématique. Le 31 janvier 1913, il est nommé commandant de la 3e division d'armée et de la position fortifiée de Liège qu'il entreprend de modifier. Lors de l'invasion, son quartier général est attaqué, il se replie sur Loncin où il est fait prisonnier le 15 août. Lors de l'après-guerre, une reconnaissance nationale lui est accordée : il est fait comte. Installé à Liège, il se document sur la défense de Liège en août 1914 pour rédiger son Rapport au Roi. Lorsqu'il meurt le 17 octobre 1920, le gouvernement reconnaissant décide d'organiser des funérailles nationales le 21 octobre 1920.

HAUTECLER G, « Lemand Gérard », in Biographie Nationale de Belgique, tome 30, Bruxelles, Bruylant, 1958, p. 512-515.

* 571LEMAN G (préf. HAUTECLER G.), Le Rapport du général Leman sur la défense de Liège en août 1914, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, 1960, p. 46-47.

* 572DE SCHRYVER A., La bataille de Liège (août 1914), Liège, H. Vaillant-Carmanne, 1922, p. 18-23 ; KUTA P., « Liège et les alentours. Les forts », in DEJARDIN (V.), MAQUET (J.) (sous dir.), Le patrimoine militaire de Wallonie, Namur, Institut du Patrimoine wallon, 2007, p. 170-182.

* 573Général Ludendorff (9 avril 1865-20 décembre 1937): Erich Ludendorff est issu d'une famille prussienne, sa mère était la fille d'un Junkers. A 18 ans, il devient officier et sert dans l'infanterie. Membre de l'Etat Major Général, Ludendorff participe à l'élaboration du plan Schlieffen. Il devait veiller à l'augmentation constante des ressources humaines et matérielles de l'armée allemande. Il se fait remarquer au cours de la guerre notamment par la prise de la ville de Liège dès le début de l'invasion. Après cette victoire, il est appelé au Commandement suprême de l'armée de terre. Il participe et gagne la bataille de Tannenberg (26-30 août 1914) ce qui lui vaut d'être nommé maitre du quartier général d' Hindenburg. En 1917, Ludendorff est un des principaux acteurs qui négocient le traité de Brest-Litovsk avec la Russie. En novembre 1918, Hindenburg et lui se résignent à l'armistice. Il part alors en Suède où il participe activement à la propagande du « coup de poignard dans le dos » (selon laquelle l'armée allemande, invaincue sur le terrain, a été trahie par les politiciens et les civils de l'arrière). En 1920, il rentre en Allemagne. Il rencontre Hitler, participe au coup d'état raté et devient député du Reichstag sous l'étiquette NSPAD. En 1925, il se présente à l'élection présidentiel face à Hindenburg, Il s'agit là d'un nouvel échec personnel. De plus en plus sectaire, il s'éloigne du NSPAD et se consacre à la publication de ses écrits. Il fonde en 1926 la « Ligue de Tannenberg » qui est à la fois une « communauté religieuse germano-allemande » et une association combattant les « forces supra-étatiques », à savoir les Jésuites, les francs-maçons, les Juifs et les marxistes.

THO&Szlig; B., « Ludendorff, Erich », in Neue Deutsche Biographie 15 (1987), S. 285-290 [En ligne] ( http://www.deutsche-biographie.de/pnd118574841.html ), (page consultée le 14 mars 2013, dernière mise à jour non mentionnée).

* 574DE SCHAEPDRIJVER S., La Belgique et la Première guerre mondiale, Bruxelles, Bern, Berlin, PIE-Peter Lang, 2004, p.71.

* 575HORNE J., KRAMER A., 1914. Les atrocités allemandes, Paris, Tallendier, 2005, p. 29-40 (traduction d'un ouvrage paru en 2001 aux éd. de la Yale University sous le titre German atrocities, 1914: a history of denial.)

* 576BECHET C., « La résistance de Liège en août 14 et la reconnaissance française : histoire, mythe et mémoire », in Actes du LVIème Congrès de la Fédération des Cercles d'Archéologie et d'Histoire de Belgique - Liège 2012 (sous presse).

* 577ASCOLI D., The Mons star. The British Expeditionary Force 1914, Edinburgh, Birlinn, 1981, p. 28.

* 578ZUBER T., The Mons Myth : A Reassessment of the Battle, Stroud, History Press, 2010, p.167.

* 579JOURET A., 1914-1918, Autour des batailles de Mons, Gloucestershire, The History Press, 2012, p.13-14.

* 580DEMORY J.-C., Au Coeur de la Grande Guerre (1914-1918), Paris, Hachette, 2003, p. 64. ; ROLLAND J. et CHARPENTIER J., Histoire de la ville de Saint-Ghislain, Saint-Ghislain, Imprimerie O. Gandibleu Fils, 1930, p. 69 et 70.

* 581ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n° 272. Dossier accompagnant la venue des Old Contemptibles en 1923.

* 582UMONS,Fonds Licope, 3.H n°10, Papier intitulé « The Great war... I was there ».

* 583UMONS,Fonds Licope, 3.H, n°9 Brochure commémorative du 60ème anniversaire de la bataille de Mons.

* 584La Bataille des Frontières : La bataille des frontières s'est déroulée entre le 10 et le 28 août 1914. Elle marque la prise de contact entre les troupes allemandes et les troupes alliées dans la toute première phase du conflit.

MANGIN P., A feu et à sang : août 1914, la bataille des frontières, Thionville, Fensch Vallée, 2008, p. 12.

* 585HANOTAUX G., Histoire illustrée de la guerre 1914, tome 3, Paris, Bordeaux, Gounouilhou, 1924, p.219-277 ; MANGIN P., A feu et à sang : août 1914, la bataille des frontières, Thionville, Fensch Vallée, 2008, p. 26 ; TERRAIN J., Mons: The Retreat to Victory, Hertfordshire, Wordsworth Editions, 2000, p.134 ; LOMAS D., Mons, 1914: The BEF's tactical triumph, Oxford, Osprey Publishing, 1997, p.98 ; ASCOLI D., The Mons star. The British Expeditionary Force 1914, Edinburgh, Birlinn, 1981, p. 76.

* 586UMONS,Fonds Licope, 3.I n°16, Papier intitulé « Battle of Nov 11th 18 »

* 587DONY E., La Bataille de Mons (9-11 novembre 1918) et la délivrance par la première armée britannique, Mons, Ed Léon Dequesne, 1918, p. 14-30; LICOPE G., « La libération de Mons le 11 novembre 1918 par le corps canadien », in Hainaut Tourisme, n°133, avril 1968, p. 65-70.

* 588 JOURET A., 1914-1918, Autour des batailles de Mons, Gloucestershire, The History Press, 2012, p. 113-120.

* 589Le Journal de Liège, 3 novembre 1923, p.2; Le Journal de Liège, 1e novembre, p.2; Le Journal de Liège, 1-2 novembre 1925, p.2, Le Journal de Liège, 3 novembre 1925, p.1 ; Le Journal de Liège, 2 novembre 1926, p.2.

* 590Le Journal de Liège, 12 novembre 1926, p.1-2.

* 591 Nous expliquerons la signification de cette commémoration un peu plus loin.

Le Journal de Liège, 3 novembre 1923, p.2 ; Le Journal de Liège, 5 novembre 1926, p.2 ; Le Journal de Liège, 5 novembre 1928, p.2 ; La Meuse, 5 novembre 1921, p.2.

* 592Le Journal de Liège, 10 novembre 1923, p.2 ; Le Journal de Liège, 13 novembre 1924, p.2 ; Le Journal de Liège, 10 novembre 1925, p.2 ; Le Journal de Liège, 12 novembre 1926, p. 1-2 ; Le Journal de Liège, 1e novembre 1927, p.3 ; Le Journal de Liège, 7 novembre 1928, p.3 ; Le Journal de Liège, 8 novembre 1929, p.2 ; Le Journal de Liège, 9 novembre 1933, p.2 ; La Meuse, 11 novembre 1920, p.2 ; La Meuse, 10 novembre 1921, p.2 ; La Meuse, 10 novembre 1923, p.2 ; La Meuse, 10 novembre 1925, p.2 ; La Meuse, 10 novembre 1926, p.2 ; La Meuse, 8 novembre 1927, p.2 ; La Meuse, 12 novembre 1928, p.1 ; La Meuse, 10-11 novembre 1931, p.2 ; La Meuse, 7 novembre 1932, p.2.

* 593La Meuse, 12 novembre 1919, p.3 ; Au sujet de la mémoire de la première guerre mondiale dans l'enseignement, voir : BECHET C., Une Grande Guerre pour un petit pays : La vision de la guerre 14-18 dans l'enseignement primaire francophone (1918-1940), Mémoire de licence en histoire, inédit, Université de Liège, Année académique 2001-2002, p. 82.

* 594 Il n'est pas impossible que cette initiative ait un lien avec l'inauguration la même année (24 octobre) du monument aux morts à l'intérieur du cimetière de Robermont. Toutefois, un article publié dans Le Journal de Liège du 13 novembre 1927 parle de cérémonie traditionnelle alors que ce n'est que la deuxième année où elle est rapportée par la presse. Nous pouvons donc supposer que la cérémonie avait lieu déjà avant 1926 mais qu'elle ne prend une réelle importance qu'en 1926, avec le monument aux morts de Robermont.

* 595Le Journal de Liège, 8 novembre 1927, p.2.

* 596La Meuse, 12 novembre 1928, p.2 ; La Meuse, 12-13 novembre 1936, p.3 ; La Meuse, 11-12 novembre 1938, p.2.

* 597La Meuse, 13 novembre 1933, p.5.

* 598 La rue Entre-deux-ponts est une des premières voies créées à Liège. Elle se situe entre le pont d'Amercoeur et le pont Saint-Julien, et relie la rue Puits-en-Sock au pont d'Amercoeur. En 1691, le bombardement dirigé par le maréchal Boufflers détruisit plusieurs immeubles de cette rue.

Th. GOBERT, Les rues de Liège, V, Liège, 1975-1978, 45-49

Sur le plan, il s'agit donc de la continuation de la rue Puits-en-Sock.

* 599 Ce détour est rendu nécessaire par la vétusté du premier pont d'Amercoeur. Nous savons qu'il a été détruit en 1927 (Bulletin Administratif de la ville de Liège, Séance du 14 juin 1927, p.476-478). Nous supposons qu'avant cette date, les autorités communales préféraient jouer la sécurité en interdisant le passage du cortège sur ce pont. A sa réouverture en 1929, l'habitude devait être prise, c'est pourquoi le parcours reste inchangé.

* 600 Actuellement, il s'agit du quai Bonaparte.

* 601Le Journal de Liège, 8 novembre 1927, p.2 ; Le Journal de Liège, 5 novembre 1929, p.4 ; Le Journal de Liège, 10-11 novembre 1929, p.2 ; La Meuse, 7 novembre 1932, p.2 ; La Meuse, 4-5 novembre 1933, p.2 ;

* 602 Actuellement, il s'agit du Pont Kennedy.

* 603 Actuellement, il s'agit du quai Roosevelt.

* 604 Comme nous l'avons vu, en 1927, le monument du Poilu Inconnu de Laeken est inauguré. Si l'on ajoute à cela, la francophilie liégeoise, nous pouvons comprendre ce pèlerinage.

Le Journal de Liège, 8 novembre 1927, p.2 ; Le Journal de Liège, 9 novembre 1927, p.2 ; Le Journal de Liège, 10-11 novembre 1929, p.2 ; La Meuse, 6 novembre 1930, p.2 ; La Meuse, 6-7 novembre 1931, p.2 ; La Meuse, 6 novembre 1934, p.2

* 605La Meuse, 7 novembre 1927, p.1.

* 606 Les drapeaux alliés sont montés aux mats au son des différents hymnes nationaux.

* 607Maison Wallonne: La Maison wallonne est l'émanation d'un syndicat d'études où se retrouvent les chefs de file du militantisme wallon de Bruxelles. Elle se situe sur la Grand-Place et est créée en 1922. Ses objectifs sont nombreux et variés : du café-restaurant au foyer du soldat en passant par une bibliothèque, cette maison wallonne est une Maison du Peuple pour militants wallons. Cette maison wallonne reste en activité jusqu'en automne 1933.

KESTELOOT C., Au nom de la Wallonie et de Bruxelles français. Les origines du FDF, Bruxelles, Editions Complexe, 2004, p. 51-54.

* 608Le Journal de Liège, 7 novembre 1927, p.1

* 609Le Journal de Liège, 12 novembre 1929, p.1-2 ; Le Journal de Liège, 12 novembre 1930, p.2 ; Le Journal de Liège, 12-13 novembre 1933, p.6 ; Le Journal de Liège, 12 novembre 1935, p.8 ; Le Journal de Liège, 11-12 novembre 1936, p.2 ; Le Journal de Liège, 14 novembre 1939, p.1.

* 610Le Journal de Liège, 12 novembre 1931, p.7 ; Le Journal de Liège, 13 novembre 1932, p.4 ; Le Journal de Liège, 12 novembre 1934, p.1-2 ; Le Journal de Liège, 14-15 novembre 1937, p. 1 ; Le Journal de Liège, 15 novembre 1938, p.1.

* 611Le Journal de Liège, 6 novembre 1930, p.2 ; Le Journal de Liège, 5 novembre 1931, p.2 ; Le Journal de Liège, 8 novembre 1932, p.2 ; Le Journal de Liège, 9 novembre 1933, p.2 ; Le Journal de Liège, 7 novembre 1934, p.2 ; Le Journal de Liège, 7 novembre 1935, p.3 ; Le Journal de Liège, 4 novembre 1936, p.2 ; Le Journal de Liège, 6 novembre 1937, p.2 ; Le Journal de Liège, 4 novembre 1938, p.2 ; Le Journal de Liège, 5 novembre 1939, p.2. ; La Meuse, 6-7 novembre 1937, p.6 ; La Meuse, 3 novembre 1939, p.4.

* 612Le Journal de Liège, 7 novembre 1935, p.2 ; Le Journal de Liège, 9 novembre 1936, p.2 ; Le Journal de Liège, 12 novembre 1937, p.3 ; Le Journal de Liège, 7 novembre 1938, p.2 ; Le Journal de Liège, 9-10 novembre 1939, p.2. ; La Meuse, 7 novembre 1935, p.2 ; Le Pays Réel, 12 novembre 1936, p.3.

* 613La Meuse, 13 novembre 1937, p.2.

* 614Le Journal de Liège, 7 novembre 1928, p.2 ; La Meuse, 8 novembre 1934, p.2 ; ...

* 615Le Journal de Liège, 6 novembre 1931, p.3 ; La Meuse, 7 novembre 1936, p.2 ; ...

* 616ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n° 278. Lettre d'un groupement d'anciens combattants mécontents, datée du 14 novembre 1937

* 617ARCHIVES DE LA VILLE DE LIÈGE, Section du protocole, n° 74, programme des festivités du dixième anniversaire de l'armistice et programme de 1935.

* 618ARCHIVES DE LA VILLE DE LIÈGE, Section du protocole, n°37 : programme des festivités du dixième anniversaire de l'armistice.

* 619ARCHIVES DE LA VILLE DE LIÈGE, Section du protocole, n°37 : programme des festivités du dixième anniversaire de l'armistice.

* 620La Meuse, 5 novembre, 1928, p.2; Le Journal de Liège, 12 novembre 1928, p.1-2.

* 621Le Journal de Liège, 10-11 novembre 1928, p.1.

* 622Le Journal de Liège, 12 novembre 1928, p.1-2; La Meuse, 12 novembre 1928, p.1.

* 623MUSÉE DE LA VIE WALLONNE, Archive n°10 762 : carton d'invitation au mémorial de Cointe pour y prendre le thé.

* 624CHAUTARD S., Les Grandes Batailles de l'histoire, Paris, Studyrama, 2005, p.236; VON LICHEM H., Krieg in den Alpen 1915-1918, Tome III, Augsburg, Weltbild Verlag, 1993, p. 348-350 ; BERRAFATO E. et L. et VERNEY J.P., L'Italie en guerre, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2006, p. 215-220.

* 625 Lors de la guerre, de nombreux Italiens furent prisonniers pendant deux ans dans les casemates de la citadelle et 170 sont morts.

BERRAFATO E. et L. et VERNEY J.P., L'Italie en guerre, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2006, p. 78.

* 626BULLITT L., Armistice 1918, Kent, The Kent State University Press, 1996, p.112.

* 627 Ce sont des termes qui reviennent régulièrement, dans la presse ou dans les écrits de l'époque, afin de qualifier cette guerre. (Entre autre : HINZELIN E., 1914 : Histoire illustrée de la guerre du droit, Paris, Quillet Aristide, 1916, 1193 p. ; La Province, 11 novembre 1929, p.2 ; La Libre Belgique, 10 novembre 1926, p.2 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1925, p.1...)

* 628La Meuse, 5 novembre 1921, p. 2.

* 629HEYRIES H., « Le soldat inconnu italien », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (Textes réunis par), Les soldats inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Saint-Cloud, Soteca, 2012, p. 103-120.

* 630 En l'absence de données chiffrées et d'autres documents, il n'est pas possible de relativiser cette information transmise par le journaliste de La Meuse.

* 631Le Journal de Liège, 5 novembre 1928, p.2 ; L'Express, 4-5 novembre 1928, p.3 ; Le soir, 6 novembre 1928, p.1.

* 632La Dernière Heure, 5 novembre 1928, p.3.

* 633 Pour ce journal, le Gouvernement belge protège les fascistes puisqu'il fait disperser les antifascistes. Pour lui, les Italiens seraient à l'origine de l'altercation.

Le Drapeau Rouge, 6 novembre 1928, p.3.

* 634 Il aurait été intéressant de voir si cet évènement a eu une répercussion sur la communauté italienne de la province de Liège malheureusement, le mémoire consacré à ce sujet est non consultable (CANTAMESSA S., Les immigrés italiens dans la province de Liège, de 1922 à 1945, Mémoire de licence en Histoire, Inédit, Université de Liège, année académique 1999-2000).

* 635La Meuse nous parle d'une quarantaine. Malgré cette différence, nous pouvons constater que les chiffres restent de l'ordre du raisonnable et qu'il n'y a pas d'exagération.

* 636Rex: Un des plus importants mouvements d'extrême droite d'avant-guerre en Belgique francophone est Rex créé par Léon Degrelle. Au départ simple maison d'édition catholique, celle-ci va se transformer en parti politique puis en mouvement collaborationniste durant la Seconde Guerre mondiale.

DI MURO G.F., Léon Degrelle et l'aventure rexiste (1927-1940), Bruxelles, Éditions Luc Pire, 2005, p.15-20.

* 637 Entre 1932 et 1936, les activités éducatives et récréatives des Jeunes Gardes Socialistes sont délaissées au profit de la propagande socialiste et des luttes politiques. C'est sans doute ce qui permet le rapprochement avec les Communistes, eux aussi antimilitaristes et antifascistes. Ce rapprochement débute après les grèves de juin 1936 : la fusion des deux associations de Jeunes Gardes est décidée en septembre et un congrès, entérinant cette décision se tient les 1er et 2 novembre.

C'est donc ce qui explique la présence des communistes à cette manifestation.

POURVEUR B., Etude du mouvement des jeunes gardes socialistes de 1932 à 1939 : aperçu de l'action politique des JGS et de leurs relations avec les jeunesses communistes, en particulier dans l'arrondissement de Liège, mémoire de master en Histoire, inédit, Université de Liège, année académique 1994-1995, p. 59-63.

* 638Le Journal de Liège, 12 novembre 1936, p.1 ; La Meuse, 12 novembre 1936, p.3 ; La Wallonie, 12 novembre 1936, p.1-5

* 639Le Pays Réel, 12 novembre 1936, p.3.

Il aurait été intéressant de voir si cet événement était relaté dans LAHAYE G., Le Parti rexiste dans l'arrondissement de Liège : 1935-1940, mémoire de licence en Histoire, inédit, Université de Liège, année académique 1980-1981. Malheureusement, ce dernier ayant été mal rangé, nous n'avons pu y avoir accès.

* 640DUMOULIN M., GÉRARD E., VAN DEN WIJNGAERT M. et DUJARDIN V., Nouvelle histoire de Belgique, Volume 2 : 1905-1950, Bruxelles, Editions Complexe, p. 72, 84, 103, et 146.

* 641ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n°276, lettre adressée aux futurs citoyens d'honneur de la ville, datée du 20 novembre 1918.

* 642UMONS,Fonds Licope, 3.I n°15, Bulletin communal, Juin 1925. Et ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n°272, Papiers relatifs aux offices célébrés en l'honneur des soldats tombés au champs d'honneur ou des civils.

* 643ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n° 273. Affiches communales datées de novembre 1919 à 1939.

* 644 C'est cette année qui voit l'inauguration du monument aux Montois morts pour la Patrie.

NIEBES P-J, « La mémoire de la Grande Guerre à Mons (1918-1927) », in Mémoires et publications de la Société des Sciences des Arts et des Lettres du Hainaut, 105, 2010, p. 132.

* 645La Province, 2-3 novembre 1925, p.2. ; La Province, 9 novembre 1927, p. 2. ; La Province, 8 novembre 1928, p.2. 

* 646 Celle ayant lieu au Parc communal n'est pas formalisée comme l'est celle-ci.

* 647Première publication : La Province, 5 novembre 1920, p.2. Par la suite, le même article est repris et publié à la même date.

* 648 Il s'agit de la Croix du Sacrifice installée près des tombes britanniques, dans le cimetière communal de Mons. Cette croix est inaugurée à l'occasion du troisième anniversaire de l'armistice.

La Dernière Heure, 13 novembre 1921, p.1

Mons possède une deuxième Croix du Sacrifice au cimetière militaire de Saint-Symphorien. Celle-ci est inaugurée en novembre 1922.

La Province, 14 novembre 1922, p.2.

Entretien avec Bourdon Yves (spécialiste des questions militaires relatives à Mons durant les deux guerres), 4 juin 2013.

* 649Charles Simonet (26 septembre 1872-6 novembre 1915): Après de brèves études, il entre comme apprenti dans un journal montois mais devient très vite marbrier car il doit subvenir aux besoins de sa famille puisque son père est mort. Peu avant la guerre, il est marchand de journaux à Mons. Patriote dans l'âme, il s'enrôla dans un service de renseignements dès le mois d'octobre 1914. Trahi, il fut dépisté par la police allemande et arrêté le 20 mai 1915 au moment où il se rendait chez son chef de service pour lui montrer un document du gouvernement britannique le félicitant de son zèle et de son dévouement. Le 2 novembre 1915, il est condamné à mort et le 6 novembre, à 6 heures du matin, il est fusillé au Tir National de Schaerbeek. Le dimanche 25 mai 1919 la population entière de Mons l'accueillait à la gare pour le conduire à la nécropole et le 25 août 1923, ses cendres glorieuses étaient descendues dans le mausolée que la ville lui a destiné. Il a été fait Chevalier de l'Ordre de Léopold à titre posthume.

PIÉRARD C., « Charles Simonet », in Souvenons-Nous, Pâturages, Ballez-Colmant-Wuillot, 1924, p. 178-179.

* 650ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n°237 : programme de l'inauguration de la place commémorative irlandaise ; La Province, 13-14 novembre 1922, p. 2

* 651ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n°478.- : programme de l'inauguration de la plaque commémorative canadienne.

* 652 Inauguration le 20 mai 1934.

ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n°1855 : programme de l'inauguration de monument dédié aux chasseurs ardennais

* 653La Province, 12 novembre 1922, p.2. ; La Province, 11-12 novembre 1924, p.2. ; La Province, 12-13 novembre 1925, p.3. ; La Province, 11 novembre 1926, p.2. ; La Province, 12 novembre 1927, p.1-2. ; La Province, 12 novembre 1928, p.2 ; La Province, 11-12 novembre 1929, p.3. ; La Province, 11 novembre 1930, p.2. ; La Province, 11-12 novembre 1931, p.1. ; La Province, 12-13 novembre 1932, p.1-2. ; La Province, 10-11 novembre 1933, p.2-3. ; La Province, 12-13 novembre 1934, p.2. ; La Province, 11 novembre 1936, p.2. ; La Province, 12-13 novembre 1938, p.1-2. 

* 654ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n°1674 : lettre refusant d'organiser une cérémonie en l'honneur du fils du citoyen Dupont, octobre 1920.

* 655ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n°1675 : : lettre refusant d'organiser une cérémonie en l'honneur du fils du citoyen Cochin, mai 1921.

* 656La Province, 10 novembre 1919, p.2. ; La Province, 8 novembre 1920, p.1. ; La Province, 11-12 novembre 1921, p.2. ; La Province, 13 novembre 1922, p.3. ; La Province, 9 novembre 1923, p.2. ; La Province, 10-11 novembre 1924, p.1. ; La Province, 7 novembre 1925, p.2. ; La Province, 12 novembre 1926, p.2 ; La Province, 12-13 novembre 1927, p. 2. ; La Province, 9 novembre 1928, p. 2. ; La Province, 9 novembre 1929, p1. ; La Province, 10 novembre 1930, p.2. ; La Province, 8 novembre 1931, p.2. ; La Province, 9-10 novembre 1932, p.1. ; La Province, 11 novembre 1933, p.1. ; La Province, 10-11 novembre 1934, p.2. ; La Province, 9 novembre 1935, p.3. ; La Province, 12 novembre 1936, p.2. ; La Province, 11 novembre 1937, p.2. ; La Province, 11-12 novembre 1938, p.1.

* 657ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n°272 : Papiers relatifs aux offices célébrés en l'honneur des soldats tombés au champs d'honneur ou des civils ; La Province, 8 novembre 1928, p.2, La Province, 13 novembre 1929, p.1.

* 658 General French's contemptible little army.

* 659WARREN W. (préf.), Jugés par eux-mêmes, Paroles allemandes, Paris, Nancy, Berger-Levrault, 1916, p.80. Il est mentionné dans cet ouvrage que cette citation ait été rapportée dans le Times, 2 octobre 1914.

* 660 Cité dans BARTHORP M., The Old Contemptibles, Oxford, Osprey Publishing, 2005, p. 34.

* 661TERRAIN J., Mons: The Retreat to Victory, Hertfordshire, Wordsworth Editions, 2000, p.22-34.

LOMAS D., Mons, 1914: The BEF's tactical triumph, Oxford, Osprey Publishing, 1997, p.12-25

* 662ASCOLI D., The Mons star. The British Expeditionary Force 1914, Edinburgh, Birlinn, 1981, p. IX-X.

* 663 La seule information que nous ayons été en mesure de trouver est que le Capitaine John Patrick Danny était un membre de l'artillerie royale.

Abney Park, London. The Old Contemptibles of glorious memory - parade once again to honour memory of Capt. Danny, founder of their association {vidéo en ligne}, Londres, British Pathé, 1931, (URL : http://www.britishpathe.com/video/the-old-contemptibles , page consultée le 1e juin 2013, dernière mise à jour non-mentionnée).

* 664La Province, 13 novembre 1926, p.3.

* 665La Province, 14-15 novembre 1927, p. 2.

* 666 Nous n'avons pas pu avoir accès aux informations concernant l'année 1939, en raison de l'état dans lequel se trouvaient ces documents. Notre recherche étant bornée à 1939, il est possible que ce pèlerinage ait repris après la Seconde Guerre.

* 667 Monuments aux morts britanniques comme nous le verrons dans le point suivant.

* 668Compte-rendus des cérémonies : La Province, 14-15 novembre 1927, p. 2. ; La Province, 11 novembre 1928, p.2. ; La Province, 11 novembre 1929, p.2 ; La Province, 12-13 novembre 1930, p.2 ; La Province, 9-10 novembre 1931, p.2. ; La Province, 6 novembre 1932, p.2.
Il faut noter que chaque année un ou deux jours avant l'arrivée de cette délégation, un appel aux sociétés patriotiques est publié, leur demandant de pavoiser leur maison aux couleurs alliées et d'être présent pour l'accueil à la gare.

* 669Ada Bodart (née de Doherty): protestante, irlandaise de naissance et Belge par mariage, cette mère de deux enfants est poursuivie pour résistance en 1915. Elle avait donné l'hospitalité à trente-six personnes qui voulaient rejoindre le front. Elle était la compagne de cellule d'Edith Cavell, et fut condamnée à quinze ans de travaux forcés par l'occupant allemand. Après guerre, elle sera la marraine des Old Contemptibles,

ABRAHAM H., En Belgique occupée lors de la Guerre 1914-1918 {en ligne: http://www.eglise-romane- tohogne.be/environs/images/en_belgique_occupee.pdf), (page consultée le 1e juin 2013, dernière mise à jour en décembre 2012), p. 22.

* 670Compte-rendus des cérémonies : La Province, 9 novembre 1933, p.2. ; La Province, 7 novembre 1934, p.1. ; La Province, 13 novembre 1935, p.2. ; La Province, 5 novembre 1936, p.2. ; La Province, 7 novembre 1937, p.2. ; La Province, 11-12 novembre 1938, p.2.

* 671La Province, 8 novembre 1928, p.3. La Province, 6 novembre 1929, p.2. La Province, 8 novembre 1930, p.2. ; La Province, 9-10 novembre 1931, p.2, ; La Province, 7-8 novembre 1932, p.3 ; La Province, 7 novembre 1934, p.1., La Province, 13 novembre 1938, p.2.

* 672 Comme nous l'avons vu, le Relais Sacré commence en 1929 et doit voir se rejoindre les flambeaux des diverses provinces aux pieds de la colonne du Congrès. La retraite aux flambeaux, quant à elle, se cantonne à la ville de Mons.

* 673La Province, 12-13 novembre 1923, p.1.

* 674ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n°478 : programme de l'inauguration de la Croix irlandaise au carrefour dit de La Bascule.

* 675 Le journal La Province, nous parle de 431 tombes. Nous n'avons pas d'explication pour cette divergence. (La Province, 12-13 novembre 1923, p.2.)

ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n°303 : documents relatifs aux sépultures des Soldats Morts durant la Grande Guerre, dans le cimetière montois.

* 676La Province, 12-13 novembre 1923, p.1.

* 677ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n°1098 : Notes du service de Police relatives à l'inauguration de la Croix irlandaise au carrefour dit de La Bascule.

* 678La Province, 12-13 novembre 1923, p.1.

* 679UMONS,Fonds Licope, 3.I n°16, bulletin paroissial du 11 novembre 1923.

* 680 Inauguration de cette plaque: le 13 novembre 1922. La Province, 13-14 novembre 1922, p. 2

* 681La Province, 12-13 novembre 1923, p.1.

* 682 Comme nous l'avons vu plus en avant de ce mémoire, cette idée tend de plus en plus à être contredite.

* 683Fulgence Masson (16 février 1854- 24 janvier 1942): Fulgence Masson, originaire de Dour, réalise des études supérieures de droit à l'université de Liège. Il s'installe, ensuite, à Mons où il plaide pendant soixante ans au barreau. En parallèle de sa carrière d'avocat, il entame une carrière politique au parti libéral. Le 19 octobre 1894, il est élu conseiller communal de la Ville de Mons. Ensuite, il devient échevin de l'Instruction publique et conseiller provincial pour le canton de Dour et pour le canton de Mons. De 1904 à 1933, il siège à la Chambre des Représentants. Durant cette même période, il sera plusieurs fois ministres (Ministre de la Guerre du 24 novembre 1918 au 4 février 1920 et Ministre de la Justice du 16 décembre 1921 au 13 mai 1925).

VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 235.

* 684UMONS,Fonds Licope, 3.H. n°10, notes personnelles de Monsieur Licope.

* 685ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n°174 : lettre de remerciement adressée à la 3e division canadienne pour la douille d'obus gravée.

* 686 Il s'agit d'un « Field Howitzer » (obusier) et un « 18-pounder gun ».

* 687ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n°274 : programme des fêtes organisées au Waux-Hall pour la remise de des pièces d'artillerie ayant tiré les derniers coups de canon.

* 688 Idée propagée par le discours d'un membre du comité du souvenir britannique, le 2 novembre 1935, à l'INR.

UMONS,Fonds Licope, 3.D. n°5, transcription de l'intervention radiophonique d'un membre du comité du souvenir britannique, le 2 novembre 1935, à l'INR.

* 689UMONS,Fonds Licope, 3. E. n°7, Brochure de la cérémonie du Souvenir Britannique, 2 novembre 1935.

* 690 Cette terre n'est pas prélevée qu'au cimetière de Mons, le Comité du Souvenir Britannique s'est aussi rendu aux Wartons puisqu'il s'agit du lieu où la mort frappa le premier Soldat Britannique.

UMONS,Fonds Licope, 3. E. n°7, Brochure de la cérémonie du Souvenir Britannique, 2 novembre 1935.

* 691ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n°334 : programme des cérémonies en l'honneur du jubilé de mariage des souverains britanniques

* 692 Une urne par commune où des soldats britanniques sont tombés.

Information issue de La Province, 4 novembre 1935, p.2.

* 693La Province, 2-3 novembre 1935, p.1-2 (éditions du soir).

* 694La Province, 4 novembre 1935, p.2.

* 695 Constatation résultant du dépouillement de De Schelde et Volk en Staat.

L'histoire de ce pèlerinage commence en 1920. La première guerre mondiale est à peine terminée. Plusieurs militants flamands veulent rendre hommage à l'un des leaders du front flamand, Joe English, dessinateur et soldat. Il avait illustré la vie des soldats flamands sur le front. L'hommage se fera sur sa tombe. Le premier comité se bat et obtient une parcelle pour plusieurs tombes de soldats. Puis, viendra la Tour de l'Yser, en fait une énorme croix de béton en forme de tour. Très vite, le pèlerinage a lieu en août, le dernier dimanche.

Il est à noter que dès 2013, le pèlerinage de l'Yser aura lieu le 11 novembre.

RTBF, « Le pèlerinage de l'Yser aura lieu le 11 novembre, dès 2013 », {en ligne : http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_le-pelerinage-de-l-yser-aura-lieu-le-11-novembre-des-2013?id=7757726 }, (page consultée le 30 juillet 2013, dernière mise à jour le 2 mai 2012).

* 696 Pour une étude plus détaillée, le lecteur peut consulter : R. ANDRÉ et E. RICHEZ-RUELENS, La situation des pensions d'invalidité de la guerre dans la société belge. Bruxelles, ULB, Institut de Sociologie, 1974. - 4 vol. : 1. La législation - 2. Etude détaillée de l'évolution des pensions d'invalidité - 3. La santé de l'invalide - 4. Comparaison de la pension d'invalidité de la guerre 1914-1918 avec différentes catégories de revenus

* 697 Exemple: Moniteur Belge- Journal Officiel, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur Belge, 1919, p. 6800-6802.

* 698 Avis au lecteur: ce tableau n'a pas la prétention de l'exhaustivité. Si une étude devait être consacrée à ce sujet, veuillez prendre ce tableau uniquement comme base de travail.

* 699Moniteur Belge- Journal Officiel, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur Belge, 1915-1939.

* 700 Comme toutes les oeuvres qui sont créées en faveur de la population belge dans l'entre-deux-guerres.

* 701 Annales parlementaires, Séance du 9 février 1921, p. 166.

Annales parlementaires, Séance du 2 décembre 1920, p. 107

Annales parlementaires, Séance du 26 octobre 1922, p. 1870

Annales parlementaires, Séance du 7 novembre 1922, p. 1922

* 702 Nous avons trouvé, au sein même du moniteur, les titres: Croix du feu et croix de feu qui semblent tous deux renvoyer à la même chose.

* 703 Il s'agit de la première fois où nous rencontrons cette information dans le moniteur alors qu'elle est institutée depuis bien longtemps.

* 704 Ce plan réapparait à plusieurs reprises dans les Archives du Palais Royal, déjà pour l'époque d'Albert. Nous avons sélectionné celui-ci car les années précédentes, le plan est réalisé à la main et aux crayons ce qui le rend peu lisible.






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote