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Transfert des éléments traces métalliques ( ETMs ) dans le système sol- plante et évaluation des risques de contamination de la chaà®ne alimentaire. Etude des cas dans la ville de Lubumbashi en RDC

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par Yannick Useni Sikuzani Ramazani
Université de Lubumbashi RDC - Mémoire pour l'obtention du grade d'ingénieur agronome 2009
  

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UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT D'AGRONOMIE GENERALE

ORIENTATION PHYTOTECHNIE

Transfert des éléments traces métalliques (ETMs) dans le système sol-plante et évaluation des risques de contamination de la chaîne alimentaire (étude des cas dans la ville de Lubumbashi, RD Congo)

Travail de Fin d'Etudes

Année Académique 2008-2009

Présenté par: USENI SIKUZANI RAMAZANI Yannick

Promoteurs: Pr Dr Ir KASONGO LENGE MUKONZO Emery

Msc Ir MPUNDU MUBEMBA MULAMBI Michel

En vue de l'obtention du grade d'Ingénieur Agronome

Orientation: Phytotechnie

Epigraphe

« Pour palier aux problèmes d'insécurité alimentaire dans les pays sous développés des régions tropicales, l'une des solutions majeures serait l'amélioration de la qualité des sols avec les techniques appropriées et au moment opportun en vue d'accroître la production des denrées alimentaires »

René et Simoens, 1988

Dédicace

A vous le Dieu tout puissant, pourvoyeur du souffle de vie, pour la grâce que vous ne cessez de nous accorder ;

A vous mon feu père RAMAZANI USENI ;

A vous ma mère Solange MAYIJI ;

A vous papa AMISI USENI et papa LENGE ILUNGA Jean ;

A toi ma soeur Octavie Arah ILUNGA LENGE

A toi l'autre moi « Radjabo Moza Mossi-Thérèse » pour tes prières.

Je dédie ce travail

Yannick USENI S.

Remerciements

Au terme de la rédaction de notre mémoire, il nous honore particulièrement de témoigner notre profonde gratitude à ceux qui en ont permis la rédaction.

A nombreux d'entre eux, signalons en priorité le vice doyen chargé de la recherche, le docteur Ingénieur Emery KASONGO LENGE pour avoir accepté la direction de notre travail avec la compétence qu'on lui connaît et sa rigueur dans le suivi et la progression du présent travail ;

Nos remerciements s'adressent également au Professeur Docteur Ingénieur Michel MPUNDU MUBEMBA pour avoir accepté l'encadrement de notre travail avec le savoir-faire qu'on lui connaît et malgré ses multiples occupations ;

Qu'il nous soit ensuite permis de saisir l'opportunité qui nous est offerte pour exprimer toute notre reconnaissance à l'ensemble des enseignants de la faculté des sciences agronomiques en général et ceux du département de phytotechnie en particulier par le biais du chef de département, le Professeur Docteur Ingénieur NYEMBO KIMUNI Luciens pour avoir assuré notre formation depuis maintenant 5 ans ;

A tous ceux qui d'une manière que ce soit ont contribué à la rédaction du présent travail, nous disons merci.

Yannick USENI S.

Résumé

Deux essais d'étude du comportement de 4 espèces légumières sur sols contaminés en éléments traces métalliques (ETMs) (notamment en cuivre, cobalt, zinc, cadmium et plomb) et sur sols des jardins ont été réalisés pour évaluer d'une part l'influence des ETMs sur la croissance des plantes et d'autre part leur bioaccumulation (transfert). Le premier essai réalisé avec les cultures d'A. hybridus, D. carota et S. oleracea, avait pour objectif l'étude du comportement de ces espèces sur différents échantillons de sol (sols des jardins et sols contaminés en ETMs du quartier GCM) de la ville de Lubumbashi et d'évaluer le transfert sol-plante des ETMs. Pour cet essai, les plantules d'épinard tout comme les graines de carotte et d'amarante ont été mises en pots contenant chacun 1 kg de sols. Le deuxième essai, qui avait pour objectif d'évaluer l'influence des doses croissantes de chaux (CaCO3) sur le comportement de B. chinensis et la bioaccumulation des ETMs, a été réalisé avec des plantules de chou de chine issues du germoir qui ont été mises en pots contenant chacun 1 kg de sols.

Les résultats obtenus ont montré que :

1. La chaux apportée au sol contaminé de la Gécamines (SC) a favorisé la reprise et la croissance de chou de chine par rapport au sol contaminé de la Gécamines sur lequel on n'a pas appliqué la chaux ; et a réduit considérablement le transfert des ETMs du sol vers la plante (notamment le plomb et le cadmium), ce qui évite aux consommateurs tout danger d'intoxication par les ETMs; Ceci serait dû probablement à la baisse de la mobilité des ETMs suite à l'élévation du pH. Par ailleurs, la forte mortalité observée à partir du 30ème jour serait due à l'élévation de la température qui a accru l'incidence des maladies. Cependant des concentrations critiques en cuivre ont été relevées dans les racines (T0 et T2).

2. Aucune différence significative n'a été relevée pour tous les paramètres observés chez l'épinard. Cette plante semble tolérer les fortes concentrations des ETMs dans les sols et a même réduit leur transfert dans les organes. Ceci signifie que les risques d'intoxications aux ETMs sont réduits chez les consommateurs, hormis pour le cuivre et le cadmium. Par ailleurs, il s'avère que cette plante peut être cultivée sur sols contaminés en ETMs, néanmoins un apport de chaux et/ou des matières organiques serait à souhaiter pour permettre un meilleur développement des plantes et une production des feuilles avec des valeurs tolérables d'ETMs.

3. Pour l'amarante, des différences se sont révélées entre les plantes ayant poussé sur les sols des jardins et celles qui ont poussé sur sols contaminés en ETMs pour la plupart des paramètres observés. Cependant, la structure compacte des sols (SJ et SE) a induit un mauvais développement des plantes et à même causé leur mort suite aux conditions d'hypoxie. Par ailleurs, l'amarante a semblé, d'une manière générale, accumulé des fortes doses des ETMs, ce qui présente des risques d'intoxication très élevés pour les consommateurs, surtout en ce qui concerne le cuivre. Néanmoins, seules plantes qui ont poussé sur les sols des jardins, et sur celui des sédiments avec matière organique (), ont pu montrer une bonne performance.

4. Pour la carotte, seules les plantes ayant poussé sur les sols des jardins ont eu une bonne performance par rapport à celles qui ont poussé sur les sols contaminés (excepté sur les sédiments avec épais couvert végétal) ; d'ailleurs une différence significative a été observée pour la plupart des paramètres. Cette plante n'a pas résisté aux fortes concentrations des ETMs et à la structure compacte de certains d'entre ces sols (SJ et SE).

5. La plupart des sols des jardins utilisés pour les essais ont présenté des concentrations en cuivre supérieures aux valeurs normales (toxiques pour les plantes) (hormis EN4, et SCE) et d'autres comme EN5 et EN6 ont présenté des teneurs en zinc et cobalt supérieures aux valeurs normales en dehors des teneurs élevées en cuivre.

MOTS CLES : éléments traces métalliques, biodisponibilité, bioaccumulation, mobilité, transfert sol-plante, sol contaminé

Abstract

Transfer of the elements metallic traces in the soil-plant system and assessment of the risks of contamination of the food chain (survey of the cases in the city of Lubumbashi, DR Congo

Two tests of survey of the behavior of 4 vegetable species on soils contaminated in elements metallic traces (ETMs) (notably in copper, cobalt, zinc, cadmium and lead) and on soils of the gardens have been achieved to value the influence of the ETMs on the one hand on the growth of the plants and on the other hand their bioaccumulation (transfer). The first test achieved with the cultures of A. hybridus, D. carota and S. oleracea, had for objective the survey of the behavior of these species on different samples of soil (soils of the gardens and soils contaminated in ETMs of the GCM district) of the city of Lubumbashi and to value the soil-plant transfer of the ETMs. For this test, the plants of spinach all as the seeds of carrot and amaranth have been put in containing pots each 1 kg of soils. The second test, that had for objective to value the influence of the increasing doses of lime (CaCO3) on the behavior of B. chinensis and the bioaccumulation of the ETMs, has been achieved with plants of cabbage of dyes exits of the sprouter that have been put in containing pots each 1 kg of soils.

The gotten results showed that:

1. The lime brought to soil contaminated of the Gécamines (SC) encouraged the resumption and the growth of cabbage of dyes in relation to soil contaminated of the Gécamines on which one didn't apply the lime; and reduced the transfer of the ETMs of soil considerably toward the plant (notably lead and the cadmium), what avoids to the consumers all danger of poisoning by the ETMs; It would probably be owed to the decrease of the mobility of the ETMs following the elevation of the pH. Otherwise, the strong mortality observed from the 30th day would be due to the elevation of the temperature that increased the impact of the illnesses. However critical concentrations made of copper have been raised in the roots (T0 and T2).

2. No meaningful difference has been raised for all parameters observed at spinach. This plant seems to tolerate the strong concentrations of the ETMs in soils and even reduced their transfer in the organs. It means that the risks of poisonings in the ETMs are reduced among the consumers, except for the copper and the cadmium. Otherwise, he/it proves to be that this plant can be cultivated on soils contaminated in ETMs, nevertheless a contribution of limes and/or the organic matters would be to wish to permit a better development of the plants and a production of the leaves with values supportable of ETMs.

3. For the amaranth, some differences were revealed between the plants having pushed on the soils of the gardens and those that pushed on soils contaminated in ETMs for observed most parameters. However, the compact structure of soils (SJ and SE) led a bad development of the plants and to caused their death even following the conditions of hypoxie. otherwise, the amaranth seemed, of a general manner, especially accumulated of the strong doses of the ETMs, what presents some very elevated risks of poisoning for the consumers, with regard to the copper. Nevertheless, only plants that pushed on the soils of the gardens, and on the one of the sediments with organic matter (), could show a good performance.

4. For the carrot, only the plants having pushed on the soils of the gardens had a good performance in relation to those that pushed on the contaminated soils (excepts on the sediments with thick plant table setting); besides a meaningful difference has been observed for most parameters. This plant didn't resist the strong concentrations of the ETMs and the compact structure of some among these soils (SJ and SE).

5. Most soils of the gardens used for the tests presented some concentrations in copper superior to the normal values (toxic for the plants) (except EN4, and SCE) and of others as EN5 and EN6 presented some contents in zinc and cobalt superior to the normal values outside of the contents raised in copper.

KEY WORDS: elements metallic traces, bioavailability, bioaccumulation, mobility, soil-plant transfer, contaminated soil,

Table des matières

Epigraphe II

Dédicace III

Remerciements IV

Résumé V

Abstract VII

Table des matières IX

Liste des sigles et abréviations XI

Liste des tableaux, figures et photos XII

INTRODUCTION 1

CHAPITRE 1. REVUE DE LA LITTERATURE 3

1.1. Les activités minières dans le Haut-Katanga 3

1.1.1 Cadre physique du Haut-Katanga 3

1.1.2. Impact des activités minières sur l'environnement 4

1.2. Les élements traces métalliques (ETMs) 6

1.2.1. Définition 6

1.2.2. Sources et devenir des ETMs dans la nature 7

1.2.3 Les ETMs dans les sols 8

1.2.4 Les effets des ETMs sur les organismes vivants 9

1.2.5. Toxicité des ETMs 9

1.3 Transfert sol- plante des ETMs 11

1.3.1 Modes de pénétration des ETMs dans la plante 11

1.3.2 Devenir des ETMs dans la plante 12

1.3.3 Tolérance des plantes aux fortes concentrations en ETMs dans le sol 14

1.3.4 La réhabilitation des sols contaminés par les ETMs 16

1.4 Considérations générales sur l'amarante, la carotte, l'épinard et le chou de chine 18

1.4.1 L'amarante, Amarantus hybridus 18

1.4.2 La carotte, Daucus carota 18

1.4.3. L'épinard, Spinacia oleracea 19

1.4.4. Le chou de chine, Brassica chinensis 20

CHAPITRE 2. MATERIELS ET METHODES 21

2.1. Matériels 21

2.1.1. Matériel biologique 21

2.1.2 Le sol 21

2.1.3 La chaux 23

2.2 Méthodes 24

2.2.1 Dispositif expérimental 24

2.2.2. Conduite de l'essai 25

2.2.3. Observations 25

2.2.4. Traitements des sols et organes récoltes avant analyse au laboratoire 26

2.2.5. Traitement des données 26

CHAPITRE 3. RESULTATS ET DISCUSSION 28

3.1 Présentation des résultats 28

3.1.1 Influence des ETMs sur la croissance 28

3.1.2 Influence des ETMs sur la bioaccumulation 38

3.2 Discussion des résultats 40

3.2.1 Influence des ETMs sur la croissance 40

3.2.2. Influence des ETMs sur la bioaccumulation 45

CONCLUSION 47

Références bibliographiques 48

Annexes i

Liste des sigles et abréviations

A : Annexes

AA : absorption atomique

Al : aluminium

Be : béryllium

DEA : diplôme d'étude approfondie

ETM : Elément trace métallique

Gécamines/GCM : Générale des carrières et des mines

HCl : acide chlorhydrique

HClO: acide perchlorique

HF : acide fluorique

HNO: acide nitrique

KCl : chlorure de potassium

p : probabilité

pH : potentiel hydrogène

ppm : partie par million

UMHK : union minière du Haut-Katanga

Liste des tableaux, figures et photos

1. Tableaux

Tableau 1-1. Toxicité des ETMs sur les consommateurs...........................................10

Tableau 1-2. Aptitude de quelques plantes à accumuler les ETMs (Ademe, 1990) ..............13

Tableau 2-1. Caractéristiques du matériel biologique................................................21

Tableau 2-2. Sites de prélèvement et caractéristiques des échantillons des sols.................22

Tableau 2-3. Concentration des ETMs et pH des sols...............................................23

Tableau 3-1. Taux de reprise et Taux de survie de l'épinard........................................34

Tableau 3-2. Concentrations critiques des ETMs (ppm) dans les organes des plantes (Frageria et al, 2002 cités par Colinet, 2003).....................................................................38

Tableau 3-3. Concentration des ETMs en ppm dans les racines d'amarante......................38

Tableau 3-4. Teneurs des ETMs en ppm dans les racines d'épinard...............................39

Tableau 3-5. Teneur des ETMs en ppm dans les racines de chou..................................40

2. Figures

Fig. 1-1. Arc cuprifère Katangais (en rouge) (François, 1973)......................................... 3

Fig. 1-2 Exploitation minière au Katanga et pollutions métallifères (zones pointillées) y afférentes durant les périodes précoloniales, coloniales et récentes (adapté de Leteinturier et al, 1999)..................................................................................................................6

Fig 1-3. Réponse des plantes à la présence des fortes concentrations des ETMs dans le sol (adapté de Baker et Walker, 1989b)..................................................................................15

Fig. 2-1. Dispositif expérimental sur terrain (sous l'abri)...............................................24

Fig 3-1. Taux de levée moyen de l'amarante à 7 jours après semis...................................28

Fig 3-2. Evolution du taux de survie moyen de l'amarante à 15, 30 et 45 jours..................29

Fig 3-3 Evolution de la taille moyenne des plants d'amarante à 15, 30 et 45 jours..............30

Fig 3-4 Evolution du nombre moyen de feuilles d'amarante à 15, 30 et 45 jours.................30

Fig. 3-5. Taux de levée moyen de la carotte à 7 jours.....................................................31

Fig 3-.6 Evolution du taux de survie de la carotte à 30, 60 et 90 jours..............................32

Fig 3-7. Evolution de la taille des plants de carotte à 30, 60 et 90 jours............................32

Fig 3-8. Evolution du nombre de feuilles de la carotte à 30, 60 et 90 jours.......................33

Fig 3-9. Evolution de la taille moyenne des plants d'épinard à 15, 30 et 45 jours................34

Fig 3-10. Evolution du nombre moyen des feuilles d'épinard à 15, 30 et 45 jours..............35

Fig. 3-11. Influence des doses croissantes de chaux sur le taux de reprise du chou chinois.................................................................................................................36

Fig 3-12. Evolution du taux de survie du chou chinois à 15, 30 et 45 jours en fonction des doses croissante de chaux........................................................................................36

Fig 3-13. Influence des doses croissantes de chaux sur la taille des plantes de chou de chine.....................................................................................................................37

Fig 3-14. Influence des doses croissantes de chaux sur l'évolution du nombre des feuilles de chou de chine..........................................................................................................37

3. Photos

Photo 1-1. Végétation rabougrie et éparpillée poussant sur les sols d'en face du cimetière SAPIN III dans la cellule Penga-penga (quartier Gécamines). De loin, l'on aperçoit la cheminée de l'usine Gécamines.................................................................................16
INTRODUCTION

La sécurité alimentaire est l'approvisionnement régulier en denrées alimentaires de qualité et quantité suffisantes, et ceci à des prix abordables à toutes les couches de la population. Cette sécurité alimentaire ne vise non seulement l'augmentation des rendements en fonction de l'augmentation de la population, mais aussi l'amélioration de la qualité des produits de la récolte (René et Simoens, 1988). D'ici un quart de siècle, la population mondiale augmentera de 3 milliards d'habitants, dont 95 % feront partie des pays en voie de développement (Anonyme, 2008a ; Lumpungu, 2009), ce qui posera un problème des ressources si on ne trouve pas le moyen de doubler la production de nourriture de notre planète (Baudoin et al., 2002). L'état actuel de notre environnement et l'état de pollution de nos sols ne permettent plus d'envisager une augmentation de la production agricole à longue échéance (Nicholson et al., 2003 ; Mench, 2004 ; Bach et Starmans, 2005).

Les activités minières en dépit du fait qu'elles permettent de résorber le chômage en donnant de l'emploi à la population locale, provoquent la pollution des eaux et du sol, détériorent la qualité des denrées alimentaires par l'émission des produits toxiques (Peter, 1999). En effet, l'exploitation minière, le traitement des minerais, leur stockage, la manufacture des produits finis et la mise en décharge des déchets de ces activités entraînent l'émission et la dispersion des particules métalliques. Le plus souvent, elles s'accumulent à proximité même du lieu d'émission ; leur chronicité amène les sols à des stades de déséquilibre biologique plus ou moins avancés agissant par la toxicité sur la microflore des couches superficielles du sol (Impes et al., 1991). L'activité industrielle liée à l'exploitation des minerais riches en métaux, a provoqué la pollution des sols en éléments traces métalliques (ETMs) (Baize et Tercet, 2002). Actuellement, l'homme se livre à une véritable course à l'exploitation des ressources minières du sous-sol. Aidés par des progrès technologiques réalisés ces dernières décennies, il ne lui faut pas attendre longtemps pour altérer irrémédiablement les écosystèmes naturels en créant des anomalies métallifères. Des conséquences tant environnementales qu'à l'égard des consommateurs sont évidentes : l'extinction des espèces végétales que les conditions naturelles extrêmes avaient sélectionnées, la dégradation des écosystèmes rares, la pollution des milieux originellement pauvres en ETMs et la contamination de la chaîne alimentaire (Leteinturier, 2002). Certains ETMs (notamment le plomb, le mercure et le cadmium) sont pour les organismes vivants (l'homme, les animaux, les plantes et les microorganismes) uniquement toxiques, c'est-à-dire dangereux pour leur survie. En plus de leur grande toxicité, certains de ces ETMs sont susceptibles dans l'environnement de s'accumuler fortement dans les organismes vivants, et de ce fait, se retrouver dans la chaîne alimentaire : c'est la bioaccumulation (André, 2003).

A titre d'exemple, on peut mentionner la catastrophe de Minamata qui a touché une population des pêcheurs après consommation d'une forte proportion de chair des poissons contenant des fortes concentrations de méthylmercure. Cette intoxication massive s'est soldée entre 1953 et 1971 par le dénombrement de 121 cas d'intoxication à symptomatologie nerveuse dont 54 décès (Buchet et al., 1983). En 1944 aux USA et en 1946 en Algérie, il s'est produit une intoxication aigue au cadmium par voie alimentaire après respectivement consommation de jus de fruit souillé par 200mg de cadmium par litre (USA) et 946 cas d'intoxication furent observés dans une cantine après ingestion de vin ayant séjourné pendant 4 à 6 heures dans les bacs en métal cadmié (ALGERIE) (Boudeme, 2000).

Cependant, les plantes ne peuvent absorber de par leur physiologie qu'une partie de la totalité des métaux qui se trouvent dans le sol. Cette fraction biodisponible est souvent très petite par rapport à la fraction totale, mais c'est la plus dangereuse pour l'homme, les animaux et les nappes phréatiques car elle est mobile (Leteinturier, 2002). D'où, il est impérieux de trouver des techniques qui puissent permettre de réduire la biodisponibilité et la phytodisponibilité des ETMs en vue d'améliorer la qualité des produits de la récolte et d'accroître le rendement ; et de réduire ainsi les risques de contamination de la chaîne alimentaire.

Ce travail a pour objectif général d'étudier le transfert des ETMs dans les systèmes sol-plante sur des sols contaminés en ETMs par les activités minières dans le district du Haut-Katanga et évaluer les risques de contamination de la chaîne alimentaire avec les espèces Amarantus hybridus, Brassica chinensis, Daucus carota et Spinacia oleracea.

Pour ce faire, la présente étude se propose d'atteindre les objectifs spécifiques suivants :

· La mise en place d'une expérimentation visant à comparer le comportement (croissance et bioaccumulation) de l'épinard, l'amarante et la carotte sur les échantillons des sols prélevés dans les horizons de surface du quartier GCM mais aussi dans différents jardins de Lubumbashi

· Evaluer l'effet des amendements calcaires sur la disponibilité des ETMs dans les sols et leur accumulation dans les organes des plantes.

CHAPITRE 1. REVUE DE LA LITTERATURE

1.1. Les activités minières dans le Haut-Katanga

1.1.1 Cadre physique du Haut-Katanga

Le district du Haut-Katanga est situé au Sud-Est de la province du Katanga. Il est couvert par une superficie de 131443km² et se trouve aux latitudes de 10° N et 13° S, aux longitudes de 25° 0 et 28° E ; et à 1200 mètres d'altitude. Du point de vue géologique, le district du Haut-Katanga se distingue par la présence de l'arc cuprifère Katangais localisé dans une dépression orientée Sud-Est et Nord-Ouest (figure 1-1). Celui-ci s'étend de la 10ème à la 12ème parallèle Sud et du 25ème au 33ème méridien de longitude Est et est bordé par le massif ancien de Kabombo, Solwezi, Kakota, Lwina et Mokambo au Nord ; et au Nord-Ouest par les massifs Kibariens, les plateaux de Kundelungu et Biano (Okitaudji, 2001).

Fig. 1-1. Arc cuprifère Katangais (en rouge) (François, 1973)

On distingue dans la région trois grandes formations stratigraphiques : L'Antekibarien, le Kibarien et le Katanguien. Cette dernière formation comprend le Kundelungu au sommet où se trouve l'étage minéralisé de Kakontwe et la série des mines à la base :

Ø Le Roan inférieur non minéralisé

Ø Le Roan moyen dont font partie la plupart des gisements de cuivre et de cobalt du Katanga avec la teneur en cuivre dans le sous-sol allant parfois au-delà de 10% retrouvés dans les minéraux de la chalcopyrite et la malachite

Ø Le Roan supérieur non minéralisé

En 1973, François réalisa une étude géologique approfondie et détaillée des sites cuprifères katangais qui montre que les minéralisations cupro-cobaltifères katanguiennes sont stratiformes. D'une manière générale, les formations sédimentaires sont carbonatées. La minéralisation se situe principalement dans les shales dolomitiques. François emploie plus communément le terme de « faisceau R1 » pour les roches argilo talqueuses (RAT) et celui de « faisceau R2 » pour désigner ce qui se rapporte à la série des mines (François, 1973).

La tectonique panafricaine a découpé la série des mines en écailles de diverses dimensions. Ces écailles qui devraient normalement se trouver à des milliers de mètres de profondeur sous les sédiments du Kundelungu, ont été amenés en surface par des extrusions et affleurements anormalement d'une manière intermittente dans une aire de 300 km x 50 km depuis Musoshi au Sud-Est jusqu'à Kolwezi (Okitaudji, 2002).

1.1.2. Impact des activités minières sur l'environnement

La présence des nombreuses collines riches en minerais de cuivre et cobalt a conduit dans le district du Haut-Katanga au développement des industries d'extraction et de transformation des minerais. Celle-ci a débuté depuis l'époque précoloniale, où les croisettes de cuivre étaient utilisées comme monnaie dans la transaction commerciale, et s'est ensuite intensifiée dès 1906 avec la création de l'UMHK pour atteindre le pic de production des minerais avec la Gécamines vers les années 1970 ; qui connut par la suite une chute de production spectaculaire due à une mauvaise gestion vers les années 1990 (Ngoy, 2007). Une reprise très nette des activités d'extraction a lieu depuis quelques années et actuellement, ces activités d'exploitation minière ont connu une expansion florissante due à l'arrivée des nombreux investisseurs dans le secteur minier.

Cependant, toutes les étapes du traitement des minerais depuis l'extraction jusqu'à la production du métal purifié sont génératrices des nuisances pour l'environnement par l'altération de celui-ci. En effet, depuis l'extraction du minerai des gisements par l'établissement des carrières jusqu'à celle du métal spécifique recherché à l'industrie, l'activité minière rejette les déchets et effluents (gazeux, liquides, solides) car le métal recherché n'est qu'une infime fraction du volume de la roche déplacée (Impes et al., 1991).

L'exploitation minière entraîne une dégradation de l'environnement par :

v L'établissement des carrières souterraines : l'extraction des minerais s'effectue par établissement des tunnels souterrains. Ce mode d'exploitation ne perturbe que des superficies relativement petites car les tunnels souterrains réduisent la dispersion des poussières et le déplacement des terres « stériles ». De plus, à la fin de l'exploitation, la région peut retrouver des conditions presque similaires à celles d'avant exploitation. Néanmoins, les eaux qui remplissent les couloirs (après exploitation) peuvent faire passer les ETMs en solution et contaminer la nappe phréatique.

v L'établissement des carrières à ciel ouvert : ce mode d'exploitation est plus dangereux car il modifie complètement le paysage et son impact environnemental peut toucher de grandes régions à cause de la dispersion des poussières provenant des déblais miniers et d'énormes volumes de terre déplacés. Il a également un effet plus néfaste sur la perte de la biodiversité

v Le transport des minerais excavés de la carrière, généralement par voie ferroviaire ou routière, favorise également une dispersion des ETMs à cause de grandes quantités de poussières dispersées le long des trajets

v Les rejets des déchets dans les rivières (pour les usines qui procèdent par hydrométallurgie) avec comme conséquences la pollution des rivières par les substances chimiques. Ceci entraîne un débordement des boues à caractère souvent sableux, se propageant ainsi sur un grand espace blanc semblable à un désert communément appelés  « Katapula », cas de Kipushi, UZK (usine de zinc de Kasombo), Mashamba...et les usines qui procèdent par pyrométallurgie, qui, par leurs cheminées, polluent l'atmosphère en émettant les déchets sous forme gazeuse (Montgomery, 2003 ; Anonyme, 2004 ; Prince, 2007).

Cependant, la pollution liée aux ETMs est censée avoir un lien avec les exploitations minières dans le district du Haut-Katanga. Les ETMs constituent par ailleurs un problème sérieux surtout lorsqu'ils sont impliqués dans la pollution des sols et des eaux. Non seulement leur toxicité peut être fortement dommageable pour les milieux aquatiques et les sols, mais leur accumulation dans la chaîne alimentaire pourrait ainsi avoir des effets plus ou moins graves sur la santé des consommateurs (l'homme et le bétail) (Michel et Katanga, 2007).

Dans le district du Haut- Katanga, l'industrie minière est source de plusieurs altérations de l'environnement. L'extraction du minerai, que ce soit par carrière à ciel ouvert, parfois profonde d'une centaine de mètres (à Ruwe par exemple), ou par galeries profondes (plus de mille mètres à Kipushi), engendre des déplacements de volumes importants de roches et de terres. Les émissions de l'industrie métallurgique sont aussi à l'origine des pollutions atmosphériques (Leteinturier, 2002).

Il a été recensé une dizaine des types de perturbations engendrées par l'exploitation minière dans l'hinterland minier du Katanga (Fig. 1-2), notamment les sites métallurgiques précoloniaux, Les tranchées de prospection, les mines à ciel ouvert, les déblais stériles, les ballasts des voies ferrées, les bassins de décantation, les accotements des routes chargés avec des minerais, les sites de lavage de roches excavées, les émissions des dépôts poussiéreux aériens résultant des activités industrielles (Baker et Walker, 1989a ; Leteinturier et al., 1999).

Fig. 1-2. Exploitation minière au Katanga et pollutions métallifères (zones pointillées) y afférentes durant les périodes précoloniales, coloniales et récentes (Adapté de Leteinturier et al., 1999).

1.2. Les élements traces métalliques (ETMs)

1.2.1. Définition

L'expression «  éléments traces métalliques » désigne pour les chimistes des métaux de numéro atomique élevé, de densité supérieure à 5g/cm3 et qui forment des sulfures insolubles. Le cadmium, le manganèse, le cobalt, le chrome, le cuivre, le plomb, le mercure, le nickel et le zinc sont les métaux les plus souvent rencontrés dans les sols (Lemiere et al., 2001).

A des concentrations normales, certains sont utiles voire indispensables aux végétaux mais ils deviennent tous toxiques à partir d'un certain seuil. Les ETMs sont réputés toxiques alors que certains sont des oligo-éléments (Cu, Zn, Fe, Co...), d'autres sont des métalloïdes (Se, As) ou qu'ils ne sont pas lourds (Be, Al), d'où ils sont plus désignés par l'appellation « éléments traces métalliques » (ETMs) que celui de « métaux lourds » (Anne et Isabelle, 2005).

1.2.2. Sources et devenir des ETMs dans la nature

Traditionnellement, on sépare les ETMs dont l'origine est naturelle (fond géochimique ou dans le cas des sols, fond pédogéochimique), des éléments naturels mais dispersés dans le milieu par les activités humaines (origine anthropique).Les éléments d'origine anthropique s'ajoutent localement aux éléments d'origine naturelle et font augmenter d'autant les concentrations dans les sols, dans les eaux et dans l'air. Leur forme chimique est souvent plus disponible pour les êtres vivants (plantes, faune, flore et microflore du sol) que celle des éléments d'origine naturelle (qui sont par exemple plus fortement liés au sol) .Il présente donc dans la plupart des cas, des désavantages pour les écosystèmes (Delage, 1999 ; Anne et Isabelle, 2005).

La plupart des ETMs sont présents naturellement dans les roches et les sols. L'altération naturelle des roches et des sols peut entraîner leur libération dans les lacs et rivières. A certaines concentrations, les ETMs peuvent être toxiques pour les organismes vivants. Les ETMs sont présents dans la nature et sont libérés dans l'environnement des diverses façons : extraction minière, utilisation des combustibles fossiles, combustion des déchets et des tabacs, feu des brousses, utilisation des pesticides, etc...les ETMs ne se décomposent jamais, sauf s'ils sont exposés à une source de rayonnement. Ils ne disparaissent jamais complètement ; ils se déplacent plutôt dans l'environnement. Les courants atmosphériques et aquatiques peuvent transporter les ETMs sur des grandes distances. Par exemple, une cheminée industrielle en Russie peut rejeter des ETMs qui seront transportés dans l'atmosphère et qui se déposeront sur le sol et dans les eaux des territoires du Nord-Ouest du Canada (Anonyme, 2008b).

1.2.3 Les ETMs dans les sols

1.2.3.1 Forme, mobilité et biodisponibilité des ETMs dans les sols

Les ETMs sont présents naturellement dans les agroécosystèmes. Il existe des niveaux de concentration naturelle de ces éléments dans les roches, sols, sédiments, les eaux, la végétation et les animaux. En ce qui concerne les matériaux terrestres (substrats géologiques rocheux ou meubles), l'abondance naturelle des éléments est appelée fond géochimique. Pour le sol, la gamme des teneurs qui résulte de l'héritage du matériau parental, des processus pédogénétiques et des retombées atmosphériques naturelles, en dehors de tout apport d'origine humaine constitue le fond pédogéochimique (Pereira et Sonnet, 2007).

Dans les sols, les ETMs peuvent se trouver sous différentes formes : formes associées à la phase solide ou formes solubles. Les formes associées à la phase solide (incluses dans les réseaux cristallins des minéraux, adsorbés sur les argiles, etc) sont en quantité très majoritaire. Les formes solubles (cations ou anions libres, complexes minéraux neutres, etc) bien que minoritaires revêtent une importance particulière, puisqu'elles sont plus biodisponibles (Sims et al, 1984). La répartition dans les sols des ETMs sous leurs différentes formes ne demeure pas figée au cours du temps ; les éléments peuvent passer d'une forme à l'autre, à des vitesses variables, sous l'influence des facteurs de l'environnement. La mobilité d'un élément dans les sols désigne l'aptitude de celui-ci à passer d'une forme où il est retenu avec une certaine énergie dans une autre où il est de moins en moins énergiquement retenu, pour aboutir dans la solution du sol (Mench, 2004).

Les principaux facteurs de l'environnement influant sur la mobilité des ETMs dans les sols sont le pH, le potentiel d'oxydoréduction et la capacité d'échange cationique (CEC). Ce dernier paramètre est lié à la quantité et la qualité de la matière organique ainsi qu'au pourcentage et aux types des minéraux argileux. D'autres facteurs, comme le climat ou les interactions entre les différents éléments présents dans les sols, peuvent aussi modifier la mobilité d'un ETM (Anne et Isabelle, 2005).

1.2.3.2 Persistance et accumulation des ETMs dans les sols

Les sols ont la propriété de fixer les ETMs, en particulier dans les horizons de surface riches en matière organique. Or, contrairement à des nombreux autres polluants dans les sols, les ETMs ne peuvent être éliminés ou dégradés par décomposition. Ils présentent un caractère persistant, indépendamment du fait qu'ils peuvent se trouver dans les sols sous différentes formes. Ce caractère permanent a pour conséquence que les ETMs sont susceptibles de s'accumuler dans les sols. Pour qu'un élément s'accumule dans le sol à un endroit donné, il faut que la quantité apportée ne soit pas contrebalancée par le départ de ce sol d'une quantité équivalente (Bach et Starmans, 2005).

Ces bilans montrent qu'actuellement les sols se comportent en accumulateurs des ETMs c'est-à-dire que les flux entrants sont supérieurs aux flux sortants. Cette capacité d'accumulation fait que la contamination des sols par les ETMs constitue une dégradation qui peut être considérée comme irréversible, sauf utilisation des techniques de dépollution (phytorémédiation, extraction par voie physique ou chimique, etc) qui, par leurs coûts, ne peuvent concerner que des petites étendues (Mench et Baize, 2004).

1.2.4 Les effets des ETMs sur les organismes vivants

Certains ETMs sont des oligoéléments, comme le cuivre et le zinc qui sont indispensables au déroulement des processus biologiques des végétaux, des animaux et des êtres humains. S'ils sont présents en trop faible concentration dans l'alimentation des organismes vivants, il y a risque de carence. Inversement, à trop forte concentration, ils peuvent être toxiques. Les besoins des organismes en oligo-éléments sont compris dans l'intervalle entre le seuil de carence (la teneur minimale dans le milieu) et le seuil de toxicité (Bach et Starmans, 2005). Pour certains éléments, la différence de concentration entre un effet bénéfique et toxique est étroite. D'autres ETMs, comme le cadmium, le plomb et le mercure ne jouent pas de rôle essentiel dans les organismes vivants. Ceux-ci peuvent présenter des risques de toxicité pour les organismes vivants, même lorsqu'ils sont exposés à des très faibles concentrations (Nicholson et al., 2003). De plus ils peuvent avoir tendance à s'accumuler progressivement dans les tissus vivants avec comme conséquence une augmentation de concentration le long de la chaîne alimentaire (la bioamplification) pouvant à long terme atteindre des niveaux de teneur correspondant à la toxicité (Anonyme, 1998).

1.2.5. Toxicité des ETMs

Les ETMs peuvent être absorbés par les végétaux, les animaux sauvages et domestiques, et même les êtres humains par le biais de leurs nourritures. L'eau que nous buvons et même l'air que nous respirons peuvent aussi renfermer des ETMs. La concentration des certains de ces ETMs peut augmenter lorsque les animaux (prédateurs) mangent d'autres animaux (proies), d'un maillon à l'autre de la chaîne alimentaire (la bioamplification). Certains métaux comme le fer, le chrome et le cuivre sont nécessaires en petite quantité pour assurer la santé des êtres humains et des animaux. Mais lorsque absorbés en grande quantité, ces métaux occasionnent divers problèmes (phytotoxicité pour les plantes par exemple) (tableau 1-1).

Tableau 1-1. Toxicité des ETMs sur les consommateurs

ELEMENT

Toxicité aigue

Toxicité Chronique

Mutagenèse

Références

Arsenic (As)

Troubles digestifs (vomissements, douleurs abdominales...) encéphalopathie, polynévrite

Thrombocytopénie, alopécie, rhinite, kératodermie, gastro-entérite, poly-névrite

Cancérogenèse, tératogenèse (malformation, avortement spontané)

C, D

Cadmium (Cd)

Pneumonie, troubles hépato-digestifs (vomissements, diarrhées)

Troubles respiratoires (bronchite, emphysème...), troubles rénaux (albuminurie), anémie, troubles nerveux

 

A, D, F, G, H

Cobalt (Co)

Troubles rénaux, du système nerveux et du système cardio-vasculaire

Effet goitrogène, fibrose pulmonaire, troubles gastro-intestinaux, dyspnée, perte de poids et atteinte cardiaque

 

C, E, F

Chrome (Cr)

Conjonctivite, lésions sévères de la cornée, ulcération de la muqueuse nasale, hémolyse, hépatite cystolique, dysenterie

Dermite eczermatiforme, rhinite chronique, laryngite et pharyngite, oesophagite, gastro-entérite...

Cancer pulmonaire

C, D, F, H

Cuivre (Cu)

Troubles digestifs (vomissements)

Syndrome schizophrénique, troubles hépatiques

 

C, D, F

Mercure (Hg)

Troubles digestifs, néphrites mercurielles

Stomatite, tremblement associé à un état de rigidité musculaire, crampes douloureuses

 

C, D, G

Molybdène (Mo)

 

Syndrome goutteux (augmentation de la production d'acide urique et élimination urinaire de

cuivre)

 

C, E

Nickel (Ni)

Troubles digestifs (nausées, vomissements...), céphalées, asthénies, bradycardie

Troubles respiratoires (rhinite, sinusite, anosmie), asthme

 

C, E, H

Plomb (Pb)

Anémie, néphropathie (avec comme conséquence élévation de l'azotémie, protéinurie...)

Douleurs abdominales, coliques, troubles nerveux (convulsion, néphrite hématurique, saturnisme)

 

C, G

Sélénium (Se)

Perionyxis, dermites eczermatiforme, conjonctivite, irritation des voies respiratoires supérieures

Troubles de l'odorat, anorexie, nausée, fatigue, pâleur, amaigrissement

 

B, C, H

Zinc (Zn)

Trouble gastro-intestinal, atteinte du système digestif supérieur, irritation des muqueuses respiratoires

Douleurs gastro-intestinales, altération des réponses immunitaires, induit la carence en cuivre

 

C, D, H

Références

A. Apao (1989) E. Pennington et Jones (1987) .

B. Ari et al. (1991) F. Razeyre (1991)

C. Boudene (2000) G. André (2003)

D. Buchet et al. (1983) H. Miquel (2001)

Par ailleurs, l'absorption des ETMs comme le plomb et le mercure n'est jamais souhaitable, quelle que soit la quantité. Une fois ingérés, les différents ETMs peuvent s'accumuler dans divers organes comme le rein, le foie et la rate et causer des effets toxiques (intoxication aigue et/ou chronique, monstruosité, cancérogenèse) (Anonyme, 2008b).

1.3 Transfert sol- plante des ETMs

1.3.1 Modes de pénétration des ETMs dans la plante

1.3.1.1 Pénétration racinaire

v Entrée dans l'espace radiculaire par l'épiderme

Les mouvements des ions ne se limitent pas à la surface racinaire. Avant d'être absorbés par les cellules des racines, les ions peuvent circuler librement dans les espaces intercellulaires du cortex ou être immobilisés par les charges négatives des parois cellulaires. Les ions métalliques ont donc tendance à s'accumuler dans les espaces libres, étant fortement liés aux groupements carboxyliques des composés pecto-cellulosiques des parois suivant l'ordre ci-après : Zn<Cd<<Cu<Pb (Morel, 1985). Les ETMs sont transportés radialement dans l'espace libre (voie apoplasmique) jusqu'à l'endoderme limité par la bande de caspary, barrière limitant leur entrée dans la stèle. Les cellules du cortex contiennent donc plus d'ions que celle de la stèle (Morel et al., 1994 ; Hopkins, 2003).

v Entrée dans le cytoplasme

La membrane plasmique (75A°) est l'ultime barrière entre la solution du sol et la cellule. Le Cd, le Cu et le Zn traversent cette membrane et pénètrent dans le cytoplasme par les mêmes voies que les cations physiologiquement importants à l'occurrence la voie active (diffusion à travers la membrane plasmique) et la voie passive (transport) requerrant l'énergie. A faible concentration dans la solution du sol (<0,005ìM) c'est-à-dire les sols non ou peu contaminés, les ETMs sont absorbés par la voie active impliquant les H+-ATPases localisées dans le plasmalemme. A des concentrations supérieures à 0,1ìM, la diffusion est le processus majeur de l'absorption (bien sûr sous l'influence de la température du milieu). Les cations bivalents essentiels comme le Ca, Mn, Zn sont des compétiteurs vis à vis des métaux toxiques (suite au phénomène de blocage) (Kabata-Pendias et Pendias, 1984 ; Bourrelier et Berthelin ,1998).

1.3.1.2 Pénétration foliaire

Les ETMs peuvent être absorbés directement par les parties aériennes des plantes à partir des dépôts atmosphériques (exemple particules de terre, cendre, particules métalliques,...) (Morel et al., 1995 ; Bargagli et al, 1997). Les ETMs essentiels et/ou non essentiels emprunteraient les mêmes voies que les autres éléments nutritifs (azote, phosphore) par les ectodermes de la cuticule (Bourrelier et Berthelin ,1998). La contamination par voie aérienne est généralement faible, sauf lorsque les retombées atmosphériques sont importantes : dans certains lieux comme les zones industrielles ou pour les résidus de combustion de l'essence plombée (Merian, 1991). Les ETMs essentiels ainsi que non essentiels peuvent être prélevés par les feuilles sous différentes formes :

v forme gazeuse (Se, As...pouvant entre autre émaner du sol). Sous cette forme, les éléments métalliques entrent dans les feuilles par les stomates ;

v forme d'ions et entrent surtout à travers les cuticules des feuilles (Kabata-Pendias et al., 1993).

1.3.2 Devenir des ETMs dans la plante

A. Dans les cellules des plantes

Dans le cytoplasme, les ETMs peuvent être immobilisés par la formation des complexes avec les ligands organiques (acides maliques, citriques...) acides et polychélatines ou par la précipitation sous forme des granules. La compléxation des ETMs est le processus dominant pour la plupart des espèces. L'entrée des ETMs toxiques dans le cytoplasme induit la synthèse à partir du glutathion et de la phytochélatine-synthase des composés appelés phytochélatines pourvus des groupements SH et COOH qui complexent les ETMs. Les ETMs ainsi complexés sont alors transférés dans la vacuole, puis dans les cellules racinaires pour la séquestration des éléments toxiques ou transportés vers les parties aériennes (Goldsbrough, 2000).

B. Transport des ETMs dans la plante

Par voie symplasmique (de cellule à cellule dans le cortex), les ETMs sont transportés et déversés (voie active) dans les vaisseaux du xylème et conduit vers les parties aériennes (Colombé, 1999). Les cations libres interagissent avec les charges négatives des parois des cellules du xylème, ce qui limite leur transfert. Sous forme des complexes neutres ou chargés positivement, ils sont rapidement transférés vers les parties aériennes des végétaux et distribués dans les différents organes de la plante (Kabata-Pendias et Pendias, 1992 ; Baker et al., 1998).

Par voie apoplasmique, les ETMs sont transportés dans les tissus de la plante. Afin d'atteindre les vaisseaux xylémiens des racines, les ETMs doivent d'abord traverser la bande de caspary (Paulin, 1995). La sève xylémienne représente le principal moyen de transport des racines vers les parties aériennes pour les ions minéraux. La circulation de la sève brute (contenant les ions métalliques) dans le xylème se fait de bas en haut (soit des racines vers les parties aériennes) par poussée radiculaire et par appel foliaire lors de la transpiration. Dans les vaisseaux xylémiens, les ions métalliques peuvent être transportés soit sous forme des composés anioniques ou cations (complexes organiques c'est-à-dire que les ions métalliques sont associés aux acides organiques et se retrouvent incorporés dans les métabolites produit par la plante) ou soit sous forme libre (Ross, 1995 ; Planta, 2001).

C. Concentration des ETMs et répartition dans la plante en phase de croissance

La concentration en ETMs dans la plante varie d'un organe à un autre (tableau 1-2). Pour la plupart des espèces végétales :

· Les racines retiennent la majeure partie d'ETMs absorbés, 80 à 90% de la quantité totale.

· Quelques espèces cependant transfèrent des fortes quantités d'ETMs vers les parties aériennes, surtout dans les organes végétatifs (feuilles et tiges) et relativement moins dans les organes de reproduction (Haq et al., 1980).

Tableau 1-2. Aptitude de quelques espèces à accumuler les ETMs (Ademe, 1990)

Espèces

Cadmium

Zinc

Cuivre

Nickel

Plomb

Fortement accumulatrices

Carotte, laitue, épinard

-

Carotte

Chou

-

Moyennement accumulatrices

Chou, céleri

Maïs, betterave

Laitue, betterave

Betterave

-

Faiblement accumulatrices

Betterave, poireau

Céréales, poireau

Pomme de terre, chou, épinard

Céréales, maïs, pomme de terre

-

Très faiblement accumulatrices

Céréales, maïs

Pomme de terre

Pomme de terre

 

Toutes les espèces

D. Les excrétions des ETMs par la plante

Les ETMs peuvent être évacués de la vacuole vers le cytoplasme ou du cytoplasme vers l'apoplaste et à partir de là, leur relâchage est possible vers le milieu environnant. Ce relâchage est probablement non métabolique (passif). Les ETMs relâchés dans la rhizosphère sont sous forme complexée ou libre (Klovàc et al., 1994)

Il peut se produire dans les feuilles un relâchage des ETMs de la couche cuticulaire pendant les pluies dites « acides ». Ceci est dû à des phénomènes d'échange cationique entre les ions hydrogènes et métalliques. Les ETMs sont alors entraînés lors du « rinçage » des feuilles vers le sol. Les ETMs, sous forme gazeuse, peuvent également sortir à travers les stomates des feuilles dans l'air lorsque celles-ci sont ouvertes (Pieczonka et Rosopulo, 1985)

1.3.3 Tolérance des plantes aux fortes concentrations en ETMs dans le sol

La tolérance aux ETMs est l'aptitude qu'ont certaines plantes à se développer dans un environnement dont la teneur en ETMs est toxique pour d'autres plantes (Macnair, 1990). Cette adaptation des métallophytes à des concentrations élevées en ETMs est couplée au développement des mécanismes de tolérance à ces conditions adverses où les autres espèces des plantes ne survivent pas. La tolérance aux ETMs a été observée chez les nombreuses espèces poussant sur les sites métallifères. Elle est acquise en réponse à des concentrations excessives des ETMs dans les sols. En général, elle est spécifique à un ETM, mais la multi tolérance a été aussi fréquemment observée (Macnair, 1987)

Selon Baker et al. (1998), la tolérance s'exprime par l'exclusion et la détoxication ou la tolérance biochimique.

? L'exclusion est la restriction du prélèvement racinaire ou la limitation du transport vers les parties aériennes. Elle reposerait sur différents mécanismes comme : l'immobilisation des éléments dans la paroi cellulaire, la compléxation par les exsudats racinaires, le pH à la membrane plasmique

? La détoxication est une tolérance interne qui protège la plante contre l'altération des

Cellules. Les métaux sont détoxiqués dans le cytoplasme par chélation avec les acides organiques ou des protéines et compartimentés avec passage dans la vacuole. Les plantes peuvent produire une grande variété des composés complexant en présence des concentrations excessives des ETMs (acides aminés, acides citriques, acides maliques, phytochélatines...). Les phytochélatines seraient essentiels dans la réduction de la toxicité des ETMs dans le cytoplasme. Il s'agit des métallothionéines, cadystines, phytochélatines, ã-glutamyl métal binding peptid... Ces substances sont synthétisées à partir du glutathion par une enzyme, la ã-glutamyl cystéine dipeptide transpeptidase.

Le prélèvement des ETMs peut différer selon les différents génotypes des plantes, en relation avec la concentration du métal dans le sol. Trois grandes stratégies existent (fig.1-3):

· Certaines plantes dites exclueuses prélèvent très peu d'ETMs, même quand elles sont exposées à des concentrations élevées dans le sol. Ces plantes possèdent les barrières empêchant le prélèvement. Mais quand les concentrations en ETMs deviennent trop élevées, ces barrières perdent leur efficacité, probablement à cause de l'action toxique des ETMs

· D'autres dites accumulatrices présentent des fortes concentrations des ETMs même à des très faibles concentrations des ETMs dans le sol. Ces plantes présentent certains mécanismes de détoxification dans leurs tissus, qui leur permettent d'accumuler les ETMs. Toutefois, lorsque la concentration des ETMs augmente dans le sol, ces plantes n'augmentent plus leur prélèvement à cause de la compétition entre ions métalliques pour les sites de prélèvement.

· Les dernières dites indicatrices ont des concentrations en ETMs dans leurs tissus qui reflètent la concentration du métal dans les sols et qui augmentent de façon linéaire avec elle.

Fig. 1-3 Réponse des plantes à la présence des fortes concentrations des ETMs dans le sol. (Adapté de Baker et Walker, 1989b)

Les mécanismes physiologiques et moléculaires de la tolérance aux ETMs sont variés. Les principaux consistent en :

· La chélation d'ions métalliques par des ligands spécifiques de forte affinité (métallothionéines et phytochélatines) et séquestration dans la vacuole ;

· La biotransformation de l'ion métallique en une forme moins toxique ;

· Les mécanismes de réparation cellulaire ;

A ces mécanismes écophysiologiques, il faut également ajouter des modifications de nature morphologique telles que démontrées dans une étude comparative de 3 espèces africaines du genre Silene (Baker et al, 1983).

Parmi les plantes accumulatrices, certaines le sont pour un élément spécifique, et d'autres ont tendance à accumuler plusieurs éléments. Citons le cas de certaines espèces dites hyperaccumulatrices qui colonisent les sites miniers et qui présentent des teneurs en ETMs de 1 à 25% sur la base de la matière sèche (Schwartz, 1997). Les plantes hyperaccumulatrices ont une production de biomasse faible car elles utilisent leur énergie dans les mécanismes de défense face à ces hautes concentrations des ETMs dans les tissus (Prasad et Hagemeyer, 1999).

On notera cependant que ces plantes hyperaccumulatrices sont très rares dans la nature (une seule espèce connue en 1998 dans le monde pour le cadmium, 28 pour le cobalt, 37 pour le cuivre, 14 pour le plomb, 9 pour le manganèse, 317 pour le nickel et 11pour le zinc) (Baker et al., 1998 ; Reeves et Baker, 1998)

1.3.4 La réhabilitation des sols contaminés par les ETMs

L'abondance des ETMs dans le sol conduit à une désertification, l'altération des sols par leur accumulation dans les horizons prospectés par les racines des végétaux, la perte de la biodiversité (sélection naturelle), les peuplements survivants se raréfient et disparaissent progressivement laissant un sol nu et dégradé sans activités microbiologiques, sans décomposition des litières ; proie facile du ravinement et de l'érosion (photo 1-1) (Impes et al., 1991 ; Delage, 1999).

Photo 1-1. Végétation rabougrie et éparpillée poussant sur les sols d'en face du cimetière SAPIN III dans la cellule Penga-penga (quartier Gécamines). De loin, l'on aperçoit la cheminée de l'usine Gécamines

La réhabilitation est l'ensemble des techniques pratiques destinées soit à éliminer les ETMs du sol (biodisponibilité) où ils se sont accumulés, soit à les insolubiliser afin de réduire leur passage dans la chaîne alimentaire. Le but ultime est d'empêcher tout transfert par voie racinaire ou par voie cuticulaire des ETMs dans les végétaux, ceux-ci étant considérés comme indicateurs de la biodisponibilité, des contaminations métalliques (Impes et al, 1991).

Différentes techniques sont utilisées dans la réhabilitation des sols contaminés en ETMs, c'est notamment : l'utilisation des plantes dans la réhabilitation des sols contaminés en ETMs (phytorémédiation), les amendements (la chaux et/ou la matière organique) ainsi que les techniques physiques de réhabilitation des sols contaminés en ETMs.

1° La phytorémédiation

La phytorémédiation est définie comme étant l'utilisation des plantes et des techniques culturales appropriées pour éliminer, contenir ou rendre inoffensifs les contaminants environnementaux présent dans les sols et les eaux (Cunningham et Ow, 1996). Les techniques de phytorémédiation des sols contaminés par les ETMs peuvent être divisées en trois groupes

v La phytoéxtraction : c'est l'utilisation des plantes accumulatrices pour extraire les ETMs dans les sols contaminés

v La rhizofiltration : cette technique utilise les racines des plantes accumulatrices pour absorber et diminuer la quantité des ETMs dans les effluents et eaux polluées

v La phytostabilisation : c'est l'utilisation des plantes tolérantes pour réduire la biodisponibilité des ETMs dans les sols. A ceci, s'ajoute les amendements.

2° Les amendements

Les amendements sont utilisés pour réduire la mobilité (d'où la biodisponibilité) des ETMs dans les sols contaminés. Pour ce faire, on utilise la chaux et la matière organique (Impes et al., 1991)

3° Les techniques physiques de réhabilitation des sols contamines

Selon Impes et al. (1991), plusieurs procédés sont utilisés, notamment la couverture des sols contaminés par un sol sain, l'isolement des parties contaminées et le traitement du sol sur le site ou hors site (excavation).

1.4 Considérations générales sur l'amarante, la carotte, l'épinard et le chou de chine

1.4.1 L'amarante, Amarantus hybridus

L'amarante dont le centre d'origine et de domestication se situe en Amérique centrale et au Mexique, est un légume capable de produire une quantité importante des protéines et des matières sèches par unité de surface. La valeur alimentaire de ce légume se caractérise par une richesse en fer et une grande teneur en vitamines A et B (Matondo, 1990)

Appartenant à la famille des amarantaceae, l'amarante est une plante annuelle, érigée, à cycle court, dont les tiges habituellement ramifiées et parfois pubescentes peuvent atteindre 1,5 à 2 m de hauteur. Les feuilles simples, alternes, ont un pétiole allongé et un limbe dont la taille et la forme varie selon les cultivars (Anonyme, 2002).

L'amarante est une plante monoïque. Les inflorescences sont constituées d'épis disposés en racèmes terminaux ou axillaires. Les fleurs, de couleur blanchâtre à jaune, possèdent un nombre des tépales variant de 3 à 5. La pollinisation est essentiellement anémophile et comme la production de pollen est abondante, le pourcentage d'autofécondation est assez élevé (75%). Les stigmates sont généralement réceptifs avant que les anthères ne soient fonctionnels (protogynie). Les graines dont la teinte varie du brun clair au noir sont lenticulaires, lisses et de petite taille (Grubben et Van Sloten, 1981).

Quant aux exigences écologiques, l'amarante est capable de supporter des températures assez élevées de (30° à 35°C), mais tolère difficilement la sécheresse. C'est dans des sols légers riches en humus et de pH compris entre 5,5 et 7,5 que les plantes se développent le mieux. La croissance est optimale dans les régions d'altitude inférieur à 800m (Rice et al 1990 in Romain 2001).

1.4.2 La carotte, Daucus carota

La carotte dont le centre d'origine se situe en Asie du sud-ouest, est une plante bisannuelle cultivée comme plante annuelle. La carotte appartient à la famille des apiaceae. Sa tige est creuse, dressée et très courte, tandisque les feuilles quadripénées peuvent atteindre 30cm de long. Les pétioles assez longs, forment à leur base des larges gaines qui enveloppent la tige. La carotte possède une racine principale pivotante qui a la propriété de tubériser. Elle est pourvue des poils absorbants, mais ne forme pas des racines secondaires. Sa longueur peut atteindre 20cm et son diamètre 3à 4 cm. Elle se compose d'un cylindre central (coeur) qui est plus ou moins fibreux et d'une partie externe qui est tendre et de coloration plus foncée que le coeur. Lorsqu'elle est cultivée dans des sols profonds et homogènes, la plante adulte développe un système racinaire pouvant atteindre une profondeur de 45 à 60 cm. La carotte présente un taux élevé de pollinisation croisée (grâce aux insectes). Petites et blanches, les fleurs sont disposées en ombelle terminale et sont pourvues de 2 à 5 bractées profondément divisées. L'ombelle principale présente des fleurs bisexuées tandis que les ombelles d'ordre supérieur comportent de plus en plus des fleurs uniquement mâles (Anonyme, 2002). Le fruit est un diakène qui renferme deux graines de petite taille, brun jaunâtre, légèrement allongées, striées dans le sens de la longueur et possède une face plane et une autre légèrement bombée. Stockées dans les conditions favorables, elles peuvent conserver leur faculté germinative durant 3 ans. C'est une plante qui fleurit en jours longs. En présence des jours courts et des températures élevées, on observe une diminution de la teneur en bêta carotène au niveau des racines (Grubben, 1997 in Romain, 2001)

Quant aux exigences écologiques, la carotte présente une croissance optimale lorsque les températures sont comprises entre 15° et 21°C. Des conditions relativement fraîches contribuent à produire des racines de forme et des colorations normales. Par contre des températures élevées supérieures à 25°C, provoquent un ralentissement de la croissance ainsi que la formation des racines de mauvaise qualité et de coloration jaune pâle (Wayenberg, 1990). Pour minimiser les risques d'éclatement ou de formation des racines, il est important que l'approvisionnement en eau soit régulier, surtout au moment de grossissement des racines. C'est dans le sol léger, assez profonds, bien ameubli, riches et frais que la culture se développe le mieux. Dans les sols trop lourds, caillouteux ou contenant du fumier insuffisamment décomposé, on obtient un pourcentage élevé des racines fourchues. La carotte est moyennement tolérante à l'acidité du sol (pH 5,5 à 6,8) (Messiaen, 1989).

1.4.3. L'épinard, Spinacia oleracea

L'épinard dont le centre d'origine se situe au moyen orient (Iran), est cultivé pour ses feuilles. Il a des propriétés laxatives. La valeur alimentaire se caractérise par de richesse en fer et une grande teneur la vitamine A et C. On peut le consommer une fois cuit ou bien en potage ou peut être conservé en boite (Matondo ,1990). L'épinard appartient à la famille des chénopodiacées, genre Spinacia. On distingue deux sous-espèces au sein de l'espèce cultivée :

- Spinacia oleracea var inermis à graines rondes et

- Spinacia oleracea var spinosa à graines anguleuses pointues, et légèrement plus lourdes que les premières

Il existe de nombreuses variétés mais les plus recherchées sont celles qui offrent une bonne adaptation au climat, au mildiou et une résistance aux virus tout en présentant une montaison tardive. Parmi ces variétés on pourrait citer : Epinard géant d'hiver, Epinard impérial, Epinard King...

L'épinard est une plante dioïque avec une fécondation croisée. C'est une plante allogame obligée. La plante a une tige dressée, creuse d'une hauteur de 30-100cm. Les feuilles basales sont grandes, largement pétiolées et groupées en éventail. L'enracinement est pivotant et le fruit est un akène (Mobambo ,2008)

L'épinard redoute la sécheresse, car elle provoque une montée en graine très rapide. L'épinard est donc très peu adapté aux climats chauds des tropiques, sauf en zone de haute altitude. C'est ainsi que l'épinard peut supporter beaucoup plus les basses températures mieux que les autres légumes. Il peut supporter jusqu'à une température de -5° à -7°. Il redoute l'excès d'eau, aussi l'irrigation doit être bien effectuée (Anonyme ,2002). Les sols acides ne conviennent pas pour la culture de l'épinard. Dans ces sols, il souffre de la chlorose (au pH 6,1-6,5) ; chlorose due souvent à une absence de manganèse. Celle -ci peut être corrigée par l'apport de sulfate de Mn. En terre légère, l'épinard ne donne pas des bons résultats non plus. L'épinard ne supporte pas des fumures récentes car il est sensible à l'action des certains champignons tels que Rhizoctonia, Sclerotina et Pythium. Dans ce cas, les plantes jaunissent, le développement s'arrête, et souvent les sujets dépérissent (Mobambo, 2008).

1.4.4. Le chou de chine, Brassica chinensis

Originaire du sud de la chine, le chou de chine est un légume à grandes feuilles, à nervure principale très ressortie. Les feuilles sont épaisses et forment une rosette de 50-60 cm de hauteur. La tige est courte et les feuilles se forment au niveau du sol. Elles ont tendance à former une pomme mais celle-ci est allongée et peu compacte. L'enracinement est pivotant et la plante a une période végétative courte ; ce qui permet de l'utiliser dans des cultures successives (Anonyme, 2002).

Le chou de chine préfère des sols moyens riches en humus. Sur les sols lourds et très sablonneux, il ne donne pas des bons résultats sans les enrichir avec de la matière organique. Le pH permettant une bonne croissance est de 6 à 7.5 (Messiaen, 1989). Il résiste à des très moindres chaleurs ; mais pas à des grandes chaleurs ni à la gelée. Quant aux exigences hydriques et à la lumière, le chou de chine est une plante qui exige beaucoup d'eau et une insolation modérée pour sa croissance (Dupriez et Deleener, 1987).

CHAPITRE 2. MATERIELS ET METHODES

La présente étude a été menée en pot à la faculté des sciences agronomiques de l'université de Lubumbashi, plus précisément devant le jardin botanique, sous abris situé à 11,6098° de latitude Sud, à 27,4775° de longitude Est-ouest et à 1285 m d'altitude; et ce, dans la période allant du 20 juillet au 11 novembre 2008.

2.1. Matériels

2.1.1. Matériel biologique

Comme matériel biologique, les plantules de chou de chine et d'épinard ainsi que les semences d'amarante et carotte ont été utilisées et leurs caractéristiques se trouvent consignées dans le tableau ci-dessous (tableau 2-1).

Tableau 2-1. Caractéristiques du matériel biologique

 

Cycle

Formes des graines

Couleur des graines

Calibre des graines

Variétés

Amarante

45 jours

ronde

Brune et noire

Très petit

Locale

Carotte

90 jours

ovale

Brune

Très petit

Nandor

Chou de chine

90 jours

ronde

noire

Petit

-

Epinard

90 jours

Ovoïde et pointue

Brune et grise

petit

Spinosa

2.1.2 Le sol

Au total quatorze échantillons de sol de la ville de Lubumbashi ont été utilisés comme substrat dans cette étude, dont 7 prélevés dans les jardins et champs de quelques communes de Lubumbashi et 7 autres dans la cellule Penga-Penga du quartier Gécamines. Cependant, il est à signaler que ces 14 échantillons des sols appartiennent au groupe de référence des Ferralsols selon la WRB (World Reference Base for Soil Resources), mais ils sont spécifiés en séries selon la description de Sys et Schmitz (1959) et Van Wambeke (1995). Les sites où ils ont été récoltés ainsi que leurs caractéristiques sont consignés dans le tableau 2-2.

Par ailleurs, les résultats relatifs à la concentration des ETMs dans les échantillons des sols, notamment le plomb, le cadmium, le cuivre, le cobalt et le zinc ; ainsi que leurs pH sont donnés dans le tableau 2-3 ci-dessous.

Tableau 2-2. Sites de prélèvement et caractéristiques des échantillons des sols

Codes

Sites

Caractéristiques

Autres informations

EN1

Jardin près du building administratif

Sol jaune, série Katuba

Parcelle en jachère

EN2

champ derrière sciences sociales UNILU

Sol jaune, série Katuba

Cultivé chaque année, application des engrais chimiques

EN3

Jardin Tingi-Tingi

Sédiments de la rivière Tingi-Tingi, sol noir, série Lubumbashi

Fertilisé tous les ans avec du fumier et des engrais chimiques

EN4

Champ Ruashi

Sol jaune-orange, série Katuba

Cultivé, mais sans engrais depuis 3 ans

EN5

champ de maïs le long de la route vers Kipushi (Kisanga)

Sol jaune avec présence des graviers latéritiques, série Katuba

Présence de Bulbostylis pseudoperrenis et Haumaniastrum katangense

EN6

Jardin Kisanga

Sol jaune-orange, série Katuba

Pas d'application d'engrais chimique mais enfouissement des résidus de récolte

C1

Quartier GCM

Sédiment de la rivière Karavia pris en zone nue, série Lubumbashi

Présence de Haumaniastrum katangense, Typha latifolia, Imperata cylindrica et diverses graminées

 

Quartier GCM

Sédiment de la rivière Karavia, série Lubumbashi

Epais couvert végétal : Imperata cylindrica, cynodon dactylon et diverses graminées. Epaisse couche de matières organiques

SJ

Quartier GCM

Sol jaune nu, série Kaponda

fortement érodé, très compact

SE

Quartier GCM

Sol jaune, série Kaponda

Couche d'accumulation de sol jaune érodé ailleurs. Pas de végétation

SV

Quartier GCM

Sol jaune, série Kaponda

Présence d'une couche noire (accumulation de pollution). Tapis de Bulbostylis pseudoperennis autour de Julbernadia

SN

Quartier GCM

Sol noirâtre, série Kaponda

Présence d'une couche noire (accumulation de pollution). Sol nu, non loin de SV

SC

Quartier GCM

Sol jaune-orange, série Kaponda

Présence d'une couche noire (accumulation de pollution). Pas de végétation

SCE

Jardin botanique expérimental

Sol jaune, série Kaponda

Présence d'Imperata cylindrica

Légende :

Série Kaponda : sols rouges, jaunâtres, profonds, texture finement argileuse, peu imperméable

Série Katuba : substrats graveleux, et latéritiques, peu ou pas différenciés en profil

Série Lubumbashi : sols hydromorphes, profonds, argileux avec accumulation des matières organiques, retrouvés dans les vallées.

Tableau 2-3. Concentration des ETMs et pH des sols

 

pH

ppm cuivre

ppm cobalt

ppm cadmium

ppm plomb

ppm zinc

Eau

KCl

EN1

7,1

6,5

371

24

0,6

22

33

EN2

4,8

3,9

61

4

0,2

10

11

EN3

5,8

4,8

124

2

0,7

11

13

EN4

5,9

4,3

34

3

0,2

6

3

EN5

6,3

5,7

1260

26

7

107

152

EN6

5,2

4,3

778

26

2

65

89

C1

6,2

5,6

1991

24

6,8

178

162

 

7,0

6,9

546

22

3,6

81

185

SJ

6,3

5,6

288

23

1,9

29

34

SE

6,5

5,8

1232

14

1,6

68

77

SV

5,7

5,4

3259

39

5,5

190

229

SN

5,2

5,1

9303

77

17,6

828

374

SC

5,4

5,2

359

-

5,7

784

-

SCE

5,6

4,7

48

-

0,6

8,7

-

Concentrations critiques (ppm) des ETMs dans les sols (toxiques)*

60-125

25-50

-

-

70-400

* Frageria et al., 2002 cités par Colinet, 2003

Source : laboratoire unité-écologie de Gembloux

2.1.3 La chaux

Le carbonate de calcium (CaCO3) acheté à Likasi (50 Kg pour 2 dollars) a été apporté comme amendement calcaire au sol de la Gécamines (SC), en vue de relever d'une part le pH et d'autre part de réduire la mobilité des ETMs de ce sol.

On peut trouver aussi la chaux vive (CaO) et la chaux éteinte (Ca(OH)2) dite agricole sur le marché de Lubumbashi, cependant la pratique de chaulage n'est pas très connue de cette région, suite à l'ignorance et le manque d'encadrement des paysans. Il est recommandé d'utiliser la chaux agricole sur des sols très acides.

2.2 Méthodes

2.2.1 Dispositif expérimental

Deux essais ont été conduits en pot selon un dispositif complètement randomisé, le premier avec 3 répétitions de 12 traitements constitués par les différents échantillons des sols choisis en fonction de leur proximité et orientation par rapport à la source de contamination (usine de traitement des minerais, rivières, bord de route) ; et le second avec 4 répétitions de 5 traitements constitués par les 4 doses croissantes de carbonate de calcium appliqué sur SC (0g=T1 ; 5g=T2 ; 10g=T3 et 15g=T4) et comparé à un témoin (SCE ouT0):

Sur terrain, le dispositif expérimental a été placé de la manière suivante (fig.2-1) :

A

B

C

D

Fig. 2-1. Dispositif expérimental sur terrain (sous l'abri) :

A. la culture de carotte B. la culture d'amarante

C. la culture d'épinard D. la culture de chou de chine

2.2.2. Conduite de l'essai

Les graines d'amarante et de la carotte tout comme les jeunes plantes de chou de chine et d'épinard nous ont été fourni par les maraîchers de Tingi-Tingi.

La préparation des pots et la pesée des sols à l'aide d'une balance en vue d'atteindre la quantité d'un kilogramme de sol par pot ont été réalisé le 05/08/08 pour le premier essai; alors que pour le deuxième essai, cela a été réalisé très tôt (le 23/07/08). En effet, le sol de la Gécamines (SC) a été amendé aux doses croissantes allant de 0 à 15 g de chaux par kg des sols contaminés; Après avoir incorporé la quantité de chaux au sol contaminé, le mélange a été versé dans le pot en plastique 15 jours avant le repiquage de la culture, effectué en date du 23/07/2008 et cela en vue d'atteindre une incorporation parfaite.

Les plantules d'épinard et de chou de chine ont été repiquées 6 semaines après semis, à raison d'un plant par pot; par contre les graines d'amarante et de la carotte ont été semées directement.

Les plantules de chou de chine et d'épinard ont été répliquées le 08/08/08 à raison d'une plante par pot ; le semis direct de la carotte a été effectué le 05/08/08, tandis que celui de l'amarante a eu lieu 9 jours après à raison de 10 graines par pot.

Un démariage a été effectué 15 jours après semis afin de ne laisser qu'un plant par pot.

La quantité d'eau journalière apportée par pot a été d'environ 40 ml, cela en vue d'éviter le stress hydrique ou l'excès d'eau qui pouvait présenter un danger pour les cultures.

2.2.3. Observations

Tous les paramètres ont été observés aux intervalles de 15 jours pour l'amarante, le chou de chine et l'épinard ; et aux intervalles de 30 jours pour la carotte, hormis les taux de levée (amarante et carotte) et de reprise (chou de chine et épinard) qui ont été observés à 7 jours après respectivement le semis et le repiquage et la concentration des ETMs dans les organes analysée après la récolte.

1. Taux de levée : il a été déterminé par le rapport des plantules par pot et le nombre des graines semées multiplié par 100.

2. Taux de reprise et le taux de survie: ils ont étés déterminé en considérant la présence (100%) ou l'absence (0%) des plantes dans les pots.

3. Hauteur des plantes : Elle a été mesurée du collet de la plante jusqu'au sommet de la plante et à l'aide d'une latte.

4. Nombre de feuilles : Il a été déterminé par comptage des feuilles.

5. Concentration des ETMs dans les organes : il s'agit du cuivre, cobalt, zinc, cadmium et plomb. Leurs concentrations ont été déterminées après analyse au laboratoire de Gembloux et de la Gécamines/Kipushi à l'aide d'un spectrophotomètre à absorption atomique.

2.2.4. Traitements des sols et organes récoltes avant analyse au laboratoire

a. Le sol

Après avoir récolté les 14 échantillons des sols (12 pour le premier essai, 2 pour le second) dans les différents sites, les opérations préparatoires aux analyses de laboratoire ont été réalisées, notamment l'émiettement des grosses particules après séchage, le criblage et le pesage. Toutes ces opérations finies, les échantillons des sols ont été mis dans les sachets portant les indications se rapportant aux sites où les sols ont été récoltés.

b. Les organes récoltés

Les racines récoltées ont été découpées en morceaux puis lavées ; alors que les feuilles ont été juste lavées sans être découpées. Après lavage, les morceaux des racines et les feuilles ont été mis dans les enveloppes portant les indications se rapportant à l'échantillon de sol sur lequel les espèces ont poussé. Par la suite, ces enveloppes ont été mises à sécher dans l'étuve à une température de 40oC pendant 24 heures ; puis les morceaux des racines séchés et les feuilles ont été broyés et mis à nouveau dans des nouvelles enveloppes portant les références relatives au type de sol sur lequel ces dernier ont végété. Ces enveloppes ont été gardées au laboratoire de DEA avant l'analyse par spectrophotométrie au laboratoire de Gembloux en Belgique et de la Gécamines/Kipushi.

2.2.5. Traitement des données

L'analyse de la variance (ANOVA) a été utilisée pour voir d'une part l'effet des ETMs sur la croissance (nombre de feuilles, survie, hauteur des plantes) de l'amarante, l'épinard et la carotte. Il s'agit d'une ANOVA à un seul facteur (sol) avec test post hoc (ppds) en cas de différence significative en vue de déterminer les moyennes statistiquement différentes :

· Si p<0,05 : la différence est significative et on considère que les fortes concentrations des ETMs dans les sols ont un effet dépressif sur la croissance des plantes

· Si p>0,05 : la différence est non significative et on considère que les fortes concentrations des ETMs dans les sols n'ont pas un effet dépressif sur la croissance des plantes

D'autre part, et comme pour le premier essai, on a utilisé une ANOVA unifactorielle avec test post hoc pour voir l'effet des amendements calcaires sur la croissance de chou de chine :

· Si p<0,05 : la différence est significative et on considère que la chaux favorise la croissance des plantes de chou de chine sur les sols contaminés en ETMs.

· Si p>0,05 : la différence est non significative et on considère que la chaux ne favorise pas la croissance des plantes de chou de chine sur les sols contaminés en ETMs.

Quant aux résultats relatifs à la bioaccumulation, ils ont été soumis à une comparaison avec les valeurs critiques données par Frageria et al. (2002) cités par Colinet, 2003. Il s'agit là d'une déduction.

Statistica 2007 série 7 et Excel 2003 sont les deux logiciels qui on été utilisés pour les traitements des données.

CHAPITRE 3. RESULTATS ET DISCUSSION

3.1 Présentation des résultats

Les résultats bruts obtenus sur l'ensemble des paramètres de croissance observés pour les quatre cultures sont présentés dans les tableaux en annexes (du tableau A-1 au tableau A-4) alors que leurs moyennes sont présentées sous forme de figures (histogrammes) et tableau si bien que les résultats d'analyse des organes récoltés ne seront présentés que sous forme de tableau.

3.1.1 Influence des ETMs sur la croissance

3.1.1.1 L'amarante

D'une manière générale, les meilleurs taux de levée ont été observés chez l'amarante sur les sols des jardins que sur les sols contaminés en ETMs du quartier GCM, hormis sur comme le montre la figure 3-1.

Fig. 3-1. Taux de levée moyen de l'amarante à 7 jours après semis

En effet, le taux de levée a varié entre 76,7 % pour le champ près de la route Kipushi (EN5) à 100% pour le jardin près du bâtiment administratif (EN1), champ expérimental (EN2) et le jardin de Kisanga (EN6) sur les sols des jardins avec une moyenne de 94,5% dans l'ensemble ; et entre 0% (SJ) et 100% () avec une moyenne de 61,4% pour les sols du quartier GCM. Par ailleurs, l'analyse de la variance (ANOVA) révèle que le sédiment en zone nue (C1) et le sol jaune nu fortement érodé (SJ) ont présenté les taux de levée les plus faible par rapport aux autres sols de la GCM et aux sols des jardins (p = 0,00024).

Pour la survie, les plantes d'amarante ont présenté une très faible mortalité pour l'ensemble des sols de jardins quoiqu'une mortalité de 30% ait été observée sur le sol au bord de la route Kipushi (EN5) à partir de30 jours et à 45 jours (fig. 3-2). Pour les sols du quartier GCM par contre, le taux de survie a été constant mais faible sur C1, par ailleurs il a été réduit respectivement de 65 % et 100% déjà à 30 jours respectivement sur sol nu et noir (SN) et sur dépôt de sol jaune érodé (SE).

Fig. 3-2. Evolution du taux de survie moyen de l'amarante à 15, 30 et 45 jours

Le taux de survie a été de 100% à toutes les dates pour les sols des jardins (excepté sur EN5 à 30 et 45 jours) et sur et SV pour les sols du quartier GCM. D'ailleurs, l'ANOVA a montré que seuls les sols potagers, et SV ont présenté un taux de survie élevé par rapport aux sols contaminés (avec p variant entre 0,0034 et 0,0035).

Les fortes concentrations des ETMs dans les sols ont eu un effet dépressif sur la hauteur des plantes d'amarante (fig. 3-3). En effet, seules les plantes installées sur les sols des jardins et ont présenté les meilleures tailles par rapport à celles installées sur les autres sols du quartier GCM.

Fig. 3-3. Evolution de la taille moyenne des plants d'amarante à 15, 30 et 45 jours

L'ANOVA, avec les valeurs de p variant entre 0,0 et 0,000028, montre que les meilleures tailles de plants d'amarante ont été observées sur sols de potagers et sur , hormis sur EN5 sur lequel la taille moyenne de plant a été faible et constante (2,7) ; cependant, seules les plantes installées sur pour les sols du quartier GCM ont eu une taille élevée à toutes les dates.

Comme pour la taille des plantes, le nombre de feuilles a été élevé sur les plantes issues des sols potagers, hormis sur EN5 que sur les sols du quartier GCM, hormis sur (fig. 3-4).

Fig. 3-4. Evolution du nombre moyen de feuilles d'amarante à 15, 30 et 45 jours

Partant de l'ANOVA, avec les valeurs de p variant entre 0,000003 et 0,0011, il ressort que le nombre élevé de feuilles par plant d'amarante a été obtenu sur sols de potagers et sur sauf sur EN5 sur lequel le plant d'amarante avait moins de 5 feuilles ; seuls les plants d'amarante installés sur ont montré plus de 5 feuilles par plant pour les sols de la GCM. Il apparaît par ailleurs, la diminution d'une feuille par plant sur SN et C1 à 30 jours. Aucune feuille n'a été enregistré sur SE suite à la disparition des plants à partir de 30 jours.

3.1.1.2 La carotte

La levée des plantes de carotte a été très faible sur les sols de la GCM avec une moyenne de 33,9%, hormis sur (fig. 3-5). Par contre, le taux de levée a varié entre 56,6% et 93,3% pour les sols des jardins avec une moyenne de 79,4% dans l'ensemble.

Fig. 3-5. Taux de levée moyen de la carotte à 7 jours

Aucune plante n'a pu lever sur SJ et SN (0%) et seules les plantules ayant poussé sur et SV ont dû donner des taux de levée supérieurs à 50% pour les sols de la GCM. Par contre quoiqu'aucun taux de levée maximum n'ait été observé sur les sols des jardins, il a cependant été supérieur à 50%. Il ressort d'ailleurs de l'ANOVA que les meilleurs taux de levée ont été obtenus sur les sols des jardins, aussi sur et SV que sur les sols de la GCM (p= 0,000049).

Le taux de survie des plantes de carotte a été, d'une manière générale, maximum pour l'ensemble des sols des jardins, quoiqu'une mortalité de 30% ait été observée sur EN2 à partir du 15ème jour (fig. 3-6). Par contre, aucune levée n'a été observée sur SN et SJ pour les sols du quartier GCM et à partir du 60ème jour, les plantes n'ont survécu que sur les sédiments (C1 et ).

Fig. 3-6. Evolution du taux de survie de la carotte à 30, 60 et 90 jours

Par ailleurs, même si la survie a été constante à 30 et à 60 jours sur SE et sur SV, aucun individu n'a survécu sur ces sols jusqu'à 90 jours. D'ailleurs, il ressort de l'ANOVA (avec les valeurs de p variant entre 0,0 et 0,000185) que le taux de survie de la carotte était élevé sur les sols des jardins, les sédiments (C1 et ) et sur SV à 30 et 60 jours par rapport aux autres sols du quartier GCM (SN, SE et SJ).

Les tailles les plus élevées ont été observées sur les plantes qui ont poussé sur les sols des jardins, hormis sur EN5, par rapport à celles qui ont poussé sur les sols de la GCM (fig. 3-7). Mais, pour les sols de la GCM, seul a donné des plantes à taille élevée.

Fig. 3-7. Evolution de la taille des plants de carotte à 30, 60 et 90 jours

Pour les sols des jardins, aucune plante n'a pu atteindre la taille de 10 cm jusqu'au 90ème jour et C1, SV et SE pour les sols du quartier GCM. Néanmoins, l'ANOVA (avec les valeurs de p variant entre 0,0 et 0,00002), indique que seules les carottes ayant poussé sur les sols potagers, hormis sur EN5, et sur sédiment couvert d'une végétation () ont pu avoir une taille élevée par rapport à celles des sols contaminés.

Par ailleurs, le nombre de feuilles de la carotte a été élevé sur les plantes qui se sont développées sur les sols des jardins que celles qui ont poussé sur les sols contaminés en ETMs du quartier GCM (fig. 3-8). D'ailleurs, le nombre a varié entre 2,5 et 5 feuilles pour les sols du quartier GCM ; et entre 3 et 6 feuilles pour les sols des jardins.

Fig. 3-8. Evolution du nombre de feuilles de la carotte à 30, 60 et 90 jours

La moyenne de feuilles par plant de carotte a été croissante entre 30 et 60 jours, par contre une diminution a été remarquée entre 60 et 90 jours.

Par ailleurs, après analyse statistique, l'ANOVA (p variant entre 0,0 et 0,006) révèle que le nombre moyen de feuilles par plant de la carotte a été élevé sur sols de potagers que sur sols de la GCM; Hormis sur et sur SE à 30 et 60 jours.

3.1.1.3 L'épinard

La reprise de l'épinard a été maximale sur sols contaminés comme sur sols de jardins de Lubumbashi ; cette espèce a survécu également à 100 % sur tous les 12 sols prélevés lors de cette expérimentation jusqu'à 45 jours (tableau 3-1). Après analyse statistique, aucune différence significative n'a été observée entre les traitements aux différentes dates.

Tableau 3-1. Taux de reprise et Taux de survie de l'épinard

Paramètres

Sols contaminés de la Gécamines

Sols de jardins

Taux de reprise (%)

100

100

Taux de survie (%)

100

100

La taille des plantes d'épinard n'a pas montré des grandes variations entre les plantes ayant poussé sur les sols contaminés en ETMs du quartier GCM et celles ayant poussé sur les sols des jardins (fig. 3-9). Cependant, la taille la plus faible a été observée sur SN pour les sols du quartier GCM à toutes les dates et EN1 (à 15 jours), EN2 et le sol du jardin Tingi-tingi (EN3) et uniquement sur EN3 à 30 jours.

Fig. 3-9. Evolution de la taille moyenne des plants d'épinard à 15, 30 et 45 jours

L'ANOVA (p variant entre 0,11 et 0,62) révèle que les plantes ont présenté des tailles presque similaires, que ce soit pour les sols contaminés ou ceux des potagers. Les tailles les plus élevées d'épinard bette ont été enregistrées pour les sols de jardins sur EN6, EN5 et le sol du champ de la Ruashi (EN4) ; et sur et SE pour les sols contaminés.

Comme pour la taille, le nombre de feuilles sur les plantes d'épinard n'a pas montré une grande variation pour les sols des jardins et les sols contaminés en ETMs du quartier GCM (fig. 3-10). Cependant, pour les sols contaminés en ETMs du quartier GCM, le nombre le plus élevé a été observé sur et SN et le nombre de feuilles le moins élevé a été observé sur SJ à 30 jours et à 45 jours (4,3 et 5) de manière générale.

Fig. 3-10. Evolution du nombre moyen des feuilles d'épinard à 15, 30 et 45 jours

L'ANOVA (p variant entre 0,12 et 0,42) montre que le nombre de feuilles/plant n'a pas du tout varié entre les plantes issues des sols potagers et celles issues des sols contaminés. Cependant, le nombre de feuilles les plus élevés ont été obtenus sur les plants d'épinard bette cultivés sur sols des jardins et sur .

3.1.14. Le chou de chine

L'application de carbonate de calcium (CaCO3) a favorisé la reprise de chou de chine sur le sol contaminé en ETMs de la GCM (SC) (fig. 3-11). En effet, aucune plante repiquée n'a pu reprendre sur le même sol où l'on n'a pas appliqué la chaux (T1).

Fig. 3-11. Influence des doses croissantes de chaux sur le taux de reprise du chou chinois

Par rapport au témoin, le taux moyen de levée du chou de chine semble être sensiblement amélioré par l'apport de la dose de chaux ; La dose de chaux a induit un taux moyen de levée acceptable allant de 75% (T4) à 100 % (T2 et T3), par contre aucune levée n'a été observée sur le sol contaminé en ETMs de la GCM sur lequel la chaux n'a pas été appliquée (T1). L'ANOVA (p =0,55) a cependant montré que les doses de 5g, 10g et 15g de chaux ont produit des effets similaires.

Le taux de survie de chou de chine a été sensiblement amélioré par l'apport des doses croissantes de carbonate de calcium au sol du quartier GCM contaminé en ETMs par rapport au sol contaminé qui n'en a pas reçu (fig 3-12). Il apparaît qu'à 15 et 30 jours, les plantes de chou chinois ont survécu à 100 % sur l'ensemble de traitements par contre, une chute brutale en taux de survie allant de 25 à 50 % a été observée à 45 jours ; la hausse des températures au mois d'Août n'a pas favorisé la survie moyenne de plantes de chou

Fig. 3-12. Evolution du taux de survie du chou chinois à 15, 30 et 45 jours en fonction des doses croissante de chaux

Par ailleurs, après l'analyse statistique, l'ANOVA (avec les valeurs de p variant entre 0,00004 et 0,28) montre, hormis le 45ème jour, il ressort que les différentes doses de chaux ont permis de réduire de façon considérable la mortalité des plantes de chou de chine par rapport à celles qui ont été repiquées sur le sol contaminés en ETMs qui n'a pas reçu la chaux. Cependant, la dose de 15 g de CaCO3/kg de sol contaminé en ETMs donne le taux de levée assez faible à toutes les dates bien qu'étant la dose le plus élevée.

L'apport de carbonate de calcium a favorisé la bonne croissance des plantes de chou de chine sur le sol contaminé en ETMs du quartier GCM (fig. 3-13). L'apport de doses allant de 5 à 10 g de chaux par kg de sols contaminés semble améliorer la taille moyenne de plants du chou de chine par rapport au sol ayant reçu la dose de 15 g à 15, 30 et 45 jours. Les augmentations en taille moyenne du chou de chine ont été respectivement d'environ 30 % de 15 à 30 jours et 12 % de 30 à 45 jours.

Fig. 3-13. Influence des doses croissantes de chaux sur la taille des plantes de chou de chine

L'ANOVA (avec les valeurs de p variant entre 0,024 et 0,21) montre que les différentes doses de chaux ont induit différemment sur la taille de chou de chine à 15 et à 30 jours, et non à 45 jours. Cependant, la dose de 10g de CaCO3/Kg de sol semble être optimale pour la production de chou de chine par rapport à celle de 15g de CaCO3/Kg de sol, bien qu'étant très élevée.

Comme pour la taille des plantes, le nombre de feuilles par plante a été accru par l'apport des doses croissantes de carbonate de calcium par rapport au sol qui n'en a pas reçu (fig. 3-14). Par ailleurs, la dose de 15g de CaCO3 /kg de sol de la GCM contaminé en ETMs n'augmente pas du tout le nombre de feuilles sur les plantes de chou de chine cultivées sur sols contaminés par rapport à la dose de 10g de CaCO3 /kg sur ce même sol.

Fig. 3-14. Influence des doses croissantes de chaux sur l'évolution du nombre des feuilles de chou de chine

L'ANOVA (p variant entre 0,000068 et 0,55) montre que les différentes doses ont favorisé, de façon significative, la production des feuilles de chou de chine cultivé sur sols contaminés en ETMs du quartier GCM à 15 et 30 jours et non à 45 jours. La dose moyenne de 10 g de chaux a induit un nombre de feuilles élevé par rapport aux doses minimales (5 g) et maximales (15 g) ; Cette dose semble être optimale pour la production de feuilles de chou de chine par plant.

3.1.2 Influence des ETMs sur la bioaccumulation

Les concentrations des ETMs, notamment le cuivre, le cobalt et zinc, contenues dans les racines des plantes seront comparées aux valeurs de référence données par Frageria et al (2002) cités par Colinet (2003) dans le tableau 3-2 ci-dessous.

Tableau 3-2. Concentrations critiques des ETMs (ppm) dans les organes des plantes (Frageria et al., 2002 cités par Colinet, 2003)

 

Plomb

Cadmium

Cuivre

Cobalt

Zinc

Racines

-

-

20-100

15-50

100-400

Partant du tableau 3-3 ci-dessous, il ressort que les plantes ayant poussé sur le sol contaminé en ETMs du quartier GCM (SV) ont accumulé des fortes concentrations des ETMs dans l'ensemble. Néanmoins, pour les plantes ayant poussé sur les sols des jardins, leurs racines ont dû accumuler des faibles teneurs des ETMs dans le sol, hormis le cuivre.

Tableau 3-3. Concentration des ETMs en ppm dans les racines d'amarante

 

Concentration des ETMs en ppm

Plomb

Cadmium

Cuivre

Cobalt

Zinc

EN3

0,0

0,2

20,2

6,8

3,8

EN4

0,0

0,4

50,8

9,0

0,0

SV

13,2

0,4

47,6

12,2

7,8

Source : Laboratoire Gécamines/Kipushi

Par ailleurs, lorsqu'on compare les concentrations des ETMs contenues dans les racines des plantes par rapport aux valeurs de référence données dans le tableau 3-2, on remarque que les concentrations du cuivre contenues dans les racines correspondent aux valeurs critiques (toxicité) que ce soit pour les plantes ayant poussé sur les sols des jardins que celles qui ont poussé sur les sols contaminés en ETMs du quartier GCM. En dépit du fait que les racines des plantes qui ont poussé sur SV contiennent des concentrations critiques en cuivre, elles contiennent en même temps une concentration de cobalt qui se rapproche des concentrations critiques.

Pour l'épinard, l'analyse des racines a montré que les plantes qui ont poussé sur les sols contaminés ont accumulé des fortes concentrations en ETMs (notamment le plomb et le cuivre, le cobalt et le zinc) par rapport à celles qui ont poussé sur les sols contaminés en ETMs du quartier GCM (tableau 3-4).

Tableau 3-4. Teneurs des ETMs en ppm dans les racines d'épinard

 

Concentration des ETMs en ppm

Pb

Cd

Cu

Co

Zn

EN1

1,8

0,6

13,6

1,8

7,4

EN2

0,0

0,4

14,2

4,2

14,8

EN3

0,0

0,2

10,2

1,4

8,4

EN4

0,0

0,2

36,4

16,2

10,0

EN5

0,0

0,6

12,0

1,2

0,0

EN6

0,0

0,4

8,6

0,8

8,0

C1

3,0

0,8

33,4

4,8

17,8

 

0,0

0,6

20,4

0,2

0,0

SN

10,0

0,4

120,4

14,8

64,6

SV

10,0

0,4

50,2

10,6

16,6

SE

5,2

0,2

46,6

3,2

9,8

SJ

12,0

0,8

32,4

8,8

30,0

Source : Laboratoire Gécamines/Kipushi

Cependant, pour ce qui est du cadmium, l'analyse des racines des plantes d'épinard a montré des accumulations presque similaires que ce soit pour les plantes qui ont poussé sur les sols des jardins que celles qui ont poussé sur les sols contaminés en ETMs du quartier GCM. Comparées aux valeurs critiques du tableau 3-2, les concentrations en cuivre contenues dans les racines des plantes qui ont poussé sur les sols contaminés en ETMs du quartier GCM et celles de EN4 ont accumulé des concentrations critiques de cuivre (toxicité).

L'apport de chaux semble réduire considérablement la bioaccumulation du cadmium et du plomb dans les racines de chou de chine (tableau 3-5) car seules les racines de chou ayant végété sur le sol témoin ont renfermé des teneurs élevées par rapport à celles des racines issues des plantes qui ont poussé sur le sol du quartier GCM où l'on appliqué la dose de 10g de chaux par Kg de sol contaminés en ETMs du quartier GCM (SC).

Tableau 3-5. Teneur des ETMs en ppm dans les racines de chou

 

Pb

Cd

Cu

Co

Zn

T0

8,8

0,2

22,2

4,4

4,8

T1

-

-

-

-

-

T2

0,6

0,00

49,8

9,8

8,0

T3

-

-

-

-

-

T4

-

-

-

-

-

Source : Laboratoire Gécamines/Kipushi

Par ailleurs, les concentrations du cuivre qu'ont renfermé les racines de chou de chine, comparées aux valeurs de référence du tableau 3-2, se rapportent aux concentrations critiques (toxicité) alors que celles des autres ETMs comme le cobalt et le zinc sont loin de se rapprocher des valeurs critiques. En outre, les racines des plantes ayant poussé sur le sol du champ expérimental ont accumulé des concentrations en plomb très élevées.

3.2 Discussion des résultats

3.2.1 Influence des ETMs sur la croissance

3.2.1.1 L'amarante

L'essai de comparaison de la croissance de l'Amarante sur les sols des jardins et les sols contaminés du quartier Gécamines (sols d'en face du cimetière de la Gécamines, les sédiments) a révélé une différence significative entre les plantes qui se sont développées sur les sols des jardins et celles qui ont poussé sur les sols contaminés d'une manière générale pour tous les paramètres observés.

Pour le paramètre taux de levée observé chez l'amarante à 7 jours après semis, aucune graine semée n'a pu germer sur SJ ; et un taux assez faible a été observé sur les autres sols des sites contaminés, hormis le sédiment avec un épais couvert végétal et les sols de jardin où un taux élevé a été observé. Pour le sédiment de zone nue, cela est dû au fait que tous les ETMs transportés par les eaux de pluies s'accumulent dans le sédiment de bas fond (C1). Pour les autres sols contaminés par contre, étant donné qu'ils sont lourds et compacts, cela a rendu difficile la germination des graines, par là empêche la levée car la structure détermine la porosité, qui est responsable de l'adsorption et de la rétention de l'eau et du développement et de la distribution des racines. En effet, la croissance des plantes sur des sols ayant des concentrations très élevées en ETMs est limitée et dans la plupart des cas, la morphologie de ces plantes est altérée car les ETMs peuvent affecter le métabolisme des plantes et dans certains cas, inactiver les constituants de membranes dans les cellules. Dans la plupart de cas, les ETMs peuvent causer des effets visibles de phytotoxicité (Kabata- Pendias A, 2001).

Pour le paramètre taux de survie, et comme pour le taux de levée, l'on remarque que c'est plus la structure compacte du sol qui influence la croissance des plants d'amarante ainsi que la concentration en ETMs. En effet, pour les plantes ayant poussé sur EN5, qui présente des fortes concentrations en ETMs dans les sols par rapport aux autres sols des jardins, une mortalité d'environ 30% a été observée alors que pour les autres sols des jardins le taux de survie est resté de 100% ; ce qui explique d'ailleurs aussi la forte mortalité observée sur les sédiments en zone nue (C1), le sol nu noir (SN) et sur le sol jaune accumulé et érodé ailleurs (SE). Par contre, les plantes qui ont poussé sur et SV, qui contiennent des faibles teneurs en ETMs, notamment en plomb et en cadmium par rapport à d'autres sols du quartier GCM, ont connu une mortalité nulle. Ceci est dû au fait que généralement les plantes s'adaptent aux conditions de stress du milieu ; cependant elles sont sensibles particulièrement à l'excès d'éléments traces dans les sols (Tyler et al., 1989).

Par ailleurs, les fortes concentrations des ETMs dans les sols ont eu un effet dépressif sur la croissance des plantes. De ce qui précède, il ressort que les sols à faible teneur en ETMs (sols des jardins excepté EN5, et SE) ont donné des plantes de meilleure taille contrairement à ceux qui en contiennent plus (les sols du quartier GCM hormis et SV). Par contre, la structure compacte du sol de SE n'a pas permis un bon développement des plantes et à d'ailleurs causer leur mortalité à partir du 20ème jour après le semis.

A coté de ce qui précède, le nombre de feuilles par plante d'amarante a été étroitement influencé par la concentration des ETMs dans les sols. Ceci dit, le nombre de feuilles par plant a été élevé sur les plantes ayant poussé sur les sols des jardins à faible concentration des ETMs et sur les sols contaminés à faible concentration en ETMs (SV) et à bonne structure du sol (). Par ailleurs, le sol du jardin Tingi-tingi, a donné des plantes avec nombre de feuilles élevé par rapport aux autres sols des jardins bien que présentant d'assez fortes concentrations en ETM par rapport à EN2 et EN4. Ceci serait dû probablement aux effets résiduels de la matière organique étant donné que ce sol a été amendé l'année qui a précédé notre expérimentation avec la bouse et fertilisé chaque année avec les engrais minéraux. En effet, Mobambo (2009) rapporte qu'à cause de la libération échelonnée des acides organiques par la fumure organique au cours de sa décomposition, il se produit des effets résiduels au cours du temps et sur les cultures subséquentes.

3.2.1.2 La carotte

La carotte a présenté un très faible taux de levée d'une manière générale sur les sols contaminés du quartier GCM (excepté sur et SV où il a été élevé et supérieur à 50%) par rapport aux sols des jardins, hormis sur EN5 où il a été faible. En effet, comme l'amarante, cette plante a montré une sensibilité pour les fortes teneurs en ETMs et la structure compacte des sols. En effet, les cultures maraîchères préfèrent les sols meubles et riches en matières organiques pour le bon développement des plantes (Messiaen, 1989).

La survie de la carotte a été maximale pour tous les sols des jardins (excepté EN5) et pour le sédiment avec épais couvert végétal (). Cependant, une mortalité de 100% a été observée sur SE et SV entre 60 jours et 90 jours après le semis. Ceci serait dû probablement à la mauvaise structure de ces sols d'une part et de l'autre aux fortes concentrations des ETMs sur ces sols qui a empêché le bon développement des plantes sur ce sol, et de surcroît cela a induit leur mortalité. D'ailleurs, selon Kloke (1979) et Bizoux (2006), les sols contaminés en ETMs peuvent produire des plantes d'apparence normale alors que la concentration de ces mêmes ETMs dans leurs tissus peut être dangereuse pour leur croissance, pour la consommation humaine et animale.

Pour la taille des plantes ainsi que le nombre de feuilles produit par plante, la meilleure performance a été observé sur les sols des jardins exceptés EN2 qui a donné des plantes avec un nombre de feuilles inférieur à 4 et EN5 qui a produit des plantes chétives dont la taille n'a pas dépassé 10cm. Ceci s'expliquerait probablement par le fait que pour EN2, malgré les faibles concentrations en ETMs, le faible niveau de pH (4,8) a induit une faible mobilité des élements nutritifs dans le sol ; pour EN5 par contre, cela serait dû aux fortes concentrations des ETMs.

3.2.1.3. L'épinard

Pour le paramètre taux de survie et taux de reprise, toutes les plantules d'épinard qui ont été transplantées ont pu survivre que ce soit pour les sols de jardin ou pour les sols contaminés en ETMs du quartier GCM. Ceci serait probablement dû à des mécanismes physiologiques d'exclusion que développerait cette espèce pour pouvoir supporter les fortes concentrations des ETMs dans les sols. En effet, selon Horst (2002), l'excès des ETMs pour les plantes a un impact négatif sur le processus métabolique des plantes (contamination mono et polymétallique) et les plantes développent différents mécanismes pour se protéger contre les excès des ETMs. Ces mécanismes sont en général développés dans les racines grâce aux exsudats racinaires contenant les acides polygalacturoniques et la production des phytochélatines qui fixent les ETMs et qui les déplacent dans les vacuoles ou les excrètent hors des cellules. En dépit de cette tolérance face aux ETMs qu'on lui suppose, l'épinard n'a pas montré d'exigences quant à la structure du sol.

Pour la taille des plantes observées aux différentes dates ainsi que le nombre de feuilles par plante, des situations presque similaires ont été observées sur l'ensemble des plantes que ce soit pour celles qui ont poussé sur sols des jardins ou encore celles qui ont poussé sur les sols contaminés en ETMs du quartier GCM. Toutefois, les plantes de taille élevée et ayant produit aussi un grand nombre de feuilles, ont été obtenus sur les sols des jardins d'une manière générale, hormis sur et SE pour les sols contaminés du quartier GCM. Cependant, SN qui présente des très fortes concentrations en ETMs sur l'ensemble des sols utilisés pour l'essai, notamment tous les 5 ETMs qui ont été considérés pour notre essai, a produit des plantes chétives et à peu de feuilles. Ceci s'expliquerait par le fait que les fortes concentrations des ETMs dans les plantes réduisent l'assimilation d'autres éléments nutritifs comme le fer, le manganèse, le potassium (Taylor et Foy, 1985 ; Horst M, 2002).

Dans l'ensemble, les plantes d'amarante, de carotte et d'épinard se sont bien comportées sur les sols des jardins que sur les sols contaminés en ETMs du quartier GCM, excepté sur et SE. Cette situation serait due aux fortes concentrations des ETMs et à la structure compacte de ces sols. Néanmoins, l'épinard a dû tolérer les fortes concentrations des ETMs dans les sols (mais il est aussi à savoir qu'il existe une limite de tolérance lorsque la concentration en ETMs des sols augmente) et à la structure compacte des sols du quartier GCM; l'amarante et la carotte ont montré une sensibilité aux fortes concentrations des ETMs et à la structure compacte des sols du quartier GCM.

Il est aussi à savoir que les essais en pots permettent une meilleure standardisation des conditions (concentrations en ETMs), mais ne permettent pas un développement normal des plantes à long terme.

3.2.1.4 Le chou de chine

Les amendements massifs de CaCO3 (15T/ha, 30T/ha et 45T/ha) ont permis une bonne croissance de chou de chine par rapport au sol contaminé sans amendement calcaire (T1). Cependant, contrairement à ce qui a été observé sur T0, T2, T3 et T4 ; sur T1 aucune plante transplantée n'a pu reprendre. Cela serait dû au fait que les fortes concentrations en ETMs dans un sol induisent un ralentissement de croissance chez les végétaux, et, de surcroît une disparition des végétaux qui ne tolèrent pas la présence des fortes concentrations des ETMs dans le sol (Anne et Isabelle, 2005).

Après la transplantation, la forte mortalité des plantes a été observée sur les pots contenant le sol de la Gécamines sans amendement calcaire (T1) (100% de mortalité). Par ailleurs, au-delà de 30 jours, la même situation a été observée pour l'ensemble des traitements. Cependant, une mortalité de 46,67% a été observée sur l'ensemble des traitements, hormis sur sol contaminé sans amendement calcaire (T1). L'unique hypothèse à ce sujet serait que le chou de chine étant une plante des régions tempérées, l'augmentation des températures provoque l'apparition des maladies, augmente leur incidence, induit une baisse des réactions métaboliques. La résultante de ces trois facteurs est que les plantes se développent mal et au fur et à mesure la température augmente, la mortalité augmente aussi jusqu'à atteindre le maximum (100%).

Par ailleurs, une situation particulière sur le sol contaminé où on a appliqué 45 T de chaux/ha (T4) semble être non négligeable et est à signaler. En effet, quoiqu'il n y ait pas de différence significative entre le témoin (T0), sur le sol contaminé où on a appliqué 15 T de chaux/ha (T2), sur le sol contaminé où on a appliqué 30 T de chaux/ha (T3) et sur le sol contaminé où on a appliqué 45 T de chaux/ha (T4) ; cependant, T4 semble cependant avoir le taux de survie le plus faible de tous les 4 traitements susdits bien qu'ayant reçu la forte dose de 45 T de chaux à l'hectare. Ceci serait dû au fait qu'un chaulage massif modifie brutalement les propriétés du sol et peut même entraîner des dommages sur les végétaux cultivés et causer le blocage de certains éléments nutritifs (Lumpungu, 2008). En effet, une forte teneur en chaux a généralement pour résultat un plus grand besoin d'application d'engrais ; dans le même ordre d'idée, des sols très calcaires sont susceptibles d'être moins productifs que des sols légèrement calcaires, toutes les autres conditions étant égales par ailleurs.

Pour ce qui est de la hauteur des plantes et du nombre des feuilles, la meilleure performance, dans l'ensemble bien entendu, a été observé sur T3. Néanmoins, sur T1, suite à la forte concentration des ETMs dans le sol, toutes les plantules repiquées n'ont pas pu survivre. Cependant, il a été constaté qu'en dehors de T1, la performance la plus faible a été observée sur T4. Ceci serait dû au fait que dans l'emploi de la fumure il y a une limite d'utilisation de cette dernière (fumure). En effet au-delà d'un certain seuil, le développement des végétaux devient difficile suite au phénomène de compléxation et blocage (Mobambo, 2007 ; Mobambo, 2008 ; Lumpungu, 2008).

Par contre, la situation observée sur T3 se justifierait par le fait qu'avec l'application de la dose optimale de chaux, il se produit une réduction de la mobilité des ETMs avec augmentation du pH, mais sans blocage et compléxation d'autres éléments nutritifs. En effet selon Han et Lee (1996), pour la plupart des ETMs, hormis le bore, la mobilité et donc la biodisponibilité diminue lorsque le pH augmente. Cependant, l'aspect économique devra être pris en compte lorsqu'on envisagera l'établissement d'une culture.

Quant aux doses de chaux, la dose de 30T/ha semble être optimale pour la croissance et la production des feuilles de chou de chine par rapport à la dose de 15T/ha et 45T/ha. En effet, l'excès de calcium dans un sol conduit à la destruction rapide de la matière organique avec perte de stabilité structurale ; au blocage de certains éléments essentiels pour le métabolisme de la plante, notamment le magnésium (antagonisme dans l'absorption) (Ngongo, 2007).

3.2.2. Influence des ETMs sur la bioaccumulation

3.2.2.1 L'amarante

Les racines d'amarante ont dû accumuler des fortes concentrations des ETMs, notamment le cadmium, le cuivre et le cobalt par rapport à celles que les sols renfermaient. Ceci serait lié probablement à la physiologie de la plante mais aussi aux concentrations des ETMs contenues dans les sols. Mais dans notre cas, c'est plus la concentration des ETMs dans le sol qui a influencé de manière significative sur la bioaccumulation des ETMs dans les racines, la variété d'amarante utilisée étant la même.

En effet, Baker et Walker (1989a ; 1989b) rapportent que la concentration des éléments minéraux dans les plantes varie en fonction des espèces végétales (âge, stade de croissance, variété et individu), des conditions climatiques (température, humidité et la lumière) mais aussi des facteurs liés au sol (la concentration des éléments dans le sol, le pH et la CEC). Il est aussi à savoir que même si les racines sont sensibles aux fortes concentrations des ETMs, elles sont cependant les sites de préférence pour l'accumulation des ETMs lorsque leur concentration augmente dans le milieu externe (Sandmann et Bogen, 1983 ; Matoo et al., 1986 ; Bergman, 1988).

3.2.2.2 L'épinard

L'épinard ayant survécu sur l'ensemble des sols (sols du jardin et sols contaminés) a montré des fortes teneurs en ETMs dans les racines des plantes qui ont poussé sur les sols contaminés du quartier GCM que celles des plantes issues des sols des jardins. Cette situation s'expliquerait par l'augmentation de la concentration des ETMs dans le milieu extérieur (sol). En fait, les éléments minéraux, par le phénomène d'osmose, on tendance à quitter un milieu très concentré (hypertonique) vers un milieu moins concentré (hypotonique). En effet, les plantes qui ont la capacité de faire la sélection des éléments minéraux qui sont importants pour leur croissance peuvent aussi, par le mode d'absorption passive, prélever des éléments minéraux qui ne sont pas nécessaires pour leur croissance et qui peuvent même devenir dangereux (toxiques) pour leur survie lorsque leur concentration est élevée dans le milieu extérieur (Horst, 2002). Par contre, les fortes accumulations de cadmium dans les racines d'épinard pour l'ensemble des sols sur lesquels les plantes d'épinard se sont développées, seraient dues au fait que, selon Ademe (1990), cette plante est fortement accumulatrice du cadmium.

3.2.2.3. Le chou de chine

L'application de la chaux (15T de chaux/ha) a réduit de façon significative la bioaccumulation des ETMs, à l'occurrence le plomb et le cadmium, dans les racines de chou de chine cultivé sur un sol contaminé en ETMs du quartier GCM. Cette situation serait due au fait que la mobilité des ETMs est élevée dans un sol lorsque le pH de celui-ci est acide. D'ailleurs, Lumpungu (2008) explique qu'à part le molybdène, la mobilité des ETMs diminue lorsque le pH tend vers la neutralité. Mais, des teneurs en cuivre similaires aux valeurs critiques ont été cependant enregistrées dans les racines (T0 et T2). Probablement, l'application de 30T de chaux/ha aurait réduit sensiblement la mobilité du cuivre.

En effet, l'application de la chaux à un sol réduit la mobilité des ETMs en élevant le pH de celui-ci. Selon Han et Lee (1996), ceci s'expliquerait par la réduction de la mobilité des ETMs et l'augmentation de la mobilité des élements nutritifs majeurs comme le phosphore, qui, à un pH acide, est présent dans le sol mais avec une faible mobilité.

D'une manière générale, les racines des plantes ont accumuler des fortes concentrations de cuivre que ce soit pour les plantes qui ont poussé sur les sols des jardins que sur les sols contaminés en ETMs du quartier GCM ; et ces valeurs correspondent aux valeurs critiques de référence. Ceci présente des risques de contamination de la chaîne alimentaire, surtout lorsqu'il est transféré dans les organes aériens (tiges, feuille, fruits). Cette situation serait due au fait que le district du Haut-Katanga qui est caractérisé par la présence de l'arc cuprifère katangais riches en minéraux de cuivre, connaît des activités minières dont l'extraction, le transport, le lavage et le mode de traitement des minerais ne font qu'émettre dans l'environnement des particules métalliques qui peuvent se poser à proximité de l'endroit où ils ont été émis ou être transporté loin (par le vent, l'eau). Ceci contribue à accroître leur concentration dans le sol.

Par ailleurs, les conditions climatiques étant les mêmes au cours de notre expérimentation, il est probable que les différences dans l'accumulation des ETMs soient liées aux espèces et à la concentration des ETMs dans les sols.

CONCLUSION

Le présent travail avait pour objectif d'évaluer le comportement d'Amarantus hybridus, Daucus carota et Spinacia oleracea installées sur sols des jardins et sur sols contaminés par les ETMs du quartier GCM d'une part et de l'autre la réduction de la biodisponibilité des ETMs par l'application de la chaux avec la culture de Brassica chinensis.

Les résultats de croissance montrent que les cultures d'Amarantus hybridus, Daucus carota et Spinacia oleracea installées sur sols des jardins se sont bien comportées par rapport à celles qui ont été installées sur les sols contaminés en ETMs du quartier GCM, hormis sur . En dépit de cela, les racines d'Amarantus hybridus et Spinacia oleracea ayant poussé sur sols des jardins ont présenté des faibles teneurs en plomb, cadmium que celles des sols contaminés, excepté le cuivre dont la teneur dans les racines se rapporte aux valeurs critiques pour l'ensemble des sols. Ainsi, les risques de contamination de la chaîne alimentaire par le cuivre sont évidents, surtout lorsque celui-ci est transféré dans les organes aériens (feuilles, tiges, fruits).

Par ailleurs, il ressort des résultats que la culture de Brassica chinensis est possible sur sols contaminés en ETMs du quartier GCM à condition que les amendements soient appliqués en vue de réduire la phytotoxicité par les ETMs et principalement le cuivre. Dans nos conditions expérimentales, c'est la dose de 30T de CaCO3 qui s'est révélée optimale.

Au terme du présent travail, nous suggérons que l'analyse des teneurs en ETMs dans les feuilles des cultures pratiquées soient faites pour compléter cette étude en vue d'estimer les risques de contamination de la chaîne alimentaire par consommation des légumes ; que des essais incluant les pots de grande capacité, l'utilisation des amendements et des engrais minéraux, qu'une étude cartographique de la concentration des ETMs des différents sites de la ville de Lubumbashi soient menées ultérieurement.

Eu égard à ce qui précède, nous estimons que les résultats obtenus de l'expérimentation prenant en compte ces suggestions permettront d'aboutir à l'établissement des cultures sur quelques sites contaminés en ETMs de la ville de Lubumbashi.

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Annexes

Tableau A-1 Résultats bruts (détaillés) relatifs aux paramètres de croissance observés sur les plantes de Brassica chinensis.

TRAITEMENTS

 TAUX DE REPRISE

TAUX DE SURVIE

 

 

HAUTEUR DES PLANTES

 

 

 NOMBRE DE FEUILLES

 

 

 

 7 JRS

15JRS

30JRS

45JRS

15JRS

30JRS

45JRS

15JRS

30JRS

45JRS

T0

B1

100

100

100

100

12

16

15

4

6

8

 

B2

100

100

100

0

12

4

0

4

2

0

 

B3

100

100

0

0

5

0

0

4

0

0

 

B4

100

100

100

100

6

14

13

4

6

6

T1

B1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

B2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

B3

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

B4

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

T2

B1

100

100

100

0

13

14

0

3

2

0

 

B2

100

100

100

100

16

4

7

5

2

5

 

B3

100

100

100

100

4

15.5

8

2

6

7

 

B4

100

100

100

100

11

12

9

5

5

1

T3

B1

100

100

100

100

5

13

7

3

5

4

 

B2

100

100

100

100

12.5

6

6

5

6

7

 

B3

100

100

100

0

21

16

0

2

7

0

 

B4

100

100

100

0

13

18

0

3

3

0

T4

B1

100

100

100

0

16

12

0

4

4

0

 

B2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

B3

100

100

100

100

4

8

6

4

5

7

 

B4

100

100

100

0

6

6

0

3

5

0

Tableau A-2 Résultats bruts (détaillés) relatifs aux paramètres de croissance observés sur les plantes de Daucus carota.

SOLS

NOMBRE DE FEUILLES

TAUX DE LEVEE

TAUX DE SURVIE

 

 

HAUTEUR DES PLANTES

 

 

 

 

30JRS

60JRS

90JRS

7JOURS

30 JRS

60JRS

90JRS

30JRS

60JRS

90JRS

EN1

B1

4

5

5

100

100

100

100

13

22

27.5

 

B2

4

5

5

60

100

100

100

10

18

26

 

B3

3

5

5

80

100

100

100

9

17

30

EN2

B1

4

5

5

100

100

100

100

9

20

26.5

 

B2

4

5

4

100

100

100

100

11

19

19

 

B3

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

EN3

B1

5

6

5

100

100

100

100

16

24

31.5

 

B2

5

6

6

100

100

100

100

12

22

33.5

 

B3

3

5

4

80

100

100

100

11

25

34

EN4

B1

4

6

5

100

100

100

100

13

20

20.5

 

B2

4

4

4

60

100

100

100

5

16

18

 

B3

4

5

3

100

100

100

100

10

17

26.5

EN5

B1

3

5

3

70

100

100

100

4

8

7.3

 

B2

3

3

4

60

100

100

100

7

8

7

 

B3

3

5

5

40

100

100

100

6

9

12.5

EN6

B1

3

5

4

100

100

100

100

6

17

27.5

 

B2

4

6

4

80

100

100

100

6

17

22.5

 

B3

4

5

4

100

100

100

100

8

17

23.5

C1

B1

3

4

3

60

100

100

100

4

5

6

 

B2

3

4

2

70

100

100

100

6

7

5

 

B3

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

B1

3

4

5

80

100

100

100

5

13

28

 

B2

5

5

5

100

100

100

100

10

22

20

 

B3

3

4

4

70

100

100

100

8

10

14

SN

B1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

B2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

B3

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

SV

B1

3

3

0

50

100

100

0

3

4

0

 

B2

2

4

0

60

100

100

0

3

4

0

 

B3

3

3

0

60

100

100

0

4

6

0

SJ

B1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

B2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

B3

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

SE

B1

3

5

0

60

100

100

0

4

8

0

 

B2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

B3

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

Tableau A-3 Résultats bruts (détaillés) relatifs aux paramètres de croissance observés sur les plantes de Spinacia oleracea.

SOLS

TAUX DE SURVIE

 

 

NOMBRE DE FEUILLES

 

 

HAUTEUR DES PLANTES

 

 

15JRS

30JRS

45JRS

15JRS

30JRS

45JRS

15 JRS

30JRS

45 JRS

EN1

B1

100

100

100

6

7

7

16

16,5

17

 

B2

100

100

100

5

5

6

15

16

18

 

B3

100

100

100

7

7

8

16

17

16

EN2

B1

100

100

100

4

6

5

16

15

17

 

B2

100

100

100

5

5

7

15

16

17

 

B3

100

100

100

7

6

8

12

16

16

EN3

B1

100

100

100

5

6

6

13

12

20

 

B2

100

100

100

7

7

9

15.5

16

16

 

B3

100

100

100

5

6

6

18

19,5

13

EN4

B1

100

100

100

3

4

5

13.5

13

21

 

B2

100

100

100

5

7

8

14.5

17

18

 

B3

100

100

100

6

6

6

19

19,5

17

EN5

B1

100

100

100

5

6

7

14

16

18

 

B2

100

100

100

6

7

8

15.5

16

16

 

B3

100

100

100

5

6

7

15

16,5

22

EN6

B1

100

100

100

4

5

6

18

17

18

 

B2

100

100

100

6

7

9

17

16,5

17

 

B3

100

100

100

6

5

5

16

17

18

C1

B1

100

100

100

5

5

6

14

17

16

 

B2

100

100

100

5

4

5

14

13

13

 

B3

100

100

100

6

5

6

16.5

14

20

 

B1

100

100

100

6

6

6

16.5

16

21

 

B2

100

100

100

6

7

8

13

14

14

 

B3

100

100

100

7

6

8

18

22

17

SN

B1

100

100

100

4

5

7

14

12

12

 

B2

100

100

100

5

6

7

17

18

14

 

B3

100

100

100

4

6

6

11

12,5

12

SV

B1

100

100

100

5

5

5

16.5

16

17

 

B2

100

100

100

4

5

5

13

13

13

 

B3

100

100

100

3

4

6

16

16,5

16

SJ

B1

100

100

100

3

3

6

12

10

19

 

B2

100

100

100

6

5

6

17.5

16

17

 

B3

100

100

100

6

5

3

17

17,5

7

SE

B1

100

100

100

5

6

4

15.5

15

17

 

B2

100

100

100

5

5

6

16.5

15

17

 

B3

100

100

100

4

4

8

15

15

19

Tableau A-4 Résultats bruts (détaillés) relatifs aux paramètres de croissance observés sur les plantes de Amaranthus hybridus.

SOLS

NOMBRE DE FEUILLES

TAUX DE LEVEE

TAUX DE SURVIE

HAUTEUR DES PLANTES

15JRS

30JRS

45JRS

7JRS

15 JRS

30JRS

45JRS

15JRS

30JRS

45JRS

EN1

B1

3

7

10

100

100

100

100

3

7

13

 

B2

2

8

10

100

100

100

100

3

8

16

 

B3

3

5

7

100

100

100

100

3

5

10

EN2

B1

2

5

6

100

100

100

100

3

6

7

 

B2

2

6

8

100

100

100

100

4

6.5

7

 

B3

2

6

8

100

100

100

100

3

6.5

8

EN3

B1

2

7

10

100

100

100

100

3.5

8

20

 

B2

2

4

9

100

100

100

100

2.5

5

13

 

B3

2

5

10

90

100

100

100

3

7

14

EN4

B1

3

4

4

100

100

100

100

4

5

6

 

B2

3

5

8

80

100

100

100

3.5

6

10

 

B3

3

5

9

100

100

100

100

3

5

11

EN5

B1

2

0

0

60

100

0

0

3

0

0

 

B2

2

4

5

70

100

100

100

3

4

4.5

 

B3

2

5

7

100

100

100

100

2

4

3

EN6

B1

3

3

5

100

100

100

100

3

5

6

 

B2

3

5

6

100

100

100

100

4

6

7

 

B3

2

5

5

100

100

100

100

3

5

6

C1

B1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

B2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

B3

2

1

5

100

100

100

100

1

4

4

 

B1

2

4

6

100

100

100

100

4

5

8

 

B2

3

6

8

100

100

100

100

3

6

10

 

B3

2

7

9

100

100

100

100

3

8

7

SN

B1

3

0

0

40

100

0

0

4

0

0

 

B2

3

0

0

50

100

0

0

4

0

0

 

B3

3

2

3

50

100

100

100

3

2

2

SV

B1

2

3

4

30

100

100

100

3

4

3

 

B2

2

4

4

50

100

100

100

3

4

3

 

B3

3

3

4

50

100

100

100

4

3

4

SJ

B1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

B2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

B3

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

SE

B1

2

0

0

90

100

0

0

3.5

0

0

 

B2

3

0

0

100

0

0

0

3.5

0

0

 

B3

3

0

0

50

0

0

0

3.5

0

0

MODE OPERATOIRE AU LABORATOIRE GCM/KIPUSHI

1. PREPARATION DES ECHANTILLONS

- Broyage

- Mise en enveloppes

2. SALLE DE BALANCE

- Peser une quantité de l'échantillon broyé équivalente à 0,25g à mettre dans le creuset

3. PHASE D'ATTAQUE

- Ajouter dans le creuset 15 ml de HCl, 10 ml de HNO3, 2 ml de HClO4 et 2 ml de HF

- Mettre le mélange sur une plaque chauffante jusqu'à l'apparition d'une fumée blanche

- Retirer le creuset sur la plaque puis y ajouter 100 ml H2O distillée puis réchauffer pendant 5 minutes au plus

- Retirer le creuset de la plaque chauffante et verser le contenu dans un ballon de 250 ml de capacité où l'on ajoute de l'eau distillée jusqu'au trait de jauge ; secouer le ballon

4. ANALYSE AU SPECTROPHOTOMETRE AA

- Un capillaire est introduit dans le ballon contenant la solution et en aspire une partie

- La solution aspirée arrive au niveau du brûleur (2300°C) qui excite les atomes se trouvant dans la solution aspirée

- La concentration de chacun des éléments dont le spectre a été prédéfini au monochromateur est affiché en pour mille sur l'ordinateur connecté au spectrophotomètre ; puis converti par les membres du laboratoire en ppm.






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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus