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Transfert des éléments traces métalliques ( ETMs ) dans le système sol- plante et évaluation des risques de contamination de la chaà®ne alimentaire. Etude des cas dans la ville de Lubumbashi en RDC

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par Yannick Useni Sikuzani Ramazani
Université de Lubumbashi RDC - Mémoire pour l'obtention du grade d'ingénieur agronome 2009
  

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1.3.3 Tolérance des plantes aux fortes concentrations en ETMs dans le sol

La tolérance aux ETMs est l'aptitude qu'ont certaines plantes à se développer dans un environnement dont la teneur en ETMs est toxique pour d'autres plantes (Macnair, 1990). Cette adaptation des métallophytes à des concentrations élevées en ETMs est couplée au développement des mécanismes de tolérance à ces conditions adverses où les autres espèces des plantes ne survivent pas. La tolérance aux ETMs a été observée chez les nombreuses espèces poussant sur les sites métallifères. Elle est acquise en réponse à des concentrations excessives des ETMs dans les sols. En général, elle est spécifique à un ETM, mais la multi tolérance a été aussi fréquemment observée (Macnair, 1987)

Selon Baker et al. (1998), la tolérance s'exprime par l'exclusion et la détoxication ou la tolérance biochimique.

? L'exclusion est la restriction du prélèvement racinaire ou la limitation du transport vers les parties aériennes. Elle reposerait sur différents mécanismes comme : l'immobilisation des éléments dans la paroi cellulaire, la compléxation par les exsudats racinaires, le pH à la membrane plasmique

? La détoxication est une tolérance interne qui protège la plante contre l'altération des

Cellules. Les métaux sont détoxiqués dans le cytoplasme par chélation avec les acides organiques ou des protéines et compartimentés avec passage dans la vacuole. Les plantes peuvent produire une grande variété des composés complexant en présence des concentrations excessives des ETMs (acides aminés, acides citriques, acides maliques, phytochélatines...). Les phytochélatines seraient essentiels dans la réduction de la toxicité des ETMs dans le cytoplasme. Il s'agit des métallothionéines, cadystines, phytochélatines, ã-glutamyl métal binding peptid... Ces substances sont synthétisées à partir du glutathion par une enzyme, la ã-glutamyl cystéine dipeptide transpeptidase.

Le prélèvement des ETMs peut différer selon les différents génotypes des plantes, en relation avec la concentration du métal dans le sol. Trois grandes stratégies existent (fig.1-3):

· Certaines plantes dites exclueuses prélèvent très peu d'ETMs, même quand elles sont exposées à des concentrations élevées dans le sol. Ces plantes possèdent les barrières empêchant le prélèvement. Mais quand les concentrations en ETMs deviennent trop élevées, ces barrières perdent leur efficacité, probablement à cause de l'action toxique des ETMs

· D'autres dites accumulatrices présentent des fortes concentrations des ETMs même à des très faibles concentrations des ETMs dans le sol. Ces plantes présentent certains mécanismes de détoxification dans leurs tissus, qui leur permettent d'accumuler les ETMs. Toutefois, lorsque la concentration des ETMs augmente dans le sol, ces plantes n'augmentent plus leur prélèvement à cause de la compétition entre ions métalliques pour les sites de prélèvement.

· Les dernières dites indicatrices ont des concentrations en ETMs dans leurs tissus qui reflètent la concentration du métal dans les sols et qui augmentent de façon linéaire avec elle.

Fig. 1-3 Réponse des plantes à la présence des fortes concentrations des ETMs dans le sol. (Adapté de Baker et Walker, 1989b)

Les mécanismes physiologiques et moléculaires de la tolérance aux ETMs sont variés. Les principaux consistent en :

· La chélation d'ions métalliques par des ligands spécifiques de forte affinité (métallothionéines et phytochélatines) et séquestration dans la vacuole ;

· La biotransformation de l'ion métallique en une forme moins toxique ;

· Les mécanismes de réparation cellulaire ;

A ces mécanismes écophysiologiques, il faut également ajouter des modifications de nature morphologique telles que démontrées dans une étude comparative de 3 espèces africaines du genre Silene (Baker et al, 1983).

Parmi les plantes accumulatrices, certaines le sont pour un élément spécifique, et d'autres ont tendance à accumuler plusieurs éléments. Citons le cas de certaines espèces dites hyperaccumulatrices qui colonisent les sites miniers et qui présentent des teneurs en ETMs de 1 à 25% sur la base de la matière sèche (Schwartz, 1997). Les plantes hyperaccumulatrices ont une production de biomasse faible car elles utilisent leur énergie dans les mécanismes de défense face à ces hautes concentrations des ETMs dans les tissus (Prasad et Hagemeyer, 1999).

On notera cependant que ces plantes hyperaccumulatrices sont très rares dans la nature (une seule espèce connue en 1998 dans le monde pour le cadmium, 28 pour le cobalt, 37 pour le cuivre, 14 pour le plomb, 9 pour le manganèse, 317 pour le nickel et 11pour le zinc) (Baker et al., 1998 ; Reeves et Baker, 1998)

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault