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Evaluation de la consommation du bois énergie dans les ménages de la commune de Kisenso ( RDC )et son impact sur le budget ménager

( Télécharger le fichier original )
par Alex YENGE BOMBA
Université de Kinshasa RDC - Licence en sciences de l'environnement 2010
  

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Evaluation de la consommation de l'énergie-bois dans les ménages de la commune de Kisenso et son impact sur le budget ménager Copyright YENGE BOMBA Alex / alexyenge@yahoo.fr. 00243997844399/00243817768838

Evaluation de la consommation de

l'énergie-bois dans les ménages de la

commune de Kisenso et son impact sur le

budget ménager

Copyright YENGE BOMBA Alex /

alexyenge@yahoo.fr.

Agro-Environnementaliste

00243997844399/00243817768838

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EPIGRAPHE

« Le débat sur l'avenir de notre planète est axé sur les enjeux énergétiques ». « Et au coeur même des enjeux énergétiques se trouve le secteur de l'électricité » et de la gestion rationnelle des forêts.

Livret de l'environnement, 2009 et YENGE B., 2010

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DEDICACE

A vous défunts Zumbel DIAKANUA, Rachel bANZULU et

bUKASA LUAbA ;

A mes chers parents Justin KUYANGUMUNU et Augustine DIAFUKA dia bIKOYI,

Pour votre assistance morale et surtout financière ;

A mes frères et soeurs Dégani, Herve, Start et bobette, betty, Marie-

France et Stella,

Tous de la famille bOMbA,

Pour l'unité familiale et toute leur affection ;

Aux familles

MANDINA, NZUNDU et LIAMbU,

Pour votre assistance morale et financière ;

A mes collègues MATATA POLI WA POLI et MALUELO MbATSHI,

Je dédie ce travail.

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REMERCIEMENTS

A l'issue de ce travail de mémoire de fin du deuxième cycle universitaire, nous remercions tous ceux qui, de près ou de loin, ont rendu possible son élaboration. Car, nous avons réalisé ce qu'a été le rêve de notre jeunesse, celui d'être en même temps un licencié en Sciences de l'Environnement et un bon ouvrier au service des sciences.

C'est à ce titre que nous adressons une pensée pieuse et nos sentiments les plus sincères à tous les Professeurs et Assistants du département de l'Environnement et de la faculté des sciences de l'Université de Kinshasa qui, dans le cadre de leurs attributions, ont suscité en nous une curiosité scientifique, mais aussi le sentiment de faire toujours plus et mieux.

Nous adressons aussi notre reconnaissance à l'endroit du Professeur BINZANGI KAMALANDUA qui, en dépit de ses multiples et lourdes occupations, a bien voulu assurer la direction de ce travail, surtout grâce à ses sages conseils et sa rigueur scientifique.

Nous tenons également à remercier le Chef des travaux VINA NGUNGA, pour avoir participé à l'élaboration de ce travail.

BELESI, du

Ce travail a nécessité les efforts de personnes à qui nous témoignons notre reconnaissance particulière. Il s'agit entre autres du Professeur Honoré

Chef des travaux Anthony KIKUFI, de l'assistant Camille NSIMANDA, de

Messieurs Sylvestre Edmond, Janol MANDINA, de Mademoiselle Cathy NGOBOLO, pour leurs conseils et encadrement pendant les moments difficiles.

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Nous remercions certains Professeurs qui ont particulièrement marqué notre parcourt académique, dont nous reconnaissons la rigueur, l'encadrement intégral et sérieux, durant trois années, spécialement : les Professeurs MUSIbONO,

NTOMbI, ALONI, bIEY, LUKOKI et LUbINI.

Ce travail a pu être mené à terme grâce aux encouragements et à l'esprit d'équipe de vaillants collègues KAPESA MADILA, NGONO MALALE, NSHOKO SHANGALUME, LONGI KIbUKA, ENYEKA bAONGOLA, AKIAbO OMARI, MbUYULU META, bAKAbANA DIATEZUA qui, par leurs soutien et différents services, ont fait que ce travail soit bien élaboré.

Que tous ceux qui n'ont pas été cités ici ne nous tiennent pas rigueur. Car, par leur compréhension et leur tolérance, ils constituent pour nous le soubassement d'une amitié fructueuse et inoubliable. Nous leur témoignons notre gratitude.

Alex YENGE bOMbA

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LISTE DE CARTES, FIGURES, PHOTOS, TABLEAUX ET ANNEXES

Page

1. Cartes

Carte II.1 Présentation de la commune de Kisenso 25

Carte II.2 Localisation des différents dépôts de combustibles ligneux et transformateurs de la

commune de Kisenso 30

Carte II.3 Localisation des quartiers étudiés 36

2. Figures

Figure II.1 Répartition (en pourcentage) des effectifs à enquêter dans les quartiers échantillonnés . 36

Figure III.1 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon le sexe 57

Figure III.2 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon les tranches d'âge 58

Figure III.3 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon l'état civil 59

Figure III.4 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon le niveau d'instruction 60

Figure III.5 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon les catégories socioprofessionnelles 61

Figure III.6 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon leur taille 62

Figure III.7 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon la tranche salariale en (dollar) 63

Figure III.8 Répartition des sujets des ménages enquêtés (en pourcentage) par type de source

d'énergie utilisée 64

Figure III.9 Importance relative de la source d'énergie servant à la cuisson des aliments 66

Figure III.10 Les unités de mesure utilisées pour l'achat de charbon de bois selon les tranches de

revenu (dollars) 68

Figure III.11 Part financière de la consommation du charbon de bois sur le budget ménager 69

Figure III.12 Part financière comparée de la consommation de charbon de bois et de l'énergie

électrique sur le budget ménager 70

Figure III.13 Dépense alimentaire journalière, en dollars 71

3. Photos

Photos III.1 et III.2 : Charbon de bois et fagots de bois entreposés dans les dépôts Germain et Yesu Christu de la

commune de Kisenso (quartier Kisenso-Gare). 43

Photo III.3 Véhicule surchargé approvisionnant Kinshasa en combustibles ligneux, venant du plateau de Bateke

(Boulevard Lumunba) 44

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Photo III. 4 : L'un des lieux d'approvisionnements des détaillants en combustibles ligneux : dépôt Bayanzi, dans le

quartier de la Paix 50

Photo III.5-6 : Tas de charbon de bois emballé et petites bottes de bois de chauffe vendus par les

détaillants de combustibles ligneux (quartier Kitomesa) 54

Photo 7-8 : Tâches préliminaires d'une femme ménagère qui utilise le charbon de bois pour la cuisson 67

4. Tableaux

Tableau II.1 Evolution de la population de la commune de Kisenso 28

Tableau II.2 Evolution du nombre de ménages et de la densité 29

Tableau II.3 Répartition de la population active (2009, par métier) 32

Tableau II.4 Les dépôts de la commune de Kisenso, selon les types de combustibles ligneux et la

source de provenance 33

Tableau III.1 Répartition des dépositaires enquêtés selon la catégorie socio démographique et

professionnelle 40

Tableau III.2 Quantité de combustibles reçus par mois en fonction de voies d'approvisionnement 42

Tableau III.3 Répartition des détaillants enquêtés selon la tranche d'âge 47

Tableau III.3 Répartition des détaillants enquêtés selon le statut matrimonial..................48

Tableau III.5 Répartition des détaillants enquêtés selon le niveau d'instruction 48

Tableau III.6 Répartition des détaillants enquêtés selon la taille du ménage 49

Tableau III.7 Répartition des détaillants enquêtés selon les tranches de revenus 49

Tableau III.8 Répartition des enquêtés selon l'ancienneté dans le domaine de la commercialisation de

combustibles ligneux 51

Tableau III.9 Quantité de combustibles ligneux achetés par semaine par détaillant 52

Tableau III.10 Justification de l'utilisation accrue des combustibles ligneux dans la commune de

Kisenso 54

Tableau III.11 Coûts comparés (en francs congolais) de sources d'énergie servant à la cuisson pour

un ménage de 6 personnes 68

Tableau III. 12 Estimation de l'évolution de la demande en charbon de bois, de 2004 à 2009 73

5. Annexes

Annexe II.1 Questionnaire d'enquête destiné aux dépositaires des combustibles ligneux et autres types de sources

d'énergie dans la commune de Kisenso 81

Annexe II.2 Questionnaire d'enquête destiné aux vendeurs détaillants de combustibles ligneux et autres types de

sources d'énergie dans la commune de Kisenso 83

Annexe II.3 Questionnaire d'enquête destiné aux ménages 85

Annexe III.1 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon le sexe 89

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Annexe III.2 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon les tranches d'âge 89

Annexe III.3 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon l'état civil 89

Annexe III.4 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon le niveau d'instruction 89

Annexe III.5 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon les catégories socio-professionnelles 90

Annexe III.6 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon leur taille 90

Annexe III.7 Répartition des ménages enquêtés selon les tranches de revenus (en dollars) 90

Annexe III.8 Répartition des ménages (en pourcentage) par type de source d'énergie utilisée 90

Annexe III.9 Importance relative de la source d'énergie servant à la cuisson des aliments 91

Annexe III.10 Effet du salaire sur les unités de mesure utilisées pour l'achat de charbon de bois en franc congolais 91

ANNEXE III.11. Corrélation entre la taille du ménage et la dépense de charbon de bois, en francs congolais 91

Annexe III.12 Part financière de la consommation du charbon de bois sur le budget ménager 92

Annexe III. 13 Part financière comparée de la consommation du charbon de bois et de l'énergie électrique sur le

budget ménagé 92

Annexe III.14. Corrélation entre le revenu et la consommation de charbon de bois en franc congolais 92

Annexe III.15 Dépense alimentaire en dollar 92

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RESUME

Nous nous sommes proposé d'évaluer la consommation de l'énergie-bois, particulièrement le charbon de bois, dans les ménages de la commune de Kisenso et de déterminer son impact sur le budget ménager. Il sied de noter qu'au regard des résultats obtenus, la part financière budgétaire de la consommation de charbon de bois sur le budget ménager est élevée. Un individu dépenserait 105 francs congolais par jour ; cela représente 630 francs congolais par jour pour un ménage de 6 personnes. C'est une dépense ruineuse, eu égard au maigre pouvoir d'achat du Kinois, voire du Congolais.

Les impacts écologiques sont importants, parce qu'un individu consommerait 269 grammes de charbon de bois par jour. La demande estimée de la commune de Kisenso en 2009 est proche de 57,99 tonnes par jour. Les résultats ont aussi montré que 94 % de ménages utilisent le charbon de bois pour la cuisson, à cause surtout de son grand pouvoir calorifique (7000 Kcal par Kg)

ABSTRACT

We are preposed just to evaluate the using of wood energy specially dow Kisenso township, just to determinate the impact in household budget.

As a matter fact, the results, show shut the financial budget cerning the using of wood budget in household is very higher. One person has been spended 105 congolese francs per day.

The ecologies impact are importants because, one person has been using 269 gram of wood per day. And in fact, the requirement is estimated in Kiseso around 57, 99 tones perday. And the results had showed that 94 % have been using the coal of wood for cooking.

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INTRODUCTION GENRALE

0.1. PROBLEMATIQUE

« L'eau, le sol, l'air, les nutriments, la lumière du soleil, l'extraordinaire diversité des espèces vivantes, unies par des liens complexes, conditionnent l'existence des hommes sur la Terre. Or, partout dans le monde, l'actualité relayée par les médias, fait état de menaces qui pèsent sur les ressources naturelles et les populations qui en sont tributaires. Parmi ces menaces, on peut citer les sécheresses, inondations, érosion, déforestation, épuisement des sols, perte d'habitats, exploitation forestière non écologique. Cette dernière progresse à un rythme alarmant, en raison d'une foule de facteurs, dont la surexploitation forestière, facilitant le réchauffement climatique. Dans le monde, les mesures prises pour faire face à ces enjeux ne sont pas à la hauteur des dommages déjà causés » (R. STEPHEN, 2006).

« La façon dont l'homme produit et consomme l'énergie est sans doute l'un des meilleurs indicateurs des relations qu'il entretient avec ses semblables et avec son environnement. A une échelle beaucoup plus réduite, le mode de vie de chacun d'entre nous se traduit par des dépenses d'énergie qui peuvent être très variables, d'un individu à l'autre. En outre, les pressions que nous exerçons sur notre environnement sont, en grande partie, liées directement ou indirectement aux quantités d'énergie que nous consommons et à la façon dont nous les consommons» (R. STEPHEN, 2006).

Pour divers auteurs, à travers le monde, l'utilisation du bois en tant que combustible, remonte aux époques préhistoriques. Dans de nombreux pays industrialisés et développés, il a été remplacé par des combustibles fossiles divers, alors que dans les pays en développement, comme la République Démocratique du Congo, le bois de feu constitue encore la principale source d'énergie des milieux ruraux et des villes. « En outre, dans certains pays africains très pauvres, l'énergie-bois assure plus de 80% de la consommation nationale» (BINZANGI, K. 1997).

En République Démocratique du Congo, vers la fin du 19éme siècle, la création d'entreprises, le développement, l'explosion démographique, la paupérisation des Congolais ont fait des produits du bois, des produits de première importance de tous les autres produits tirés de la forêt, en tant que source d'énergie et de revenus de ménages. C'est le début de la crise de l'énergie-bois.

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Cet état de choses est dû, d'une part, à la pauvreté et d'autre part, à la défaillance du réseau de distribution de l'électricité dans les villes. Il en ressort que les écosystèmes forestiers environnant furent mis en exploitation afin de fournir à la population, des combustibles ligneux pour répondre aux besoins des ménages et aux activités industrielles. Les prélèvements de bois, sans restitution, ont fait qu'entre autres, l'environnement immédiat et proche de Kinshasa soit débarrassé de ses ressources énergétiques. Seuls des recrûs forestiers pauvres et savanes boisées subsistent. Aujourd'hui, les aires forestières pourvoyeuses de l'énergie-bois ont reculé. Cette situation a une influence négative considérable sur les prix des combustibles ligneux. Ainsi, dans les ménages pauvres, une part financière importante est affectée à l'énergie-bois pour des besoins domestiques.

« Dès lors, avec la croissance démographique, ses besoins en énergie domestique, l'économie monétaire, l'urbanisation non maîtrisée, la concentration de besoins en énergie-bois, on assiste à une déforestation qui rompt l'équilibre entre l'arbre, le sol, le climat et les activités humaines » (BINZANGI, 1998). Selon la FAO citée par TSHIMBANGU (2001), « vers les années 1981, la région de la ville de Kinshasa faisait partie des régions en crise de bois de feu. C'est donc l'une des régions dont les besoins en combustibles ligneux ne sont satisfaits qu'au prix d'une surexploitation des ressources naturelles existantes. »

On peut considérer que la crise ci-dessus citée frappe plus gravement les ménages pauvres, surtout que la part de bois de feu est en relation étroite avec le produit national brut et à un impact négatif considérable sur les budgets ménagers des Congolais qui, de surcroit, ont des revenus monétaires incapables d'épargne, sinon de répondre aux besoins essentiels socio-économiques de base (CLEMENT et STRASFOGEL, 1986).

Eu égard à ce qui précède, un rythme vertigineux d'exploitation anti-écologique s'effectue de façon incontrôlée, entraînant des catastrophes écologiques et économiques sans précédent. Alors que la pression démographique augmente sans cesse et entraîne avec elle des besoins énergétiques accrus, trop souvent, aucune mesure, qu'elle soit d'ordre socio-économique ou technologique n'a été mise en oeuvre pour contrecarrer l'exploitation anarchique des ressources forestières.

Plusieurs travaux scientifiques corroborent ce qui précède.

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Avec le recul considérable des forêts, les Kinois vivent un casse-tête pour l'approvisionnement de la ville en énergie-bois, dite « pétrole du pauvre ».

A coté de l'augmentation de besoins en dendro-énergie, le coût de son acquisition augmente d'année en année, à cause de sa raréfaction. Les distances à parcourir pour s'en procurer ont aussi pris de l'importance, entraînant tout une diversité de problèmes tant économiques, sociaux qu'écologiques. Et comme le signale KOENING cité par MADIBO D. (1985) « la vraie crise de l'énergie n'est ni celle du pétrole, ni celle du bois de feu, mais plutôt une crise de l'énergie humaine».

Eu égard à la crise pétrolière et celle provoquée par la Société Nationale d'Electricité dans les différentes communes de la ville de Kinshasa, l'usage du courant électrique, à des fins domestiques, n'existe quasiment pas ou plus, dans plusieurs foyers de Kisenso, voire de Kinshasa. En effet, à Kisenso, les différentes situations évoquées ci-dessus remettent en question les options de développement socio-économique et de la qualité de la vie. La majorité de la population kinoise, particulièrement celle de la commune de Kisenso recourt, pour la cuisine et d'autres activités ménagères, à l'énergie-bois et ce, au seuil du troisième millénaire. Cette situation est aujourd'hui inacceptable. En fait, dans cette commune et dans d'autres, la modernité est encore un mythe. Il en résulte un fort gaspillage de l'énergie de la biomasse.

Face à une demande énergétique ménagère galopante, des quantités considérables de tonnes de charbon de bois et de bois de chauffe sont acheminées dans les marchés de Kisenso, sans respect des normes écologiques, entraînant ainsi une réduction de la biodiversité forestière. Alors que les prix des produits ligneux augmentent relativement au fil des années, il est presque certain que les revenus de la population kinoise ne cessent de régresser d'année en année. A long terme, cette population subira des impacts négatifs considérables au sein des ménages et verra s'aggraver davantage la pauvreté. Cette crise environnementale que connaît Kisenso ou Kinshasa amène à la situation qu'a connue Madagascar. Dans une région de ce pays, l'herbe a remplacé le bois, à cause de la destruction de sa forêt (COUDRAY ET BOUGUERRA, 1994).

Qu'en est-il ou qu'adviendra-t-il de ménages dont les économies sont tributaires de l'«énergie du pauvre » ? « Pourquoi ce luxe de se procurer une énergie très chère ayant un impact négatif considérable sur le budget ménager » ? Ce sont là différentes manifestations de

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la pauvreté que nous vivons dans nos ménages et dans ceux des exploitants du bois. Outre l'enlaidissement du milieu dû à la surexploitation forestière, il y a les difficultés à répondre à d'autres besoins ménagers, à cause du coût financier que représente la consommation journalière. La dendro-énergie interpelle toute conscience verte, voire tout écojuriste, particuliérement tout environnementaliste ayant intériorisé « l'information régulatrice ».

La commune de Kisenso est l'une des communes périphériques de Kinshasa qui connaît une crise énergétique à plusieurs facettes. Parmi les diverses préoccupations pour lesquelles on peut chercher des réponses, nous nous sommes posé les questions ci-après :

1. Quels sont les différents types de sources d'énergie qui sont consommés dans la commune de Kisenso ?

2. Quels sont les types de combustibles ligneux les plus consommés dans les ménages de Kisenso ?

3. Quel est le rythme d'approvisionnement et d'écoulement des combustibles ligneux, des dépôts vers les ménages ?

4. Au niveau des dépôts, quelles sont les provenances des combustibles ligneux ?

5. Quotidiennement, au niveau des ménages, quelle est la quantité de charbon de bois qui est consommée ?

6. Par rapport au budget ménager, quelle est la part financière de la consommation de charbon de bois ?

0.2. HYPOTHESES

En rapport avec les préoccupations formulées dans la problématique, nous considérons que :

1. Les sources d'énergie consommées dans la commune de Kisenso sont nombreuses.

2. Les aires pourvoyeuses sont multiples.

3. Le rythme d'approvisionnement et d'écoulement des combustibles ligneux varient selon le rythme et l'importance de la production, l'état des voies d'approvisionnement, les modes de transport, la distance et le coût.

4. Le charbon de bois est le combustible ligneux le plus utilisé dans les ménages de la commune de Kisenso.

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5. La quantité de charbon de bois qui est consommée au niveau des ménages varie selon la taille.

6. La part financière de la consommation de charbon de bois, au niveau des ménages, par rapport à l'énergie électrique est élevée, mais varie selon les revenus.

0.3. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE DE L'ETUDE

Ce mémoire est une étude qui fait partie des recherches sur la filière de l'énergie- bois, dans la ville de Kinshasa. Les investigations ont porté sur « l'évaluation de la consommation de l'énergie-bois dans les ménages de la commune de Kisenso et son impact sur le budget ménager », précisément dans 9 des 17 quartiers les plus représentatifs en parcelles habitées recensées de cette commune.

Le choix de cette commune se justifie par l'importance de l'intensité ou de la fréquence de l'utilisation de combustibles ligneux dans les ménages, la présence d'une multiplicité de vendeurs détaillants et la proximité de quelques dépôts de ces combustibles.

Cette étude à été effectuée pendant l'intervalle de temps de l'année académique 2009-2010. C'est donc une étude ponctuelle.

0.4. INTERET DE L'ETUDE

La présente étude sur « l'évaluation de la consommation de l'énergie-bois dans les ménages de la commune de Kisenso et son impact sur le budget ménager » à un intérêt certain. Ce dernier est symbolisé par l'importance et la qualité des résultats qu'elle met à la disposition de l'opinion. En effet, les résultats de cette étude peuvent permettre aux scientifiques, aux chercheurs ou aux étudiants, à divers experts (aménageurs, urbanistes, écologistes, environnementalistes, etc.), aux décideurs, de bien comprendre l'importance de la consommation de l'énergie-bois dans la commune de Kisenso et ses divers effets.

Ces résultats peuvent permettre, particulièrement aux gouvernants, d'envisager des solutions appropriées. Aux ménages de Kisenso, ils peuvent permettre la prise de conscience des méfaits liés à la grande consommation de l'énergie-bois, pour qu'à l'avenir, ils puissent y pallier.

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0.5. OBJECTIFS DU TRAVAIL

0.5.1. Objectif général

L'objectif général de cette étude est d'amener les différents ménages à évaluer, avec précision, leur consommation en énergie-bois, en vue de mieux gérer leur budget ménager, eu égard à la part financière de cette consommation.

0.5.2. Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques poursuivis sont :

1. Indiquer les différents types de sources d'énergie qui sont consommés dans la commune de Kisenso.

2. Identifier les types de combustibles ligneux les plus consommés dans les ménages de Kisenso.

3. Evaluer le rythme d'approvisionnement et d'écoulement des combustibles ligneux, des dépôts vers les ménages.

4. Indiquer les provenances des combustibles ligneux au niveau de dépôts de la commune de Kisenso.

5. Evaluer au niveau des ménages, la quantité de charbon de bois qui est consommée par jour.

6. Déterminer la part financière de la consommation de charbon bois sur le budget ménager.

0.6. DIFFICULTES RENCONTREES

Lors de la réalisation de ce travail, nous avons été confronté à diverses difficultés, notamment :

1. la méfiance de certains enquêtés, selon le slogan « vous n'êtes pas les premières personnes à parler de ces problèmes ; quand vous deviendrez chef, vous nous oublierez » ;

2. certaines informations ont fait objet d'une compensation financière pour leur acquisition ;

3. le faible niveau d'instruction a aussi rendu difficile la compréhension de certaines questions auprès des enquêtés ;

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4. la topographie a été, à certains moments, source d'épuisement.

0.7. STRUCTURE DU MEMOIRE

Hormis l'introduction et la conclusion générales, le contenu de ce travail se subdivise en trois chapitres. Le premier chapitre concerne les considérations générales. Le second chapitre présente, décrit et explique le milieu d'étude, les méthodes et techniques. Enfin, le troisième chapitre présente, interprète et discute les résultats obtenus sur le terrain.

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CHAPITRE I : CONSIDERARTIONS GENERALES

Ce chapitre, consacré aux généralités, donne l'occasion d'élucider le sens de quelques concepts de base se rapportant à notre domaine d'étude, les types de source d'énergie, les avantages et les désavantages de leur utilisation, la place du bois de feu dans les pays pauvres, l'impact de l'exploitation de bois de feu sur l'environnement et d'exposer l'état de la question.

I.1. DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS DE BASE

Cette section donne la chance au lecteur de pouvoir avoir le même sens des définitions de certains concepts de base du sujet abordé.

I.1.1. Energie

Dans son acceptation physique, le terme énergie se définit comme une grandeur caractérisant un système et exprimant sa capacité à modifier l'état d'autres systèmes avec lequel il entre en interaction. Par ailleurs, « on définit aussi l'énergie comme une puissance, une force ou une capacité d'un agent quelconque, c'est-à-dire ce que possède un système, s'il est capable de produire du travail, d'élever la température » (BINZANGI, 1983).

Tous les modes de production d'énergie ont leurs avantages et leurs inconvénients et un impact spécifique (positif ou négatif) sur l'environnement. A ce propos, l'efficacité énergétique est synonyme d'économie et conservation de l'environnement (C. BANDZUCK et al., cités par MASINI, 2008).

De tout ce qui précède, nous optons pour les deux définitions, parce qu'elles se complètent

.

I.1.2. Energie renouvelable

Une énergie renouvelable est une source d'énergie qui se renouvelle avec une rapidité suffisante, pour être considérée comme inépuisable et issue des éléments de la nature, caractérisés par une certaine constance comme le vent, le rayonnement du soleil, le flux d'eau, la chaleur terrestre, la matière végétale (ANONYME, 1994).

Le caractère renouvelable est lié bien sûr à la vitesse à laquelle la source se renouvelle, mais il ne faut pas négliger la vitesse à laquelle on la consomme. Par exemple : pour des éléments

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comme la biomasse (bois), il n'est guère question de considérer renouvelable une politique énergétique qui abat plus d'arbres qu'ils n'en poussent (ANONYME, 2007).

Les énergies renouvelables sont (relativement) inépuisables, gratuites et écologiques. Le terme renouvelable est propre à d'autres formes d'énergie, mais qui ne sont pas forcément propres, comme par exemple des gaz pour pompes à chaleur géothermiques qui, en cas de fuite, contribuent à la destruction de la couche d'ozone.

Une énergie renouvelable est une source d'énergie qui se renouvelle assez rapidement pour être considérée comme inépuisable à l'échelle humaine de temps (Anonyme, 2001). Les énergies renouvelables sont notamment : l'hydroélectricité, l'énergie solaire, la biomasse, le biogaz (méthanisation).

De tout ce qui précède, nous optons pour la définition d'ANONYME (2007), parce qu'elle donne plus d'explications et prend en compte les aspects liés aux impacts dus à la vitesse de consommation des ressources renouvelables.

I.1.3. Energie non renouvelable

« Une énergie non renouvelable est une source d'énergie qui ne se renouvelle pas assez rapidement pour être considérée comme inépuisable, à l'échelle humaine de temps, mais seulement à l'échelle géologique. On peut citer les combustibles fossiles, l'énergie nucléaire » (BINZANGI, 2008).

Nous optons pour cette définition, parce qu'elle prend en compte les aspects liés à la vitesse de renouvellement de ressources non renouvelables.

I.1.4. Empreinte écologique

« L'empreinte écologique comptabilise la demande exercée par les hommes envers les services écologiques fournis par la nature. Plus précisément, elle mesure les surfaces biologiquement productives de terre et d'eau nécessaires pour produire les ressources qu'un individu, une population ou une activité consomme et pour absorber les déchets générés, compte tenu des technologies et de la gestion des ressources en vigueur. Cette surface est exprimée en hectares globaux (hag), c'est-à-dire en hectares ayant une productivité égale à la productivité moyenne ». (L. FLORENT 2003),

Selon L. FLORENT (2003), l'empreinte écologique est « la superficie géographique nécessaire pour subvenir aux besoins d'une ville et absorber ses déchets ». Pour WACKERNAGEL, M. (2002) l'empreinte écologique est « la surface correspondante de terre

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productive et d'écosystèmes aquatiques nécessaires pour la production de ressources utilisées et l'assimilation des déchets produits par une population définie, à un niveau de vie spécifié, là où cette terre se trouve sur la planète. L'empreinte écologique vise à traduire de manière facilement compréhensible l'impact d'activités humaines sur les écosystèmes et la planète. Elle se mesure généralement en surface (hectares par individu, ou hectares consommés par une ville ou un pays pour répondre à ses besoins, par exemple). Cette surface traduit, grâce à un système de conversion, une quantité de ressources nécessaires par système opérant.

Plus précisément, l'empreinte écologique quantifie, pour un individu ou une population la surface bioproductive nécessaire pour produire les principales ressources consommées par cette population et pour absorber ses déchets. L'empreinte écologique peut aussi être utilisée pour donner une mesure des impacts d'activités de production comme l'élevage ou l'extraction d'or ou d'objets tels qu'une voiture, un ordinateur ou un téléphone portable. »

I.1.5. Impact environnemental

« Un impact environnemental est une réaction positive ou négative à un changement dans l'environnement, résultant d'une action liée à un projet. Les impacts peuvent être écologiques (tels les impacts sur les éléments des ressources naturelles, la structure ou le fonctionnement des écosystèmes affectés), esthétiques, historiques, culturels, économiques et sociaux, qu'ils soient directs, indirects ou cumulatifs » (MUSIBONO, 2009).

En ce qui nous concerne, nous nous sommes limitées aux impacts économiques, sociaux et écologiques.

I.1.6. Energie-bois / dendro-énergie

Selon ANONYME (2005), « le bois-énergie consiste donc en la valorisation énergétique des sous-produits forestiers (branchages, petits bois, etc.) et industriels (écorces, sciures, copeaux, etc.). Par combustion, le bois dégage de la chaleur qui peut ensuite être utilisée pour le chauffage domestique, industriel ou urbain ».

L'énergie-bois se définit autrement comme étant « une énergie thermique ou calorifique produite par le bois de chauffe ou charbon de bois, pendant la combustion vive et qui peut être utilisée, c'est-à-dire l'énergie produite par les combustibles ligneux pendant la combustion, » (CLEMENT, 1981).

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Les différents types de combustibles ligneux sont : la sciure du bois, les copeaux de bois et le bois de feu. Quant à nous, notre recherche se base sur deux types de combustibles ligneux, à savoir : le charbon de bois et le bois de chauffe, qui constituent le bois de feu.

Des deux définitions de la dendro-énergie, nous retenons celle d'ANONYME (2005), parce qu'elle prend en compte les aspects calorifiques du bois de chauffe et du charbon de bois.

I.1.6.1. Bois de chauffe

Le bois de chauffe, autrement appelé bois à brûler, est le bois à l'état brut, provenant de troncs et de branches d'arbres, destiné à des fins de combustion pour la cuisine, le chauffage et la production d'énergie (FAO,2002).

Sur le marché, le fagot est un ensemble de branchages liés par une liane constituée de lanières d'écorces tressées au moyen de cordes nouées et de taille variable. En général, le bois en fagot a 1,20 m de longueur (MASINI, 2008).

Nous avons opté pour la définition de la FAO parce qu'elle donne plus d'informations.

I.1.6.2. Charbon de bois,

Selon BINZANGI K. (1983), le charbon de bois se définit comme étant le produit solide obtenu par combustion lente et incomplète de bois. Localement, en République Démocratique du Congo, il porte le nom de « makala ». En d'autres termes, le charbon de bois est une matière combustible solide, de couleur noire, d'origine végétale et qui renferme une forte proportion de carbone (MAUBOURGUET cité par MASINI, 2008).

En ce qui nous concerne, nous avons retenu les deux définitions de BINZANGI K. (1983) et MAUBOURGUET, parce qu'elles se complètent.

I.2. GENERALITES SUR L'ENERGIE-BOIS

Nous tenons à rappeler que l'énergie-bois se définit comme étant une énergie thermique ou calorifique produite par le bois de chauffe ou le charbon de bois, pendant la combustion vive et qui peut être utilisée, c'est-à-dire l'énergie produite par les combustibles ligneux pendant la combustion (CLEMENT,1981)

L'on doit aussi signaler que la production non écologique, à grande échelle de l'énergie-bois, porte atteinte aux fonctions des forêts. Surtout qu'il est universellement admis que les forêts sont d'importance primordiale pour le maintien de la biodiversité, l'apport en produits ligneux

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et non ligneux, les valeurs culturelles, le piégeage du carbone, la protection du climat et le maintient de l'équilibre écologique (FAO, 2002).

L'importance de la forêt se mesure par le rôle assez diversifié qu'elle joue. D'une façon générale, les différentes fonctions exercées par les forêts sont :

o Fonction de protection ;

o Fonction de régulation ;

o Fonction de production ;

o Fonction socioculturelle et

o Fonction économique

I.2.1. Importance le l'énergie-bois

Il y a des millions d'années que l'homme utilise le bois comme combustible. Les utilisations traditionnelles n'ont pas pour autant disparu. Le bois est toujours utilisé dans des foyers, pour servir à la cuisson des aliments. Il est encore utile pour le chauffage pendant les nuits froides, afin d'éloigner les prédateurs. Bien que considérés comme une source d'énergie traditionnelle (FAO, 2003), les combustibles ligneux demeurent toujours utiles.

Environ deux mille ans avant Jésus-Christ jusqu'à la fin du 19 éme siècle, le charbon de bois a fourni à l'homme et à l'industrie naissante l'énergie pour faire tourner les usines à feu, forges, verreries, cristalleries, tuileries, briqueteries, fours à chaud (SMITH, 1985). MONTALEMBER et CLEMENT (1981) signalent que l'énergie-bois est plus consommée que d'autres types d'énergie dans les pays sous-développés.

En Afrique tropicale, le bois de chauffe et le bois de carbonisation restent la principale source d'énergie de nombreuses populations, y compris celles des villes (BINZANGI, 2001).Le bois est devenu source de revenus substantiels en tant que marchandise; sa vente constitue l'économie familiale et domestique, surtout chez les paysans.

Bien que le rôle du bois comme matériau de chauffage ne représente que huit pour cent de l'énergie consommée dans le monde, le déclin imminent de la production pétrolière mondiale, la brutale augmentation des prix de pétrole et l'insuffisance de programmes d'électrification, pour la majorité des populations rurales, laissent prévoir que le bois restera encore longtemps la principale source d'énergie de pays en voie de développement (HAYES, cité par MASINI 2008).

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I.2.2. Impacts le l'exploitation le l'énergie-bois sur l'environnement

Dans l'environnement global (BINZANGI, 1999), les impacts du déboisement dus à l'exploitation de bois de chauffe et de charbon de bois sont caractérisés par :

o La destruction de couvert végétal ;

o le massacre de la faune ;

o l'atteinte à la biodiversité vivant sur le sol et sous le sol ;

o les atteintes au micro et/ou méso climat ; effet de serre ;

o le spectre de la faim qui s'aggrave chaque jour ;

o des nuisances et pollutions multiformes. Lors de la combustion de bois de chauffe ou de la carbonisation, les gaz dégagés dans la fumée sont toxiques et font mal aux yeux et à l'odorat. Les pollutions de l'air dues aux biocombustibles causent des pathologies respiratoires.

L'on doit savoir que l'exploitation de bois de feu cause également la déforestation qui peut conduire à la désertification. La déforestation rompt l'équilibre entre les différents systèmes naturels et les activités de l'homme. La perte de forêts urbaines et périurbaines par exemple ne favorise pas l'accomplissement de certaines besoins essentiels de l'homme, tels que les besoins de tourisme, les besoins d'éducation, d'agriculture...

A ces inconvénients liés à la destruction des forêts, on peut ajouter la perturbation du cycle de l'eau et des cycles biogéochimiques. La forêt joue énormément sur le renouvellement du cycle hydrique. Ainsi, une disparition de celle-ci conduirait à un bouleversement de ce cycle. Par conséquent, les pluies ne seront plus régulières et une diminution des eaux superficielles et même celles des nappes sera effective.

Les forêts soumises à une gestion non écologique peuvent se transformer en savanes, puis en steppes et celles-ci peuvent, à leur tour, être converties en désert (BINZANGI, 1999)

La déforestation dégrade la couverture végétale (COUDRAY et BOUGUERRA, 1994) suivant le processus ci-après :

o la modification de la composition de la couverture végétale, allant des héliophytes aux sciaphytes ;

o la destruction de la couverture végétale qui affecte très rapidement les sols ;

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o l'alimentation de la litière en matières végétales (feuilles, brindilles, écorces, branches etc.) est interrompue ;

o les micro-organismes sont pénalisés de même que la décomposition biologique. Au bout de quelques mois, les sols dépourvus de la végétation sont appauvris ;

o les sols dénudés sont soumis à un changement brutal ; augmentation de l'éclairement et des écarts de température, conduisant, le jour, à une très forte évaporation, un desséchement et un durcissement rapide, peu favorables à une reprise végétative. Apparait alors une croûte dure qui ne permet qu'une pénétration lente de l'humidité, mais favorise le ruissellement de surface. Cela accélère la perte de fertilité ; de vastes secteurs productifs sont perdus.

En Afrique centrale, le bois comme source d'énergie est rarement en concurrence avec d'autres sources d'énergie. C'est la source d'énergie la plus disponible, en particulier pour les usages domestiques. Mais la structure du coût et des prix de l'énergie-bois est rarement connu. Le caractère informel de toute la filière, le manque de statistiques de la part comptable de cette consommation, au niveau des ménages, rendent les calculs difficiles.

I.3. INDICATEURS ENGERGETIQUES DE LA RDC

En République Démocratique du Congo, la production de l'énergie présente des avantages et inconvénients, selon la forme et le type de source d'énergie.

I.3.1. Hydroélectricité

En République Démocratique du Congo, le potentiel hydroélectrique est énorme, mais jusqu'à présent, il est faiblement exploité. En effet, le potentiel exploitable est évalué à 774.000 GWh, soit 66% du potentiel de l'Afrique Centrale, 35% du potentiel global du continent africain et 8% du potentiel mondial (KASEMUANA, 2006). La production de cette énergie peut provoquer des menaces sur les poissons, sur la faune et la flore, du fait du détournement de la trajectoire suivie par l'eau. La mise en place d'un barrage hydroélectrique peut avoir un impact considérable au niveau du biophysique et au niveau socioculturel.

I.3.2. Energie solaire

L'énergie solaire est subordonnée à la disponibilité diurne et à l'absence de couverture nuageuse. L'électricité produite par le capteur solaire doit être stockée dans des batteries. De

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surcroit, les capteurs solaires doivent être assez grands pour offrir la capacité nécessaire demandée, ce qui peut conduire à un investissement conséquent et une nuisance visuelle, sans négliger l'espace à occuper. On distingue l'énergie solaire thermique et l'énergie solaire voltaïque. (ANONYME, 1993)

Le potentiel solaire de la République Démocratique du Congo est considérable. Les mesures d'ensoleillement réalisées dans différentes stations météorologiques du pays renseignent que la République Démocratique du Congo se trouve dans une bande très élevée dont les valeurs sont comprises entre 3250 et 6000 Wh/m2/jr (ANONYME, 2008)

I.3.3. Biomasse

La République Démocratique du Congo disposerait d'environ 125 millions d'hectares de forêts dont 120 millions ha de forêt équatoriale et 5 millions ha de forêts galerie, marécageuses et d'altitude. Le potentiel de bois est de 12,5 milliards de m3, soit 100 m3 de bois par hectare. La biomasse est la seule ressource énergétique véritablement abondante et la plus exploitée du pays. Elle satisfait l'essentiel des besoins en énergie des ménages, notamment comme combustible pour la cuisson et le chauffage (ANOMYME, 2008).

Cette énergie doit être exploitée de façon durable, pour ne pas contribuer aux émissions des gaz à effet de serre. Une mauvaise pratique de combustion peut conduire à la pollution par la fumée et mettre en péril la biodiversité.

I.3.4. Méthanisation (biogaz)

Le méthanisation est la production de gaz méthane à partir de la fermentation anaérobique des déchets organiques. Selon BIEY (2009), à Kinshasa, les dernières statistiques évaluent au moins une production journalière de 65000 tonnes de déchets municipaux dont 65% de ceux-ci sont biodégradables. A ce propos, il y a une grande possibilité de production de l'énergie électrique par pyrolyse, bio-méthanisation praticable dans les zones périphériques de la ville de Kinshasa.

I.3.5. Energie éolienne

L'énergie éolienne est sujette aux conditions météorologiques (elle exige des vents réguliers et permanents avec une vitesse supérieure ou égale à 5km/h), d'où une production variable et risquée. Les aérogénérateurs peuvent causer des nuisances sonores et esthétiques dans le paysage. Selon ANONYME (2008), en République Démocratique du Congo, le potentiel

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éolien n'est pas encore évalué. Il existe toutefois certaines zones telles que la zone côtière, le haut plateau de Kundelungu et la région des grands lacs où les vitesses moyennes de vent peuvent atteindre des valeurs supérieures ou égales à 5m/s.

A propos des énergies renouvelables, nous disons qu'il n'existe pas, dans l'état actuel des connaissances, de l'énergie qui ne présente aucun risque. Mais au vu de différentes filières recensées, l'énergie solaire présente moins de méfaits (déboisement à outrance et déforestation, maladies liées aux fumées de combustion, changement climatique, pollution sonore et nuisances esthétiques, etc.). Selon les critères d'efficacité et de conservation, l'énergie solaire occupe la première place dans le classement des énergies renouvelables et durables (SHEA W.R., 1995).

I.3.6. Pétrole

Selon KASEMUNA (2006), le potentiel énergétique en pétrole de la RDC se résume comme suit :

o Potentialité : la République Démocratique du Congo compte trois bassins sédimentaires : le bassin côtier ; la cuvette centrale et le graben du Tanganyika. Le bassin côtier, qui est le seul à être exploité pour la production pétrolière, s'étend sur 599 km2.

o Production actuelle : après avoir atteint un plafond de 12 millions de barils (1 baril = 200 litres = 0,2 m3 en 1985 soit 33.445 barils/jour), la production actuelle a sensiblement diminué, se situant en-dessous de 7 millions de barils/an. Faute d'équipements appropriés de raffinage, à Moanda, la quasi-totalité de cette production est exportée. C'est la raison pour laquelle le pays est obligé d'importer des produits pétroliers dont la consommation actuelle se situe autour de 550.000 m3 par an

o Réserves : les réserves prouvées restantes de pétrole dans le bassin côtier estimées par la Commission Nationale des Énergies sont douteuses.

I.4. BESOINS ENERGETIQUES DE L'HOMME

L'être humain a des besoins fondamentaux : s'alimenter, travailler, bénéficier des services de santé, se loger, disposer d'eau potable et d'assainissement, etc. Pour tous ces aspects, l'énergie extra-somatique (énergies non alimentaires) joue un rôle important, rendant ainsi possible la cuisson des aliments, l'éclairage, le chauffage, la réfrigération, etc. Plus elle est

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accessible, plus sa consommation par l'homme est élevée, surtout dans les milieux ruraux pauvres, (R. STEPHEN, 2006).

Par contre, si elle n'est pas facilement disponible, la dépense énergétique humaine est forte et la plus grande partie de son temps est destinée à la recherche de celle-ci, pour une vie meilleure. C'est précisément le cas de la plupart des habitants des quartiers non électrifiés de Kinshasa, où les hommes et les femmes s'adonnent à l'exploitation de la biomasse comme combustible. Ceci constitue l'une des principales causes de la déforestation à la surface de notre planète.

Selon DELWAULLE et ROEDERER, la consommation moyenne par individu et par an de bois de feu serait, à Niamey de 1,3 m3. Selon A.BERTRAND, celle-ci se situe respectivement entre 2 et 2,4 m3 à Bamako et Ouagadougou. Pour G.GILBERT, elle tomberait à 1,22 m3 à Brazzaville, tous cités par MADIBO D. (1985).

Il est vrai que, la disponibilité en énergie électrique est un indicateur important qui conditionne la qualité de vie d'une population, et qu'une politique énergétique efficace dans un pays pauvre détermine l'avenir des forêts de celui-ci.

Les besoins en énergie demeurent une préoccupation quotidienne. L'on constate que la quasi-totalité des ménages urbains font de plus en plus usage de l'énergie des combustibles végétaux, qu'il s'agisse de charbon de bois ou de bois de chauffage, pour la cuisson des aliments ou pour le chauffage des foyers (L. FLORENT, 2003).

« En aucun cas, il ne s'agit de remettre en cause le confort ou les acquis du progrès. Tout au contraire, le principe d'une maîtrise de la demande électrique se veut être un moyen de satisfaire tout à la fois, les besoins de bien-être immédiat et futur. Pour ce faire, une conciliation temporelle a donc vocation à être entreprise pour que les mauvais usages électriques d'aujourd'hui n'aient pas demain des conséquences fâcheuses sur l'environnement forestier futur (A. LEROI-GOURHAN, 1943) »

I.5. REVUE DE LA LITTERATURE

L'évolution récente de la situation énergétique générale n'a pas seulement mis en évidence le rôle essentiel joué par les combustibles ligneux dans le monde d'aujourd'hui. C'est ainsi que dans la littérature relative à notre sujet de recherche, nous présentons certains documents écrits que nous avons lus et qui ont des liens directs ou indirects avec notre travail.

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Cependant, nous commençons par faire remarquer qu'avec le modernisme, le monde est de plus en plus confronté à des problèmes d'environnement tels que le réchauffement planétaire, la pollution de l'air, la pollution des eaux, la pollution sonore, la dégradation des sols, la destruction de forêts, la désertification, etc. Pour remédier aux différents bouleversements écologiques précédemment cités, plusieurs auteurs ont proposé des solutions, afin d'amener la population à agir pour la préservation de l'environnement et à leur développement.

Dans l'importante série d'études réalisées dans ce domaine, nous avons retenu quelques unes qui ont trait à notre sujet de recherche.

La FAO (1981), dans son rapport titré « Rapport sur le problème forestier n°1. Le bois source d'énergie », souligne que sur les deux milliards d'êtres humains dépendant du bois, 96 millions sont dans l'impossibilité de satisfaire leurs besoins énergétiques de base (cuisson des aliments et chauffage).

MADIBO D. (1983), à travers son étude intitulée « Perspective des énergies renouvelables en milieu rural », affirme que les écosystèmes sont en danger. Selon les chiffres avancés, les besoins de Dakar en charbon de bois entrainaient, il y a une décennie, la destruction de 15000 ha de forêt soudano-guinéenne dans l'Est et Sud du Sénégal. Et actuellement, en l'absence d'une politique d'aménagement et de repeuplement forestier, les boisements disparaissent et l'exploitation se déplace toujours plus sensiblement vers l'Est et vers le Nord du pays. La région de Thiès, située à une cinquantaine de Km de Dakar fournissait encore 35% de la production sénégalaise de bois en 1940 contre moins de 4% au début des années 1980.

MONTALEMBERT (1983), dans une étude intitulée « Disponibilité de bois de feu dans les pays en développement », signale que l'évolution récente de la situation énergétique générale n'a pas seulement mis en évidence le rôle essentiel joué par les combustibles fossiles dans le monde aujourd'hui. Elle a aussi entraîné la prise de conscience, du fait qu'une très large proportion de population du tiers-monde n'est pas réellement concernée par le problème de sources d'énergie traditionnelle, au rang desquelles le bois de chauffage et le charbon de bois et les conséquences qu'entraîne leur pénurie, en terme d'approvisionnement énergétique et de surexploitation des ressources ligneuses, rendent nécessaires une évaluation de la situation du bois de feu dans les pays en voie de développement.

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MUKENDI (1984) dans « Contribution à l'étude de l'approvisionnement des anciennes cités kinoises en bois de chauffage et charbon de bois : cas de la zone de Barumbu », relève que le prélèvement de bois dans les régions pourvoyeuses se fait sans contre partie. Plus les années passent, plus l'effectif de consommateurs augmente et plus les besoins s'accentuent. Il a proposé entre autres, le reboisement pour préserver les réserves forestières.

Dans son étude « Contribution à l'étude du déboisement en Afrique Tropicale : le cas du Shaba méridional », BINZANGI (1988), au travers ses résultats montre que, la distribution spatiale des coupes de bois et leur récolte s'opèrent sans aménagement forestier préalable, et que les entrepreneurs et artisans s'attribuent eux-mêmes les parcelles de forêt à exploiter. Les aspects techniques et écologiques de la récolte du bois montrent que l'abattage est sélectif. Le bûcheron producteur de bois de chauffe en stères choisit davantage les petits arbres et abat un arbre sur deux. L'auteur affirme, en établissant une relation entre les volumes moyens apparents (x0) et solide (x1) et le poids moyen des stères shabiens (x 2), qu'il existe une très forte corrélation entre le volume solide et le poids (r1.2=0,93), une forte corrélation entre le volume apparent et le volume net (r 0.1=0,74) et une corrélation moyenne entre le volume apparent et le poids (r 0.2 =0,57). Il affirme qu'il faut 800Kg de bois séché à l'air (=1m3) pour produire 144Kg de « makala », d'où il faut 6Kg de bois séché à l'air pour produire 1Kg de « makala » par le kibiri (four en motte de terre en swahili). Les tests de carbonisation de bois par essence montrent trois niveaux de rendement pondéral (15%, pour l'Albizzia, 15 à 20% pour les Brachystegian et Julberbnadia et 20% et plus pour le Pericopsis).

Pour ce qui concerne les aspects sociaux, la majorité de bucherons-charbonniers commencent le métier de travailleur forestier vers la trentaine, et la grande partie des artisans bûcherons proviennent des centres urbains, 42 et 5% de ces artisans proviendraient de Lubumbashi et Likasi. La composition ethnique faisait ressortir une prédominance des Tshokwe, avec 32% ; ce nombre diminue au fur et à mesure qu'on s'éloigne du Nord-Ouest de Lubumbashi.

S'agissant de la consommation des produits ligneux et les bénéfices, les villes de Lubumbashi, Kolwesi et Likasi avaient un besoin journalier en charbon de bois de 2476,1604 et 904 sacs. Pour les mêmes villes, l'entrée journalière de bois de chauffe était successivement de 218,30 et 40 stères shabiens. Le détaillant de charbon de bois a des recettes journalières qui dépassent 1000 Zaïres ; celles-ci dépendent du lieu d'approvisionnement et du mode de transport utilisé.

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BINZANGI et al (1994), dans la revue Réseau Africain d' Ethnobotanique, ont révélé, par leur étude intitulée « La carbonisation autour de trois principales villes du Shaba (province de Katanga) » que la carbonisation provoquerait le déboisement de 40.000 hectares par an, pour les besoins énergétiques dans cette province.

NGYAY M. (1997) dans son étude sur « Importance des aires géographiques pourvoyeuses de Ngaba en énergie -bois », a démontré que le long de l'axe Kinshasa -Kikwit, le point extrême où l'on produit des combustibles ligneux pour les besoins de Kinshasa, c'est Mongata.

BINZANGI et MATA (1997), à travers leur travail titré « Evaluation du flux des combustibles ligneux au village Dibulu », signalent qu'au niveau de ce village, il entrait chaque jour 732 fagots de bois et 1599 sacs de charbon de bois. Ces combustibles ligneux proviennent de plusieurs aires du district de la Lukaya, mais certains chantiers se situent le long de la nationale n°1 et le long du chemin de fer Kinshasa-Matadi.

.

BINZANGI (1998) , dans son étude intitulée « La destruction des écosystèmes forestiers du Bas-Congo : menace à la vie », souligne qu'au Bas-congo, comme dans toute la République Démocratique du Congo, la destruction des écosystèmes forestiers est liée à des causes multiples formant un ensemble complexe de pressions économiques , sociales et politiques , auxquelles se greffent des problèmes de gestion des ressources naturelles .Pour faire face à cette crise , il faut élaborer une stratégie de gestion de forêt, qui tient compte des rapports entre les différents secteurs qui ont une incidence sur elle. Comme la forêt ne se détruit pas elle- même, il faut agir simultanément sur plusieurs aspects de la vie de l'homme.

BINZANGI (2000), dans son étude intitulée « l'approvisionnement de Kinshasa en énergie bois : état de la question », a démontré que, l'approvisionnement de Kinshasa comme d'autres villes congolaises en énergie-bois est une problématique à multiples facettes liées aux techniques de production de bois de feu, à l'ampleur du déboisement et enfin au niveau d'approvisionnement en combustibles (bois de chauffe et charbon de bois).

Dans son étude « La pauvreté et son impact sur la production des combustibles ligneux dans les milieux ruraux et périurbains congolais », BINZANGI (2001) a révélé que l'Etat Congolais doit savoir que le pauvre qui produit et qui commercialise les combustibles ligneux

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provoque le déboisement ; en déboisant, il s'assoiffe, mais aggrave également la pauvreté. C'est là un défi à révéler, grâce à la connaissance, à l'intériorisation et au respect du droit de l'environnement, de la nature, de l'arbre, de la forêt, de la faune ... et de la culture verte .Il faut d'abord sauver le pauvre pour sauver les écosystèmes forestiers.

MPINDI (2002), à travers « Etude comparative des infections respiratoires aigues chez les populations des quartiers électrifiés et non électrifiés de Kinshasa :cas du quartier SOCIMAT et TCHAD », a relevé que les femmes et les enfants de moins de 5 ans du quartier Tchad ( non électrifié) contractent plus des infections respiratoires dues aux fumées de bois de feu que ceux du quartier SOCIMAT ( électrifié ). L'électrification des périphéries sombres était l'une des suggestions.

MUKERALINGI (2008), dans son étude intitulée « Impact de la déforestation sur l'économie rurale du secteur de Ngufu/ Bas Congo », montre que les forêts de Ngufu et ses environs sont dégradées par l'action anthropique qui se traduit par une diminution de rendement, par la mauvaise qualité de combustibles ligneux obtenus. Ensuite, l'importance de la déforestation est grande et peut être estimée à 30 hectares par an. L'auteur a aussi observé une diminution des longueurs et circonférences des arbres, preuve qui soutient que la forêt est entrain de disparaître. Enfin, il a encore observé un raccourcissement de la durée de la jachère, jusqu'à une année. Il a été remarqué que 85 % de la population ne reboisent pas contre 15 % qui reboisent, avec des espéces fruitières.

MASINI (2008), dans « Aire d'influence des dépôts des combustibles ligneux du marché rond-point Ngaba », conclut que : 231 tonnes de charbon de bois et 150 tonnes de bois de chauffe sont entrées pendant quatre mois (de novembre 2008 à février 2009) dans l'ensemble de huit dépôts qui se trouvent au Rond Point Ngaba ; d'où, en moyenne, 58 tonnes de charbon de bois et 38 tonnes de bois par mois. Il démontre aussi que, la province du Bas-Congo est la province pourvoyeuse de ces combustibles ligneux. Il ajoute, en affirmant que l'utilisation accrue de ces combustibles dans les ménages est due, à 63 pourcents, à un manque de courant électrique ou à son instabilité et à 12 % à un manque de réchaud électrique.

Dans son étude « Etude d'impacts écologiques, socio-économiques et socio culturels de l'aménagement des savanes en forêts artificielles : cas de Mampu au plateau de Bateke », NZOLAMESO (2009) a conclu que, l'exploitation actuelle des forêts artificielles de Mampu

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n'est pas écologique, à cause de certaines pratiques non écologiques comme notamment le feu de brousse continu, qui dégrade le sol, entraînant des dommages des concessions habitées du voisinage. En outre, un non reboisement des superficies déboisées entraîne la disparition de certaines espèces. Il propose ensuite la réglementation de la production, des mesures contraignantes contre les exploitants qui ne respectent pas le contrat et enfin, une mise sur pied d'une politique de cohérence dans la gestion des espaces libres, en tenant compte des dangers qui peuvent en résulter.

J. CHURE, V. INGRAM, A. AWONO, BINZANGI K. (2009), dans leur étude : « From tree to tee CO2 in the Democratic Republic of Congo, a framework for analyzing the market chain of fuelwood around Kinshasa and Kinsangani », ont établi une relation entre les conséquences socioéconomiques et la production de bois de chauffe, de la commercialisation et son usage. Ils estiment que 90% de la population kinoise dépendent de cette énergie comme source d'énergie domestique. Et dans la recherche de solutions durables pour la production, il est important d'avoir une idée claire et nette de la chaîne du marché, depuis le lieu où l'arbre a été abattu jusqu'à la consommation au niveau des industries. Ils constatent que le bois de chauffe sert à 93% en milieu rural pour les activités domestiques et à 58% pour la population urbaine. Les auteurs ont aussi constaté que cette activité est informelle et cette situation rend ainsi les statistiques difficiles. Ils affirment aussi :

? que la population première consommatrice de cette énergie est relativement pauvre, et aggrave sa pauvreté en prélevant sans restitution les ressources forestières ;

? au niveau de la République Démocratique du Congo, la consommation de l'énergie serait de à 16,5 106 tonnes d'équivalent pétrole, soit 75 % pour l'usage domestique, 22 % pour l'industrie et 2% pour le transport ;

? les exploitants et producteurs de bois de feu sont concentrés autour de zones périurbaines (cercle de déforestation, production artisanale servant au défrichement pour l'agriculture)

Le nombre d'études qui mettent en relief le rôle de la dendro-énergie ou bois -énergie nous a permis d'avoir plus d'informations et d'enrichir nos connaissances, pour mieux exploiter le sujet de notre recherche

Outre les aspects économiques signalés dans les travaux de la revue de la littérature, notre mémoire apporte des informations sur les impacts économiques de la consommation de

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combustibles ligneux au niveau des ménages (part financière de la consommation de charbon de bois sur le budget ménager).

Conclusion partielle

Apres avoir clarifié les généralités relatives à la définition de quelques concepts de base, mis un accent sur l'importance de l'énergie -bois et présenté la revue de la littérature, dans le chapitre suivant, nous présentons, décrivons l'aire d'étude, mais aussi les méthodes ainsi que les techniques utilisées.

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CHAPITRE II : MILIEU D'ETUDE, METHODES ET TECHNIQUES

Le deuxième chapitre de ce mémoire présente le milieu d'étude, c'est-à-dire : les aspects géographiques, historiques, biophysiques, humains, socio-économiques et les aspects liés aux équipements et infrastructures. En outre, il décrit et explique les méthodes ainsi que les techniques utilisées.

II.1. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE

II.1.1. Situation géographique

Ancienne zone annexe de la ville de Kinshasa, au même titre que les communes de Makala, Mont-Ngafula et Kimbanseke, la commune de Kisenso est géographiquement limitée : au Nord, par la commune de Matete ; à l'Est, par la vallée de la rivière N'djili et la commune de Kimbanseke ; à l'Ouest, par la commune de Lemba et au Sud, par la commune de Mont Ngafula. La commune compte dix-sept quartiers. La carte II.1 montre les limites de la commune.

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Carte II.1 Présentation de la commune de Kisenso

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II.I.2. Historique

Avant 1960, la commune de Kisenso n'était qu'une vaste étendue verte où la faune et la flore vivaient côte à côte. Ce fut une vaste savane où les citadins, en particulier les cheminots, effectuaient des cultures vivrières. Cette savane était aussi un endroit propice à la chasse et à la cueillette. Jusque là, Kisenso était inhabitée, éxception faite du côté de Livulu où quelques personnes avaient élu leur domicile, le long de la rivière Matete.

La commune de Kisenso est issue d'un village de Umbu, où la plupart de résidants de l'époque fabriquaient des bacs destinés aux brasseries et limonaderies sises actuellement à Ndjili Brasserie. Au fil du temps et avec l'extension, cette aire à été reconnue comme zone annexe du territoire suburbain de Kimwenza, rattachée à la troisième zone urbaine du Ministère de l'Intérieur, sous l'appellation de Kisenso.

A la suite de l'explosion démographique qu'elle a connue, la zone annexe Kisenso fut élevée au rang de commune urbaine de la ville de Kinshasa, par l'ordonnance présidentielle n°68024 du 20 décembre 1968. Ensuite, ses limites territoriales furent fixées par l'arrêté ministériel n°69-0042 du 13 Janvier 1969.

II.1.3. Aspects biophysiques

II.1.3.1. Morphotope

Kisenso est une commune collinaire à forte pente variant entre 4 et 18% en moyenne. C'est un plateau d'environ 1 Km de long qui s'étend au sommet de la colline et divise le site en quatre versants : Matete, Riflaert, Salongo et Cimetière (maison communale de Kisenso).

? Le versant de Riflaert, à l'Est, est accessible par taxi-bus et train. Il est dynamique : activités socio-économiques, espace maraîcher, marché de Kisenso-gare, parking routier, gare ferroviaire, etc. Il abrite les quartiers Kabila, Bikanga, Kisenso-gare, érodés par les ravins qui ensablent le rail et la rivière N'djili et les quartiers Nsola et Dingi-dingi, inondables et marécageux.

? Le versant du cimetière de l'Unikin se situe au Sud-Ouest. Ses érosions ont détruit la piste, le cimetière, menace l'église et l'école CBCO. Ses quartiers : Libération, Mbuku, Kumbu, sont assez enclavés et mal cadastrés.

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? Le versant de Matete, au Nord, a des érosions qui ont causé beaucoup de dégâts à Matete, en lui desservant d'importantes quantités de sable qui ensablent régulièrement le tronçon du chemin de fer. Il abrite les quartiers Kitomesa, de la Paix, Révolution, etc.

? Le versant de Lemba, à l'Ouest, a des ravins qui ensablent aussi la rivière Matete, provoquent des éboulements, glissements et détruisent la végétation. Il abrite les quartiers Mujinga et Ngomba.

II.1.3.2. Climatope

Selon CRABBE (1980), Kinshasa se trouve dans une zone de climat tropical humide à 2 saisons distinctes, dont l'une est pluvieuse et va de septembre à mai. Le climat est de type AW4, selon les critères de classification de Koppen. Les précipitations, principal facteur climatique limitant les formations végétales aux basses latitudes, font de Kinshasa une région dont les précipitations moyennes annuelles sont de l'ordre de 1500 mm. Ces précipitations sont très disproportionnées dans leur répartition annuelle, avec une saison pluvieuse concentrant 93 à 97% et une saison sèche, ne recevant que moins de 10% du volume total annuel de pluies. La saison sèche qui va de mai à septembre ou octobre est généralement absolue, fortement nuageuse et faiblement ensoleillée. Les températures moyennes mensuelles, de juin à septembre sont inférieures à 22°C.

II.1.3.3. Hydrotope et pédotope

La rivière Ndjili longe le flanc Est de la commune de Kisenso. Elle prend sa source dans la province du Bas-Congo. Elle draine un débit très important et son affluent, la rivière Matete, coule dans une vallée fortement encaissée. Les rivières Mandona et Muelanzo traversent cette commune de même que la rivière Matete et Kivula qui se jettent dans la rivière N'djili.

La commune de Kisenso présente un type de sable fin jaunâtre ou rougeâtre, avec une fraction limoneuse et argileuse généralement faible. Ce type de sol, incohérent et perméable, offre une faible résistance à l'arrachement sous l'action des eaux de ruissellement.

II.1.3.4. Phytocénose et zoocénose

Composée essentiellement d'arbres fruitiers plantés, la commune de Kisenso a une végétation composée essentiellement de phanérophytes, notamment de bambous de Chine et de Vétivers,

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qui ont été plantés pour la lutte antiérosive. La végétation est aussi composée de plantes ornementales servant de haies de clôtures parcellaires.

La zoocénose est dominée par les animaux de basse cour, dont le groupe le plus représenté est la volaille.

Les différents éléments du biophysique de la commune de Kisenso et surtout ceux liés à la topographie, rendent l'approvisionnement en combustibles ligneux très difficile, par route.

II.1.4. Aspects humains le la commune le Kisenso

Au regard de l'effectif de 2009, la population de la commune de Kisenso était de 305785 personnes, avec un pourcentage de féminité très élevé à tous les âges. Cette situation s'explique entre autres par le taux de mortalité des hommes plus élevé que celui des femmes.

Tableau II.1 Evolution de la population de la commune de Kisenso

Années

Hommes

Femmes

Garçons

Filles

Total

Taux de
croissance
estimé

2004

58781

61129

65161

68516

253587

2.64

2005

60733

63879

67315

71031

262958

3,56

2006

62284

65773

68734

72226

269017

2,23

2007

65664

71697

75384

78522

291267

7,58

2008

69757

73057

78737

82837

304388

4,31

2009

70973

74342

77767

82703

305785

0,46

Moyenne

64699

68313

72183

75973

281167

3,63

Ecart type

4949

5441

5819

6212

22303

2,64

Source : Service de l'état civil (2009) et YENGE B. (2010)

Le tableau II.1 montre comment la population de Kisenso a beaucoup évolué entre 2004 et 2009. On observe un taux moyen de croissance de 3,63 (#177;2,64) pour cent. Cependant, entre 2006 et 2007, le taux de croissance fut assez élevé. Ensuite, on observe une chute de ce taux vers les années suivantes. Plusieurs raisons expliquent le ralentissement de l'allure de la croissance, entre autres les érosions qui ont emporté plusieurs maisons et ont contraint certains habitants à déménager.

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Tableau II.2 Evolution du nombre de ménages et de la densité

Années

Densité (habitants/Km)

Nombre de ménages estimé

2004

15276

31698

2005

15841

32870

2006

16206

33627

2007

17546

36408

2008

18337

38049

2009

18421

38223

Source : Service de l'habitat et état civil de la commune de Kisenso (2009) et YENGE B. (2010)

La commune de Kisenso avait, en 2009, une densité moyenne de 18421 habitants par Km2 et un nombre de ménages estimé à 38223. Le tableau II.2 montre l'ampleur de la croissance démographique de la commune de Kisenso, parce que la densité ne fait que croître d'année en année. Cette croissance démographique doit avoir eu un impact considérable entres autres dans les secteurs énergétique, économique, social, écologique, etc.

II.1.5. Infrastructures et équipements

II.1.5.1. Aspects énergétiques

La commune de Kisenso compte sept transformateurs électriques et neufs dépôts de combustibles ligneux. Le huitième transformateur électrique se trouve à la limite entre Kisenso et Matete, sur l'avenue Yangambi de Matete. Il alimente, par moment, les quartiers Ngomba, Regideso et Révolution. Le transformateur qui se trouve dans le quartier Régideso est en panne et ne fonctionne plus depuis plus de deux ans. Les quartiers Mujinga, Amba, Mbuku, Libération et Kumbu sont les plus souvent alimentés par les transformateurs du quartier Salongo de la commune de Lemba.

Cette situation est à la base de coupures courantes de courant électrique provoquant une grande consommation de combustibles ligneux, et même, parfois, l'insécurité généralisée au sein de la commune de Kisenso. En fait, les sept transformateurs ne rendent pas à la population les services que cette dernière attend. Cette situation influe significativement sur la consommation de l'énergie-bois.

Pour ce qui concerne les dépôts de combustibles ligneux, trois se trouvent dans le quartier de la Paix, dont le plus ancien date d'avant 1975 ; six autres se situent dans le quartier Kisenso-gare. Il y a une inégale répartition des dépôts, avec ses corollaires.

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Carte II.2 Localisation des différents dépôts de combustibles ligneux et transformateurs de la commune de Kisenso

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La commune de Kisenso compte trois stations de pompage de la REGIDESO qui se trouvent dans les quartiers Kabila, Mbuku et Libération. Ces stations ne peuvent pas fournir en permanence de l'eau dans la tuyauterie pendant la journée, à cause des délestages répétés du courant électrique ; l'eau jaillit plus facilement la nuit. La topographie et le mauvais état de la tuyauterie diminuent la pression de l'eau qui doit atteindre les robinets dans les ménages : d'où la corvée de l'eau.

II.1.5.2. Autres infrastructures et équipements

La voirie de la commune de Kisenso est quasiment inexistante, à cause des constructions anarchiques, de l'urbanisation anarchique et improvisée. Cette situation peut s'expliquer entre autres par la présence de plusieurs érosions dans la commune de Kisenso.

La commune de Kisenso compte respectivement 21, 93 et 63 écoles maternelles, primaires et secondaires avec une capacité moyenne de 45, 490 et 284 élèves. La qualité de l'enseignement donné va de médiocre à la moyenne, parce que celle-ci dépend de la qualité du niveau de l'enseignant et des conditions de l'enseignement.

Concernant les infrastructures sanitaires, la commune de Kisenso compte un centre hospitalier de l'Etat, 5 centres de santé, avec une qualité assez bonne de soins. Ils sont gérés par un médecin chef de zone. Il existe aussi 91 centres de santé hospitaliers privés, plus au moins accessibles par la population

S'agissant des infrastructures religieuses, la commune de Kisenso compte respectivement 6, 21, 5, 1, 10, 5, 79 églises catholiques, protestantes, « nzambe malamu », « kimbaguiste », armée du salut, témoins de jehova, néo-apostoliques, prophétique et une mosquée.

La commune de Kisenso compte aussi six sites maraîchers, douze hôtels et plusieurs boutiques. En outre, la commune de Kisenso compte deux grands marchés officiels : le marché Kisenso-gare et 17 Mai, avec une capacité moyenne de 220 places. Cette capacité paraît insuffisante et à conduit entre autres à la création de quelques marchés occasionnels comme par exemple les marchés « likolo moko, rail, bambu, kallé ».

II.1.6. Aspects socio-économiques : métiers et revenus

Généralement, dans les pays pauvres du monde et d'Afrique, la population vit en moyenne avec moins de deux dollars par jour (BINZANGI, communication verbale). Cela est

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probablement lié, entre autres : au manque de politique salariale et de métiers rémunérateurs. Le tableau II.3 montre l'effectif d'hommes et de femmes selon les différents métiers exercés.

Tableau II.3 Répartition de la population active (2009, par métier)

Métier

Effectif

Total

%

Métiers

Effectif

Total

%

Homme

Femme

Homme

Femme

Vendeur

6620

2494

9114

23,4

Garnisseur

137

0

137

0,35

Travailleur

5691

1590

7281

18,7

Médecin

78

25

103

0,26

Fonctionnaire

3853

1215

5068

13

Musicien

72

15

87

0,22

Cultivateur

2316

744

3060

7,87

Peintre

52

34

86

0,22

Commerçant

2410

206

2616

6,73

Artiste

85

0

85

0,22

Mâcon

2196

0

2196

5,65

Réparateur

82

0

82

0,21

Mécanicien

1853

0

1853

4,77

Gérant

54

24

78

0,2

Chauffeur

1106

0

1106

2,84

Agronome

74

2

76

0,2

Enseignant

575

260

835

2,15

Mécanographe

71

0

71

0,18

Infirmier

534

259

793

2,04

Cordonnier

66

0

66

0,17

Ingénieur

632

99

731

1,88

Lavandier

65

0

65

0,17

Commissaire

345

215

560

1,44

Machiniste

63

0

63

0,16

Pasteur

515

0

515

1,32

Conducteur

52

0

52

0,13

Pharmacien

279

59

338

0,87

Eleveur

35

8

43

0,11

Magasinier

194

80

274

0,7

Pécheur

36

0

36

0,09

Avocat

171

84

255

0,66

Electricien

31

0

31

0,08

Porteur

221

0

221

0,57

Atelier

19

0

19

0,05

Dactylographe

118

96

214

0,55

Capitaine

19

0

19

0,05

Directeur

150

23

173

0,44

Operateur

15

0

15

0,04

Menuisier

169

0

169

0,43

Forgeron

10

0

10

0,03

pousse pousseur

143

0

143

0,37

Pilote

6

0

6

0,02

Barman

118

21

139

0,36

Magistrat

0

0

0

0

Sous total

30209

7445

37654

 

Sous total

1122

108

1230

 
 

Total

331331

7553

38884

 

Source : Secrétariat général de la commune, 2009 et YENGE B. (2010).

Le tableau II.3 permet de constater qu'il y a plus d'hommes qui exercent une activité économique que les femmes. Cette situation s'explique entre autres par le fait que dans la plupart de ménages, c'est souvent l'homme qui est le chef de famille. En outre, on remarque un fort pourcentage de métiers tels que travailleur, fonctionnaire, cultivateur qui représentent ensemble 55,1 %. Cette situation peut s'expliquer par plusieurs réalités socio-économiques du pays.

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II.2. METHODES ET MATERIEL

II.2.1. Méthodes

En vue d'atteindre les objectifs de cette étude, nous avons fait usage de méthodes suivantes : observation et approche systémique.

II.2.1.1. Observation

L'observation nous a permis de prendre connaissance notamment de l'emplacement, de l'état, des dimensions des dépôts bois de chauffe et charbon de bois dans la commune de Kisenso, mais aussi de la distribution spatiale de points de vente en détails (tableau II.4). Les différentes observations ont été faites pendant la journée, tout le temps du déroulement de l'enquête.

Tableau II.4 Les dépôts de la commune de Kisenso, selon les types de combustibles ligneux et la source de provenance

Nom du dépôt

Type de combustible
entreposé

Coordonnées
géographiques

Quartier

province de provenance de combustibles

 
 

S 04°23' 55,1» et

 
 

FONGO

charbon de bois

E 015°20'52,1"

de la Paix

Bandundu + Bas- Congo

 
 

S 04°23'52'56,1 et

 
 

BAYANZI

charbon de bois

E 015°20'53,9"

de la Paix

Bandundu + Bas- Congo

 
 

S 04°23'56,6" et

 
 

DAGO

charbon de bois

E 015°20'51,4"

de la Paix

Bandundu + Bas- Congo

YESUS

Charbon de bois par moment

S 04°25'15,6" et

 
 

CHRISTU

bois de chauffe

E 015°21'18,0"

Kisenso-gare

Bas-Congo

 
 

S 04°25'09,1" et

 
 

LEYA

charbon de bois

E 015°21'19,1"

Kisenso-gare

Bas-Congo

 

charbon de bois par moment

S 04°25'15,6" et

 
 

KASONGO

bois de chauffe

E 015°21'17,5"

Kisenso-gare

Bas-Congo

 

Charbon de bois par moment

S 04°25'16,7" et

 
 

GERMAIN

bois de chauffe

E 015°21'17,7"

Kisenso-gare

Bas-Congo

 
 

S 04°25'22,5" et

 

Bas-Congo,par moment

NGOYI

Charbon de bois

E 015°21'19,2"

Kisenso-gare

Kinshasa

 

Charbon de bois par moment

S 04°25'22,9" et

 
 

MARTIN

bois de chauffe

E 015°21'20,5"

Kisenso-gare

Bas-Congo

Source : YENGE B., 2010

Le tableau II.4 permet de constater que la plupart de dépôts, 66,6 % se trouvent dans le quartier Kisenso-gare. Les combustibles proviennent essentiellement de la province du Bas-Congo. Le plus souvent, il s'agit de charbon de bois, combustible préféré par les ménages, à

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cause de son grand pouvoir calorifique, les facilités de stockage, la combustion sans fumée,

etc.

II.2.1.2. Approche systémique

L'objet sur lequel nous avons travaillé est complexe. Les différents problèmes environnementaux qui lui sont connexes le sont aussi. Pour les traiter, il faut une approche systémique intégrée et interdisciplinaire. Nous avons tenu compte des différents aspects qui concourent à la résolution de divers problèmes de l'homme et de l'environnement. Cette approche prend en compte l'action de l'homme sur l'environnement et de la réaction de celui-ci. Elle nous a permis de comprendre que les différents combustibles entreposés appartiennent aux grossistes, proviennent de villages du Bas-Congo ou du Bandundu et que les propriétaires des dépôts conditionnent l'entreposage par le paiement de certains frais.

Cette approche nous a également facilité la connaissance des noms des différents dépôts de la commune de Kisenso, de différencier les types de combustibles entreposés, les voies d'approvisionnement, les provinces de provenance, etc.

II.2.2. Matériel

Un GPS de marque GPS ETREX (N)/VISTA-C/GARMIN à été utilisé pour obtenir les informations liées aux coordonnées géographiques (longitude, latitude) d'un positionnement qui se traduit par les coordonnées géographiques (en degrés, minutes, secondes). Ces coordonnées nous ont permis d'établir la carte de la commune de Kisenso, et ensuite, de localiser les dépôts et transformateurs électriques qui « alimentent » la commune de Kisenso.

II.3. TECHNIQUES

Pour renforcer la connaissance requise à la bonne conduite de cette étude, nous avons recouru

aux techniques ci-après :

? La recherche documentaire,

? La pré-enquête et la connaissance du terrain,

? L'échantillonnage,

? L'enquête par questionnaire,

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· La cartographie,

· Le dépouillement des fiches d'enquête, la présentation et le traitement des données.

II.3.1. Recherche documentaire

La recherche documentaire a permis de consulter un certain nombre de documents : livres, revues, ouvrages scientifiques, travaux de mémoire, etc. Tous ces documents nous ont aidé à élargir nos connaissances en matière des énergies domestiques, plus particulièrement dans le domaine de la dendro-énergie ou énergie-bois domestique. La bibliographie de ce mémoire reprend les documents utilisés les plus significatifs.

II.3.2. Pré-enquête et connaissance du terrain

Des observations préliminaires avaient été effectuées pendant la pré-enquête et nous avaient permis d'obtenir différentes données de base, devant notamment nous permettre de déterminer la taille de l'échantillon. Cette pré-enquête a permis de mettre en évidence les données géographiques, écologiques, économiques et topographiques de la commune de Kisenso. Elle a aussi facilité l'identification des différents dépôts et points de vente de charbon de bois et bois de chauffe des quartiers étudiés de la commune de Kisenso.

II.3.3. Echantillonnage

Pour les dépositaires (annexe II.1,) nous nous étions limité à enquêter quatre dépôts, en fonction de la proximité et de l'importance du volume de combustibles ligneux stockés. Ensuite, comme les statistiques fiables sont difficiles à trouver, nous avions seulement quantifié le volume de combustibles ligneux de deux dépôts.

En ce qui concerne les détaillants (annexe II.2) , l'effectif total de vendeurs détaillants de la dendro-énergie au sein des quartiers n'étant pas connu, nous avions jugé bon de travailler sur un nombre réduit de 100 enquêtés, dont 90 de charbon de bois et 10 de bois de chauffe sondés de manière aléatoire.

Selon ses dernières statistiques de l'année 2008, la commune de Kisenso compte 21763 parcelles habitées. Ne pouvant pas enquêter auprès de tous les ménages (annexe II.3) de la commune, nous étions obligé de sonder 50 pour cent du nombre de quartiers, soit 9 quartiers. Les parcelles occupées ne pouvant pas être enquêtées en prenant 10 %, nous étions obligé de

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recourir à un sondage par quota. Nous avions ainsi décidé d'enquêter 300 parcelles (une parcelle assimilée à un ménage), avec un intervalle de 50 entre deux parcelles.

La figure II.1 et la carte II.3 illustrent respectivement le pourcentage et la localisation des secteurs d'étude

Source : VENGE B. 2010

Figure II.1 Répartition (en pourcentage) des effectifs à enquêter dans les quartiers échantillonnés

Carte II.3 Localisation des quartiers étudiés

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II.3.4. Enquête par questionnaire

Trois questionnaires d'enquête bien structurés avaient été élaborés en vue d'obtenir des informations relatives à la provenance, au stockage, à la distribution, à la consommation, aux coûts financiers de combustibles ligneux.

Le premier questionnaire (annexe II.1), destiné aux dépositaires de combustibles ligneux, avait permis d'estimer la quantité de combustibles vendus par mois et les sources d'approvisionnement en ces combustibles. Le second questionnaire (annexe II.2), destiné aux vendeurs détaillants de combustibles ligneux, avait aidé à déterminer les aspects relatifs à la commercialisation de combustibles ligneux. Enfin, le dernier questionnaire (annexe II.3), destiné aux ménages, fut un document qui a permis d'évaluer la consommation journalière de combustibles ligneux, la part financière de la consommation de charbon de bois par rapport au revenu mensuel d'un ménage.

II.3.5. Cartographie

La technique cartographique nous a permis d'établir les cartes. Les logiciels utilisés sont : Google Earth 2010, Acrview 9.2 et Arcdgis 9.2

II.3.6. Dépouillement des fiches d'enquête, présentation et traitement des données.

Après qu'on ait rempli toutes les fiches d'enquête, on a procédé par leur dépouillement, rubrique après rubrique, question après question. Cela a permis l'élaboration de tableaux qui ont permis l'élaboration de certaines figures et commentés par la suite.

Pour l'analyse des données et l'interprétation des résultats, nous avions utilisé deux méthodes d'analyse de données : la méthode d'analyse univariée et la méthode d'analyse bivariée. Pour ce faire, nous avions travaillé avec deux logiciels dont le logiciel Epidata 3.1 et le logiciel SSPS 12.0.

II. 3.6.1. Analyse univariée

D'utilité exploratoire, l'analyse univariée est destinée à décrire et à faciliter le pouvoir de la variable à expliquer et des variables explicatives. Du point de vue pratique, elle nous a permis de confectionner des tableaux de fréquences, pour ensuite décrire des variables.

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II. 3.6.1. Analyse bivariée

L'analyse bivariée a été utilisée pour ressortir les liens qui existent entre la variable dépendante et une variable indépendante. Ainsi, le test utilisé est le coefficient de corrélation. Il permet d'apprécier l'intensité des liens qui existent entre la variable dépendante et la variable indépendante retenue dans le modèle d'analyse.

Conclusion partielle

Après avoir présenté les éléments du deuxième chapitre relatifs à la présentation du milieu d'étude, des méthodes et ainsi que des techniques, nous pouvons conclure partiellement que, l'insuffisance de transformateurs électriques, les éléments du biophysique, la présence de dépôts et de plusieurs points de vente de détaillants de combustibles ligneux au sein de la commune de Kisenso détermineraient à la fois le choix de l'énergie à utiliser pour la cuisson et l'ensemble des activités du ménage, mais aussi le bénéfice à tirer par les détaillants et dépositaires de combustibles ligneux. Les différents points développés dans le deuxième chapitre, permettent d'entrer au coeur même des résultats de l'objet de notre étude, développés dans le chapitre suivant intitulé : présentation, interprétation et discussion des résultats.

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CHAPITRE III : PRESENTATION, INTERPRETATION ET DISCUSSION DES RESULTATS.

Ce chapitre relatif à la présentation, interprétation et discussion des résultats de ce travail, a permis de décrire les différents profils des enquêtés et à mieux comprendre les résultats de l'étude Ce chapitre relatif à la présentation, interprétation et discussion des résultats de ce travail, a permis de décrire les différents profils des enquêtés et à mieux comprendre les résultats de l'étude. Il est ici question de présenter les aspects liés aux dépositaires et détaillants de combustibles ligneux de la commune de Kisenso et des aspects liés aux ménages qui utilisent les combustibles ligneux, pour effectuer quelques activités du ménage.

III.1. DES ASPECTS RELATIFS AUX DEPOSITAIRES

Dans les aspects relatifs aux dépositaires, il a été retenu les aspects relatifs aux caractéristiques sociodémographiques et professionnelles des dépositaires, les aspects liés au stockage et à la commercialisation de combustibles ligneux de quelques dépôts du quartier Kisenso-gare, les principales aires d'approvisionnement en charbon de bois et bois de chauffe de la commune de Kisenso, les aspects relatifs aux documents officiels, l'importance des bénéfices, les problèmes liés au commerce de combustibles ligneux, les solutions proposées et obligations d'un dépositaire et enfin les essences forestières les plus rencontrées dans les dépôts de la commune de Kisenso.

III.1.1. Aspects relatifs aux caractéristiques sociodémographiques et professionnelles des dépositaires

Il s'agit ici de connaître la structure sociodémographique et professionnelle des dépositaires enquêtés. Cette structure est définie selon les variables ci-après : sexe, âge, état civil, niveau d'études, taille du ménage, quartier de résidence et revenu.

Le tableau III.1 reprend la répartition des dépositaires enquêtés selon la catégorie sociodémographique et professionnelle

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Tableau III.1 Répartition des dépositaires enquêtés selon la catégorie socio démographique et professionnelle

Variable

Modalité

Fréquence

%

Sexe

Masculin

3

75

 

1

25

Age

25-44

2

50

 

2

50

Etat civil

Marié

4

100

Niveau d'études

Primaire

1

25

 

2

50

 

1

25

Taille du ménage

5 à 8

3

75

 

1

25

Quartier de résidence

Kisenso gare

4

100

 

Source : YENGE B., 2010

L'analyse des données du tableau III.1 permet de constater que :

? 75 % de propriétaires de dépôts de charbon de bois et ou de bois de chauffe sont des hommes tandis que 25 pour cent sont des femmes. Il s'agit ici des questions de conscience, de disponibilité, de responsabilité, d'engagement, de volonté d'action, qui se matérialisent plus significativement chez les hommes. En effet, même si la crise à contraint la femme à assumer certaines fonctions, il y en a d'autres où les hommes sont toujours majoritaires.

? Pour ce qui concerne l'âge, on remarque que 50 % se situent dans la tranche d'âge de 25 à 44 ans, et 50 autres dans la tranche de 45 ans et plus. Ceci montre que la plupart d'entre eux sont des responsables de familles, préoccupés par les questions de survie.

? Au sujet de l'état civil, tous les propriétaires de dépôts sont mariés et possèdent une charge familiale qui les oblige à se maintenir dans cette activité. Parmi les propriétaires de dépôts, 50 % ont un niveau d'études secondaire. Les niveaux primaire et supérieur ont le même score (25%). Cette situation est explicable, parce que la gestion d'un dépôt dans un pays sous-développé ou en voie de développement ne tient pas souvent compte de niveau d'études. Néanmoins, ceux qui ont étudié ont plus de facilité de se trouver un emploi acceptable et à mieux gérer le volet énergie domestique.

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· Les données relatives à la taille du ménage montrent que les 3/4 de l'échantillon vivent dans un ménage dont la taille est comprise entre 5 et 8 personnes, et 1/4 vit dans des ménages de plus de 9 personnes. Cette situation est essentiellement due aux aspects socioculturels des pays sous-développés où la taille moyenne du ménage est toujours grande. Surtout que certaines gens continuent à considérer les enfants comme une richesse. Les ménages sont aussi grands à cause de la solidarité africaine.

· Pour le quartier de résidence, tous les dépositaires enquêtés sont du quartier Kisenso-gare. Cette situation s'explique par la facilité d'approvisionnement, à cause de la présence de la gare et la disponibilité de l'espace résidentiel. La présence de la gare explique la relative concentration des dépôts dans ses environs.

· Enfin, l'estimation du niveau de revenu est difficile, car il dépend du rythme de stockage et de la distribution de combustibles ligneux au sein de dépôts. Par ailleurs, les dépositaires ne tiennent presque pas de comptabilité.

III.1.2.. Aspects liés au stockage et à la distribution des combustibles ligneux de quelques dépôts du quartier Kisenso-gare

D'après les données des enquêtes, la commune de Kisenso compte au total neuf dépôts dont trois dans le quartier de la Paix (qui n'est pas dans notre secteur d'étude) et six dans le quartier Kisenso-gare.

En ce que concerne le secteur d'étude, les résultats montrent que 50% de dépôts qui existent dans le quartier Kisenso-gare ont été créés depuis plus de 15 ans ; ceux qui existent depuis moins 6 ans et moins de deux ans sont représentés respectivement par 33 et 17 %.

On peut conclure que les dépôts de combustibles ligneux du quartier Kisenso-gare existent depuis assez longtemps et leur implantation a été facilitée par la présence du chemin de fer qui longe ce quartier et qui a facilité l'approvisionnement.

Eu égard à la proximité de la gare ferroviaire qui offrait certaines facilités, certains propriétaires de parcelles avaient jugé utile de créer des dépôts de combustibles ligneux dans leurs lieux de résidence. Ils s'étaient, en fait, créé un métier qui paraissait assez rémunérateur. L'ancienneté dans l'activité commerciale et la création de dépôts démontrent clairement que les phénomènes de l'instabilité de courant électrique et de manque du courant électrique existent depuis bien longtemps dans la commune de Kisenso.

Comme il nous a été difficile d'enquêter sur l'ensemble de dépôts, et par conséquent d'avoir des statistiques fiables auprès de propriétaires, nous nous sommes référé, pour les voies

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d'approvisionnement, aux données documentaires de deux dépôts. Les résultats obtenus sont condensés dans le tableau III.2

Tableau III.2 Quantité de combustibles reçus par mois en fonction de voies d'approvisionnement

Mois

Dépôt approvisionné par chemin de fer

Dépôt approvisionné
par Véhicule

Total de charbon de bois

 

Tonnage en Kg

Nbre

de

fagot

Tonnage en Kg

Nbre de

sacs

Tonnage en Kg

Nbre de

sacs

Tonnage en Kg

Mai

77

3696

200

5600

1231

33237

1308

62784

Juin

162

7776

*

*

837

22599

999

47952

Juillet

334

16032

*

*

504

13608

838

40224

Aout

38

1824

160

4480

379

10233

417

20016

Septembre

177

8496

100

2800

951

25677

1128

54144

Octobre

237

11376

170

4760

350

9450

587

28176

Total

1025

49200

630

17640

4252

114804

5277

253296

Moyenne

171

8200

157,5

4410

709

19134

880

42216

Ecart type

#177;107,3

#177;5150,4

#177;41,93

#177;1409

#177;354,2

#177;9563,012

#177;334,91

#177;16075,8

 

Source : YENGE B., 2010

* : données inexistantes

Le charbon de bois et le bois de chauffe qui entrent dans les dépôts de Kisenso-gare se présentent en sacs et en fagots. Selon MASINI (2008), un sac de charbon de bois pèse 48 Kg, et d'un fagot de bois pèserait 28 kg. Les résultats globaux de six mois repris dans le tableau III.2 font apparaître que :

? une différence existe entre le rythme d'approvisionnement en combustibles ligneux selon le mode de transport. Cela est notamment dû au fait que l'approvisionnement par chemin de fer connaît de sérieuses perturbations, par manque de wagons disponibles, de locomotives, de carburant pour faire circuler les locomotives et du mauvais état de la voie ferrée.

? pour les deux dépôts, nous avons obtenu un total de 5277 sacs de charbon de bois pour une durée de six mois et 630 fagots de bois, soit une moyenne mensuelle de 880 (#177;334,91) sacs de charbon et 158 (#177;41,93) fagots de bois. Cette quantité de sacs de charbon de bois face à la demande estimée de la commune de Kisenso est déficitaire.

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· le faible pourcentage de bois de chauffe s'explique par le fait que la plupart de grossistes qui apportent la marchandise, le font d'une manière irrégulière, à cause aussi de la faible consommation au niveau de ménages.

· le poids moyen d'un sac de charbon de bois étant de 48 Kg, 5277 sacs de charbon de bois pour les deux dépôts étudiés donnent un tonnage de 253256 Kg, soit 253,256 tonnes pour six mois, soit une moyenne de 42,216 (#177;16,08) tonnes. Cette grande quantité de charbon de bois acheminée dans les dépôts de la commune de Kisenso est une situation vécue dans d'autres dépôts d'autres communes de la ville province de Kinshasa ; mais elle ne suffit pas.

· le poids d'un fagot étant de 28 Kg, avec 630 fagots, on a 17640 Kg de bois de chauffe, soit 17,46 tonnes dans l'ensemble et la moyenne est 4,41 (#177;1,4) tonnes de bois de chauffe. C'est ce qui explique entre autres sa faible utilisation au niveau de ménages.

Il convient de signaler, à titre indicatif, que lorsque le marché est « inondé », les combustibles ligneux peuvent passer 5 à 10 jours avant un nouveau renouvellement. Aussi, les combustibles ligneux en provenance de la commune Mont-ngafula, transportés par « pousse-pousse », échappent souvent à la comptabilité au niveau des dépôts. Les photos II.1 et II.2 montrent les combustibles entreposés dans les dépôts Germain et Yesu Christu de la commune de Kisenso.

Source : VENGE B., 2010

Photos III.1 et III.2 : Charbon de bois et fagots de bois entreposés dans les dépôts Germain et Yesu Christu de la commune de Kisenso (quartier Kisenso-Gare)

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III.1.3. Principales aires d'approvisionnement en charbon de bois et bois de chauffe des dépôts de la commune de Kisenso

Les données des enquêtes montrent que les principaux lieux d'approvisionnement (photo II.3) des dépôts de la commune de Kisenso sont les provinces du Bas-congo, de Kinshasa et de Bandundu.

Pour la province du Bas-Congo, les combustibles ligneux proviennent de : Kasangulu (villages de Kisoni, Mbanza Nsilulu, Nzalakanda, Sembo, Mabamba, etc.), Luila, Kindamba, Kiseki, Lufu Toto...Ces localités sont réputées être de grands chantiers de production de bois de feu. BINZANGI et MATA (1997) l'avaient démontré.

S'agissant de la province de Kinshasa, les combustibles viennent de : la commune de Mont Ngafula, dans les quartiers Wassa, Vernan, Lofo, Mosengi, Mbuku, etc. Les mémoires de MALOBA et de MFAUME les signalent (BINZANGI, communication verbale).

En ce qui concerne la province de Bandundu, les combustibles proviennent du plateau de Bateke, où LEWULA avait inventorié plusieurs chantiers (BINZANGI, communication verbale).

Il y a lieu de faire remarquer que les aires pourvoyeuses sont connues de propriétaires de dépôts qui vivent ensemble avec les producteurs grossistes qui les approvisionnent.

Source : VENGE B., 2010

45

Photo III.3 Véhicule surchargé approvisionnant Kinshasa en combustibles ligneux, venant du plateau

III.1.4. Aspects relatifs aux documents officiels, à l'importance des bénéfices, aux problèmes liés au de Bateke (Boulevard Lumunba)

commerce, aux solutions proposées et obligations d'un dépositaire

Lors des enquêtes, des dépositaires ont affirmé qu'ils détiennent des documents leur permettant d'exercer la commercialisation de combustibles ligneux. Parmi les documents ad-hoc, il y a l'autorisation d'ouverture et le permis d'exploitation. En plus de ces documents, il y a des taxes liées à la pollution, à l'énergie et aux affaires économiques, dont les prix varient en fonction de la quantité de produits reçus par mois et de l'ampleur de la pollution. Ces prix peuvent varier entre 100 et 400 dollars. Ce coût étant élevé, certaines personnes corrompent les agents de l'Etat et d'autres pratiquent l'activité sans payer la moindre taxe. Ceci est plus dû au fait que l'Etat congolais ne s'assume pas; il ne veut pas rentrer dans ses droits.

Pour les difficultés, on peut citer : les tracasseries policières, notamment du service appelé communément « bureau deux », lors de l'arrivée de la marchandise et de son déchargement, qui perçoit de multiples taxes sans fondement ; il rançonne les dépositaires.

Au sujet de la hauteur des bénéfices, ceux-ci varient en fonction du nombre de sacs et de fagots de bois que chaque grossiste (commerçant) amène au dépôt. Le droit par sac, pour la conservation et l'entreposage de combustibles, varie entre 300 et 500 Fc pour le sac de charbon et entre 200 et 300 Fc pour le fagot de bois.

S'agissant des solutions à préconiser, les dépositaires souhaitent :

· La réduction du nombre de taxes ;

· L'amélioration des infrastructures routières pour l'approvisionnement en combustibles ligneux ;

· Pour les dépositaires s'approvisionnant par voie de chemin de fer, que l'Onatra alloue des moyens conséquents pour que l'approvisionnement par cette voie soit régulier.

III.1.5. Essences forestières les plus rencontrées dans les dépôts de Kisenso

Selon les enquêtes que nous avons effectuées, les espèces les plus exploitées et les plus rencontrées dans les dépôts de la commune de Kisenso, qui servent à la fois à la fabrication de charbon de bois ou à la confection de fagots de bois sont, notamment : Oncoba Welwitschi, Pentaclethra eetveldeana, Antiaris toxiperma, Millettia eetveldeana, Vitex mandiensis

(fiolongo), Harungara madagasacariensis (Kigala), « Kiseka », Hymenocardia

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ulmoïdes (Ntiti mbuela). D'autres espèces typiques pour la fabrication de charbon de bois signalées par les villageois sont : « Mbuzi-Mbuzi » (Alchornea cordifolia), « Vanzi » (bois dur), « Nviwa », « Ntutulu » (bois dur), « Singa singa » (bois dur, Piptadeniastrum africanum), « Mbota » (bois dur, Millettia versicolor), « Nsenga » (bois leger, Musanga cecropioïdes), « Kigeti » (bois dur, Hymenocardia acida).

Selon MUKERALINGI (2008), dans les environs du village de Ngufu, le diamètre à la hauteur d'homme des espèces les plus convoitées varie généralement entre 10 à 13 cm. Ceci montre les impacts négatifs des activités anthropiques sur la forêt. L'on peut aussi signaler que la plupart de ces espèces sont typiques des espèces de recrûs forestiers, signe d'une dégradation intense des forêts, due entre autres au raccourcissement de la durée de la jachère. MUKERALINGI (2008) affirme que, les longueurs de quelques sujets sur pied susceptibles d'être abattus sont de 0,8 à 2,8 mètres et les circonférences à hauteur d'homme varient de 2,7 à 11,6 cm. A cette allure, c'est de la surexploitation. Ainsi, la province du Bas-Congo en général et le village de Ngufu en particulier, tendent vers une savanisation qui peut conduire plus tard à une désertification. C'est le stade de l'irréversible que l'on devrait à tout prix éviter dans les différentes aires pourvoyeuses de Kisenso et de l'ensemble de la ville de Kinshasa.

Dans les aspects liés aux dépositaires, l'on a remarqué que 880 (#177; 334,9) sacs de charbon de bois parviennent dans les dépôts de la commune de Kisenso, soit 42,216 (#177;1,6) tonnes par mois. Ceci expliquerait entre autres la demande accrue en charbon de bois au niveau de ménages. S'agissant du lieu d'approvisionnement, les provinces du Bas-congo, Bandundu et Kinshasa sont les plus pourvoyeuses. Pour les aspects liés aux bénéfices, ceux-ci dépendent entre autres de la vitesse d'écoulement de combustibles ligneux, de la quantité stockée dans les dépôts, des différentes taxes payées auprès de différents services de l'Etat et des voies d'approvisionnement en ces combustibles.

En ce qui concerne les essences les plus exploitées pour la production de charbon de bois et de fagots de bois, il faut noter que celles-ci sont typiques de recrûs forestiers, ce qui montre les impacts négatifs des activités anthropiques. C'est aussi un signe que les forêts sont entrain de disparaître progressivement.

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III.2. DES VENDEURS DETAILLANTS DE COMBUSTIBLES LIGNEUX

Comme signalé dans l'introduction de ce chapitre, les résultats des enquêtes ont fait ressortir les aspects relatifs aux détaillants de combustibles ligneux. Les aspects retenus sont notamment : les caractéristiques sociodémographiques et professionnelles des détaillants, les aspects liés à la commercialisation de combustibles ligneux, les aspects relatifs aux difficultés et solutions préconisées pour l'avenir.

III.2.1. Aspects relatifs aux caractéristiques sociodémographiques et professionnelles des détaillants

Pour l'enquête auprès de détaillants de combustibles ligneux, nous avions retenu les mêmes variables sociodémographiques et professionnelles que les dépositaires.

Les différents tableaux ci-dessous (III.3, III.4, III.5, III.6, III.7) reprennent successivement la répartition des détaillants enquêtés selon les caractéristiques sociodémographiques et professionnelles.

Tableau III.3 Répartition des détaillants enquêtés selon la tranche d'âge

Variable

Modalité

Fréquence

Pour cent

Age

25 - 34 ans

50

50

 

35

35

 

10

10

 

5

5

 

100

100

 

Source : YENGE B., 2010

Au regard des données du tableau III.3, l'on constate que la population de détaillants enquêtée est jeune. En effet, 85 %, soit 85 personnes interrogées se retrouvent dans la tranche d'âge de 25 à 44 ans ; les personnes de la tranche d'âge de 45 ans et plus sont les moins représentées, avec 9,8% de l'ensemble de l'échantillon. La forte proportion de la population jeune s'explique par plusieurs facteurs, entre autres par le fait que, les personnes jeunes font partie de la main-d'oeuvre active et doivent s'engager dans une activité commerciale pour subvenir aux besoins des ménages. De plus, l'âge est une variable qui détermine le statut matrimonial d'une personne. Il peut pousser aussi au mariage. Ainsi, on se retrouve avec de la charge sociale qu'il faut assumer.

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Tableau III.4 Répartition des détaillants enquêtés selon le statut matrimonial

Variable

Modalité

Fréquence

Pour cent

Etat civil

Célibataire

22

22

 

58

58

 

9

9

 

11

11

 

100

100

 

Source : YENGE B., 2010

L'analyse des résultats du tableau III.4 permet de rendre compte que l'échantillon est constitué de mariés, soit 58 personnes qui représentent 58 % de la population enquêtée. Cette situation s'explique par le fait que la plupart de personnes sont responsables de famille et que le maigre salaire du conjoint ne suffit pas pour répondre aux besoins du ménage. En outre, 22 % sont célibataires, 11 et 8,9 % sont respectivement des veufs et des divorcés.

Cette situation est explicable par le fait que, dans une communauté humaine, on trouve toujours différentes strates sociales qui ont notamment pour mission d'assurer la survie du ménage. D'autres motifs peuvent aussi expliquer la présence de différentes strates comme par exemple le manque de création d'emplois et le faible niveau d'instruction qui ne permet pas d'accéder à un travail rémunérateur.

Tableau III.5 Répartition des détaillants enquêtés selon le niveau d'instruction

Variable

Modalité

Fréquence

Pour cent

Niveau
d'instruction

Sans instruction

2

2

 

44

44

 

38

38

 

2

2

 

14

14

 

100

100

 

Source : YENGE B., 2010

A partir des données du tableau III.5, l'on constate que 44 et 38 % des interrogés ont respectivement un niveau primaire et secondaire. Quant au niveau supérieur et aux personnes sans instruction, aucune différence n'est remarquée ; on a 2 % pour chacun. Les idées émises

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par les personnes enquêtées font constater que la situation quotidiennement vécue de nos jours trouve ses explications dans des arguments déjà évoqués.

Tableau III.6 Répartition des détaillants enquêtés selon la taille du ménage

Variable

Modalité

Fréquence

Pour cent

Taille du
ménage

1 à 4

14

14

 

68

68

 

18

18

 

100

100

 

Source : YENGE B., 2010

Le tableau III.6 met en relief le nombre de personnes par ménage des détaillants enquêtés. En effet, deux tiers de personnes enquêtées, soit 68% vivent dans des ménages dont le nombre de personnes est compris entre 5 et 8 ; 18% ont un nombre supérieur à 9 personnes et 14 % habitent dans des ménages dont le nombre varie entre une et quatre personnes. Cette situation s'explique notamment, par le fait que le taux de fécondité en République Démocratique du Congo est très élevé, de même pour le taux de natalité, sans oublier le phénomène appelé solidarité africaine. Mais il faut aussi noter que, la taille du ménage peut avoir à un effet significatif sur le revenu des ménages.

Tableau III.7 Répartition des détaillants enquêtés selon les tranches de revenus

Variable

Modalité

Fréquence

Pour cent

Revenu

Moins de 100 Dollars

34

34

 

62

62

 

4

4

 

100

100

 

Source : YENGE B., 2010

De l'analyse du tableau III.7, il ressort que 62 % de personnes interrogées se trouvent dans la tranche salariale qui varie de 100 à 199 dollars. Cette situation peut s'expliquer globalement par le manque de politique salariale en République Démocratique du Congo. Dans la plupart de ménages, le salaire du chef de ménage est suppléé par du petit commerce et surtout par l'informel, pour tenter de satisfaire les différents besoins des ménages. Ensuite, 34% de personnes sont dans la tranche salariale de moins de 100 dollars. Ceci montre que la plupart

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de vendeurs de combustibles ligneux vivant dans les zones périphériques de Kinshasa, en particulier dans la commune de Kisenso, sont relativement pauvres, parce qu'aucun de ces vendeurs n'a apparenmenent un revenu supérieur à 200 dollars. Ces vendeurs sont aussi de grands consommateurs de l'énergie-bois.

III.2.2. Aspects relatifs à la commercialisation de combustibles ligneux

La complexité des informations reçues nous a permis de retenir pour cette section celles concernant les raisons du choix de la commercialisation de combustibles ligneux, l'ancienneté de détaillants dans la commercialisation de combustibles ligneux, la quantité de combustibles ligneux achetée par semaine, les coûts d'acquisition de ces combustibles ligneux, les bénéfices dans la commercialisation de ces combustibles, la justification de l'utilisation de combustibles ligneux dans la commune de Kisenso. La photo III.4 montre l'un des lieux d'approvisionnement des détaillants en combustibles ligneux.

Source : YENGE B., 2010

Photo III. 4 : L'un des lieux d'approvisionnements des détaillants en combustibles ligneux : dépôt Bayanzi, dans le quartier de la Paix

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Les résultats des enquêtes montrent que 89 % de sujets enquêtés estiment que les raisons principales du choix de la commercialisation de combustibles ligneux, c'est notamment le peu de financement pour se lancer dans de commerce ; mais il ya aussi le chômage et le manque de moyens. Par ailleurs, 21 % attribuent le choix en associant les raisons précédentes à la demande accrue de cette source d'énergie au niveau des ménages. Ces différentes raisons, peuvent déterminer l'ancienneté de quelques détaillants dans la commercialisation de combustibles ligneux. Le tableau III.8 répartit les enquêtés selon l'ancienneté dans la commercialisation de combustibles ligneux.

Tableau III.8 Répartition des enquêtés selon l'ancienneté dans le domaine de la commercialisation de combustibles ligneux

Variable

Modalité

Types d'énergie

Total

%

 

Bois

 

Moins de deux ans

20

7

27

27

 

9

3

12

12

 

17

0

17

17

 

44

0

44

44

 

90

10

1

100

 

Source : VENGE B., 2010

Le tableau III.8 montre que l'ancienneté des personnes enquêtées dans le commerce de combustibles ligneux va de moins de deux ans à plus de sept ans. Ces résultats montrent aussi que, les plus anciens sont les plus nombreux, soit 44%. Cela s'explique par le fait que la notion de la crise, au niveau ménager, en rapport avec des conditions sociales et économiques, ont empiré il y a très longtemps. Et de manière générale, ces mauvaises conditions persistent jusqu'à ce jour ; la misère continue à empirer de jour en jour. Cette situation oblige les vendeurs à persévérer dans la commercialisation de ces combustibles, car cette activité est relativement rémunératrice.

Pour les autres classes d'ancienneté, les vendeurs de moins de deux ans ont un pourcentage très élevé. Cet état de choses peut notamment s'expliquer par le fait que la plupart de vendeurs de ces combustibles ligneux ont fait leur choix par nécessité, par conformité, à cause soit du chômage du mari, ou que le mari ne gagne pas assez d'argent pour subvenir aux besoins du ménage ; soit encore que les maris sont décédés ou encore à cause du divorce. Le tableau III.9 reprend la quantité de combustibles ligneux achetés par semaine, par détaillant.

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Tableau III.9 Quantité de combustibles ligneux achetés par semaine par détaillant

Unité de mesure de combustible ligneux

Fréquence

%

Charbon

 

18

20

DEUX SACS

17

19

TROIS SACS

15

17

QUATRE SACS

19

21

CINQUE SACS

17

19

SIX SACS

2

2,2

SEPT SACS

1

1,1

HUIT SACS

1

1,1

Sous total

90

100

Bois de chauffe

 
 

1 tiers de botte

1

10

1 demi-botte

5

50

un quart de botte

4

40

Sous total

10

100

Total

100

100

 

Source : VENGE B., 2010

Tel que le montre le tableau III.9, l'importance de l'achat de combustibles ligneux dépend des moyens disponibles et de la situation du marché. Ceci est vérifiable, parce que tous les vendeurs ne sont pas du même quartier de la commune. En plus, il existe une différence du nombre de points de vente par quartier, au sein de la même commune. Cette différence est encore remarquable pour les vendeurs se trouvant à proximité d'un dépôt ou d'un marché, que ceux situés loin du lieu d'achat ou étalant leur produit devant la parcelle. Par ailleurs, le rythme d'approvisionnement dépend du rythme d'écoulement du produit sur le marché, et pour ce faire, les vendeurs prennent au moins une semaine pour renouveler le stock. C'est le point de vue de tous les sujets enquêtés.

Pour le mode de transport et son coût, qui sont des facteurs prépondérants qui influent sur le bénéfice net des vendeurs, une préférence est portée au chariot (61% des sujets enquêtés) pour les vendeurs de charbon de bois, suivi du portage, avec 37 et 2 % pour le véhicule. L'utilisation du chariot qui est plus accessible est plus grande parce que les conditions de transport étant très difficiles et les distances à parcourir étant grandes, les vendeurs préfèrent utiliser ce mode de transport pour gagner du temps, pour la revente. Le second mode s'explique par le fait que les vendeurs qui habitent les quartiers les plus proches du lieu d'approvisionnement l'utilisent, soit pour réduire le coût du transport ou pour faire transporter

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la marchandise à crédit. L'absence ou la faible proportion du troisième mode de transport est due au mauvais état de routes et à la topographie très accidentée.

Pour ce qui concerne le bois, la petite quantité achetée peut être transportée par le vendeur lui-même.

Globalement, le choix du moyen de transport est lié à la quantité du produit et à la distance à parcourir. Comme on vient de le constater, les deux moyens les plus utilisés sont le portage et le chariot. Le coût de transport varie entre 500 et 2500 Fc par sac et celui-ci varie selon la distance parcourue et les conditions topographiques.

S'agissant du bénéfice, il varie de moins de 1000 à 3000 franc congolais par sac. Les résultats de terrain font remarquer que, 68% de vendeurs enquêtés estiment leur bénéfice inférieur à 1000fc par sac de charbon de bois et ou par botte de fagots de bois. Cette situation s'explique par le nombre croissant de vendeurs et par l'instabilité du prix d'achat et de transport. En effet, plus le prix et le coût de transport augmentent plus le bénéfice s'amenuise. Le premier groupe est suivi de 28 % de vendeurs qui ont un bénéfice compris entre 1000 à 1900 francs congolais. Un faible pourcentage, soit 4% à un bénéfice compris entre de 2000 et 2999 francs congolais. Cela est une exception, surtout dans les quartiers où le nombre de points de vente est réduit et où la demande est plus importante, par manque de courant électrique.

Les enquêtes ont montré que les prix de combustibles ligneux sont divers, et cela en fonction des unités de mesure qui sont utilisées et de type de combustible. Ces prix varient de 5000 à 12000 francs congolais pour le charbon de bois et de 1000 à 4000 pour le fagot de bois. En ce qui concerne les détaillants, il existe des tas (photo III. 5 et III.6) dont les prix varient de 100 à 500 Fc. En fait, la plupart de vendeurs préfèrent vendre par tas de 200, 300 et 500 francs congolais pour le charbon bois, suivis de ceux de 300 et 500 francs congolais. Cette situation est liée à la très grande demande en charbon de bois au niveau de ménages. Tandis que pour le bois, un grand pourcentage est observé pour les tas qui valent 100 et 200 Fc. C'est le reflet de la faible demande en ce type de combustible au niveau de ménages.

Les photos III.5-6 illustrent la présentation de tas de charbon de bois emballé et de bottes de bois de chauffe vendus par les détaillants de combustibles ligneux, dans la commune de Kisenso.

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Source : VENGE B., 2010

Photo III.5-6 : Tas de charbon de bois emballé et petites bottes de bois de chauffe vendus par les détaillants de combustibles ligneux (quartier Kitomesa)

La justification de l'utilisation accrue dans la commune de Kisenso est reprise dans le tableau III.10.

Tableau III.10 Justification de l'utilisation accrue des combustibles ligneux dans la commune de Kisenso

Raison de l'utilisation accrue

Source d'énergie

Total

%

 

Bois

 

77

8

85

85

Manque de courant, instabilité de courant et manque de réchaud

12

2

14

14

Autres

1

0

1

1

Total

90

10

100

100

 

Source : VENGE B., 2010

Les données du tableau III.10 permettent de considérer que le choix des combustibles ligneux comme source d'énergie domestique, leur utilisation accrue dans la commune de Kisenso sont liés aux raisons suivantes : un manque total de courant électrique ou un manque partiel (85 %), ou encore un manque de réchaud électrique (14%). Cette situation conduit certains ménages du quartier à plusieurs raccordements illicites, sans autorisation de la SNEL, pour s'exempter de toute redevance. L'instabilité continue du courant électrique fait que les ménages sans réchaud électrique et ceux qui en disposent s'adonnent quotidiennement à l'achat de combustibles ligneux pour les activités de ménages, plus précisément la cuisson.

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L'utilisation accrue du bois de bois de chauffe dans la commune de Kisenso, peut s'expliquer

aussi par d'autres raisons, comme par exemple :

? la présence de petits restaurants vulgairement appelés « ya jean et le malewa »

? des multiples fêtes de mariage et d'autres cérémonies,

? les préparations artisanales appelées communément « Nganda Lotoko », etc.

Les résultats collectés ont montré que, 70 % de détaillants enquêtés ont confirmé qu'il y a diminution de la dimension de bûches de charbon de bois et de bûches de bois de chauffe. Et comme le fait remarquer MUKERALINGI (2008), la longueur et le diamètre moyens sont respectivement de 83,2 et 4,4 cm pour les brindilles servant à la production de bois de chauffe dans le village de Ngufu. Tandis que le diamètre de quelques morceaux de charbon varie respectivement entre 2 et 15 cm. La diminution des dimensions des combustibles ligneux s'explique globalement par une exploitation anti-écologique, non programmée et non planifiée. C'est en fait de la surexploitation, non suivie de reboisement ni de boisement.

Le constat fait pour la dimension des bûches est pratiquement le même pour les quantités produites et commercialisées. Cet état de choses est lié aux arguments qui précédent et au recul des forêts.

III.2.3. Aspects liés aux difficultés rencontrées et solutions préconisées pour l'avenir, par les vendeurs détaillants

Pour beaucoup de détaillants enquêtés, les difficultés rencontrées dans leur activité sont multiples : les difficultés de transport, la présence de déchets dans les sacs, soit à de mauvaises conditions de stockage, soit à la mauvaise qualité de combustibles ligneux qui portent préjudice aux gains, l'instabilité du prix d'achat des combustibles ligneux pendant certaines périodes, les tracasseries au niveau des dépôts pendant l'achat, la diminution de la taille des bûches ; tout cela influe négativement sur l'ensemble des activités et sur la psychologie de la clientèle..

Au sujet des solutions préconisées pour l'avenir par les vendeurs, nous avons retenu quelques unes :

? charger convenablement les sacs et réduire les déchets dans ces derniers,

? améliorer le circuit d'approvisionnement afin de réduire le coût d'acquisition de ces énergies,

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? améliorer la qualité du bois de feu et réduire certaines taxes et tracasseries.

Des vendeurs détaillants, on peut partiellement conclure que plusieurs éléments les avaient motivé pour le choix de la commercialisation de combustibles ligneux dans la commune de Kisenso, entre autres les facteurs socio-économiques et professionnels. Il a été aussi remarqué que le rythme d'approvisionnement et d'écoulement dépendent du nombre de points de vente et de la proximité des dépôts.

S'agissant du bénéfice, celui-ci varie en fonction du moyen de transport utilisé mais aussi en fonction des arguments déjà évoqués. Et enfin, la plus grande cause de l'utilisation accrue de combustibles ligneux au sein niveau de la commune de Kisenso, est le manque et ou l'instabilité du courant électrique.

III.3. DES MENAGES DE KISENSO ENQUETES

Cette section porte essentiellement à la présentation, à l'analyse et discussion des résultats relatifs à la population des ménages étudiés. En raison de la complexité des informations recueillies, cette population a été caractérisée selon : les aspects liées aux caractéristiques socio-démographiques, économiques et professionnelles, les aspects relatifs au niveau de la consommation de l'énergie-bois, les aspects liés aux impacts de la consommation de l'énergie-bois, les aspects relatifs aux périodes et raisons de pénurie en combustibles ligneux et aux solutions préconisées pour résoudre les problèmes liés à l'énergie domestique.

III.3.1. Aspects relatifs à la distribution des enquêtées selon les caractéristiques sociodémographiques et professionnelles

Le sexe, l'âge, l'état civil, le niveau d'instruction, la catégorie socioprofessionnelle, la taille du ménage et le revenu sont les caractéristiques sociodémographiques et professionnelles qui ont été retenues au niveau des ménages.

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L'analyse de la figure III.1 et de l'annexe III.1 permet de constater que dans l'ensemble, 230 (77%) de personnes enquêtées au niveau de ménages sont des femmes, tandis que 70 (23%) sont des hommes.

Source : VENGE B., 2010

Figure III.1 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon le sexe

Cette situation s'explique entre autres par l'absence de l'homme au foyer durant les heures de la journée (moment de l'enquête), pour des raisons professionnelles, mais aussi pour d'autres raisons, parfois complexes : recherche de la survie, activités informelles... coup de mains. La présence des hommes peut se comprendre par divers motifs : le chômage, la retraite...

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Au regard de la figure III.2 et de l'annexe III.2, il ressort que les sujets des ménages enquêtés sont majoritairement jeunes.

Source : VENGE B., 2010

Figure III.2 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon les tranches d'âge

En effet, 49,7 % (soit 149 des personnes interrogées) se retrouvent dans la tranche d'âge de 25 à 34 ans, suivies de personnes qui sont dans la tranche d'âge de 35 à 44 ans, avec 41% (soit 123 personnes). Il y a lieu de signaler que les personnes qui sont dans la tranche d'âge de 16 à 24 ans et celles de 45 ans et plus, sont les moins représentées, avec respectivement 2 et 6,3%.

L'on peut considérer que la plupart de personnes de tranches d'âge les plus représentatives des sont responsables de ménages, locataires ou propriétaires de parcelle. Il est un fait remarquable que ceux qui occupent des logements, surtout en milieu urbain, sont des personnes avec un âge avancé et souvent ouvertes aux chercheurs, car pourvues d'une certaine expérience et conscience.

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De l'analyse de la figure III.3 et de l'annexe III.3, il ressort que la population enquêtée est majoritairement constituée de mariés, soit 238 personnes (79,3 %) de la population enquêtée. Cette situation s'explique par différents faits :

? la plupart de personnes à l'âge adulte se veulent responsables de famille, et cherchent à procréer ;

? la charge sociale qui en découle les oblige d'être toujours présentes pour s'occuper des différents problèmes de la famille, dont celui de l'énergie domestique.

Source : VENGE B., 2010

Figure III.3 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon l'état civil

Il y a aussi une faible proportion de célibataires, de divorcés, de veufs, avec respectivement 8,7, 7,7 et 3,7%. Le constat fait pour ces dernières strates sociales, s'explique par différents facteurs : facteurs économiques, sociaux, culturels, etc.

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Au regard des résultats de la figure III.4 et de l'annexe III.4, il apparait que 63% des sujets interrogés ont un niveau secondaire, 16% ont un niveau supérieur, 11 % ont un niveau primaire et 1,7% sont analphabètes.

Source : VENGE B., 2010

Figure III.4 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon le niveau d'instruction

Le grand pourcentage de personnes qui ont un niveau secondaire peut s'expliquer entre autres par la situation antérieure qui était relativement bonne, qui avait permis à beaucoup de Congolais d'atteindre assez facilement le niveau du secondaire, lequel leur permettait d'exercer certains métiers

Cependant, le faible pourcentage du niveau supérieur peut s'expliquer à la fois par la sélection qui se faisait avant, mais aussi par la détérioration de la situation socio-économique. Quant au faible pourcentage de ceux qui n'ont fait que le primaire, on peut le comprendre par les arguments qui précèdent. Enfin, les personnes ayant refusé de répondre à la question représentent la catégorie de sous-développés mentaux, qui ne connaissent pas l'importance de la recherche scientifique.

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Il ressort des résultats de la figure III.5 et de l'annexe III.5, que la population enquêtée s'adonne généralement au petit commerce et aux professions libérales, soit 43 % (131 personnes). Cet état de choses s'explique entre autres par le fait que eu égard au niveau de chômage, au manque de moyens et au niveau d'instruction très bas, les habitants ne peuvent que se lancer dans le petit commerce et autres activités informelles, pour tenter de satisfaire les besoins de leurs ménages.

Source : VENGE B., 2010

Figure III.5 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon les catégories socioprofessionnelles

En outre, la responsabilité et les charges familiales poussent les chefs de ménage à s'engager pour supporter la charge sociale, en devenant couturier, mécanicien, peintre ou autre. L'échantillon étudié comprend 22% de sujets des ménages enquêtés (65 personnes enquêtées) qui sont sans occupation. Ceci est dû à un marché du travail atrophié ; les issues pour des emplois rémunérateurs sont difficiles à obtenir. Les 10 % de personnes qui sont fonctionnaires de l'Etat sont en fait des pauvres ; car les salaires qui sont distribués par l'Etat ne peuvent même pas permettre de tenir le coût même pendant deux semaines, avec comme corolaire une forte consommation de l'énergie-bois. Pour les 22 personnes qui ont refusé de révéler leur

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catégorie socio-professionnelle, cela serait lié au fait que beaucoup de personnes ont honte de révéler leur classe sociale. Elles évitent d'être objets de spéculation, de moquerie ; surtout qu'elles ne savent pas exactement à quoi sert la recherche scientifique.

En définitive, toutes les catégories sociales retrouvées sur le terrain sont des pauvres qui ne peuvent que consommer à grande échelle l'énergie-bois, parce que notamment l'électricité est difficilement accessible, mais parait chère, car il fait débourser d'un seul coup plusieurs milliers de francs, alors que pour l'énergie-bois, on peut acheter par petits tas, en dépensant beaucoup plus que pour l'électricité.

La figure III.6 et l'annexe III.6 montrent le nombre de personnes enquêtées par ménage. En effet, plus de la moitié (57%) de sujets enquêtés vivent dans des familles dont le nombre de personnes est compris entre 5 et 8.

Source : VENGE B., 2010

Figure III.6 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon leur taille

Pour un peu plus d'un tiers d'entre eux, soit 31,33%, le nombre de personnes du ménage est égal ou supérieur à 9 ; et pour près d'un dixième, soit 11,67%, le nombre est compris entre une et quatre personnes. Cette situation s'explique entre autres par des faits déjà évoqués précédemment, mais aussi, par le fait que la croissance démographique est forte dans la

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majorité de pays d'Afrique en général et en République Démocratique du Congo en particulier. Le socio-culturel a un impact significatif sur la taille du ménage : l'enfant est une richesse, une garantie pour l'avenir. Or cela n'est pas une évidence ; car il faut d'abord assumer la charge sociale pour pouvoir en tirer un hypothétique soutien.

De l'examen de la figure III.7 et de l'annexe III.7, il apparait que la population enquêtée se trouve dans la tranche salariale qui varierait de 100 à 299 dollars. Celle-ci représente à peu près 77 %, soit 231 de personnes interrogées. Cette situation s'explique entre autres par les faits ci-après :

? l'absence de politique salariale en République Démocratique du Congo ;

? en République Démocratique du Congo, les salaires sont insignifiants.

Source : VENGE B., 2010

Figure III.7 Répartition des sujets des ménages enquêtés selon la tranche salariale en (dollar)

Pour tenter de satisfaire les différents besoins des ménages, la plupart de ceux-ci s'adonnent au petit commerce et surtout à l'informel. En réalité, il n y a pas d'autres choix. Il existerait un adage qui stipule : « celui qui ne vend rien meurt de faim ». Ensuite, 21 % de personnes sont dans la tranche salariale de moins de 100 dollars. Cette situation peut être expliquée par les arguments avancés précédemment. Mais, nous tenons à signaler que les personnes qui sont dans la tranche de salaire de 300 à 399 dollars sont faiblement représentées. Ceci est l'une

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des preuves qui montre que la plupart de ménages qui vivent dans les zones périphériques de Kinshasa sont pauvres. Ceci a un impact significatif sur la consommation de l'énergie-bois qui parait plus accessible que les autres sources d'énergie. Surtout que l'on peut s'en procurer en petite quantité, mais malheureusement, comme on l'a déjà signalé précèdemment, à un coût élevé.

III.3.2. Aspects relatifs au niveau le la consommation le l'énergie-bois domestique

Pour atteindre les objectifs et vérifier certaines hypothèses émises, il a été retenu, dans cette sous-section, de dégager la répartition des ménages enquêtés selon le type de source d'énergie utilisée pour leur fonctionnement et l'importance relative de la source d'énergie servant à la cuisson des aliments

Source : VENGE B., 2010

Figure III.8 Répartition des sujets des ménages enquêtés (en pourcentage) par type de source d'énergie utilisée

L'examen des résultats de la figure III.8 et de l'annexe III.8 permet de constater que les sources d'énergie consommée sont diverses. Cependant, la majorité de la population enquêtée, soit plus de la moitié (56 %), utilise actuellement, pour le fonctionnement du ménage, l'électricité associée au charbon de bois et au pétrole, soit un coût journalier de 1020 francs congolais. Cette dépense est énorme et ruineuse. Au bout d'un mois, la dépense représenterait 30600 (#177;1000) Fc. La situation s'explique par : l'instabilité du courant

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électrique que connaît la commune de Kisenso, l'absence de raccordement à l'énergie électrique, les délestages, les coupures intempestives, l'incapacité de posséder un réchaud électrique, la surcharge que connaissent les transformateurs électriques et l'incapacité à remplacer les câbles du circuit de distribution....

Plus d'un tiers de la population, soit 37% utilisent le charbon de bois et le pétrole, à cause de faits déjà évoqués, avec un coût journalier de 870(#177;203) Fc. Ici aussi, par rapport au pouvoir d'achat du Congolais, la dépense est énorme. Un faible pourcentage, soit 2,7 % utilisent le mazout associé au charbon de bois et à l'électricité. Il s'agit probablement de personnes ayant un revenu supérieur à deux cents dollars, car le mélange de différentes sources d'énergie comme l'électricité, le charbon de bois plus le pétrole et le mazout pèse lourd sur le budget ; le coût journalier serait de 3150 francs congolais. Enfin, il n'y a pas de grandes différences entre les ménages qui utilisent le bois de chauffe associé au pétrole pour le fonctionnement du ménage et ceux qui utilisent l'énergie électrique et du pétrole, car le coût est presque le même, avec une moyenne journalière de 530 francs congolais. Au sein des ménages, l'utilisation du bois chauffe pour la cuisson et autres activités du ménage n'est pas fréquent.

En effet, il est plus intéressant de consommer du charbon de bois qui est plus énergétique que le bois dont le pouvoir calorifique est inférieur à celui du « makala » (1 Kg de « makala » donne 7000Kcal alors que celui du bois de chauffe ne fournit que la moitié). Notons aussi que 2 % de la population, soit 6 personnes, utilisent plusieurs sources d'énergie comme par exemple les copeaux ou soit le bois ou encore le charbon de bois ou encore des réchauds à piles, en fonction des moyens qui se présentent par moment. Tous les résultats corroborent l'assertion selon laquelle, l'énergie représente et représentera encore la source d'énergie la plus consommée dans les pays en voie de développement.

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Source : VENGE B., 2010

Figure III.9 Importance relative de la source d'énergie servant à la cuisson des aliments

L'analyse des résultats de la figure III.9 et de l'annexe III.9 permet de noter que, la quasi-totalité de personnes enquêtées, soit 94 %, se servent exclusivement de charbon de bois pour la cuisson. Les proportions correspondantes pour l'électricité associée au charbon de bois (pétrole) et au bois de chauffe (pétrole) sont respectivement de 2 et 0,3%.Cette réalité trouve ses explications dans les arguments déjà évoqués. Mais notons aussi qu'il existe des nuances dans l'utilisation du pétrole, du bois de chauffe (pétrole), du pétrole associé à l'énergie électrique et charbon de bois, car les différences sont faibles. Les photos III.7-8, montrent une ménagère qui utilise le charbon de bois, effectuant des tâches préliminaires : préparation du brassero + aspersion du pétrole et allumage du charbon de bois. Ceci augmente le coût de l'énergie consommée.

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Source : VENGE B., 2010

Photo 7-8 : Tâches préliminaires d'une femme ménagère qui utilise le charbon de bois pour la cuisson

III.3.3. Aspects liés aux impacts dus à l'utilisation de l'énergie-bois

Pour arriver à vérifier les hypothèses et atteindre les objectifs liés aux impacts dus à l'utilisation de l'énergie-bois au sein des ménages de la commune de Kisenso, nous avons retenu les aspects liés aux impacts budgétaires de l'énergie-bois, les aspects liés aux impacts écologiques dus à l'utilisation de l'énergie-bois, les aspects relatifs aux périodes et raisons de la pénurie en combustibles ligneux et aux solutions préconisées pour résoudre les problèmes liés à l'énergie domestique

III.3.3.1. Aspects liés aux impacts budgétaires de la consommation de charbon de bois

L'étude de l'influence du salaire sur les différentes unités de mesures utilisées pour l'achat de combustibles ligneux, du coût comparé en francs congolais de la source d'énergie servant à la cuisson, de la part financière de la consommation de charbon de bois sur le budget ménager, de la part financière comparée du charbon de bois et de l'énergie électrique sur le budget ménager et de la dépense en dollars de la consommation alimentaire journalière, nous a permis de vérifier les hypothèses liées aux impacts budgétaires des combustibles ligneux.

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Source : VENGE B., 2010

Figure III.10 Les unités de mesure utilisées pour l'achat de charbon de bois selon les tranches de revenu (dollars)

L'examen des résultats de la figure III.10 et de l'annexe III.10 permet de constater qu'une forte proportion, soit 89% de l'échantillon utilisent comme unité mesure le tas ou la botte pour l'achat du charbon de bois. La forte proportion de ménages qui achètent par botte est explicable, compte tenu de maigres salaires qui ne permettent pas d'allouer une part financière importante d'un seul coup à l'achat des unités de mesure plus grandes. Une faible proportion achète le charbon de bois par sac ou par demi-sac ou par demi-sac associé au tas. Cette situation trouve ses explications dans les arguments déjà évoqués.

Tableau III.11 Coûts comparés (en francs congolais) de sources d'énergie servant à la cuisson pour un ménage de 6 personnes

Sources d'énergie

Dépense en francs congolais

 

par semaine

par mois

Charbon de bois

630

4410

18900

Energie électrique

97

725

2900

Bois de chauffe

350

2450

10500

 

Source : VENGE B., 2010

Au regard du tableau III.11, les résultats montrent que l'utilisation du charbon et du bois de feu conduit à une dépense énergétique plus élevée, respectivement de l'ordre de 18900 Fc et 10500 fc par mois, tandis que le coût moyen de la consommation de l'électricité de six

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personnes dans un ménage serait de 2900 fc par mois. D'où, une personne consommerait respectivement 105 et 58 francs congolais comme dépense journalière quand elle utilisera respectivement le charbon de bois et le bois de chauffe pour la cuisson.

L'analyse de l'annexe III.11 montre une corrélation moyenne de l'ordre de 0,608 entre la taille du ménage et la dépense en francs congolais de l'utilisation de charbon de bois. En d'autres termes, lorsque la taille du ménage augmente, le chef de ce dernier peut allouer une somme considérable pour l'achat du charbon de bois. A titre indicatif, les résultats des enquêtes ont montré que les dépenses énergétiques journalières des ménages qui utilisent le charbon de bois varient de 500 à 1200 francs congolais, selon les habitudes alimentaires et la taille du ménage. Cette situation peut s'expliquer entre autres par : le mode et le temps de préparation, la quantité d'aliments consommés et la qualité de charbon de bois consommé. En effet, ces différentes variables influent significativement sur la source d'énergie consommée.

Source : VENGE B., 2010

Figure III.11 Part financière de la consommation du charbon de bois sur le budget ménager

De l'examen de la figure III.11 et de l'annexe III.12, il ressort que les impacts mensuels sont très importants dans la moyenne financière de la tranche de revenus de moins de 100 dollars et de ménages compris dans la tranche de 100 à 199 dollars, parce que la part financière

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mensuelle sur la valeur maximale du budget représente respectivement de 20,4 et 14,7 %. Ceci a été déjà constaté par divers auteurs qui ont affirmé qu'en Afrique noire, il y a des ménages qui consacrent le tiers ou la moitié de leur revenu mensuel à l'achat des combustibles ligneux. Apparemment, le congolais dépenserait moins ? Cet état de choses a divers impacts négatifs sur le socio-culturel, la santé... La survie, pour tenter de nouer les deux bouts du mois est expliquée par des revenus monétaires non déclarés du secteur informel. Cette situation peut être à la base de certains faits comme, entre autres, la réduction du temps de préparation des aliments, la réduction du taux de scolarisation des enfants...

Pour ce qui concerne les tranches de revenus compris entre 200 et 299 dollars, la part financière de la consommation du charbon de bois est relativement faible ; elle est de l'ordre de 8 %.

Source : VENGE B., 2010

Figure III.12 Part financière comparée de la consommation de charbon de bois et de l'énergie électrique sur le budget ménager

Les résultats de la figure III.12 et de l'annexe III.13 montrent que la part financière de la consommation de charbon de bois est plus importante par rapport au prix des factures de la SNEL. La part financière mensuelle de la consommation de l'énergie électrique serait respectivement de 4, 2,2 et 1,57 % pour les tranches de revenu successives de moins de 100 dollars, de la tranche comprise entre 100 et 199 dollars et enfin celle de 200 à 299 dollars.

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L'analyse de l'annexe III.14 montre une faible corrélation de l'ordre de 0,34 entre la dépense journalière en francs congolais et le revenu mensuel par ménage. En d'autres termes, ce n'est pas évident que lorsque le revenu augmente, le chef de ménage devrait allouer une somme considérable pour l'achat de charbon de bois.

Source : VENGE B., 2010

Figure III.13 Dépense alimentaire journalière, en dollars

La figure III. 13 et l'annexe III.15 montrent que, plus de la moitié de l'échantillon, c'est-à-dire 57% de personnes enquêtées ont une dépense alimentaire journalière inférieure à cinq dollars et 42 % ont une dépense alimentaire comprise entre cinq et neuf dollars. Un faible pourcentage apparait dans la tranche de dépense alimentaire comprise entre dix et quatorze dollars. Cette variation de dépenses est due à la variation qui existe entre la taille du ménage, les habitudes alimentaires de celui-ci et le revenu. En effet, le faible pouvoir d'achat de la majorité de Congolais ne peut pas permettre à ces derniers d'y affecter cinq dollars ou plus à l'alimentation quotidienne. Surtout, lorsque l'on sait que l'énergie domestique, le bois de feu, prend déjà une part financière importante. Le Kinois ou le Congolais est en face d'un dilemme : avec un faible revenu, que doit-on privilégier au niveau du ménage ?

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III.3.2. Impacts écologiques liés à la grande consommation le l'énergie-bois

Notre échantillon compte 300 ménages dont 94 %, (282 ménages) utilisent le charbon de bois pour la cuisson contre 0,7 % qui utilisent le bois de chauffe pour la cuisine.

Nous signalons que la consommation moyenne en francs congolais par jour, dans un ménage de six personnes, est de 630 francs congolais. Un ménage de six personnes consommerait 1,25 unité de 500 fc par jour; d'où la demande en charbon de bois serait de 1614 grammes, soit 1,614 Kg par jour. Ainsi, pour un individu, la dépense serait de 105 francs congolais, soit 269 grammes de charbon de bois par jour. Cependant, pour l'ensemble de l'échantillon, la quantité de charbon de bois serait de 534,8 Kg par jour, soit 3,74 tonnes par semaine, 16,044 tonnes par mois et 192,528 tonnes par an. Cela ne peut que provoquer de la déforestation. Surtout qu'en République Démocratique du Congo, il n y a pas de politique de reboisement, ni de boisement et encore moins d'enrichissement forestier.

S'agissant de l'estimation de la demande en charbon de bois pour l'ensemble de la commune de Kisenso en 2009, elle serait proche respectivement de 57,99 ; 406, 1740 tonnes par jour, par semaine et par mois (tableau II.12). Cette grande demande en charbon de bois explique entre autres la présence de savanes anthropiques au Bas-Congo et dans le Bandundu. Car, comme le fait remarquer MUKERALINGI (2006), le temps de renouvellement ou la durée de la jachère est raccourcie, jusqu'à une année. En effet, lorsque la durée de la jachère est ramenée à un an, la déforestation est inévitable. C'est aussi cette situation qui explique que les longueurs et circonférences des arbres à abattre diminuent, preuve que la forêt est entrain de disparaitre, avec ses différents impacts négatifs sur l'environnement : recul des forêts, progression de la désertification, diminution de précipitations... Ces impacts sont déjà perceptibles dans Kinshasa et ses environs, car l'environnement immédiat est dépourvu de ceinture verte, mais malheureusement, aucune mesure n'est prise pour résoudre cette crise écologique.

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Tableau III. 12 Estimation de l'évolution de la demande en charbon de bois, de 2004 à 2009

Années

Demande en bois (en tonnes)

 

Par semaine

Par mois

Par an

2004

48,09

337

1443

17313

2005

49,87

349

1496

17953

2006

51,02

357

1531

18366

2007

55,24

387

1657

19885

2008

57,73

404

1732

20781

2009

57,99

406

1740

20877

Moyenne

53,32

373

1600

19196

Ecart types

#177;4,23

#177;29,6

#177;126,9

#177;1522,7

 

Source : YENGE B., 2010

Au regard du tableau III.12, la moyenne générale de la demande en charbon de bois pour six ans est de 19196 (#177;1522,7) tonnes par an. La demande serait passée de 17313 tonnes en 2004 pour atteindre 20877 tonnes par an, soit une augmentation de 3564 tonnes en six ans, avec une moyenne de 712,8 tonnes d'augmentation par an. Cette situation s'explique notamment par la persistance des problèmes liés à l'absence et à l'instabilité du courant électrique, la croissance démographique, l'absence de raccordement à l'énergie électrique, les délestages, les coupures intempestives, l'incapacité de posséder un réchaud électrique, la surcharge que connaissent les transformateurs électriques et l'incapacité à remplacer les câbles du circuit de distribution...

III. 3.4. Aspects relatifs aux périodes et raisons de la pénurie en combustibles ligneux et aux solutions préconisées pour résoudre les problèmes liés à l'énergie domestique

L'analyse des résultats liés à la période et à la raison d'être de la pénurie en combustibles ligneux, montrent que 98% des sujets enquêtés estiment que la période de pénurie est la saison de pluie. Pour les raisons, 60% affirment que les raisons principales de la pénurie en combustibles ligneux sont le mauvais état de routes associé au dispositif de fabrication de charbon de bois inopérationnel ; 23 % estiment que la pénurie est due à un mauvais état de routes et 9,3% considèrent que la raison principale est le mauvais état des fours servant à la fabrication du charbon de bois. En fait, en saison de pluie, la carbonisation réussit difficilement et certaines routes deviennent peu praticables.

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S'agissant des problèmes saillants à résoudre pour améliorer la situation de l'énergie domestique, 55, 30, 7, 2 et 5% estiment respectivement que ceux-ci peuvent être résolus par l'achat de nouveaux transformateurs à grande capacité, associés à de nouveaux câbles électriques ; que l'on réduise les délestages de journées entières ; que l'on réhabilite les transformateurs électriques en panne ; que l'on achète et change des câbles électriques ; que la SNEL engage des personnes compétentes et que le gouvernement prenne ses responsabilités.

Conclusion partielle

Au terme de ce chapitre, on peut conclure que les sources d'énergie utilisées pour le fonctionnement de ménages sont nombreuses. En effet, pour la cuisson, la source d'énergie la plus utilisée est le charbon de bois. A coté de cette consommation s'ajoute les impacts économiques et sociaux. En effet, les impacts économiques sont plus importants pour les ménages qui utilisent le charbon de bois par rapport à d'autres sources d'énergie. Il faut noter qu'une personne qui utilise le charbon de bois pour la cuisson dépensera 105 francs congolais par jour. Et la part financière de la consommation de charbon de bois par rapport au budget ménager est inversement proportionnelle par rapport au budget ménager.

Pour ce qui les impacts écologiques, la demande estimée croissante au sein de la commune de serait de l'ordre de 57,99 tonnes par jour, ce qui expliquerait entre autres un déboisement et la présence de savanes anthropiques dans les provinces du Bas-congo et de Bandundu.

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CONCLUSION GENERALE

Au terme de cette étude qui a porté sur l'évaluation de la consommation de l'énergie-bois dans les ménages de la commune de Kisenso et son impact sur le budget ménager, nous avons montré qu'il existe neufs dépôts de combustibles ligneux dans la commune de Kisenso. Dans les aspects liés aux dépôts, il a été remarqué que 880 (#177;33,9) sacs de charbon de bois en moyenne, entreraient dans les dépôts de la commune de Kisenso, soit 42,216 (#177;1,6) tonnes par jour. Cela s'explique entre autres par la forte demande de charbon de bois au niveau de

ménages.

S'agissant de lieux de provenance, on note que la plupart de combustibles ligneux proviennent de la province du Bas-Congo, qui connait déjà un intense déboisement et ses corollaires négatifs. Les résultats ont montré que les 50% de dépôts du quartier Kisenso-gare existent depuis plus de 15 ans. Les dépôts qui existent depuis moins de 6 ans et moins de deux ans sont représentés par 33 et 17 % ; leur implantation a été facilitée par la présence de la voie ferroviaire qui longe ce quartier.

Pour les aspects liés aux bénéfices réalisés par les dépositaires, ils dépendent entre autres de la vitesse d'écoulement de combustibles ligneux, de la quantité stockée dans les dépôts, des différentes taxes payées auprès de différents services de l'Etat et l'état de voies d'approvisionnement en ces combustibles.

En ce qui concerne les essences les plus exploitées pour la production de charbon de bois et de fagots de bois, il faut noter que celles-ci sont typiques des espèces de recrûs forestiers. C'est le fruit des impacts négatifs des activités anthropiques, mais aussi le signe que les forêts sont entrain de disparaître progressivement.

Des vendeurs détaillants, on peut conclure que plusieurs éléments les motivent pour le choix de la commercialisation de combustibles ligneux (dans la commune de Kisenso), entre autres les facteurs socio-économiques et professionnels. Exemple, le peu de financement pour se lancer dans le commerce, associé au chômage et les faibles moyens (avis de 89 % des détaillants enquêtés). En outre, 85 % d'entre eux attribuent la demande accrue de cette source d'énergie au niveau des ménages au manque de courant électrique et son instabilité. Il est aussi remarqué que, le rythme d'approvisionnement et d'écoulement dépendent du nombre de points de vente et de la proximité des dépôts.

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S'agissant du bénéfice des détaillants, celui-ci varie de moins de 1000 à 3000 francs congolais, en fonction du moyen de transport utilisé, mais aussi en fonction des arguments déjà évoqués.

Des ménages, les sources d'énergie utilisées pour leur fonctionnement sont nombreuses. Cependant, la majorité de la population enquêtée, soit 56 % utilisent, pour le fonctionnement du ménage, l'électricité associée au charbon de bois et au pétrole, avec un coût journalier de 1020 francs congolais ; 37% utilisent le charbon de bois et le pétrole, avec un coût journalier moyen qui s'élève à 870 (#177;203) francs congolais, un faible pourcentage, soit 2,7 utilisent le mazout associé au charbon de bois et à l'électricité, avec un coût journalier moyen de 3150 francs congolais. Enfin, il n'y a pas de grandes différences entre les ménages qui utilisent le bois de chauffe associé au pétrole pour le fonctionnement du ménage et ceux qui utilisent l'énergie électrique et de pétrole. Car, le coût est presque le même, avec une moyenne journalière de 530 francs congolais. En effet, pour la cuisson, la source d'énergie la plus utilisée est le charbon de bois (avis de 94% des enquêtés). Par ailleurs, les dépenses journalières par unité sont respectivement de 105 et 58 francs congolais par individu utilisant le charbon de bois et le bois de chauffe pour la cuisson. Pour les impacts financiers par rapport au budget ménager, les parts financières de la consommation mensuelle de charbon de bois sont respectivement de 20,4 ; 14,7 et 8% pour les maximums de niveau de salaire de 100, 200 et 300 dollars contre les parts successives de 4 ; 2,22 et 1,57 % pour un ménage qui utiliserait l'énergie électrique pour la même activité.

L'étude de la corrélation montre que la taille du ménage et la dépense en francs congolais de l'utilisation du charbon de bois est de 0,608. Ceci montre que les impacts seront toujours importants pour les ménages qui n'ont pas assez de moyens financiers. S'agissant des impacts écologiques, un individu consommerait 269 grammes de charbon de bois par jour et l'estimation de la demande pour l'ensemble de la commune serait de l'ordre de 57,99 tonnes par jour, pour l'année 2009. Cela est cause de déboisement dans les provinces du Bas-Congo et de Bandundu.

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Au regard des résultats présentés ci-dessus, nous formulons quelques suggestions ;

· de mieux urbaniser la ville province de Kinshasa, en respectant toutes les normes d'urbanisme,

· l'électrification effective et à grande échelle des milieux ruraux et urbains (même périphériques), en vue de réduire la demande en combustibles ligneux, non suivie de reboisement, ni de boisement ;

· la création d'emplois rémunérateurs dans l'ensemble du pays et particulièrement dans la ville-province de Kinshasa ;

· la création d'une commission environnementale de contrôle du secteur informel en République Démocratique du Congo et le renforcement des capacités en gestion des ressources naturelles des paysans producteurs de combustibles ligneux ;

· le financement des activités alternatives en milieu rural pour réduire la dépendance de leurs revenus aux combustibles ligneux.

· la mise en place de mesures contraignantes contre toute exploitation non écologique de forêts, et d'une structure interdisciplinaire de contrôle de l'évolution de prélèvement des ressources au sein des forêts, pour disposer d'une banque de données efficaces pour une gestion durable des ressources forestières, sur les plans socioculturel, socio-économique et écologique ;

· l'évaluation quantitative de l'ensemble de combustibles ligneux qui rentrent dans Kisenso.

· la révision de la législation et du code de l'environnement congolais ;

Somme toute, il y a des défis à relever. Car l'énergie est une variable écologique fondamentale qui régit tout. La République Démocratique du Congo, doit d'urgence élaborer une politique énergétique, en vue de faire du Congolais, en matière d'énergie, un écoconsommateur : « l'énergie tu économiseras » (C. et A. MAMOU-MANI, 1994)

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17. KASEMUANA, S. (2006) : Energie et développement en RDC, ISTA (section électricité), Kinshasa, RDC.

18. LEROI-GOURHAN, A. (1943), L'homme et la matière, Paris.

19. MADIBO D., (1985) : Perspective des énergies renouvelables en milieu rural, Revue Environnement africain volume V, IV et volume VI,1-2.

20. MALAISSE, F. (1997) : Se nourrir en forêt claire africaine .
· approche écologique et nutritionnelle,
C.T.A,

21. MAMOU-MANI, C. et MAMOU-MANI, A., (1994) : La vie en vert. Le mariage de l'économie et de l'écologie. Ed. Payat, Paris.

22. MASINI, L., (2008) ; L'aire d'influence des dépôts des combustibles ligneux du marché rond-point Ngaba, Mémoire de License, département de l'Environnement, Unikin, Inédit

23. WACKERNAGEl, M. et REES, W., (2002) : Le dépassement des limites de la planète, L'Ecologiste, n°8/.

24. MONTALEMBER M.R. et CLEMENT S. (1983): Fuel wood supplier developing countries, FAO. Rome

25. MUKENDI, (1984) : Contribution à l'étude de l'approvisionnement des anciennes cités kinoises en bois de chauffage et charbon de bois .
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26. MUKERALINGI, K., (2008), Impact de la déforestation sur l'économie rurale du secteur de Ngufu / Bas Congo, Mémoire de licence, Département de l'Environnement Unikin. Inédit

27. NGYAY. M, (1997) : Importance des aires géographiques pourvoyeuses de Ngaba en énergie bois, Mémoire, département de Géographie, UPN. Inédit.

28. NZOLAMESO, B. (2008). : Etude d'impacts écologiques, socio-économiques et socioculturels de l'aménagement des savanes en forêts artificielles, Cas de Mampu au plateau de Bateke, Mémoire, département de l'Environnement, Unikin. Inédit

29. SCHURE J., INGRAM V. , AWONO A., BINZANGI, K., (2009) : From tree to tee CO2 in the Democratic Republic of Congo , a framework for analyzing the market chain of fuelwood around Kinshasa and Kinsangani; XIII Word Foresty Congress, Buenos aires Argentne.

30. SHEA W.R (1995) : Le pompage photovoltaïque, ed. Multimondes, Quabec, Ed. IEPF, Ottawa.

31. SMITH, N, 1985 : Energie-bois, les nouvelles éditions africaines, Abidjan

32. STEPHEN, R., (2006) : Cogestion des ressources naturelles, réduire la pauvreté par l'apprentissage local, centre de recherche pour le développement international, Forum énergie, Paris.

33. TSHIBANGU, K. (2001) : Etude du déboisement et de la crise de combustibles ligneux en tant que source d'énergie domestique à Kinshasa, thèse, ULB, Bruxelles.

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ANNEXES

81

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE

ii

DEDICACE iii

REMERCIEMENTS iv

LISTE DE CARTES, FIGURES, PHOTOS, TABLEAUX ET ANNEXES vi

RESUME ix

ABSTRACT ix

INTRODUCTION GENRALE 1

0.1. PROBLEMATIQUE 1

0.2. HYPOTHESES 4

0.3. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE DE L'ETUDE 5

0.4. INTERET DE L'ETUDE 5

0.5. OBJECTIFS DU TRAVAIL 6

0.5.1. Objectif général 6

0.5.2. Objectifs spécifiques 6

0.6. DIFFICULTES RENCONTREES 6

0.7. STRUCTURE DU MEMOIRE 7

CHAPITRE I : CONSIDERARTIONS GENERALES 8

I.1. DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS DE BASE 8

I.1.1. Energie 8

I.1.2. Energie renouvelable 8

I.1.3. Energie non renouvelable 9

I.1.4. Empreinte écologique 9

I.1.5. Impact environnemental 10

I.1.6. Energie-bois / dendro-énergie 10

I.1.6.1. Bois de chauffe 11

I.1.6.2. Charbon de bois, 11

I.2. GENERALITES SUR L'ENERGIE-BOIS 11

I.2.1. Importance de l'énergie-bois 12

I.2.2. Impacts de l'exploitation de l'énergie-bois sur l'environnement 13

I.3. INDICATEURS ENGERGETIQUES DE LA RDC 14

I.3.1. Hydroélectricité 14

I.3.2. Energie solaire 14

I.3.3. Biomasse 15

I.3.4. Méthanisation (biogaz) 15

I.3.5. Energie éolienne 15

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I.3.6. Pétrole 16

I.4. BESOINS ENERGETIQUES DE L'HOMME 16

I.5. REVUE DE LA LITTERATURE 17

Conclusion partielle 23

CHAPITRE II : MILIEU D'ETUDE, METHODES ET TECHNIQUES 24

II.1. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE 24

II.1.1. Situation géographique 24

II.I.2. Historique 26

II.1.3. Aspects biophysiques 26

II.1.3.1. Morphotope 26

II.1.3.2. Climatope 27

II.1.3.3. Hydrotope et pédotope 27

II.1.3.4. Phytocénose et zoocénose 27

II.1.4. Aspects humains de la commune de Kisenso 28

II.1.5. Infrastructures et équipements 29

II.1.5.1. Aspects énergétiques 29

II.1.5.2. Autres infrastructures et équipements 31

II.1.6. Aspects socio-économiques

: métiers et revenus 31

II.2. METHODES ET MATERIEL 33

II.2.1. Méthodes 33

II.2.1.1. Observation 33

II.2.1.2. Approche systémique 34

II.2.2. Matériel 34

II.3. TECHNIQUES 34

II.3.1. Recherche documentaire 35

II.3.2. Pré-enquête et connaissance du terrain 35

II.3.3. Echantillonnage 35

II.3.4. Enquête par questionnaire 37

II.3.5. Cartographie 37

II.3.6. Dépouillement des fiches d'enquête, présentation et traitement des données. 37

II. 3.6.1. Analyse univariée 37

II. 3.6.1. Analyse bivariée 38

Conclusion partielle 38

CHAPITRE III : PRESENTATION, INTERPRETATION ET DISCUSSION DES RESULTATS. 39

III.1. DES ASPECTS RELATIFS AUX DEPOSITAIRES 39

III.1.1. Aspects relatifs aux caractéristiques sociodémographiques et professionnelles des dépositaires 39

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III.1.2.. Aspects liés au stockage et à la distribution des combustibles ligneux de quelques dépôts du quartier

Kisenso-gare 41

III.1.3. Principales aires d'approvisionnement en charbon de bois et bois de chauffe des dépôts de la commune de

Kisenso 44

III.1.4. Aspects relatifs aux documents officiels, à l'importance des bénéfices, aux problèmes liés au commerce, aux

solutions proposées et obligations d'un dépositaire 45

III.1.5. Essences forestières les plus rencontrées dans les dépôts de Kisenso 45

III.2. DES VENDEURS DETAILLANTS DE COMBUSTIBLES LIGNEUX 47

III.2.1. Aspects relatifs aux caractéristiques sociodémographiques et professionnelles des détaillants 47

III.2.2. Aspects relatifs à la commercialisation de combustibles ligneux 50

III.2.3. Aspects liés aux difficultés rencontrées et solutions préconisées pour l'avenir, par les vendeurs détaillants 55

III.3. DES MENAGES DE KISENSO ENQUETES 56

III.3.1. Aspects relatifs à la distribution des enquêtées selon les caractéristiques sociodémographiques et

professionnelles 56

III.3.2. Aspects relatifs au niveau de la consommation de l'énergie-bois domestique 64

III.3.3. Aspects liés aux impacts dus à l'utilisation de l'énergie-bois 67

III.3.3.1. Aspects liés aux impacts budgétaires de la consommation de charbon de bois 67

III.3.2. Impacts écologiques liés à la grande consommation de l'énergie-bois 72

III. 3.4. Aspects relatifs aux périodes et raisons de la pénurie en combustibles ligneux et aux solutions préconisées

pour résoudre les problèmes liés à l'énergie domestique 73

Conclusion partielle 74

CONCLUSION GENERALE 75

BIBLIOGRAPHIE 78

ANNEXES 80

TABLE DES MATIERES 81

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote