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Facteurs associés aux infections post-opératoires dans les services de chirurgie et de gynéco-obstétrique. Cas de l'HGR Panzi en RDC

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par Théophile MITIMA KASHOSI
Université catholique de Bukavu RDC - Master en santé publique 2011
  

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1.2. REVUE DE LA LITTERATURE

Le risque infectieux nosocomial existe partout où l'on regroupe des hommes pour les soigner, ce concept est donc universel. S'il est désormais admis et activement combattu dans les pays médicalement développés, la situation n'est pas encore prise en compte dans de nombreuses régions du monde plus démunies dans le domaine de la santé (31).

En Afrique intertropicale, ce risque peut sembler marginal en comparaison avec les grands problèmes de santé publique tels que la malnutrition, les infections infantiles, le paludisme, le sida, les pathologies liées à la violence... En réalité, l'importance des infections nosocomiales n'y est quasiment pas évaluée (31).

Ainsi, dans les pays industrialisés, la prévalence des infections nosocomiales varient entre 5 et 15% alors qu'elle atteindrait 25% dans les pays en développement (30).

Aux USA, les IN sont responsables de 80.000 morts par an, faisant d'elles l'une des dix premières causes de décès (31). A partir des données de surveillance Nord Américaines (NNISS), la mortalité par infection associée aux soins dans les hôpitaux de plus de 500 lits est estimée à 3,3% des malades qui en sont atteints, la proportion des décès directement attribuables aux IN était de 0,5% (32). Les pneumopathies chez un malade en réanimation multiplient par 4 le risque de décès. Le coût direct des IN est évaluer à près de 10 milliards $US par an aux Etats -Unis (30).

Au Canada, près de 200 000 patients contractent une infection nosocomiale chaque année. Le coût direct des IN est évaluer à plus de 750 millions $CA par an (30).

En France, on estime que les infections nosocomiales sont la cause directe de plus de 3 500 décès par an [33]. L'enquête nationale de prévalence de l'infection nosocomiale menée en 2001dans ce pays, avait retrouvé que la présence d'une immunodépression était associée de façon significative à une fréquence accrue d'infection. Cette enquête avait retrouvé également un lien entre la pratique de certains actes invasifs et la survenue d'infections nosocomiales spécifiques. Les

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infections urinaires étaient 13 fois plus fréquentes chez les malades sondés que chez les malades non sondés et les patients porteurs d'un cathéter étaient 2 fois plus souvent porteurs d'une infection sur cathéter que les patients qui n'avaient pas de cathéter (33).

En Belgique, la létalité associée aux septicémies associées aux soins est de 32,7% (32). La létalité des bactériémies liées aux cathéters veineux varie de 8 à 40%.

Au Maroc, une enquête nationale menée en 1994 sur les infections nosocomiales avait révélé un taux de prévalence de 14 %. En 2007, une nouvelle étude menée au CHU Hassan II de Fès a montré un taux de prévalence de 6,7 %. Dans cette étude, les infections du site opératoire étaient les plus fréquentes. Aucune infection sur cathéter n'a été notée. Les principaux micro-organismes isolés étaient Escherichia coli, Klebsiella pneumoniæ et Candida albicans. La survenue d'une infection nosocomiale était significativement liée à l'intervention chirurgicale (p = 0,005), à la mise en place d'une sonde urinaire (p = 0,002) ainsi qu'à un séjour hospitalier dépassant trois semaines (p = 0,04) [27].

En Tunisie, une enquête nationale de 2005 avait retrouvé une association entre la survenue d'une infection nosocomiale et un certain nombre de facteurs intrinsèques aux patients tels que le diabète (OR= 1,3 ; p=0,01), la dénutrition (OR= 2,6 ; p<10-8), l'immunodépression (OR=1,8 ; p = 0,0003) et la neutropénie (OR= 4,2 ; p= 10-8). Elle avait retrouvé également une association entre la survenue d'une infection nosocomiale et la pratique de certains actes invasifs tels que le sondage urinaire (OR= 2,8; p< 10-8), le cathéter vasculaire périphérique (OR= 1,7 ; p= 10- 8), le cathéter vasculaire central (OR=5,0;p<10-8) et l'intervention chirurgicale (OR= 2,3 : p< 10-8) (34).

Au Sénégal, selon une étude menée au CHU-Fann de Dakar entre 1992 et 2001, note que la mortalité maternelle chez les césarisées aurait diminué de 1,4 à 0,8 % mais la morbidité postopératoire reste élevée, autour de 10 %, essentiellement due à l'infection de la plaie opératoire (35).

Au Mali, une étude prospective portant sur 631 patients opérés, hospitalisés et surveillés dans le service de chirurgie pédiatrique et aux urgences

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chirurgicales du CHU Gabriel Touré a montré un taux global de complication postopératoire de 7,5%. L'infection postopératoire a été la complication la plus fréquente (40,4%) et l'infection du site opératoire représentait 27,6% de ces complications. Le taux de mortalité était estimé à 25.5% de cas des complications. Les différentes complications postopératoires (infectieuses et non infectieuses) avaient comme facteurs de risques : l'urgence et le score American Society Anesthesiologists (ASA) = II (28).

Au Burundi, une étude sur les complications post opératoires effectuée au CHU Kamenge sur 2218 interventions pendant une période de 5 ans a montré que 154 patients présentaient des suites septiques en post opératoire. Les infections pariétales, les ostéites et l'infection urinaire représentaient la majorité des manifestations septiques. Les principaux facteurs entraînant l'infection sont l'âge, la carence nutritionnelle, le déficit immunitaire et les tares associées. Les germes en cause sont essentiellement le staphylocoque pour la chirurgie osseuse, l'Escherichia coli pour la chirurgie viscérale et urologique (36). Une autre étude rétrospective effectuée dans ce même pays sur les infections post opératoires en chirurgie osseuse avait trouvé 59 infections post opératoires sur un total de 752 interventions osseuses représentant 7,8 % des cas (37). Les ostéites et les infections superficielles des parties molles représentaient les principales manifestations cliniques. Le Staphylococcus aureus était le germe régulièrement retrouvé. Ces infections alourdissent le coût des soins en augmentant la durée de l'hospitalisation et la consommation des antibiotiques (37).

Une étude menée à l'University Teaching Hospital de Lusaka en Zambie et aux Cliniques Universitaires de Lubumbashi en RD Congo en mars 2007, visait à déterminer la séroprévalence du SIDA des patients chirurgicaux et à évaluer les suites opératoires précoces des cas dépistés, traités ou non, analysant la mortalité, la réintervention précoce, l'infection, la durée du séjour hospitalier, l'évolution de l'infection virale et celle de l'acte opératoire abdominal. La séroprévalence du SIDA s'est révélée plus élevée en milieu chirurgical que dans la population générale. Il n'y avait pas de différence significative de la mortalité postopératoire entre sidéens sous traitement et non-sidéens. L'infection virale non traitée allongeait

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significativement le séjour hospitalier et favorisait l'infection du site opératoire. La morbidité liée à l'affection chirurgicale et à la chirurgie était importante chez les sidéens, particulièrement chez ceux non encore traités et surtout en cas d'interventions majeures (38).

A Bukavu, en RDC, la campagne menée à l'HPGRB en 2004 avait comme objectifs d'évaluer les effets d'une campagne de promotion de l'hygiène des mains sur l'application de cette technique, d'améliorer les connaissances du personnel soignant en prévention des infections nosocomiales. De cette campagne, on a noté une augmentation hautement significative de 36% (p=0.003) de l'application des mesures d'hygiènes des mains passant de 9% à 45%. Le recours au lavage des mains après la campagne avait augmenté de façon significative avec le ratio infirmière / patient (p=0.04) (30).

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon