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Facteurs associés aux infections post-opératoires dans les services de chirurgie et de gynéco-obstétrique. Cas de l'HGR Panzi en RDC

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par Théophile MITIMA KASHOSI
Université catholique de Bukavu RDC - Master en santé publique 2011
  

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Chapitre 4. DISCUSSION DES RESULTATS

Les résultats de notre étude nous permettent de faire un certain nombre des commentaires et discussions portant sur :

1. Prévalence des infections post opératoires :

En considérant les deux services (Chirurgie et Gynéco-Obstétrique), la prévalence des infections post opératoires est de 33, 8%. Elle représente 54.5% de cas en gynéco-obstétrique, alors qu'en chirurgie homme elle est de 18.2% et en chirurgie femme de 27.3%. Les deux services de chirurgie prix en commun, l'infection post opératoire représente 45.5% des cas. Nos résultats concordent avec ceux de Behre et Eriksen qui avaient trouvé respectivement une prévalence Africaine de 16,7 à 32,3 % (13) et 19.4 à 36.4% d'IAS (13) ; ainsi qu'avec ceux trouvé au Maroc par K. El Rhazi et coll.(27), où les infections post opératoires représentaient 43% des infections nosocomiales. Cette grande prévalence en chirurgie s'expliquerait par les conditions précaires d'hygiène hospitalière dans nos pays.

2. Facteurs des risques

Dans cette étude, l'âge extrême (<20 et >60ans, OR= 6.23, p=0.0009) a une relation statistiquement significative avec le développement de l'infection postopératoire. L'âge moyen de nos enquêtés est 26.7 ans, les extrêmes sont 1 et 80ans. Ce résultat corrobore avec celui d'une étude réalisée au Burundi par G. NDAYISABA et coll. (36), dont l'échantillon comportait majoritairement des patients jeunes, de 37 ans d'âge moyen, avec des extrêmes de 8jrs et 83ans ; ainsi qu'avec les conclusions d'une étude effectuée en Tanzanie (13) qui avait retrouvé également le très jeune âge comme un des facteurs de risque d'IAS en milieu chirurgical.

Le sexe féminin est un facteur statistiquement significatif associé à l'infection post-opératoire (OR = 5.51, p=0.008). Le sex ratio (homme / femme) est 0,16. Ceci va de paire avec l'étude de K. El Rhazi et coll.(27) effectuée au Maroc où

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Théo. MITIMA K., Mémoire de Maitrise en santé publique, 2e promotion SACO

le ratio homme / femme étaient de 0.93 dans les infections post-opératoires. Cependant nos résultats ne rencontrent pas ceux de G. NDAYISABA et coll. (36) au Burundi et Y. OUATTARA (28) au Mali où ils ont observé que les hommes étaient plus touchés que les femmes. Cependant comme l'étude avait été effectuée seulement en chirurgie, nous pensons que la tendance changerait si on y intégrait la Gynéco- Obstétrique comme nous l'avons trouvé dans notre étude.

Le niveau d'étude a une relation statiquement significative et la survenue d'une infection post-opératoire (OR= 18.67, p=0.000018). Dans notre revue de la littérature, nous n'avons pas trouvé une étude qui aurait pris en compte le niveau d'étude.

Il existe une relation statistiquement significative entre la chirurgie de classe III ou IV d'Altemeier et la survenue d'une Infection post-opératoire (OR = 7.28, p = 0.0019). Ces résultats sont similaires avec ceux trouvés au Mali (28), au Burundi (36) et au Maroc (27).

La reprise au bloc opératoire (ré-opération) est un autre facteur statistiquement significativement associé à la survenue d'une IPO (OR= 9.75, p=0.0021). Nos résultats corroborent avec celles d'une étude effectuée en Tanzanie où 7.6% des malades réopérés avaient développés une infection du site opératoire (13). Rappelons ici que l'ISO constitue en elle-même un motif fréquent de réprise des patients au bloc opératoire.

Il existe une association statistiquement significatif entre un long séjour supérieur à 7 jours à l'hôpital et l'Infection post opératoire de (OR= 8.80, p= 0.00011). Nos résultats sont encore une fois identiques à ceux trouvé en Tanzanie (13), au Maroc (27) et au Burundi (36).

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L'antibioprophylaxie en pré- et/ou per-opératoire est reconnu comme un facteur de protection. Dans cette étude, nous relevons qu'il n'existe pas de différence statistiquement significatif (OR = 0,69 ; p = 0,62) entre ceux qui ont eu l'antibioprophylaxie et ceux qui ne l'ont pas eue. Nos résultats entre en contradiction avec celle du Burundi (36), au Maroc (27) en Tanzanie (13) et au Mali (28). Ceci s'expliquerait par le profil de résistance des germes fréquents dans les IPO à l'HGR de Panzi. Tous les germes isolés sont résistants à l'Ampicilline, antibiotique systématiquement utilisé en pré ou pér-opératoire.

Par ailleurs, nous n'avons pas mis en évidence de différence statistiquement significative entre le groupe de patients ayant développé une Infection post opératoire et ceux ne l'ayant pas développé ayant subit d'actes invasifs associés comme la ventilation artificielle, la pose des cathéters vasculaires et le sondage urinaire. De même, il y a pas de différence statistiquement significative que nous avons relevée entre les patients ayant une pathologie associée et ceux ne l'ayant pas. Nous pensons que ceci pourrait s'expliquait par le fait que seulement 8 patients avaient une pathologie associée à la pathologie ayant indiqué l'intervention chirurgicale.

Le Staphylococcus aureus, Klebsiella pneumoniae, Escherichia coli et Pseudomonas aeruginosa sont respectivement les principaux germes isolés dans les IPO et principalement au cours d'ISO. Nos résultats concordent une fois de plus avec ceux des collègues burundais (36, 37) et maliens (28).

A voir leur profil d'antibiogramme, on remarque que 80% des souches de S. aureus sont des souches résistantes à la Oxacilline (donc des souches MRSA ou SARM), et les souches d'E. coli et de K. pneumoniae sont des souches résistant à l'Augmentin et à la Ceftazidime (C3G). Il s'agit donc des souches d'entérobactéries secrétant une bêta lactamase à spectre élargi (EBLSE). Il serait mieux de mener une étude épidémiologique et microbiologique plus approfondie (phénotypique et génotypique) dans cette institution hospitalière pour pouvoir en dégager l'état de lieux complet concernant ces bactéries multirésistantes qui posent actuellement une problématique de santé publique et d'hygiène hospitalière.

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Théo. MITIMA K., Mémoire de Maitrise en santé publique, 2e promotion SACO

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