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Facteurs associés à  la pratique de l'allaitement maternel exclusif durant les six premiers mois de vie du nourrisson à  l'Hôpital gynéco- obstétrique et pédiatrique de Yaoundé

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par FAYCAL
Faculté de médecine et des sciences biomédicales Université de Yaoundé I - Mémoire présenté et soutenu en vue de l'obtention du grade de docteur en médecine 2011
  

Disponible en mode multipage

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REPUBIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

Paix-Travail-Patrie Peace-Work-Fatherland

***** *****

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT MINISTRY OF HIGHER

SUPERIEUR EDUCATION

***** *****

UNIVERSITE DE YAOUNDE I THE UNIVERSITY OF YAOUNDE I

FACULTE DE MEDECINE ET DES SCIENCES BIOMEDICALES

FACULTY OF MEDICINE AND BIOMEDICAL SCIENCES

Facteurs associés à la pratique de l'allaitement maternel exclusif durant les six premiers mois de vie du nourrisson à l'Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé

Thèse présentée et soutenue en vue de l'obtention du Grade de Docteur en Médecine

par :

FAYCAL

DIRECTEUR CO-DIRECTEURS

Pr. TCHOKOTEU Pierre-Fernand Dr CHIABI Andreas

Dr MAH Evelyne

Année académique: 2011/2012

SOMMAIRE

Sommaire i

Dédicace iv

Remerciements v

Liste du personnel vi

Serment d'Hippocrate xiv

Résumé xv

Summary xvii

Liste des figures xviii

Liste des tableaux xx

Liste des abréviations xxi

CHAPITRE I. INTRODUCTION 2

CHAPITRE II. JUSTIFICATION DE L'ETUDE 5

CHAPITRE III. QUESTION DE RECHERCHE 7

CHAPITRE IV. OBJECTIFS 9

CHAPITRE V. REVUE DE LA LITTERATURE 11

CHAPITRE VI. MATERIEL ET METHODE 41

CHAPITRE VII. RESULTATS 46

CHAPITRE VIII. DISCUSSION 61

CHAPITRE IX-CONCLUSIONS 70

CHAPITRE X- RECOMMANDATIONS 72

CHAPITRE XI.REFERENCES 74

CHAPITRE XII.ANNEXES xxiv

PRELIMINAIRES

DEDICACE

A ALLAH, gloire et pureté à Lui. IL m'a permis d'accéder à cette faculté, il m'a donné la santé et la possibilité d'arriver au niveau 7 et grâce à sa clémence incessante, m'a permis de rédiger cette thèse.

Mes remerciements vont également à l'endroit de :

? Mes parents : SALI HAMADOU et DOUDOU qui m'ont aimé d'un amour sans bornes et épaulé à la limite des possibilités. Puisse ce travail vous rendre fier de moi

? Ma cousine FADIMATOU BACHIROU et son mari SAIDOU GALDIMA qui ont été à la fois des tuteurs et des conseillers particuliers depuis mes débuts en médecine

? Mon oncle : ABDOURAMANE, qui a joué son rôle de parrain et de modèle pour ma vie avec perfection durant ces années.

? Tous mes frères, soeurs et cousins qui m'ont toujours pardonné mes erreurs et accordé leur appui sans faille. Je vous aime

? Mon meilleur ami, Mohaman Dairou Daldava, sans oublier Mohamadou Abdou Galdima, Ibrahima Housseini, Salihou Aminou Sadjo, Ladé Viché, Biongol Draha, Christelle Natacha, Ibrahima Amadou, Fadimatou Mamoudou, Mohamadou Adama, Hadja Inna et Mamadou pour l'amitié dont je suis au bord du mérite, qu'ils m'ont accordée.

? A Djoulatou Hapsatou, celle qui m'a apporté le soutien affectif et moral m'ayant permis de braver beaucoup d'étapes dans ma vie.

? A Bappa Bah et son épouse Djah, Bappa Gadji et ses épouses, Souaibou, Moussa et Rabi, Golden et Sala, Idrissou, William, Bouba Moussa et Débalbé Laurent qui ont facilité mon séjour à Yaoundé durant mes études

A tous mes autres amis, ma famille et camarades de la 37e promotion REMERCIEMENTS

J'exprime ma profonde gratitude à mes maîtres :

- le Pr. TCHOKOTEU Pierre Fernand qui, malgré ses occupations, a voulu guider mes premiers pas dans la recherche. Merci d'avoir donné du sens à ce travail et de nous avoir transmis votre amour pour le travail bien fait.

- Le Pr MBONDA Elie, pour nous avoir permis de recruter dans son service et contribué à l'amélioration de ce travail

- Au professeur OBAMA Marie Thérèse qui a soutenu ce travail en apportant toute son expérience dans le domaine de la recherche. Je vous suis reconnaissant.

- Au Dr CHIABI Andreas, qui a veillé au bon déroulement de cette étude. Merci pour votre disponibilité, votre rigueur et votre volonté permanente de transmettre le savoir ainsi que votre aide précieuse et ce, malgré vos nombreuses responsabilités.

- Au Dr MAH Evelyne qui s'est investie pour que ce travail soit mené dans des meilleures conditions. Merci pour cette aide inestimable sans laquelle ce travail aurait péniblement abouti.

- A tout le personnel des services de Vaccination et des consultations externes de l'Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé pour leur franche collaboration.

- A tout le personnel administratif et enseignant de la FMSB pour leurs disponibilités et pour tous les enseignements dispensés tout au long de ces années.

- A Mr TAFEN Willy Rodrigue pour l'analyse et l'interprétation des données présentées dans cette thèse.

LISTE DU PERSONNEL ENSEIGNANT ET ADMINISTRATIF

DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE ET DES SCIENCES BIOMÉDICALES

Année académique 2011/2012

1. Personnel administratif

Pr. TETANYE EKOE Doyen

Pr. NKO'O AMVENE Samuel Vice-Doyen chargé de la programmation et du suivi des activités académiques

Pr. NGOWE NGOWE Marcellin Vice-Doyen chargé de la Recherche et de la Coopération

Pr. NJAMNSHI Alfred Kongnyu Vice-Doyen chargé de la Scolarité,

des Statistiques et du Suivi des

étudiants

Pr. KUABAN Christopher Coordonnateur Général du cycle de spécialisation

M EBENDENG ONDO Moïse Valère Chef de la Division des Affaires

Administratives et Financières

M. BEYENE Fernand Dieudonné Chef de service Financier

M. BOUDJIKO YOUKEKA Pierre Chef de service de l'Administration

Générale et du Personnel

M. ENYEGUE ABANDA Julien Justin Chef de service de la Scolarité et

des Statistiques

M. AKOLATOU MENYE Augustin Chef de service du matériel et de la

Maintenance

Mme ANDONG Elisabeth Bibliothécaire en chef

Mme FANDIE Comptable Matières

2. Personnel enseignant

a) Professeurs

1. ABENA OBAMA Marie Thérèse Pédiatrie

2. ANGWAFO III FRU Chirurgie/Urologie

3. ASONGANYI TAZOACHA Biochimie/Immunologie

4. BELLA HIAG Assumpta Ophtalmologie

5. BENGONO TOURE Geneviève O. R. L.

6. BINAM Fidèle Anesthésie/Réanimation

7. GONSU FOTSIN Joseph Radiologie/Imagerie Médicale

8. EBANA MVOGO Côme Ophtalmologie

9. ESSAME OYONO Jean-Louis Anatomie/Pathologique

10. FOMULU Joseph Nelson Gynécologie/Obstétrique

11. KASIA Jean Marie Gynécologie/Obstétrique

12. KINGUE Samuel Médecine Interne/Cardiologie

13. KUABAN Christopher Médecine Interne/Pneumologie

14. KOULLA Sinata Shiro Microbiologie/Maladies infectieuses

15. LEKE Rose Parasitologie/Immunologie

16. MBANYA Dora Hématologie

17. MBANYA Jean Claude Médecine Interne/Endocrinologie

18. MBONDA Elie Pédiatrie

19. MOYOU SOMO Roger Parasitologie

20. MUNA WALINJOM Médecine Interne/Cardiologie

21. NDJITOYAP NDAM Elie Claude Médecine Interne/Gastro-entérologie

22. NDJOLO Alexis O. R. L.

23. NDUMBE Peter Martins Microbiologie/immunologie

24. NGADJUI TCHALEU Bonaventure Chimie des Substances Naturelles

25. NGOGANG Jeanne Sciences Physiologiques/Biochimie

26. NKO'O AMVENE Samuel Radiologie/Imagerie Médicale

27. NOUEDOUI Christophe Médecine Interne/Endocrinologie

28. SOSSO Maurice Aurélien Chirurgie Générale

29. SOW Mamadou Chirurgie/Urologie

30. TAKONGMO Samuel Chirurgie Générale

31. TETANYE EKOE Pédiatre

b) Maîtres de Conférences

1. AFANE ELA Anatole Anesthésie/ Réanimation

2. AFANE ZE Emmanuel Médecine Interne/Pneumologie

3. ATCHOU Guillaume Physiologie Humaine

4. BAHEBECK Jean Chirurgie Orthopédique

5. BELLEY PRISO Eugène Gynécologie/Obstétrique

6. BENGONDO MESSANGA Charles Stomatologie

7. BEYIHA Gérard Anesthésie/Réanimation

8. BIWOLE SIDA Magloire Médecine Interne/Gastro-entérologie

9. BOB'OYONO Jean Marie Anatomie/Chirurgie pédiatrique

10. DJIENTCHEU Vincent de Paul Neurochirurgie

11. DONG A ZOCK Biophysique / Médecine nucléaire

12. ELOUNDOU NGAH Joseph Chirurgie/Neurochirurgie

13. ESSOMBA Arthur Chirurgie Générale

14. FEWOU Amadou Anatomie Pathologie

15. KOKI NDOMBO Paul Pédiatrie

16. MASSO MISSE Pierre Chirurgie Générale

17. MBOPI KEOU François-Xavier Bactériologie/Virologie

18. MBOUDOU Emile Télesphore Gynécologie/Obstétrique

19. MBU ENOW Robinson Gynécologie/Obstétrique

20. MOUELLE SONE Albert Radiothérapie

21. MOUKOURI Ernest Ophtalmologie

22. MOUSSALA Michel Ophtalmologie

23. NDOBO Pierre Médecine Interne/Cardiologie

24. NDOM Paul Médecine Interne/Oncologie

25. NJAMNSHI Alfred Kongnyu Médecine Interne /Neurologie/

Neurophysiologie Clinique

26. NJOCK Richard Fiacre O. R. L.

27. NJOYA Oudou Médecine Interne/Gastro-entérologie

28. NGOWE NGOWE Marcellin Chirurgie Générale

29. NKAM Maurice Physiologie/Pharmacologie et

Thérapeutique

30. ONDOBO ANDZE Gervais Chirurgie Pédiatrique

31. OYONO ENGUELLE Samuel Physiologie Humaine

32. SINGWE Madeleine épse NGANDEU Médecine Rhumatologie

33. TANYA née NGUTI KIEN Agatha Nutrition

34. TAKOUGANG Innocent Santé Publique

35. YOMI Jean Radiothérapie.

36. ZE MINKANDE Jacqueline Chirurgie/Anesthésie/Réanimation

c)- Chargés de Cours

1. ADIOGO Dieudonné Microbiologie

2. AHANDA ASSIGA Chirurgie Générale

3. ASONGALEM Emmanuel ACHA Pharmacologie

4. ASHUTANTANG Gloria Médecine Interne/Néphrologie

5. BISSEK Anne Cécile Médecine Interne/Dermatologie

6. CHELO David Pédiatrie

7. CHIABI Andreas Pédiatrie

8. DJOMOU François ORL

9. DOH BIT Julius Gynéco-obstétrique

10. ELLONG Augustin Ophtalmologie

11. EPEE Emilienne Ophtalmologie

12. ESSI Micheline Marie-Josée Santé Publique

13. ESIENE Agnès Chirurgie/Anesthésie/Réanimation

14. ETOM EMPIME Neurochirurgie

15. EYENGA Victor Claude Chirurgie/Neurochirurgie

16. FARIKOU Ibrahima Chirurgie orthopédique

17. FOKUNANG Charles Biologie Moléculaire

18. FOUDA Pierre Chirurgie/Urologie

19. FOUMANE Pascal Gynéco-obstétrique

20. GUEDJE Nicole Marie Ethnopharmacologie

21. GUEGANG GOUJOU Emilienne Neuroradiologie

22. GUIFO Marc Leroy Chirurgie générale

23. GONSU née KAMGA Hortense Bactériologie

24. KABEYENE OKONO Angèle Histo-Embryologie

25. KAGMENI Giles Ophtalmologie

26. KAMGNO Joseph Santé Publique /Epidémiologie

27. KAZE FOLEFACK François Médecine Interne /Néphrologie

28. KECHIA Frederick AGEM Microbiologie /Mycologie

29. KEMFANG NGOWA Jean Dupont Gynéco-obstétrique

30. KOBELA née MBOLLO Marie Pédiatrie

31. KOLLO Basile Santé Publique

32. KUATE TEGUEU Calixte Médecine Interne /Neurologie

33. LOBE Emmanuel Médecine Interne/Néphrologie

34. LUMA Henry NAMME Bactériologie/Virologie

35. MAH Evelyn MUNGYEH Pédiatrie

36. MBASSI AWA Hubert Désiré Pédiatrie

37. MENANGA Alain Patrick Médecine Interne /Cardiologie

38. MENDIMI NKODO Joseph Sc. morph/Anatomie pathologique

39. MOIFO Boniface Radiologie/Imagerie

40. MONABANG ZOE Cathy Radiologie/Imagerie

41. MONEBENIMP Francisca Pédiatrie

42. MONNY LOBE Marcel Microbiologie/Hématologie

43. MOUAFO TAMBO Faustin Chirurgie

44. NANA Philip NJOTANG Gynécologie/Obstétrique

45. NDONGO E. épse TORIMIRO J. Sc. Physiologiques Biologie moléculaire

46. NDOUMBE Aurélien Chirurgie/Neurochirurgie

47. NGABA OLIVE Nicole O.R.L.

48. NGAMENI Barthélémy Pharmacie/Phytochimie

49. NGUEFACK Séraphin Pédiatrie

50. NGUEFACK TSAGUE Georges Santé Publique/Biostatistiques

51. NGO NONGA Bernadette Chirurgie Générale

52. NGOUNOU NOUBISSIE épse DOUALLA Médecine Rhumatologie

53. NGOUPAYO Joseph Pharmacie/Phytochimie

54. NKOA Thérèse Microbiologie/Hématologie

55. NKWABONG Elie Gynéco-obstétrique

56. NSANGOU Inoussa Pédiatrie

57. NTONE ENYIME Félicien Médecine Interne/Psychiatrie

58. OKOMO ASSOUMOU Marie Claire Bactériologie/Virologie

59. ONDOA MEKONGO Martin Pédiatrie

60. ONGOLO ZOGO Pierre Radiologie/Imagerie médicale

61. ONGOTSOYI Angèle Hermine Pédiatrie

62. OWONO Didier Ophtalmologie

63. PEFURA YONE Eric Médecine Interne /Pneumologie

64. PIEME Constant Anatole Sciences Physiologiques/Biochimie

65. PISOH Christopher Chirurgie Générale

66. SANDO Zacharie Anatomie pathologique

67. SOBNGWI Eugène Médecine Interne/Endocrinologie

68. TAYOU TAGNY Claude Microbiologie/Hématologie

69. TEBEU Pierre Marie Gynéco-obstétrique

70. TOUKAM Michel Microbiologie

71. ZEH Odile Fernande Radiologie/Imagerie Médicale

d) Assistants

1. AMA MOOR Vicky Joceline Biochimie

2. ANKOUANE Andolou Médecine Interne /Gastro-entérologie

3. AKABA Désiré Sciences morphologiques/Anatomie

4. AZABJI KENFACK Marcel Sciences Physiologiques

5. BETSEM A BETSEM

6. BILLONG Serges Clotaire Santé Publique

7. CHETCHA CHEMEGNI Bernard Microbiologie/Hématologie

8. ETOUNDI MBALLA Georges Alain Médecine Interne/Pneumologie

9. FOUEDJIO Jeanne Gynéco-obstétrique

10. GAMNE GUIADEM Cathérine M. Médecine dentaire

11. HAMADOU BA Médecine Interne /Cardiologie

12. HANDY EONE Daniel Chirurgie

13. KAMGA OLEN Jean pierre Olivier Médecine Interne

14. KOUOTOU Emmanuel Armand Médecine Interne /Dermatologie

15. LOE LOUMOU Clarisse Pédiatrie

16. MINDJA EKO David Chirurgie maxillo-faciale

17. MOULION NANA Albert Chirurgie

18. NANA OUMAROU DJAM Blondel Chirurgie

19. NGUEFACK épse DONGMO Félicité Pédiatrie

20. NGONO MBALA épse ABONDO Pharmacie et pharmaco-thérapeutique

africaine

21. NGUIDJOE Evrard Marcel Pharmacie et pharmaco thérapeutique

africaine

22. NNOMOKO née BILOUNGA Eliane Anesthésie/Réanimation

23. NOKAM TAGUEMNE Marie Elvire Médecine dentaire

24. NOUBI Nelly épse KAMGAING MOTING Pédiatrie

25. NDIKUM Valentine Sc. Physiologiques/Pharmacologie

26. NJOUMEMI Zakariaou Santé Publique /Economie santé

27. NSEME ETOCKEY Eric

28. OWONO ETOUNDI Paul Anesthésie-Réanimation

29. TABI OMGBA Yves Pharmacie

30. TEMBE Estella épse FOKUNANG Pharmacie et pharmaco thérapeutique

africaine

31. WAWO YONTA épse GUELA SIMO Médecine Interne /Cardiologie

32. WONKAM Ambroise Sc. Morphologiques/Génétique

d)- Cycle des Etudes Biomédicales et Médico-sanitaires

Coordinateur général : Pr. BINAM Fidèle

Coordinateur général adjoint : Pr TANYA NGUTI KIEN.

Coordinateur général du cycle Biomédical : Dr MONNY LOBE Marcel

Coordinateur général du cycle Médico-sanitaires : Pr ZE MINKANDE Jacqueline

SERMENT D'HIPPOCRATE

DÉCLARATION DE GENÈVE

Au moment d'être admis comme membre de la profession médicale:

Je prends l'engagement solennel de consacrer ma vie au service de l'humanité;

Je témoignerai à mes maîtres le respect et la reconnaissance qui leur sont dus;

J'exercerai ma profession avec conscience et dignité;

Je considérerai la santé de mon patient comme mon premier souci;

Je respecterai les secrets qui me seront confiés, même après la mort du patient;

Je maintiendrai, dans toute la mesure de mes moyens, l'honneur et les nobles traditions de la profession médicale;

Mes collègues seront mes soeurs et mes frères;

Je ne permettrai pas que des considérations d'âge, de maladie ou d'infirmité, de croyance, d'origine ethnique, de sexe, de nationalité, d'affiliation politique, de race, d'inclinaison sexuelle, de statut social ou tout autre critère s'interposent entre mon devoir et mon patient;

Je garderai le respect absolu de la vie humaine;

Je n'utiliserai pas mes connaissances médicales pour enfreindre les droits de l'homme

Et les libertés civiques, même sous la menace;

Je fais ces promesses solennellement, librement et sur l'honneurRESUME

Introduction et objectifs

Selon l'OMS, 1,4 millions de décès par an auraient été évités si les pratiques liées à l'allaitement sont correctes. Pour cela, cette Organisation recommande de pratiquer un allaitement maternel exclusif durant les six premiers mois de la vie de l'enfant. Pourtant selon l'EDS-MICS 2011, le taux d'allaitement maternel exclusif au Cameroun est de 20%. Ce travail se proposait donc de rechercher ce taux à l'Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé (HGOPY) en sa qualité de centre de référence mère-enfant, de décrire les modalités liées à cette pratique au quotidien et d'identifier les facteurs susceptibles de l'influencer.

Matériel et méthodes

Nous avons mené une étude transversale, descriptive et analytique chez les couples mères-enfants ayant fréquenté les services de vaccination et de consultation externe de l'HGOPY durant la période allant d'octobre 2011 à février 2012, dont les enfants avaient un âge compris entre 6 mois et 12 mois et qui ont été allaités. La récolte des données s'est faite selon un questionnaire préétabli, examinant chez la mère les caractéristiques socio-économiques, les pratiques liées à l'allaitement, le mode et le lieu d'accouchement et chez l'enfant, le sexe et le poids. Les données recueillies ont été analysées avec le logiciel SPSS version 17.0. Le seuil de probabilité P < 0,05 a été retenu pour caractériser tout résultat statistiquement significatif.

Résultats

Nous avons interrogé 310 couples mères-enfants. Le taux d'allaitement maternel exclusif à la naissance était de 84,8% et ce taux jusqu'à l'âge de six mois de 23,5%. Les conseils médico-sanitaires (49,3%) et la santé de leur enfant (42,5%) étaient les deux principales motivations pour les femmes qui ont pratiqué un allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de vie de l'enfant tandis que la reprise du travail ou des études (38,4%) et la croyance que l'enfant ne soit pas suffisant (34,2%) ont été les principales raisons d'introduction d'autres aliments. La plupart des enfants (84,5%) n'avaient pas reçu d'aliment avant de débuter leur première tétée mais pour ceux qui en ont reçu, le substitut du lait maternel était l'aliment le plus donné avant la mise au sein pour 70,5% des mamans. La majorité (87,1%) des femmes avait donné le sein à leur enfant à la demande. Les douleurs mammaires constituaient la principale difficulté rencontrée par les mamans qui ont allaité (60,5%). Le travail de la mère et le niveau d'éducation de celle-ci étaient associés de façon statistiquement significative la pratique de l'allaitement maternel exclusif durant les six premiers mois de vie de l'enfant.

Conclusions et recommandations

Il ressort de notre étude que le taux d'allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de vie de l'enfant à l'Hôpital Gynéco-obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé est de 23,5%. La majorité des femmes ont allaité leurs enfants à la demande (87,1%) et seule une minorité de ces derniers ont reçu des aliments avant leur première tétée (14,2%). La catégorie socioprofessionnelle est le seul facteur qui ait influencé de façon statistiquement significative la pratique d'un AME jusqu'à l'âge de 6 mois.

Nous recommandons donc de:

· Multiplier les messages médiatiques et lors des consultations sur les bienfaits de l'allaitement maternel exclusif ainsi que sa poursuite jusqu'à 6 mois pour les mamans qui sortent.

· Promouvoir ce type d'alimentation auprès des employeurs publics et privés.

S'assurer de l'application d'un système de travail avec des possibilités des pauses à prendre par les femmes allaitantes sur le temps de travail et des lieux appropriés pour exprimer et conserver le lait maternel. SUMMARY

Introduction and objectives

According to WHO, 1.4 million deaths that occur every year could be prevented if the practice of breast feeding could be done correctly. For this reason, this Organization recommends exclusive breast-feeding during the first six months of the life of an infant. However, according to the EDS-MICS 2011, the rate of exclusive breast-feeding in Cameroun is 20%. The aim of this work is to evaluate the rate of exclusive breast feeding, describe the modalities related to the daily practice and identify the factors likely to influence exclusive breastfeeding at the Yaoundé Gyneco-Obstetric and Pediatric Hospital (YGOPH) which is a reference centre for mother-child.

Material and methods

We undertook a cross-sectional, descriptive and analytical study involving mother-child couples having attended the services of vaccination and external consultation of the YGOPH during the period from October 2011 to February 2012. The children were between the ages of 6 to 12 months and were breastfed. The data was collected on a pre-established questionnaire. The following information about the mothers was noted: the socio-economic characteristics, the practices related to breast feeding, the mode and the place of childbirth. The sex and the weight of the children were also noted. The data collected was analyzed with SPSS version 17.0 software. The threshold of probability P < 0.05 was retained to characterize statistically significant results.

Results

We questioned 310 mother-child couples. The rate of exclusive breast-feeding from birth was of 84.8% and this rate dropped to 23.5% by six months of age. Medical advice (49.3%) and the health of their children (42.5%) were the two main reasons put forward by the women who practiced exclusive breast-feeding during the first six months of life; while the resumption of study or work (38.4%) and the belief that «the newborn is not satisfied enough» (34.2%) were the main reasons for the introduction of other foods in their children's diet. The majority of the children (84.5%) had not received any food before beginning their first suckle but for those who received something, breast milk substitutes was the most given food for 70.5% of mothers. The majority (87.1%) of the women breast fed their children on demand. The breast pain constituted the main difficulty encountered by the breast feeding mothers (60.5%). The maternal education and mother's profession or activity was statistically associated with the practice of exclusive breast-feeding (EBF) during the first six months of life.

Conclusions and recommendations

It comes out from our study that the rate of exclusive breast-feeding during the first six months of life at the Yaoundé Gyneco-Obstetrics and Pediatric Hospital is 23.5%. The majority of the women breast fed their children on demand (87.1%) and only a minority of babies received other foods before their first suck (14.2%). The socio-professional category is the only factor which significantly influenced the practice of EBF until the age of 6 months.

We thus recommend that:

· Media campaigns and educative talks during pre natal consultations on the benefits of exclusive breastfeeding for the first six months of life for worker's mothers principally,

· Promote this mode of feeding in public and private enterprises,

· Emphasize on the implementation of breastfeeding in working mothers during periods allocated for that, and the provision of suitable conditions to express and store milk

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Trends in breastfeeding patterns 1990-2000.

Figure 2 : Exclusive breastfeeding

Figure 3 : Les 10 premiers pays : Taux d'allaitement maternel exclusif

durant les 4 premiers mois de vie

Figure 4 : Allaitement et alimentation des enfants de moins de 6 mois

EDSC 2004, EDS-MICS 2011

Figure 5 : Mécanisme de rétroaction du reflexe d'éjection du lait

Figure 6 : Hormonologie de la lactation

Figure 7 : Position (a) assise, (b) couchée de la maman pour un bon

allaitement.

Figure 8 : Comparaison entre une bonne position maternelle (à gauche) et

une mauvaise position (à droite).

Figure 9 : Bonne installation du bébé et de sa bouche.

Figure 10: Age de la mère

Figure 11: Situation familial

Figure 12: Niveau d'éducation

Figure 13: Allaitement maternel exclusif initié à la naissance

Figure 14: Pratique d'allaitement maternel exclusif durant les six premiers

mois

Figure 15: Profil évolutif d'allaitement maternel exclusif en fonction de

l'âge

Figure 16: Raisons avancées pour la pratique AME

Figure 17: Raisons avancées pour le non pratique d'AME

Figure 18: Aliments donnés avant le début de la première tétée.

Figure 19: Type de difficultés rencontrées dans la pratique de l'AME

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I: Teneurs indicatives en énergie, protides, lipides, glucides et minéraux du lait maternel, du lait de vache et des préparations pour nourrissons, destinées aux nourrissons de la naissance à 4-6 mois (au 1er janvier 2004) (Directive, 1991).

Tableau II  : Catégorie socioprofessionnelle

Tableau III : Parité

Tableau IV : Lieu d'accouchement

Tableau V : Bébés alimentés avant la mise au sein.

Tableau VI : Modalité des tétées

Tableau VII : Facteurs maternels

Tableau VIII : Facteurs lies à l'accouchement et à l'enfant

Tableau IX : Facteurs lies à l'allaitement

LISTE DES ABREVIATIONS

AFADS : Acceptable, faisable, abordable financièrement, durable et sure

AME   : Allaitement Maternel Exclusif

ARV : Anti Retro-Viraux

CCE : Central Eastern Europe

CIS : Commonwealth of Independent States

EBF : Exclusive Breastfeeding

EDSC   : Enquête Démographique et de Santé du Cameroun

FSH : Follicule stimulating Hormone

HGOPY  : Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé

IHAB   : Initiative Hôpitaux Amis des Bébés

IMC : Indice de Masse corporelle

LH  : Lutuneising Hormone

MICS  : Synthetic report of Multiple indicators cluster surveys

MINSANTE : Ministère de la santé publique (MSP).

OMS  : Organisation Mondiale de la Santé.

PMI  : Protection Maternelle et infantile.

SLM  : Substitut du lait maternel

UNICEF : United Nations International Children's Emergency Fund.

VIH : Virus de l'Immunodéficience Humaine

WHO  : World Health Organisation

YGOPH : Yaoundé Gynaeco-Obstetrique and Pediatric Hospital

CHAPITRE-I

INTRODUCTION

L'allaitement maternel est le meilleur moyen de fournir une alimentation idéale pour la croissance et le développement idéal du nourrisson (1). De manière globale, on estime que plus de 95 % des nourrissons reçoivent un allaitement maternel (2) mais, selon l'OMS en 2007, environ 68% d'enfants nés dans le monde ont reçu un allaitement maternel exclusif mais moins de 15% durant les six premiers mois de vie conformément aux recommandations de cette organisation (3). Au Cameroun d'après l'Enquête Démographique et de Santé 2011 (EDS-MICS 2011), 98 % des enfants de moins de six mois sont allaités. Cependant, seulement un enfant sur cinq (20 %) n'a reçu que le lait maternel, c'est-à-dire qu'il a été exclusivement allaité au sein (4).

Pourtant, certains travaux ont montré que l'introduction précoce des aliments de complément est associée à une augmentation du risque des maladies diarrhéiques (5, 6), un raccourcissement de la durée de l'allaitement (7, 8) et une augmentation de 4 fois, le risque d'être hospitalisés pour une infection respiratoire aiguë (2). Pour limiter ces risques, l'OMS et l'UNICEF préconisent depuis Mai 2001, d'initier l'allaitement maternel dans la première heure suivant l'accouchement, d'opter pour un allaitement maternel exclusif jusqu'à 6 mois et de poursuivre l'allaitement jusqu'à 2 ans voire plus, complété par l'introduction progressive d'une alimentation adéquate, sure, appropriée pour l'âge, répondant aux besoins complémentaires du nourrisson à partir de 6 mois. (9, 10)

Si le concept d'allaitement maternel exclusif jusqu'à 6 mois s'impose logiquement pour beaucoup, il se heurte encore à de nombreuses barrières socioculturelles dans les pays en développement (PED) (2).

Au Nigeria, Agho et al constatent en 2003, dans une analyse multifactorielle, que la classe socio-économique de la mère, l'âge et le sexe de l'enfant, la localisation géographique ainsi que le nombre de visites prénatales influençaient l'allaitement maternel exclusif (11). En Ethiopie, Alemayehu et al en 2009, retrouvent les mêmes déterminants qui ont une répercussion sur ce type d'allaitement en plus du statut marital (12).

Au Canada, pays pourtant développé, Al-Sahab et al en 2006, observent que le taux d'allaitement exclusif est de 13.8% et identifient le niveau d'éducation, la vie en couple, l'antécédent de grossesses et un faible IMC avant la grossesse comme déterminants principaux de ce taux (13). Guerrero et al, au Mexique, ont trouvé un taux d'AME de 2% et les arguments psycho-sociaux tels « pas suffisamment de lait » (62%) ou « lait de mauvaise qualité » (56%) étaient identifiés (14).

Au Cameroun, Nlend et al en 1992, dans leur enquête faite à la PMI d'Essos à Yaoundé, ont enregistré un taux de prévalence de l'allaitement maternel exclusif de 17.10% et ont montré que seul le nombre d'enfants influençait sur la durée d'allaitement maternel exclusif (15). Kamga, lors d'une enquête réalisée à Bafoussam, dans la région de l'Ouest Cameroun en 2009, a montré que seulement 33, 8% des mères savent qu'il faut allaiter exclusivement leur bébé jusqu'à 6 mois et que seuls 20% le pratiquent. L'arrêt de l'allaitement maternel se fait plus précocement chez les femmes mariées et celles ayant un niveau d'instruction élevé (16).

Vu l'intérêt que suscite le sujet dans le monde à travers les études sus-cités et, la variation des déterminants en fonction des régions, et vu qu'aucune étude n'a été faite à l'Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé, qui est un centre de référence mère-enfant dans notre pays, nous nous proposons de faire cette étude afin d'identifier les déterminants de l'allaitement maternel exclusif de 0 à 6 mois chez les mamans fréquentant cet Hôpital.

CHAPITRE - II

JUSTIFICATION DE L'ETUDE

La malnutrition aigue sévère est, directement ou indirectement, l'une des principales causes de décès des enfants dans les pays en développement (PED). Or, l'allaitement maternel a, dans ces régions, un impact significatif sur la nutrition du nourrisson, sur la mortalité infanto-juvénile globale et sur la létalité et la mortalité d'origine infectieuse ou nutritionnelle (2). Selon l'OMS, 1,4 millions de décès par an auraient été évités si les pratiques liées à l'allaitement sont correctes (9).

Notre étude se propose d'identifier les déterminants de l'allaitement maternel exclusif à l'Hôpital Gynéco-obstétrique de Yaoundé afin de le renforcer et orienter les messages éducatifs. Elle s'inscrit ainsi dans cette perspective permettant de mieux atteindre le 4e Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) qui est celui de réduire de 2/3 le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans d'ici 2015.

CHAPITRE- III

QUESTION DE RECHERCHE

Quels sont les facteurs qui ont une influence sur la pratique de l'allaitement maternel exclusif de 0 à 6 mois à l'Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé ?

CHAPITRE- IV

OBJECTIFS

IV.1 Objectif principal

Identifier les déterminants de l'allaitement maternel exclusif durant les six premiers mois de vie a l'Hôpital Gynéco-obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé.

IV.2 Objectifs spécifiques

1. Déterminer le taux d'allaitement maternel exclusif durant les six premiers mois de vie.

2. Décrire les habitudes alimentaires du nourrisson liées à l'allaitement maternel durant les six premiers mois de vie.

3. Identifier les facteurs qui influencent l'allaitement maternel exclusif chez les nourrissons jusqu'à l'âge de six mois.

CHAPITRE-V

REVUE DE LA LITTERATURE

I. RAPPEL DES CONNAISSANCES

I-1 DEFINITIONS DES TERMES (3, 17, 18)

Allaitement maternel : Le bébé reçoit le lait de sa mère (pris directement au sein ou tiré et donné ultérieurement)

Allaitement maternel exclusif : le bébé ne reçoit que le lait de sa mère (pris directement au sein ou tiré et donné ultérieurement) et aucun autre aliment ou boisson à l'exception des vitamines, minéraux ou médicaments qui seront prescrits par le médecin.

Alimentation mixte : Le bébé reçoit à la fois le lait de sa mère et un lait infantile adapté à son âge.

Allaitement prédominant : La source prédominante de l'alimentation de l'enfant est le lait maternel. Cependant, l'enfant peut aussi recevoir de l'eau ou d'autres liquides (eau sucrée, aromatisée), des jus de fruits, la solution de Réhydratation Orale, Les vitamines en goutte ou en sirop, les minéraux et les médicaments et les liquides familiaux (en quantité limité). A l'exception du jus de fruit et de l'eau sucrée, aucun liquide d'alimentation de base n'est inclus dans la définition.

Alimentation de substitution : Le bébé reçoit uniquement un lait infantile adapté à son âge.

Aliment de complément : Tout aliment fabriqué industriellement ou confectionné localement pouvant convenir comme complément du lait maternel ou du lait artificiel pour nourrisson, quand le lait maternel ou le lait artificiel ne suffisent plus pour satisfaire aux besoins nutritionnels du nourrisson (à partir de six mois).

Allaitement maternel précoce : Allaitement maternel initié dans les 24 premières heures

Sevrage: Processus d'introduction des aliments solides pendant la poursuite de l'allaitement maternel.

Ablactation : Arrêt complet de l'allaitement maternel.

Relactation : Processus qui consiste à allaiter de nouveau un enfant qui avait été ablacté pour n'importe quelle raison que ce soit.

I-2 REPARTITION MONDIALE DE LA LACTATION (19)

Durant les années 1990, des modestes améliorations ont été faites pour l'allaitement maternel exclusif dans le monde, avec une progression de 48 à 52% dans les pays développés. En même temps, l'introduction des aliments de complément (à partir de 6-9 mois) a aussi augmenté passant de 43% à 49% entre 1990 et 2000. La proportion d'enfants qui poursuivent l'allaitement maternel après un à deux ans d'âge s'est légèrement amélioré (figures 1)

Figure 1: Trends in breastfeeding patterns 1990-2000. (19)

Source: http://www.unicef.org/ programme/breastfeeding/facts.htm

En général, les plus grandes améliorations ont été notées en Amérique Latine et les Caraïbes pour tous les 4 indicateurs montrant les améliorations importantes. Cependant, la région reste toujours parmi les taux les plus faibles en ce qui concerne tous les 4 indicateurs du lait maternel. L'allaitement maternel exclusif par région montre que les plus grands taux se trouvent en Asie du l'Est et les Pacifiques (57%) et les plus bas dans les régions du CCE/ CIS. (Figure 2)

Figure 2: Exclusive breastfeeding. (19)

Source: http://www.unicef.org/ programme/breastfeeding/facts.htm

Parmi les 10 premiers pays au monde qui pratiquent l'allaitement maternel exclusif durant les 4 premiers mois, les 5 derniers n'ont même pas un taux de 80% de cette pratique (Figure 3)

Figure 3 : Les 10 premiers pays : Taux d'allaitement maternel exclusif durant les 4 premiers mois de vie. (20)

Source: UNICEF. L'allaitement maternel : pour grandir en bonne santé.1999 (Aout)

Au Cameroun, le taux d'allaitement maternel exclusif de 0-6 mois est en baisse. Il est passé de 24% selon EDS 2004, déjà faible à cette période, à 20% en 2011 selon EDS MICS 2011.Cependant, les autres proportions liées à la pratique de l'allaitement  (Allaitement et eau, allaitement et autres laits, allaitement et aliments de compléments) restent presque constantes. (4) (Figure 4)

Figure 4 : Allaitement et alimentation des enfants de moins de 6 mois EDSC 2004, EDS-MICS 2011 (4)

Source : EDS-MICS 2011

I-3 PHYSIOLOGIE DE LA LACTATION (21)

La lactation est la production et l'excretion de lait par les glandes mammaires. L'augmentation des taux d'oestrogène, de progestérone et de lactogène (les hormones placentaires) vers la fin de la grossesse stimule la libération du facteur déclenchant la sécrétion de prolactine (PRF) par l'hypothalamus, et l'adenohypophyse y réagit en secrétant la prolactine. Après un délai de deux à trois jours, la production de lait véritable commence. Entre-temps (et aussi vers la fin de la grossesse), les glandes mammaires secrètent un liquide jaunâtre appelé colostrum. Le colostrum contient moins de lactose que le lait et pratiquement pas de matières grasses, mais il renferme plus de protéines, de vitamine A et de minéraux que le lait maternel proprement dit. Tout comme le lait, le colostrum est également riche en immunoglobulines IgA. Parce que les immunoglobulines ne sont pas digérées dans l'estomac, elles pourraient protéger le tube digestif du bébé contre les infections bactériennes. En outre, les immunoglobulines IgA sont absorbées par endocytose et pénètrent dans la circulation sanguine où elles joueraient également un rôle immunitaire.

Après l'accouchement, la sécrétion de prolactine diminue graduellement. La production du lait dépend ensuite de la stimulation mécanique des mamelons, normalement exercé par le bébé qui tète. Les mécanorécepteurs du mamelon envoient des influx nerveux afférents à l'hypothalamus, ce qui stimule la sécrétion de PRF. Celui-ci provoque la libération d'une giclée de prolactine qui stimulera la production du lait nécessaire pour la tétée suivante.

Les influx nerveux provenant du mamelon entrainent également la sécrétion d'ocytocine par l'hypothalamus, au moyen d'un mécanisme de retro-activation. L'ocytocine provoque le reflexe d'éjection du lait par les alvéoles des glandes mammaires (figure 5).L'éjection se produit lorsque l'ocytocine se lie aux cellules myoépithéliales entourant les glandes, après quoi le lait coule des deux seins et non seulement de celui qui est stimulé. Lorsque la femme cesse d'allaiter, le stimulus entrainant la libération de la prolactine et la production du lait disparait, et les glandes mammaires cessent de secréter du lait. Les glandes mammaires peuvent produire du lait pendant plusieurs années, si le bébé continue de boire au sein, mais les femmes qui allaitent pendant six mois ou plus perdent une quantité importante de calcium osseux. Quand le taux de prolactine est élevé, la régulation hypothalamo-hypophysaire du cycle ovarien est gênée, probablement parce que la stimulation de l'hypothalamus par la succion provoque la libération de beta-endorphine, une hormone peptidique qui inhibe la libération de Gn-RH et, par conséquent, la sécrétion de FSH et de LH par l'hypophyse (figure 6). Parce que la prolactine se trouve ainsi à inhiber la fonction ovarienne, certains pensent que l'allaitement est une méthode de contraception.

Figure 5 : Mécanisme de rétroaction du reflexe d'éjection du lait.

D'après Anatomie et Physiologie humaine.4e ed Elaine N Marieb. USA

Figure 6 : Hormonologie de la lactation.

D'après de « l'allaitement au sevrage », Dr Marie Thirion, Albin Michel, 2004

I-4 BENEFICES DE L'ALLAITEMENT MATERNEL

I-4-1) Comparaison avec les autres laits (22)

Le lait de chaque mammifère est spécifique à l'espèce et n'est pas échangeable. Sa composition est génétiquement imposée. En comparant le lait maternel, les préparations industrielles pour nourrissons et le lait de vache, il s'agit de dégager les spécificités du lait maternel et sa supériorité pour la protection du nourrisson.

Nous nous appuierons sur les chiffres du tableau de synthèse suivant :

Tableau I: Teneurs indicatives en énergie, protides, lipides, glucides et minéraux du lait maternel, du lait de vache et des préparations pour nourrissons, destinées aux nourrissons de la naissance à 4-6 mois (au 1er janvier 2004) (Directive, 1991). (22)

Source : Allaitement maternel : les bénéfices pour la santé de l'enfant et de sa mère. Les Synthèses du Programme National Nutrition Santé, Ministère des Solidarités, de la Santé et de la Famille de France ; 2005

Produits

Lait de vache (100ml)

Préparation pour nourrissons (12.5-15g)

Lait maternel (100ml)

Calories (Kcal)

65

66-73

67

Protides

-caséine (%)

3.7

80

1.5-1.9

60-80 44-50

1

40

Lipides (g)

-Acide linoléique

-Acide a-linoléique

3.5

90

Traces

2.6-3.8

350-740

30-100

3.5

350

37

Glucides (g)

-Lactose (%)

-Dextrine-maltose (g)

-Autres sucres

4.5

100

0

Aucun

6.7-9.5

47-100

1.1-2.6

Amidon, glucose, fructose, saccharose

7.5

85

0

Oligosaccharides

Sels minéraux (mg)

-Sodium (mg)

-Calcium (mg)

-Calcium/Phosphore

-Fer (mg)

900

48

125

1,25

0,03

250-500

16-28

43-93

1.2-1.9

0.7-1

210

16

33

2

0.05

I-4-2 Bénéfices pour l'enfant (23)

Les anticorps de la famille des immunoglobulines aident à protéger l'organisme de l'enfant contre les différentes agressions virales auquelles le corps est confronté durant les premiers mois. Ces anticorps aident aussi dans le développement du système immunitaire et son renforcement. Le lait maternel contient des éléments immunitaires appelés « mucines » qui contiennent beaucoup de protéines et des «hydrates de carbone » et ce sont des substances qui adhèrent aux bactéries et aux virus et l'éliminent complètement sans effets secondaires, comparés aux médicaments. Le lait maternel aide au développement correct du système digestif .Il donne à l'enfant un équilibre psychique et aide au sommeil, c'est le meilleur calmant pour l'enfant. Le lait maternel diminue le risque d'allergie pour l'enfant et peut même en prévenir.

I-4-3 Bénéfices pour la mère

La mère qui donne le sein à son enfant est moins exposée au cancer du sein (24). L'allaitement maternel favorise le retour à la taille normale du vagin après qu'il soit dilaté 20 fois pendant l'accouchement Ainsi, il protège la mère contre le cancer du vagin et de l'endomètre (23). L'allaitement aide la nouvelle mère à perdre du poids et la protège de l'obésité(25). C'est aussi un calmant naturel et pour la mère et pour l'enfant.

I-4-4 Bénéfices économiques.

En dehors des avantages médicaux pour la santé de la mère et de l'enfant, la famille et la société réalisent une économie conséquente sur:

-le cout direct de l'achat de lait infantile, d'eau minérale et de biberons

-le cout de l'entretien des biberons (lavage et stérilisation)

-Les frais médicaux suites aux pathologies infectieuses « évitables » par l'allaitement

-le cout d'une contraception maternelle les 6 premiers mois

I-5. DESCRIPTION D'UN ALLAITEMENT MATERNEL BIEN CONDUIT (26)

1. Le contact peau à peau

Le contact précoce permet au nouveau-né, en plus d'effectuer sa première tétée, de maintenir sa température corporelle, d'améliorer son bien-être en diminuant ses pleurs, de favoriser son adaptation métabolique et de renforcer les interactions avec sa mère. Au cours de la première tétée, le nouveau-né bénéficie des avantages du colostrum à la fois en tant que laxatif pour favoriser l'évacuation du méconium et en tant que produit immunologique exceptionnel.

Le contact précoce, aussi court soit-il, a un effet bénéfique sur la mise en route de l'allaitement et sur la relation mère-enfant.

2. Pratiquer un allaitement à la demande

C'est la base d'un allaitement réussi. La succion à la demande régularise la sécrétion lactée. C'est lui qui fixera le nombre et le rythme des tétées en fonction de ses besoins.

Au cours des premiers mois, la majorité des nourrissons tètent 8 à 12 fois par jour ce qui permet d'assurer une sécrétion lactée adaptée.

Cette fréquence élevée a aussi d'autres avantages :


· Pour le nouveau-né : la perte de poids est moins importante au cours des premiers jours et il y a une moindre incidence d'hyper bilirubinémie au sixième jour.


· Pour la mère : il y a moins de risque d'engorgement.

La physiologie de la lactation est ainsi respectée, les complications évitées et le nouveau-né est satisfait par une sécrétion lactée suffisante.

Le nombre et la durée des tétées varient d'un enfant à l'autre et pour le même enfant d'un jour à l'autre. La durée d'une tétée est fixée par le nouveau-né : une fois rassasié, il lâche le sein de lui-même.

Par ailleurs, il existe un temps de latence entre la mise au sein et l'arrivée du flux de lait, et du fait de la variabilité de composition du lait au cours de la tétée, il est fondamental de laisser téter le nourrisson autant qu'il le souhaite permettant l'ingestion des lipides fortement concentrés en fin de tétée et responsables de la satiété.

Pour permettre un allaitement à la demande, l'idéal est de laisser mère et enfant ensemble. Le lien mère-enfant est favorisé car le contact rapproché permet de se rassurer l'un l'autre, le nourrisson pleure moins et la sécrétion lactée s'en trouve stimulée, mais ce lien est indépendant du choix d'alimentation du nourrisson.

3. Bien se positionner pour allaiter

ü Installation de la mère: (Figure 7)

Les tétées représentent plusieurs heures par jour, il faut éviter les positions instables sources de contractures dorsales. Il faut toujours prendre le temps de s'installer : il n'existe pas de tétées urgentes! Les différentes positions d'allaitement :

-Position allongée sur le côté, le bébé face à elle.

-Assise dans le lit, le dos appuyé sur l'oreiller, les genoux relevés au niveau du bassin, un coussin ou un polochon d'allaitement sur les genoux et sous les bras.

-Assise dans un fauteuil, dos bien appuyé sur le dossier, coussin d'allaitement sur les genoux et sous les bras, pieds rehaussés

Figure 7 : Position (a) assise, (b) couchée de la maman pour un bon allaitement (26)

Source : WHO. Infant and Young children feeding : Model Chapter for textbooks for medical students and allied health professionals

ü Bon positionnement du bébé (Figure 8 et 9)

Un bon positionnement est reconnu par les signes suivants:

-Le cou de l'enfant est droit ou légèrement penché en arrière

-Le corps de l'enfant est tourné vers la mère

-Le corps de l'enfant est proche de celui de la mère (ventre contre ventre) et

-L'enfant est entièrement soutenu.

Figure 8 : comparaison entre une bonne position maternelle (à gauche) et une mauvaise position (à droite). (26)

Source: WHO/UNICEF. IMCI: Integrated Managment of Childhood Illness.2005

Figure 9: Bonne installation du bébé et de sa bouche.

Source. The American Academy of Pediatrics. The AMA Complete Guide to Your Children's Health, The AMA Complete Guide to Women's Health

ü Bon attachement du bébé (Figure 9 et 10)

· Menton doit être contre le sein,

· La bouche du nouveau-né doit être largement ouverte,

· Les lèvres doivent être retroussées sur l'aréole ;

· Le bébé doit sucer tout l'aréole et non juste le mamelon

Figure 10: Bon attachement. (26)

D'après WHO/UNICEF.IMCI : Integrated Managment of Childhood Illness (2005)

ü Encourager la cohabitation mère bébé 24h-24h (27)

Après la naissance, la première tétée est favorisée par ce contact intime. L'allaitement n'est pas forcement compromis si le bébé ne tète pas immédiatement à la naissance car les bébés présentent une variété de comportements et ne sont pas tous prêts à téter au même moment.

I-6 SITUATIONS PARTICULIERES

I-6-1) Allaitement maternel et infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) (28)

Parmi les enfants infectés par le VIH à travers le monde, 30 à 35 % ont été contaminés par le lait maternel (UNAIDS/ UNICEF/WHO, 1998)

La durée de l'allaitement est le principal facteur de risque de transmission du VIH lors de l'allaitement. Le risque est plus élevé en cas de virémie élevée de la mère. Certaines lésions du sein (mastite, abcès, lésions du mamelon), et la présence d'une candidose buccale chez l'enfant, sont des facteurs de risque indépendants.

En 2006, l'OMS a recommandé de fournir des ARV aux femmes enceintes VIH-positives au troisième trimestre de la grossesse (à partir de la 28e semaine) pour éviter la transmission du VIH à l'enfant. À l'époque, on n'avait pas assez de données sur l'effet protecteur des ARV pendant l'allaitement. Depuis, plusieurs essais cliniques ont démontré leur efficacité pour la prévention de la transmission pendant l'allaitement. Les recommandations de 2009 veulent promouvoir l'utilisation des ARV à un stade plus précoce de la grossesse, à partir de la 14e semaine et jusqu'à la fin de la période de l'allaitement.

L'OMS recommande désormais de poursuivre l'allaitement jusqu'à l'âge d'un an, à condition que la mère VIH-positive ou l'enfant prenne des ARV pendant cette période, ce qui réduira le risque de transmission et améliorera les chances de survie de l'enfant.

Pour Daisy Mafubelu, sous-directeur général de l'OMS chargé de la santé familiale et communautaire, « avec ces nouvelles recommandations, nous envoyons un message clair indiquant que, si l'accès aux ARV existe, l'allaitement maternel est une bonne option pour chaque enfant, même lorsque la mère est VIH-positive. »

I-6-2) Allaitement maternel et hépatites (27)

Ø Hépatite B

Le dépistage de l'antigène HBs fait partie des examens de routine lors des Consultations Prénatales. Le risque de transmission du virus de la mère à l'enfant au cours de l'allaitement maternel est tout à fait négligeable par rapport à celui que comporte l'exposition au sang et aux liquides organiques de la mère au moment de l'accouchement. Le portage du virus de l'hépatite B par la mère n'est pas une contre-indication à l'allaitement maternel, même en cas de réplication virale active (présence de l'antigène Hbe et d'ADN viral circulant), sous réserve que la séro-prophylaxie et la première injection vaccinale soient réalisées dès les premières heures de vie. Deux schémas vaccinaux sont possibles :


· naissance, 1 mois, et 6 mois ;


· naissance, 1 mois, 2 mois et 12 mois.

Ø Hépatite C

Il n'est pas prouvé que le risque de transmission du virus de l'hépatite C de la mère à l'enfant soit augmenté par l'allaitement maternel.

La conférence de consensus française de 1997 conclut : « la transmission par le lait maternel semble exceptionnelle bien que la présence de l'ARN du virus de l'hépatite C, recherché par PCR dans le colostrum ou le lait maternel, ait été rapportée... ». En cas d'infection maternelle, l'ARN viral n'est retrouvé dans le lait maternel que dans moins d'un tiers des cas, et sa concentration dans le lait est environ 100 fois plus faible que dans le sérum. Les deux dernières conférences de consensus américaine et européenne, et les recommandations de l'ANAES de 2002 ne contre-indiquent pas l'allaitement maternel lorsque la mère est porteuse du virus de l'hépatite C.

I-6-3) Allaitement maternel et tuberculose (29)

Les recommandations du Programme Global pour la Vaccination et l'Immunisation pour les Enfants dans les situations où, ils sont à risque d'infection avec le Micobacterium tuberculosis, est de les immuniser avec le BCG le plus tôt possible après la naissance. Bien que certaines études aient montré une protection contre toute forme de tuberculose par le BCG, il y'a un consensus général sur la protection dans la première année contre la méningite tuberculeuse et la miliaire.

En cas de tuberculose pulmonaire active, la mère doit être séparée de l'enfant pendant la période de contagiosité (en général pendant les 2 premières semaines de traitement). Pendant cette période, elle peut tirer son lait et celui-ci peut être donné à l'enfant.

Aucun effet secondaire n'a été rapporté chez l'enfant en cas de traitement de la mère par les antituberculeux de 1ère intention : isoniazide, rifampicine, streptomycine, éthambutol et pyrazinamide sont considérés comme compatibles avec l'allaitement par l'Académie américaine de Pédiatrie.

I-7) EXPRESSION ET CONSERVATION DU LAIT (30)

Pour les femmes qui ne sont pas en constance présence aux cotés de leurs bébés, l'expression du lait maternel se présente comme une alternative dans la poursuite de l'allaitement maternel exclusif. Cependant cette pratique doit respecter des mesures d'hygiène rigoureuses du recueil jusqu'à l'alimentation en passant par la conservation et le transport si nécessaire:

v Nettoyage du matériel

· laver à l'eau chaude additionnée de liquide vaisselle, le biberon et ses accessoires, ainsi que le tire-lait,

· bien rincer,

· laisser sécher sans essuyer.

v Recueil du lait

· Se Laver soigneusement les mains.

· S'installer dans un endroit propre.

· Poser le biberon et le tire-lait sur un plan de travail bien nettoyé.

· Tirer son lait de l'un ou des deux seins selon le besoin.

v Conservation du lait

· Noter la date et l'heure du premier recueil de lait sur le biberon

· Le biberon doit être conservé dans un récipient stérile et fermé ou dans un sachet stérile (vendu en pharmacie) à :

- température ambiante durant 4 h

- au réfrigérateur pendant 48 h à 72 h (+4°C)

- au congélateur pendant 6 mois (-18°C°)

v Transport

· Si nécessaire, transporter le biberon de lait maternel froid dans une glacière ou dans un sac isotherme avec un pack de réfrigération.

· Ne pas excéder 1 heure de transport

I-8) Moyens de promotion de l'Allaitement

maternel (31)

En 1981 l'Assemblée Mondiale de la Santé a adopté par 118 pays le code international de commercialisation de substituts du lait maternel qui réglemente la vente des substituts du lait maternel. Ce code doit être retranscrit par chaque pays dans sa loi nationale.

En 1991 l'OMS et L'UNICEF prennent conscience des freins à l'allaitement maternel qui existent dans les maternités et adressent aux personnels des établissements une déclaration conjointe qui énonce les 10 conditions pour la réussite de l'allaitement maternel. Deux ans plus tard est mise en place l'Initiative Hôpital Amis des Bébés (IHAB)(Baby Friendly Hospital Initiative) qui consiste en la délivrance des labels « Hôpital Amis des Bébés » aux établissements hospitaliers qui acceptent de se conformer à une charte qui reprend ces 10 conditions et à ne pas distribuer des substituts de lait. Donc tous les établissements qui assurent des prestations de maternité et de soins aux nouveau-nés doivent :

1) Adopter une politique d'allaitement maternel formulé par écrit.

2) Donner à tous les membres du personnel soignant les compétences nécessaires pour mettre en oeuvre cette politique

3) Informer toutes les femmes enceintes des avantages de l'allaitement maternel.

4) Aider les mères à commencer d'allaiter leur enfant dans la demi-heure suivant la naissance.

5) Indiquer aux mères comment pratiquer l'allaitement au sein et comment entretenir la lactation même si elles se trouvent séparées de leur nourrisson.

6) Ne donner aux nouveau-nés aucun aliment ni aucune boisson autre que le lait maternel sauf indication médicale.

7) Laisser l'enfant avec sa mère 24 heures par jour.

8) Encourager l'allaitement au sein à la demande de l'enfant.

9) Ne donner aux enfants nourris au sein aucune tétine artificielle ou sucette

10) Encourager la constitution d'association de soutien à l'allaitement maternel et leur adresser les mères dès leur sortie de l'hôpital ou de la clinique.

II-REVUE DE LA LITTERATURE

Ø Dans le monde :

Plusieurs études ont été réalisées de part le monde afin de déterminer les facteurs qui ont une influence sur l'allaitement maternel :

· Pour Ludvigsson en 1995, après une étude à l'Hôpital pédiatrique de La Paz en Bolivie, l'utilisation des aliments en prelactation, le fait de ne pas donner les et les appartenances ethniques latines ont été associés à une durée d'allaitement exclusif. Les mères rurales étaient quatre fois plus prédisposées à jeter le colostrum que les mères urbaines (32).

· En Europe, précisément dans les maternités françaises en 2003, Bonet et al ont fait une évaluation des différences régionales en matière d`allaitement et sont parvenus à conclure que les caractéristiques sociales de l'individu et les niveaux régionaux influencent les taux d`allaitement dans les maternités (33).

· En Asie, Narayan et al en 2003, en cherchant les facteurs maternels et foetaux qui influenceraient négativement l`allaitement maternel a la période néonatale dans une maternité en Inde, ont trouvé que la primiparité affectait négativement le taux d`allaitement. Par conséquent, le counselling et les soutiens doivent être accentués dans ce groupe de personnes (34).

· En Amérique du Nord, Al Sahab et al, de février à mai 2006, ont fait une analyse sur la prévalence et les facteurs prédictifs de l`allaitement maternel exclusive chez les enfants de moins de 6 mois chez les femmes canadiennes. Ils sont arrivés à conclure que, le taux d'allaitement maternel exclusif de six mois était 13.8% et que, les femmes ayant un niveau d'étude plus élevé, résidant dans les territoires du nord et les provinces occidentales, vivant avec un associé, ayant eu des grossesses précédentes, ayant l'index de masse de corps faible en pré-grossesse et donnant naissance à un âge avancé ont été associés à une plus grande probabilité d'allaiter exclusivement pendant six mois. Aussi, fumer pendant la grossesse, la naissance par césarienne, l'admission de l'enfant à l'unité de soins intensifs et le statut professionnel maternel avant 6 mois de l'âge de l'enfant ont été négativement associés à allaiter exclusivement (13).

· Dans le compté du Nord-est de l'Angleterre, Agboado et al en 2007 ont estimé, dans leur étude, qu'l n'y avait plutôt aucune association significative entre l`arrêt de l`allaitement et l'état civil, le mode d`accouchement, le moment du début d`allaitement et le statut socio-économique défavorable (35).

Ø En Afrique

· Bouguerra et al, en Tunisie, ont ressorti de leur étude en 2002 que les déterminants de l'allaitement exclusif au sein étaient le niveau d'instruction de la mère, le nombre de tétées par jour et les complications maternelles durant la période d'allaitement (36).

· En 2003, Agho et al, sur un échantillonnage de 7864 ménages, ont recherché les déterminants de l'AME au Nigeria et ont constaté que, ce taux d'AME est bas par rapport au niveau requis pour réaliser une réduction importante de mortalité infantile. Aussi, l'âge infantile croissant, les mères qui ont eu des visites prénatales supérieures ou égales à quatre, les enfants de sexe féminin, les mères qui ont vécu dans la région géopolitique centrale du nord étaient associés positivement à un AME (11).

· Alemayehu et al en 2005, ont stipulé dans leur étude que, l'étendue des attributs sanitaires maternels et infantiles comme le statut matrimonial, celui économique et l`âge de l`enfant influençant la pratique de l`allaitement maternel exclusif en Ethiopie (12)

Ø Au Cameroun

· Une enquête transversale réalisée à la PMI d'Essos auprès de 152 couples mères-enfants en 1992 par Nlend et al avait retrouvé un faible taux d'allaitement maternel exclusif de 17,3% associé à une durée d'allaitement maternel exclusif de 28 à 43 jours en moyenne. L'arrêt de l'allaitement maternel se fait autour de 8 mois, et plus précocement au fur et à mesure que l'âge de la mère augmente. La principale cause évoquée est le tarissement. il n'y a pas de corrélation statistiquement significative entre la durée d'alimentation maternelle exclusive et la catégorie socioprofessionnelle du couple et le niveau d'études des mères (15).

· Kobela a fait son étude en 1993 sur les facteurs influençant le choix du mode d'allaitement à Yaoundé et avait trouvé que 66,3% des mamans prévoyaient une alimentation mixte, 30% prévoyaient d'allaiter exclusivement au sein et 3,8% prévoyaient une alimentation artificielle. Elle avait également trouvé que l'âge, la parité, le niveau d'éducation, le travail de la mère et le milieu urbain avaient été des facteurs influençant négativement l'allaitement maternel. Plusieurs raisons de la pratique de l'allaitement mixte avaient été évoquées dont la principale était le travail externe des mères (37).

· Ngofika en 1997, en étudiant l'influence du personnel de santé sur les connaissances et les et les attitudes des mères en matière d'allaitement maternel à Yaoundé est arrivé aux conclusions suivantes : 69, 7% des mères avaient été informés sur la mise au sein des bébés dans les 30 minutes après l'accouchement. 30,3% des mères comptaient allaiter exclusivement pendant 6 mois et 5,5 % comptaient poursuivre l'allaitement pendant 24 mois, 67,3% savaient qu'il fallait allaiter le bébé à la demande. (38)

· Siyou en 2006 a étudié les pratiques de diversification alimentaire des nourrissons consultant au centre mère et enfant /FCB à Yaoundé. Ses principaux résultats étaient les suivants : Les taux d'allaitement maternel exclusif jusqu'à six mois était de 10% ; Les raisons de la non-pratique de l'allaitement maternel exclusif jusqu'à six mois étaient : le lait maternel insuffisant (29, 8%), « l'enfant veut manger » dans 16,7% des cas , le travail à l'exterieur de la mère (15,9%), l'influence ou le conseil de la grand-mère dans 12,7% des cas, les autres (24,8%) des cas (39)

· Kamga B, dans une enquête transversale dans deux formations sanitaires à Bafoussam (Hôpital provincial et la PMI de Bafoussam) sur un échantillon de 195 mères a permis d'évaluer la pratique de l'allaitement maternel à Bafoussam dans la région de l'Ouest Cameroun en 2008. Ses conclusions furent les suivantes : L'allaitement maternel est le mode alimentaire le plus répandu (99,48%) dans les deux formations sanitaires de Bafoussam. Ce taux est correct et mérite d'être préservé. Mais le taux d'allaitement maternel exclusif chez les nouveau-nés est faible (20%). Ce taux semble être influencé négativement par la parité et la profession des mères. Il faut aussi relever que le statut matrimonial (les femmes mariées) ainsi que le niveau d'instruction des mères (niveau élevé) influencent négativement la durée de l'allaitement maternel en général. Seulement 33,8% des mères savent qu'il faut allaiter exclusivement au lait maternel jusqu'à six mois et 7,8% savent qu'il faut mettre l'enfant au sein dans les 30 minutes qui suivent l'accouchement (16)

· Les résultats de l'EDS-MICS 2011 montrent que 98 % des enfants de moins de six mois sont allaités. Cependant, seulement un enfant sur cinq (20 %) n'a reçu que le lait maternel, c'est-à-dire qu'il a été exclusivement allaité au sein. Cette proportion a légèrement baissé depuis 2004 date à laquelle elle était estimée à 24 %. Certains enfants (37 %) ont reçu essentiellement de l'eau en plus d'être allaités. Par ailleurs, une proportion non négligeable d'enfants est nourrie avec un biberon(15 %)(4) .

CHAPITRE - VI

MATERIEL ET METHODE

VI-1 Type d'étude

Il s'agit d'une étude transversale descriptive et analytique

VI-2 Lieu de l'étude

L'étude s'est déroulée dans les unités de consultation externe et de vaccination du service de Pédiatrie de l'Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé (HGOPY).

Ce choix est justifié par le fait qu'il s'agisse d'un hôpital de référence, spécialisé pour la mère et l'enfant.

Le service de pédiatrie de l'Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé comporte 3 unités : Pédiatrie Générale, Néonatalogie, Vaccination et Consultations externes.

L'unité de consultations externes et de vaccinations possède le même personnel. Cette unité a un effectif de 9 personnels infirmiers permanents à savoir 4 Aides-soignants, 2 Infirmiers Brevetés, 2 Infirmiers Diplômés d'Etat et un personnel recruté et formé dans le cadre de la promotion de l'allaitement maternel. Chaque semaine, la moitié de l'équipe, sous la supervision d'un major et un vice-major, travaille en Consultations externes pendant que la 2e moitié travaille en Vaccinations et la semaine suivante, la rotation est effectuée. Des Médecins Généralistes, des résidents en Pédiatrie et des Pédiatres assurent les consultations externes qui se font de Lundi à Vendredi pendant que le Personnel infirmier assure la vaccination.

Les vaccinations se font les Mardi, Mercredi et Jeudi de chaque semaine de 8H à 15H, avec des messages éducatifs qui sont adressés aux mamans avant le début de chaque séance. Parmi ceux-ci, l'allaitement maternel occupe une place de choix

VI-3 Période de l'étude

Notre étude s'est déroulée de septembre 2011 à février 2012 (6mois)

VI-4 Echantillonnage

a) Population cible

Les couples mères-enfants dont les enfants sont âgés entre 0-11 mois

b) Taille de l'échantillon

Le nombre de patients à recruter a été déterminé par la formule de Cochran :

(Disponible sur: http://www.ifad.org/gender/tools/hfs/anthropometry/f/ant_3.htm)

N= t²× P (1-P)

N=Taille de l'échantillon

t=niveau de confiance à 95% (valeur type de 1,96)

P=prévalence

M=marge d'erreur à 5% (valeur type de 0,05)

La prévalence de l'allaitement maternel exclusif jusqu'à 6 mois au Cameroun est de 20% (EDS-MICS 2011)

P=20%

Application numérique :

N= (1,96)²×0.2×0.927÷ (0,05) ²

Soit N=284,89

Ceci nous donne un échantillon minimal de 285 couples mère-enfants

c) Critères de sélection

C1- Critères d'inclusion

-Les couples mères-enfants venues en consultation externe ou à une séance de vaccination.

-Les mères dont les bébés ont un âge compris entre 6-12 mois

-Consentement verbal

C2- Critères de non inclusion

-Les mères n'ayant jamais allaité leurs enfants

VI-5 Matériel

- Un ordinateur portable

- Les logiciels d'analyse Excel version 2007 de Microsoft ®, Epi-infos version 3.5 et SPSS version 17.0 ; le logiciel de saisie word version 2007 de microsoft ®

- Une mémoire flash

- Une calculatrice

- Des fiches techniques

- Ressources humaines : Couples mères-enfants, investigateur (nous même), personnel médical de HGOPY

VI-6 Procédures

Elle a consisté à interroger les femmes à partir d'une fiche technique préalablement établie et validé par un statisticien. L'échantillonnage étant consécutif, nous avons recruté au fur et à mesure que les femmes se présentaient à la consultation ou à la vaccination.

Nous avons essayé de déterminer le taux d'allaitement maternel exclusif jusqu'à 6 mois puis, nous avons recherché :

· l'âge,

· la parité,

· le statut matrimonial,

· la profession : à domicile (ménagère) ou hors du domicile

· le niveau d'instruction : Savoir surtout si la mère avait atteint le niveau supérieur (Supérieur) ou pas (Moins supérieur)

· le poids de naissance de l'enfant,

· le sexe de l'enfant,

· leur expérience en termes d'allaitement: Savoir si la mère avait déjà allaité au moins une fois dans sa vie (au moins une expérience) ou jamais (aucune expérience),

· la durée de l'allaitement maternel exclusif,

· Les motivations de la pratique d'un allaitement maternel exclusif (AME) jusqu'à l'âge de 6 mois

· Les raisons d'un sevrage précoce (avant 6 mois)

· Les aliments donnés avant la première tétée,

· Les difficultés rencontrées: Tout ce que la maman aura signalé comme gène durant la pratique de l'allaitement,

· les modalités d'alimentation de leurs enfants au quotidien: Si la maman donnait le sein à la demande ou programmait les tétées.

VI-7 Analyses statistiques

Les données collectées ont été analysées au logiciel Statistical Package for Social Sciences (SPSS) version 17.0 et Microsoft Excel 2007. Le test de Chi2 pour la comparaison des proportions a été appliqué. P < 0,05 a été retenu pour caractériser tout résultat statistiquement significatif

VI-8 Considérations éthiques

L'autorisation de mener cette étude a été préalablement obtenue auprès de l'hôpital concerné (Annexe). Nous avons fait également adopter le présent protocole par le comité académique d'éthique (Annexe).

Le but de l'étude a été clairement expliqué aux parents en précisant qu'aucune donnée nominative ne sera transmise à quiconque afin d'obtenir leur consentement verbal ou écrit (Annexe).

CHAPITRE-VII

RESULTATS

Du 1er octobre 2011 au 1er février 2012, nous avons interrogé 310 mamans qui remplissaient les critères de sélection de notre étude. Nos résultats sont présentés en deux parties : Une première partie descriptive concernant les caractéristiques sociodémographiques de la population étudiée et les modalités pratiques liées à l'allaitement maternel exclusif et une deuxième partie analytique, sous forme des tableaux croisés, présentant les éléments susceptibles d'influencer la pratique de l'allaitement maternel exclusif durant les six premiers mois de vie du nourrisson.

VIII-1. Caractéristiques sociodémographiques de la population étudiée

Figure 10: Age de la mère

L'âge de notre population d'étude varie entre 15 à 49 ans avec une moyenne de 28 ans. Les mères dont l'âge était compris entre 21-30 ans représentaient 61,3% de notre effectif.

Figure 11: Situation familiale

82,9% des mamans interrogées vivaient en couple (mariées ou non). Seulement 17,1% vivaient seules

Tableau II : Catégories socioprofessionnelles

Profession

Effectif

Pourcentage

 
 
 

Non libérales (salariés)

94

30,3

Libérales (non salariés)

63

20,3

Elèves et étudiants

69

22,3

Sans emploi

84

27,1

Total

310

100

Toutes les catégories socioprofessionnelles étaient proportionnellement représentées. La profession non libérale était la plus représentée avec 30,3 %

Figure 12: Niveau d'éducation

La majorité des mamans interrogées a fait au moins des études secondaires (50,3% secondaires et 43,2% supérieurs). Cependant, 2,6% n'ont jamais fréquenté.

Tableau III: Parité

Parité

Effectif

Pourcentage

 
 
 

Primipare

121

39,0

Multipare*

174

56,1

Grande multipare**

15

4,8

Total

310

100

* = 2 accouchements ** = 5 accouchements

Plus de la moitié des femmes que nous avons interrogées était multipare (56,1%) et seulement 4,8% était des grandes primipares.

Tableau IV: Lieu d'accouchement

Lieu

Effectif

Pourcentage

 
 
 

Hôpital

290

93,5

Centre de santé

20

6,5

Total

310

100

La totalité des femmes interrogées a accouché dans une formation sanitaire. Aucun accouchement à domicile n'a été enregistré.

VIII-2. Taux d'allaitement maternel exclusif et modalités pratiques durant les six premiers mois de vie de l'enfant.

Figure 13: Allaitement maternel exclusif initié à la naissance

Des 310 mamans, 263(84,8%), avaient mis leurs bébés exclusivement au sein dès la naissance.

Figure 14: Pratique d'allaitement maternel exclusif durant les six premiers mois de vie

Sur les 310 mamans que nous avons interrogées, seulement 73 (23,5%) d'entre elles ont pratiqué un allaitement maternel exclusif jusqu'à 6 mois.

Figure 15: Profil évolutif d'allaitement maternel exclusif en fonction de l'âge

Sur la totalité des femmes qui ont opté pour un allaitement maternel exclusif au départ (84,8%), plus de la moitié ont introduit d'autres aliments avant 4 mois. Seules 23,5% y sont parvenu après l'âge de 6 mois. L'âge moyen de sevrage était de 3,56 mois.

Figure 16: Raisons avancées pour la pratique AME

Les conseils du personnel de santé (49,3%) et le maintien de la santé de leur enfant (42,5%) étaient les deux principales motivations pour les mamans qui ont pratiqué un allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de vie de l'enfant.

Figure 17: Raisons avancées pour la non pratique d'AME

Pour les mamans qui n'ont pas opté pour un allaitement maternel exclusif jusqu'à 6 mois, la reprise du travail ou des études (38,4%) et la croyance que le lait maternel soit insuffisant (34,2%) ont été les principales raisons d'introduction d'autres aliments. La maladie de la mère ou de l'enfant a été également évoquée dans 14,3%. Quant au mythe de « lait gâté », il a été un argument chez 3,4% des femmes.

Tableau V: Bébés alimentés avant la mise au sein.

Aliments reçus avant la tétée

Effectif

Pourcentage

 
 
 

Non

262

84,5

Oui

44

14,2

Ne savent pas

4

1,3

Total

310

100

La plupart des bébés (84,5%) n'avaient pas reçu un autre aliment avant de débuter leur première tétée

Figure 18: Aliments donnés avant le début de la première tétée.

Le substitut du lait maternel était l'aliment le plus donné avant la mise au sein pour 70,5% des mamans.

Tableau VI: Modalité des tétées

Modalité

Effectif

Pourcentage

 
 
 
 
 
 

A la demande

270

87,1

Selon une planification des heures de tétées

32

10,3

Alternance des deux

8

2,6

Total

310

100

La majorité (87,1%) des mamans avaient donné le sein à leur enfant à la demande. Seule une minorité l'a faite selon une planification des heures des tétées

Figure 19: Type de difficultés rencontrées dans la pratique de l'AME

Les douleurs mammaires constituaient la principale difficulté rencontrée par les mamans qui ont allaité (60,5%).

VIII-3. Facteurs pouvant influencer la pratique de l'allaitement maternel exclusif durant les six premiers mois de vie de l'enfant.

Sur les 310 femmes que nous avons interrogées, 73 (23,5%) ont pratiqué un allaitement maternel exclusif jusqu'à 6 mois et 237 (76,5%) ont introduit précocement d'autres aliments. Les tableaux suivants analysent les facteurs qui ont eu une influence ou non sur ces pratiques :

 

AME*

AMNE**

 

Effectif

N=73

(%)

Effectif

N=237

(%)

P

Age des mères

 
 
 
 

P=0,887

- = 20 ans

4

25

12

75

 

->20ans

69

23,5

225

76,5

 

Situation familiale

 
 
 
 

P=0,864

-Seule

12

22,6

41

77,3

 

-En couple

61

23,7

196

76,2

 

Profession ou activité

 
 
 
 

P=0, 005

- Occupation hors domicile

44

19,5

182

80,5

 

-Ménagère

29

34,5

55

65,5

 

Niveau d'études

 
 
 
 

P=0, 021

-Moins que Supérieur

50

28,5

126

71,5

 

-Supérieur

23

17,2

111

82,8

 

Parité

 
 
 
 

P=0,463

-Primipare

33

27,3

88

72,7

 

-Multipare

40

22,1

149

78,9

 
 
 
 
 
 
 

Tableau VII: Facteurs maternels

*Allaitement maternel exclusif pendant 6 mois

**Allaitement maternel non exclusif pendant 6 mois

Il n'ya pas de corrélation statistiquement significative entre la pratique de l'allaitement maternel exclusif jusqu'à six mois et l'âge de la mère, ni sa situation familiale, ni sa parité. Elle est par contre associée de façon négative à une occupation des mères hors de la maison (0,005) et un niveau d'études supérieur (P=0,021)

Tableau VIII: Facteurs lies à l'accouchement et à l'enfant

 

AME

AMNE

 

Effectif

(%)

Effectif

(%)

P

Lieu d'accouchement

 
 
 
 

P=0,699

-Centre de santé

4

20,0

16

80,0

 

-Hôpital

69

23,8

221

76,2

 

Voie d'accouchement

 
 
 
 

P=0,150

-Basse

66

25

198

75

 

-Césarienne

7

15,2

39

84,8

 

Sexe de l'enfant

 
 
 
 

P=0,642

-Fille

38

24,7

116

75,3

 

-Garçon

35

22,4

121

77,6

 

Poids à la naissance

 
 
 
 

P=0, 190

-Petit poids (<2500g)

4

13,8

25

86,2

 

-Poids normal (>2500g)

69

24,6

211

75,4

 

Ni les facteurs liés à l'accouchement (Lieu, mode), ni ceux liés à l'enfant (sexe, poids de naissance) n'ont une influence statistiquement significative sur l'allaitement maternel exclusif jusqu'à 6 mois

Tableau IX: Facteurs lies à l'allaitement

 

AME

AMNE

 

Effectif

(%)

Effectif

(%)

P

Expérience en termes d'allaitement

 
 
 
 

P=0, 196

-Aucune expérience

38

27,0

103

73,0

 

-Au moins une expérience

35

20,7

134

79,3

 

Moment de décision d'allaiter le bébé

 
 
 
 

P=0,977

-Avant la naissance

66

23,6

214

76,4

 

Après la naissance

7

23,3

23

76,7

 

Difficultés rencontrées lors de l'allaitement

 
 
 
 

P=0,286

-Oui

23

20,2

91

79,8

 

-Non

50

25,5

146

74,5

 

Ni l'expérience en termes d'allaitement, ni le moment de sa décision d'allaiter l'enfant et ni les difficultés rencontrées n'ont de manière statistiquement significative été associés à la pratique de l'allaitement maternel exclusif jusqu'à 6 mois.

CHAPITRE-VIII

DISCUSSION

Cette étude avait pour objectif général de rechercher les déterminants de l'allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de vie de l'enfant. L'analyse de nos résultats, faite selon le protocole préétabli nous a permis de mettre en évidence ces facteurs bien que notre étude ait eu quelques limites.

Limite de l'étude:

Nos questions étant posées en rétrospective, certaines réponses qui nécessitaient beaucoup de précision étaient difficiles à obtenir à cause de l'oubli. C'est dans l'optique de minimiser ce biais que nous avions d'ailleurs au départ exclu de notre étude, les enfants âgés de plus de 12 mois.

I. Caractéristiques sociodémographiques de la population étudiée

Les mères étaient à majorité jeunes avec un âge moyen de 28 ans, vivant en couple pour 82,9 % d'entre elles. Elles avaient globalement fait des études secondaires et inclus toutes les catégories socioprofessionnelles. Plus de la moitié d'entre elles étaient multipares. Ces résultats sont similaires à ceux de Siyou (39) et de Kamga (16)

II. Taux d'allaitement maternel exclusif (AME) et modalités pratiques durant les six premiers mois de vie

a)Taux d'AME

Le taux d'allaitement maternel exclusif de 0 à 6 mois qui ressort de notre étude était de 23,5 %. Ce chiffre se rapproche sur le plan national à celui de l'EDS 2004 qui était de 24% (40) mais est supérieur à celui de l'EDS-MICS 2011 qui est de 20% (4). Nlend à Yaoundé en 1997et Kamga à Bafoussam en 2009 ont obtenu également des taux inferieurs au notre, respectivement de 17,3% et 20% (15, 16).

Ceci pourrait s'expliquer par le fait que notre étude ait été menée chez des mamans fréquentant un centre de référence mère-enfant où un accent particulier est mis sur la pratique de l'allaitement maternel et que la totalité d'entre elles aient accouché dans une formation sanitaire. D'ailleurs, les principales raisons émises par les mamans qui ont choisi de pratiquer ce type d'allaitement étaient : le conseil medico-sanitaire (49,3%) et la santé de l'enfant (42,5%). On comprend mieux la nécessité d'informer les femmes pendant la grossesse sur les bienfaits de l'allaitement.

Pour ce qui est des études africaines sur le sujet, ce taux est supérieur à celui d'Agho et al au Nigéria (11) qui était de 16,4% mais est inférieur à celui d' Ukegbu et collaborateurs en 2011 qui était de 37, 3% dans le même pays (41).

Dans le reste du monde, ce chiffre est faible par rapport à celui d'Aslam et al au Pakistan: 64,8% (42), uniforme à celui de Ludvigsson et al en Bolivie: 20-25% (32) mais relativement très élevé par rapport aux taux obtenus par Tiwari et al en Inde, Al-Sahab et al au Canada et Guerrero et al au Mexique respectivement de 7,8%, 3,8%, 2% (14, 43, 13).

Au vu de certains pays susmentionnés où les taux d'AME sont supérieurs au notre et vu que l'OMS et l'UNICEF n'aient pas fixé de taux arbitraire d'allaitement maternel exclusif à atteindre par pays, nous estimons que celui de notre population en termes d'allaitement maternel exclusif (23,5%) est faible, malgré sa supériorité relative à certaines études nationales et internationales.

b) Evolution du taux d'AME

A la naissance, 263 mamans, soit 84,8% ont mis leur enfant exclusivement au sein. Ce taux est supérieur à celui d'Oche et al au Nigeria qui était de 31% (44).

Après 4 mois, plus de la moitié d'entre elles ont introduit d'autres aliments. L'âge moyen de sevrage est ainsi de 3,56 mois. Au niveau national, des enquêtes faites ont relevé des âges de sevrage comparables : 3,25 mois pour Tietche et al (45) et 3,4 mois pour Siyou (39). Quant à l'étude faite par Qiu et al en chine, les taux d'allaitement maternel exclusif à la naissance pour les populations de zone urbaine, semi-urbaine et rurale étaient respectivement de 38%, 63,4% et 61% et de 0.2%, 0.5% et 7.2% respectivement jusqu'à 6 mois (46).

c) Raisons du sevrage précoce

La reprise du travail ou des études et la « non satiété » de l'enfant par insuffisance de lait maternel étaient les principales raisons avancées pour le sevrage précoce par nos mamans. Siyou en 2006 a obtenu des résultats presque identiques au centre mère-enfant de la FCB (39) alors que Kobela en 1993 à Yaoundé (37), a identifié seulement le travail comme raison de la pratique d'une alimentation mixte.

Ceci pourrait s'expliquer par le fait que l'expression du lait maternel pour l'allaitement en cas d'absence soit méconnu des nos habitudes quotidiennes dans le pays et que, la conservation du lait exprimé requiert des conditions d'hygiène rigoureuses que la plupart des mamans ont du mal à respecter.

L'argument psycho-social de « Lait de mauvaise qualité » ou « lait gaté » qui a été incriminé dans 56% de sevrage précoce dans l'étude de Guerero et al au Mexique (14), a été évoqué chez nous à 3,4%. Cet aspect n'a pas été retrouvé dans les études locales.

e)Alimentation avant la tétée

Dans notre enquête, seulement 14,2% des mamans ont introduit d'autres aliments avant la première tétée, par comparaison à l'EDS III où ce taux était de 62% (40) et de Kamga où il était de 30,36% (16).

Si nous ignorons les raisons exactes de cette introduction d'alimentation précoce, l'accouchement par césarienne peut avoir joué un rôle puisque, les mamans séjournent au service de réanimation 24-72h après l'acte, avant de rejoindre leur bébé, qui se trouve dans le service néonatalogie.

Partout ailleurs, les statistiques ne sont pas éloignées des nôtres. Par exemple, Alemayehu et al en Ethiopie, Chandrashekhar et al au Népal, Ludvigsson en Bolivie ont eu des taux respectifs de 13%, 14% et 17% (12, 47, 32).

Le substitut du lait maternel était le principal aliment donné (70,5%) avant le début de l'allaitement. Pour kamga, l'eau simple, l'eau sucrée et le substitut de lait maternel étaient les 3 aliments les plus administrés aux nouveau-nés avec des taux respectifs de 14,36%, 11,3%, 3,1% (16). Chez Luvigsson, les proportions furent les suivants : Substitut du lait maternel (61,3%), thé (30,6%), miel (1,1%). (32). Chandrashekhar et al ont quant à eux identifié par ordre décroissant les aliments suivants: Le substitut du lait maternel à 6,2%, eau sucrée à 5,9% et le lait de vache à 2,8%. (47)

Ceci montre que les aliments reçus avant la tétée par les bébés varient d'une région à une autre, probablement liés aux cultures de ces régions. Pourtant l'introduction d'autres aliments avant la première tétée est corrélée à une augmentation de risque de morbi-mortalité (48).

f) Modalités d'allaitement au quotidien

Les femmes que nous avons interrogées ont en général (87,1%) pratiqué un allaitement à la demande tel que le recommande l'OMS. Ce chiffre est légèrement supérieur à celui de Luvigsson qui était de 84% (32) mais plus bas que celui de Chandrashekhar et al au Nepal et Egbuonu et al au Nigeria respectivement de 91% et 99.9% (47, 49).

Ces résultats satisfaisants peuvent s'expliquer par le fait que le signal d'alerte pour un enfant affamé reste les pleurs. Et le reflexe de toute maman allaitante à ce moment est de donner le sein.

g) Difficultés rencontrées

Pour certaines femmes, cet allaitement ne s'est pas fait sans incident puisque 36,8 % disent avoir eu des difficultés liées à cette pratique. Parmi ces obstacles, les douleurs mammaires (60,5%) sont les plus rencontrées, suivies des crevasses (31,5%) et de la fièvre (19,3%).

Si les études locales n'ont pas abordé le sujet sous cet angle, Guerrero avait quant à lui signalé des incidents de parcours dans son étude tels, ce que la médecine populaire désigne sous le nom de «coraje» (colère 52%), ou de «susto» (frayeur 54%) (14).

III. Déterminants de l'allaitement maternel exclusif durant les six premiers mois de vie de l'enfant.

a-Facteurs maternels

Le fait d'exercer sa profession ou activité hors de la maison par opposition au travail à domicile (ménagère) a été associé de manière statistiquement significative à la pratique de l'allaitement maternel exclusif pendant 6 mois (p=0,005). Ceci est en adéquation avec nos résultats qui montrent que la première raison avancée par les mamans pour n'avoir pas pratiqué un allaitement maternel exclusif était la reprise du travail ou des études. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que les ménagères sont en permanence aux côtés de leurs bébés qu'elles peuvent allaiter à leur guise pouvant ainsi aller jusqu'à 6 mois.

Le niveau d'éducation maternel (P=0,021) a été un facteur qui a également eu une liaison avec la pratique de l'AME jusqu'à 6 mois. Le fait d'avoir un niveau d'étude Supérieur était négativement corrélé à cette pratique. Ceci pourrait trouver son explication dans le fait que les mamans qui ont un niveau Supérieur sont principalement celles-là qui ont une profession et donc vont devoir sortir pour l'exercer montrant l'accord avec nos résultats susmentionnés.

L'âge de la mère, sa situation familiale ou sa parité n'ont pas eu d'impact statistiquement significatif sur la pratique d'un allaitement maternel exclusif jusqu'à 6 mois.

Si Nlend et al, en 1992 n'avaient pas trouvé de corrélation statistiquement significative entre la durée d'alimentation maternelle exclusive et le travail du couple ni le niveau d'études des mères (15), Kobela en 1993 avait trouvé que ces deux éléments ainsi que d'autres facteurs (l'âge, la parité et le milieu urbain) influençaient négativement sur la poursuite de l'allaitement maternel. (37) Plus récemment, Kamga à Bafoussam, est arrivé également aux résultats selon lesquelles le taux d'allaitement maternel exclusif était influencé négativement par la parité et la profession des mères. (16). Si l'EDS III quant à elle n'a pas recherché les facteurs associés à une pratique exclusive d'allaitement maternel, elle a montré que les enfants sont allaités plus longuement en milieu rural (19,1 mois) que dans les autres villes (16,5 mois) et qu'à Yaoundé/Douala (13,4 mois) (40). Le lieu de résidence maternel n'a pas été pris en considération dans nos analyses puisque 100 % de notre population vivait en milieu urbain.

Contrairement à nos trouvailles, celles Uchendu au Nigéria et d'Al Sahab au Canada ont montré plutôt que le fait d'avoir un niveau d'éducation plus élevé est un facteur associé positivement à la pratique d'un AME (50, 13). Il est aisé de comprendre cela par le fait que les mamans qui ont un niveau d'éducation élevé ont des meilleures connaissances des bénéfices du lait maternel. Alemayehu en Ethiopie avait également noté l'association entre le niveau d'éducation et la pratique d'un AME (12).

Au-delà du travail et du niveau d'étude de la mère, la littérature a rattaché plusieurs facteurs maternels à la pratique de l'allaitement exclusif. Pour Aidam et al au Ghana, c'est le lieu de résidence (51) ; le statut marital et l'index de richesse pour Alemayehu et al en Ethiopie (12); Le statut familial et le lieu de résidence au Canada (13) et la parité et l'âge maternel pour d'autres auteurs (34, 52,53). Quant à Kambale en Italie, aucun facteur social n'a d'influence sur la durée de l'allaitement (54).

Aux États-Unis, il a été pourtant démontré à l'inverse que les femmes qui allaitaient leurs enfants, s'absentaient moins du travail pour raison de maladie de ces derniers et que, si elles venaient même à en manquer, la durée de leur absence était inferieure à la durée de celles qui ont utilisé l'alimentation de substitution (55). Ceci s'explique par l'effet protecteur de l'allaitement maternel contre les maladies infantiles.

b-Facteurs lies à l'accouchement et à l'enfant

Il ressort de notre étude que ni les facteurs liés à l'accouchement (lieu, mode), ni ceux liés à l'enfant (sexe, poids de naissance) n'ont une influence statistiquement significative sur l'allaitement maternel exclusif jusqu'à 6 mois.

Les études camerounaises à notre disposition ne se sont pas appesanties sur ces facteurs et peu d'études africaines ont trouvé l'implication de ceux ci dans l'exclusivité de l'allaitement au sein. Cependant au Ghana et au Nigeria le lieu d'accouchement y a été associé (51,50) et encore au Nigéria le sexe de l'enfant a été de manière statistiquement significative reliée à cette pratique (11).

La littérature dans le reste du monde a établi le lien entre nombre de ces facteurs et cette pratique: Au Canada, l'accouchement par césarienne a été négativement associé à la pratique d'un allaitement maternel exclusif. Le mode d'accouchement a été également évoqué pour son influence de manière statistiquement significative au Népal () alors qu'au Royaume Uni, son effet a été infirmé (35).

Au Pakistan, le sexe de l'enfant (42) et en Inde le poids de celui-ci ont eu une influence statistiquement significative (34).

C-Facteurs lies à l'allaitement

Les facteurs liés à l'allaitement à savoir l'expérience, le moment de choix du mode d'allaitement, les difficultés rencontrées et l'avis du père sur le sujet n'ont eu aucune influence statistiquement significative sur la pratique de l'allaitement exclusif au sein pendant les six premiers mois de vie de l'enfant.

Nous n'avons pas de données camerounaises sur cette partie mais les publications africaines ont montré qu'au Maroc, l'avis du père sur l'allaitement (56), en Tunisie et au Kenya, les difficultés rencontrées lors de l'allaitement (36, 52) et au Ghana, le choix de l'allaitement avant la naissance, ont une influence significative sur le taux d'allaitement maternel exclusif jusqu'à l'âge de 6 mois (51).

CHAPITRE-IX

CONCLUSION

Il ressort de notre étude que :

Ø Le taux d'allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de vie de l'enfant à l'Hôpital Gynéco-obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé est de 23,5%.

Ø La majorité des mamans ont allaité leurs enfants à la demande (87,1%) et seule une minorité de ces derniers ont reçu des aliments avant leurs premières tétées (14,2%). Cependant 36, 8% de ces mamans ont rencontré des difficultés liées à l'allaitement.

Ø La profession ou emploi et le niveau d'études maternels sont des facteurs qui ont eu une association de façon statistiquement significative à la pratique d'un AME jusqu'à l'âge de 6 mois.

CHAPITRE-X

RECOMMANDATIONS

Nous recommandons :

Ø Au Ministère de la Santé Publique

· De multiplier les campagnes médiatiques sur les bienfaits du lait maternel et promouvoir plus particulièrement cette pratique auprès des employeurs publics et privés en montrant l'intérêt économique que représente la pratique d'un AME pour leur entreprise et la nation toute entière.

· S'assurer de l'application d'un système de travail avec des possibilités des pauses à prendre par les femmes allaitantes sur le temps de travail et des lieux appropriés pour exprimer et conserver le lait maternel.

Ø Au Personnel Médico-Sanitaire

· De renforcer les messages liés à l'allaitement maternel exclusif lors des consultations prénatales, pédiatriques et lors des séances de vaccination.

· D'informer les mères qui travaillent ou qui fréquentent des différentes modalités de poursuite de l'allaitement exclusif jusqu'à l'âge de 6 mois.

CHAPITRE - XI

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CHAPITRE - XII

ANNEXES

QUESTIONNAIRE : ETUDE SUR LES DETERMINANTS DE L'ALLAITEMENT MATERNEL EXCLUSIF A L'HOPITAL GYNECO-OBSTETRIQUE ET PEDIATRIQUE DE YAOUNDE

1. A la naissance de votre bébé

1. Où avez-vous accouché votre enfant ? Maison Centre de santé Maternité

2. Quel était la voie d'accouchement Basse Césarienne Episiotomie

3. Quel est le sexe de votre enfant ? Fille Garçon

4. Combien pesait-il à la naissance ? (en grammes) : _______

5. Combien de temps s'est-il écoulé entre la naissance et la première mise au sein ?

Dans les 2H Après 2H Après 24H Après 48 H

2. Votre séjour à la maternité et le choix de l'allaitement

6. Avez-vous été séparée de votre bébé plus de deux heures d'affilée durant votre séjour à la maternité? Oui Non

7. Des aliments ont-ils été utilisés pour nourrir votre bébé ?

Oui Non Vous ne savez pas

8. Si oui lesquels ? : _________________________________

9. Avez- vous choisi d'allaiter votre bébé au sein exclusivement jusqu'à 6 mois ?

Oui Non

10. Si OUI, pourquoi ?

Santé de l'enfant Contraception

Relation mère enfant C'est plus naturel

Pression familiale Economique

Conseil du médecin:

11. Si NON, pourquoi ?

Echec allaitement antérieur Moins fatigant/ Moins stressant

Avis de votre entourage: Esthétique des seins

Refus de l'enfant Pas assez de lait/Pas rassasié Maladie Avis/conseil du médecin  Lait « gâté » Reprise travail/Etudes

Autre, précisez:____________

3. Votre expérience de l'allaitement et vos souhaits

12. Combien d'enfant(s) avez-vous, y compris le nouveau né ? : ____

13. Combien d'enfant(s) avez-vous allaité(s) précédemment ? : ____ (Si aucun, aller à la question 15)

14. Pour vous, cette expérience a-t-elle été :

Positive négative vous ne savez pas

15. A quel moment avez-vous décidé d'allaiter ce bébé ?

Avant la grossesse Pendant la grossesse

A la naissance Vous ne savez pas

16. Combien de temps souhaitez-vous l'allaiter ?

Avant 1an entre 1-2ans jusqu'à 2 an enfant marche Vous ne savez pas

17. Avez-vous suivi des séances de préparation à la naissance ? Oui Non

18. Le père de l'enfant est-il favorable à l'allaitement au sein ?

Favorable Indifférent Défavorable Vous ne savez pas

4. Vous même

19. Quel âge avez-vous? _____ ans

20. Quelle est votre religion? Musulmane Chrétienne Autre

21. Quelle est votre situation familiale ? Seule è Mariée En couple, non mariée

22. Quelle est votre profession ou votre activité (que vous soyez au chômage ou non) ?

Agricultrice, commerçante, artisan Ouvrière

Profession libérale Au foyer

Cadre et prof intellectuelle supérieure Etudiante

Profession intermédiaire, cadre moyen (ex: institutrice, infirmière, technicienne...) Employée Autres

23. Quel est votre niveau d'études ?

Primaire Collège (jusqu'en 3ème...) Lycée Supérieur

24. Vous habitez dans :

Une zone urbaine Une zone rurale

5. Pratique de l'allaitement, incidents de parcours, ablactation et sevrage

25. Avez-vous allaité cet enfant exclusivement (quel que soit la durée): Oui Non

26. Jusqu'à quel âge l'avez-vous allaité exclusivement ? ______mois

27. Combien de fois donniez (donnez) vous du lait à cet enfant par jour:

______fois A la demande Vous ne savez pas

28. Maladies de l'enfant après sevrage : _______________

29. A quel âge comptez vous faire (avez vous fait)  l'ablactation? ________mois

30. Avez-vous eu des difficultés liées à l'allaitement ? Oui: Non :

31. Si Oui lesquels: Douleurs Crevasses :

Retard de montée laiteuse

Infections Médicaments

Travail Tabac/Alcool






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