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Conditions d'éligibilité du président de la république et démocratie en Afrique subsaharienne

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par Eveline RODRIGUES PEREIRA BASTOS
Université Paris I Panthéon-Sorbonne - Master 2 droits africains 2011
  

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II) Les sanctions en dehors de l'Afrique

Les instances internationales non africaines jouent également un rôle dans la promotion de la démocratie et du respect des règles constitutionnelles en Afrique. L'Organisation des Nations unies est considérée par beaucoup comme « un rempart important pour la promotion des valeurs constitutionnelles standardisées155 ». Son action est complétée par celle des organisations régionales du reste du monde et par les États individuellement.

Les Nations unies manifestent un intérêt certain pour la lutte contre les détournements constitutionnels, et notamment pour ceux qui touchent à la question électorale. L'Organisation craint que les actes anticonstitutionnels ne déstabilisent un pays et, du même coup, déstabilisent les États limitrophes. Il y aurait, en effet, « un rapport dialectique qui existe entre droits de l'homme, démocratie et sécurité internationale156 ». L'Organisation n'hésite donc plus à émettre recommandations, avis et résolutions à l'encontre des chefs d'État cherchant à se maintenir au pouvoir par tous les moyens, juridiques et non juridiques. Pour ce qui est de la prise de sanctions par l'organisation, celle-ci doit se faire théoriquement uniquement lorsque les agissements du chef de l'État constituent une cause de déstabilisation de plusieurs États, puisqu'il faut que la paix internationale soit menacée. Néanmoins, ces dernières années, on a vu

155 Séni Mahamadou Ouédraogo, La lutte contre la fraude à la Constitution en Afrique noire francophone, op. cit., p. 229.

156 Ibid., p. 229 citant Nacer-Edine Ghozali, « Le droit des peuples à déterminer librement leur système politique, économique social et culturel », Recueil des cours de l'Académie internationale de droit constitutionnel, vol. XVI, p. 312.

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l'Organisation intervenir dans des États où le conflit était purement interne157. Les sanctions des agissements d'un chef d'État ne sont pas prises à l'encontre de sa personne mais de l'État, et c'est le chapitre de la Charte des Nations unies qui met en place le dispositif de mesures visant à sanctionner. Il y a une gradation dans les prises de sanctions ; celles-ci doivent être d'abord économiques ou politiques, le recours à la force ne se faisant qu'en dernier ressort.

À côté des sanctions possiblement applicables par des organisations politiques, on trouve les sanctions dans des politiques de coopération pour le développement entre les États du Nord et les États du Sud. En effet, ces politiques intègrent dorénavant des considérations politiques là où elles n'étaient avant qu'économiques. Ainsi, on peut citer en exemple les relations de coopération de l'Union européenne avec les États africains. La CEE avait déjà posé les bases des règles de la coopération avec les États du Sud, par le règlement européen n° 443/92 du Conseil du 25 février 1992, introduisant l'idée selon laquelle le respect des libertés fondamentales et principes démocratiques était une condition préalable au développement économique et social, principe qui sera réaffirmé dans l'accord de Cotonou du 23 juin 2000, un accord de partenariat unissant l'UE et les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Cet accord est accompagné d'un dispositif de sanctions à l'encontre des manquements à la démocratie. Ces sanctions doivent être en conformité avec les droits internationaux et proportionnels à la violation158. Il s'agit de sanctions d'ordre économique.

On constate que malgré le panel de sanctions susceptibles d'être portées à l'encontre d'un États, celles-ci ne permettent pas de remplir leur fonction dissuasive à l'égard des chefs d'État désireux d'instrumentaliser les textes fondamentaux de leur État.

157 C'est le cas de la Côte d'Ivoire lors des troubles postélectoraux de 2011.

158 Séni Mahamadou Ouédraogo, La lutte contre la fraude à la Constitution en Afrique noire francophone, op. cit., p. 230-233.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry