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Evolution du couvert végétal dans la province du Boulkiemdé: cas de la commune de Poa au Burkina Faso

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par Youssouf TIENDREBEOGO
Université de Ouagadougou - Maà®trise option géographie physique 2013
  

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IV. 1. 2. L'impact sur les sols

Le sol est une couche superficielle de la terre ferme plus ou moins tendre et friable résultant de la désagrégation et de l'altération de la roche mère sous-jacente sous l'effet des agents physico-chimico-biologiques. Il est formé par la rencontre du monde minéral et le monde vivant (AGOFONOFF, cité par SANOU D. C. dans ABC de la géomorphologie structurale). Les sols dépendent aussi de la végétation. Toutes les plantes apportent au sol une masse considérable de matière transformable en humus et participent à sa formation. Les résidus végétaux, les fumures organiques et les micro-organismes se transforment en humus, permettant la reconstitution des sols. Toutefois la dégradation des sols conduit à des problèmes environnementaux qui se traduisent par une perte de la biodiversité végétale, une diminution des terres cultivables au profit des zones nues. A cela, s'ajoute l'ensablement des cours d'eau. De même, la couverture végétale protège le sol contre l'effet « Splash » des gouttelettes d'eau de pluie. Lorsque la végétation protectrice est détruite, le sol nu est donc exposé à l'érosion hydrique et éolienne.

IV. 1. 2. 1. L'érosion hydrique

Si l'eau est reconnue par tous comme source de vie, elle est aussi un des puissants agents morphogéniques, surtout en zone intertropicale. En effet, une pluie entraine le plus souvent une action mécanique sur les sols, même si elle n'est pas suivie de ruissellement. La pluie est donc l'une des causes de l'érosion. Elle se manifeste sous deux formes visibles dans le paysage : le décapage pelliculaire et l'érosion ravinante.

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Le décapage pelliculaire : il y a d'abord l'action directe des gouttes de pluie sur le sol. En effet, une goutte de pluie arrivant au sol avec un certain nombre de caractéristiques (vitesse, grosseur, énergie unitaire...) provoque un départ de terre au contact de celui-ci : elle peut aussi entrainer le tassement du sol créant ainsi les conditions favorables à la formation de croute de battance : c'est l'effet splash8. Celui-ci provoque le colmatage des pores du sol. L'eau de pluie ne peut donc pas s'infiltrer, créant ainsi le ruissellement en nappe et le ruissellement diffus.

Le ruissellement en nappe est caractérisé par une ablation uniforme des fines à la surface du sol. On a un décapage pelliculaire généralisé : toutes les aspérités du sol sont atteintes par ce type d'érosion. On a alors l'impression, après le passage d'une pluie ruisselante que le sol a été balayé à l'aide d'un balai à brindille. Ce type de ruissellement est le plus fréquent dans notre zone d'étude et se produit surtout lors des premières pluies et sur la surface plane à pente faible (2 à 3°).

Les ruissellements diffus se manifestent par une ablation qui ne concerne pas toute la surface topographique du sol. On a un décapage pelliculaire localisé. En effet certaines aspérités du sol ne sont pas atteintes par ce type d'érosion dont la manifestation la plus forte se situe au niveau des zones de concentration des eaux9.

Lorsque les horizons superficiels meubles (riche en humus) ou horizons A, sont totalement déblayés, les horizons B sont mis à nus. Ils peuvent durcir, s'imperméabiliser (phénomène du cuirassement) : ce sont les sols érodés, appelés « zipéllé » au Burkina Faso. Ainsi ces sols durcis et encroutés ne permettent pas l'alimentation hydrique de la plante. Ce qui conduit sans doute à la disparition des formations végétales.

l L'érosion ravinante : il se rencontre sur les glacis, dans les sols ferrugineux tropicaux lessivés indurés peu profonds (colline de Zinguedgen et de Niangdo) et les sols bruns eutrophes. Lorsque les eaux de pluies se mettent à couler sur des pentes faibles, ils créent dans un premier temps des griffures d'érosion. Ceux-ci évoluent pour donner des rigoles (de l'ordre du centimètre). Ces derniers évoluent à leur tour pour devenir des ravineaux. Au fur et à mesure que les ruissellements s'accentuent, ces ravineaux grandissent pour devenir des ravines. Ces ravines installées s'allongent en reculant leurs têtes à l'amont par érosion régressive. Le recul de ses ravines finit par se rejoindre pour donner des « badlands » ou roubines. Les ravines naissent généralement soit : d'une forte intensité du ruissellement, d'un piétinement continuel du bétail rendant très fragile le sol, d'un déplacement

8 Cours de SANOU D. C., Maitre-Assistant : processus Géomorphologique actuel 2011.

9 Cours de SANOU D. C., Maitre-Assistant : processus Géomorphologique actuel 2011.

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permanent de la population sur les pistes inter village (à deux roues ou à quatre roues), soit également par convergence et jonction de ravineaux et rigoles (DA D. E. C., 1983). Les effets directs de l'érosion des sols est le transport d'énormes quantité de terre (surtout la partie arable). Ce phénomène est beaucoup plus visible sur les sols non protégés et non aménagés.

Nous avons étudié ces phénomènes le long d'un cours d'eau qui se situe entre Poa et Loaga. Ce cours d'eau est le lieu d'abreuvement des troupeaux. Il traverse la commune du Nord vers le Sud-Est. Le tronçon décrit ici mesure environ 800 m de long et 30 m de large. Le pourtour présente des séquences de zones dégradées comportant des poches nues. Nous avons une zone de transition comportant des espèces hydrophiles, une zone d'inondation permanente et une zone d'inondation temporaire. Le piétinement du bétail et les prélèvements de terres pour la confection des briques, aux abords du cours d'eau sont en partie responsable de la dégradation des berges. Ils entrainent l'élargissement des berges et le tassement du sol sur le pourtour et dans la zone d'inondation. Il y a apparition de signes de dégradation du milieu caractérisé par la présence de touffes de graminées, présence de ravineaux, le déchaussement de la végétation. En plus de l'érosion hydrique, les sols dénudés peuvent subir l'érosion éolienne.

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