Laboratoire « Environnement Ville Société
»
Adaptation au
changement climatique
Quelle place dans les politiques
d'aménagement et d'urbanisme lyonnaises ?
Caroline Drouin
Année universitaire 2011 - 2012
Mémoire de recherche de Master 1 Urbanisme et
Aménagement
Sous la direction de Laurence Rocher
Membre du jury : Laurence Rocher et Guillaume Faburel Soutenance
le
29/08/2012
Fiche Résumé
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Fiche Résumé
FICHE RESUME
Titre : Adaptation au changement climatique :
quelle place dans les politiques d'aménagement et d'urbanisme lyonnaises
? Auteur : Caroline DROUIN
Directrice de mémoire : Laurence
ROCHER
Résumé :
L'agglomération lyonnaise est considérée
comme précurseur dans le domaine du développement durable et plus
récemment de l'adaptation climatique. Or, il existe des contradictions
entre le modèle de ville durable et les enjeux d'adaptation. Alors,
quelle place pour l'adaptation dans le développement urbain lyonnais
?
Les questionnements de départ de ce mémoire sont
les suivants : Est-ce que l'adaptation modifie la stratégie lyonnaise en
place ? Le référentiel de la ville durable en termes
d'organisation spatiale est-il modifié ? Nous supposons que la
réponse à ces questions est négative. Trois points sont
étudiés pour le vérifier. D'abord la mise à
l'agenda de l'adaptation : comment est approprié cet objectif ? Quels
sont les facteurs déclencheurs ? Ensuite la mise en oeuvre : quelles
mesures sont privilégiées ? Comment s'intègrent-elles
à l'existant ? Enfin la temporalité visée : y-a-t-il une
prise en compte du long terme ? L'hypothèse principale est qu'il n'y a
pas de politique d'adaptation en tant que telle : il n'y aurait pas de volet
adaptation, les mesures ne seraient pas spécifiques mais
intégrées et viseraient une temporalité
immédiate.
Ce travail porte sur l'agglomération lyonnaise et se
fonde sur l'étude de documents officiels et d'entretiens avec des
acteurs locaux. En plus de l'échelon intercommunal du Grand Lyon quatre
communes aux caractéristiques très différentes sont
étudiées : Villeurbanne, Vénissieux,
Saint-Didier-au-Mont-d'Or et Simandres. La diversité des terrains permet
un panorama des enjeux liés au changement climatique : l'îlot de
chaleur urbain, les risques naturels, la ressource en eau en sont quelque
uns.
Tous ne sont pas pris en compte et l'adaptation est
focalisée sur le phénomène d'ICU. Cette sélection
s'explique par la perception des effets du changement climatique, selon qu'ils
sont vus comme contrainte ou opportunité. Néanmoins, si le
discours formulé sur l'adaptation est axé sur l'îlot de
chaleur, la stratégie de développement urbain durable de
l'agglomération participe, indirectement, à anticiper les autres
effets du changement climatique. Il y a ainsi synergie entre
développement urbain durable et adaptation climatique dans
l'agglomération lyonnaise. S'il n'y a pas de politique d'adaptation en
tant que telle, il existe donc une stratégie d'adaptation
intégrée dans les objectifs du développement durable.
Mots-clefs : changement climatique -
atténuation - adaptation - politique publique - mise à l'agenda -
anticipation - stratégie sans regret - risque - îlot de chaleur
urbain - développement durable - forme urbaine - urbanisme -
aménagement
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Remerciements
REMERCIEMENTS
Je tiens tout d'abord à remercier ma directrice de
mémoire, Laurence Rocher, pour ses conseils, ses encouragements et pour
le temps précieux qu'elle m'a accordé.
Je remercie également Gilles Debizet et Franck Scherrer
ainsi que l'ensemble des professeurs qui ont contribué par leurs
remarques à la construction de ce travail.
Je remercie très chaleureusement toutes les personnes
rencontrées dans le cadre de ce travail pour le temps qu'elles m'ont
accordé et les informations précieuses qu'elles m'ont fait
partager.
Je remercie enfin toutes les personnes qui m'ont aidé dans
l'élaboration de ce mémoire, en particulier mes collègues
de recherche, François Balaye et Simon Perreault pour nos
échanges ainsi que Camille et Hugo.
Je n'oublie pas mes proches à qui je suis reconnaissante
de leur soutien.
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Sommaire
SOMMAIRE
Fiche résumé 3
Remerciements 4
Sommaire 5
Liste des sigles et abréviations 6
Avant propos : cadre et filiation de la recherche 7
Introduction 8
Partie I : Cadrage du travail de recherche 13
Chapitre I : Cadrage théorique 14
I- Les politiques climatiques : l'atténuation avant tout
14
II- La nécessaire adaptation au changement climatique des
espaces urbains 18
III - Atténuation, adaptation et politiques urbaines :
quelle compatibilité ? 24
Chapitre II : Construction de l'objet de recherche 27
I- Problématisation et hypothèses de recherche
27
II- Méthode de la recherche 31
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes 41
Chapitre I : La mise à l'agenda de l'adaptation
au changement climatique, un objectif
inégalement partagé dans l'agglomération
lyonnaise 42
I- La mise à l'agenda de l'adaptation dans le Grand Lyon
42
II- La mise à l'agenda locale de l'adaptation : une prise
en compte différenciée des
communes selon leur vulnérabilité ressentie 49
Chapitre II : La mise en oeuvre de l'adaptation : anticiper le
changement climatique par
des mesures sans regret 61
I- Une forme urbaine lyonnaise contribuant à la
modération climatique : le rôle de la
trame verte entre explicite et implicite 61
II- L'urbanisme et l'aménagement au service de
l'adaptation : le choix de mesures à
bénéfices multiples dans le Grand Lyon 68
III- Les stratégies d'adaptation « sans regret
» des communes 75
Chapitre III : Politique d'adaptation ou politique de
développement durable et de
gestion de risque « classique »? 86
I- Une politique d'adaptation partielle et tournée vers
le présent 86
II- L'adaptation indirecte : une stratégie de
développement urbain durable
contribuant à l'adaptation 91
Conclusion 101
Bibliographie 110
Table des illustrations 120
Table des matières 121
Glossaire 125
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Liste des sigles et abréviations
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ADEME : Agence de l'environnement et de la maîtrise de
l'énergie
AFPCN : Association française pour la prévention
des catastrophes naturelles ALE : Agence locale de l'énergie
AMICA : Adaptation and Mitigation - an Integrated Climate Policy
Approach
ANAH : Agence nationale de l'habitat
BBC : Bâtiment basse consommation
BRGM : Bureau de recherches géologiques et
minières
CERTU : Centre d'études sur les réseaux, les
transports, l'urbanisme et les constructions
publiques
CETE : Centre d'études techniques de
l'équipement
DDASS : Direction départementale des affaires sanitaires
et sociales
DDT : Direction départementale des territoires
DICRIM : Document d'information communal sur les risques
majeurs
DOG : Document d'orientations générales
DREAL : Direction régionale à l'environnement,
l'aménagement et au logement
DDT : Direction départementale des territoires
DTA : Directive territoriale d'aménagement
DTR : Développement des territoires ruraux (loi
n°2005-157 du 23 février 2005)
ENE : Engagement national pour l'environnement (loi n°
2010-788 du 12 juillet 2010)
ENR : Énergie renouvelable
ENS : Espaces naturels sensibles
EPCI : Établissement public de coopération
intercommunale
GES : Gaz à effet de serre
GIEC : Groupe intergouvernemental d'experts sur
l'évolution du climat
ICU : Îlot de chaleur urbain
ONERC : Observatoire national sur les effets du
réchauffement climatique
ONG : Organisation non gouvernementale
OPATB : Opération programmée d'amélioration
de l'habitat
PADD : Projet d'aménagement et de développement
durable
PCET : Plan climat énergie territorial
PENAP : Protection des espaces naturels et agricoles
périurbains
PIG : Projet d'intérêt général
PLU : Plan local d'urbanisme
POS : Plan d'occupation des sols
PPA : Plan de protection de l'atmosphère
PPE : Projet paysage et environnement (de la ville de
Villeurbanne)
PPR : Plan de prévention des risques
PPRN : Plan de prévention des risques naturels
PPRi : Plan de prévention du risque inondation
PSADER : Projet stratégique agricole et de
développement rural
SAFER : Société d'aménagement foncier et
d'établissement rural
SAGE : Schéma d'aménagement et de gestion des
eaux
SCOT : Schéma de cohérence territoriale
SEPAL : Syndicat mixte d'études et de programmation de
l'agglomération lyonnaise
SRU : Solidarité et renouvellement urbain (loi n°
2000-1208 du 13 décembre 2000)
TDENS : Taxe départementale des Espaces naturels
sensibles
TVB : Trame verte et bleue
ZAC : Zone d'aménagement concerté
ZNIEFF : Zones naturelles d'intérêt
écologique faunistique et floristique
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Avant propos : cadre et filiation de la recherche
AVANT PROPOS : CADRE ET
FILIATION DE LA RECHERCHE
Ce mémoire est réalisé dans le cadre d'un
stage option recherche réalisé au sein du laboratoire
Environnement Ville Société, de février à juin
2012. Il s'inscrit dans le cadre d'un projet de recherche
franco-québécois intitulé « Politiques urbaines
d'adaptation aux changements climatiques : approches comparées »,
dont les responsables sont Laurence Rocher, maître de conférence
à l'Institut d'urbanisme de Lyon pour le côté
français, et Isabelle Thomas-Maret de l'Institut d'urbanisme de
l'Université de Montréal pour le côté
québécois.
Ce mémoire s'inscrit dans la continuité de
travaux déjà engagés, notamment ceux de Laurence Rocher.
Elle a étudié l'émergence et la mise à l'agenda de
la thématique adaptation au changement climatique dans le Grand Lyon, au
cours de différents projets de recherche, dont :
François Bertrand et Laurence Rocher, « Le
changement climatique, révélateur des
vulnérabilités territoriales ? Action publique locale et
perception des inégalités écologiques », juin 2006 -
décembre 2007. « Programme Politiques territoriales et
développement durable », MEDD et PUCA
« Projet Adapt'Terr : l'adaptation au changement
climatique, les défis d'une approche intégrée pour les
territoires », 2010-2011. Programme « Gestion et impacts du
changement climatique », MEDDEM, troisième appel à projet de
recherche « adaptation, atténuation et régionalisation
».
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Introduction
INTRODUCTION
L'effet de serre est provoqué par la
présence dans l'atmosphère de gaz à effet de serre qui
retiennent une partie du rayonnement solaire, contribuant à
l'élévation de la température terrestre. Les
activités humaines renforcent ce phénomène par leurs
émissions massives de gaz à effet de serre (GES). Depuis la
révolution industrielle l'augmentation des GES dans l'atmosphère
est estimée à plus d'un tiers (Kandel, 2010). Le
réchauffement qui en résulte, dit « d'origine anthropique
», s'élève à 0,7°C depuis le début du
siècle selon Météo France. L'hypothèse du
réchauffement climatique a été
soulevée dès la fin du XIXème siècle1 et
est devenue une préoccupation politique sur la scène
internationale dans les années 1980 avec de nombreuses réunions
internationales sur ce sujet. Une étape majeure est la signature de la
Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques lors du
Sommet de Rio en 1992 qui a pour objectif affirmé de « stabiliser
les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère
à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse
du système climatique ». Par la suite, la signature du protocole de
Kyoto en 1997 constitue le volet opérationnel de cet objectif en
engageant 38 pays à réduire leurs émissions.
En parallèle à l'objectif d'atténuation,
qui consiste à agir sur les causes du changement climatique en limitant
les émissions de gaz à effet de serre, coexiste un
objectif d'adaptation aux effets du changement climatique qui
vise à se préparer à ses conséquences. La
définition la plus couramment retenue de l'adaptation au changement
climatique est celle énoncée dans le troisième rapport
d'évaluation du GIEC : « un ajustement des systèmes naturels
ou humains en réponse à des stimuli climatiques ou à leurs
effets, afin d'atténuer les effets néfastes ou d'exploiter des
opportunités bénéfiques ». L'adaptation s'est
imposée plus tardivement que l'atténuation sur la scène
internationale. Cet objectif a d'abord été associé aux
pays du sud considérés comme plus vulnérables au
changement climatique, avec à la fois des aléas plus
marqués et des capacités d'adaptation moindres. Néanmoins,
le
1 Svante Arrhénuis, chimiste suédois,
remarque dès 1895 que « la combustion croissante de carburants
fossiles (charbon, gaz et pétrole) doit nécessairement faire
croître la quantité de dioxyde de carbone (CO2) dans
l'atmosphère, et il formule l'hypothèse que cela renforcera
l'effet de serre, entraînant un réchauffement à la surface
du globe. » (Kandel, 2010)
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Introduction
caractère inéluctable d'un réchauffement
climatique affirmé dans le quatrième rapport du GIEC contribue
à légitimer l'adaptation2. Cette thématique est
progressivement formalisée dans les années 2000 et le rôle
des collectivités est affirmé. Le Code de l'urbanisme
français reconnaît, depuis la loi Grenelle de 2009, que l'action
des collectivités « en matière d'urbanisme contribue
à la lutte contre le changement climatique et à l'adaptation
à ce changement » (Art. L110). Un levier d'action
privilégié est ainsi identifié dans l'action en
matière d'organisation spatiale.
Cela conduit à évoquer un débat
opposant un modèle de ville dense et mixte propice à la
sobriété énergétique, à un modèle de
ville étalée plus consommatrice en énergie. Ces deux
formes urbaines renvoient respectivement à la ville compacte
et à la ville nature ou ville parc (Bertrand,
2012). Au vu du changement climatique ces deux modèles de villes sont
contradictoires. La ville compacte est plus économe mais peu
adaptée au changement climatique, la densité renforçant le
phénomène d'îlot de chaleur urbain et concentrant les
enjeux3. A l'inverse la ville nature est plus énergivore mais
favorise moins la formation d'îlot de chaleur urbain, la présence
de végétal contribuant à rafraichir l'air (Boutefeu,
2007). Cette forme urbaine serait donc plus adaptée à un
réchauffement climatique. Dès lors, comment concevoir une ville
à la fois sobre en carbone et adaptée au changement climatique
?
La question de la conciliation entre objectif
d'atténuation et d'adaptation climatique en matière
d'organisation spatiale est présente au sein de
l'agglomération lyonnaise. Celle-ci est
impliquée depuis les années 1990 dans une politique de
développement durable. Depuis les années 2000 elle s'est
engagée dans la lutte contre les émissions de GES. Plus
récemment, l'agglomération s'est positionnée sur le
thème de l'adaptation. En 2006 elle intègre un programme
européen intitulé « Pour une approche intégrée
de l'adaptation et de l'atténuation du changement climatique dans les
collectivités » (AMICA). Une « zone de recouvrement
négative » (overlapping areas) entre atténuation et
adaptation est alors mise en évidence à travers la tension entre
objectifs de densification et de lutte contre l'îlot de chaleur
urbain.
2 « L'adaptation est nécessaire à court
et à plus long terme pour faire face aux conséquences du
réchauffement qui sont inéluctables, même selon les
scénarios de stabilisation aux niveaux les plus bas qui ont
été évalués. » (GIEC, 2007)
3 « Dans une étude des facteurs de risques de
décès des personnes âgées résidant à
domicile durant la vague de chaleur d'août 2003, l'Institut de veille
sanitaire (INVS) confirme que les villes denses sont plus vulnérables
aux fortes chaleurs que les villes vertes » (Boutefeu, 2007)
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10
Introduction
Sur ce constat, l'objectif d'adaptation vient-il modifier les
politiques d'organisation spatiale en place et de quelle manière ? Si
l'on a pu parler d'un tournant urbanistique à propos de la ville durable
(Emelianoff, 2007a), il ne semble pas, à première vue, que les
politiques d'organisation spatiale soient renouvelées par l'objectif
d'adaptation. Peu de collectivités revendiquent une politique
d'adaptation. Lorsqu'elles le font, comme c'est le cas à Lyon, il s'agit
de s'interroger sur les conséquences concrètes de cette politique
: les pratiques d'aménagement et d'urbanisme sont-elles
transformées par l'objectif d'adaptation climatique ? Le
référentiel de la ville durable est-il modifié pour en
tenir compte ?
Une seconde interrogation découle des premières
réflexions menées dans le cadre d'AMICA, concernant la
diversité des territoires qui composent l'agglomération lyonnaise
et leurs vulnérabilités diverses. Si la
vulnérabilité principale de l'agglomération lyonnaise a
été identifiée dans le phénomène
d'îlot de chaleur urbain4, on peut douter de la pertinence de
ce phénomène dans des territoires périurbains peu denses.
Il existe un décalage entre l'objectif d'adaptation centré sur le
réchauffement affiché dans le Plan climat du Grand Lyon et la
diversité des enjeux de chaque territoire de l'agglomération.
Dès lors, comment se décline l'objectif d'adaptation au niveau
local ?
Quatre communes ont été étudiées
pour répondre à cette question. Chaque commune présente
des différences marquées en termes de caractéristiques
(géographiques, morphologiques, sociales, etc.) et en termes
d'exposition potentielle aux effets du changement climatique. Différents
impacts ont ainsi été étudiés : l'îlot de
chaleur urbain à Villeurbanne et Vénissieux, l'inondation
à Simandres et le retrait-gonflement des argiles à
Saint-Didier-au-Mont-d'Or.
Alors, qu'en est-il ? L'adaptation fait-elle l'objet
d'une politique publique dans l'agglomération lyonnaise ? Trois
aspects seront étudiés dans l'optique de voir si l'adaptation
fait effectivement l'objet d'un traitement dans les politiques urbaines
lyonnaises : la mise à l'agenda (est-ce que
l'adaptation sous ses différents aspects apparaît dans les
discours), la mise en oeuvre (fait-elle l'objet de mesures
4 « L'étude de vulnérabilité
[menée dans le cadre d'AMICA] ayant mis en évidence les
pics de chaleur comme la principale menace parmi les 3 thématiques
traitées, le Grand Lyon a décidé, en connaissance de
cause, d'axer ses travaux d'adaptation en premier lieu sur cette question.
» Source :
www.pcet-ademe.fr
Page
11
Introduction
dédiées) et la temporalité
visée par ces discours et mesures. L'étude de la
temporalité vise à différencier ce qui serait de l'ordre
de l'adaptation et ce qui serait de l'ordre des politiques de
développement durable ou de gestion de risque actuelle.
L'hypothèse principale est qu'il n'y aurait pas
d'adaptation au changement climatique en tant que telle en matière
d'organisation spatiale. Le référentiel de la ville durable
« sobre en carbone » ne serait pas modifié par l'objectif
d'adaptation.
L'enquête a consisté en
entretiens semi-directifs réalisés auprès d'acteurs locaux
de l'agglomération lyonnaise et des communes étudiées :
responsables de service urbanisme, de planification, chargés de mission,
élus... 26 personnes ont ainsi été interrogées. Ce
mémoire s'appuie sur l'analyse de ces entretiens et des documents
produits par les collectivités, c'est-à-dire sur l'analyse des
discours et de l'action. Est ainsi analysée la manière dont
l'argument de l'adaptation climatique vient s'inscrire dans des discours et des
pratiques existantes.
Ce travail se propose donc de prolonger les travaux de
recherche sur l'adaptation climatique dans le Grand Lyon sur trois axes.
En termes d'échelle, il s'agit d'étudier la
politique d'adaptation dans l'agglomération lyonnaise à deux
niveaux, celui de l'intercommunalité et celui, plus fin, de la commune.
L'originalité de ce travail est de ne pas se limiter aux espaces
centraux qui polarisent les discours autour de l'adaptation et de
s'intéresser aux espaces périphériques. Ensuite, le champ
de recherche choisi est celui de l'organisation spatiale : ce travail
s'effectue par l'entrée de l'urbanisme et de
l'aménagement. La grande majorité des travaux en la
matière sont en effet centrés sur l'atténuation. Le
succès de la notion de ville durable sobre en carbone illustre cette
focalisation. En revanche, peu de travaux traitent du lien entre organisation
spatiale et adaptation climatique : ce travail s'inscrit donc dans une
thématique peu traitée. En termes d'étapes de la
mise en politique, il s'agira non seulement d'étudier la mise
à l'agenda de la thématique adaptation mais aussi sa mise en
oeuvre à différentes échelles. L'enjeu est de ne pas
limiter cette étude au discours et de le confronter à la
réalité du terrain. Concrètement, il s'agit de voir ce
qu'apporte l'adaptation en matière d'aménagement et d'urbanisme.
En somme, l'intérêt de ce travail sera de regarder
quelle place prend l'adaptation dans le domaine de
l'aménagement et de l'urbanisme, et ce à différentes
échelles et sur différents territoires.
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12
Introduction
Le mémoire se divise en trois parties. La
première plante un cadre théorique sur l'adaptation et ses liens
avec la forme urbaine - au sens de tache urbaine - et l'urbanisme. Cet
état de la connaissance conduit à la formulation d'un objet de
recherche et des hypothèses étudiées. La deuxième
partie analyse les résultats du travail de terrain, qui sont
présentés par hypothèses. La conclusion amènera
à une prise de recul sur ces résultats et à une
montée en généralité sur l'adaptation au changement
climatique et ses liens avec d'autres thématiques comme la gestion des
risques et le développement durable.
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13
Partie I : Cadrage du travail de recherche
PARTIE I : CADRAGE DU TRAVAIL DE
RECHERCHE
Cette première partie a pour objet de situer le sujet
de recherche dans un cadre théorique plus large. Le premier chapitre
dresse un état de la connaissance sur l'atténuation, l'adaptation
et leur lien avec la forme urbaine et l'urbanisme. Le deuxième chapitre
prend appui sur ces éléments pour poser la question principale,
à partir de laquelle est développée une méthode de
recherche par sous hypothèses. Une fois le sujet posé, un point
est fait sur la méthode scientifique et la justification du choix des
terrains étudiés.
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14
Partie I : Cadrage du travail de recherche
CHAPITRE I : CADRAGE THÉORIQUE
I- Les politiques climatiques : l'atténuation
avant tout
Une politique climatique contient deux volets. D'une part, il
s'agit de réduire les causes du changement climatique en limitant les
émissions de gaz à effet de serre. D'autre part, il s'agit de
s'adapter aux effets du changement climatique. Le premier volet renvoie
à l'atténuation, qui est une politique globale. Le
deuxième volet renvoie à l'adaptation, politique locale et
territorialisée selon les effets du changement climatique prévus
et les vulnérabilités propres à chaque territoire. Ces
deux volets ne sont pas apparus de manière concomitante dans les
stratégies de lutte contre le changement climatique.
1) La construction de la politique climatique du mondial au
local : priorité à l'atténuation
La possibilité d'un réchauffement climatique due
en partie aux activités humaines est mise en avant dès la seconde
moitié du XXème siècle. Le problème climat s'impose
progressivement sur la scène internationale dès la fin des
années 1970 et fait l'objet de conférences et d'accords
internationaux en vue de limiter les émissions des gaz à effet de
serre.
Cet objectif global de réduction des GES est repris aux
niveaux européen et national. L'Europe met en place son Plan climat sous
le nom de « paquet Énergie Climat » en 2008 qui a pour
objectif le « 3 x 20 »5. Au niveau national, est mis en
place un Programme national de lutte contre le changement climatique en 2000
qui est centré sur la réduction des émissions de GES. Cet
objectif est réaffirmé avec le Plan climat (2004-2012) et la loi
Grenelle de 2010 qui appelle les collectivités territoriales à se
mobiliser en élaborant des Plans climat énergie territoriaux
(PCET) obligatoires pour les collectivités de plus de 50 000 habitants.
Un des leviers
5 Réduire de 20% les émissions de GES,
augmenter de 20% l'efficacité énergétique et atteindre 20%
d'énergie renouvelable d'ici 2020.
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15
Partie I : Cadrage du travail de recherche
privilégié pour répondre à ces
objectifs est l'action sur la forme urbaine et les politiques
d'aménagement et d'urbanisme. Le contexte réglementaire
français des années 2000 met en lumière ce rôle de
la planification et de l'urbanisme pour répondre aux enjeux du
développement durable, notamment aux objectifs de lutte contre
l'étalement urbain et de mixité urbaine (fonctionnelle et
sociale). La loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) affirme ces
objectifs et met en place les Schémas de cohérence territoriale
(SCOT) comme outil de planification à l'échelle du bassin de vie
et les Plans Locaux d'Urbanisme (PLU), qui doivent définir un Projet
d'aménagement et de développement durable (PADD). Les lois
Grenelle réaffirment ces objectifs et dotent les collectivités
locales de davantage de pouvoirs dans ce sens, avec le renforcement du
rôle des SCOT et des PLU.
2) Le rôle des villes en matière
d'atténuation
Le rôle des villes est ainsi reconnu comme
déterminant pour atteindre ces objectifs d'atténuation. D'une
part elles sont responsables de près de 70% des émissions de GES
au niveau mondial (UN Habitat, 2011) et d'autre part elles sont le lieu le plus
approprié pour réduire ces émissions, la densité
étant potentiellement source d'économie d'énergie. Le Dr
Joan Clos, directeur exécutif d'UN-Habitat, affirme ainsi : «
si les villes sont responsables de la majorité de nos
émissions de gaz à effet de serre, elles sont aussi les lieux
où le plus d'efforts peuvent être faits » 6.
De nombreux travaux ont montré les liens entre forme
urbaine et consommation d'énergie. Les travaux de P. Newman et J.
Kenworthy dans les années 1980 ont démontré que plus une
ville est dense, moins elle consomme d'énergie pour le transport de ses
habitants. D'autres travaux ont par la suite confirmé que la relation
entre densité et consommation d'énergie était inversement
proportionnelle, même si la densité n'est qu'un paramètre
parmi d'autres (Fouchier, 1997). Différents facteurs expliquent que la
ville étalée soit plus consommatrice en énergie. D'abord,
elle repose essentiellement sur l'usage de la voiture individuelle. Ensuite,
l'habitat individuel est plus consommateur en énergie que le collectif :
en effet, la surface
6 London Policy Conference. In : « gaz
à effet de serre : les villes responsables de 70% des émissions
» [Article en ligne], disponible sur
http://www.maxisciences.com/gaz-%E0-effet-de-serre/gaz-a-effet-de-serre-les-villes-responsables-de-70-des-emissions
art13572.html (consulté le 3/07/12)
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16
Partie I : Cadrage du travail de recherche
augmente à mesure que l'on s`éloigne du centre
(Raux, Traisnel, 2007)7 et les déperditions d'énergie
sont plus importantes (Fouchier, 1997). Toutes ces recherches
établissent un lien entre forme d'organisation territoriale,
consommations d'énergie et émissions de gaz à effet de
serre.
Une ville sobre en carbone serait donc une ville dense ou
« compacte ». L'objectif d'atténuation du changement
climatique converge ainsi avec l'objectif d'une ville « durable »
définie par la Charte d'Aalborg de 1994. La ville durable doit assurer
un équilibre entre protection de l'environnement, équité
sociale et enjeux économiques. Un certain nombre de « prescriptions
» d'ordre urbanistique sont associées à ces objectifs. En
quelques mots, la ville durable est une ville compacte
caractérisée par une mixité sociale et fonctionnelle, qui
assure une bonne qualité de vie à ses habitants et qui respecte
son environnement en limitant l'étalement urbain ainsi que les
émissions de gaz à effet de serre. Il existe donc un
« modèle » de ville sobre en carbone
(Pizarro, 2009) qui correspond au modèle de "ville
durable». Ce modèle urbain constitue le
référentiel des politiques publiques d'urbanisme et
d'aménagement (Emelianoff, 2007a) depuis les années 1990 -
2000.
3) La reconnaissance tardive de l'adaptation sur la
scène internationale
Si le Groupement international d'experts sur le climat (GIEC)
reconnaît l'adaptation dès son troisième rapport, cette
notion a assez peu d'écho au début des années 2000, du
moins dans les pays développés. L'adaptation est alors
considérée comme un signe de renoncement aux efforts de
réduction des émissions de gaz à effet de
serre8.
L'adaptation est véritablement mise au-devant de la
scène avec le quatrième rapport du GIEC de 2007, qui affirme
qu'un réchauffement climatique est inévitable. Dans ce rapport le
GIEC prévoit une hausse de température moyenne d'ici 2100 de 1,1
à 2,9 degrés par rapport à 1990 selon le scénario
le plus optimiste et de 2,4 à 6,4 degrés selon le scénario
le plus pessimiste. Un réchauffement d'ici la fin du siècle
est
7 Raux C., Traisnel J-P., 2007, « Habitat et
déplacements dans les aires urbaines ». Annales de la recherche
urbaine, No.103, 30-41 (In Desjardins, 2011)
8 Al Gore décrit l'adaptation comme «
une sorte de paresse, une foi arrogante en notre capacité à
réagir à temps pour sauver notre peau »8. Source
: Al Gore, Earth in the Balance : Ecology and the Human Spirit,
Houghton Mifflin, Boston, 1992, 416 p. (p. 240).
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17
Partie I : Cadrage du travail de recherche
ainsi inéluctable, et ce quelle que soit l'ampleur des
efforts de réduction des émissions de gaz à effet de
serre. Cela s'explique par l'inertie du climat : les gaz à effet de
serre ayant une durée de vie longue, les émissions passées
et actuelles persisteront dans l'atmosphère au cours du
siècle. « Même si les émissions de gaz à
effet de serre diminuaient suffisamment pour stabiliser la concentration de ces
gaz, le réchauffement anthropique et l'élévation du niveau
de la mer se poursuivraient pendant des siècles en raison des
échelles de temps propres aux processus et aux rétroactions
climatiques. » (GIEC, 2007)
La notion d'adaptation au changement climatique est alors
présentée comme nécessaire. D'autant plus que certains
événements ont contribué à légitimer
l'adaptation comme volet à part entière des politiques
climatiques. C'est le cas d'événements climatiques exceptionnels
comme la canicule de 2003 en Europe. Par ailleurs, le rapport Stern de 2007 a
contribué à légitimer financièrement l'adaptation :
selon ce rapport, une action proactive en matière d'adaptation aurait un
coût bien moins élevé que le « laisser-faire » et
des actions « après coup ». Par exemple, si l'application de
nouvelles normes bioclimatiques pour les constructions neuves serait
progressive et économiquement soutenable, la rénovation thermique
du parc existant serait extrêmement coûteuse.
En France, l'Observatoire national sur les effets du
réchauffement climatique (ONERC) est crée en 2001. Il a pour
principaux objectifs de collecter et de diffuser des données sur les
risques liés au changement climatique et d`énoncer des
recommandations pour s'adapter à ces risques. L'ONERC produit des
publications sur le thème de l'adaptation au changement climatique,
comme le guide destiné aux collectivités locales intitulé
« Êtes-vous prêt ? Guide pour l'adaptation à
l'attention des collectivités locales » publié en 2004.
L'adaptation prend place dans un cadre réglementaire dans le courant des
années 2000, avec le Plan Climat national de 2004 qui rappelle qu'une
politique climatique doit comprendre à la fois des mesures
d'atténuation et d'adaptation. Une stratégie nationale
d'adaptation est lancée en 2007, suivie du Plan national d'adaptation en
2011. A la fin des années 2000 l'adaptation devient un impératif
pour les collectivités locales. Le Code de l'urbanisme, modifié
par la loi Grenelle du 3 août 2009, affirme que l'« action [des
collectivités publiques] en matière d'urbanisme contribue
à la lutte contre le changement climatique et à l'adaptation
à ce changement. » (article L110).
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18
Partie I : Cadrage du travail de recherche
II- La nécessaire adaptation au changement
climatique des espaces urbains
1) S'adapter à quoi ? Point sur les
prévisions climatiques locales
Les prévisions de l'évolution du climat d'ici
à la fin du XXIe siècle dépendent de plusieurs
éléments. Les facteurs « humains », qu'ils soient
démographiques, économiques, techniques ou politiques influent
sur les émissions de gaz à effet de serre (évolution de la
population mondiale, modèle de développement économique,
technologies, choix politiques, etc.). Toutes ces conditions agissent sur les
scénarios climatiques, ce qui explique que le nombre de ces
scénarios soit très élevé. Quatre
modélisations selon différents scénarios
économiques sont le plus souvent retenues : les scénarios B1, B2
qui sont les plus « vertueux » en termes de limitation
d'émissions, et les scénarios A1 et A2, vers lesquels les
émissions actuelles tendent le plus. Les autres paramètres
d'incertitude tiennent aux modélisations elles-mêmes ainsi
qu'à la difficulté à traduire localement les
scénarios globaux.
Néanmoins certaines tendances dites « robustes
» se dégagent de tous les scénarios. En France, quelques
évolutions climatiques majeures sont à retenir
(Météo France) :
- une élévation de la température moyenne en
toute saison
- une augmentation du nombre de jours de canicule estivale par
an : un été sur deux serait comparable à celui de 2003
à l'horizon 2070-2099
- une augmentation des pluies d'hiver
- une diminution des pluies d'été.
Si des incertitudes perdurent à l'échelle locale
(les scénarios climatiques ont une approximation de 300 km), certaines
tendances se dégagent pour le département du Rhône et
l'agglomération lyonnaise (Martinoni-Lapierre, 2012)9
:
- une augmentation des températures moyennes, de
3°C à Lyon en 2080 selon
un scénario médian (A1b) jusqu'à 6°C
selon le scénario A2
9 Martinoni-Lapièrre, S.
(Météo France), 2012, « perspectives 2050 en
Rhône-Alpes ». In : ALE, Soirée débat sur le climat,
« Négociations post-Kyoto et impacts en Rhône-Alpes »,
28/02/12, Campus de la Doua, amphithéâtre Lavoisier,
Villeurbanne.
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19
Partie I : Cadrage du travail de recherche
- une augmentation du nombre de jours de canicule, avec plus
de 28 jours de canicule par an en 2080 selon le scénario A2
- une baisse des précipitations estivales d'un quart
à l'horizon 2080 selon le scénario A2
Il n'existe par contre pas d'indications sur les
éventuelles conséquences d'une évolution du climat en
termes d'événements extrêmes.
2) La nécessaire adaptation des villes
a) Les villes, espaces particulièrement
sensibles au changement climatique
Les villes sont considérées comme des espaces
« à risque » au regard du changement climatique. Il est
couramment admis que le risque résulte de trois composantes (Dagorne
& Dars, 2005 ; ONERC, 2010) : l'aléa qui désigne un
événement, les enjeux qui correspondent à l'ensemble de la
population ou des biens matériels susceptibles d'être
touchés par cet événement et la
vulnérabilité qui désigne la sensibilité d'un
système, c'est-à-dire le degré par lequel il peut
être affecté par l'aléa. La vulnérabilité
dépend de différents éléments, comme les
caractéristiques de la population (âge, état de
santé), l'existence de système l'alerte, l'urbanisme, ou encore
la capacité d'adaptation.
Figure 1 : Le risque, conjonction d'un aléa,
d'enjeux et d'une vulnérabilité
Source : ONERC, 2010,
|
Villes et adaptation au changement climatique, p. 16
|
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20
Partie I : Cadrage du travail de recherche
Ces composantes du risque sont exacerbées en milieu
urbain. En effet, les caractéristiques du milieu urbain sont
susceptibles d'amplifier les effets du changement climatique. Par exemple, les
villes possèdent un microclimat caractérisé par le
phénomène d'îlot de chaleur urbain qui renforce les
épisodes de canicule. L'aléa sécheresse dû au
changement climatique serait donc renforcé en milieu urbain. Par
ailleurs les villes présentent des enjeux importants car elles
concentrent populations, biens et infrastructures. Elles sont donc d'autant
plus sensibles aux impacts du changement climatique que ceux-ci sont
susceptibles de toucher un nombre très important de personnes.
b) Les effets du changement climatique sur les milieux
urbains
L'ONERC présente les différents impacts
susceptibles de concerner les villes françaises. Il précise que
ces impacts ne sont pas spécifiques au milieu urbain, mais peuvent
être y être exacerbés comme c'est le cas pour les canicules
à cause de l'îlot de chaleur. Les principaux risques pour les
villes sont les suivants (ONERC, 2010).
i) L'îlot de chaleur urbain
Il s'agit d'un enjeu majeur pour les villes au regard du
changement climatique. La canicule de 2003 a mis en évidence la
vulnérabilité des grandes agglomérations aux
épisodes de canicule : l'écart de température entre Paris
et les zones rurales alentours s'est creusé jusqu'à atteindre
8°C, et la surmortalité a été importante (15 000
morts en France selon l'Institut de veille sanitaire).
ii) Les risques sur la santé
Ils sont dus aux effets directs ou indirects du
réchauffement. Les épisodes de canicules peuvent entrainer une
surmortalité importante. Le réchauffement est également
susceptible de modifier l'aire de répartition de certaines maladies et
l'occurrence de certaines allergies due à la présence de
pollens.
iii) La raréfaction de la ressource en eau
La diminution prévue des précipitations
estivales pourrait poser problème en termes de disponibilité de
la ressource. Outre ces effets quantitatifs, des conséquences sur la
qualité de l'eau sont possibles (phénomène de
concentration des polluants dans une quantité d'eau moindre).
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21
Partie I : Cadrage du travail de recherche
iv) La qualité de l'air
Le changement climatique peut aggraver les pollutions locales
sous l'effet du réchauffement. En effet la chaleur, ajoutée au
rayonnement solaire, contribue à la formation de polluant comme
l'ozone.
v) Les catastrophes naturelles
La plus courante est l'inondation, dont la fréquence et
l'intensité pourraient augmenter avec le changement climatique. En zone
côtière il s'agit du risque de submersion marine, en zone
terrestre il s'agit des crues et du risque de ruissellement dus à la
modification du régime des précipitations (pluies plus fortes en
hiver notamment). Un autre risque naturel est le phénomène de
retrait-gonflement des argiles qui provoque des mouvements de terrain. Ce
phénomène s'explique car les sols argileux peuvent gonfler ou se
tasser en fonction de leur teneur en eau. Les phénomènes de
sécheresse et de pluies intenses annoncés avec le changement
climatiques pourraient favoriser cet aléa.
3) Qu'est ce qu'une ville adaptée au changement
climatique ?
Une ville adaptée serait une ville dont l'organisation
spatiale, économique et politique prendrait en compte la nouvelle donne
climatique et notamment les événements extrêmes. Plusieurs
solutions sont développées dans la littérature
spécialisée pour limiter les différents impacts du
changement climatique. Quatre catégories de politiques urbaines
d'adaptation existent : les modifications de l'occupation des sols et la
planification urbaine, les investissements directs (ouvrages de protection par
exemple), l'adaptation du cadre bâti et l'augmentation de la
résilience (ONERC, 2010). A chacune des grandes évolutions
climatiques, des solutions de certaines ou de toutes ces catégories
peuvent être avancées.
a) Le réchauffement
La lutte contre l'îlot de chaleur urbain consiste
à agir sur les différents paramètres qui influent sur sa
formation (Champiat, 2008). Plusieurs pistes sont généralement
évoquées pour rafraîchir la ville et lutter contre
l'îlot de chaleur urbain (Masson, 2012) :
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22
Partie I : Cadrage du travail de recherche
- introduire plus de végétation en ville, car le
végétal favorise l'infiltration de l'eau pluviale et rejette de
l'eau dans l'air : ce processus est appelé «
évapotranspiration ». - augmenter la place de l'eau en ville, aussi
bien en surface (plans d'eau) qu'infiltrée dans le sol pour permettre
son évaporation. Pour cela des revêtements perméables sont
à privilégier.
- modifier les matériaux et les revêtements en
ville pour limiter le stockage de chaleur pendant la journée. Un des
paramètres pouvant y contribuer est l'albédo, c'est-à-dire
la capacité de réfléchissement d'un matériau : plus
un matériau est clair, plus son albédo est élevé et
plus il renvoie de rayonnement.
- jouer sur l'orientation des rues et des bâtiments
ainsi que leur hauteur pour favoriser l'ombrage et la ventilation naturelle.
Par ailleurs, l'action sur la forme urbaine pourrait
être un moyen de limiter le réchauffement : dans la mesure
où l'îlot de chaleur augmente avec la densité, une solution
pourrait être de diminuer la densité. La ville
étalée serait moins propice à la formation d'îlots
de chaleur urbains (Mancebo, 2011 ; Pizarro, 2009).
b) Les conséquences liées à
l'eau
Les solutions pour limiter les risques d'inondations par
ruissellement reposent essentiellement sur l'infiltration des eaux pluviales.
Pour ce faire, peuvent être privilégiés des
revêtements poreux qui laissent l'eau s'infiltrer et évitent son
accumulation par ruissellement. Des techniques de rétention des eaux
pluviales, dites « douces », permettent de palier les insuffisances
du réseau d'évacuation souvent saturé lors
d'épisodes de fortes pluies : les noues ou les bassins de
rétention en sont des exemples. Concernant le risque d'inondation
dû à des débordements de cours d'eau, la principale
solution est sans doute la gestion de l'occupation du sol, avec des zones
« tampon » inconstructibles autour des cours d'eau susceptibles de
déborder. La construction d'ouvrages de protection peut également
être une solution (barrages, digues) ainsi que des normes techniques de
construction (surélévation des bâtiments).
En termes de gestion de la ressource, des économies
d'eau pourraient être envisagées (récupération de
l'eau de pluie pour l'arrosage par exemple, limitation des activités
très consommatrices) ainsi qu'une attention particulière pour
maintenir sa qualité (limitation des rejets polluants dans le milieu
aquatique).
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23
Partie I : Cadrage du travail de recherche
c) Le risque géologique : les mouvements de
terrain
Deux moyens peuvent permettre de limiter les
dégâts occasionnés par ces phénomènes : la
réglementation stricte de l'occupation des sols (ne pas construire dans
les zones les plus à risque) ou la préconisation de conditions
d'urbanisation d'ordre techniques pour prémunir les constructions face
à ce phénomène (fondations profondes dans des zones
sujettes aux mouvements de terrain).
d) La gestion de crise
Enfin, pour l'ensemble des impacts liés au changement
climatique, qu'ils soient naturels ou sanitaires, la mise en place ou
l'amélioration de systèmes d'alerte pour gérer les
situations de crises (canicule, pic de pollution) pourrait augmenter la
résilience des systèmes urbains, c'est-à-dire leur
capacité à retrouver leur état d'origine suite à un
épisode de crise.
Si des caractéristiques d'une ville «
adaptée » peuvent être dégagées, il n'existe
pas de « modèle » de ville adaptée, contrairement
à l'atténuation pour lequel on peut définir un
modèle de ville « bas carbone » dans la ville compacte.
L'adaptation dépend de la localisation géographique et du climat
local, qui déterminent quelle forme urbaine est la plus adaptée
à ces phénomènes (Pizarro, 2009). Elle repose sur des
réponses au cas par cas, selon les aléas et les
vulnérabilités propres à chaque territoire.
Conclusion sur la partie II :
Les politiques d'atténuation et d'adaptation sont
présentées comme complémentaires. D'un côté,
il est nécessaire de s'adapter car les effets du changement climatique
sont déjà à l'oeuvre. D'un autre côté, il est
nécessaire de réduire les émissions de GES car ne pas agir
sur le problème à la source entraînerait des effets
irréversibles (perte de biodiversité, élévation du
niveau de la mer, etc.) et
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24
Partie I : Cadrage du travail de recherche
conduirait à l'échec des mesures
d'adaptation10. Pour autant, ces deux objectifs sont-ils compatibles
en termes d'organisation spatiale ?
III - Atténuation, adaptation et politiques
urbaines : quelle compatibilité ?
L'objectif d'adaptation vient s'ajouter aux objectifs plus
anciens de développement durable et d'atténuation du changement
climatique. Ainsi lorsque les villes sont sommées à la fin des
années 2000 de s'adapter au changement climatique, leurs politiques sont
orientées vers des objectifs de préservation de l'environnement
et de réduction des gaz à effet de serre. Dès lors,
l'objectif d'adaptation vient-il modifier cet horizon ? La ville sobre en
carbone est-elle aussi une ville adaptée au changement climatique, ou
bien est-il nécessaire de réinventer un modèle de ville
qui réponde à ces deux objectifs ?
1) Le paradoxe entre ville « bas carbone » et
« ville adaptée »
Des auteurs ont mis en lumière les tensions entre
objectifs d'atténuation et d'adaptation en termes de forme urbaine
(Pizarro, 2009 ; Mancebo, 2011). Alors que la ville sobre en carbone est dense,
la ville « adaptée » serait peu dense afin de favoriser la
place du végétal et de limiter le phénomène
d'îlot de chaleur urbain (Mancebo, 2011). Ces deux « modèles
» sont contradictoires : une forme urbaine étalée qui
exacerbe le changement climatique (très émettrice de gaz à
effet de serre) peut en même temps constituer une adaptation au
réchauffement. Inversement, une forme urbaine compacte qui
atténue le changement climatique n'est pas adaptée : la
densité renforce le phénomène d'îlot de chaleur
urbain et concentre les enjeux et donc, la vulnérabilité face aux
impacts du changement climatique (Pizarro, 2009).
10 « Il est probable que, si l'évolution du
climat se poursuivait sans intervention, la capacité d'adaptation des
systèmes naturels, aménagés et humains, serait
dépassée à longue échéance {GT II 20.7, RID}
» 4ème rapport du GIEC, p 73.
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25
Partie I : Cadrage du travail de recherche
Figure 2 : ville "adaptée", ville
"bas carbone" : deux formes urbaines
contradictoires
La conciliation entre objectifs d'atténuation et
d'adaptation est pourtant nécessaire. Comme l'affirme le GIEC dans son
quatrième rapport, « ni l'adaptation ni l'atténuation ne
permettront, à elles seules, de prévenir totalement les effets
des changements climatiques » (GIEC, 2007). Il s'agit
également d'éviter ce qui est couramment appelé «
maladaptation », c'est-à-dire une mesure d'adaptation
spontanée qui irait à l'encontre de l'objectif
d'atténuation. L'étalement urbain peut être
considéré comme une maladaptation : certes, l'espace
périurbain pavillonnaire est moins propice à la formation
d'îlot de chaleur urbain, mais le modèle périurbain est
très consommateur d'énergie. Il est donc nécessaire pour
les agglomérations d'anticiper ces adaptations spontanées de
fuite vers le périurbain, qui ne pourraient en aucun cas aboutir
à un modèle de ville « durable » : en plus de renforcer
le phénomène d'effet de serre et le réchauffement
climatique, l'étalement urbain pourrait renforcer des
phénomènes de ségrégation socio-spatiale.
2) Le cas de l'agglomération lyonnaise : adapter une
forme urbaine durable ?
Le cas de l'agglomération lyonnaise est
intéressant à étudier dans le cadre de ces interrogations.
Cette agglomération est considérée comme pionnière
dans le
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26
Partie I : Cadrage du travail de recherche
domaine du développement durable et a un projet de
développement très volontariste en matière de
réduction de ses émissions de gaz à effet de serre. Le
développement de l'agglomération présenté dans le
SCOT s'appuie sur une structure urbaine multipolaire, dans l'optique de
densifier des pôles urbains et de favoriser les modes de
déplacement les moins polluants (transports en commun, modes de
déplacements dits « doux » tels que la marche à pied et
le vélo). En parallèle, la préservation des espaces
naturels et agricoles fait l'objet d'une forte volonté politique, avec
l'objectif de conserver un équilibre entre espaces urbanisés et
espaces non urbanisés.
A partir de 2005, l'agglomération s'est
positionnée de manière précoce par rapport au niveau
national sur la thématique de l'adaptation au changement climatique. Cet
objectif figure dans le diagnostic du Plan climat du Grand Lyon et dans le SCOT
approuvé en 2010. Il devrait par conséquent être
intégré dans d'autres documents, et notamment dans le Plan local
d'urbanisme du Grand Lyon en cours de révision depuis le 16 avril 2012
(le PLU est soumis à un lien de compatibilité avec le SCOT).
Dès lors, quelle place est donnée à l'adaptation dans un
contexte où c'est l'atténuation qui constitue l'horizon des
politiques urbaines en matière d'organisation spatiale ? Comment sont
conciliées atténuation et adaptation ?
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27
Partie I : Cadrage du travail de recherche
CHAPITRE II : CONSTRUCTION DE L'OBJET DE RECHERCHE
I- Problématisation et hypothèses de
recherche
L'agglomération lyonnaise et le Grand Lyon se
revendiquent comme précurseurs sur la thématique adaptation. Les
questions au coeur de ce mémoire sont les suivantes : Quelle place est
donnée à l'adaptation dans les discours et dans les pratiques ?
Comment s'intègre cet objectif ? Quelles en sont les conséquences
sur l'organisation spatiale ? En d'autres termes, il s'agit de voir dans quelle
mesure l'adaptation vient modifier la stratégie lyonnaise.
Le domaine d'étude ciblé est celui de
l'organisation spatiale à tous les niveaux : la planification
(agglomération), l'urbanisme (ville et quartiers) et
l'aménagement urbain (opération).
1) Existe-t-il une politique d'adaptation ?
En somme, la question principale de ce
mémoire peut se formuler ainsi : existe-t-il une politique
d'adaptation dans l'agglomération lyonnaise ? Cette question
requiert d'interroger ce que peut être une politique d'adaptation. Cela
suppose d'abord de définir ce qu'est une politique publique, puis de
dégager les caractéristiques d'une politique d'adaptation.
a) Qu'est-ce qu'une politique publique ?
L'Institut suisse des hautes études en administration
publique (IDHEAP) définit les politiques publiques comme «
l'ensemble des décisions et des actions
prises par des acteurs institutionnels et sociaux en vue de
résoudre un problème collectif ».11 L'analyse des
politiques publiques dissocie généralement plusieurs
étapes. Charles O. Jones en distingue cinq12 :
l'identification du problème, le développement
11 Définition issue du séminaire : Projet
Interform, Séminaire des 3 et 4 avril 2007, Les politiques
publiques. Université de Pau et des Pays de l'Adour.
12 Ch. O. Jones, 1970, An introduction to the
Study of Public Policy, Belmont, Duxbury Press.
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28
Partie I : Cadrage du travail de recherche
du programme, la mise en oeuvre du programme,
l'évaluation du programme, la terminaison du programme. Dans le cas de
l'adaptation dans le Grand Lyon, seule les trois premières étapes
sont susceptibles d'être étudiées, la mise en oeuvre
n'étant pas encore achevée.
La première étape d'identification du
problème semble correspondre en partie à la prise de conscience
du problème climat, avec l'affirmation du caractère
inévitable du réchauffement et de la nécessité de
s'y adapter, qui s'est faite sur la scène internationale puis
européenne et nationale. En France l'identification du problème
s'est faite notamment avec l'épisode de la canicule de 2003 qui a
provoqué une surmortalité importante.
La deuxième étape, le développement du
programme, renvoie à l'élaboration d'une stratégie pour
adapter le territoire au climat futur prévu par les scientifiques. A
Lyon, cette étape correspond aux réflexions
développées dans le cadre du programme AMICA, reprises et
développées dans le Plan climat du Grand Lyon, et aux
réflexions en cours dans le cadre de la révision du Plan local
d'urbanisme (PLU) du Grand Lyon.
La troisième étape de la mise en oeuvre du
programme en est à ses prémices à Lyon. Elle consiste en
la mise en oeuvre de mesures d'adaptation, qui peuvent être de deux
ordres : des mesure consistant à réduire les impacts physiques du
changement climatique, l'aléa ; ou bien des mesures consistant
à réduire la vulnérabilité à ces impacts
physiques. Un dernier type de mesure pourrait être des mesures de gestion
de crise ayant pour objectif d'améliorer la résilience.
Nous retiendrons, quant à nous, deux
étapes principales d'une politique publique :
- la mise à l'agenda, allant de la
prise de conscience d'un problème à sa mise sur l'agenda
politique (décision de prendre en charge ce problème
politiquement), jusqu'à l'élaboration d'un programme d'actions
- la mise en oeuvre renvoie au volet
opérationnel de la politique : il s'agit de la réalisation des
actions, de leur inscription dans un cadre réglementaire à leur
application effective.
Page
29
Partie I : Cadrage du travail de recherche
b) Qu'est-ce qu'une politique d'adaptation ?
Il s'agit maintenant de se demander ce que pourrait être
une politique d'adaptation, ce qui revient à s'interroger sur
sa finalité.
Une caractéristique majeure de l'adaptation est la
prise en compte du long terme. L'adaptation contient fondamentalement une part
d'anticipation, sinon il ne s'agit pas tant d'adaptation au changement
climatique que d'une gestion de risque « classique ». F. Scherrer
parle d'un « nouveau rapport à l'horizon temporel
»13 de l'adaptation : l a particularité d'une politique
d'adaptation est que le référentiel devient une situation
climatique future, alors qu'actuellement l'aménagement et l'urbanisme se
basent sur des événements et des tendances passés (par
exemple, la gestion des risques prend en considération des
événements passés).
Une politique d'adaptation consisterait donc à
anticiper les différents effets du changement climatique, dont les
principaux ont été présentés
précédemment.
2) Construction des hypothèses de recherche
Se demander s'il existe une politique d'adaptation revient
à se poser deux grandes questions : l'adaptation fait-elle l'objet d'une
politique publique ? Le cas échéant, cette politique a-t-elle
pour objet de s'adapter au changement climatique ?
Politique
publique
(forme)
Adaptation
(finalité)
d'adaptation
Politique
Figure 3 : les deux questions
sous-jacentes à la problématique
Source : C. Drouin,
2012
13 SCHERRER, F., 2012, Conclusion de la
journée d'études « adaptation au changement climatique et
politiques urbaines : approches comparées
», 12 juin, Institut d'urbanisme de Lyon.
Page
30
Partie I : Cadrage du travail de recherche
Pour savoir si l'adaptation est érigée en
politique, seront étudiées les deux étapes de mise
à l'agenda et de mise en oeuvre. En effet u n problème qui ne
serait constitué que de l'une de ces deux étapes ne serait que
partiellement traité et ne constituerait pas une politique publique.
Dans le cas d'un problème mis à l'agenda politique mais ne
faisant l'objet d'aucune mesure, la politique serait incomplète. A
l'inverse, un problème faisant l'objet de mesures sans mise à
l'agenda ne serait pas traité en tant que tel, et les mesures en
question n'auraient pas pour objectif premier la résolution dudit
problème.
Répondre à la deuxième question sur la
finalité de cette politique implique de regarder si les
différents impacts du changement climatique sont anticipés. Pour
cela seront étudiés, d'une part les différents
aléas liés au changement climatiques, et d'autre part l'horizon
temporel visé par les discours et les mesures mises en place.
Nous retiendrons dès lors trois éléments
constitutifs d'une politique d'adaptation. D'abord, deux étapes
librement adaptées des analyses évoquées ci-dessus
paraissent fondamentales : l'étape de mise à l'agenda
du problème, qui inclut la reconnaissance du problème,
sa mise sur l'agenda politique et l'élaboration d'une stratégie,
et l'étape de mise en oeuvre qui consiste en
l'application concrète des mesures (inscription dans un cadre
réglementaire et réalisation opérationnelle). Ensuite, la
notion de temporalité de l'adaptation apparaît
essentielle.
Mise à l'agenda
Politique
d'adaptation
Temporalité
Mise en oeuvre
Figure 4 : les trois composantes d'une politique
d'adaptation retenues dans la construction
du sujet
Source : C. Drouin, 2012
Page
31
Partie I : Cadrage du travail de recherche
La question principale « Existe-t-il une politique
d'adaptation dans l'organisation spatiale lyonnaise ? » peut alors se
décomposer en trois questions. En termes de mise à l'agenda,
existe-t-il un « volet » adaptation dans les politiques urbaines ? En
termes de mise en oeuvre, existe-t-il des mesures d'adaptation ? En termes de
temporalité, y a-t-il une prise en compte du long terme ?
Mon hypothèse principale consiste
à supposer qu'il n'y aurait pas de politique d'adaptation en
tant que telle. Si l'on reprend trois caractéristiques d'une
politique d'adaptation retenues, cette hypothèse se décline en
trois points :
- En termes de mise à l'agenda, il n'y
aurait pas de « volet » adaptation dans les politiques urbaines
- En termes de mise en oeuvre, il n'y aurait
pas de mesures d'adaptation dans le champ de l'organisation spatiale, au sens
de mesures qui aurait pour seul ou principal objet l'adaptation au changement
climatique
- Enfin, en termes de temporalité il
n'y aurait pas d'anticipation et de prise en compte du long terme.
II- Méthode de la recherche
1) Sources et méthode scientifique
Pour vérifier ces hypothèses, trois principaux
matériaux ont été utilisés.
a) La littérature spécialisée
et la littérature grise
Elle comprend à la fois des ouvrages théoriques
et des travaux universitaires. Ces documents ont surtout été
utilisés pour nourrir le cadre théorique de la recherche. Les
documents utilisés sont référencés dans la
bibliographie.
b) Les sources
Elles incluent les documents produits par les
collectivités ou groupement de collectivités, par des organismes
spécialisés, etc. Il peut s'agir de plans d'actions comme les
Agendas 21 ou les Plans climat. Ces documents ont été le
matériel de recherche privilégié pour étudier
l'hypothèse 2 sur la mise en oeuvre de l'adaptation. Les documents
utilisés sont référencés dans la section «
sources » de la bibliographie.
Page
32
Partie I : Cadrage du travail de recherche
c) Les entretiens avec les acteurs
locaux
Ils ont constitué le matériel d'étude
privilégié pour étudier l'hypothèse portant sur la
mise à l'agenda de l'adaptation, qui repose essentiellement sur
l'analyse des discours. Les entretiens ont également apporté des
précisions quant à la phase de mise en oeuvre et à la
temporalité visée. Ils ont également contribué
à structurer le sujet et les hypothèses de recherche.
i) Des entretiens avec des acteurs variés
Vingt-trois entretiens ont été
réalisés14, majoritairement avec des techniciens de
collectivités et leur groupement - communes, région,
intercommunalité - et de structures d'État. Des élus ont
également été rencontrés. Aux entrevues s'ajoutent
des entretiens téléphoniques courts ou des échanges de
mails (signalés par la mention « échanges avec »),
moins riches qu'une rencontre mais à l'apport non négligeable
notamment sur l'absence de prise en compte de telle ou telle thématique
qui constitue en soi un résultat de recherche. Une diversité
d'acteurs a été visée, et ce afin de recueillir des points
de vue diversifiés et éventuellement de les confronter. Ainsi
pour chaque terrain ou sur chaque « thème » d'étude ont
été consultés différents acteurs, correspondant
à différentes structures et/ou à différents
échelons territoriaux.
On peut distinguer plusieurs types d'entretiens, tout en
précisant que ces catégories ne sont pas complètement
étanches et que certains entretiens entrent dans plusieurs
catégories :
· Les entretiens «
exploratoires » (4) sur la thématique de
l'adaptation au changement climatique. Ces entretiens ont contribué
à la construction du sujet d'étude voire des hypothèses de
la recherche :
- chargés de mission ALE, CERTU et CETE de Lyon
- responsable de pôle à la DREAL
Rhône-Alpes
· Les entretiens portant sur les communes
étudiées (9) :
- techniciens et chargés de mission municipaux :
Vénissieux (1), Villeurbanne (3), Saint-Didier (1)
14 La liste des entretiens réalisés est
disponible en annexe 1.
Page
33
Partie I : Cadrage du travail de recherche
- élus municipaux des communes de Simandres (2) et de
Vénissieux (1)
- chef d'unité planification à la DDT Rhône
sur la commune de Simandres (1)
· Les entretiens thématiques (14)
:
- sur l'eau (4) : chargé de mission DREAL,
chargée de mission Agence de l'eau, responsable de la direction eau du
Grand Lyon, responsable de l'unité risque de la DDT Rhône
- sur le retrait gonflement des argiles (4) : responsable de
l'unité risque de la DDT Rhône, échanges avec un
chargé d'études au BRGM, une chargée de mission PLU
à l'Agence d'urbanisme de Lyon et un chargé de mission risque au
Grand Lyon
- sur l'îlot de chaleur urbain (3) : chargés de
mission à la mission écologie urbaine du Grand Lyon
- sur la révision du PLU du Grand Lyon (2) :
responsable au Grand Lyon et responsable de pôle à l'Agence
d'urbanisme de Lyon
- sur la préservation des espaces naturels et
agricoles (1) : technicien du Grand Lyon
La diversité des acteurs retenus a permis de compenser
les différences de moyens et de taille des services entre les deux
communes importantes que sont Vénissieux et Villeurbanne et les plus
petites communes de Simandres et Saint-Didier. Ainsi sur ces deux
dernières communes, différents acteurs ont été
consultés : personnel municipal ou élus, référents
dans les services de l'État (DDT) ou dans l'Agence d'urbanisme de Lyon,
et professionnels d'établissements publics de l'État. Cela a
permis d'éviter un éventuel déséquilibre entre les
communes en termes d'entretiens et d'accès aux données.
ii) Le déroulement des entretiens
Le déroulement « classique » de ces
entretiens a été le suivant : une heure en moyenne (entre 45 min
et 1h30), de type semi directif, consistant à laisser parler
l'intervenant sur des thèmes choisis (dans le cas présent
l'adaptation au changement climatique). Deux étapes ont en
général structuré les entretiens : une première
étape, assez large, de définition du sujet par l'intervenant
où nous15 l'incitions à parler librement sur le sujet
de l'adaptation afin de voir ce qu'il y rattachait le plus
15 Beaucoup d'entretiens ont été
réalisés avec François Balaye, stagiaire au laboratoire
EVS sur le même projet de recherche.
Page
34
Partie I : Cadrage du travail de recherche
spontanément. La deuxième étape de
l'entretien était constituée de questions complémentaires
sur des entrées plus précises.
· L'étape de définition de l'adaptation
L'approche retenue a été de laisser une assez
grande liberté aux acteurs quant à l'interprétation de
cette thématique. Ainsi lors de la prise de contact, le choix a
été fait de désigner de manière volontairement
assez vague le sujet d'étude, en l'occurrence « l'adaptation au
changement climatique ». Cette méthode d'entretien assez souple a
permis de voir comment chaque acteur interprétait le thème de
l'adaptation au changement climatique.
Les entretiens avec les acteurs locaux ont quasiment
systématiquement commencé par la question « Qu'est-ce que
l'adaptation pour vous ? ». Selon les acteurs, cette question a
débouché sur des réponses plus ou moins longues. Suivants
les cas, d'autres questions complémentaires venaient en appui pour
préciser le discours autour de l'adaptation, notamment :
- Quels sont les impacts liés au
changement climatique sur votre territoire ?
- Quand a émergé la
thématique adaptation dans votre service/commune ?
- Par quelle(s) entrée(s) ?
- Par qui est portée l'adaptation dans
votre service/commune ? Techniquement ?
Politiquement ?
- Quelles mesures d'adaptation sont mises en
oeuvre dans votre service/commune ?
- D'autres mesures participent-elles à l'objectif
d'adaptation selon vous ?
- Des mesures d'adaptation sont-elles envisagées à
l'avenir ? Lesquelles ?
- Quels sont les obstacles à
l'adaptation selon vous ?
Ces quelques questions ont permis d'étudier à
la fois le processus de mise à l'agenda de l'adaptation (quand, comment
et pourquoi a émergé l'adaptation, par qui elle est
portée) et le processus de mise en oeuvre, qu'il soit implicite ou
explicite (mesures d'adaptation ou mesures participant de l'adaptation).
Lors de la prise de contact, certains acteurs ont
affirmé ne rien avoir à dire sur le thème de l'adaptation
mais ont accepté de me recevoir. Ces entretiens alimentent les parties
traitant de l'adaptation implicite ou indirecte.
Page
35
Partie I : Cadrage du travail de recherche
· Les questions plus précises
Cette étape dépendait en grande partie de ce qui
était ressorti de la partie précédente de l'entretien et
ne peut pas être systématisée. Les questions ont
essentiellement porté sur des points d'information précis, et
notamment sur les dispositifs propres à chaque terrain.
A ces entretiens il faut également ajouter un certain
nombre de présentations publiques, colloques et
séminaires. Les plus importants figurent dans la section
sources de la bibliographie.
A noter qu'afin de respecter l'anonymat des entretiens, les
citations contenues dans ce mémoire sont en italique et placées
entre guillemets sans être rattachées à leur auteur. Les
quelques citations nominales le sont avec l'accord de leur auteur.
2) Démarche et présentation des terrains
étudiés
La démarche suivie est non pas comparative, mais
consiste en une étude approfondie du cas lyonnais, avec un focus sur
quatre territoires distincts. Il s'agit de donner à voir un panorama du
cas lyonnais dans sa diversité (territoriale et en termes d'enjeux).
L'étude se centre sur l'agglomération lyonnaise,
délimitée par le périmètre du Schéma de
cohérence territorial (SCOT). Afin de rendre compte de la question de
l'échelle, à savoir comment se décline l'objectif
d'agglomération au niveau local, deux niveaux ont été
étudiés. D'une part le niveau de l'agglomération, en
particulier les politiques menées au sein de la Communauté
urbaine du Grand Lyon ; d'autre part le niveau communal avec un focus sur
quatre communes de l'agglomération représentatives de sa
diversité.
Les communes ont été choisies en fonction de
leurs formes urbaines distinctes, correspondant à différentes
vulnérabilités au changement climatique. Les impacts du
changement climatique étudiés ont été cités
par les acteurs locaux lors des entretiens. En l'absence d'entretien ou de
désignation d'une vulnérabilité particulière, ont
été choisis des risques existants susceptibles d'être
amplifiés par le changement climatique. Quatre communes ont ainsi
été choisies.
Page
36
Partie I : Cadrage du travail de recherche
Figure 5 : carte des communes
étudiées
Source : Agence d'urbanisme de Lyon. Réalisation : C.
Drouin, 2012
a) Villeurbanne, commune centrale dense de
l'agglomération
Villeurbanne est une commune intra muros de
l'agglomération de Lyon. Elle compte près de 145 000 habitants en
2009 selon l'INSEE. C'est une commune très dense, avec près de 10
000 habitants au km2. Son tissu urbain est resserré et compte
peu d'espaces verts.
b) Vénissieux, commune
périphérique de la première couronne
Vénissieux est une commune périphérique
de première couronne située au sud-est de Lyon. Elle compte
près de 60 000 habitants en 2009 selon l'INSEE et atteint une
densité d'un peu plus de 3800 habitants au km2. La superficie
de la commune est majoritairement bâtie mais elle compte des espaces
verts majeurs, notamment le Parc de Parilly et le plateau agricole des Grandes
Terres au sud de la
Page
37
Partie I : Cadrage du travail de recherche
commune. Ville industrielle majeure de l'agglomération,
elle se caractérise par d'importantes difficultés sociales.
Ces deux communes centrales sont avant tout concernées
par la perspective d'un réchauffement. La vulnérabilité au
phénomène d'îlot de chaleur urbain est liée à
la densité de ces communes, en particulier Villeurbanne. Dans les deux
cas, les entretiens avec les acteurs de ces communes ont insisté sur le
risque lié à la chaleur.
c) Saint-Didier-au-Mont-d'Or, commune
périurbaine
Saint-Didier est une commune périurbaine de l'ouest
lyonnais. Comptant 6 500 habitants environ en 2009, elle est composée
d'un tissu pavillonnaire diffus qui couvre les deux tiers de la
commune16. Cette commune est concernée par un risque de
mouvement de terrain dû au phénomène de retrait-gonflement
des argiles. Le choix de ce risque en particulier n'a pas été
désigné par des acteurs locaux, car aucun entretien avec un
élu n'a pu être obtenu dans cette commune. Ce choix est donc
personnel, guidé par des données scientifiques (cartographie de
l'aléa retrait-gonflement des argiles du BRGM notamment).
d) Simandres, commune rurale
Simandres est une commune rurale du sud de
l'agglomération lyonnaise. Elle est composée de 1600 habitants
environ en 2009 avec un habitat très majoritairement individuel. La
commune est traversée par la rivière de l'Ozon et est
concernée par le Plan de Prévention du Risque Inondation de
l'Ozon approuvé en 2008. Contrairement aux trois autres communes, elle
ne fait pas partie du Grand Lyon mais est située dans le
périmètre du SCOT de l'agglomération lyonnaise. Une
révision complète du Plan local d'urbanisme est actuellement en
cours.
Ces quatre communes présentent donc des
différences marquées. En termes de taille, de forme et de
morphologie urbaine, en termes de vulnérabilités liées aux
effets du changement climatique, en termes social également. Toutes ces
caractéristiques sont récapitulées dans le tableau
ci-dessous, dont les données concernant la population sont issues de
l'INSEE (données de 2009).
16 Estimation à partir des images satellites de
la commune.
Partie I : Cadrage du travail de recherche Tableau 1 :
caractéristiques des communes étudiées
31 382
4,7
Non
Non
1 607
153,8
10,5
inondation (PPRI Vallée de l'Ozon)
Commune rurale avec un centre
bourg de petite taille,
habitat
individuel
Commune périurbaine du sud de l 'agglomération
CCdu paysde l'Ozon
PENAP (en cours)
67 459
7,7
8,3
Non
6 428
En cours
770,7
CU du Grand Lyon
Le PLU est en cours de révision
complète et doit être compatible
avec le SCOT de l'agglomération
lyonnaise : l'objectf d'adaptation est
il appréhendé et comment ? Le P PRi
a été refait récemment (2008):
intègre t-il le changement
climatique ?
La commune compte parmi les plus soumises au risque de
retrait-gonflement des argiles mais n'a pas de PPRN : ce risque est-il
davantage pris en compte avec la perspective du changement climatique ?
Type périurbain : pavillonnaire diffus
Commune périphérique de l'ou est lyonnais
retrait-gonflement des argiles (pa s de PPR)
16 607
15,3
18,7
58 643
PENAP (en cours)
îlot de chaleur urbain
Oui (2011)
Oui (2008)
3 825,40
CU du Grand Lyon
Commune périphérique de
première
couronne au sud
est de Lyon
Densité moyenne, tissu
urbain varié
(individuel,
collectif, grand collectif)
144 751
13,6
14,5
20 264
PIG énergétique (en cours)
îlot de chaleur urbain
Oui (2009)
9 969,10
CU du Grand Lyon
Projet paysage et Environnement
Pas de "volet" adaptation dans l'agenda 21 ou le Plan Climat :
comment l'objectif (rendu obligatoire par la loi Grenelle 2) est-il
appréhendé ?
Deux intérêts majeurs :
existence d'un volet à part entière dans le Plan
Climat de la ville ; volet opérationnel déjà en place
(PPE)
Dense et resséré, peu d' espaces libres
Non (ratification de l'Agenda 21 du Grand Lyon)
Commune centrale i ntra-muros a u nord-est de Lyon
Localisation
Tissu urbain
Intercommunalité
Superficie (km2)
Autres dispositifs
Population (2009)
Vulnérabilité
étudiée
Agenda 21 (date de lancement)
SCOT de l'agglomération lyonnaise
Justification choix d'étudier la
commune
Densité (habitants au km2)
Taux de chomage (2009)
Revenus fiscaux moyens (2009)
Plan Climat (date de lancement)
Simandres
Saint Didier au Mont d'Or
oui
oui
Vénissieux
Villeurbanne
oui
oui
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38
Partie I : Cadrage du travail de recherche
Photos aériennes des quatre communes
étudiées
De gauche à droite : Saint-Didier-au-Mont-d'Or,
Villeurbanne, Vénissieux, Simandres
Page
39
Page
40
Partie I : Cadrage du travail de recherche
Conclusion du cadrage théorique :
Se demander s'il existe une politique d'adaptation dans
l'agglomération lyonnaise induit d'étudier ce territoire dans sa
diversité. En plus de l'échelle intercommunale du Grand Lyon,
sont étudiées quatre communes très différentes,
tant en termes de caractéristiques (sociales, morphologiques, etc.)
qu'en termes de vulnérabilités potentielles face au changement
climatique.
Pour répondre à la question initiale, seront
étudiées tour à tour les trois composantes majeures d'une
politique d'adaptation que nous avons dégagées : l'étape
de mise à l'agenda, l'étape de mise en oeuvre et la
temporalité (prise en compte du long terme et nécessaire
anticipation).
Dans le premier chapitre, seront étudiés les
discours portés dans l'agglomération et dans chaque commune
étudiée, afin de voir si l'adaptation est vue comme un volet
à part entière et si elle est inscrite sur l'agenda politique.
Dans le deuxième chapitre seront décrits les dispositifs et les
différentes mesures que les acteurs regroupent sous la bannière
de l'adaptation. Enfin, la troisième partie portera sur la
temporalité visée par les discours et par les mesures mises en
oeuvre. Il s'agira de voir si l'adaptation induit un changement d'horizon
temporel tourné vers le long terme. L'enjeu sera de distinguer ce qui
est de l'ordre d'une gestion des problèmes « classique », qui
s'appuie sur des événements passés, de ce qui
relèverait de l'adaptation en tant que telle, plutôt
tournée vers l'avenir.
Les résultats obtenus au cours de ces trois chapitres
seront repris dans une conclusion analytique qui reliera avec la question de
départ et proposera un retour sur la problématique ainsi qu'un
élargissement de la réflexion.
Page
41
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
PARTIE II : ÉTUDE DU CAS
LYONNAIS ET FOCUS SUR QUATRE
COMMUNES
Cette deuxième partie présente les
résultats du travail de terrain mené entre les mois de
février et juin 2012. Deux échelons territoriaux ont
été étudiés : l'échelle intercommunale avec
une étude sur l'agglomération lyonnaise à travers la
communauté urbaine du Grand Lyon et l'échelle communale avec
quatre études de cas sur les communes de Villeurbanne,
Vénissieux, Saint-Didier-au-Mont-d'Or et Simandres.
Dans cette partie sont étudiés les trois
éléments constitutifs d'une politique d'adaptation que nous avons
définis lors du cadrage théorique. Les deux grandes phases de la
construction d'une politique d'adaptation sont celles de la mise à
l'agenda (chapitre 1) et de la mise en oeuvre (chapitre 2). La phase de mise
à l'agenda recouvre l'identification du problème, la
décision de le mettre sur l'agenda politique puis la définition
de mesures pour traiter ce problème. La phase de mise en oeuvre
constitue le volet opérationnel de la politique d'adaptation et recouvre
l'inscription des mesures dans un cadre réglementaire puis leur
réalisation effective. Il faut signaler que si ces deux étapes
sont traitées l'une après l'autre dans ce mémoire, cet
ordre n'est pas forcément chronologique. En effet dans certains cas, des
mesures ont été réalisées avant d'être mises
en lien avec la thématique de l'adaptation. Le troisième chapitre
s'intéresse à la temporalité de l'adaptation. L'objet est
d'étudier s'il y a une véritable anticipation d'un changement
climatique dans ces politiques. Cela permettra de distinguer ce qui est de
l'ordre de l'adaptation de ce qui est de l'ordre de la gestion de risque actuel
ou de "bonnes pratiques" en matière d'environnement et de
développement durable.
Cette partie permettra de faire le point sur les
hypothèses de recherche portant sur la mise à l'agenda, la mise
en oeuvre et la temporalité de l'adaptation.
Page
42
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
CHAPITRE I : LA MISE A L'AGENDA DE L'ADAPTATION AU
CHANGEMENT CLIMATIQUE, UN OBJECTIF INÉGALEMENT PARTAGÉ DANS
L'AGGLOMERATION
LYONNAISE
I- La mise à l'agenda de l'adaptation dans le
Grand Lyon
Cette partie s'intéresse à la mise à
l'agenda de la thématique adaptation au niveau du Grand Lyon, qui a
émergé à l'occasion du programme européen AMICA et
s'est formalisée dans le cadre de la réalisation du Plan climat
du Grand Lyon.
1) La mise à l'agenda de l'adaptation : entre jeu
d'acteurs et effet d'opportunité
a) La participation au programme AMICA
Les travaux de Laurence Rocher se sont attachés
à montrer la mise en politique locale de la question du changement
climatique dans le Grand Lyon, en particulier de son volet adaptation (Rocher,
2007 ; Bertrand et Rocher, 2012). La thématique adaptation a fait son
entrée dans le Grand Lyon en janvier 2006 avec la participation au
programme européen Adaptation and Mitigation, an Integrated Climate
Policy Approach (AMICA). Son objectif est de promouvoir des mesures
intégrées d'atténuation et d'adaptation au changement
climatique. Ce programme est coordonné par l'ONG Climate Alliance et
compte douze partenaires dont cinq collectivités européennes.
La participation du Grand Lyon au projet AMICA résulte
à la fois d'un concours de circonstances et d'un effet
d'opportunité. L'adhésion à ce programme a
été permise par un jeu d'acteurs. Un chargé de mission
à HESPUL, une association sur les énergies renouvelables, a
porté à connaissance le programme AMICA auprès du Grand
Lyon qui a décidé de l'intégrer en 2006. Un des arguments
majeurs de cette participation a été la volonté de se
positionner sur un sujet émergent. Il faut situer
Page
43
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
cela dans le contexte particulier du Grand Lyon qui entend,
depuis les années 1990, se positionner comme une ville avant-gardiste en
matière d'environnement puis de développement durable (Rocher,
2007). L'adaptation est ainsi vue comme une opportunité de se
positionner sur un sujet encore très peu porté en
France17.
Ce programme a permis :
- de faire une étude de vulnérabilité
quant aux impacts potentiels du changement climatique,
- d'évaluer la politique climatique en cours
- d'identifier des mesures existantes en matière
d'adaptation.
Ce fut aussi l'occasion pour le Grand Lyon d'échanger
avec les partenaires européens sur l'élaboration d'une politique
intégrée d'atténuation et d'adaptation dans un objectif de
diffusion de « bonnes pratiques ».
b) Étude de vulnérabilité et
"compilation" de mesures existantes sous la bannière de l'adaptation
L'étude de vulnérabilité du Grand Lyon a
porté sur trois risques : la ressource en eau, les pics de chaleur et
les inondations. Elle a mis en lumière la vulnérabilité
particulière de l'agglomération à l'égard des pics
de chaleur. Trois aléas sont ainsi désignés : les
épisodes de canicule, de sécheresse et d'orages violents (Rocher,
2012).
Par la suite, des mesures participant à l'objectif
d'adaptation sont mises en cohérence, en particulier les travaux du
Service arbre et paysage du Grand Lyon. Ce service mène une
réflexion en lien avec le changement climatique sur deux axes : quel est
l'impact du changement climatique sur les végétaux ? L'enjeu
étant d'adapter les essences au climat afin que les plantations soient
durables. A l'inverse, quel est l'impact de la végétation sur le
climat local ? (Ségur, 2012)18. La Charte de l'Arbre,
créée en 2000 dans l'optique de mettre l'arbre au coeur de la
ville, a été révisée en 2011 pour intégrer
ces préoccupations relatives au changement climatique.
Le programme AMICA a donc été l'occasion de
faire émerger la thématique adaptation dans le Grand Lyon, de
mettre en cohérence des mesures déjà existantes
17 « Le programme AMICA est l'occasion [...] de faire
entrer, pour la première fois en France dans un plan climat territorial,
la prise en compte de la nécessaire adaptation au réchauffement
climatique », HESPUL, Présentation du programme
européen INTERREG AMICA, 4 p.
18 Voir annexe 2 sur le rôle de la
végétation en matière d'adaptation climatique.
Page
44
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
et de mobiliser un noyau d'acteurs sur ce sujet.
Parallèlement à ce programme le Grand Lyon élabore un Plan
climat à partir de 2005. Les réflexions issues du programme AMICA
contribuent à alimenter le volet « adaptation » du Plan
Climat. Le Diagnostic du Plan climat du Grand Lyon en reprend les principaux
éléments dans son chapitre 9 consacré à
l'adaptation au changement climatique19. Les enjeux propres à
l'agglomération sont alors désignés dans la gestion des
pics de chaleur et de la ressource en eau.
2) La focalisation sur l'îlot de chaleur urbain
a) Les travaux de caractérisation
Un travail de connaissance est mis en oeuvre pour
caractériser la vulnérabilité de l'agglomération,
centré sur un travail de caractérisation de l'îlot de
chaleur urbain (ICU).
L'îlot de chaleur urbain se caractérise par une
température plus élevée dans le centre des
agglomérations que dans les espaces périphériques et
ruraux, l'écart étant maximal la nuit. Ce dôme de chaleur
qui peut atteindre plusieurs centaines de mètres de hauteur est
décroissant du centre vers la périphérie comme l'illustre
la représentation de l'îlot de chaleur ci-dessous. Plusieurs
caractéristiques du milieu urbain expliquent ce phénomène
: l'albédo, la rugosité de la surface bâtie qui diminue la
vitesse du vent, l'imperméabilisation du sol qui freine les
phénomènes d'évaporation, les surfaces urbaines qui
emmagasinent la chaleur la journée et la restituent progressivement la
nuit, ou encore les émissions de chaleur dégagées par les
activités humaines (Escourrou, 1991).
19 Grand Lyon, 2009, Diagnostic climat de
l'agglomération lyonnaise : première étape vers une
agglomération sobre en carbone. 54 p. Chapitre9.
Page
45
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur
quatre communes
Figure
|
6 : profil de l'îlot de chaleur urbain
|
Source : illustration issue du r
|
éférentiel « conception et gestion des
espaces publics
|
: lutte contre
|
les îlots de chaleur urbains » du Grand Lyon, 2010
Dès 2008 la DDASS du Rhône et le Grand Lyon
lancent une étude pour caractériser le phénomène
d'ICU sur l'agglomération lyonnaise, qui aboutit à la proposition
d'une méthodologie d'identification des ICU (Champiat, 2008). Ce travail
identifie les différents facteurs influençant le
phénomène d'îlot de chaleur et propose une cartographie de
ce phénomène sur quatre secteurs tests (Les Grattes-Ciel à
Villeurbanne, Meyzieu sud-ouest, Le Vieux Lyon et les Minguettes à
Vénissieux).
Cette méthodologie est reprise par la suite dans un
travail de plus grande ampleur visant à réaliser une cartographie
de probabilité de l'îlot de chaleur urbain sur l'ensemble du Grand
Lyon (Vallet, 2012). Cette cartographie de risque est
conduite par le service
|
écologie du Grand Lyon. Elle est le fait
|
d'une initiative
|
technique, avec validation de la hiérarchie et des
élus. Ce travail a pour point de départ les divergences
observées entre la cartographie réalisée par
Clément Champiat et les relevés de températures
satellitaires sur l'agglomération. L'objectif est d'améliorer ce
travail et de parfaire la cartographie de l'ICU. A la méthodologie de
Clément Champiat qui intégrait essentiellement des facteurs de
composition urbaine, sont ajoutés des facteurs portant sur la
thermodynamique du quartier comme l'exposition au soleil ou les apports
énergétiques extérieurs.
L'objectif de ce travail est de l'ordre de l'aménagement
mais aussi de l'ordre
social. Il s'agit d'une part d'avoir un retour
d'expérience sur les
|
aménagements :
|
Page
46
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
quels aménagements favorisent ou atténuent la
probabilité d'îlot de chaleur urbain ? D'autre part il s'agit de
faire ressortir une répartition géographique des îlots de
chaleur et de regarder combien de personnes sont concernées. L'objectif
est d'avoir une action prioritaire sur ces secteurs afin d'être en
cohérence avec la « demande sociale » d'îlots de
fraîcheur. En somme il s'agit de vérifier l'existence d'un «
équilibre îlots de chaleur/îlots de fraîcheur »
et de le réguler selon la chargée de mission du Grand Lyon
responsable de cette cartographie.
Cette cartographie en est à ses prémices
actuellement. Elle est prévue pour 2012-2013 dans l'idée de
pouvoir être intégrée à la révision du
PLU.
Une thèse est également en cours sur
l'îlot de chaleur urbain dans les trois agglomérations de Lyon,
Saint Etienne et Grenoble (Dudek, 2012). Ces travaux de connaissance sur
l'îlot de chaleur urbain ont pour objectifs d'identifier les secteurs les
plus concernés et de proposer des pistes d'actions sur ces secteurs
prioritaires.
Ces divers travaux nourrissant les réflexions sur
l'adaptation dans le Grand Lyon sont le signe d'une focalisation sur la
thématique de la chaleur, et plus particulièrement sur le
phénomène d'îlot de chaleur urbain. Les autres enjeux en
lien à la gestion de l'eau notamment sont mis de côté au
profit d'une attention croissante portée à l'aspect thermique. A
ce problème a d'emblée été associée une
solution : la végétalisation.
b) La cristallisation du couple
chaleur-végétalisation : l'approche « problem-solving
»
Au problème de la chaleur retenu dans
l'agglomération lyonnaise a rapidement été associée
une solution dans la végétalisation.
De nombreux travaux scientifiques ont montré les effets
bénéfiques du végétal en termes de
modération climatique (Gill et al., 2007 ; Colombert et Boudes,
2012 ; Bertrand et Simonet, 2012 ; Rankovic et al., 2012). Les
principaux effets du végétal sur le microclimat sont les suivants
:
- l'effet d'ombrage et la réduction du rayonnement
absorbé par les surfaces urbaines
- l'évapotranspiration
Page
47
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
- la modification de l'écoulement de l'air
Une étude sur la ville de Manchester a ainsi
montré que l'augmentation des températures est moins
marquée dans les zones boisées que dans les centres urbains, et
que 10 % d'espaces verts supplémentaires pouvaient réduire
l'îlot de chaleur jusqu'à 4°C (Gill et al.,
2007).
La focalisation sur cette solution dans le Grand Lyon
s'explique en partie par un jeu d'acteurs : le Service arbre et paysage s'est
d'emblée intéressé à la thématique
adaptation comme une occasion de redonner une importance à la
végétation en ville. Une citation d'un chargé de mission
au Grand Lyon résume bien la formation du couple
chaleur-végétalisation, entre jeu d'acteurs et effet
d'opportunité :
« Les mesures qui ont été
privilégiées, c'est les mesures de plantation d'arbres. Et
ça, pourquoi ? C'est toujours l'histoire du marteau et du clou. C'est
qu'on a un Service arbre qui est hyper intéressant. Avec quelqu'un qui
est curieux, qui est dynamique, qui a une cellule hyper opérationnelle
qui peut agir rapidement, avec des temps de mise en opération assez
courts. La question de l'îlot de chaleur urbain, il l'a tout de suite
trouvé hyper intéressante parce que ça redonnait un
rôle à l'arbre. [...] Et tout de suite, l'été
où on lui en a parlé dans le cadre du projet AMICA, il a
trouvé ça vachement bien. Il a commencé à aller
bosser là-dessus, à faire des présentations autour de
l'arbre, ce régulateur du climat urbain. Et il a calculé les
indices de canopées urbaines, il a réfléchit à des
quantités d'ombre, etc. »
Chargé de mission Grand Lyon, 2012
L'inscription de l'adaptation dans un cadre
réglementaire est révélatrice de cette approche
problem-solving. L'adaptation est inscrite comme objectif du SCOT. Elle fait
l'objet d'un paragraphe dans le Document d'orientations général
qui affirme l'objectif « [d'] adaptation au réchauffement et la
limitation de ce réchauffement ». Ainsi seul l'aléa chaleur
est évoqué. Une carte présente les axes d'intervention
pour l'adaptation au changement climatique. Neuf axes sont
développés dont cinq concernent les « espaces verts »
au sens large (arbres d'alignement et espaces verts urbains, espaces naturels
et agricoles périurbains) : la place du végétal ressort
donc comme le principal élément d'adaptation au
réchauffement climatique.
Page
48
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur
quatre communes
Figure 7 : Carte sur l'adaptation au
changement climatique dans le SCOT. Source : Agence d'urbanisme de
Lyon, SCOT de l'agglomération lyonnaise, 2011
Cette focalisation sur le
|
couple chaleur urbaine-végétalisation
|
interroge. Qu'en
|
est-il des autres impacts probables liés au changement
climatique
|
? Cette question
|
est d'autant plus prégnante que, si le
phénomène d'îlot de chaleur urbain est pertinent pour les
espaces centraux de l'agglomération, elle l'est moins pour des espaces
périphériques et a fortiori pour les espaces plus
lointains. Dès lors il semble que cette focalisation sur l'ICU se
concentre sur les espaces centraux denses et ne tienne pas compte des autres
territoires de l'agglomération lyonnaise et de leurs enjeux propres.
Dans ces conditions, comment se décline l'objectif d'adaptation au
changement climatique au niveau local ?
Page
49
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
II- La mise à l'agenda locale de l'adaptation :
une prise en compte différenciée des communes selon leur
vulnérabilité ressentie
Cette partie s'intéresse à la mise à
l'agenda de l'adaptation dans quatre communes aux formes urbaines distinctes et
aux vulnérabilités diverses face au changement climatique.
L'objectif est de voir en quoi les particularités propres à
chaque commune, en termes morphologique et en termes d'enjeux notamment,
influencent la prise en compte de l'objectif d'adaptation. Deux groupes de
communes se distinguent : les communes qui affichent un objectif d'adaptation
au changement climatique (1), et les communes qui n'affirment pas prendre en
compte cet objectif (2).
1) L'adaptation comme opportunité de traiter des
problèmes existants : le cas de Villeurbanne et de Vénissieux
L'adaptation au changement climatique est un objectif
affiché par les communes de Villeurbanne et de Vénissieux. Ces
communes sont obligées par la loi Grenelle 2 à réaliser un
PCET et à traiter les deux volets de l'atténuation et de
l'adaptation. Si l'entrée de l'adaptation s'est faite par le biais d'un
cadre réglementaire, elle est appréhendée de
manière très différente à Villeurbanne et
Vénissieux. Chacune de ces communes interprète l'adaptation en
fonction de ses caractéristiques propres.
a) « Penser la ville de demain » à
Villeurbanne
La ville de Villeurbanne a amorcé une démarche
volontaire de développement durable depuis plusieurs années. En
2009, elle signe la Convention des maires pour une énergie locale
durable qui l'engage à réaliser un plan d'action dans un
délai d'un an et à réduire de 20% ses émissions de
CO2 d'ici 2020. La ville s'est donc engagée dans une démarche de
Plan climat dès 2009, soit avant que l'obligation de réaliser un
Plan Climat Énergie Territorial (PCET) pour les communes de plus de 50
000 habitants soit affirmée par la loi Grenelle 2. Le plan d'action a
été élaboré au cours de l'année 2010. C'est
la définition que donne la loi Grenelle 2 d'un PCET, avec les deux
volets atténuation et adaptation, qui a amené à traiter
naturellement ce dernier.
Page
50
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
Le Plan climat de Villeurbanne affirme l'objectif d'adaptation
comme l'un des deux volets d'une politique de lutte contre le changement
climatique. Le choix a été fait par la chargée de mission
développement durable de traiter les deux volets
séparément, même si elle reconnaît que ces deux
volets sont parfois difficilement dissociables, l'un répondant aux
enjeux de l'autre. C'est l'axe 2 du Plan climat de Villeurbanne qui incarne le
volet adaptation : « Réduire la vulnérabilité du
territoire et des habitants pour les adapter à l'évolution du
climat pour aller vers une ville à haute qualité de vie
»20. Cet intitulé est significatif de la manière
dont Villeurbanne aborde la thématique adaptation. Il s'agit d'avoir une
vision prospective de la ville, en se demandant comment assurer une
qualité de vie pour tous dans la ville de demain. «
Politiquement, et j'ai été suivie par les élus, on a
souhaité porter ça. Parce que ça voulait dire aussi
réfléchir dès aujourd'hui sur la ville de demain et les
services rendus aux usagers par rapport à la ville de demain liée
au changement climatique ». La chargée de mission
développement durable déclare que ce qui l'intéresse ce
n'est pas tant l'adaptation au changement climatique, mais plutôt
l'idée d'avoir une vision prospective sur la ville de demain. «
Moi c'est pas l'entrée adaptation qui m'intéresse à la
limite. Moi ce qui m'intéresse c'est, c'est quoi la ville de demain,
qu'est ce qu'on veut pour la ville de demain ». En somme,
l'adaptation est vue comme une possibilité de prolonger la
réflexion sur le développement durable menée à
Villeurbanne depuis quelques années en y intégrant une vision
prospective.
La saisie de la question adaptation à Villeurbanne
s'explique ainsi selon la chargée de mission développement
durable par le fait que la ville était déjà engagée
dans une démarche de développement durable. Le Plan climat a
été vu comme un nouvel outil qui a permis de structurer un
certain nombre d'actions qui étaient déjà menées
par les services. A titre d'exemple, des actions de
végétalisation étaient déjà en oeuvre
à Villeurbanne, notamment depuis le programme « A nous la belle
ville » lancé en 2002 dont l'enjeu est d'embellir la ville
malgré la densité urbaine.
Le changement climatique n'est pas envisagé d'un point
de vue seulement environnemental à Villeurbanne. Pour la chargée
de mission développement durable, le thème de l'adaptation
soulève un enjeu social très fort. En effet, derrière
l'adaptation au changement climatique se pose la question de la qualité
de vie des
20 Le contenu de ce volet du Plan climat de
Villeurbanne est disponible en annexe 4.
Page
51
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
habitants en ville. Pour la chargée de mission ce sont
ces entrées sociales et de qualité de vie qui sont importantes
dans le changement climatique, et pas tant l'entrée uniquement
environnementale qui consisterait à placer la sauvegarde de la
planète au coeur des politiques. L'entrée sanitaire est
également très forte derrière le thème de
l'adaptation. Les épisodes de chaleur sont souvent associés
à des pics de pollution qu'un réchauffement climatique ne
pourrait qu'aggraver. Ainsi, il est intéressant de noter que
l'élu délégué au Plan climat à Villeurbanne
est aussi l'élu en charge de la santé. « Donc c'est
forcément une thématique qui lui parle ».
Est mis en avant, dans le discours de la chargée de
mission, le caractère indissociable entre objectifs
d'atténuation, d'adaptation et de développement durable. La
chargée de mission affirme se positionner par rapport au cadre de
référence du développement durable donné par le
Ministère dans la loi Grenelle. Celui-ci distingue cinq finalités
majeures : la lutte contre le changement climatique, la préservation de
la biodiversité, l'épanouissement de tous les êtres
humains, la cohésion sociale, les modes de production et de consommation
responsables21. Le rôle de la chargée de mission
développement durable est de coordonner les diverses actions et de faire
le lien entre ces objectifs. Elle affirme l'importance de mener les projets en
transversalité et de lier tous les enjeux. Pour elle, tous ces objectifs
ne doivent pas être pris séparément. « Nous, on ne
travaille plus en dissociant mais on travaille à mettre en
cohérence afin que toutes les politiques qui sont mises en oeuvre soient
dans une cohérence par le prisme du développement durable
».
L'adaptation est donc clairement vue comme une
opportunité de penser la ville de demain, autrement dit de consolider un
projet de développement durable déjà enclenché.
Une citation de Jean-Claude Ray illustre bien cette position : «
L'enjeu fondamental, c'est l'adaptation de nos sociétés. Nous
devons aborder ce plan climat, non pas comme une contrainte, mais comme une
chance de vivre mieux I »22
21 MEDD, 2006, Projets territoriaux de
développement durable et Agendas 21 locaux : cadre de
référence, Paris. 36p. Disponible sur
http://www.legrenelle-environnement.fr/IMG/CDSNDD/X-Cadredereference/1Cadredereferenceagendas21.pdf
(consulté le 16/07/12)
22 Citation de Jean-Paul Ray, adjoint chargé de la
Santé et élu référent pour le plan climat jusqu'en
2010, issue du magazine de la ville de Villeurbanne. Viva n°3,
Villeurbanne Ville Durable, mai 2010, p 5.
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52
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
b) Agir sur les difficultés sociales à
Vénissieux
A Vénissieux la réflexion sur l'adaptation est
arrivée avec l'obligation de réaliser un PCET et s'est construite
autour d'une caractéristique majeure de la commune que sont les
difficultés sociales.
Vénissieux fait partie des villes obligées par
la loi Grenelle 2 à réaliser un Plan climat. La ville a donc
dû aborder les deux volets atténuation et adaptation. Si
l'atténuation est clairement identifiée et relativement simple
à mettre en oeuvre, ce n'est pas le cas de l'adaptation. La
chargée de mission développement durable de la ville affirme
ainsi « On saute sur la sobriété parce que c'est ce qui
nous paraît accessible, le plus pratique ». Le Plan climat de
Vénissieux a été élaboré à l'aide de
la Mallette Plan climat, un outil proposé par l'Agence locale de
l'énergie (ALE) lyonnaise pour aider les communes à mettre en
place leur plan climat. Il se présente sous la forme d'un tableau qui
fait ressortir les différentes actions du ressort des communes en
matière d'atténuation et d'adaptation. Pour chaque action, il est
précisé si elle relève de l'un ou l'autre de ces volets,
ou des deux. La commune de Vénissieux a utilisé cette grille pour
faire un diagnostic des actions réalisées. « On a fait
l'exercice de répondre à cette Mallette [...] et effectivement il
y a plein d'actions qui font apparaître l'aspect adaptation ».
La mise en place d'une stratégie d'adaptation passe donc d'abord
par la compilation d'actions existantes, comme pour le Grand Lyon.
Les risques liés au changement climatique sont de deux
ordres pour la chargée de mission développement durable. D'abord,
il s'agit d'anticiper un changement climatique : c'est avant tout le
réchauffement qui est mis en avant, avec une augmentation prévue
du nombre de jours de canicule par an. Les incidences éventuelles sur le
régime des précipitations sont évoquées, même
si les enjeux en la matière sont limités pour la commune qui
n'est pas concernée par un risque d'inondation. Ensuite, il s'agit
d'anticiper la hausse du coût de l'énergie, qui réaffirme
l'enjeu du droit à l'énergie et de la précarité
énergétique. Ce deuxième point est identifié comme
étant de l'ordre de l'adaptation. « Le changement climatique et
son évolution c'est deux choses. C'est 1, réchauffement,
effectivement. Et puis 2, c'est une énergie trop chère donc il
faut travailler sur le droit à l'énergie, sur la
précarité énergétique. Tout ça c'est un
volet pour nous, c'est du volet de l'adaptation ».
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53
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
L'adaptation est ainsi associée d'emblée aux
difficultés sociales à Vénissieux, un enjeu
déjà fort pour la commune qui pourrait être exacerbé
avec le changement climatique. La chargée de mission
développement durable de la ville affirme « On a une population
particulièrement sensible sur Vénissieux avec de grosses
difficultés de faire de la rénovation, de la
réhabilitation sur un patrimoine qui est mal adapté ».
Cette entrée sociale s'explique par le positionnement politique des
élus. Selon la chargée de mission, le maire, ainsi que
l'élu au développement durable et à l'énergie
référent au Plan climat, sont communistes et donc très
sensibles aux questions sociales. « Le maire est communiste, donc
très très humaniste. C'est l'homme avant tout, donc l'idée
c'est de protéger ces populations et de les soutenir ». Cette
entrée sociale de l'adaptation est revendiquée par les
élus : l'adjoint au développement durable affirme ainsi
« Déjà aujourd'hui, pour être franc, la
préoccupation des élus de Vénissieux c'est s'adapter
à la violente crise sociale dont l'impact est dominant dans la
société, dans la vie quotidienne ».
L'adaptation est donc vue comme l'occasion d'agir sur les
difficultés sociales par le biais du droit à l'énergie,
d'autant que c'est une préoccupation ancienne de la ville.
Vénissieux a en effet voulu participer à une Opération
programmée d'amélioration thermique des bâtiments (OPATB)
et a déposé un dossier de candidature en 200223. Or
cette candidature a échoué pour des raisons financières et
juridiques. La part importante de logement social à Vénissieux a
posé problème en termes de financement car le logement social est
une compétence de l'État, or l'OPATB était financée
majoritairement par le Grand Lyon. L'opération n'a donc pas vu le jour,
malgré la réalisation d'un certain nombre d'études en
2008. Deux plans de sauvegarde ont été lancés en 2006,
mais ces opérations sont très ponctuelles et ne sont pas
généralisables en raison de leur coût très
élevé pour la collectivité. Deux
copropriétés ont été concernées : Montelier
2 et Grandes terres des Vignes. Elles se caractérisent par de grandes
difficultés, à la fois sociales (habitants au niveau de vie
très modeste) et en termes de qualité du bâti (isolation
très mauvaise). L'objectif principal des plans de sauvegarde est la
réduction des consommations énergétiques dans un enjeu
social et environnemental. Ces opérations de rénovation ont
été financées par des fonds publics à hauteur de 80
%. Dans le cas de Grandes Terres des Vignes, une copropriété de
300 logements située sur le plateau des Minguettes, le
23 Des informations relatives à l'OPATB de
Vénissieux sont disponibles en annexe 7.
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54
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
coût total des travaux s'élève à
7,5 millions d'euros dont 5,7 millions ont été financés
par des subventions publiques24. « Les plans de sauvegarde
c'est une démonstration. Ils vont être une réussite, mais
ce n'est pas généralisable ».
Le Plan climat du Grand Lyon a permis de remettre sur la table
l'objectif d'efficacité énergétique du logement
privé modeste. L'un des objectifs affichés dans le plan d'actions
partenarial du Plan climat consiste en effet à « Assurer la
réhabilitation thermique du parc social de logements ». Le Grand
Lyon a ainsi lancé un Programme d'intérêt
général (PIG) énergie sur le périmètre du
Grand Projet de Ville de Vénissieux. « Le PIG énergie
est apparu comme une réponse à l'impossibilité d'engager
l'OPATB [...] Ce qui a été refusé il y a trois-quatre ans
pour l'OPATB, finalement est revenu à travers le Plan climat
».
Le volet obligatoire de l'adaptation est donc vu comme une
opportunité d'agir sur les difficultés sociales à
Vénissieux, par le biais d'une opération de réhabilitation
thermique de l'habitat, le PIG énergie.
2) L'adaptation comme contrainte : un risque
supplémentaire qui n'est pas pris en compte à Saint-Didier et
Simandres
Saint-Didier-au-Mont-d'Or et Simandres sont des communes de
petite taille concernées par un risque naturel susceptible d'être
amplifié par le changement climatique (ONERC, 2010). Pourtant, cet
objectif n'est pas affiché par ces communes.
a) Saint-Didier-au-Mont-d'Or et le risque de mouvement
de terrain dû au phénomène de retrait-gonflement des
argiles
La commune de Saint-Didier-au-Mont-d'Or, située dans
l'ouest lyonnais, est concernée par le phénomène de
retrait-gonflement des argiles25. Bien que la commune ne fasse pas
partie d'un Plan de prévention des risques naturels (PPRN), environ un
tiers de sa surface figure en aléa moyen sur la cartographie de
l'aléa
24 PROCIVIS, 2010, « Plan de sauvegarde
Vénissieux : copropriété dégradée Grandes
Terres des Vignes, quartier des Minguettes » [En ligne]. 4 p. Disponible
sur : <
http://www.procivis.fr/c/documentlibrary/getfile?uuid=97b93d38-1e26-476e-a5ab-65e184e78bd1&groupId=10164>
(consulté le 20/07/12)
25 Voir annexe 9 sur le phénomène de
retrait-gonflement des argiles à Saint-Didier-au-Mont-d'Or.
Page
55
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
réalisée par le BRGM26. La commune
compte deux arrêtés de reconnaissance de l'état de
catastrophe naturelle sécheresse, et 25 sinistres recensés. Selon
une étude du BRGM réalisée en 2009, la commune compte
parmi les plus vulnérables du département quant au
phénomène de retrait-gonflement des argiles.
Figure 8 : cartographie de l'aléa
retrait-gonflement des argiles à Saint-Didier-au-Mont-d'Or
Source : BRGM. Réalisation C. Drouin, 2012
Le risque de mouvement de terrain est pris en compte à
Saint-Didier. Le Code de l'urbanisme impose aux documents d'urbanisme de
prendre en charge les risques et précise que le Plan local d'urbanisme
(PLU) permet de refuser ou d'accepter sous certaines conditions un permis de
construire dans des zones soumises au risque de mouvement de terrain. La prise
en compte de ce risque figure parmi les objectifs généraux du
PADD de la commune et le Plan local d'urbanisme comprend des
périmètres à risque, dans lequel on trouve des «
zones de prévention » et des « zones de vigilance » quant
au phénomène de mouvement de terrain. Depuis le Plan d'occupation
des sols de 1993, pour toute nouvelle construction dans ces zones une
étude géotechnique est demandée au dépositaire du
permis de construire afin de
26 Cartographie disponible sur
http://www.argiles.fr/
Page
56
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
contrôler la stabilité du sol. Le Grand Lyon a
missionné un bureau d'étude géotechnique, Confluences, qui
réalise l'étude. Le Grand Lyon examine ensuite cette étude
et émet en avis. Des solutions techniques peuvent être
préconisées, comme le renforcement des fondations.
Le risque de retrait gonflement des argiles ne semble pas
être réaffirmé avec la thématique du changement
climatique, et ce à aucun niveau (État, intercommunalité,
commune). Au niveau de la commune la responsable de l'urbanisme se
réfère au PLU et n'inclut pas de considérations relatives
au changement climatique. Dans le cadre de la révision du PLU aucun lien
n'est fait entre le retrait-gonflement des argiles et le changement climatique.
Selon une chargée de mission de l'Agence d'urbanisme de
l'agglomération lyonnaise travaillant sur le secteur ouest du PLU, cette
question n'est pas identifiée à part entière dans la
révision du PLU. Le chargé de mission risque du Grand Lyon n'a
pas connaissance de travaux allant dans ce sens. Au niveau de l'État non
plus ce risque n'est pas réaffirmé au vu du changement climatique
(Comte, 2012).
Deux éléments d'explication peuvent être
avancés pour expliquer l'absence de prise en compte de ce risque : le
manque de connaissances et la vulnérabilité « perçue
».
Dans son rapport de 2010, l'ONERC estime probable une
augmentation du phénomène de retrait-gonflement des argiles avec
le changement climatique dans la mesure où les épisodes de
sécheresse sont susceptibles de devenir plus fréquents. Pour
autant, il n'existe pas de lien scientifique établi entre risques
naturels et changement climatique (Renault, 2012 ; AFPCN, 2008). Le risque de
mouvement de terrain dépend de la nature des sols, qui peut varier d'un
terrain à un autre : ce risque serait donc à évaluer au
cas par cas et relèverait plutôt des constructeurs (BRGM, 2009 ;
Sbrava, 2012). Ces éléments peuvent expliquer que la prise en
compte de ce risque ne soit pas réévaluée dans l'optique
du changement climatique.
Par ailleurs la commune, n'étant pas concernée
par un PPRN, ne se considère pas comme particulièrement
vulnérable vis-à-vis du phénomène de
retrait-gonflement des argiles. « Il faut savoir qu'on n'est pas
spécialement en risque naturel. On n'a pas de PPR, par contre on a dans
le PLU des zones de prévention. Ce n'est pas le même degré
qu'un PPR. » De plus, ce risque est déjà pris en compte
dans le zonage du PLU : la commune se considère donc comme
prémunie face à ce risque.
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57
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
b) Simandres et le risque d'inondation
A Simandres la thématique du changement climatique
n'est pas prise en compte de manière explicite. Le maire affirme ainsi
« On ne parle pas de changement climatique ». Si l'objectif
d'adaptation affirmé dans le SCOT est connu des élus de la
commune, le maire étant vice-président du SEPAL, il semble peu
pertinent aux élus sur le territoire de la commune et aucune action
n'est envisagée spécifiquement dans cette optique.
Deux raisons ressortent des discours des élus de
Simandres pour expliquer l'absence de prise en compte de l'adaptation
climatique dans la commune. D'abord, l'incertitude quant aux impacts d'un
changement climatique : « On ne peut pas prévoir les impacts du
changement climatique. Je ne vois pas comment un élu peut travailler
là-dessus ». Outre ces incertitudes quant au climat futur, la
commune semble peu concernée par un éventuel changement
climatique et aucune vulnérabilité particulière n'est mise
en avant par les élus, qui affirment ne pas savoir quoi faire de plus
pour anticiper ces changements. Sur le réchauffement et le risque de
sécheresse, la commune est déjà « adaptée
» : très peu de fleurs sont plantées et l'arrosage est donc
très limité ; la végétation est constituée
d'essences locales qui sont bien adaptées au climat actuel et ne
nécessitent pas d'intervention humaine. « La nature se
débrouille toute seule ». De plus la commune est peu sensible
aux épisodes de canicule, le noyau urbain étant de petite taille
et entouré d'espaces naturels qui constituent autant «
d'îlots de fraîcheur » accessibles à la population.
Concernant le risque d'inondation, les élus considèrent qu'il n'y
a « rien à faire d'autre » et « qu'on ne
peut pas faire mieux ». En effet la commune est concernée par
le Plan de prévention du risque inondation (PPRi) du Pays de l'Ozon,
réactualisé en 2008. La commune se considère donc
prémunie face au risque d'inondation.
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58
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
Figure 9 : Extrait du PPRi de la Vallée de
l'Ozon, 2008
Le PPRi n'intègre pas de considérations
liées au changement climatique. Pour l'instant le ministère n'a
pas donné de directive dans ce sens et il n'est pas demandé aux
services déconcentrés de l'État d'intégrer les
éventuels impacts du changement climatique dans les PPRN (Comte, 2012).
Ensuite, selon le responsable de l'Unité risque de la DDT du
Rhône, le pas de temps des PPRN n'est pas adapté pour anticiper
les futurs impacts du changement climatique : la durée de vie moyenne
d'un PPRN est de dix ans, alors que les changements climatiques sont sur une
durée plus longue. Enfin les incertitudes scientifiques quant aux effets
du changement climatiques sont encore trop importantes pour que ceux-ci soient
intégrés dans les plans. En effet les PPRi reposent sur des cotes
précises ; or les impacts du changement climatique sur le niveau des
eaux ne font pas l'objet d'estimations fiables aujourd'hui (Sbrava, 2012). Le
responsable de l'Unité risque de la DDT explique que l'hydrologie se
base sur les statistiques des niveaux des eaux des années
précédentes et que le niveau de référence est la
plus haute crue connue. Les données de référence sont
définies par rapport aux événements passés, et il
n'y a pas d'anticipation des niveaux moyens des eaux ou des
événements futurs. Les niveaux des crues ne sont pas
surévalués dans l'optique d'un changement climatique.
Surélever les seuils pose des difficultés majeures : d'abord, le
choix du seuil pose question : prend-t-on une marge d'erreur
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Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
de 10 %, 20 % ou davantage ? Et comment justifie-t-on ce choix
? (Conte, 2012). En outre le choix de relever ces seuils aurait des
conséquences importantes : les enjeux en termes de droit à
construire seraient majeurs, d'autant plus en tenant compte de la pression
foncière à laquelle est soumise l'agglomération lyonnaise.
Ce choix est par ailleurs difficile à justifier, car il reposerait sur
des estimations du changement climatique peu fiables au niveau local.
« On ne pourrait pas se permettre de dire on va
relever le niveau des eaux de tant, et on fait par principe de
précaution un PPR qui élève de 15 cm son niveau de crue
sur l'ensemble du périmètre. D'abord parce qu'en termes d'enjeux
ce serait énorme, sur un secteur aussi urbanisé que
l'agglomération lyonnaise [...] Ce serait difficile aujourd'hui de faire
accepter aux collectivités un principe de précaution comme
ça qui figerait l'urbanisation de certains secteurs et qui remettrait en
cause l'urbanisation existante, ce qui est encore plus délicat, sur la
base d'une hypothèse invérifiable et même infondée
aujourd'hui malheureusement. »
Responsable à la DDT Rhône, 2012
La gestion des risques naturels n'est donc pas
renforcée avec la perspective du changement climatique. Au niveau
central c'est l'incertitude quant aux effets du changement climatique qui est
avancée. Au niveau de l'agglomération il semble que la question
ne soit pas posée en tant que telle. Au niveau communal l'idée
d'être peu vulnérable à ces effets prédomine. Par
ailleurs, la gestion des risques n'est pas une compétence communale ni
intercommunale mais une prérogative régalienne. Cela explique
peut-être que les acteurs locaux ne s'en saisissent pas. « Nous
on n'est pas compétent en matière de risques »
(Chargée de mission Grand Lyon, 2012).
Conclusion sur l'hypothèse 1 portant sur la mise
à l'agenda :
Parmi les quatre communes étudiées, deux groupes
se distinguent.
Les deux communes centrales de Villeurbanne et
Vénissieux prennent en compte l'adaptation chacune selon un angle
spécifique. Alors qu'à Villeurbanne c'est la question de la
qualité de vie en ville alliée à une prospective
territoriale qui est motrice, à Vénissieux c'est l'entrée
sociale qui prime. Ces entrées privilégiées sont
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60
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
liées aux caractéristiques de chaque commune :
Villeurbanne, ville très dense, met l'accent sur la qualité de
vie ; alors que Vénissieux, commune à la population très
modeste, insiste sur la précarité énergétique.
Chaque commune interprète donc le volet adaptation selon ses besoins
propres, voire l'utilise pour traiter des enjeux spécifiques : ainsi la
réhabilitation thermique de l'habitat a connu un renouveau dans le cadre
du Plan climat du Grand Lyon. De même, la thématique de
l'îlot de chaleur urbain a redonné de l'importance aux politiques
de végétalisation. A Villeurbanne, elle a permis d'introduire un
élément nouveau : la prospective territoriale.
Les communes de Simandres et Saint-Didier en revanche ne
prennent pas en compte la thématique de l'adaptation. D'un point de vue
méthodologique, la distinction entre communes centrales de grande taille
et communes périurbaines de petite taille pourrait s'expliquer par des
différences de moyens humains - les communes de Simandres et
Saint-Didier n'ayant pas de personnels techniques. Néanmoins d'autres
acteurs interviennent dans ces communes : le Grand Lyon dans le cas de
Saint-Didier et l'État à travers ses services
déconcentrés comme la DDT. Néanmoins, il s'avère
qu'aucun de ces acteurs ne se positionne sur la thématique de
l'adaptation climatique sur ces territoires. Ainsi il peut paraître
surprenant que le Grand Lyon, qui mène beaucoup de réflexions sur
l'adaptation dans les espaces centraux à travers l'îlot de chaleur
urbain, n'envisage pas la question de l'adaptation sur les espaces
périurbains. On peut supposer que les risques naturels ne sont pas
réévalués en fonction du changement climatique car cela
représente une contrainte plus qu'une opportunité. Alors que
l'îlot de chaleur permet de traiter d'autres enjeux, la gestion des
risques n'apporte pas de bénéfices particuliers et pèse au
contraire sur le développement des territoires concernés.
Ce serait donc la perception des effets du changement
climatiques qui influerait sur leur prise en compte, selon qu'ils sont
considérés comme une opportunité de traiter d'autres
enjeux (Villeurbanne, Vénissieux) ou selon qu'ils sont vus comme des
contraintes supplémentaires pour les communes qui sont par ailleurs
déjà prémunies face à ces risques (PLU à
Saint-Didier et PPRi à Simandres).
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61
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
CHAPITRE II : LA MISE EN OEUVRE DE L'ADAPTATION :
ANTICIPER LE CHANGEMENT CLIMATIQUE PAR DES MESURES SANS REGRET
Le terme de mesure «sans regret» désigne une
mesure qui est utile en soi et ne sera pas regrettée même s'il n'y
avait pas de changement climatique. Une telle mesure répond donc
à d'autres enjeux que l'adaptation. Dans cette partie nous montrerons
qu'autant au niveau de la planification urbaine de l'agglomération qu'au
niveau des pratiques d'urbanisme et d'aménagement locales, les
stratégies d'adaptation sont constituées de mesures sans regret
qui présentent des avantages non seulement en termes d'adaptation mais
aussi d'autres enjeux.
I- Une forme urbaine lyonnaise contribuant à la
modération climatique : le rôle de la trame verte entre explicite
et implicite
La trame verte de l'agglomération lyonnaise est
présentée dans le SCOT comme une opportunité de
modération climatique. Pourtant, les différents outils de
préservation et de gestion de cette trame verte ne sont pas
rattachés à l'objectif d'adaptation climatique. Explicite dans la
mise à l'agenda, l'adaptation devient ainsi implicite dans sa mise en
oeuvre.
1) La préservation des espaces naturels et agricoles
périurbains
Les différents outils de gestion des espaces naturels
et agricoles périurbains sont autant d'éléments assurant
le maintien de la trame verte de l'agglomération.
a) Le PSADER-PENAP, outil de protection de la trame
verte d'agglomération
La lutte contre l'étalement urbain et la
préservation des espaces naturels et agricoles périurbains est un
enjeu majeur depuis le début des années 2000 : la loi
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62
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
SRU de 2000 et la loi DTR de 2005 affirment ces
objectifs. Cette dernière affirme le rôle des départements
et met en place la politique départementale de Protection des espaces
naturels et agricoles périurbains (PENAP), qui comprend trois outils
: un périmètre de protection, un outil de
gestion à travers un plan d'action, et un outil de maîtrise
foncière avec des possibilités d'acquisition de terrains
(à l'amiable, par le biais de la SAFER, ou par l'exercice de son droit
de préemption).
Le département du Rhône a effectué
un diagnostic en 2005 qui met en avant la consommation croissante d'espaces
naturels et agricoles au profit de l'urbanisation : 1000 ha disparaissent ainsi
chaque année dans le département du Rhône. Ce constat est
le point de départ du lancement d'une démarche de Protection des
espaces naturels et agricoles périurbains (PENAP) en 2005. Trois
objectifs majeurs sont affirmés : le maintien d'une
agriculture périurbaine ; la préservation des
espaces naturels et des ressources ; et l'amélioration
des liens entre espaces urbain, périurbain et rural.
Le PENAP de l'agglomération lyonnaise se fait
en collaboration avec le SEPAL. Il couvre le périmètre du SCOT et
contient 38 000 ha d'espaces naturels et agricoles. Les trames vertes
identifiées dans le SCOT recoupent ainsi les espaces concernés
par la politique PENAP. Les programmes d'actions ont été
élaborés en 2009, et a lieu actuellement la concertation avec les
acteurs du territoire (élus locaux, SCOT, chambre d'agriculture, SAFER,
associations environnementales...) pour délimiter les
périmètres d'intervention. Ces périmètres ont pour
effet de garantir à long terme la vocation agricole ou naturelle de ces
espaces. Ils ne peuvent être réduits que par arrêté
interministériel. Il s'agit donc d'un outil de protection fort, qui
« gèle » ces terrains
à l'urbanisation de manière durable.
La mise en oeuvre de ce projet se fait avec le Projet
stratégique agricole et de développement rural (PSADER)
régional, auquel a candidaté l'agglomération lyonnaise en
2009. Le PSADER correspond à la volonté de la région
Rhône-Alpes de mener une politique de maintien de l'agriculture. Au vu de
la convergence des objectifs entre la politique départementale PENAP et
le PSADER régional, il a été décidé de les
regrouper en un projet partenarial.
Le programme PSADER-PENAP du territoire de
l'agglomération lyonnaise est un plan d'action sur six ans (2010
- 2016), cosigné et cofinancé par trois types
d'acteurs : la région, le département et les
intercommunalités (communauté urbaine
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63
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur
quatre communes
du Grand Lyon, communautés de communes du Pays de
l'Ozon et de l'Est lyonnais). Le comité de pilotage comprend des membres
de chacun. Ce programme est une déclinaison opérationnelle des
objectifs du SCOT en termes de protection de son armature verte.
Figure 10 : La trame verte
d'agglomération
|
et les secteurs à enjeux PENAP
|
(en vert clair à
|
droite)
Source : agence d'urbanisme pour le développement de
l'agglomération lyonnaise
b) Les Projets nature d'agglomération
Les Projets nature sont une politique de préservation
des milieux naturels et de maintien de l'activité agricole mise en place
par le Grand Lyon. L'origine de cette politique renvoie à l'adoption de
la trame verte d'agglomération avec la charte d'écologie urbaine
du Grand Lyon de 1992. Cette charte met en place des outils de gestion de ces
espaces : les Projets nature. Les Projets nature délimités en
Espace naturel sensible, un périmètre établi au niveau
national, bénéficient du soutien du département. Celui-ci
a en effet une compétence de protectio n de ces espaces, avec la taxe
départementale des espaces naturels sensibles (TDENS) devenue taxe
d'aménagement en 2012 .
Le financement se répartit comme suit : 40 % du
département, 40 % du Grand Lyon (ou 80 % dans le cas où le
périmètre du Projet nature ne recouvre pas d'ENS et où le
département n'intervient pas) et 20 % des communes. Les projets sont
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64
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
coordonnés par ces différents acteurs. Les
décisions sont en pratique prises par le territoire concerné :
les communes, mais aussi des syndicats mixte ou des syndicats intercommunaux
lorsqu'ils existent. La maîtrise d'oeuvre est ainsi le fait des
territoires (communes ou syndicats selon les cas). Le Grand Lyon est quant
à lui maître d'ouvrage et a essentiellement un rôle de
conseil sur la mise en oeuvre d'actions précises. C'est le rôle du
technicien espaces naturels et agricoles au Service écologie urbaine du
Grand Lyon.
Les Projets nature, contrairement au PENAP, n'ont pas de
statut juridique. Il s'agit d'un outil politique avant tout.
L'intérêt est d'être un mode de financement entre
collectivités, qui permet au Grand Lyon de coordonner et de financer ces
actions même si elles ne sont pas de sa compétence (Badoil, 2012).
Les Projets nature ne sont pas un outil de protection mais un outil de gestion
partenarial. Les actions mises en place sont très variées.
Aujourd'hui il existe 14 Projets nature dans
l'agglomération. Ceux-ci correspondent à des
périmètres géographiques, c'est-à-dire des
ensembles cohérents du point de vue du paysage ou de l'occupation du sol
par exemple.
Les Projets nature se font en parallèle avec le
programme PSADER-PENAP de l'agglomération lyonnaise. Selon le technicien
espaces naturels et agricoles du Grand Lyon, le PENAP est un document juridique
(il définit des orientations), le PSADER est un fond de financement et
le Projet Nature est un outil de gestion qui propose des actions
concrètes. En somme, le PSADER-PENAP est un document qui défini
des orientations et amène des financements, alors que le Projet nature
est un outil de gestion plus opérationnel (Badoil, 2012).
2) Quand des espaces déjà adaptés
maintiennent leur statut
L'objectif de maintien des espaces agricoles et naturels, s'il
est avant tout animé par des enjeux économiques (maintien de
l'activité agricole), environnementaux et paysagers, participe
également de l'adaptation au changement climatique. Si ce rôle de
la trame verte et bleue est affirmé de manière explicite dans le
SCOT, au niveau de la mise en oeuvre l'adaptation n'est pas une finalité
en soi. Le technicien espaces naturels et agricoles du Grand Lyon affirme ainsi
« Le Projet nature est un outil opérationnel, on est assez peu
dans le stratégique comme peuvent l'être les Plans climat
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65
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
ou les grands projets d'aménagement. [...] Il n'y a
pas la réflexion de se demander si on est dans une logique liée
au changement climatique. On l'est par ce qu'on fait, mais il n'y a pas la
réflexion qui va avec. »
De fait, les politiques de protection et de maintien de ces
espaces menées à Vénissieux, à
Saint-Didier-au-Mont-d'Or et à Simandres participent de l'adaptation :
il s'agit pour ces espaces de maintenir une « trame de fraîcheur
» autour de l'agglomération. Dans le cas des communes
périurbaines, il s'agit aussi de maintenir leur statut d'espaces «
adaptés », peu sensibles aux épisodes de canicule.
a) Le Projet nature du plateau des Grandes Terres27
Lancé en 1998, il recouvre trois communes : Feyzin,
Vénissieux et Corbas. La plaine des Grandes Terres est classée en
ZNIEFF de type 1 depuis 2007. Cet espace de 550 ha à dominante agricole
est géré par le syndicat intercommunal des Grandes Terres.
L'action majeure menée sur cet espace est le maintien de
l'activité agricole. Les autres objectifs sont la préservation et
lé développement de la biodiversité, ainsi que l'ouverture
de ces espaces au public. Concernant l'activité agricole, il s'agit de
maintenir l'activité et d'entretenir de bonnes relations avec les
agriculteurs afin de favoriser une agriculture « intelligente » pour
l'élu au développement humain durable de Vénissieux. Les
actions en faveur de la biodiversité comprennent la plantation de haies
(10 km de haies plantées depuis la création du syndicat
intercommunal des Grandes Terres) et des inventaires des espèces
présentes. En termes d'accueil du public il s'agit de proposer un espace
de découverte de la nature avec l'aménagement de sentiers et de
panneaux explicatifs. Ce travail se fait notamment en lien avec les
écoles dans l'optique de favoriser l'éducation à
l'environnement.
Ces actions contribuent implicitement à l'adaptation
sous plusieurs aspects : ces espaces sont préservés, ouverts au
public et constituent des « îlots de fraîcheur »
accessibles à tous.
27 Un extrait de la Charte d'objectifs du Projet
nature des Grandes Terres est disponible en annexe 8.
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66
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur
quatre communes
Figure 11 : Le plateau agricole des Grandes
Terres
Source : Site internet du Syndicat intercommunal des Grandes
Terres
b) Le Projet nature des Monts d'or
Mis en place en 1992, ce projet contribue à maintenir
les espaces agricoles et naturels de l'ouest lyonnais. Le Projet nature
recouvre 2500 ha du massif des Monts d'Or qui présente une grande
diversité et richesse paysagère. L e site est composé de
quatre Espaces naturels sensibles et est classé en ZNIEFF par l'Etat
(une ZNIEFF de type 2 et deux ZNIEFF de type 1). Le Schéma directeur
d'aménagement et d'urbanisme de l'agglomération lyonnaise le
classe en espace inaltérable dès 1995.
Cet espace est géré par le syndicat mixte des
Monts d'Or qui rassemble douze communes, le Grand Lyon et le
département. Deux objectifs sont au coeur de ses activités :
d'une part le maintien voire la réimplantation de l'activité
agricole, et d'autre part la préservation des espaces naturels et leur
aménagement (sentiers balisés, etc.) . Le syndicat mène
une politique très volontariste en termes de maintien de
l'activité agricole et travaille depuis quelques années
essentiellement à l'installation d'agriculteurs (Badoil, 2012).
Différents outils sont utilisés, dont certains sont assez
exceptionnels. Le syndicat a par exemple fait construire un bâtiment
agricole sur du domaine public en 2007 - 2008, ce qui a permis l'installation
d'un chevrier. Le syndicat a également une politique d'acquisition
foncière : une convention avec la SAFER le tient informé des
ventes en cours sur le territoire et lui permet d'exercer un droit de
préemption. Toutes ces actions nécessitent une très forte
volonté politique et un travail de terrain important de
négociation avec les propriétaires pour que les terrains soient
vendus au prix du terrain agricole et ne soient pas soumis à la pression
foncière (Badoil, 2012). Cette
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67
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
politique permet ainsi de maintenir les espaces « verts
» périurbains, et ce malgré la pression foncière
très forte dans les Monts d'Or.
c) La commune de Simandres
Le maire de Simandres affirme qu'aucune action n'est
menée en lien avec le changement climatique dans sa commune, sinon des
actions « basiques » sur l'environnement. Néanmoins, il
reconnaît que « la finalité est la même
».
La commune de Simandres n'est pas concernée par un
outil de gestion particulier, néanmoins une volonté de maintien
des espaces naturels et agricoles forte existe au niveau local. Un
comité de territoire regroupant des agriculteurs, des élus locaux
et la chambre d'agriculture, constitue un lieu d'échange entre ces
acteurs pour soutenir l'agriculture. Les espaces naturels sont également
maintenus et gérés. Pour exemple, la commune a engagé en
2009 un projet de réhabilitation de son marais d'une superficie de 25
ha28. Ce projet se réalise avec l'appui de la commission
locale de l'eau dans le cadre du SAGE de l'Est lyonnais qui prévoit la
restauration des zones humides de l'Ozon ("projet pilote zones humides"). La
remise en bon état écologique de ce milieu humide est un outil de
gestion de la trame verte d'agglomération, et participe également
de la résilience des systèmes écologiques.
L'outil réglementaire utilisé pour
préserver les espaces naturels et agricoles à Simandres est le
Plan d'occupation des sols (POS). Celui-ci comprend des zones naturelles (N) et
agricoles (A) qui sont inconstructibles selon le Code de l'urbanisme. Le projet
de développement de Simandres présenté dans le nouveau
PADD - la commune est en cours de révision complète de son PLU -
intègre la protection de ces espaces. Le développement urbain est
cantonné dans l'enveloppe urbaine, excepté une zone
d'activité intercommunale (zone des Trénassets). Les zones
agricoles et naturelles sont maintenues : les zonages du POS actuel restent les
mêmes dans le PLU selon le maire. A cette volonté locale s'ajoute
d'autres échelons. Les services déconcentrés de
l'État regardent de près le développement de la commune :
le maire de Simandres explique qu'un objectif de 1 à 2 % de croissance
par an est fixé par l'État afin de contrôler l'expansion
urbaine. La protection de ces espaces est par ailleurs en phase d'être
renforcée avec le programme PSADER-PENAP qui comprend
28 Voir annexe 10 sur la réhabilitation du
marais de Simandres.
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68
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
une bonne partie des terrains agricoles et naturels de
Simandres. La trame verte des « Balmes Viennoises » définie
dans le SC0T est donc protégée durablement, autant au niveau de
la commune qu'aux échelons supérieurs (département,
région, État).
La préservation de la trame verte urbaine est
l'archétype d'une mesure "sans regret" : elle apporte des
bénéfices environnementaux (biodiversité), paysagers, de
qualité du cadre de vie, sociaux (espaces de détente à
proximité pour les citadins), et climatiques (elle contribue à
rafraîchir la ville). Les trames vertes offrent ainsi des
potentialités d'adaptation des villes intéressantes car elles
combinent d'autres bénéfices. "In addition to providing
climate adaptation, the green infrastructure offers a range of other benefits
in urban areas (e.g. URBED, 2004; Givoni, 1991). The combination of these
functions makes the use of green infrastructure an attractive climate
adaptation strategy. [...] The creative use of the green infrastructure is one
of the most promising opportunities for adaptation" (Gill et al.,
2007).
II- L'urbanisme et l'aménagement au service de
l'adaptation : le choix de mesures à bénéfices multiples
dans le Grand Lyon
Des mesures d'adaptation sont déjà
engagées dans le Grand Lyon de manière explicite. Il s'agit des
mesures de végétalisation en lien avec les travaux du Service
arbre et paysage et des mesures d'aménagement portant sur les espaces
bâtis et non bâtis. Ces dernières sont de nature
expérimentale pour le moment : elles ne sont pas opposables (Guide ville
et quartiers durables) et des prescriptions ne s'appliquent que dans des cas
précis (ZAC, cession de terrain communautaire). Ainsi les
référentiels Habitat durable et Conception et gestion des espaces
publics du Grand Lyon font référence à l'îlot de
chaleur urbain. Le premier préconise une attention au confort thermique
d'été (logements traversant privilégiés,
simulations thermiques encouragées pour évaluer les conditions de
confort dans les logements l'été). Le deuxième contient un
guide des matériaux et conseille les matériaux à
l'albédo élevé.
Certaines de ces mesures sont spécifiques à
l'adaptation comme l'albédo. Pour autant, sont-elles
généralisables ? Dans cette partie sont présentées
les réflexions autour de la révision du PLU du Grand Lyon, afin
de voir quelle place y occupe l'adaptation et comment elle est
envisagée.
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69
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
1) L'adaptation au changement climatique dans la
révision du PLU : entre réponses techniques et incertitudes
politiques
a) La révision du PLU du Grand Lyon : quelle
prise en compte de l'adaptation ?
La révision du Plan local d'urbanisme a
été lancée officiellement le 16 avril 2012 et son
approbation est prévue pour 2016. Deux éléments ont
entraîné l'obligation de réviser le PLU du Grand Lyon : la
loi Grenelle 2 de 2010 et l'approbation du SCOT de l'agglomération en
décembre 2010. Le PLU doit prendre en compte les nouveaux
éléments apportés par la loi et être en
comptabilité avec le SCOT. Dans la mesure où l'objectif
d'adaptation au changement climatique est affirmé dans ces deux
documents, il devrait également faire l'objet d'une transcription
réglementaire dans le PLU.
Dans la délibération n° 2012-2934 portant
sur la révision du PLU et la définition des objectifs poursuivis,
il n'est pourtant pas fait mention du terme « adaptation ». Seule
l'atténuation est évoquée à travers l'objectif de
réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Si elle n'est pas abordée en ces termes dans la
délibération, l'adaptation fait tout de même l'objet de
réflexions dans l'agglomération lyonnaise. Avant que la
révision du PLU soit officiellement lancée, un groupe de travail
informel a été formé entre des acteurs de l'Agence locale
de l'énergie (ALE), de l'Agence d'urbanisme et du Grand Lyon afin
d'évoquer les possibilités d'intégration des
thématiques « maîtrise de l'énergie et adaptation
climatique » dans le PLU. Six séances de travail ont
été organisées entre 2008 et 2009, lors desquelles ont
été abordées les possibilités d'intégrer les
thématiques d'énergie et de climat dans des entrées
thématiques : la place du végétal en ville, la
réhabilitation et le patrimoine, les énergies renouvelables, les
déplacements, etc. L'un des principaux point qui est ressorti est la
nécessité d'une approche globale à « points multiples
» : par exemple l'isolation des logements contribue au confort thermique
(d'été comme d'hiver) et acoustique.
En matière d'adaptation deux leviers majeurs ont
été évoqués lors de ces séances. D'abord la
végétalisation qui régule le cycle de l'eau (en favorisant
l'infiltration des eaux pluviales) et a un effet de « climatiseur urbain
» en procurant de l'ombrage et en rafraîchissant l'air grâce
au processus d'évapotranspiration. Le
Page
70
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
deuxième levier porte sur le bâti, qu'il soit
existant (rénovation thermique) ou neuf (architecture bioclimatique). Il
est proposé dans le groupe de travail de ne pas imposer des outils
précis mais plutôt de donner les objectifs à atteindre dans
le PLU, afin de prendre en compte la diversité des situations et des
solutions envisageables.
Ces réflexions se sont poursuivies dans un cadre plus
formel en 2011 avec l'organisation de six ateliers thématiques sur le
PLU visant à définir les grands objectifs de la révision.
L'adaptation est explicitement évoquée dans l'atelier « PLU
Facteur 4 »29, qui a deux ambitions : limiter les
émissions de GES (atténuation) et assurer une régulation
climatique pour s'adapter au changement climatique (adaptation). Dans le
deuxième point, sont évoquées des questions de
qualité de l'air, de trame verte et bleue comme moyen de
régulation climatique, d'organiser le rafraîchissement du
territoire urbain (imperméabilisation, végétalisation,
albédo), de favoriser une architecture bioclimatique (logement
traversant pour une ventilation naturelle). De manière
générale, les éléments de réflexions du
groupe de travail « PLU, maîtrise de l'énergie et adaptation
climatique » réapparaissent dans ces ateliers qui évoquent
beaucoup de pistes d'actions. Néanmoins il est à noter que toutes
ces actions sont centrées sur l'objectif de réduction de
l'îlot de chaleur urbain ; les autres impacts probables liés au
changement climatique n'étant pas évoqués (baisse de la
ressource en eau en période estivale notamment). Un autre atelier
renvoie, implicitement cette fois, à la modération climatique :
l'atelier « Ville respirante » qui évoque les questions de la
place de l'eau et du végétal en ville.
Il est intéressant de noter que, si l'adaptation a fait
l'objet de réflexions dédiées lors de réflexions
préalables, à la fois informelles (groupe de travail « PLU,
maîtrise de l'énergie et adaptation climatique ») et
formelles (ateliers de l'ALE), elle n'est pas évoquée en ces
termes dans la délibération du 16 avril 2012 qui lance le
processus de révision du PLU. L'adaptation apparaît
néanmoins de manière implicite à travers les
thématiques environnementales (trame verte et bleue, préservation
et mise en valeur des espaces naturels et agricoles, nature en ville ou encore
qualité de l'air). Parmi les objectifs de la révision du PLU ne
figure donc pas de « volet » adaptation, et celle-ci est
distillée dans d'autres entrées thématiques. « On
a essayé de l'intégrer dans chacun des thèmes plutôt
que d'en faire une couche à part ».
29 Des extraits de cet atelier sont disponibles en
annexe 3.
Page
71
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
b) Les incertitudes quant à la révision
du PLU
Si les grands objectifs de la révision du PLU sont
clairement identifiés, le véritable défi porte sur les
moyens d'actions, à la fois techniquement et surtout politiquement
(Bertrand, 2012 ; Pissier, 2012).
L'un des enjeux majeurs est de trouver les « bons »
outils et les « bonnes » solutions techniques. « Les
débats sont moins sur les orientations que sur les moyens d'y arriver
». Ces difficultés sont de deux ordres : financière et
juridique. D'abord, il s'agit de trouver des solutions acceptables
financièrement, autrement dit de trouver un équilibre entre les
solutions à mettre en oeuvre et les capacités économiques.
L'enjeu fondamental est de montrer que les solutions constituent des «
investissements » qui seront rentabilisés à moyen et long
terme. « C'est ça le problème aujourd'hui. Montrer que
oui ça coûte, mais que de toute façon on n'a pas d'autre
choix. Montrer que [...] les retours sur investissement à long terme
seront intéressants ». Ensuite, une interrogation porte sur
les possibilités du PLU, qui est un levier d'action limité
à ses 14 articles. Le PLU ne peut pas, par exemple, émettre de
prescriptions sur les aspects extérieurs des bâtiments (si ce
n'est pour des considérations architecturales). « Sur des
choses qui ne sont pas encore dans le PLU, il va falloir qu'au moins le PLU
n'empêche pas de faire ça. Ou même le favorise, il peut y
avoir des systèmes de réglementation ».
Un autre enjeu majeur est d'ordre politique. Il consiste
à trouver l'équilibre entre tous les enjeux (Bertrand, 2012 ;
Vallet, 2012 ; Pissier, 2012). Il s'agit de savoir « où placer
le curseur » entre objectifs de densification et de
végétalisation de la ville par exemple. Les acteurs
impliqués dans la révision du PLU interrogés mettent
l'accent sur ces incertitudes. « On a des idées. Après
c'est comment est-ce que ça devient quelque chose qui s'inscrit tout au
long de la révision du PLU, et la question finale sera jusqu'où
va-t-on dans les orientations, jusqu'où va-t-on dans les outils
».
Toutes ces questions peuvent expliquer que les mesures «
sans regret » soient privilégiées. Au vu du nombre d'enjeux
à prendre en compte dans la révision du PLU, il peut
paraître pertinent de privilégier des mesures à gains
multiples qui permettent de concilier différents enjeux par une mesure
unique, ce qui de surcroît en limite le coût (Couturier, 2012).
Mesure id'adaptation
uniquement ::
l'albédo
Mesure sans regret : la
végétalisation
Page
72
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur
quatre communes
Figure 12 : la question du portage
politique de l'adaptation : exemple de mesure sans
regret
versus mesure d'adaptation sans bénéfices connexes
Réalisation : C. Drouin, 2012
2) Des mesures d'adaptation PLU
|
à gains multiples
privilégiées
|
dans le futur
|
Deux grands types de mesures ressortent en matière
d'adaptation au changement climatique des entretiens avec les acteurs
impliqués dans la révision du PLU : le rôle de la «
nature » en ville (eau et végétal), et l'action sur le
bâti (caractéristiques des bâtiments et des espaces publics
- matériaux, albédo, etc.).
a) La nature en ville
C'est la première solution avan
|
cée en matière d'adaptation, qui
|
ressort le plus
|
fréquemment des entretiens et qui est abordée le
plus longuement
|
par les acteurs.
|
Dans le cadre des réflexions sur le PLU, « Il
y a bien toute la question de la ville où l'eau, le
végétal, jouent le rôle de régulateur thermique. On
insiste beaucoup sur la place du végétal. A toutes les
échelles en plus ».
Les réflexions autour de cette thématique sont
précoces au sein de l'agglomération lyonnaise. Dans le cadre du
programme européen AMICA, on a vu que le Service arbre du Grand Lyon
s'était intéressé à l'adaptation climatique
comme
Page
73
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
opportunité de redonner un rôle au
végétal en ville. Au-delà du cadre du Grand Lyon, le lien
entre végétation et climat est un domaine d'étude qui fait
l'objet de nombreux travaux scientifiques. Ce socle de connaissance peut
expliquer la diffusion des mesures de végétalisation, dont les
effets sont connus et démontrés.
L'intérêt autour de ces mesures est d'autant plus
vif qu'il est pluriel. La végétalisation apporte en effet de
nombreux bénéfices (ALE, 2008 ; Ségur, 2012) : enjeux
économiques (protection des bâtiments des chocs thermiques),
enjeux climatiques (réduction de l'îlot de chaleur urbain), enjeux
environnementaux (réduction du ruissellement et filtration des eaux
pluviales) et enjeux sanitaires (dépollution de l'air). La
végétalisation est donc l'archétype d'une mesure sans
regret.
Les actions de modération climatique portant sur la
« Nature » en ville (eau et végétal) et en particulier
les mesures de végétalisation, semblent ainsi centraux dans la
révision du PLU. Au niveau des outils, le directeur adjoint à la
planification et à l'urbanisme réglementaire et une
chargée de mission du Grand Lyon évoquent la possibilité
d'un coefficient de végétalisation : l'article 13 du
PLU30 permet d'imposer un certain pourcentage de
végétation à la parcelle. Sont également
évoquées les possibilités d'encouragement des toitures et
des façades végétalisées.
b) Les actions portant sur l'aménagement
Les prescriptions portant sur le bâti et les espaces
publics sont le deuxième point évoqué. Contrairement au
rôle de la Nature en ville qui est clairement identifié et
présenté comme une « solution » à l'îlot
de chaleur urbain, dans le cas de l'aménagement des pistes sont
simplement évoquées en matière d'adaptation. « Il
va y avoir quand même je pense des renouvellements surtout au niveau
constructif. Ce qui est déjà en cours : les BBC on en a de plus
en plus, et de toute façon la réglementation thermique oblige de
plus en plus... On peut imaginer qu'on aura beaucoup plus de nouveaux
bâtiments qui auront des panneaux solaires ou des panneaux
photovoltaïques ».
Des réflexions sont en cours à l'Agence
d'urbanisme de Lyon sur les possibilités de favoriser l'urbanisme
bioclimatique. L'action sur l'aménagement est en effet
30 Article 13 du PLU : Espace libre et plantations,
espaces boisés classés (Code de l'urbanisme)
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74
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
relativement limitée par les compétences de la
collectivité. Les limites du PLU ont été
évoquées précédemment. Ainsi, il s'agira de voir ce
qu'il est possible d'inciter, de favoriser voire d'imposer en matière
d'adaptation des bâtiments. « Derrière il faut que
concrètement on regarde a minima si les règles ne sont
pas défavorables, au mieux on dit que dans certaines opérations
on pourrait très bien imposer certaines règles, d'orientation des
bâtiments, d'avoir un minimum d'ENR. Pour l'instant c'est un peu des
pistes, on est vraiment sur quelles pistes on pourrait travailler
».
Selon deux chargées de mission du Grand Lyon, la
question des choix de matériaux - en particulier l'albédo - sera
certainement privilégiée en matière de lutte contre l'ICU,
car le cadre réglementaire permet déjà de l'imposer. Les
questions d'alignement seront possiblement évoquées
d'après elles. « Toutes ces questions d'alignement des
bâtiments sont aussi réinterrogées, donc est-ce qu'il faut
remettre la question sur le tapis ? ». En revanche la question de
l'orientation des bâtiments ne leur semble pas pertinente, et difficile
à mettre en oeuvre de surcroît « Je pense que ce serait
maladroit d'imposer une orientation ».
Les mesures « sans regret » semblent
privilégiées en matière d'adaptation, au détriment
de mesures plus spécifiques. Il est intéressant de noter que plus
les mesures d'adaptation climatiques apportent de bénéfices
connexes, plus elles semblent favorisées. C'est le cas des mesures de
végétalisation qui constituent l'élément central de
la révision du PLU en matière de modération climatique. A
l'inverse, les mesures plus spécifiques à l'adaptation
climatiques qui n'apportent pas d'autres bénéfices (orientation
des bâtiments par exemple) semblent plus incertaines. Si ces mesures font
l'objet de réflexions, il est probable qu'elles ne soient pas
imposées dans le PLU mais seulement encouragées (Vallet, 2012).
La difficulté majeure de ces mesures portant sur le bâti tient
à la difficulté à agir sur le parc existant et au
coût d'une telle intervention, qui ne pourra qu'être progressive
(Bertrand, 2012).
Au niveau des communes, il ressort que ce sont les mêmes
leviers d'action en matière d'adaptation qui sont sollicités que
dans le Grand Lyon, à des degrés divers : alors que Villeurbanne
met l'accent sur les mesures de végétalisation, Vénissieux
insiste davantage sur les mesures d'amélioration du bâti.
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75
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
III- Les stratégies d'adaptation « sans
regret » des communes
1) Améliorer la qualité de vie pour tous
à Villeurbanne
Villeurbanne a la particularité de regrouper de
manière explicite un certain nombre d'actions sous la bannière de
l'adaptation. Quatre types de mesures sont ainsi affichées dans le
« volet » adaptation du Plan climat de
Villeurbanne31 :
- L'isolation des logements
- Les mesures de végétalisation
- La gestion de l'eau
- L'amélioration de la gestion de crise, notamment des
épisodes de canicule
D'autres actions du Plan climat répondent à
l'objectif d'adaptation, notamment dans le troisième volet « Faire
évoluer les politiques urbaines pour aller vers une ville sobre en
carbone », qui est selon la chargée de mission développement
durable à la croisée des objectifs d'atténuation et
d'adaptation. Ainsi les orientations sur les transports permettent à la
fois de diminuer les émissions de GES et de limiter les émissions
de chaleur anthropique qui participent de l'îlot de chaleur urbain. De
même le développement des jardins urbains partagés permet
à la fois de promouvoir une consommation locale et de réduire les
émissions liées aux transports, et à la fois favorise la
présence de végétal en ville qui participe à la
réduction de l'ICU.
Nous nous centrerons ici sur les mesures de
végétalisation qui sont les actions les plus engagées du
Plan climat de Villeurbanne en matière d'adaptation. Les mesures
d'amélioration du bâti seront évoquées plus
rapidement dans la mesure où elles ne sont pas encore
enclenchées.
a) La politique de végétalisation de
Villeurbanne et le programme "A nous la belle ville"
Une politique de végétalisation est en oeuvre
à Villeurbanne dans une démarche de développement durable,
notamment depuis le programme « A nous la belle ville » lancé
en 2002 à l'initiative du maire Jean-Paul Bret. "A nous la belle
ville"
31 Voir Annexe 4 sur le Plan climat de
Villeurbanne.
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76
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
est une charte de qualité des espaces extérieurs
pour rendre la ville plus agréable. Elle est centrée sur les
aspects paysage et espaces publics, avec une approche nature et
biodiversité sous-jacente mais pas pleinement développée
(Neyron, 2012).
Figure 13 : Exemple de
réalisation de jardin de poche dans le cadre du programme 'A
nous
la belle ville'
Source : site internet de la mairie de Villeurbanne, 2012
Un « projet paysage et environnement » en
continuité du projet « A nous la belle ville » a
été mis en place à Villeurbanne concomitamment au Plan
climat de la commune. Le PPE est un projet politique qui vise à «
embellir le cadre de vie et promouvoir la place de la nature en ville
»32. A la différence de "A nous la belle ville", le PPE
est davantage centré sur les dimensions environnementales.
b) Le Projet paysage et environnement (PPE), entre
aspects environnementaux, paysagers, sociaux et climatiques
i) Genèse et mise en place du PPE
Le PPE est issu de la volonté du maire de mettre en
oeuvre un plan paysage à la fin de son premier mandat. Les enjeux du
développement durable en terme de biodiversité ainsi que
l'importance accordée à la nature en ville dans le Plan climat du
Grand Lyon avec la mise en avant de son effet positif sur la lutte contre
l'îlot de chaleur urbain, contribuent à transformer ce plan en
« Projet paysage et environnement ». La dimension « nature en
ville » prend donc davantage d'importance. Il ne s'agit plus seulement de
développer la place de la nature dans la ville, mais aussi de lier ces
espaces entre eux afin de créer des corridors verts. Le PPE
32 Site internet de la mairie de Villeurbanne
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77
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
a vocation à être opérationnel, c'est un
schéma directeur pour définir une trame verte urbaine qui est en
cohérence avec la trame verte de l'agglomération.
Le PPE comprend trois étapes : une phase de diagnostic
réalisée début 2010, une phase d'élaboration des
orientations en 2010 et la phase de mise en oeuvre par la Direction
générale du développement urbain à partir de 2011.
Il est mis en oeuvre par différents acteurs. Un bureau d'études
ainsi que deux personnes de la mairie de Villeurbanne mènent à
bien ce projet : une personne à la direction de l'urbanisme pour la
programmation (mise en place du schéma directeur de
végétalisation) et une personne dans le service des espaces verts
sur la partie plus opérationnelle.
Le PPE se présente sous la forme de dix fiches-action,
qui constituent un plan d'actions pour 10 ans. Il s'agit d'un document interne
à la mairie de Villeurbanne qui n'a pas vocation à être
diffusé comme tel. Par contre, un travail de cartographie est en cours
avec l'Agence d'urbanisme pour aboutir à un rendu visuel plus accessible
qui sera plus largement diffusé.
ii) Les actions menées dans le cadre du PPE
Le PPE comprend sept actions prioritaires qui sont
déjà en cours de réalisation (Neyron, 2012 ; Maquaire,
2012) :
- le programme parc et jardins vise à
être exemplaire pour ensuite inciter les privés : « bonnes
pratiques » de gestion des espaces verts (réduction de l'usage de
produits phytosanitaires), créations et requalifications d'espaces
verts33.
- le développement de corridors
écologiques qui s'inscrivent dans la lignée de la trame
verte et bleue de l'agglomération (parcs linéaires).
- le jardinage en ville : il s'agit de
diversifier l'offre de jardins et de promouvoir des jardins potagers dans les
projets immobiliers (incitation sur les promoteurs).
- le réseau paysage et balade consiste
à développer des réseaux d'itinéraire
piétons à partir d'un coeur de quartier pour inciter à la
découverte de la nature.
- les interventions paysagères dans
toute la ville, que le chargé de mission en charge du PPE nomme «
pointillisme ». Le développement des micro-implantations florales
sur l'espace public ou le conditionnement du maintien des panneaux
33 Voir Annexe 5 sur le Projet paysage et
environnement de Villeurbanne.
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78
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
publicitaires arrivant au terme de leur bail à la
végétalisation des façades en sont des exemples.
- des actions de sensibilisation et de
pédagogie envers le personnel municipal et les
habitants
- la mise en place d'un observatoire de la
biodiversité.
iii) Les niveaux d'action du PPE
La réalisation de ces objectifs induit une action sur
quatre niveaux d'intervention (Neyron, 2012).
Au niveau intercommunal les objectifs sont
déclinés dans le programme pluriannuel d'investissements du Grand
Lyon, car la plantation d'arbres sur la voirie est une compétence
intercommunale. La mise en oeuvre du PPE fait donc l'objet de
négociation avec le Grand Lyon pour tout ce qui est de la plantation
d'arbres d'alignement. La ville a récemment passé une convention
avec le Grand Lyon afin de réaliser le PPE sur le domaine communautaire
et a décidé d'attribuer un budget supplémentaire de 200
000 € pour ces opérations. La végétalisation de
l'entrée de ville de Laurent Bonnevay est ainsi prévue dans ce
budget, tout comme l'aménagement de cheminements piétons et de
placettes arborés.
Au niveau communal les objectifs prennent
place dans la programmation des équipements municipaux en termes de
terrains et de budget. Sont ainsi programmées les réalisations de
parcs et jardins qui sont une compétence de la ville. De même pour
les réalisations de toitures et de façades
végétalisées sur des équipements municipaux.
Par ailleurs les objectifs de végétalisation
font l'objet d'une négociation avec les constructeurs.
Au cours des séances préalables à l'instruction
du permis de construire, la commune incite les promoteurs et les bailleurs
à réaliser des actions compatibles avec les objectifs du PPE. Par
exemple la commune propose aux promoteurs d'installer des espaces verts
intéressants en termes de biodiversité, comme des haies
champêtres ou des arbres remarquables, plutôt que des pelouses. La
commune est également très incitatrice en matière de
jardins partagés. Ainsi sur Villeurbanne deux opérations
privées comprenant des jardins partagés ont vu le jour.
Enfin la commune a une action en matière de
sensibilisation et de pédagogie envers
le personnel municipal et les habitants. Une charte de bonnes pratiques du
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79
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
jardinage est prévue, et un numéro sur le
jardinage en ville est à paraître dans le magazine municipal.
La mise en oeuvre du PPE fait donc l'objet d'un urbanisme
négocié : différents acteurs sont impliqués et,
dans certains cas, la commune outrepasse le domaine de ses compétences
pour agir sur le domaine privé (discussions avec les promoteurs) ou sur
des compétences intercommunales (arbres d'alignement).
Le PPE comprend des actions très variées ayant
pour finalité de développer la place de la nature en ville. Si le
PPE vise avant tout une qualité urbaine paysagère, il
répond de fait à de nombreux autres enjeux, à la fois
paysagers et sociaux (amélioration du cadre de vie), environnementaux et
écologiques (biodiversité) et climatiques (rôle de la
végétation pour rafraîchir la ville). Vincent Morland,
délégué à la Nature en ville, affirme ainsi «
Tout ce qui est fait en faveur de la biodiversité a une incidence
sur la perméabilité des sols, le rafraîchissement des
températures, la qualité de l'air, de l'eau et de notre cadre de
vie »34. La chargée de mission développement
durable parle d'une « boucle vertueuse » pour désigner ces
interactions positives. Le PPE est donc un plan d'actions « sans regret
» aux bénéfices multiples. C'est aussi le cas, dans une
moindre mesure, des travaux d'amélioration du bâti.
c) Agir sur la précarité
énergétique par la rénovation
énergétique
Ce volet du Plan climat de Villeurbanne vise à
prévenir la précarité énergétique (hiver)
tout en assurant un confort thermique notamment l'été. L'action
sur la rénovation énergétique concerne à la fois
les bailleurs privés et les bailleurs sociaux à Villeurbanne.
L'action sur ces derniers pose un problème de compétence, car la
compétence logement est du ressort du Grand Lyon. Néanmoins la
ville de Villeurbanne s'investit dans cette question : elle a une
chargée de mission de la ville au Grand Lyon, qui joue un rôle
« d'ambassadeur » de Villeurbanne. La ville a décidé
d'augmenter sa quote-part sur le logement social car elle voulait agir sur le
thème de la précarité énergétique. 200
000€ par an sont ainsi programmés depuis deux ans pour aider les
bailleurs sociaux à réaliser des opérations de
rénovation thermique. La totalité de l'enveloppe devrait
être utilisée en 2012 - 2013 (Do Khac, 2012).
34 Citation de Vincent Morland,
délégué à la Nature en ville, issue du magazine de
la ville de Villeurbanne. Viva n°3, Villeurbanne Ville Durable,
mai 2010, p 5.
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80
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
Cette mesure d'amélioration du bâti peut
être considérée comme "sans regret" : elle contribue au
confort thermique d'hiver comme d'été. L'isolation thermique
limite également les déperditions énergétiques et
donc les charges d'énergie (chauffage), ce qui limite les risques de
"précarité énergétique" des ménages les plus
modestes. En outre, l'isolation thermique contribue à l'isolation
acoustique des logements. Cette mesure est donc bénéfique
à court et à long terme pour les habitants.
La thématique adaptation au changement climatique vient
donc prendre sa place à Villeurbanne dans une démarche plus
globale de développement durable. Elle ne change pas fondamentalement
les objectifs, et permet au contraire de conforter une stratégie
déjà en place. L'adaptation permet ainsi de réaffirmer
certains enjeux comme la vision prospective de la ville, et certaines mesures
comme la végétalisation qui trouve une nouvelle justification
dans son rôle de climatiseur et de lutte contre l'îlot de chaleur
urbain. La chargée de mission développement durable affirme ainsi
« [L'adaptation,] je pense que c'est d'anciennes mesures qui ont
été remises sur la table mais à qui on a donné une
importance accrue. Notamment sur la place du végétal en ville.
»
2) L'adaptation comme anticipation de la
raréfaction de l'énergie : la primauté de la dimension
sociale à Vénissieux
Plusieurs types d'actions sont distingués par la
chargée de mission développement durable de la ville, par ordre
d'apparition dans le discours : la rénovation énergétique
sur le bâti privé, l'action sur le patrimoine communal et la
gestion de crise, et la politique de maintien des espaces « verts ».
Ces mesures sont dispersées dans l'Agenda 21 communal et le PCET,
lui-même inclus dans le premier35.
a) Agir sur la précarité
énergétique par la rénovation du bâti
Les réflexions menées à Vénissieux
depuis le début des années 2000 sur les économies
d'énergie dans le bâtiment sont de deux ordres : il s'agit
à la fois de
35 Voir annexe 6 sur l'Agenda 21 de Vénissieux
et la place de l'adaptation.
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81
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
réduire les émissions de GES, objectif
réaffirmé dans le PCET, et à la fois d'agir sur le droit
à l'énergie. En effet l'augmentation récente du prix de
l'énergie entraîne des risques de « précarité
énergétique » dans des ménages modestes,
c'est-à-dire des difficultés à assumer les charges
d'énergie et en particulier celles liées au chauffage. La ville
de Vénissieux est déjà investie dans des plans de
sauvegarde de copropriétés dont le principal objectif est
l'amélioration énergétique. Le Projet
d'intérêt général (PIG) énergétique de
Vénissieux mis en place par le Grand Lyon répond à ces
deux objectifs sociaux et environnementaux. Le premier consiste à
limiter les dépenses relatives à l'énergie des
ménages et à prévenir la précarité
énergétique. Le deuxième consiste à limiter les
émissions de GES et à « lutter contre les îlots de
chaleur »36. La dimension adaptation au changement climatique
est ainsi affirmée explicitement dans ce projet.
Le PIG a pour objectif de favoriser des travaux
d'efficacité énergétique sur du logement privé. Le
périmètre retenu est celui du Grand Projet de Ville. Le PIG prend
la forme de subventions à la réalisation de travaux de
réhabilitation du parc privé existant. Le PIG est mis en oeuvre
par le Grand Lyon dans le cadre de sa compétence habitat. Il est
financé par l'État - par le biais de l'ANAH - par le Grand Lyon
et par la ville de Vénissieux. Ce programme fait partie
intégrante du volet Habitat du Plan climat qui Grand Lyon qui
prévoit la réhabilitation très performante de 16 000
logements par an, dont 12 000 dans le parc privé37.
Une incertitude persiste quant aux montants des subventions
publiques. C'est ce que souligne l'adjoint au développement humain
durable de la ville. Selon lui, la réussite du PIG dépend du taux
d'intervention publique qui sera fixé. Les ménages modestes n'ont
pas la capacité de fournir un apport financier très important,
d'autant plus que le retour sur investissement peu être long voire
inexistant si l'augmentation du coût de l'énergie compense les
économies réalisées. Il faut donc que le niveau de
financement public soit élevé pour que l'opération
réussisse. « C'est là que c'est très
compliqué, à savoir où placer le curseur de la
dépense publique. Si dans des copropriétés très
sociales on le met pas à un niveau suffisant, l'opération n'est
pas crédible ».
36 Grand Lyon, 2011, Étude de
faisabilité et animation d'un Programme d'intérêt
général (PIG) énergétique à
Vénissieux : cahier des charges. 10 p. (p. 6).
37 Communauté urbaine de Lyon, 2011, Plan d'actions
du Grand Lyon - pour une agglomération sobre en carbone. 94 p. (p.
40).
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82
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur
quatre communes
L'action sur l'amélioration du logement, qui a des
finalités multiples (amélioration du cadre de vie,
efficacité énergétique et baisse des charges pour les
habitants, etc.) répond aussi à l'objectif d'adaptation. Le
cahier des charges du PIG le reconnaît à demi-mot à travers
l'évocation du rôle du PIG en matière de « lutte
contre les îlots de chaleur urbain »38 . En revanche la
ville de Vénissieux rattache complètement le PIG à ces
considérations. « C'est surtout là-dessus qu'on va
travailler et essayer de l'utiliser [Le PIG] à bon escient et en gardant
bien l'idée du volet adaptation et de la vulnérabilité des
populations face au droit à l'énergie. » Le PIG est
donc à la fois l'occasion de traiter le volet "adaptation" du Plan
climat à Vénissieux, et à la fois c'est le Plan climat du
Grand Lyon qui a permis l'émergence du PIG en réaffirmant
l'objectif de réhabilitation de logements. Il existe donc une
interaction forte entre ces enjeux sociaux et les enjeux climatiques, et
notamment d'adaptation.
Figure 14 : Le PIG Énergie de
Vénissieux, entre enjeux sociaux et climatiques
Source : C.
Drouin, 2012
38 Voir annexe 7 sur le PIG énergie de
Vénissieux.
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83
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
b) Agir sur le patrimoine communal et
protéger les populations sensibles
Un des autres axes d'action identifié en
matière d'adaptation au changement climatique est d'anticiper les
épisodes de canicules par l'équipement en climatiseurs. L'action
est ciblée sur les bâtiments municipaux et les lieux publics
accueillant des populations fragiles : les crèches et les maisons de
retraite. Tous ces bâtiments sont en train d'être
équipés en climatiseurs afin de maintenir une certaine
température pendant les pics de chaleur. Il est également
prévu de développer le système d'alerte en épisode
de canicule : il consiste à contacter les personnes vulnérables
(dont les listes sont établies par les centres sociaux) et à leur
conseiller d'aller se rafraîchir dans le centre commercial de
Vénissieux qui est climatisé.
Comme le reconnaît la chargée de mission
développement durable de la ville, ces mesures sont curatives et ne
constituent pas des mesures d'adaptation « durables » (en
comptabilité avec les objectifs d'atténuation du changement
climatique).
c) Préserver l'équilibre entre espaces
urbains et espaces « verts
»
Dans un second temps, apparaît dans le discours de la
chargée de mission développement durable les actions de l'ordre
de la végétalisation. Il est à noter que celles-ci sont
inscrites dans l'Agenda 21 et qu'elles ne sont pas rattachées
explicitement à l'enjeu climatique. Néanmoins la chargée
de mission reconnaît qu'elles participent à la modération
climatique.
L'Agenda 21 prévoit de préserver les espaces
« verts », qu'ils soient agricoles ou naturels. Le Plan de mandat
actuel du maire prévoit de ne pas consommer d'espaces naturels ou
agricoles, et ce malgré la pression foncière que connaît
Vénissieux depuis quelques années. Le plateau agricole des
Grandes Terres en particulier fait l'objet d'une protection
particulière. Il est concerné par le Projet nature des Grandes
Terres depuis 1998. L'Agenda 21 prévoit également de favoriser
l'accès aux îlots de fraîcheur, avec l'objectif de
créer une passerelle mode doux vers les Grandes Terres. Il est à
noter que cet objectif est également inscrit dans la charte d'objectifs
du Projet nature des Grandes Terres. A plus long terme l'objectif inscrit
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84
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
dans l'Agenda 21 est de créer une coulée verte
entre les principaux îlots de fraîcheur (reliant le Parc de Parilly
aux Grandes Terres).
Les actions concernant la préservation des espaces
"verts" sont à la croisée de différents dispositifs
(Agenda 21 communal, Projet nature d'agglomération) et de
différents enjeux, économiques, sociaux, environnementaux, auquel
s'ajoute l'enjeu d'adaptation climatique qui est plus ou moins explicite. Bien
qu'il soit évoqué dans le discours de la chargée de
mission comme participant de l'adaptation, au niveau de la mise en oeuvre aucun
lien n'est fait avec le changement climatique : on a vu que le Projet nature
n'emploie pas ces termes ; de même, l'adjoint au maire en charge du
développement durable ne fait pas le lien entre les deux.
Conclusion sur l'hypothèse 2 portant sur la
mise en oeuvre :
Que ce soit au niveau du Grand Lyon ou des communes
étudiées, l'adaptation est mise en oeuvre par des mesures sans
regret. Les principales sont le maintien et le développement de la
"nature" (eau et végétation surtout) autour et dans la ville.
L'autre action souvent reliée à l'adaptation est l'isolation
thermique des bâtiments qui participe avant tout à la
réduction des déperditions énergétiques et donc des
émissions de GES.
Le lien de ces mesures avec l'adaptation est complexe. Dans le
cas de Vénissieux l'adaptation est raccrochée aux politiques
existantes : les travaux de réhabilitation de l'habitat et le maintien
du Plateau des Grandes Terres sont deux objectifs antérieurs à
l'adaptation. Au niveau du Grand Lyon et de Villeurbanne l'adaptation est aussi
raccroché à des mesures existantes : le développement de
la nature en ville, s'il est d'abord animé par des considérations
sociales et environnementales (Vallet, 2012) est ensuite mis en lien avec la
réduction du phénomène d'îlot de chaleur urbain. De
même pour la trame verte et bleue qui est bien antérieure à
l'objectif d'adaptation39. Il s'agit donc de justifications a
posteriori. C'est ce que souligne un chargé de mission du Grand
Lyon : « On ne peut pas considérer qu'on a fait un truc parce
qu'on s'est aperçu qu'on avait un niveau critique d'ICU sur le
territoire. On ne sait pas ce qu'on a comme ICU sur le territoire. [...]
Après,
39 La trame verte et bleue est un objectif du
Grenelle Environnement, qui a d'abord comme objectif d'assurer les
continuités écologiques et de préserver la
biodiversité.
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85
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
on aura des trucs qui seront justifiés a
posteriori ou a priori ou en partie justifiés en disant
« et c'est bon pour les ICU». Mais on ne va jamais faire un truc pour
lutter contre l'ICU ».
D'un autre côté l'adaptation permet de
réaffirmer certaines mesures. C'est en partie le cas à
Vénissieux, puisque le PIG a été mis en place suite au
Plan climat du Grand Lyon (dans un objectif d'atténuation avant tout).
C'est surtout le cas pour la végétalisation : l'îlot de
chaleur urbain a redonné un rôle au végétal, plus
seulement esthétique mais aussi utilitaire (rafraîchissement
urbain). Ainsi les questions de nature en ville ont pris une importance accrue
avec le changement climatique.
L'adaptation est donc intégrée dans le
développement urbain durable pour être mise en oeuvre, et en
même temps elle permet de réaffirmer certains enjeux. Les mesures
sans regret sont donc à la fois un moyen de justifier le fait de faire
de l'adaptation, et à la fois certaines mesures sont justifiées
par l'adaptation. Dans tous les cas, ces mesures produisent des
bénéfices multiples et n'ont pas comme seule finalité
l'adaptation climatique. Dès lors, peut-on parler d'une politique
d'adaptation ? L'adaptation n'est-elle pas plutôt fondue dans des
pratiques de développement durable ?
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Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
CHAPITRE III : POLITIQUE D'ADAPTATION OU POLITIQUE DE
DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE GESTION DE RISQUE « CLASSIQUE
»?
Ce troisième chapitre a pour objet d'étudier la
temporalité qui est visée par les discours et les mesures
d'adaptation. L'objectif est de voir s'il y a une prise en compte du long terme
et une véritable anticipation d'un changement climatique. L'enjeu de
cette hypothèse est de distinguer ce qui serait de l'ordre de
l'adaptation climatique, qui repose sur une anticipation, de ce qui serait de
l'ordre d'une politique "classique" de gestion de problèmes actuels et
de développement durable.
I- Une politique d'adaptation partielle et
tournée vers le présent
1) La prise en compte d'aléa existant encore non
traité : l'îlot de chaleur urbain
La politique d'adaptation climatique lyonnaise a pour
particularité d'être centrée exclusivement sur l'effet de
réchauffement et le risque d'îlot de chaleur urbain. Les autres
risques naturels potentiellement susceptibles d'être renforcés par
le changement climatique ne sont pas réévalués en fonction
de ce changement. Ainsi, seuls les territoires centraux prennent en compte
l'objectif d'adaptation sous l'angle de l'îlot de chaleur urbain.
Deux éléments peuvent expliquer cette
focalisation sur l'ICU : son caractère avéré et l'effet
d'opportunité. Tout d'abord, l'îlot de chaleur urbain est un
phénomène caractéristique des milieux urbains denses et
est déjà avéré dans les espaces centraux. Si ce
phénomène ne présente pas de conséquences
négatives en période hivernale, en période estivale
l'îlot de chaleur urbain crée un inconfort thermique et peut avoir
des conséquences sanitaires importantes comme l'a montré la
canicule de 2003. Avec la perspective d'un réchauffement climatique et
d'une augmentation de la fréquence et de la durée des canicules
au cours du siècle, l'enjeu est encore réaffirmé. La
première raison expliquant le « succès » de
l'îlot de chaleur urbain est donc qu'il s'agit d'un
phénomène avéré qui a déjà produit
des effets négatifs majeurs, à la fois des situations de crise
(canicule 2003) et à la fois une situation d'inconfort thermique qui
nuit à la qualité de vie et donc à l'attractivité
de la métropole
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87
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
lyonnaise. Un autre élément d'explication est le
caractère novateur de l'îlot de chaleur urbain : cette
nouveauté est une occasion pour l'agglomération lyonnaise de
faire valoir sa position de précurseur sur les questions d'environnement
au sens large. Les différents travaux engagés au niveau de
l'agglomération en termes de caractérisation de l'ICU sont ainsi
une manière de se positionner sur un sujet émergeant, en
créant un noyau d'experts locaux sur la question (Rocher, 2012).
La focalisation sur l'îlot de chaleur urbain s'explique
aussi par sa prise en compte relativement aisée par le Grand Lyon.
L'approche problem-solving que forme le couple
ICU-végétalisation présente l'avantage d'associer à
un problème avéré une solution aisée à
mettre en oeuvre pour la collectivité qui en a la compétence, et
qui constitue de plus une stratégie « sans regret ». En effet
les mesures de végétalisation présentent des avantages non
seulement en termes climatique, mais aussi en termes esthétique,
environnemental, de qualité de vie, ou encore de gestion des eaux
pluviales. Cette mesure à gains multiples permet ainsi de traiter
différents enjeux.
Pour autant, comment expliquer cette focalisation exclusive
sur l'îlot de chaleur urbain, au détriment des autres impacts
potentiels, à la fois existants (risques naturels) mais aussi nouveaux
(raréfaction de la ressource en eau actuellement abondante) ?
2) Pas de prise en compte renouvelée de risques
déjà traités : le risque d'inondation et de
retrait-gonflement des argiles
Les études de cas sur les communes de Simandres et de
Saint-Didier-au-Mont-d'Or ont montré qu'il n'y avait pas de prise en
compte renouvelée des risques naturels (inondation et retrait-gonflement
des argiles) avec le changement climatique. Les acteurs expliquent cela par le
manqué de connaissances scientifiques qui est systématiquement
évoqué lors des entretiens : en l'absence de données
fiables sur les impacts du changement climatique, il est difficile de les
prendre en compte. Cyria Emelianoff40 met en lumière le lien
entre connaissances scientifiques et action politique : alors la science fonde
et justifie la prise de décision politique, à l'inverse l'absence
de connaissance justifie l'absence de mobilisation politique.
40 EMELIANOFF Cyria, 2006, « connaître
ou reconnaître les inégalités environnementales ? »,
GREGUM, université du Maine, ESO- UMR 6590 CNRS, N° 25. 9
p.
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88
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
L'îlot de chaleur urbain fait ainsi l'objet de travaux
de caractérisation (cartographie) qui sont présentés par
les acteurs comme un préalable à l'action. La cartographie des
îlots de chaleur dans le Grand Lyon en cours d'élaboration
à la mission écologie urbaine a pour vocation d'être
intégrée dans la révision du PLU et de servir de base
à l'action. Pour autant, une approche plus intuitive est
également menée en parallèle à cette phase de
construction de connaissances. En effet bien que l'ICU ne soit pas
complètement caractérisé aujourd'hui - les
éléments qui influent sur sa formation sont connus, mais pas
l'influence exacte de chacun des paramètres - des solutions de type
« sans regret » sont déjà avancées dans le cadre
du SCOT et de la révision du PLU, en particulier le rôle de l'eau
et de la végétation. Comme l'affirme un chargé de mission
Grand Lyon : « on ne sait pas l'impact réel [des mesures de
plantation d'arbres]. C'est un truc empirique, intuitif. Mais c'est parti parce
que c'était une justification complémentaire intéressante
aux arbres » (2012).
Dès lors, comment expliquer qu'une approche intuitive
ne soit pas appliquée concernant les risques naturels ? Une
hypothèse expliquant l'absence de prise en compte de ces risques
naturels serait qu'ils ne peuvent pas, contrairement à l'ICU, être
traités par des mesures « sans regret ». En effet les mesures
à prévoir pour limiter les risques naturels représentent
des coûts importants et n'apportent pas de bénéfices
connexes. Les conditions techniques sur les constructions
(surélévation contre les inondations, renforcement des fondations
pour le mouvement de terrain) représentent des surcoûts de
construction importants et n'apportent pas d'autres bénéfices que
la stabilité de la construction. De même, la limitation de
l'urbanisation soulève des enjeux importants en termes de foncier
constructible, qui sont déjà forts avec les PPR existants. Les
politiques de risques sont déjà classiquement difficiles à
faire accepter au niveau local (Ronez, 2012 ; Sbrava, 2012),
car elles limitent les possibilités de développement et
constituent une perte de valeur foncière. Un renforcement de ces
politiques de risques serait donc certainement difficilement accepté
(Sbrava, 2012).
Ce ne serait donc pas tant le lien entre connaissances et
action qui permettrait d'expliquer la sélection d'aléas dont fait
l'objet l'adaptation climatique, mais plutôt la perception de ces
aléas, selon s'ils sont vus comme des opportunités ou des
contraintes.
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89
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
3) Pas d'anticipation de « nouveaux aléas
»
Il n'y a pas non plus dans la politique d'adaptation lyonnaise
de prise en compte de « nouveaux aléas », c'est-à-dire
des impacts du changement climatique qui ne soient pas encore
avérés. "On n'a pas encore re-questionné les nouveaux
risques éventuels. On ne sait même pas s'il y aura des nouveaux
risques" (Chargé de mission Grand Lyon, 2012).
La diminution de la ressource en eau en période
estivale peut être considérée comme un nouvel aléa
attendu avec le changement climatique. La ressource en eau est abondante dans
l'agglomération lyonnaise et ne représente pas un problème
actuellement. Toutefois d'après une étude de l'Agence de l'eau,
les débits du Rhône pourraient baisser de 50 % à l'horizon
2050 (Fabre, 2012). Il existe donc un véritable enjeu sur la ressource
en eau avec le changement climatique. Pourtant, au niveau de
l'agglomération il n'est pas évoqué.
« Il y a des tas de risques qu'on ne maîtrise
pas. Donc, faire une stratégie où on est juste sur l'îlot
de chaleur, où on consacre tous nos moyens à cette question parce
qu'on trouve... on a identifié dans le programme AMICA que
c'était quand même un cas un peu important, et puis c'est
peut-être parce qu'on a été très traumatisé
par la canicule [de 2003] en France, c'est peut-être pour ça qu'on
est sur ces questions. Mais on n'a pas encore parlé d'enjeux liés
à l'eau, par exemple, qui risquent d'être un peu
problématique.»
Chargé de mission au Grand Lyon, 2012
Le réchauffement dans les communes périurbaines,
actuellement relativement préservées face au
phénomène d'îlot de chaleur urbain cantonné aux
espaces centraux denses et aux grandes zones d'activités, n'est pas non
plus évoqué. Comme l'affirme un responsable de la DDT du
Rhône : « Les grosses communes qui sont déjà
denses et qui ont déjà un îlot de chaleur urbain prennent
plus en compte que les autres qui ne sont pas directement confrontées...
Les autres tant qu'elles ne sont pas directement confrontées, j'ai
l'impression que ce n'est pas dans leur mode de raisonnement. »
Il n'y a donc pas de réflexions portant sur des
éventuels risques futurs liés au changement climatique. Cela peut
s'expliquer car le pas de temps est trop éloigné et
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90
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
donc la vulnérabilité face à ces
aléas parait trop lointaine et dans une certaine mesure, trop incertaine
(on ne connait pas bien les évolutions du climat, surtout concernant les
précipitations). De plus, le pas de temps des documents d'urbanisme
n'est pas adapté pour prendre en compte des échéances trop
éloignées : le SCOT se projette jusqu'en 2030, et les documents
d'urbanisme (PLU, PPRN) sont de l'ordre d'une dizaine d'années (Sbrava,
2012). Cela peut expliquer que des temporalités lointaines ne soient pas
intégrées.
Par ailleurs, les mesures de court et de long terme peuvent
être incompatibles, ce qui bloque les possibilités d'anticipation.
Par exemple sur la gestion de l'eau, les réseaux d'assainissement et de
distribution doivent être adaptés aux débits courants afin
d'assurer une vitesse d'écoulement des eaux optimale et d'éviter
le développement de bactéries dû à la
présence d'eau stagnante. Suivant l'hypothèse d'un changement
climatique, les débits de demain ne seront pas ceux d'aujourd'hui - les
prévisions vont dans le sens d'une augmentation des débits en
hiver avec la hausse des précipitations par exemple. Or, il est
impossible d'adapter les réseaux à une telle augmentation, car
ils seraient alors inadaptés à la situation actuelle (Sibeud,
2012). Une anticipation de long terme est donc impossible.
Dès lors, une politique d'adaptation de long terme
est-elle envisageable, ou bien l'urbanisme et l'aménagement sont-ils
dans l'incapacité d'anticiper les impacts du changement climatique ?
4) Une politique d'« après coup » ?
L'adaptation et la politique actuelle de gestion des risques
ne visent pas le même référentiel : celui de l'adaptation
est tourné vers l'avenir alors que celui de la gestion de risques se
fonde sur des événements passés. Adaptation et gestion des
risques semblent ainsi incompatibles. Concernant les inondations, la crue de
référence retenue lors de l'élaboration des PPRi est la
plus haute crue connue. Cela signifie qu'une crue supérieure à
celles connues dans le passé n'est pas envisagée. Or, les effets
du changement climatique sont fortement susceptibles d'amplifier les
aléas actuels (ONERC, 2010). Les seuils retenus dans les PPRN ne
seraient alors pas assez larges pour anticiper les effets du changement
climatique. Le mode d'élaboration des PPRN, qui se fonde sur des
événements passés, ne permettrait donc pas d'anticiper
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91
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
des événements futurs. Même si les
modèles tiennent compte des évolutions récentes, la
gestion des risques "court après" ces risques plus qu'elle ne les
anticipe (on ne s'adapte à un événement exceptionnel que
s'il s'est déjà produit).
Dès lors, la politique de gestion du risque serait une
politique « d'après coup » qui consisterait à s'adapter
à des tendances passées : toute anticipation est donc exclue. Le
même constat peut s'appliquer à l'îlot de chaleur urbain,
dans la mesure où celui-ci a été pris en compte
après 2003. Il aura donc fallu un événement extrême
pour enclencher une prise en compte de cet aléa et le constituer comme
"risque" urbain.
Les stratégies sans regret ou à gains multiples
seraient ainsi un moyen de dépasser les limites de la planification et
de l'urbanisme en termes d'anticipation. La partie suivante a pour objet de
montrer que la stratégie actuelle lyonnaise de développement
durable est bénéfique en termes d'adaptation au changement
climatique.
II- L'adaptation indirecte : une stratégie de
développement urbain durable contribuant à l'adaptation
L'enjeu de cette partie est de montrer qu'il existe une
stratégie d'adaptation indirecte dans l'agglomération lyonnaise,
dans la mesure où il existe une convergence entre les objectifs du
développement urbain durable et les objectifs d'adaptation
climatique.
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92
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur
quatre communes
1) L'adaptation indirecte dans le développement
urbain durable de l'agglomération lyonnaise
a) Le choix de développement de
l'agglomération : forme urbaine durable, forme urbaine
adaptée
i) La structure urbaine multipolaire : entre densité
et « nature »,
atténuation et adaptation
Le choix de développement de l'agglomération
lyonnaise vise un équilibre entre espaces bâtis et non bâtis
(agricoles et naturels) depuis les années 1990 et l'apparition du
concept de "trame verte" comme élément structurant de
l'agglomération. La recherche de cet équilibre a fait l'objet
d'une avancée majeure avec la mise en place du PLU intercommunal de
2005. En effet pour la première fois, ce PLU est revenu sur des zones
d'urbanisation futures et près de 1000 ha ont été
reclassés en espaces naturels et agricoles (Bertrand, 2012). Cela marque
une forte volonté de maitrise de l'étalement urbain.
Figure 15 : évolution de la
vocation des sols du Grand Lyon entre le POS de 1993 et le PLU
de 2005
Source : Grand Lyon, Observatoire du développement
durable : volet environnement, 2011
D'autre part le couvert végétal a
augmenté depuis 1994 : le nombre d'arbres de voirie a augmenté de
60 % depuis 1994. Les politiques de végétalisation ont permis un
développement de la nature en ville à la fois quantitatif et
qualitatif avec une diversification des essences. Cette volonté de
végétaliser la ville est formalisée dans la charte de
l'Arbre du Grand Lyon mise en place en 2000.
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93
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur
quatre communes
Figure 16 : évolution du nombre
d'arbres d'alignement dans le Grand Lyon (1994 -
2010)
Source : Grand Lyon, Observatoire du
développement durable : volet environnement, 2011
Le SCOT affirme les deux objectifs de développement
urbain et de préservation des espaces agricoles et périurbains.
Cet équilibre passe par le choix de la densification du tissu urbain
existant. Le maintien de cet équilibre entre ville et nature reste le
fil rouge de la révision du PLU en cours. L'accent est mis sur la
recherche d'une ville "durable", à la fois respectueuse de son
environnement et attractive (en termes d'habitants et d'emplois, ce qui passe
aussi par un cadre de vie agréable). Le choix de cette structure urbaine
entre densité et nature est compatible avec l'objectif d'adaptation au
changement climatique : alors que la densité contribue à limiter
les émissions de GES, la présence de la nature contribue à
rafraîchir l'espace urbain.
ii) Vers une ville "post-carbone" : énergie et
déplacements
Le levier d'action privilégié de la
révision du PLU pour limiter les émissions de GES est d'agir sur
les déplacements (Pissier, 2012). Il s'agit de promouvoir une forme
urbaine multipolaire organisée autour de différents pôles
urbains, qui favorise la ville des courtes distances. L'enjeu est de
réduire l'usage de la voiture individuelle et de favoriser les modes
doux (transports en commun, marche à pieds, vélo).
La ville des courtes distances peut paraître favorable
à l'adaptation : la limitation des transports motorisés
réduit les émissions de chaleur anthropique, qui est l'un des
facteurs de formation de l'îlot de chaleur urbain. Par ailleurs, si l'on
admet que s'adapter au changement climatique signifie aussi s'adapter à
la fin des
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94
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
énergies fossiles, promouvoir des modes de
déplacements doux contribue à la transition vers la ville
"post-carbone".
Dans une certaine mesure, il existe donc une convergence entre
les horizons de la ville durable, de la ville "post-carbone" et de la ville
adaptée au changement climatique. Ces trois horizons passent par des
mesures communes comme la préservation de l'environnement et la
maîtrise de l'énergie et des déplacements.
b) Une meilleure gestion des ressources
j) La ressource en eau
La direction de l'eau du Grand Lyon vise depuis plus d'une
dizaine d'années à développer les champs captant d'eau
potable. Et ce alors même que la disponibilité de la ressource
à Lyon n'est pas un problème, l'eau étant
considérée comme abondante et la consommation ayant plutôt
tendance à diminuer depuis quelques années (Sibeud, 2012).
Cette réflexion a été impulsée par
un enjeu de sécurisation de l'approvisionnement en eau, en cas de
défaillance du point de captage principal (pollution du champ captant
suite à une forte inondation par exemple). La canicule de 2003 a aussi
contribué à faire émerger cette réflexion sur la
disponibilité de la ressource, car les consommations d'eau ont
très fortement augmenté. Alors que la production moyenne est de
300 000 m3 par jour, elle est montée jusqu'à 440 000 m3 par jour
en août 2003. La gestion des événements exceptionnels comme
celui-ci est donc problématique pour la direction de l'eau du Grand
Lyon. Des études sont actuellement en cours pour développer de
nouveaux champs captant notamment au nord de l'agglomération. Pour cela,
la direction tente de mettre en place un principe de solidarité entre
les territoires. La responsable du bureau d'étude de la direction de
l'eau explique que chaque syndicat des eaux est relativement autonome et que le
souhait de la direction est de développer des interconnexions. Ainsi en
cas de problème sur un captage, il y aurait possibilité de
s'appuyer sur un autre point de captage hors du territoire.
Ces réflexions s'ancrent bien dans le long terme : il
s'agit d'anticiper des événements exceptionnels (inondation
d'ordre milléniale sur un champ captant, ou au contraire
sécheresse et manque d'eau). Si elle n'est pas liée à la
perspective du
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Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
changement climatique, il est certain que la
sécurisation des réseaux d'eau y participe. « Ce genre
de choses on l'a engagé déjà depuis 10 - 15 ans, on ne l'a
pas fait dans cet état d'esprit au départ mais ça y
répondra [aux problématiques du changement climatique]
».
ii) La qualité de l'air
Le Plan de protection de l'atmosphère de
l'agglomération lyonnaise a été mis en place en 2006 sous
l'autorité du préfet. Il s'agit d'une obligation légale
suite à la loi de 1996 sur l'air et l'utilisation rationnelle de
l'énergie qui impose un PPA pour les agglomérations de plus de
250 000 habitants. L'objectif du PPA est d'assurer une bonne qualité de
l'air et de limiter les émissions de polluants. Un plan d'action dans ce
sens est à l'oeuvre dans l'agglomération lyonnaise, touchant aux
secteurs de l'industrie, des déplacements et des bâtiments. Ces
objectifs de qualité de l'air se retrouvent aussi dans d'autres
documents, notamment le SCOT auquel la loi attribue la compétence
qualité de l'air. Les objectifs en matière de qualité de
l'air sont donc coordonnés entre le PPA et le SCOT dans
l'agglomération lyonnaise41.
Ces objectifs de qualité de l'air peuvent être
appréhendés à l'aune de l'objectif d'adaptation au
changement climatique. En effet les pollutions locales peuvent être
accentuées par le climat, et à l'inverse les pollutions
renforcent des phénomènes climatiques comme l'îlot de
chaleur urbain.
c) Une meilleure prise en compte des risques
naturels
L'amélioration de la gestion des risques naturels
s'inscrit dans un « mouvement de fond » (Bertrand, 2012 ; Bigot,
2012) valable à tous les niveaux (européen, national et
intercommunal notamment).
i) Le risque inondation
La directive européenne relative à
l'évaluation et à la gestion des risques d'inondation de
200742 reconnaît que le risque d'inondation peut être
accentué avec
41 Préfecture du Rhône, 2006, Plan
de protection de l'atmosphère de l'agglomération lyonnaise,
164 p. (p 157).
42 Directive 2007/60/CE du parlement européen et du
conseil du 23 octobre 2007 relative à l'évaluation et à la
gestion des risques d'inondation
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96
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
le changement climatique. Cette directive impose la prise en
compte des effets du changement climatique sur la survenance du risque
d'inondation. Dans les faits, la personne chargée de la mise en oeuvre
de la directive inondation à la DREAL Rhône-Alpes explique qu'il
n'y a pas assez de données en France pour prendre en compte les effets
du changement climatique sur les débordements de cours d'eau.
Néanmoins, l'évaluation préliminaire des risques
demandée par la directive est très majorante : elle concerne des
occurrences de crues de l'ordre du millénaire. Ainsi, selon le
chargé de mission de la DREAL « même s'il n'y a pas eu
d'études sur les impacts du changement climatique sur les
débordements de cours d'eau, on est large ».
Au niveau du Grand Lyon, le risque inondation est de mieux en
mieux pris en compte, en particulier sur les cours d'eau périurbains.
Une étude est en cours dans la direction de l'eau sur le risque
d'inondation des ruisseaux domaniaux du Grand Lyon. Par ailleurs la direction
de l'eau est en train de renforcer la prise en compte des risques d'inondation
en milieu urbain liés à des pluies exceptionnelles. Pour cela la
direction table non pas sur le réseau d'assainissement, qui est
adapté aux pluies régulières mais inapte à
recueillir des pluies exceptionnelles, mais sur l'aménagement de la
ville (Sibeud, 2012).
Il existe dans un PLU un zonage « risque ruissellement
». Ce zonage repose sur une cartographie réalisée en 2000
qui délimite les zones de production, les zones de passage et les zones
basses d'accumulation d'eau. Cette cartographie va être
améliorée dans le cadre de la révision du PLU qui compte
mieux intégrer ces questions. Ainsi, alors que ces zonages
étaient purement indicatifs dans la cartographie en vigueur, l'objet de
la révision est de leur associer des prescriptions
réglementaires. Selon une responsable de la direction de l'eau du Grand
Lyon, cette gestion de l'assainissement urbain n'est pas liée au
changement climatique mais y contribue, l'objectif commun étant de
gérer le risque exceptionnel. « Voilà l'état
d'esprit dans lequel on a travaillé jusqu'à présent, et
pour moi ça répond à la question du changement climatique
sur les questions de risque d'avoir des pluviométries plus importantes,
enfin surtout plus intenses. »
ii) Le risque de mouvement de terrain dû au
retrait-gonflement des
argiles
Dans ce mouvement de fond de prise en compte des risques
améliorée, le risque de retrait-gonflement des argiles est
également mieux étudié. Une étude du
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97
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
BRGM a été réalisée portant sur ce
risque dans le Rhône en 2009. Cette étude a pour objet
d'être déclinée dans les PPRN, même s'il n'en existe
pas dans le Rhône et que ce ne soit pas prévu à l'heure
actuelle (Renault, 2012). On peut néanmoins supposer que cette
étude sera prise en considération dans le cadre de la
révision du Plan local d'urbanisme. D'ailleurs, la prise en compte des
risques naturels figure parmi les objectifs de la révision
générale du PLU.
2) Les « bonnes pratiques » en matière
d'urbanisme et d'aménagement urbain
a) Les pratiques d'aménagement durable dans le
Grand Lyon
Un certain nombre de guides ont vu le jour pour promouvoir de
"bonnes pratiques" prenant en compte les enjeux du développement durable
dans l'urbanisme et l'aménagement. A partir de ces guides ont
été élaborés des Référentiels
(habitat et espaces publics) qui énoncent des conseils voire imposent
des prescriptions dans le cadre des opérations sur le domaine public
communautaire. La lutte contre l'îlot de chaleur est évoqué
explicitement et reliée au changement climatique, même si selon sa
rédactrice principale, « ce n'est pas la visée
première de ce référentiel ». D'autres «
bonnes pratiques » dans ces référentiels contribuent
à l'adaptation de manière implicite. Les entrées
thématiques du référentiel Habitat durable de l'ordre du
développement durable participent de l'adaptation : c'est le cas pour la
gestion de l'eau et la qualité de l'air notamment. Le guide de gestion
des eaux pluviales contenu dans le Référentiel de conception et
de gestion des espaces publics prône une gestion intégrée
du cycle de l'eau qui permet une gestion quantitative (limiter les risques
d'inondation) et qualitative.
Les techniques de gestion de l'eau dites « douces »
sont ainsi compatibles avec l'objectif d'adaptation climatique. Une responsable
de la direction de l'eau du Grand Lyon explique que les techniques de gestion
de l'eau dites « douces » (noues, bassins de rétention, etc.)
sont plus faciles à adapter que les ouvrages plus classiques (tuyau,
bassin bétonné). « Le changement climatique moi je m'en
sers pour un argument. Je m'en sers pour tout ce qui est technique alternative
en gestion des eaux pluviales. [...] Quelque part toutes ces techniques douces
de gestion des eaux de pluie que sont tout ce qui est fossé, bassin
à ciel ouvert, où finalement on ne fait que du terrassement,
elles
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98
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
sont bien plus intelligentes pour répondre demain
à ces problématiques du changement climatique parce qu'on saura
les adapter s'il faut augmenter ou diminuer leur taille. » Le Grand
Lyon a élaboré un « Guide aménagement et eaux
pluviales » qui promeut ces techniques douces. Ces « bonnes pratiques
» en matière de gestion de l'eau sont ainsi
généralisées depuis quelques années sous
l'influence d'enjeux de développement durable : il s'agit de se
rapprocher du cycle naturel de l'eau (infiltration des eaux pluviales).
Dans ces outils et « bonnes pratiques » la
thématique adaptation transparaît de manière plus ou moins
explicite. Si l'adaptation n'est pas présentée comme un enjeu
majeur au même titre que les objectifs du développement durable,
elle est traitée par le biais de mesures à gains multiples.
L'adaptation vient donc trouver sa place dans des "bonnes pratiques" en
matière de développement durable.
b) La prise en compte croissante de l'environnement
dans les communes
La prise en compte de l'environnement au sens large dans les
communes est compatible avec l'objectif d'adaptation. Les communes de
Saint-Didier et de Simandres privilégient les essences
végétales locales. Saint-Didier a choisi pour ses plantations
florales des plantes vivaces et l'eau d'arrosage provient des anciens lavoirs
(récupération des eaux pluviales). Simandres a également
fait le choix de limiter les plantations de fleurs, l'arrosage étant en
conséquence limité. Ces choix sont en accord avec un objectif
d'adaptation au changement climatique : les plantations sont plus
résistantes et la ressource en eau est économisée.
La commune de Saint-Didier a par ailleurs pour projet de
réaliser un Agenda 21 pour développer des pratiques respectueuses
de l'environnement en accord avec les principes du développement
durable. Cet Agenda 21 contient des objectifs de gestion de l'eau, de
maîtrise de l'énergie et de préservation des espaces
naturels et agricoles, qui sont autant d'éléments pouvant
contribuer à l'adaptation au changement climatique.
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99
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
c) L'adaptation indirecte dans les réflexions
sur le paysage urbain à Villeurbanne : limiter l'effet canyon par la
recherche de discontinuité urbaine
Villeurbanne accorde une attention particulière
à la notion de qualité architecturale. Ces réflexions ont
leur place dans le programme « A nous la belle ville » lancé
en 2002 ainsi que dans le Projet paysage et environnement. La chargée de
mission qualité architecturale à la direction du
développement urbain de Villeurbanne évoque une réflexion
sur la continuité de la ville. Selon elle, alors que la ville
était auparavant continue (alignement des bâtiments, etc.), elle
tendrait de plus en plus à être discontinue dans l'optique d'avoir
du paysage depuis la rue. Il s'agit d'assurer la porosité du tissu
urbain, en dégageant des brèches visuelles ou en incitant les
promoteurs à construire en retrait de la rue par exemple. Cet objectif
fait l'objet d'une des dix fiches-actions du PPE de Villeurbanne, la fiche 4
intitulée "Ouvrir des brèches".
Ces réflexions s'intègrent dans une
démarche de qualité architecturale et de paysage urbain. Mais la
discontinuité urbaine peut également être reliée
à l'adaptation au changement climatique. Il a été
montré en effet le rôle de la forme de la rue et en particulier
l'influence du canyon urbain dans la formation de l'îlot de chaleur
urbain (Champiat, 2008). On peut donc supposer que la discontinuité au
niveau de la rue limite l'effet de canyon urbain et donc l'accumulation de la
chaleur dans les rues, en favorisant la circulation de l'air.
L'ensemble de ces orientations, si elles ne sont pas
motivées de prime abord par la perspective du changement climatique, y
participent. Cela met en avant le caractère intégré de
l'adaptation, qui passe par d'autres politiques sectorielles.
Conclusion sur l'hypothèse 3 portant sur la
temporalité :
L'hypothèse de recherche consistait à dire qu'il
n'y avait pas de prise en compte du long terme dans la stratégie
d'adaptation lyonnaise. Au vu des résultats du travail de terrain, cette
hypothèse semble se vérifier. En effet il ne semble pas y avoir
de réelle anticipation du changement climatique : les aléas
futurs (disponibilité de la
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
ressource en eau par exemple) ou existants susceptibles
d'être amplifiés (inondation, argiles) ne sont pas pris en compte.
Seul est traité l'îlot de chaleur urbain qui est un
phénomène avéré. Il n'y a pas de véritable
anticipation dans l'agglomération lyonnaise ; il s'agit plutôt
d'une gestion de risque d'un aléa existant jusqu'ici non
traité.
Néanmoins si les différents impacts du
changement climatique ne sont pas anticipés, le modèle de
développement de l'agglomération contribue à une
adaptation indirecte. En effet, un certain nombre de mesures de
développement urbain durable sont bénéfiques en termes
d'adaptation même si elles ne sont pas conçues dans cette optique.
Il existe donc une convergence entre les principes de la ville durable et ceux
de la « ville adaptée ». Le respect de l'environnement et le
principe de précaution au coeur d'une démarche de
développement durable sont également profitables en termes
d'adaptation.
Ce constat amène à réinterroger la nature
même de l'adaptation : le critère de l'anticipation est-il
essentiel ? Après tout, comme l'affirme Sylvain Godinot, actuel
directeur de l'ALE : « peut être qu'au fond l'adaptation ne peut
exister qu'intégrée à des politiques de gestion de risques
»43. De même, peut-être que l'adaptation ne
peut exister qu'intégrée à une politique de
développement durable.
Page
100
43 Cité par Pauline Page (Page, 2010)
Page
101
Conclusion
CONCLUSION
La question initiale de ce travail se formulait ainsi :
existe-t-il une politique d'adaptation au changement climatique dans
l'agglomération lyonnaise ? L'hypothèse principale consistait
à supposer qu'il n'y avait pas de politique d'adaptation en tant que
telle. Trois sous hypothèses ont été avancées pour
confirmer ou infirmer cette hypothèse :
- en termes de mise à l'agenda, il n'y
aurait pas de « volet » adaptation dans les politiques urbaines
- en termes de mise en oeuvre, il n'y aurait
pas de mesures spécifiques à l»adaptation dans le champ de
l'organisation spatiale
- en termes de temporalité il n'y
aurait pas d'anticipation et de prise en compte du long terme.
Le travail de terrain a permis d'apporter des
éléments de réponse à ces trois points.
Synthèse des résultats obtenus
Hypothèse 1 : la mise à l'agenda de
l'adaptation dépend de la manière dont elle est
envisagée
La première hypothèse a été en
partie confirmée, en partie infirmée par les résultats de
terrain.
En plus du Grand Lyon, les communes centrales
étudiées, Villeurbanne et Vénissieux, affichent un
objectif d'adaptation. En partie obligé par la loi Grenelle 2,
l'objectif d'adaptation a aussi fait l'objet de démarches volontaires :
adhésion volontaire du Grand Lyon à AMICA en 2006, lancement d'un
plan climat dès 2009 à Villeurbanne. Dans ces deux cas,
l'adaptation a été distinguée comme volet à part
entière. Il existe donc bel et bien un « volet » adaptation
dans le Grand Lyon et à Villeurbanne. A Vénissieux l'adaptation
est davantage « fondue » dans d'autres
Page
102
Conclusion
démarches que le PCET, qui ne comprend pas de
véritable volet adaptation. Des mesures d'adaptation se retrouvent de
manière plus ou moins explicite dans l'Agenda 21 de la commune et le PIG
énergie.
Les communes périurbaines en revanche ne se
positionnent pas sur l'adaptation : Saint-Didier et Simandres n'évoquent
pas cet objectif en tant que tel. En cause, les incertitudes liées au
changement climatique et la vulnérabilité ressentie, ces communes
étant prémunies face à leurs risques naturels
spécifiques qui sont déjà traités (dans le PLU
à Saint-Didier et le PPRi à Simandres).
En somme, la mise à l'agenda de l'adaptation est une
affaire de perception, selon si les communes se sentent exposées au
changement climatique et selon si l'adaptation est vue comme une contrainte ou
une opportunité. L'effet d'opportunité est
caractéristique de la mise à l'agenda de l'adaptation, qui est
vue comme une occasion de traiter d'autres enjeux. Pour Vénissieux il
s'agit de traiter les difficultés sociales par le biais de la
réhabilitation énergétique. Pour le Grand Lyon et
Villeurbanne il s'agit d'avoir une vision prospective et d'améliorer la
qualité de vie en ville. « Le réchauffement climatique
offre une belle opportunité pour questionner la ville I »
(Communauté urbaine de Lyon, 2008).
Hypothèse 2 : en termes de mise en oeuvre,
l'adaptation ne modifie pas la stratégie et les pratiques
existantes
La seconde hypothèse a été
entièrement confirmée. L'adaptation n'introduit pas de nouvelles
mesures et ne renouvelle pas les pratiques d'aménagement et d'urbanisme.
En effet l'adaptation passe par des mesures de type « sans regret ».
Les mesures revendiquées d'adaptation sont sensiblement les mêmes
au niveau du Grand Lyon et des communes prenant en compte cet objectif : il
s'agit avant tout de mesures ayant trait au maintien et au développement
de la « nature », et de mesures relatives au bâti (isolation).
Ces mesures sont de type sans regret et apportent des bénéfices
multiples. Selon les terrains et leurs caractéristiques, l'accent est
plus ou moins porté sur l'une ou l'autre de ces mesures : Villeurbanne,
ville très dense et minérale, met l'accent sur la
végétalisation, alors que Vénissieux, ville à la
population modeste met l'accent sur l'amélioration de l'habitat. Comme
le rappelle F. Scherrer, l'adaptation est « une politique d'adaptation
du territoire, d'aménagement du territoire. Qui propose des mesures
associées à des caractéristiques du territoire : il
est
Page
103
Conclusion
inondable, il est vulnérable socialement.... C'est
une politique par nature territorialisée. »44.
Bien que certaines mesures « spécifiques »
soient évoquées dans le cadre de la révision du PLU du
Grand Lyon, des incertitudes existent quant à leur inscription dans un
cadre réglementaire. Ces mesures spécifiques, comme
l'albédo, seront vraisemblablement indicatives et limitées
à des opérations exemplaires : Confluence 2 est ainsi
présenté comme un laboratoire sur ces questions, où des
mesures de lutte contre l'îlot de chaleur urbain vont être
expérimentées.
Un autre point ressort de cette partie sur la mise en oeuvre.
Il est lié au caractère « sans regret » de ces mesures
: c'est la difficulté à distinguer ce qui est de l'explicite de
ce qui est implicite en matière d'adaptation. Ainsi des
éléments identifiés lors de la mise à l'agenda
comme étant du ressort de l'adaptation deviennent implicites dans leur
mise en oeuvre : c'est le cas pour la trame verte d'agglomération. Cela
amène à un dernier point qui caractérise la mise en oeuvre
de l'adaptation, qui est l'importance des justifications a posteriori.
En effet, toutes les mesures d'adaptation à l'oeuvre existaient avant
l'apparition de l'objectif d'adaptation climatique. Cet objectif a, dans
certains cas, renforcé des actions existantes. Mais peu de choses
nouvelles ont été apportées : l'adaptation est
majoritairement intégrée. Cela confirme l'hypothèse selon
laquelle il n'y a pas de mesure d'adaptation en tant que telle.
Hypothèse 3 : l'horizon temporel visé par
l'adaptation est celui du présent et le long terme n'est pas pris en
compte explicitement
La troisième hypothèse a également
été confirmée : il n'y a pas de prise en compte du long
terme dans la stratégie lyonnaise. Les mesures d'adaptation sans regret
ont des effets immédiats et ne sont pas d'abord tournées vers
l'avenir. De plus il n'y a pas d'anticipation réelle des effets du
changement climatique : le seul impact pris en compte est l'îlot de
chaleur urbain, qui est un problème existant dans les espaces urbains
denses. Les problèmes futurs potentiels (eau, risques naturels
accentués) ne sont pas posés.
44 SCHERRER, F., 2012, Conclusion de la journée
d'études « adaptation au changement climatique et politiques
urbaines : approches comparées », 12 juin, Institut d'urbanisme de
Lyon.
Page
104
Conclusion
Conclusion sur les résultats obtenus : s'adapter ou
non au changement climatique, une question de point de vue
La prise en compte ou non de l'objectif d'adaptation peut
s'expliquer par la distinction entre opportunité et contrainte, qui
recoupe la distinction territoriale entre centre et périphérie
:
- L'ICU crée un inconfort thermique qui porte atteinte
à la qualité de vie des espaces centraux. Ceux-ci voient dans
cette thématique l'opportunité d'améliorer le cadre de vie
et de gagner en attractivité
- Les risques naturels sont vus déjà aujourd'hui
comme des contraintes pour les communes. Les espaces périurbains voient
dans le changement climatique une contrainte supplémentaire à
leur développement, déjà limité par des objectifs
de limitation de l'étalement urbain et les contraintes naturelles.
La prise en compte de l'objectif d'adaptation climatique ne
serait pas tant due à la différence d'aléas
considérés entre les communes étudiées, qu'à
la perception même de ces aléas par les territoires, selon qu'ils
sont vus comme contrainte ou opportunité. D'ailleurs, les villes-centres
ne prennent pas en compte les aléas qui ne représentent pas
d'opportunité tel le problème de la ressource en eau liée
à l'aléa sécheresse. La prise en compte du changement
climatique ne dépendrait donc pas tant de la vulnérabilité
des communes, que de la manière dont cette vulnérabilité
est perçue.
Cette sélection d'aléas en particulier peut
être mise en lien avec l'analyse des politiques publiques qui affirme que
tous les problèmes ne deviennent pas des problèmes publics, et ce
indépendamment de leur gravité potentielle. Les problèmes
font l'objet d'une sélection qui dépend de différents
facteurs. Une citation de Claude Gilbert l'explique : « La fabrique
des risques résulte d'une « production », d'une «
construction » étroitement associée aux jeux de multiples et
différents acteurs, à la nature et l'intensité de leurs
liens et interactions. » (Gilbert, 2003). Dans le cas de Lyon, c'est
en effet un système d'acteurs qui a contribué à la
sélection de l'aléa îlot de chaleur et de la solution de la
végétalisation.
Selon John Kingdon, la mise sur agenda d'un problème
dépend de trois « flux » : le flux des problèmes qui
captent l'attention des autorités publiques, le flux des politiques
publiques (ensemble des solutions d'action publique disponibles et
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105
Conclusion
susceptibles d'être adoptés) et le flux politique
(opinion publique, des partis politiques, pouvoir exécutif et
négociation collective). La mise à l'agenda a lieu lorsqu'il y a
conjonction des trois flux : « Lorsqu'« un problème est
reconnu, [qu']une solution est développée et disponible au sein
de la communauté des politiques publiques, [qu']un changement politique
en fait le moment adéquat pour un changement de politique et [que] les
contraintes potentielles ne sont pas trop fortes » (Kingdon, 1984, p.
174)45. La combinaison de ces trois éléments donne
lieu à une « policy window » ou « fenêtre
d'opportunité politique » (Hassenteufel, 2010). L'ICU,
contrairement aux autres aléas étudiés, semble avoir fait
l'objet d'une fenêtre d'opportunité politique à la
conjonction de ces trois éléments :
- la reconnaissance de l'ICU a eu lieu avec la canicule de
2003 et l'étude de vulnérabilité d'AMICA
- à cet aléa est associé à une
solution, la végétalisation
- le Grand Lyon dispose d'un service compétent (Service
arbre et paysages) et volontaire qui s'est approprié rapidement cette
thématique.
L'adaptation suit donc le schéma « classique
» de la mise en politique d'un problème, avec une sélection
de problèmes due à l'existence ou non de fenêtre
d'opportunité politique. L'adaptation semble ainsi faire l'objet d'une
construction sociale au même titre que les « risques ». En ce
sens, le fait que tous les aléas ne soient pas anticipés ne
signifierait pas qu'il n'existe pas de politique d'adaptation, au contraire.
Pour autant, peut-on parler de politique d'adaptation s'il n'y
a pas d'anticipation ? La mise à l'agenda de l'îlot de chaleur
urbain ne relèverait-elle pas plutôt d'une gestion de risques
existants ?
45 KINGDON, J., 1984, Agendas, Alternatives and
Public Policies. Boston, Little Brown and Company. Cité par
Hassenteufel, 2010
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106
Conclusion
Retour sur la problématique : existe-t-il une
politique d'adaptation lyonnaise ?
Il n'y aurait pas de politique d'adaptation
Si l'on s'en tient à la définition initiale
retenue dans le cadrage théorique, il semble que la stratégie en
matière d'adaptation ne remplisse pas les trois conditions retenues en
introduction, à savoir l'étape de mise à l'agenda, de mise
en oeuvre et la temporalité visée. Soit que l'une de ces deux
étapes soit implicite, soit qu'elles visent davantage le temps
présent qu'un pas de temps éloigné.
Deux cas de figure se présentent :
- La mise à l'agenda de l'adaptation est explicite et
la mise en oeuvre est intégrée à d'autres mesures et plans
d'actions. La mise en oeuvre est soit explicite (rôle du
végétal en ville), soit implicite (préservation des
espaces naturels et agricoles périurbains). C'est le cas dans le Grand
Lyon, à Vénissieux et de Villeurbanne sur l'îlot de chaleur
urbain. Les rares cas où à la fois la mise à l'agenda et
la mise en oeuvre sont explicitement reliées à l'adaptation, ont
cette limite qu'il s'agit en partie de justification a posteriori.
Dans tous les cas, la temporalité visée est celle du
présent : il s'agit de traiter des problèmes existants.
- La mise à l'agenda de l'adaptation est inexistante
mais des mesures participent de cet objectif. C'est le cas à Simandres
et à Saint-Didier, ainsi qu'au niveau de l'agglomération : un
certain nombre d'orientations et de mesures de développement durable
sont bénéfiques en matière d'adaptation. Ainsi, la forme
urbaine multipolaire promue dans le SCOT concilie objectifs
d'atténuation et d'adaptation (la densification étant
bénéfique en termes d'économie d'énergie, le
maintien et le développement de la place de la « nature » au
sens large étant bénéfique en termes d'adaptation
climatique). De même, l'amélioration de la prise en compte de
l'environnement au sens large participe de l'adaptation climatique
(qualité de l'air, qualité et quantité de la ressource en
eau, gestion des risques, etc.).
L'adaptation est donc largement indirecte,
intégrée à une stratégie plus globale de
développement durable. Dès lors, peut-on considérer qu'il
existe, à défaut d'une
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107
Conclusion
politique, une stratégie d'adaptation lyonnaise ? Une
stratégie se définissant comme un ensemble d'actions
coordonnées en vue d'un même but. Cette question amène
à réinterroger les critères que nous avions
assignés à l'adaptation en introduction.
L'anticipation, condition de l'adaptation ?
Lors du cadrage théorique, nous avions pris le parti
d'étudier l'horizon temporel du discours et des mesures relatifs
à l'adaptation, afin de vérifier que soit visé le long
terme et pas seulement le présent. L'objectif était de
différencier une gestion des risques « classique », dont le
référentiel temporal est le passé, d'une adaptation au
changement climatique davantage tournée vers le long terme. Cependant le
critère de la temporalité peut être interrogé comme
élément constitutif d'une politique d'adaptation.
Selon Tubiana, Gemenne et Magnan il existe « deux
manières complémentaires de se projeter dans l'avenir : chercher
à prévoir les perturbations futures d'une part - on parle
d'anticipation -, chercher à limiter les effets de celles que
l'on ne pourra pas prévoir d'autre part- on parle alors de
résilience » (Tubiana et al., 2010). Or,
l'anticipation se heurte aux incertitudes scientifiques quant à
l'évolution du climat. Les prévisions climatiques restent
très larges : l'augmentation de la température varie de 2
à plus de 6°C d'ici la fin du siècle selon les
scénarios, et les évolutions des autres paramètres
climatiques (précipitations notamment) sont encore peu connues. Cette
situation d'incertitude rend difficile toute action d'anticipation.
« Quand on prend la masse de scénarios et les
fourchettes de températures qui sont données, si on ne s'en tient
qu'au paramètre de la température moyenne, on ne peut rien en
faire. En tout cas ça semble difficile et ça pose problème
quand on pose la question aux acteurs de terrain. Sur d'autres
paramètres que la température moyenne, notamment la
pluviométrie, c'est encore plus compliqué car il y a
carrément des endroits où on nous dit "on ne sait rien". Moi si
je ne sais pas, je ne sais pas, je ne peux pas faire. C'est un constat de fait.
»
Chargé de mission CERTU, 2012
Dès lors, s'adapter au changement climatique ne
consisterait pas tant à anticiper l'évolution du climat, mais
plutôt à augmenter la résilience des systèmes
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108
Conclusion
naturels et humains. S'adapter, ce serait donc d'abord
résoudre les problèmes actuels. Comme l'affirme Henri Atlan
(2010) : « Plutôt que de tenter de prévenir des risques
globaux incertains par des mesures globales à l'efficacité tout
aussi incertaine, mieux vaut résoudre les problèmes localement en
corrigeant ce qui peut l'être et en s'adaptant à ce qui ne peut
pas être évité à court terme par des mesures
d'urbanisation et de déplacements de populations si nécessaire.
»46
Une adaptation par nature intégrée ?
La résilience serait une première forme
d'adaptation. Des auteurs ont mis en lumière les liens entre les
concepts d'adaptation, de résilience et développement durable.
L'adaptation, tout comme la résilience, vise une certaine forme de
flexibilité. L'enjeu est que le système puisse résister
à des perturbations extérieures. Il s'agit d'assurer une
continuité, ce qui participe de la durabilité. « La
résilience se présente ainsi comme un moyen de réaliser la
durabilité » (Toubin et al., 2012). L'adaptation
serait ainsi une « toile de fond » du développement durable,
un moyen de le mettre en oeuvre (Magnan, 2008). « Plus qu'une fin en
soi, l'adaptation doit être envisagée davantage comme une toile de
fond » (Magnan, 2008).
L'adaptation contribuerait donc à la réalisation
d'un développement durable. A l'inverse, le développement durable
peut contribuer à l'adaptation, comme l'a montré l'étude
de la stratégie de développement durable lyonnaise (Partie II,
Chapitre 3). « Il faut concevoir l'adaptation comme toile de fond de
la durabilité ; tout comme la durabilité est la toile de fond de
l'adaptation. » (Magnan, 2008).
Adaptation et développement durable sont donc
étroitement liés, l'un contribuant à la réalisation
de l'autre. En ce sens, la question de l'existence d'une politique d'adaptation
pourrait être remise en cause : il ne s'agirait pas tant de se demander
si l'adaptation constitue un « volet » à part entière,
mais au contraire d'observer les synergies entre objectifs de durabilité
et d'adaptation climatique.
46 Atlan, H., 2010. La religion de la catastrophe,
Le Monde, 27mars. Cité par GODART, 2010
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109
Conclusion
En conclusion : une stratégie lyonnaise de
développement durable conciliant atténuation et
adaptation
Dès lors, ce serait le discours et l'intention qui
seraient déterminants dans une politique d'adaptation, plus que la
spécificité des mesures à proprement parler et leur prise
en compte du long terme, deux éléments que nous avons remis en
cause. Les réflexions autour de l'adaptation apparaissent essentielles
afin d'éviter les « zones de recouvrement » négatives,
notamment entre objectifs d'atténuation et d'adaptation. Cette
réflexion est présente à Lyon sur la contradiction entre
densification et îlot de chaleur urbain. Elle permet de concilier les
objectifs d'atténuation, qui sont prioritaires, à ceux de
l'adaptation.
En somme, il existerait à Lyon une stratégie
d'adaptation intégrée. Cette stratégie ne serait pas
proactive : il ne s'agit pas d'atteindre un « modèle » de
ville adapté, qui n'a par ailleurs pas été établi
dans la littérature. Il s'agit plutôt de vérifier dans un
premier temps l'absence de contradiction entre les objectifs
d'atténuation, de développement urbain durable (qui restent
inchangés) et d'adaptation climatique. Dans un second temps, il s'agit
de vérifier l'existence de synergies entre les deux. La mise en oeuvre
de l'adaptation est ainsi indirecte et se réalise au sein du projet plus
large de développement urbain durable de l'agglomération
lyonnaise.
On peut donc considérer qu'il existe, à
défaut d'une politique d'adaptation à proprement parler, une
stratégie lyonnaise d'adaptation intégrée dans la
stratégie de développement durable.
Page
110
Bibliographie
BIBLIOGRAPHIE
Les éléments composant la bibliographie sont
de deux types. La bibliographie générale est composée des
ouvrages, articles et travaux encadrant le propos. Elle est classée par
thèmes. Les sources constituent les matériaux de première
main sur laquelle a été fondée l'analyse. Elles sont
classées par types puis par thèmes ou par terrains.
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RODRIGUEZ, J., 2012, Entretien sur Simandres (C. Drouin,
intervieweur). Simandres.
RONEZ, B., 2012, Entretien sur l'adaptation au changement
climatique (F. Balaye, C. Drouin, intervieweurs). Lyon.
SBRAVA, E., 2012, Entretien sur l'adaptation au changement
climatique dans l'agglomération lyonnaise (C. Drouin, intervieweur).
Lyon.
SIBEUB, E., 2012, Entretien sur l'eau et l'adaptation au
changement climatique dans le Grand Lyon (F. Balaye, C. Drouin, intervieweurs).
Lyon.
SPITZ, C., 2012, Entretien sur l'adaptation au changement
climatique dans le Grand Lyon (F. Balaye, C. Drouin, intervieweurs). Lyon.
TRIDON, P., 2012, Entretien sur l'adaptation au changement
climatique à Villeurbanne (C. Drouin, intervieweur). Villeurbanne.
VALLET, J., 2012, Entretien sur l'adaptation au changement
climatique dans le Grand Lyon (F. Balaye, C. Drouin, intervieweurs). Lyon.
VIGOUROUX, C., 2012, Entretien sur l'adaptation au changement
climatique à Vénissieux (F. Balaye, C. Drouin, intervieweurs).
Vénissieux.
PRESENTATIONS LORS DE COLLOQUES ET REUNIONS PUBLIQUES
:
CREPEAUX, P., 2012, Adaptation : état de la
réflexion au Grand Lyon. In : Journées d'étude,
Adaptation au changement climatique et politiques urbaines : approches
comparées. 11 et 12 juin 2012, Institut d'urbanisme de Lyon,
Lyon.
CREPEAUX, P., 2012, Le Plan climat du Grand Lyon. In : Conseil
de développement du Grand Lyon, séance info-débat sur
la Nature en ville n° 3 du 29 février. Hôtel de
communauté, Lyon.
MAQUAIRE, M., 2012, Le Projet paysage et environnement de
Villeurbanne. In : Conseil de développement du Grand Lyon,
séance info-débat sur la Nature en ville n° 4 du 27
mars. Hôtel de communauté, Lyon.
SEGUR, F., 2012, Fonctions et services de la nature en ville.
In : Conseil de développement du Grand Lyon, séance
info-débat sur la Nature en ville n° 3 du 29 février.
Hôtel de communauté, Lyon.
Page
116
Bibliographie
PUBLICATIONS et DOCUMENTS :
Documents sur l'agglomération lyonnaise
:
Agence d'urbanisme de Lyon, 2010, Rapport
d'activité. P 13.
ALE, 2008, « Adapter la ville au changement climatique par
la végétalisation », la lettre d'information de l'Agence
locale de l'énergie n°22. Lyon. 8 p.
ALE, 2011, Atelier « Réseaux d'énergie,
refonte du PLU, Plan Climat : quelles articulations ? Orientations et pistes
d'action pour la révision générale du PLU », 8
décembre. Lyon.
Communauté urbaine de Lyon, 2009, Diagnostic climat de
l'agglomération lyonnaise - Première étape vers une
agglomération sobre en carbone. 58 p.
Communauté urbaine de Lyon, 2009,
Référentiel Habitat durable. 20 p.
Communauté urbaine de Lyon, 2010,
Référentiel conception et gestion des espaces publics : lutte
contre les îlots de chaleur urbains. 6 p.
Communauté urbaine de Lyon, 2011, Charte de l'arbre du
Grand Lyon.43 p.
Communauté urbaine de Lyon, 2011, Plan d'actions du
Grand Lyon - pour une agglomération sobre en carbone. 94 p.
Communauté urbaine de Lyon, 2012, Annexe à la
délibération n°2012-2934 du 16 avril 2012 : Notice
explicative de synthèse, Conseil communautaire du 16 Avril 2012 [En
ligne]. Disponible sur : <
http://www.grandlyon.com/delibs/pdf/ConseildeCommunaute/2012/04/16/ANNEXE
/2012-2934.pdf> (consulté le 12/07/12)
Communauté urbaine de Lyon, 2012,
Délibération de prescription n°2012-2934 du 16
avril [En ligne]. Disponible sur : <
http://www.grandlyon.com/delibs/pdf/ConseildeCommunaute/2012/04/16/DELIBE
RATION/2012-2934.pdf> (consulté le 12/07/12)
Grand Lyon, ADEME, ALE, Agence d'urbanisme, Groupe de travail
"PLU, maîtrise de l'énergie et adaptation climatique" : compte
rendu N°1, Lyon, le 10 Octobre 2008
Grand Lyon, ADEME, ALE, Agence d'urbanisme, Groupe de travail
"PLU, maîtrise de l'énergie et adaptation climatique" : compte
rendu N° 2, Lyon, le 21 novembre 2008
Grand Lyon, ADEME, ALE, Agence d'urbanisme, Groupe de travail
"PLU, maîtrise de l'énergie et adaptation climatique" : compte
rendu N°3, Lyon, le 23 janvier 2009
Grand Lyon, ADEME, ALE, Agence d'urbanisme, Groupe de travail
"PLU, maîtrise de l'énergie et adaptation climatique" : compte
rendu N° 4, Lyon, le 5 Juin 2009
Grand Lyon, ADEME, ALE, Agence d'urbanisme, Groupe de travail
"PLU, maîtrise de l'énergie et adaptation climatique" : compte
rendu N°5, Lyon, le 3 juillet 2009
Bibliographie
Grand Lyon, ADEME, ALE, Agence d'urbanisme, Groupe de travail
"PLU, maîtrise de l'énergie et adaptation climatique" : compte
rendu N°6, Lyon, le 18 septembre 2009
MIES, 2007, Plans Climat Territoriaux : des territoires en
action. Paris. Pp. 40-42. Disponible sur :
<
http://www.developpement-
durable.gouv.fr/IMG/pdf/dgecRecueilplansclimats.pdf>
(consulté le 07/08/12)
Rhônalpénergie-Environnement, 2007, Changement
climatique, comment s'adapter en Rhône-Alpes ? CERTU, Lyon. 39 p.
Disponible sur : <
http://www.ddrhonealpesraee.org/doc/ddrhonealpes/PCTGuidechgtclimsynthese
bassedef.pdf> (Consulté le 5/03/12)
Sur la politique de protection des espaces naturels et
agricoles de l'agglomération lyonnaise :
Agence d'urbanisme de Lyon, 2007, Des périmètres
d'intervention prioritaire de protection et valorisation des espaces naturels,
agricoles et forestiers périurbains PENAP : Présentation de
l'étude en cours. 24 p.
Communauté urbaine de Lyon, Département du
Rhône, Région Rhône-Alpes, et al., 2010, Projet
stratégique agricole et de développement rural (PSADER) et de
protection des espaces agricoles et naturels périurbains (PENAP) du
territoire de l'agglomération lyonnaise : Convention d'objectif et de
partenariat 23 septembre 2010 - 22 septembre 2016. Lyon. 40 p.
Communauté urbaine de Lyon, Département du
Rhône, Région Rhône-Alpes, et al., 2012, Projet
Stratégique Agricole et de Développement Rural et de Protection
des Espaces Naturels et Agricoles Périurbains de l'agglomération
lyonnaise : synthèse. 4 p. Disponible
sur : <
http://www.psader-penap.org/fichiers/PLAQ
PSADER-PENAP 2012.PDF>
(consulté le 05/06/12)
Communauté urbaine de Lyon, Département du
Rhône, Région Rhône-Alpes, et al., 2011, PSADER
- PENAP de l'agglomération lyonnaise Programme d'actions 2010 - 2016.
Lyon. 33p.
Département du Rhône, 2009, Politique
départementale de protection et de valorisation des espaces naturels et
agricoles périurbains sur le territoire du Scot de
l'agglomération lyonnaise. 50 p.
Diani, J., 2000/ca, « Les Projets Nature » dans
le Grand Lyon. 4 p. [En ligne]. Disponible sur : <
http://www.fedenatur.org/docs/docs/116.pdf>
(consulté le 04/06/12)
PAULHIAC, F., 2004, « Rapport d'évaluation des
projets Nature du Grand Lyon » Programme Interreg 3b : Les espaces
naturels périurbains et la ville durable. 49 p
Page
117
Documents utilisés pour l'étude des
communes :
Page
118
Bibliographie
Grand Lyon, 2005, Plan local d'urbanisme [En ligne].
Disponible sur : http://plu.grandlyon.com/
Villeurbanne
Ville de Villeurbanne, 2010 « Villeurbanne ville durable
», Maxi Viva n°3. 32 p.
Ville de Villeurbanne, 2011, Plan Climat Energie
Territorial, février 2011 [En ligne]. 12 p. Disponible sur
<
http://www.mairie-villeurbanne.fr/planclimatenergieterritorial.pdf>
(consulté le 20 février 2012)
Vénissieux
Communauté urbaine de Lyon, 2011, Etude de
faisabilité et animation d'un Programme d'Intérêt
Général (PIG) Energétique à Vénissieux :
cahier des charges. 10 p.
LAMY Environnement, 2009, Vénissieux : diagnostic
de développement durable, Rapport du 22 octobre. 131 p.
Ville de Vénissieux, 2011, Vénissieux 2030,
Humaine et durable : Agenda 21. 100 p.
Saint-Didier-au-Mont-d'Or
BRGM, 2009, Etablissement de Plans de Prévention
des Risques Naturels concernant les mouvements différentiels de terrain
liés au phénomène de retrait gonflement des sols argileux
dans le département du Rhône. 78 p.
Communauté urbaine de Lyon, 2011 (mise à jour
n°8), Plan local d'urbanisme, informations complémentaires :
retrait-gonflement des sols argileux. 37 p.
Ministère de l'Ecologie du développement et de
l'aménagement durables, 2007, Le retrait-gonflement des argiles :
Comment prévenir les désordres dans l'habitat individuel ?
Paris. 32 p.
Saint-Didier-au-Mont-d'Or, 2011, Bulletin municipal.
60 p.
Simandres
DDT du Rhône, 2008, Plan de prévention des
risques naturels prévisibles d'inondation de la vallée de l'Ozon
: plan de zonage commune de Simandres. Lyon. 1 p.
DDT du Rhône, 2008, Plan de prévention des
risques naturels prévisibles d'inondation de la vallée de l'Ozon
: note de présentation. Lyon. 53 p.
Simandres, 2005, Plan d'occupation des sols : document
graphique du règlement (plan de zonage). 1 p.
Simandres, 2005, Plan d'occupation des sols :
règlement. 81 p.
Page
119
Bibliographie
SITES INTERNET :
Sites généraux
(énergie-climat) :
ADEME : www.ademe.fr/
GIEC : www.ipcc.ch/
Météo France :
www.climat.meteofrance.com
Observatoire des PCET ADEME : www.pcet-ademe.fr/
Observatoire national Agendas 21 :
www.observatoire-territoires-durables.org/
Sites utilisés pour l'étude de
l'agglomération lyonnaise :
40 ans d'histoire du Grand Lyon :
www.40ans.grandlyon.com/?p=5251
Agence d'urbanisme de Lyon :
www.urbalyon.org/site/accueil
ALE Lyonnaise : www.ale-lyon.org/
AMICA : www.amica-climate.net/
BRGM sur le retrait-gonflement des argiles :
http://www.argiles.fr/
Communauté urbaine de Lyon : www.grandlyon.com/
Plan Climat Grand Lyon :
www.blogs.grandlyon.com/plan-climat
SCOT lyonnais :
www.scot-agglolyon.fr/#
Sur les espaces naturels et agricoles de
l'agglomération lyonnaise :
http://www.montsdor.com/ www.grandesterres.fr/
www.psader-penap.org/introduction.php
www.rhone.fr/ www.rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/
www.rhonealpes.fr/
www.syndicatmixtedesmontsdor.over-blog.com
Sites des communes étudiées
:
www.mairie-saintdidieraumontdor.fr/
www.mairie-villeurbanne.fr/ www.simandres.fr/ www.ville-venissieux.fr/
Page
120
Table des illustrations
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Tableau 1 : caractéristiques des communes
étudiées 38
Figure 1 : Le risque, conjonction d'un aléa, d'enjeux et
d'une vulnérabilité 19
Figure 2 : ville "adaptée", ville "bas carbone" : deux
formes urbaines contradictoires 25
Figure 3 : les deux questions sous-jacentes à la
problématique 29
Figure 4 : les trois composantes d'une politique d'adaptation
retenues dans la
construction du sujet 30
Figure 5 : carte des communes étudiées 36
Figure 6 : profil de l'îlot de chaleur urbain 45
Figure 7 : Carte sur l'adaptation au changement climatique dans
le SCOT. 48
Figure 8 : cartographie de l'aléa retrait-gonflement des
argiles à Saint-Didier-au-Mont-
d'Or 55
Figure 9 : Extrait du PPRi de la Vallée de l'Ozon, 2008
58
Figure 10 : La trame verte d'agglomération et les secteurs
à enjeux PENAP (en vert clair à
droite) 63
Figure 11 : Le plateau agricole des Grandes Terres 66
Figure 12 : la question du portage politique de l'adaptation :
exemple de mesure sans
regret versus mesure d'adaptation sans bénéfices
connexes 72
Figure 13 : Exemple de réalisation de jardin de poche
dans le cadre du programme "A
nous la belle ville" 76
Figure 14 : Le PIG Énergie de Vénissieux, entre
enjeux sociaux et climatiques 82
Figure 15 : évolution de la vocation des sols du Grand
Lyon entre le POS de 1993 et le
PLU de 2005 92
Figure 16 : évolution du nombre d'arbres
d'alignement dans le Grand Lyon (1994 - 2010)
93
Page
121
Table des matières
TABLE DES MATIERES
Fiche résumé 3
Remerciements 4
Sommaire 5
Liste des sigles et abréviations 6
Avant propos : cadre et filiation de la recherche 7
Introduction 8
Partie I : Cadrage du travail de recherche 13
Chapitre I : Cadrage théorique 14
I- Les politiques climatiques : l'atténuation avant tout
14
1) La construction de la politique climatique du mondial au
local : priorité à
l'atténuation 14
2) Le rôle des villes en matière
d'atténuation 15
3) La reconnaissance tardive de l'adaptation sur la scène
internationale 16
II- La nécessaire adaptation au changement climatique des
espaces urbains 18
1) S'adapter à quoi ? Point sur les prévisions
climatiques locales 18
2) La nécessaire adaptation des villes 19
a) Les villes, espaces particulièrement sensibles au
changement climatique 19
b) Les effets du changement climatique sur les milieux urbains
20
i) L'îlot de chaleur urbain 20
ii) Les risques sur la santé 20
iii) La raréfaction de la ressource en eau 20
iv) La qualité de l'air 21
v) Les catastrophes naturelles 21
3) Qu'est ce qu'une ville adaptée au changement climatique
? 21
a) Le réchauffement 21
b) Les conséquences liées à l'eau 22
c) Le risque géologique : les mouvements de terrain 23
d) La gestion de crise 23
III - Atténuation, adaptation et politiques urbaines :
quelle compatibilité ? 24
1) Le paradoxe entre ville « bas carbone » et «
ville adaptée » 24
2) Le cas de l'agglomération lyonnaise : adapter une
forme urbaine durable ? 25
Chapitre II : Construction de l'objet de recherche 27
I- Problématisation et hypothèses de recherche
27
1) Existe-t-il une politique d'adaptation ? 27
Page
122
Table des matières
a) Qu'est-ce qu'une politique publique ? 27
b) Qu'est-ce qu'une politique d'adaptation ? 29
2) Construction des hypothèses de recherche 29
II- Méthode de la recherche 31
1) Sources et méthode scientifique 31
a) La littérature spécialisée et la
littérature grise 31
b) Les sources 31
c) Les entretiens avec les acteurs locaux 32
i) Des entretiens avec des acteurs variés 32
ii) Le déroulement des entretiens 33
2) Démarche et présentation des terrains
étudiés 35
a) Villeurbanne, commune centrale dense de
l'agglomération 36
b) Vénissieux, commune périphérique de la
première couronne 36
c) Saint-Didier-au-Mont-d'Or, commune périurbaine 37
d) Simandres, commune rurale 37
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes 41
Chapitre I : La mise à l'agenda de l'adaptation
au changement climatique, un objectif
inégalement partagé dans l'agglomération
lyonnaise 42
I- La mise à l'agenda de l'adaptation dans le Grand Lyon
42
1) La mise à l'agenda de l'adaptation : entre jeu
d'acteurs et effet d'opportunité 42
a) La participation au programme AMICA 42
b) Étude de vulnérabilité et "compilation"
de mesures existantes sous la
bannière de l'adaptation 43
2) La focalisation sur l'îlot de chaleur urbain 44
a) Les travaux de caractérisation 44
b) La cristallisation du couple
chaleur-végétalisation : l'approche « problem-
solving » 46
II- La mise à l'agenda locale de l'adaptation : une
prise en compte différenciée des
communes selon leur vulnérabilité ressentie 49
1) L'adaptation comme opportunité de traiter des
problèmes existants : le cas de
Villeurbanne et de Vénissieux 49
a) « Penser la ville de demain » à Villeurbanne
49
b) Agir sur les difficultés sociales à
Vénissieux 52
2) L'adaptation comme contrainte : un risque
supplémentaire qui n'est pas pris en
compte à Saint-Didier et Simandres 54
a) Saint-Didier-au-Mont-d'Or et le risque de mouvement de terrain
dû au
phénomène de retrait-gonflement des argiles 54
Table des matières
Page
123
b) Simandres et le risque d'inondation 57
Chapitre II : La mise en oeuvre de l'adaptation : anticiper le
changement climatique par
des mesures sans regret 61
I- Une forme urbaine lyonnaise contribuant à la
modération climatique : le rôle de la
trame verte entre explicite et implicite 61
1) La préservation des espaces naturels et agricoles
périurbains 61
a) Le PSADER-PENAP, outil de protection de la trame verte
d'agglomération 61
b) Les Projets nature d'agglomération 63
2) Quand des espaces déjà adaptés
maintiennent leur statut 64
a) Le Projet nature du plateau des Grandes Terres 65
b) Le Projet nature des Monts d'or 66
c) La commune de Simandres 67
II- L'urbanisme et l'aménagement au service de
l'adaptation : le choix de mesures à
bénéfices multiples dans le Grand Lyon 68
1) L'adaptation au changement climatique dans la révision
du PLU : entre
réponses techniques et incertitudes politiques 69
a) La révision du PLU du Grand Lyon : quelle prise en
compte de l'adaptation ?
69
b) Les incertitudes quant à la révision du PLU
71
2) Des mesures d'adaptation à gains multiples
privilégiées dans le futur PLU 72
a) La nature en ville 72
b) Les actions portant sur l'aménagement 73
III- Les stratégies d'adaptation « sans regret »
des communes 75
1) Améliorer la qualité de vie pour tous à
Villeurbanne 75
a) La politique de végétalisation de Villeurbanne
et le programme "A nous la
belle ville" 75
b) Le Projet paysage et environnement (PPE), entre aspects
environnementaux,
paysagers, sociaux et climatiques 76
i) Genèse et mise en place du PPE 76
ii) Les actions menées dans le cadre du PPE 77
iii) Les niveaux d'action du PPE 78
c) Agir sur la précarité énergétique
par la rénovation énergétique 79
2) L'adaptation comme anticipation de la raréfaction de
l'énergie : la primauté de
la dimension sociale à Vénissieux 80
a) Agir sur la précarité énergétique
par la rénovation du bâti 80
b) Agir sur le patrimoine communal et protéger les
populations sensibles 83
c) Préserver l'équilibre entre espaces urbains et
espaces « verts » 83
Page
124
Table des matières
Chapitre III : Politique d'adaptation ou politique de
développement durable et de
gestion de risque « classique »? 86
I- Une politique d'adaptation partielle et tournée vers le
présent 86
1) La prise en compte d'aléa existant encore non
traité : l'îlot de chaleur urbain 86
2) Pas de prise en compte renouvelée de risques
déjà traités : le risque
d'inondation et de retrait-gonflement des argiles 87
3) Pas d'anticipation de « nouveaux aléas »
89
4) Une politique d'« après coup » ? 90
II- L'adaptation indirecte : une stratégie de
développement urbain durable
contribuant à l'adaptation 91
1) L'adaptation indirecte dans le développement urbain
durable de
l'agglomération lyonnaise 92
a) Le choix de développement de l'agglomération :
forme urbaine durable,
forme urbaine adaptée 92
i) La structure urbaine multipolaire : entre densité et
« nature »,
atténuation et adaptation 92
ii) Vers une ville "post-carbone" : énergie et
déplacements 93
b) Une meilleure gestion des ressources 94
i) La ressource en eau 94
ii) La qualité de l'air 95
c) Une meilleure prise en compte des risques naturels 95
i) Le risque inondation 95
ii) Le risque de mouvement de terrain dû au
retrait-gonflement des argiles
96
2) Les « bonnes pratiques » en matière
d'urbanisme et d'aménagement urbain 97
a) Les pratiques d'aménagement durable dans le Grand Lyon
97
b) La prise en compte croissante de l'environnement dans les
communes 98
c) L'adaptation indirecte dans les réflexions sur le
paysage urbain à Villeurbanne : limiter l'effet canyon par la recherche
de discontinuité urbaine99
Conclusion 101
Bibliographie 110
Table des illustrations 120
Table des matières 121
Glossaire 125
Page
125
Glossaire
GLOSSAIRE
Adaptation (au changement climatique) :
stratégie consistant à s'adapter aux effets prévus du
changement climatique. Elle est définie par le GIEC comme un «
ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à
des stimuli climatiques ou à leurs effets, afin d'atténuer les
effets néfastes ou d'exploiter des opportunités
bénéfiques » (GIEC, 3ème rapport).
Adaptation planifiée : adaptation qui
résulte de décisions stratégiques
délibérées, fondées sur une perception claire des
conditions qui ont changé - ou qui sont sur le
point de changer - et sur les mesures qu'il convient de
prendre pour revenir, s'en tenir ou parvenir à la situation
souhaitée (MEEDDM).
Adaptation spontanée : adaptation
à une contrainte climatique par une réponse immédiate et
non réfléchie d'un point de vue stratégique (MEEDM).
Agenda politique : ensemble des
problèmes perçus comme appelant un débat public, voire
l'intervention des autorités politiques légitimes (Padioleau,
1982).
Albédo : désigne la
capacité d'une surface à réfléchir l'énergie
reçue. Plus un matériau est de couleur clair, plus son
albédo est élevé.
Aléa : probabilité qu'un phénomène
d'une certaine étendue, intensité et durée,
entraînant des conséquences négatives, a de se produire
(Grand Lyon, 2009).
AMICA : Adaptation and Mitigation, an
Integrated Climate policy Approach. Programme européen de type INTERREG
IIIC. Coordonné par Climate Alliance, il
réunit douze partenaires européens dont 5
collectivités locales à travers 5 pays :
l'Autriche, l'Allemagne, la France, l'Italie et les Pays Bas.
L'objectif de ce programme est de promouvoir de « bonnes » mesures
d'adaptation combinant atténuation et
adaptation au changement climatique. Le Grand Lyon a
adhéré à ce projet de janvier 2006 à
décembre 2007.
Atténuation (du changement climatique)
: stratégie ayant pour objectif de réduire les causes du
changement climatique en limitant les émissions de gaz à effet de
serre d'origine anthropique.
Biodiversité : diversité
biologique qui s'apprécie par la richesse en espèces
(microorganismes, végétaux, animaux) d'un milieu, leur
diversité génétique et les interactions de
l'écosystème considéré avec ceux qui l'entourent
(Petit Robert).
Bonne pratique : pratique qui fait consensus
et qui est diffusée comme modèle à suivre.
Canyon urbain : désigne la
configuration spatiale d'un lieu, le plus souvent une rue, encaissé
entre des bâtiments hauts et rapprochés. Cette configuration
empêche la circulation de l'air et retient la chaleur, favorisant la
formation de l'îlot de chaleur urbain.
Page
126
Glossaire
Charte de l'arbre : document signé par
les collectivités dans l'optique de préserver et de
développer la place de l'arbre en ville. La charte de l'arbre du Grand
Lyon a été mise en place en 2000 et a été
réactualisée en 2011 pour intégrer de nouvelles
considérations, relatives notamment à l'adaptation climatique.
Effet de serre : phénomène
naturel qui retient une partie du rayonnement solaire dans l'atmosphère
grâce à la présence de gaz à effet de serre. Ce
phénomène contribue à l'élévation de la
température terrestre. Les activités humaines renforcent ce
phénomène par leurs émissions massives de gaz à
effet de serre (GES).
Evapotranspiration : phénomène
d'évaporation et de transpiration, émission de vapeur d'eau
passant du sol, des nappes liquides par évaporation et par la
transpiration des plantes, dans l'atmosphère (Petit Robert). Ce
phénomène contribue à l'humidification et au
rafraîchissement de l'air.
Gaz à effet de serre : gaz
naturellement présent dans l'atmosphère participant au
phénomène de réchauffement climatique. Ces gaz sont
émis en grande quantité par les activités humaines,
conduisant à renforcer le phénomène d'effet de serre et le
réchauffement. Les principaux gaz à effet de serre sont le
dioxyde de carbone (C02) et le méthane (CH4).
GIEC : crée en 1988, le Groupe intergouvernemental sur
l'évolution du climat est chargé de suivre l'évolution
scientifique du réchauffement climatique. Le GIEC produit
régulièrement des rapports qui confirment le rôle de
l'action humaine dans le réchauffement climatique et énoncent des
prévisions de l'ampleur de ce réchauffement.
Grand Lyon (Communauté urbaine du) :
créée en 1966 sous le nom de COURLY. La communauté urbaine
de Lyon regroupe à ce jour 58 communes, 1,2 million d'habitants et
s'étend sur 52 715 hectares. Son budget s'élevait à 1,8
milliard d'euros en 2011.
Guide ville et quartiers durables (du Grand Lyon)
: ce guide est un document cadre dont la vocation est d'informer de
manière claire sur les enjeux et les objectifs visés par le Grand
Lyon, en matière de développement territorial durable (Grand
Lyon). Il s'agit d'un outil définissant une méthodologie pour la
conception de quartiers durables. Ce document est indicatif uniquement.
Îlot de chaleur urbain :
phénomène renvoyant à la différence de
température entre les secteurs urbanisés, plus chauds, et les
périphéries rurales. Cet écart est maximal la nuit. L'ICU
est dû aux caractéristiques des surfaces urbaines qui absorbent la
chaleur et la restituent la nuit (matériaux, albédo, etc.).
Îlot de fraîcheur : notion
inverse de l'îlot de chaleur utilisée en urbanisme pour
désigner des zones plus « fraîches » dans la ville, en
général caractérisées par la présence d'eau
et/ou de végétal.
Imperméabilisation :
l'imperméabilité est la capacité d'une surface ou d'un
matériau à ne pas laisser s'infiltrer l'eau.
L'imperméabilisation des sols renvoie au processus d'urbanisation.
Maladaptation : en matière climatique,
une maladaptation désigne une mesure qui serait favorable à
l'adaptation sur le court terme tout en étant contre-productive par
Page
127
Glossaire
ailleurs. L'exemple le plus courant est sans doute celui du
climatiseur, qui rafraîchit le logement mais contribue à
l'émission de GES.
Mallette Plan climat : outil mis en place par
l'Agence locale de l'énergie de l'agglomération lyonnaise afin
d'aider les communes à mettre en place un plan climat. Il fait ressortir
sous forme de tableaux les actions qui sont de la compétence des
communes, tout en précisant si ces actions sont de l'ordre de
l'atténuation, de l'adaptation ou bien des deux.
Microclimat : désigne un climat
localisé différent du climat régional. Le microclimat
urbain est caractérisé par une température plus
élevée qu'aux alentours (voir phénomène
d'îlot de chaleur urbain).
Noue : fossé
végétalisé utilisé pour recueillir et infiltrer les
eaux pluviales.
ONERC : Observatoire national sur les effets
du réchauffement climatique crée en 2001. Il a pour principaux
objectifs de collecter et de diffuser des données sur les risques
liés au changement climatique et d`énoncer des recommandations
pour s'adapter à ces risques.
PCET : le Plan climat énergie territorial est un
document mis en place par le Plan climat national de 2004. Son
élaboration est rendue obligatoire pour les collectivités et EPCI
de plus de 50 000 habitants par la loi Grenelle 2 de 2010. Il s'agit d'un
projet territorial de développement durable dont la finalité
première est la lutte contre le changement climatique (ADEME). Il
contient deux volets : l'atténuation (objectifs chiffrés de
réduction des émissions de GES) et l'adaptation (réduire
la vulnérabilité du territoire).
Planification : développement
réfléchi et programmé de la ville. Pour Le Petit
Robert, la planification consiste à « organiser selon un plan
», lequel plan est un ensemble de dispositions arrêtées en
vue de l'exécution d'un projet élaboré, comportant une
suite ordonnée d'opérations, de moyens, et destinées
à atteindre un but. L'urbanisme réglementaire est l'un des outils
de la planification.
Politique publique : ensemble des
décisions et des actions prises par des acteurs institutionnels et
sociaux en vue de résoudre un problème collectif (Institut suisse
des hautes études en administration publique).
Précarité énergétique
: difficulté pour les ménages à assumer les
charges d'énergie (chauffage notamment) liée à la hausse
du coût de l'énergie.
Réchauffement climatique :
phénomène de réchauffement dû à
l'augmentation
massive de la concentration de gaz à effet de serre
dans l'atmosphère qui contribue à renforcer le
phénomène d'effet de serre. L'expression de «
réchauffement
climatique » renvoie à la modification du climat
d'origine anthropique.
Référentiel de Conception et de gestion
des espaces publics (du Grand Lyon) : outil destiné aux
maîtres d'ouvrage et à leurs maîtres d'oeuvre intervenant
sur le
domaine public communautaire. Élaboré par les
services de l'Eau, la Propreté et la Voirie, c'est un outil de dialogue
avec l'ensemble des professionnels (Grand Lyon). Ce
référentiel contient un guide des
matériaux, des fiches thématiques sur le bruit, la gestion des
eaux pluviales et la lutte contre l'îlot de chaleur urbain.
Page
128
Glossaire
Référentiel Habitat durable (du Grand
Lyon) : le référentiel Habitat durable est une charte de
qualité environnementale des bâtiments, qui s'applique dans les
opérations de logements du Grand Lyon dans le cas de cessions de
terrains, de ZAC communautaires et de logements sociaux. Le premier
référentiel date de 2004 et a ensuite été
réactualisé régulièrement. La version la plus
récente est celle de 2009 réactualisée en janvier 2012.
Résilience : capacité d'un
organisme, un groupe ou une structure à s'adapter à un
environnement changeant.
Retrait-gonflement des argiles : ce
phénomène de mouvement de terrain est dû aux
propriétés de l'argile. La consistance de ce matériau se
modifie selon sa teneur en eau, ce qui s'accompagne d'une variation de volume.
L'alternance de périodes de sécheresse et de pluies intenses
favorisent ce phénomène et provoquent des mouvements de
terrain.
Risque : probabilité qu'un
événement dommageable survienne. Le risque résulte de la
conjonction d'un aléa, d'enjeux et de vulnérabilité. Le
risque est construit socialement, il s'agit d'un « danger qui a pris
forme dans des controverses, des textes, des dispositifs, des mobilisations et
qui, progressivement, s'est imposé comme problème touchant la
collectivité et appelant une intervention publique » (Claude
Gilbert).
Stratégie proactive : mesure
d'adaptation imaginée et mise en place avant que le climat n'ait
changé (RAEE).
Stratégie réactive : mesure
d'adaptation mise en oeuvre en réponse à un changement
observé du climat (RAEE).
Stratégie sans regret :
stratégie qui se justifie indépendamment d'un changement
climatique.
Urbanisme : discipline visant à
organiser les organisations humaines. « Art de disposer l'espace urbain ou
rural au sens le plus large pour obtenir son meilleur fonctionnement et
améliorer les rapport sociaux » (Grand dictionnaire
encyclopédique Larousse, 1982 - 1985). On distingue l'urbanisme
réglementaire qui encadre et réglemente les implantations de
l'urbanisme opérationnel (ZAC par exemple).
Végétalisation : processus
d'augmentation de la présence du végétal. S'utilise
généralement pour qualifier la stratégie consistant
à introduire plus de « nature » en ville.
Vulnérabilité : degré de
capacité d'un système à faire face ou non aux effets
néfastes du changement climatique (y compris la variabilité
climatique et les extrêmes). La vulnérabilité dépend
du caractère, de l'ampleur et du rythme de l'évolution
climatique, des variations auxquelles le système est exposé, de
sa sensibilité et de sa capacité d'adaptation (GIEC).
Annexes
Page 2
Table des annexes
Annexe 1 : Liste des entretiens réalisés 3
Annexe 2 : Le rôle de la végétation en
matière d'adaptation climatique, par
Frédéric Ségur, responsable du Service
arbre et paysage du Grand Lyon 5
Annexe 3 : Les objectifs de la révision du PLU du Grand
Lyon en matière
d'adaptation climatique 10
Annexe 4 : Le volet adaptation du Plan climat de Villeurbanne
12
Annexe 5 : Le Projet paysage et environnement de la ville de
Villeurbanne 13
Annexe 6 : Des mesures d'adaptation distillées dans les
différents volets de
l'Agenda 21 de Vénissieux 15
Annexe 7 : le PIG énergie de Vénissieux. Extrait
du cahier des charges (2011). 17
Annexe 8 : Charte d'objectif du Projet nature des Grandes
Terres : des objectifs
d'adaptation implicites 19
Annexe 9 : Le risque de retrait-gonflement des argiles
à Saint-Didier-au-Mont-d'Or 22
Annexe 10 : La réhabilitation du marais de Simandres
24
Page 3
Annexe 1 : liste des entretiens
réalisés
NOM
|
FONCTION
|
STRUCTURE
|
DATE
|
Chloé SPITZ
|
Chargée de mission énergie et climat
|
Agence locale de l'énergie de Lyon
|
14/02/2012
|
Pierre CREPEAUX
|
Chargé de mission plan climat
|
Grand Lyon
|
28/02/2012
|
Béatrice COUTURIER
|
Chargée de mission développement durable
|
Grand Lyon
|
28/02/2012
|
Cécile VIGOUROUX
|
Chargée de mission développement durable
|
Ville de Vénissieux
|
09/03/2012
|
Stéphane JOURDAIN
|
Chargé de mission risque inondation
|
DREAL Rhône Alpes
|
12/03/2012
|
Henri BERTRAND
|
Directeur adjoint de la planification et de l'urbanisme
réglementaire
|
Grand Lyon
|
14/03/2012
|
Evelyne BERNARD
|
Responsable pôle Grenelle
|
DREAL Rhône Alpes
|
21/03/2012
|
Bernard DUCRUET
|
Adjoint à l'urbanisme
|
Commune de Simandres
|
23/03/2012
|
Julie VALLET
|
Chargée de mission air, bruit, santé,
environnement
|
Grand Lyon
|
29/03/2012
|
Elisabeth SIBEUB
|
Responsable du bureau d'étude de la direction de l'eau
|
Grand Lyon
|
30/03/2012
|
Xuan Thao DO KHAC
|
Chargée de mission développement durable
|
Ville de Villeurbanne
|
04/04/2012
|
Julie FABRE
|
Chargée d'études eau et changement climatique
|
Agence de l'eau Rhône-Méditerranée
|
05/04/2012
|
Sylvie PISSIER
|
Responsable pôle ville et forme urbaine
|
Agence d'urbanisme de Lyon
|
05/04/2012
|
Philippe JARY
|
Chargé d'études énergie - climat à
l'unité Territoires et Changement Climatique
|
CETE de Lyon
|
13/04/2012
|
Benoit RONEZ
|
Chargé de mission air bruit nature
|
CERTU
|
17/04/2012
|
Eric SBRAVA
|
Chef d'unité planification Est
|
DDT Rhône
|
10/05/2012
|
Pascale TRIDON
|
Chargée de mission qualité architecturale et
urbaine
|
Ville de Villeurbanne
|
11/05/2012
|
Franck NEYRON
|
Chargée de mission à la DGDU en charge de la
mise en oeuvre du Projet paysage et environnement
|
Ville de Villeurbanne
|
22/05/2012
|
Olivier CONTE
|
Chef de l'unité de prévention des risques
|
DDT Rhône
|
30/05/2012
|
Ludovic BADOIL
|
Technicien espaces naturels et agricoles
|
Grand Lyon
|
05/06/2012
|
José RODRIGUEZ
|
Maire
|
Commune de Simandres
|
20/06/2012
|
Pierre-Alain MILLET
|
Adjoint au maire chargé de
l'environnement, du cadre de vie, du développement durable
et référent au Plan climat
|
Ville de Vénissieux
|
22/06/2012
|
Marie-Claude BIGOT
|
Service urbanisme
|
Commune de Saint-Didier-au-Mont-d'Or
|
25/06/2012
|
Page 4
Echanges par téléphone ou par mail
:
Moins riches que les entretiens programmés cités
ci-dessus, ces échanges constituent tout de même une source
d'information. Les trois suivants concernent le risque de retrait-gonflement
des argiles et ont confirmé l'inexistence d'un lien entre ce risque et
le changement climatique au niveau de l'agglomération lyonnaise.
Olivier RENAULT
|
Chargé d'études risques naturels
|
BRGM
|
03/05/2012
|
Claire BOISSET
|
Chargée de secteur PLU Mont d'or et val de
Saône
|
Agence d'urbanisme de Lyon
|
21/05/2012
|
Jacques COUDERT
|
Chargé de mission risques
|
Grand Lyon
|
26/06/2012
|
Page 5
Annexe 2 : rôle de la végétation en
matière d'adaptation climatique, par Frédéric
Ségur, responsable du Service arbre et paysage du Grand
Lyon.
Page 6
Page 7
couplent de nos jours avec le renchérissement des
coûts de déplacements, l'accès à
d'hypothétiques extérieurs naturels devient de plus en plus
difficile et impose donc de revoir l'offre de nature de proximité. Par
ailleurs la gratuité et l'accessibilité de ces espaces publics
« nature » pour les activités de détente comme de
loisir familial ou sportif peut également être envisagées
comme des facteurs non négligeables de paix sociale.
L'adaptation du végétal aux changements
climatiques
Les prises de conscience actuelles sur les changements
climatiques posent également la question du rapport entre la nature et
la ville. L'analyse de cette problématique met clairement en
évidence la nécessité d'anticiper dès aujourd'hui
l'adaptation des palettes végétales. Certaines
modélisations prospectives prédisent ainsi que le climat de Lyon
en 2070 devrait s'apparenter à celui d'Alger aujourd'hui. Or si nous
souhaitons planter des arbres durablement il est désormais
impératif de s'interroger sur la réalité des conditions
climatiques qui accompagneront le développement de ces arbres. Devant
les incertitudes qui demeurent cependant sur la manière dont
s'opéreront ces changements climatiques, il convient néanmoins de
rester prudent et de ne pas pousser trop loin l'anticipation. Le strict respect
des exigences autécologiques des espèces devrait être un
minimum à imposer pour le choix des essences dans les projets. Cette
démarche pose cependant la question de nos connaissances encore
très lacunaires sur le comportement et les exigences écologiques
des espèces. Une observation plus rigoureuse de ces comportements, mais
également une meilleure maitrise de la chaine de production des arbres
d'ornement s'avère donc aujourd'hui indispensable. Cette maitrise de la
production, outre la question de la traçabilité des
procédures de culture doit surtout tenter d'améliorer la
connaissance des provenances et intégrer progressivement la prise en
compte des écotypes, niveau souvent pertinent pour parler
véritablement du potentiel d'adaptation d'une espèce.
L'arbre en ville et l'atténuation des pics de
chaleurs
En marge des ces interrogations, une autre causalité
relie aujourd'hui la question de la place de la nature en ville avec celle du
changement climatique : il s'agit de l'effet que le végétal peut
directement produire sur le microclimat urbain. De nombreuses études ont
en effet montrées que le végétal joue le rôle d'un
véritable climatiseur et peut contribuer à contrebalancer l'effet
d'îlot de chaleur urbain qui accable les villes denses en
été. Outre l'effet d'ombrage ou l'incidence sur la circulation
des masses d'air, c'est surtout l'effet rafraichissant dû à
l'évapotranspiration qui explique cette action. Dès lors
l'introduction du végétal, en particulier des arbres dans la
cité peut devenir un choix stratégique destiné à
améliorer le confort thermique des habitants des villes en
période de canicule. Au delà du simple aspect de confort, ce gain
climatique apporté par le végétal peut également
être apprécié comme un bénéfice à la
fois social, économique et environnemental : social si on se
réfère au risque de surmortalité lié aux canicules
comme l'ont montré les conclusions
Biologie Géologie n° 3-2011 3
Page 8
des études sanitaires réalisées suite aux
pics de chaleur de l'été 2003, économique si l'on
considère qu'un ou deux degrés d'abaissement de la
température permet d'économiser une quantité
considérable d'énergie pour faire fonctionner des climatiseurs,
environnemental si on considère l'incidence que la production de cette
énergie aurait eu sur notre milieu et notamment sur le climat par
l'émission de gaz à effet de serre.
Le végétal et l'assainissement pluvial
urbain
Le rapport à l'eau révèle
également la fonction active qui peut être recherchée dans
la stratégie d'introduction du végétal, en particulier de
l'arbre en ville. Nous vivons sur les restes d'un modèle qui en
cherchant à contrôler le cycle de l'eau a contribué
à construire des territoires urbains artificialisés. La
conception dominante depuis une cinquantaine d'année consistait en effet
à rechercher l'imperméabilisation des sols, dimensionner par le
calcul des réseaux de récupération des eaux pluviales pour
les conduire vers des usines de traitement. A côté de cela,
l'espace public devenu quasiment désertique imposait pour la
création de surfaces végétalisées l'apport externe
d'eau par des réseaux d'arrosages majoritairement alimentés par
de l'eau potable ! Les paradoxes et les limites de ce modèle n'ont
pourtant que récemment été admis. Dès lors la
recherche de solutions alternatives d' assainissement pluviale a
été encouragée, notamment par le maintien de proportions
suffisantes de surfaces perméables. Dans ces conditions le maintien ou
le développement de surfaces vétalisées ou plantés
répond à ce cahier des charges d'augmentation des surfaces
perméables et la recherche d'un équilibre des surfaces
perméables et imperméables semble avoir une forte convergence
avec la recherche d'un équilibre entre le minéral et le
végétal. Cette convergence est d' autant plus légitime que
les surfaces végétalisées ne se contente pas d'être
de simples surfaces drainante, les plantes en particulier les arbres peuvent en
effet jouer un rôle actif de pompe. La plantation de pins au XIXe
siècle dans les marécages des landes de Gascogne revêtait
avant tout un objectif d'assainissement. On considère ainsi qu'une
toiture végétalisée peut autoconsommer entre 40 et 60 % de
l'eau pluviale incidente. Convergence d'autant plus fructueuse que cette
consommation d'eau qui autorise l'évapotranspiration est donc
directement reliée à l'efficacité climatique du
végétal. Enfin dans cette relation à l'eau, il ne faut pas
non plus perdre de vue le rôle actif de la végétation dans
la tenue des talus et des terrains en pentes, limitant ainsi les risques
d'érosion, de glissements de terrains ou les coulées de boue.
D'autres bénéfices environnementaux s' ajoutent bien
évidemment aux plus-values sur le climat ou la gestion des eaux, citons
notamment la corrélation entre la stratégie
végétale et la biodiversité en ville ou encore les
fonctions filtrantes, voire dépolluantes que les plantes peuvent
apporter pour assainir l'air (métabolisation de
polluants atmosphériques, fixation de poussières, contrôle
des micro-organismes...).
Végétal et stratégie d'urbanisme
Tous ces rôles actifs justifient que le
végétal soit désormais véritablement
intégré dans les stratégies de développement urbain
ainsi que dans les orientations en matière d'urbanisme. Cela signifie
que le choix du végétal ne doit plus uniquement
4 Biologie Géologie n°
3-2011
Page 9
Source : SEGUR, F., 2011, « Pour réconcilier ville et
nature », Biologie Géologie n°3. Pp 157164.
Page
10
Annexe 3 : Les objectifs de la révision du PLU du
Grand Lyon en matière d'adaptation climatique
Extraits de la synthèse de l'atelier de l'ALE « Ville
Facteur 4 » organisé dans le cadre de la révision
générale du PLU du Grand Lyon, 2011.
UNE ORGANISATION URBAINE QUI ASSURE UNE MODERATION
CLIMATIQUE POUR S'ADAPTER AU CC
|
Orientations et
pistes d'actions
I Articuler les lieux du développement urbain et
la qualité de l'air
|
A l'échelle d'aga lanrératlon
Le PLU tlevia :
· Tra i ter de la q ua I ité de I'airda ns I e
rapport de presentation
Vers un PLU + ambitieux ?
· Fi :ce rd es conditions d'u rba nisation
particulières p our l es zones l es plus polluées - implanter les
équipements a ccueillants des personnes jeunes et/ou
âgées.6 distance des secteurs très
pollués
· Asti ci per I e réaménagement des grandes
infrastructures ro utiéres pacifiées (cf. Sco
tj->pénétrerites urbaines
· Encouragerl esmodes altematifs a ux VP : ER
pourparc relais, co-voiturage, parkings m utu a l Ees,
stationnement vélo
· Abaisser lin normes destationnement
· Ré o rgani ser la logistique urbaine I
notamment ce I le d u dernier km)
· Réglementer I'utitsati o n in div duel l e d u
bois-énergie e u regard de la pollution atmosphérique
GRANDLYON
..
·~- .
Atelier ALS-- B/12/2011-
· Itéseava d'âne
rgie, refonte d u PLU, Han Climat : quel les
articulations? w
Territoires et planification b
CU
A
j F 2 ISATION U RE
UNE MODERATION CLIMATIQUE PQMIIIIIIIIMEMPLU Ct
|
|
Favoriser une architecture
bioclimatique
Vers un PLU plus ambitieux?
· I ntegrerdesprétonisations
bioclimatiques:6i-orientation, l ogements traversant po u r u n e ve nti l
ation naturelle, prospect minimal, rano d e s u rfa ces vitrées...
· I m po ser u n certain n iveau d e végétai
oetion â la parcelle
· r
A l'échel led ubâti
Orientations et pistes d'actions
tiw.. lrw M+ · ·
·Y.,r ·w.e.+a
=..rr,r.4R11.m ·Inen. rw.a., ~..~
|
Page
11
GR jj N E` LYON Territoires et
planification b G 3u dem+
I
11
.1Wrr+~rd
ALE --8/120011- 4K Fiéseaux d
énergie, refonte du PLU, Hen Climat : quel le s ertic
ulations ? w
Source : ALE, 2011, Synthèse de
l'atelier « Ville Facteur 4 »,Lyon.
Page
12
Annexe 4 : Le volet adaptation du Plan climat de
Villeurbanne
2. Réduire la vulnérabilité du
territoire et des habitants pour les adapter à l'évolution du
climat pour aller vers une ville à haute qualité de
vie
2.1. Favoriser l'isolation des logements pour prévenir la
vulnérabilité des personnes et la précarité
énergétique
Action 23 : soutenir les bailleurs sociaux pour la
rénovation des logements existants et la production de logements neufs
respectant le référentiel « Habitat durable Performance
»
Action 24 : réfléchir sur un dispositif en
direction des bailleurs privés pour les inciter à intégrer
des objectifs de performance énergétique
2.2. Adapter la végétation, la
végétalisation pour développer les puits carbone et
réduire l'îlot de chaleur urbain
Action 25 : identifier l'ensemble des espaces verts publics
et privés sur le territoire communal et réaliser un schéma
directeur de végétalisation
Action 26 : poursuivre le maillage des espaces verts et des
espaces naturels en tenant compte des trois strates végétales
ainsi que des murs et toitures
Action 27 : appliquer les préconisations de
végétalisation et de choix de matériaux aux
bâtiments communaux
2.3. Préserver la présence et la qualité de
l'eau en ville
Action 28 : préserver et créer des milieux
humides en milieu urbain dans les écoles, parcs et jardins
municipaux
Action 29 : gérer les eaux pluviales pour
réduire au maximum l'imperméabilisation, favoriser
l'infiltration à la parcelle et la
récupération
Action 30 : participer à la mise en valeur la Rize
dans le secteur Est
Action 31 : généraliser le "zéro
pesticides" dans les équipements sportifs, les cimetières et la
voirie et
développer l'information auprès des
usagers
Action 32 : étudier la possibilité de
substitution du sel de déneigement
Action 33 : faire évoluer le matériel et
pratiques d'entretien des espaces verts
Action 34 : diffuser les pratiques de jardinage
écologique
2.4. Améliorer la gestion de crise
Action 35 : Développer la procédure
"canicule"
Action 36 : Renforcer la procédure d'alerte sur la
qualité de l'air, en relayant sur le site Internet de la
ville les mesures préventives et les consignes de
sécurité
Source : Villeurbanne, 2011, Plan climat énergie
territorial. Pp. 10-11.
Page
13
Annexe 5 : Le Projet paysage et environnement de la ville
de Villeurbanne
+ Description du PPE
Le projet
La ville de Villeurbanne a décidé d'étendre
et de renforcer son plan d'actions "A nous la belle ville" lancé en
2002. Ce nouveau plan conserve la vocation initiale : embellir le cadre de vie
(éclairage public mieux adapté, façades
redessinées, limitation de la publicité, etc.) et faire une place
à la nature (création de jardins, défense de la
biodiversité, espaces naturels en ville, etc.). Les actions sont
réunies dans deux thématiques : "Paysages et nature" et "Paysages
et urbanité".
En vue de coordonner les actions à venir, pour les dix
prochaines années, la Ville s'est engagée dans la
rédaction d'un Projet paysage et environnement (PPE) avec l'aide d'un
cabinet spécialisé réunissant paysagistes, architectes et
urbanistes. La mise en oeuvre de ce PPE et de ses préconisations est
prévue à partir du premier trimestre 2011.
Les enjeux généraux
A Villeurbanne depuis 2002, les jardins de poche, les jardins
familiaux ou encore les parcs naturels se sont multipliés et sont
gérés par la direction municipale Paysage et Nature. Il s'agit
désormais de les relier plus efficacement les uns aux autres et de
poursuivre leur création en fonction des possibilités
foncières, tout renforçant la biodiversité. Nouveaux
ruchers en ville, installation de nichoirs, protection des espèces
présentes dans les parcs naturels, il s'agit d'aller plus loin dans ce
renouveau de la nature en ville. Enfin, de grands projets se développent
à Villeurbanne (Extension et renforcement du centre-ville, ZAC des
Maisons-Neuves, terrain du Rectorat...) et l'enjeu est d'insuffler les
exigences "A nous la belle ville" dans ces projets d'envergure, notamment quant
à la qualité de l'espace public.
Les dates clés
- Printemps 2010 : phase d'étude et de diagnostic. Il
nécessite la participation des habitants appelés à
témoigner.
- 18 mai 2010 : réunion publique en mairie de
présentation aux Villeurbannais des principes du Projet paysage et
environnement ainsi que la première phase diagnostic et les inviter
à rejoindre les ateliers de travail.
- Eté 2010 : rédaction des orientations et des
préconisations par les cabinets d'experts.
- Automne-Hiver 2010 : élaboration et rédaction du
PPE sous forme de fiches-actions et de programmes d'interventions pour les dix
années à venir.
- Début 2011 : mise en oeuvre de PPE par la Direction
générale du développement urbain.
Qui fait quoi ?
- Pilote du PPE : Ville de Villeurbanne.
- Experts du PPE : Babylone Avenue, Acer Campestre, Niagara
Innovation
Source : Site internet de la mairie de Villeurbanne.
.. Exemple de fiche-action du PPE de
Villeurbanne
Source : PPE de Villeurbanne
.. Exemple de réalisation dans le cadre du PPE :
le parc Edouard Glissant, Villeurbanne
Le parc Edouard Glissant, d'une superficie de 3500 m2,
a été inauguré en 2011. Réalisé dans le
cadre du PPE, il répond à ses objectifs en termes de
biodiversité. L'idée était de montrer « de
nouvelles formes végétales » (Maquaire, 2012). Une mare
a été créée de toute pièce afin de favoriser
la biodiversité.
Source : Site internet de la mairie de Villeurbanne
Page
14
Page
15
Annexe 6 : Des mesures d'adaptation distillées
dans les différents volets de l'Agenda 21 de
Vénissieux
La ville de Vénissieux est obligée par la loi
Grenelle 2 à réaliser un PCET d'ici fin 2012. La commune a
décidé de l'intégrer à son Agenda 21, lancé
depuis 2008. Le PCET est ainsi le volet « climat-énergie » de
l'Agenda 21. Il inclut différentes thématiques :
déplacements, énergie (consommation et production), habitat et
urbanisme (isolation thermique etc. ), déchets etc. Les objectifs
climatiques sont ainsi distillés dans les entrées
thématiques de l'Agenda 21. La distinction entre atténuation et
adaptation n'est pas clairement établie. L'objectif d'adaptation est
ainsi diffus : certaines actions sont identifiées comme participant de
l'adaptation (objectif 42), d'autres sont identifiées comme volet du
PCET et contribuent de fait à l'adaptation (action 28). Enfin, d'autres
actions ne sont pas rattachées au PCET mais contribuent à
l'adaptation de manière indirecte (Enjeu 3).
Page
16
Source : Ville de Vénissieux, 2011, Vénissieux
2030, Humaine et durable : Agenda 21. pp. 35.
Page
17
Annexe 7 : le PIG énergie de Vénissieux.
Extrait du cahier des charges (2011).
+ L'engagement de Vénissieux dans la
réhabilitation du parc privé : le projet
d'OPATB
La Ville de Vénissieux s'est engagée depuis
quelques années dans une réflexion sur les économies
d'énergies et plus largement sur le développement durable.
Elle a souhaité mettre en oeuvre une Opération
Programmée d'Amélioration Thermique et Énergétique
des Bâtiments (OPATB), dispositif national créé par l'ADEME
et l'Anah au début des années 2000 dans l'objectif d'agir au
niveau local sur les bâtiments existants afin de limiter leur
consommation énergétique et leurs émissions de CO2.
L'OPATB vise, à travers des actions de sensibilisation,
à promouvoir des travaux d'amélioration énergétique
du bâti, de maîtrise de l'énergie pour le chauffage, la
production d'eau chaude sanitaire, la climatisation des bâtiments
tertiaires, l'utilisation d'énergies renouvelables et la maîtrise
de la demande d'électricité de l'ensemble des usages des
bâtiments.
L'OPATB concerne l'ensemble des bâtiments
résidentiels et tertiaires, publics et privés; elles visent en
tout premier lieu les économies d'énergie et la réduction
des émissions de gaz à effet de serre.
La première réalisation opérationnelle
engagée à Vénissieux, au titre de l'OPATB, a
été un audit énergétique sur les bâtiments
communaux.
Au delà des économies énergétiques,
la Ville de Vénissieux est largement animée par l'impact
financier des évolutions de prix récentes dans le domaine de
l'énergie. Les charges, notamment de chauffage, deviennent de plus en
plus lourdes à assumer pour nombre de Vénissians, habitant
largement dans le parc social (pm : les logements sociaux
représentent 55 % du parc résidentiel).
L'OPATB de la Ville de Vénissieux couvre la
totalité du quartier des Minguettes ainsi qu'une partie des quartiers
Centre-bourg, Max Barel et Monery, Elle concerne près de 30 000
habitants, soit plus de la moitié de la population de la Ville
de Vénissieux (56 000 habitants).
Ce secteur correspond à une superficie d'environ
363 hectares (sur les 1 553 ha de la commune), il totalise
environ 840 000 m2 de logements et près de
201 000 m2 de locaux à usage tertiaire. Il
compte au total près de 12 400 logements
- 2 200 maisons individuelles (17 %)
- 10 200 logements en immeubles collectifs (83 %) ; dont 2 300 en
copropriétés privées Le secteur défini se
caractérise par :
· un caractère très urbain
(plus de 80% des logements appartiennent à un immeuble de plus
de 10 logements) et de fortes mutations en cours grâce au GPV (tramway,
constructions neuves, implantation d'activités, restructurations, etc.)
;
· un habitat collectif social public
prédominant : près de 60% du parc de logements du
périmètre ;
· une population socialement
défavorisée : 2 ZUS représentant 23 079
habitants, dont 66,7% de ménages non imposés sur les revenus en
2004,
· un patrimoine bâti datant
majoritairement d'avant 1975, qui a déjà fait l'objet de
réhabilitations plus ou moins importantes.
Ce périmètre correspond à l'emprise
actuelle du réseau de chaleur communal (+ zones d'extension possible du
réseau de chaleur communal). Ce réseau fait
aujourd'hui l'objet de lourds investissements de diversification
énergétique destinés à réduire les charges
d'énergie des utilisateurs et à limiter les émissions
polluantes.
|
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18
Rappel des études engagées au titre de
l'OPATB
2004 - 2006
Etude pré-opérationnelle pilotée par la
Ville de Vénissieux avec l'assistance de l'ALE de l'agglomération
lyonnaise, réalisée par le Bureau d'étude Trivalor.
Elle portait sur une analyse thermique et
énergétique des bâtiments du périmètre :
· évaluation des consommations
énergétiques et du potentiel de gain sur le patrimoine
existant,
· tests pré-opérationnels sur le patrimoine
résidentiel (Le Monery) et sur le patrimoine tertiaire (L'URSSAF).
2006 - 2008
1) Définition d'un programme d'interventions, mission
portée par la Ville de Vénissieux, confiée à l'ARIM
du Rhône pour :
· Compléter l'état des lieux et recenser des
projets par type de parcs,
· Rechercher les partenaires, dispositifs et financements
à mobiliser pour chaque cible,
· Proposer un programme d'actions et
rédiger une base de convention en lien avec les partenaires
concernés.
2) Campagne de thermographie lancée par la Ville de
Vénissieux, avec l'appui de l'ALE de Lyon, sur plus de 50
résidences du périmètre (bailleurs sociaux et
copropriétés)
2009
Audit Energétique Global (AEG) sur les bâtiments de
la Ville de Vénissieux, confié au Bureau d'études ITA.
Source : Communauté urbaine de Lyon, 2011, Etude de
faisabilité et animation d'un Programme d'Intérêt
Général (PIG) Energétique à Vénissieux :
cahier des charges. pp. 4-5.
+ Objectifs généraux du PIG énergie
de Vénissieux
· En matière sociale :
- Lutter contre les situations de précarité
énergétique,
- Maintenir le cas échéant la vocation sociale du
parc privé,
- Contenir le coût du logement pour les ménages
(déterminer les bénéficiaires des économies de
charges générées par les travaux)
- Limiter les effets de l'augmentation brutale des prix de
l'énergie,
· En matière environnementale :
- Anticiper la réglementation en matière de
consommation énergétique,
- Favoriser le développement des énergies
renouvelables,
- Réduire les émissions de gaz à effet de
serre,
- Intégrer les exigences et les innovations
environnementales en matière de gestion
urbaine (tri sélectif, modes doux, etc.),
- Réduire les îlots de chaleur
|
|
Source : Communauté urbaine de Lyon, 2011,
Etude de faisabilité et animation d'un Programme
d'Intérêt Général (PIG) Energétique à
Vénissieux : cahier des charges. P 6.
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19
Annexe 8 : Charte d'objectifs du Projet nature des
Grandes Terres : des objectifs d'adaptation implicites
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Charte d'objectifs
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20
ENJEU N°3 : ACCESSIBILITE DU SITE
Objectif n° 5 : Aménager les portes
d'entrées du plateau des Grandes Terres
Chaque entrée de site est aménagée pour
permettre d'identifier le plateau des Grandes
Terres. Chaque panneau d'accueil informe le public sur les
caractéristiques du site, les sentiers balisés en place, les
règles de bonne conduite â tenir pour le bien être de
chacun.
La réglementation de l'ouverture du site au public
ainsi que les aménagements connexes permettent d'organiser
l'accès et de maîtriser l'accueil.
· Objectif n° 6 : Favoriser l'accès
en modes doux
L'accès au plateau des Grandes Terres est possible en
voiture et en transport en
commun. La commune de Vénissieux est physiquement
coupée du plateau par le Boulevard Urbain Sud. La réflexion
concernant la mise en place d'autres moyens d'accès au plateau doit
être réfléchie, conformément au projet du Grand Lyon
de conforter le développement des modes doux (ex. projet de la route de
Corbas à Feyzin).
r. Objectif n° 7 : Favoriser un
accès à tous les publics
L'ouverture du site au public doit permettre dans la mesure du
possible un accès à tous
les publics.
ENJEU N°A : TRANSMISSION ET
COMMUNICATION
· Objectif n° 8 : Éduquer à
l'environnement
L'éducation à l'environnement est la clé de
voüte du projet en terme de sensibilisation et
de respect du site. Les programmes d'éducation à
l'environnement destinés au public scolaire constituent une des
priorités du Syndicat Intercommunal.
Objectif n° 9 : Interpréter les
patrimoines
Les patrimoines (agricoles, naturels et paysagers) sont mis en
valeur par le biais de
différents supports (livret découverte,
animations, parcours et sites d'interprétation). La poursuite de ces
actions contribue à la valorisation et la préservation du
site.
Objectif n° 10 : Concerter avec les acteurs
locaux et les partenaires
Le Syndicat Intercommunal intègre, au sein d'un
comité technique, les différents acteurs
du plateau afin de construire un projet commun (Communes, Grand
Lyon, Agriculteurs,
1D
GEC) SCar
4vri1 10
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21
Source : Syndicat intercommunal du Plateau des Grandes Terres,
Grand Lyon, 20120, Charte d'objectifs du Projet nature des Grandes Terres.
14 p.
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22
Annexe 9 : Le risque de retrait
Didier-au-Mont-d'Or
|
-gonflement des argiles à Saint
|
-
|
+ Extrait du zonage du PLU : les zones
de prévention et de vigilance de mouvements de terrain
Source : Grand Lyon, 2005, Plan local
d'urbanisme
+ Extrait du règlement
|
du PLU de Saint-Didier-au-Mont-d'O
|
r :
|
1.1.3 Risques liés aux mouvements de terrain
:
1.1.3.1 Zones de prévention
La prévention de risques de mouvement de terrain
est intégrée au l plan ll local
d'urbanisme par lle biais de l'identification d'un
périmètre figurant sous la légende « zone de
prévention ».
Les terrains situés à l'intérieur de
la délimitation de leur emprise présentent, en raison de leur
pente, de la nature du sol et du sous-sol, des conditions
hydrauliques de la zone, un risque de mouvement de terrain qu'il convient de
prendre en compte.
Sur les terrains compris dans ces zones, les occupations
et utilisations du sol doivent garantir la stabilité géotechnique
des constructions projetées et de leur environnement (constructions,
terrains...), et ne doivent pas constituer un obstacle aux régimes
hydrauliques superficiels et souterrains. Le pétitionnaire expose dans
le dossier de demande de permis de construire, les moyens mis en oeuvre pour
que la construction, le travail ou l'ouvrage objet de la demande respecte les
prescriptions édictées à l'alinéa
précédent.
Règlements municipaux pris en application du
pouvoir de police du Maire : par ailleurs les occupations ou
utilisations du sol doivent respecter les prescriptions des règlements
municipaux pris en application du pouvoir de police du Maire.
1.1. 3.2 Zone de vigilance : information des
pétitionnaires
Avertissement : les dispositions ci-après du
présent paragraphe sont communiquées à titre de simple
information en direction des maîtres d'ouvrage et des maîtres
d'oeuvre : ainsi une étude géotechnique n'est pas requise du seul
fait du classement en zone de vigilance. Il s'agit de terrains dont la pente
est généralement supérieure ou égale à 15 %.
Ces zones sont indiquées aux documents graphiques sous la légende
« mouvements terrain-zones de vigilance ». Il est
rappelé aux pétitionnaires que toute construction doit y
être édifiée dans les règles de l'art,
conformément au Code de la construction et de l'habitation.
|
Source : Communauté urbaine de Lyon,
2005, Plan local d'urbanisme Saint Didier au mont
d'or : documents généraux du
règlement. P 24.
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23
+ Saint-Didier, commune particulièrement
concernée par le risque de retrait-gonflement des
argiles selon le BRGM
Source : BRGM, 2009, Etablissement de Plans de
Prévention des Risques Naturels concernant les mouvements
différentiels de terrain liés au phénomène de
retrait gonflement des sols argileux dans le département du Rhône.
P 13, 17, 20.
Page
24
Annexe 10 : La réhabilitation du marais de
Simandres
+ Photographie du marais de Simandres
Source : site internet de la mairie de Simandres
+ Extraits de comptes rendu de réunions de la
commission thématique «
Gestion des milieux aquatiques superficiels » de la
commission locale de l'eau du SAGE Est Lyonnais
2.2) DES NOUVELLES DU MARAIS DE SIMANDRES
Rappel : la commune de Simandres a émis le souhait de
gérer de façon simple et dans des délais raisonnables son
morceau de marais.
L'équipe SAGE lui a proposé un appui technique pour
définir un programme de travaux et
d'entretien pour la gestion de son site de 25 ha (cadre : «
projet-pilote zone humide » qui avait été
souhaité par la CLE en 2009 en parallèle à
nos actions plus générales sur les zones humides). Le
prestataire désigné par la commune a proposé
un plan de gestion avec plusieurs volets :
- hydromorphologie (améliorer l'alimentation en eau de la
ZH),
- biodiversité : débroussaillement, fauche,
évolution spontanée...
- ripisylve : entretien en bordure d'Inverse,
- suivi écologique,
- communication (valorisation pédagogique),
- concertation (dans le cadre des éventuelles acquisitions
projetées par la commune).
La commune se laisse désormais le temps de rechercher des
financements. L'équipe SAGE va
l'assister pour définir ce plan de financement.
Réalisé à ce jour :
· un débroussaillage de l'ancienne peupleraie
abattue... Prévu à ce jour :
· ... et des replantations d'arbres d'ici la fin de
l'année,
· sous réserve de la validation du financement par
le Département du Rhône, un inventaire faune/flore
réalisé par CORA/FRAPNA en 2011.
Source : Commission locale de l'eau, 2011, Compte-rendu de la
réunion du 7 avril de la commission thématique « Gestion des
milieux aquatiques superficiels ». p 5.
Année 1 du plan de gestion = 2011. Fait
à ce jour :
· un débroussaillage de l'ancienne
peupleraie abattue et des replantations d'arbres (2010),
· un inventaire faune/flore réalisé
par CORA/FRAPNA (une partie en 2011, le reste en 2012),
· broyage et suppression ligneux,
· travaux hydrauliques en octobre 2011 : un
passage à gué au nord et une surverse de
Il'Inverse dans le marais pour favoriser l'alimentation en eau
-> f onctionnement observé lors des pluies de
début novembre. Au passage, quelques mares
semi-permanentes formées dans le marais avec
développement d'une végétation type.
2.3 - Le plan de gestion du marais de
Simandres
Un plan de gestion établi sur 5 ans avec plusieurs
volets :
- hydromorphologie (améliorer l'alimentation en
eau de la zone humide),
- biodiversité : débroussaillement, fauche,
évolution spontanée...
- suivi écologique,
- communication (valorisation
pédagogique),
- concertation (dans le cadre des éventuelles
acquisitions projetées par la commune).
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25
Source : Commission locale de l'eau, 2012,
Compte-rendu de la réunion du 10 janvier de la commission
thématique « Gestion des milieux aquatiques superficiels ». p
8.