Partie I : Cadrage du travail de recherche
c) Le risque géologique : les mouvements de
terrain
Deux moyens peuvent permettre de limiter les
dégâts occasionnés par ces phénomènes : la
réglementation stricte de l'occupation des sols (ne pas construire dans
les zones les plus à risque) ou la préconisation de conditions
d'urbanisation d'ordre techniques pour prémunir les constructions face
à ce phénomène (fondations profondes dans des zones
sujettes aux mouvements de terrain).
d) La gestion de crise
Enfin, pour l'ensemble des impacts liés au changement
climatique, qu'ils soient naturels ou sanitaires, la mise en place ou
l'amélioration de systèmes d'alerte pour gérer les
situations de crises (canicule, pic de pollution) pourrait augmenter la
résilience des systèmes urbains, c'est-à-dire leur
capacité à retrouver leur état d'origine suite à un
épisode de crise.
Si des caractéristiques d'une ville «
adaptée » peuvent être dégagées, il n'existe
pas de « modèle » de ville adaptée, contrairement
à l'atténuation pour lequel on peut définir un
modèle de ville « bas carbone » dans la ville compacte.
L'adaptation dépend de la localisation géographique et du climat
local, qui déterminent quelle forme urbaine est la plus adaptée
à ces phénomènes (Pizarro, 2009). Elle repose sur des
réponses au cas par cas, selon les aléas et les
vulnérabilités propres à chaque territoire.
Conclusion sur la partie II :
Les politiques d'atténuation et d'adaptation sont
présentées comme complémentaires. D'un côté,
il est nécessaire de s'adapter car les effets du changement climatique
sont déjà à l'oeuvre. D'un autre côté, il est
nécessaire de réduire les émissions de GES car ne pas agir
sur le problème à la source entraînerait des effets
irréversibles (perte de biodiversité, élévation du
niveau de la mer, etc.) et
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Partie I : Cadrage du travail de recherche
conduirait à l'échec des mesures
d'adaptation10. Pour autant, ces deux objectifs sont-ils compatibles
en termes d'organisation spatiale ?
III - Atténuation, adaptation et politiques
urbaines : quelle compatibilité ?
L'objectif d'adaptation vient s'ajouter aux objectifs plus
anciens de développement durable et d'atténuation du changement
climatique. Ainsi lorsque les villes sont sommées à la fin des
années 2000 de s'adapter au changement climatique, leurs politiques sont
orientées vers des objectifs de préservation de l'environnement
et de réduction des gaz à effet de serre. Dès lors,
l'objectif d'adaptation vient-il modifier cet horizon ? La ville sobre en
carbone est-elle aussi une ville adaptée au changement climatique, ou
bien est-il nécessaire de réinventer un modèle de ville
qui réponde à ces deux objectifs ?
1) Le paradoxe entre ville « bas carbone » et
« ville adaptée »
Des auteurs ont mis en lumière les tensions entre
objectifs d'atténuation et d'adaptation en termes de forme urbaine
(Pizarro, 2009 ; Mancebo, 2011). Alors que la ville sobre en carbone est dense,
la ville « adaptée » serait peu dense afin de favoriser la
place du végétal et de limiter le phénomène
d'îlot de chaleur urbain (Mancebo, 2011). Ces deux « modèles
» sont contradictoires : une forme urbaine étalée qui
exacerbe le changement climatique (très émettrice de gaz à
effet de serre) peut en même temps constituer une adaptation au
réchauffement. Inversement, une forme urbaine compacte qui
atténue le changement climatique n'est pas adaptée : la
densité renforce le phénomène d'îlot de chaleur
urbain et concentre les enjeux et donc, la vulnérabilité face aux
impacts du changement climatique (Pizarro, 2009).
10 « Il est probable que, si l'évolution du
climat se poursuivait sans intervention, la capacité d'adaptation des
systèmes naturels, aménagés et humains, serait
dépassée à longue échéance {GT II 20.7, RID}
» 4ème rapport du GIEC, p 73.
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