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Adaptation au changement climatique: quelle place dans les politiques d'aménagement et d'urbanisme lyonnaises ?

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par Caroline DROUIN
Institut d'urbanisme de Lyon - Master 1 urbanisme et aménagement 2012
  

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Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre communes

Figure 7 : Carte sur l'adaptation au changement climatique dans le SCOT. Source : Agence d'urbanisme de Lyon, SCOT de l'agglomération lyonnaise, 2011

Cette focalisation sur le

couple chaleur urbaine-végétalisation

interroge. Qu'en

est-il des autres impacts probables liés au changement climatique

? Cette question

est d'autant plus prégnante que, si le phénomène d'îlot de chaleur urbain est pertinent pour les espaces centraux de l'agglomération, elle l'est moins pour des espaces périphériques et a fortiori pour les espaces plus lointains. Dès lors il semble que cette focalisation sur l'ICU se concentre sur les espaces centraux denses et ne tienne pas compte des autres territoires de l'agglomération lyonnaise et de leurs enjeux propres. Dans ces conditions, comment se décline l'objectif d'adaptation au changement climatique au niveau local ?

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Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre communes

II- La mise à l'agenda locale de l'adaptation : une prise en compte différenciée des communes selon leur vulnérabilité ressentie

Cette partie s'intéresse à la mise à l'agenda de l'adaptation dans quatre communes aux formes urbaines distinctes et aux vulnérabilités diverses face au changement climatique. L'objectif est de voir en quoi les particularités propres à chaque commune, en termes morphologique et en termes d'enjeux notamment, influencent la prise en compte de l'objectif d'adaptation. Deux groupes de communes se distinguent : les communes qui affichent un objectif d'adaptation au changement climatique (1), et les communes qui n'affirment pas prendre en compte cet objectif (2).

1) L'adaptation comme opportunité de traiter des problèmes existants : le cas de Villeurbanne et de Vénissieux

L'adaptation au changement climatique est un objectif affiché par les communes de Villeurbanne et de Vénissieux. Ces communes sont obligées par la loi Grenelle 2 à réaliser un PCET et à traiter les deux volets de l'atténuation et de l'adaptation. Si l'entrée de l'adaptation s'est faite par le biais d'un cadre réglementaire, elle est appréhendée de manière très différente à Villeurbanne et Vénissieux. Chacune de ces communes interprète l'adaptation en fonction de ses caractéristiques propres.

a) « Penser la ville de demain » à Villeurbanne

La ville de Villeurbanne a amorcé une démarche volontaire de développement durable depuis plusieurs années. En 2009, elle signe la Convention des maires pour une énergie locale durable qui l'engage à réaliser un plan d'action dans un délai d'un an et à réduire de 20% ses émissions de CO2 d'ici 2020. La ville s'est donc engagée dans une démarche de Plan climat dès 2009, soit avant que l'obligation de réaliser un Plan Climat Énergie Territorial (PCET) pour les communes de plus de 50 000 habitants soit affirmée par la loi Grenelle 2. Le plan d'action a été élaboré au cours de l'année 2010. C'est la définition que donne la loi Grenelle 2 d'un PCET, avec les deux volets atténuation et adaptation, qui a amené à traiter naturellement ce dernier.

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Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre communes

Le Plan climat de Villeurbanne affirme l'objectif d'adaptation comme l'un des deux volets d'une politique de lutte contre le changement climatique. Le choix a été fait par la chargée de mission développement durable de traiter les deux volets séparément, même si elle reconnaît que ces deux volets sont parfois difficilement dissociables, l'un répondant aux enjeux de l'autre. C'est l'axe 2 du Plan climat de Villeurbanne qui incarne le volet adaptation : « Réduire la vulnérabilité du territoire et des habitants pour les adapter à l'évolution du climat pour aller vers une ville à haute qualité de vie »20. Cet intitulé est significatif de la manière dont Villeurbanne aborde la thématique adaptation. Il s'agit d'avoir une vision prospective de la ville, en se demandant comment assurer une qualité de vie pour tous dans la ville de demain. « Politiquement, et j'ai été suivie par les élus, on a souhaité porter ça. Parce que ça voulait dire aussi réfléchir dès aujourd'hui sur la ville de demain et les services rendus aux usagers par rapport à la ville de demain liée au changement climatique ». La chargée de mission développement durable déclare que ce qui l'intéresse ce n'est pas tant l'adaptation au changement climatique, mais plutôt l'idée d'avoir une vision prospective sur la ville de demain. « Moi c'est pas l'entrée adaptation qui m'intéresse à la limite. Moi ce qui m'intéresse c'est, c'est quoi la ville de demain, qu'est ce qu'on veut pour la ville de demain ». En somme, l'adaptation est vue comme une possibilité de prolonger la réflexion sur le développement durable menée à Villeurbanne depuis quelques années en y intégrant une vision prospective.

La saisie de la question adaptation à Villeurbanne s'explique ainsi selon la chargée de mission développement durable par le fait que la ville était déjà engagée dans une démarche de développement durable. Le Plan climat a été vu comme un nouvel outil qui a permis de structurer un certain nombre d'actions qui étaient déjà menées par les services. A titre d'exemple, des actions de végétalisation étaient déjà en oeuvre à Villeurbanne, notamment depuis le programme « A nous la belle ville » lancé en 2002 dont l'enjeu est d'embellir la ville malgré la densité urbaine.

Le changement climatique n'est pas envisagé d'un point de vue seulement environnemental à Villeurbanne. Pour la chargée de mission développement durable, le thème de l'adaptation soulève un enjeu social très fort. En effet, derrière l'adaptation au changement climatique se pose la question de la qualité de vie des

20 Le contenu de ce volet du Plan climat de Villeurbanne est disponible en annexe 4.

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Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre communes

habitants en ville. Pour la chargée de mission ce sont ces entrées sociales et de qualité de vie qui sont importantes dans le changement climatique, et pas tant l'entrée uniquement environnementale qui consisterait à placer la sauvegarde de la planète au coeur des politiques. L'entrée sanitaire est également très forte derrière le thème de l'adaptation. Les épisodes de chaleur sont souvent associés à des pics de pollution qu'un réchauffement climatique ne pourrait qu'aggraver. Ainsi, il est intéressant de noter que l'élu délégué au Plan climat à Villeurbanne est aussi l'élu en charge de la santé. « Donc c'est forcément une thématique qui lui parle ».

Est mis en avant, dans le discours de la chargée de mission, le caractère indissociable entre objectifs d'atténuation, d'adaptation et de développement durable. La chargée de mission affirme se positionner par rapport au cadre de référence du développement durable donné par le Ministère dans la loi Grenelle. Celui-ci distingue cinq finalités majeures : la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité, l'épanouissement de tous les êtres humains, la cohésion sociale, les modes de production et de consommation responsables21. Le rôle de la chargée de mission développement durable est de coordonner les diverses actions et de faire le lien entre ces objectifs. Elle affirme l'importance de mener les projets en transversalité et de lier tous les enjeux. Pour elle, tous ces objectifs ne doivent pas être pris séparément. « Nous, on ne travaille plus en dissociant mais on travaille à mettre en cohérence afin que toutes les politiques qui sont mises en oeuvre soient dans une cohérence par le prisme du développement durable ».

L'adaptation est donc clairement vue comme une opportunité de penser la ville de demain, autrement dit de consolider un projet de développement durable déjà enclenché. Une citation de Jean-Claude Ray illustre bien cette position : « L'enjeu fondamental, c'est l'adaptation de nos sociétés. Nous devons aborder ce plan climat, non pas comme une contrainte, mais comme une chance de vivre mieux I »22

21 MEDD, 2006, Projets territoriaux de développement durable et Agendas 21 locaux : cadre de référence, Paris. 36p. Disponible sur http://www.legrenelle-environnement.fr/IMG/CDSNDD/X-Cadredereference/1Cadredereferenceagendas21.pdf (consulté le 16/07/12)

22 Citation de Jean-Paul Ray, adjoint chargé de la Santé et élu référent pour le plan climat jusqu'en 2010, issue du magazine de la ville de Villeurbanne. Viva n°3, Villeurbanne Ville Durable, mai 2010, p 5.

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