AVANT PROPOS : CADRE ET
FILIATION DE LA RECHERCHE
Ce mémoire est réalisé dans le cadre d'un
stage option recherche réalisé au sein du laboratoire
Environnement Ville Société, de février à juin
2012. Il s'inscrit dans le cadre d'un projet de recherche
franco-québécois intitulé « Politiques urbaines
d'adaptation aux changements climatiques : approches comparées »,
dont les responsables sont Laurence Rocher, maître de conférence
à l'Institut d'urbanisme de Lyon pour le côté
français, et Isabelle Thomas-Maret de l'Institut d'urbanisme de
l'Université de Montréal pour le côté
québécois.
Ce mémoire s'inscrit dans la continuité de
travaux déjà engagés, notamment ceux de Laurence Rocher.
Elle a étudié l'émergence et la mise à l'agenda de
la thématique adaptation au changement climatique dans le Grand Lyon, au
cours de différents projets de recherche, dont :
François Bertrand et Laurence Rocher, « Le
changement climatique, révélateur des
vulnérabilités territoriales ? Action publique locale et
perception des inégalités écologiques », juin 2006 -
décembre 2007. « Programme Politiques territoriales et
développement durable », MEDD et PUCA
« Projet Adapt'Terr : l'adaptation au changement
climatique, les défis d'une approche intégrée pour les
territoires », 2010-2011. Programme « Gestion et impacts du
changement climatique », MEDDEM, troisième appel à projet de
recherche « adaptation, atténuation et régionalisation
».
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Introduction
INTRODUCTION
L'effet de serre est provoqué par la
présence dans l'atmosphère de gaz à effet de serre qui
retiennent une partie du rayonnement solaire, contribuant à
l'élévation de la température terrestre. Les
activités humaines renforcent ce phénomène par leurs
émissions massives de gaz à effet de serre (GES). Depuis la
révolution industrielle l'augmentation des GES dans l'atmosphère
est estimée à plus d'un tiers (Kandel, 2010). Le
réchauffement qui en résulte, dit « d'origine anthropique
», s'élève à 0,7°C depuis le début du
siècle selon Météo France. L'hypothèse du
réchauffement climatique a été
soulevée dès la fin du XIXème siècle1 et
est devenue une préoccupation politique sur la scène
internationale dans les années 1980 avec de nombreuses réunions
internationales sur ce sujet. Une étape majeure est la signature de la
Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques lors du
Sommet de Rio en 1992 qui a pour objectif affirmé de « stabiliser
les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère
à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse
du système climatique ». Par la suite, la signature du protocole de
Kyoto en 1997 constitue le volet opérationnel de cet objectif en
engageant 38 pays à réduire leurs émissions.
En parallèle à l'objectif d'atténuation,
qui consiste à agir sur les causes du changement climatique en limitant
les émissions de gaz à effet de serre, coexiste un
objectif d'adaptation aux effets du changement climatique qui
vise à se préparer à ses conséquences. La
définition la plus couramment retenue de l'adaptation au changement
climatique est celle énoncée dans le troisième rapport
d'évaluation du GIEC : « un ajustement des systèmes naturels
ou humains en réponse à des stimuli climatiques ou à leurs
effets, afin d'atténuer les effets néfastes ou d'exploiter des
opportunités bénéfiques ». L'adaptation s'est
imposée plus tardivement que l'atténuation sur la scène
internationale. Cet objectif a d'abord été associé aux
pays du sud considérés comme plus vulnérables au
changement climatique, avec à la fois des aléas plus
marqués et des capacités d'adaptation moindres. Néanmoins,
le
1 Svante Arrhénuis, chimiste suédois,
remarque dès 1895 que « la combustion croissante de carburants
fossiles (charbon, gaz et pétrole) doit nécessairement faire
croître la quantité de dioxyde de carbone (CO2) dans
l'atmosphère, et il formule l'hypothèse que cela renforcera
l'effet de serre, entraînant un réchauffement à la surface
du globe. » (Kandel, 2010)
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