b) Les actions portant sur l'aménagement
Les prescriptions portant sur le bâti et les espaces
publics sont le deuxième point évoqué. Contrairement au
rôle de la Nature en ville qui est clairement identifié et
présenté comme une « solution » à l'îlot
de chaleur urbain, dans le cas de l'aménagement des pistes sont
simplement évoquées en matière d'adaptation. « Il
va y avoir quand même je pense des renouvellements surtout au niveau
constructif. Ce qui est déjà en cours : les BBC on en a de plus
en plus, et de toute façon la réglementation thermique oblige de
plus en plus... On peut imaginer qu'on aura beaucoup plus de nouveaux
bâtiments qui auront des panneaux solaires ou des panneaux
photovoltaïques ».
Des réflexions sont en cours à l'Agence
d'urbanisme de Lyon sur les possibilités de favoriser l'urbanisme
bioclimatique. L'action sur l'aménagement est en effet
30 Article 13 du PLU : Espace libre et plantations,
espaces boisés classés (Code de l'urbanisme)
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Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
relativement limitée par les compétences de la
collectivité. Les limites du PLU ont été
évoquées précédemment. Ainsi, il s'agira de voir ce
qu'il est possible d'inciter, de favoriser voire d'imposer en matière
d'adaptation des bâtiments. « Derrière il faut que
concrètement on regarde a minima si les règles ne sont
pas défavorables, au mieux on dit que dans certaines opérations
on pourrait très bien imposer certaines règles, d'orientation des
bâtiments, d'avoir un minimum d'ENR. Pour l'instant c'est un peu des
pistes, on est vraiment sur quelles pistes on pourrait travailler
».
Selon deux chargées de mission du Grand Lyon, la
question des choix de matériaux - en particulier l'albédo - sera
certainement privilégiée en matière de lutte contre l'ICU,
car le cadre réglementaire permet déjà de l'imposer. Les
questions d'alignement seront possiblement évoquées
d'après elles. « Toutes ces questions d'alignement des
bâtiments sont aussi réinterrogées, donc est-ce qu'il faut
remettre la question sur le tapis ? ». En revanche la question de
l'orientation des bâtiments ne leur semble pas pertinente, et difficile
à mettre en oeuvre de surcroît « Je pense que ce serait
maladroit d'imposer une orientation ».
Les mesures « sans regret » semblent
privilégiées en matière d'adaptation, au détriment
de mesures plus spécifiques. Il est intéressant de noter que plus
les mesures d'adaptation climatiques apportent de bénéfices
connexes, plus elles semblent favorisées. C'est le cas des mesures de
végétalisation qui constituent l'élément central de
la révision du PLU en matière de modération climatique. A
l'inverse, les mesures plus spécifiques à l'adaptation
climatiques qui n'apportent pas d'autres bénéfices (orientation
des bâtiments par exemple) semblent plus incertaines. Si ces mesures font
l'objet de réflexions, il est probable qu'elles ne soient pas
imposées dans le PLU mais seulement encouragées (Vallet, 2012).
La difficulté majeure de ces mesures portant sur le bâti tient
à la difficulté à agir sur le parc existant et au
coût d'une telle intervention, qui ne pourra qu'être progressive
(Bertrand, 2012).
Au niveau des communes, il ressort que ce sont les mêmes
leviers d'action en matière d'adaptation qui sont sollicités que
dans le Grand Lyon, à des degrés divers : alors que Villeurbanne
met l'accent sur les mesures de végétalisation, Vénissieux
insiste davantage sur les mesures d'amélioration du bâti.
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communes
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