Introduction
caractère inéluctable d'un réchauffement
climatique affirmé dans le quatrième rapport du GIEC contribue
à légitimer l'adaptation2. Cette thématique est
progressivement formalisée dans les années 2000 et le rôle
des collectivités est affirmé. Le Code de l'urbanisme
français reconnaît, depuis la loi Grenelle de 2009, que l'action
des collectivités « en matière d'urbanisme contribue
à la lutte contre le changement climatique et à l'adaptation
à ce changement » (Art. L110). Un levier d'action
privilégié est ainsi identifié dans l'action en
matière d'organisation spatiale.
Cela conduit à évoquer un débat
opposant un modèle de ville dense et mixte propice à la
sobriété énergétique, à un modèle de
ville étalée plus consommatrice en énergie. Ces deux
formes urbaines renvoient respectivement à la ville compacte
et à la ville nature ou ville parc (Bertrand,
2012). Au vu du changement climatique ces deux modèles de villes sont
contradictoires. La ville compacte est plus économe mais peu
adaptée au changement climatique, la densité renforçant le
phénomène d'îlot de chaleur urbain et concentrant les
enjeux3. A l'inverse la ville nature est plus énergivore mais
favorise moins la formation d'îlot de chaleur urbain, la présence
de végétal contribuant à rafraichir l'air (Boutefeu,
2007). Cette forme urbaine serait donc plus adaptée à un
réchauffement climatique. Dès lors, comment concevoir une ville
à la fois sobre en carbone et adaptée au changement climatique
?
La question de la conciliation entre objectif
d'atténuation et d'adaptation climatique en matière
d'organisation spatiale est présente au sein de
l'agglomération lyonnaise. Celle-ci est
impliquée depuis les années 1990 dans une politique de
développement durable. Depuis les années 2000 elle s'est
engagée dans la lutte contre les émissions de GES. Plus
récemment, l'agglomération s'est positionnée sur le
thème de l'adaptation. En 2006 elle intègre un programme
européen intitulé « Pour une approche intégrée
de l'adaptation et de l'atténuation du changement climatique dans les
collectivités » (AMICA). Une « zone de recouvrement
négative » (overlapping areas) entre atténuation et
adaptation est alors mise en évidence à travers la tension entre
objectifs de densification et de lutte contre l'îlot de chaleur
urbain.
2 « L'adaptation est nécessaire à court
et à plus long terme pour faire face aux conséquences du
réchauffement qui sont inéluctables, même selon les
scénarios de stabilisation aux niveaux les plus bas qui ont
été évalués. » (GIEC, 2007)
3 « Dans une étude des facteurs de risques de
décès des personnes âgées résidant à
domicile durant la vague de chaleur d'août 2003, l'Institut de veille
sanitaire (INVS) confirme que les villes denses sont plus vulnérables
aux fortes chaleurs que les villes vertes » (Boutefeu, 2007)
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