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Adaptation au changement climatique: quelle place dans les politiques d'aménagement et d'urbanisme lyonnaises ?

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par Caroline DROUIN
Institut d'urbanisme de Lyon - Master 1 urbanisme et aménagement 2012
  

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2) Pas de prise en compte renouvelée de risques déjà traités : le risque d'inondation et de retrait-gonflement des argiles

Les études de cas sur les communes de Simandres et de Saint-Didier-au-Mont-d'Or ont montré qu'il n'y avait pas de prise en compte renouvelée des risques naturels (inondation et retrait-gonflement des argiles) avec le changement climatique. Les acteurs expliquent cela par le manqué de connaissances scientifiques qui est systématiquement évoqué lors des entretiens : en l'absence de données fiables sur les impacts du changement climatique, il est difficile de les prendre en compte. Cyria Emelianoff40 met en lumière le lien entre connaissances scientifiques et action politique : alors la science fonde et justifie la prise de décision politique, à l'inverse l'absence de connaissance justifie l'absence de mobilisation politique.

40 EMELIANOFF Cyria, 2006, « connaître ou reconnaître les inégalités environnementales ? », GREGUM, université du Maine, ESO- UMR 6590 CNRS, N° 25. 9 p.

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Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre communes

L'îlot de chaleur urbain fait ainsi l'objet de travaux de caractérisation (cartographie) qui sont présentés par les acteurs comme un préalable à l'action. La cartographie des îlots de chaleur dans le Grand Lyon en cours d'élaboration à la mission écologie urbaine a pour vocation d'être intégrée dans la révision du PLU et de servir de base à l'action. Pour autant, une approche plus intuitive est également menée en parallèle à cette phase de construction de connaissances. En effet bien que l'ICU ne soit pas complètement caractérisé aujourd'hui - les éléments qui influent sur sa formation sont connus, mais pas l'influence exacte de chacun des paramètres - des solutions de type « sans regret » sont déjà avancées dans le cadre du SCOT et de la révision du PLU, en particulier le rôle de l'eau et de la végétation. Comme l'affirme un chargé de mission Grand Lyon : « on ne sait pas l'impact réel [des mesures de plantation d'arbres]. C'est un truc empirique, intuitif. Mais c'est parti parce que c'était une justification complémentaire intéressante aux arbres » (2012).

Dès lors, comment expliquer qu'une approche intuitive ne soit pas appliquée concernant les risques naturels ? Une hypothèse expliquant l'absence de prise en compte de ces risques naturels serait qu'ils ne peuvent pas, contrairement à l'ICU, être traités par des mesures « sans regret ». En effet les mesures à prévoir pour limiter les risques naturels représentent des coûts importants et n'apportent pas de bénéfices connexes. Les conditions techniques sur les constructions (surélévation contre les inondations, renforcement des fondations pour le mouvement de terrain) représentent des surcoûts de construction importants et n'apportent pas d'autres bénéfices que la stabilité de la construction. De même, la limitation de l'urbanisation soulève des enjeux importants en termes de foncier constructible, qui sont déjà forts avec les PPR existants. Les politiques de risques sont déjà classiquement difficiles à faire accepter au niveau local (Ronez, 2012 ; Sbrava, 2012), car elles limitent les possibilités de développement et constituent une perte de valeur foncière. Un renforcement de ces politiques de risques serait donc certainement difficilement accepté (Sbrava, 2012).

Ce ne serait donc pas tant le lien entre connaissances et action qui permettrait d'expliquer la sélection d'aléas dont fait l'objet l'adaptation climatique, mais plutôt la perception de ces aléas, selon s'ils sont vus comme des opportunités ou des contraintes.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus