b) La prise en compte croissante de l'environnement
dans les communes
La prise en compte de l'environnement au sens large dans les
communes est compatible avec l'objectif d'adaptation. Les communes de
Saint-Didier et de Simandres privilégient les essences
végétales locales. Saint-Didier a choisi pour ses plantations
florales des plantes vivaces et l'eau d'arrosage provient des anciens lavoirs
(récupération des eaux pluviales). Simandres a également
fait le choix de limiter les plantations de fleurs, l'arrosage étant en
conséquence limité. Ces choix sont en accord avec un objectif
d'adaptation au changement climatique : les plantations sont plus
résistantes et la ressource en eau est économisée.
La commune de Saint-Didier a par ailleurs pour projet de
réaliser un Agenda 21 pour développer des pratiques respectueuses
de l'environnement en accord avec les principes du développement
durable. Cet Agenda 21 contient des objectifs de gestion de l'eau, de
maîtrise de l'énergie et de préservation des espaces
naturels et agricoles, qui sont autant d'éléments pouvant
contribuer à l'adaptation au changement climatique.
Page
99
Partie II : Étude du cas lyonnais et focus sur quatre
communes
c) L'adaptation indirecte dans les réflexions
sur le paysage urbain à Villeurbanne : limiter l'effet canyon par la
recherche de discontinuité urbaine
Villeurbanne accorde une attention particulière
à la notion de qualité architecturale. Ces réflexions ont
leur place dans le programme « A nous la belle ville » lancé
en 2002 ainsi que dans le Projet paysage et environnement. La chargée de
mission qualité architecturale à la direction du
développement urbain de Villeurbanne évoque une réflexion
sur la continuité de la ville. Selon elle, alors que la ville
était auparavant continue (alignement des bâtiments, etc.), elle
tendrait de plus en plus à être discontinue dans l'optique d'avoir
du paysage depuis la rue. Il s'agit d'assurer la porosité du tissu
urbain, en dégageant des brèches visuelles ou en incitant les
promoteurs à construire en retrait de la rue par exemple. Cet objectif
fait l'objet d'une des dix fiches-actions du PPE de Villeurbanne, la fiche 4
intitulée "Ouvrir des brèches".
Ces réflexions s'intègrent dans une
démarche de qualité architecturale et de paysage urbain. Mais la
discontinuité urbaine peut également être reliée
à l'adaptation au changement climatique. Il a été
montré en effet le rôle de la forme de la rue et en particulier
l'influence du canyon urbain dans la formation de l'îlot de chaleur
urbain (Champiat, 2008). On peut donc supposer que la discontinuité au
niveau de la rue limite l'effet de canyon urbain et donc l'accumulation de la
chaleur dans les rues, en favorisant la circulation de l'air.
L'ensemble de ces orientations, si elles ne sont pas
motivées de prime abord par la perspective du changement climatique, y
participent. Cela met en avant le caractère intégré de
l'adaptation, qui passe par d'autres politiques sectorielles.
|