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Et la bande dessinée rencontra l'ordinateur: enjeux des oeuvres numériques de bande dessinée sur la création artistique

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par Laurène STREIFF
Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse - Maà®trise des sciences et des techniques information- communication concepteur multimédia 2001
  

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3.1.2. De la BD au jeu vidéo...n'y aurait-t-il qu'un pas ?

L'univers du jeu vidéo semble donc un bon terrain pour les artistes BD, d'autant plus qu'ils sont fortement demandés par les éditeurs de jeux. D'ailleurs, l'espace multimédia du festival d'Angoulême, comme son nom ne l'indique pas, leur est réservé. Ils peuvent, de ce fait, rencontrer les auteurs et les éditeurs BD pour leur proposer des projets de travail en collaboration. Leur démarche est bien entendu des plus intéressées. Ils souhaitent profiter de la notoriété d'une bande dessinée pour réaliser un jeu vidéo, qui, vendu comme un produit dérivé, est voué à un succès commercial assuré. De plus, le héros et son univers sont déjà pré-conçus, la réalisation du produit s'en trouve facilitée.

Cette pratique n'est pas nouvelle, dès l'avènement des premières consoles de jeu puis de l'ordinateur multimédia familial, Tintin, Astérix ou encore Les Schtroumpfs sont devenus les héros de jeu de plate-forme ou de produits ludo-éducatif. En outre, cette démarche suit une réalité vieille de plus de cinquante ans lorsque commencèrent les adaptations au cinéma puis à la télévision des aventures de certains super héros de comics* américains comme Buck Rogers, Batman, Hulk, Superman. Aujourd'hui, beaucoup de séries BD disposent d'une adaptation cinématographique ou télévisuelle, avec une préférence pour la forme dessin animé, dans ce qu'elle se rapproche de l'image BD.

Les éditeurs de jeux, outre des BD à adapter, recherchent aussi les auteurs BD pour leur compétences en écriture narrative et/ou en art graphique. C'est dans cet optique que Régis Loisel, auteur notamment de La quête de l'oiseau du temps (Casterman), a été «embauché» par Cryo. Il a participé à l'écriture du scénario et à la création des personnages (dessin puis modélisation 3D) du jeu de plate-forme Gift ((c) Cryo Interactive Entertainement, 2000).

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3.1.3. Auteurs d'e-BD : scénaristes, dessinateurs, concepteurs multimédias

Les auteurs actuels de bande dessinée misent donc sur les nouvelles technologies pour animer leurs personnages et se déplacer dans la sphère de création du jeu vidéo. Bref, ils semblent aller là où une rentabilité économique est d'ores et déjà possible. Le problème qui nous éveille est simple : il n'est plus question de bande dessinée. Nous pouvons dire que la création e-BD revient donc aux amateurs, aux fans, aux jeunes artistes qui placent l'imagination et l'inventivité avant la rentabilité, qui agissent hors des contraintes éditoriales et, ne l'oublions pas, qui savent utiliser les nouveaux outils de création numériques. En effet, même si les auteurs des oeuvres étudiées sont auteurs de bandes dessinées, ils sont aussi, et peut-être d'abord, concepteurs multimédias.

Cinq auteurs relèvent d'une formation autodidacte des outils informatiques : Scott McCloud, Demian5, Vicks, et Trahan. Ils ont réalisé en solitaire toutes les étapes de production : idée, dessin, intégration, programmation, mise en ligne. Leurs travaux se présentent comme des expériences gratuites, des exercices de style. Ils utilisent le médium Internet et publient leurs créations sans passer par de quelconque instances culturelles (éditeurs), qui sont, comme le souligne Annick Bureaud [BUREAUD, 1999], « des lieux de monstration et de validations élitistes ». Ainsi, ils s'engagent vers la mise en exergue d'un art de tous.

En revanche, quatre oeuvres ont été réalisées en équipe et relèvent d'une démarche parfois plus engageante ou engagée. Pour Opération Teddy Bear, Edouard Lussan est à la base du projet. Il l'a conçu en partie, pendant un Master Multimédia aux Beaux-Arts. Cependant, la concrétisation a été possible grâce à l'appui de deux partenaires financiers, Index+ et Flammarion Multimédia (éditeurs de CD-Rom), qui ont concédé une équipe de 12 personnes et un budget de près de 1 million de francs. L'objectif des éditeurs était de faire du projet un produit marchand. La e-BD Les Technoff relève d'une démarche différente. Il s'agit d'une production de Tout Pour Plaire Multimédia, société de design et de création multimédia composée de professionnels du domaine (graphistes, programmeurs, etc.). Trois d'entre eux ont réalisé la « série web » visible sur le site Internet de l'entreprise, et ce à «titre expérimental » (à l'heure actuelle, la série ne compte qu'un seul épisode : le pilote). Mais il est aussi question de valoriser les savoir-faire et de

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tenter certains éditeurs ou entreprises à reprendre l'idée, par exemple dans une optique marchande. C'est dans ce sens d'ailleurs que les 10 épisodes du Déclic, version « interactive », ont vu le jour. En fait, les concepteurs du site de «divertissement multimédia en ligne» www.yafoule.com sont les acteurs du projet et y ont déployé un budget colossal : 240.000 francs l'épisode ! Le but non avoué est de réunir un maximum d'internautes sur le site, en proposant ce contenu aguicheur, compte-tenu que Le Déclic est une des séries érotiques BD les plus vendues et lues.

Cette manière de travailler à plusieurs s'apparente aux studios de création BD, voire même, étant donné le contenu des activités dont relève une e -BD, aux studios de réalisations de jeux vidéos. Les différentes tâches de la réalisation de l'oeuvre appartiennent à des personnes aux spécialités complémentaires. Il y a démultiplication de la création. Dans le cas d'une e -BD, les spécialités occupent généralement trois postes : écriture du scénario, graphisme et technique (programmation), mais il est évident que ces pôles interagissent et que, dès la conception, la technique est prise en compte : le (ou les) auteur(s) de la e-BD envisagent dès le départ leur création sous une forme multimédia, numérique et interactive en connaissance du potentiel des outils qui seront utilisés.

Travaillant seul ou en équipe, ayant ou non recours à une aide financière, insérant leur projet dans une démarche commerciale ou purement gratuite, les auteurs ont pour point commun de croire en la mise sur support numérique de la bande dessinée et d'en proposer une forme de concrétisation. Les auteurs des e-BD n'appartiennent pas essentiellement à la sphère de la création BD mais s'y introduisent pas le biais de leur présence et compétence dans le domaine de la conception multimédia.

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